Chapter Seven
Je crois bien que ce soir-là, je l'attendais.
Il ne viendrait pas mais j'attendais quand même, le regard fixe, rivé sur la porte, parce qu'il me l'avait dit, parce qu'il ne pouvait pas avoir oublié, parce que je n'étais pas n'importe qui, merde! j'étais sa sœur, sa putain de petite sœur qu'il n'avait pas vue depuis neuf ans et qui ne se souvenait que vaguement de quoi il avait l'air à l'époque, sans avoir aucune idée de ce à quoi il ressemblait maintenant, et parce que j'avais pris un an de plus. Ce soir-là, c'était mon anniversaire. Je fêtais ma majorité, et j'espérais pouvoir bientôt fêter le retour d'un frère disparu des radars. J'attendis, attendis, attendis encore et, quand la porte s'ouvrit, mon cœur explosa dans ma poitrine. Mon grand frère était là, Taehyung allait me protéger.
Puis je vis Hoseok.
Simultanément, je me rappelai que mon frère était parti sans double des clés, et qu'il aurait dû sonner pour entrer.
Un torrent de glace déferla dans ma poitrine.
Je donnai à Hoseok la plus grosse claque de mon existence. Il fondit en larmes sans comprendre ce qui lui arrivait. Je frappai le mur le plus proche de moi pour tenter d'apaiser ma colère. Une fois. Deux fois. Puis une grêle de coups s'abattit sur le papier peint défraîchi. Je tapai de toutes mes forces, encore et encore. Sans écouter mon meilleur ami qui me suppliait d'arrêter. De me calmer. Mais je ne pouvais pas, j'en étais incapable. Je me brisais les phalanges. Ça faisait mal. Et c'était bon. Il était minuit passé de deux minutes. Lentement, j'acceptai que mon frère ne viendrait pas, pas cette année.
Je glissai au sol et une paire de bras fins m'entoura la taille. Ceux du petit rayon de soleil de ma vie, qui pleurait à chaudes larmes. D'un coup, en voyant la marque rouge sur sa joue, je réalisai ce que je venais de faire. Et je regrettais. Je m'excusai, persuadée d'être impardonnable, mais Hoseok me rétorqua que mon pauvre mur défoncé avait bien plus souffert que lui. Il sourit à travers ses larmes, et rit un peu.
Et, d'un commun accord, nous nous embrassâmes. C'était mouillé, mais très doux. Ses lèvres étaient chaudes. Il me souhaita un joyeux anniversaire, comme si c'était mon cadeau. Cette idée me fit rire, et il me rejoignit. Puis il m'embrassa. Encore. Et je lui en étais reconnaissante, car il m'apportait de la chaleur.
De la glace crevait toujours mon cœur, mais elle commençait lentement à fondre.
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