ARTHUR B. ; MARDI, 23H59
ARTHUR BROUSSARD
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La lumière. Les couleurs. La foule. Je ne vois rien mais je vois tout.
Lucas et Eliott qui s'embrassent. Sofiane et Imane qui s'enlacent. Basile qui me frôle le visage. Alexia qui danse devant moi. Un mirage.
L'alcool me traverse le sang et me plonge dans un rêve éveillé. Comble de la soirée, demain à moitié oublié.
La musique. Les cris. Les chiffres qui défilent, les secondes qui s'écoulent. Je n'entends rien mais j'entends tout.
Le timbre de la voix de cette fille que je ne connais même pas. Celui d'Emma, celui d'Alexia. La vibration des hauts-parleurs quand le DJ hurle qu'il est l'heure.
Un sifflement. Rien qu'un sifflement. Me traverse le crâne, le corps entier jusqu'à l'âme. Est-ce que je meurs ? Vais-je me réveiller ? Est-ce vraiment la nouvelle année ?
Mes mains se plaquent contre mes oreilles. Aucun liquide n'en sort mais je crois bien qu'elles saignent. Tout est trop haut, tout est trop fort. La musique, les cris, la joie. Je les perçois encore. Un souvenir qui me hante, qui me broie. Je meurs, je ne me réveillerai pas. Cette nouvelle année, je ne la connaîtrai pas.
Plié sous le poids des sons éparpillés, je m'enfuis. Chacun de mes pas résonne en moi. Esprit creux, aucun repère, mes yeux tourbillonnent sans objectif. Dans un état second, invisible au reste du monde. Je vois leur euphorie mais n'arrive pas à la ressentir. Je ne ressens que la douleur, que la douleur et le martyre.
Soudain, le calme. Aucune souffrance, aucune errance. L'ombre d'une musique sur laquelle les gens autour de moi dansent.
Je n'entends rien. Plus rien du tout.
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