Il n'y a pas d'amour impossible


Résumé : Tout ce que je sais, c'est que plus je le vois, plus je veux être dans ses bras.

Avertissement : Angoisse/accident de voiture/différence d'âge/violence/fin heureuse.

💕

Il n'y a pas d'amour impossible.

« Depuis la nuit des temps, les êtres humains s'aiment d'amour, quelle que soit la différence. L'amour n'a pas d'âge. Il n'y a pas d'amour impossible. Tout amour vaut mieux que le manque d'amour. »

De Philippe Labro.

Je suis Alec Lightwood et je suis irrévocablement et éperdument amoureux de Magnus Bane le père de mon meilleur ami Raphaël.

Il est tellement beau, charismatique, brillant... Il y a tellement d'adjectifs qui pourraient le décrire.

Le petit inconvénient, c'est qu'il a 20 ans de plus que moi. Je sais que c'est stupide d'avoir un si fort sentiment envers lui et je sais aussi qu'il n'y aura jamais rien entre nous. Pas parce qu'il est hétéro, car je sais qu'il est bisexuel, mon meilleur ami me l'a dit. Il n'y aura jamais rien, puisque j'ai seulement 18 ans dans quelques jours et il en a 38.

Puis, c'est le père de mon meilleur ami et avant tout, il est fiancé et à quelques mois de se marier.

Si ce n'est pas ce que l'on appelle un amour interdit, je ne sais pas ce que c'est.

Il est le premier homme pour qui je ressens ça. Est-ce de l'amour ? Un béguin ? Tout ce que je sais, c'est que plus je le vois, plus je veux être dans ses bras.

La première fois que je l'ai vu, j'avais 15 ans. J'ai rencontré Raphaël au lycée, et depuis, on ne se lâche plus. Il est comme un frère et surtout, il est mon confident, mon meilleur ami. Je me souviens qu'il avait fait une comédie à son père pour que je puisse aller passer l'après-midi chez lui. Son père avait accepté et mes parents n'avaient pas hésité. Il vaut mieux se mettre dans les bonnes grâces d'un grand chef d'entreprise. Ah, mes parents et leurs intérêts ! Mais pour une fois, je ne leur en veux pas.

C'est aussi ce jour-là que j'ai rencontré la belle-mère de mon meilleur ami, Camille.

Magnus a adopté Raphaël à l'âge de six ans. Camille et Magnus se sont mis ensemble un an après son adoption. Raphaël m'a déjà dit plusieurs fois qu'il la déteste. Ils avaient rompu plusieurs fois, mais à chaque fois Magnus allait ramper à ses pieds, elle le reprenait, ça fonctionnait entre eux jusqu'à la prochaine dispute. Donc, Raphaël ne dit rien, même si Magnus sait que son fils ne l'aime pas et qu'il ne l'appellera jamais maman.

Ce soir, je fête mes 18 ans. Pas trop chaud pour sortir en boîte de nuit, mais comme dit Raphaël "18 ans ça ne se fête qu'une seule fois" comme tous les autres anniversaires d'ailleurs, mais bon. Je sors pour lui et de toute façon, je préfère ça que de rester à la maison et d'entendre mes parents me dénigrer toute la soirée. " Tu fais honte à la famille" "Ce n'est qu'une phase" "Tu ne peux pas être ce que tu es " et j'en ai d'autres toutes plus blessantes les unes que les autres. C'est mon quotidien depuis mes 14 ans, le jour où dans un élan de courage, j'ai avoué à mes parents que je suis gay. Mes frères et ma sœur me soutiennent et font leur possible pour me faire sentir que je ne suis pas différent. Ils m'aiment comme je suis et ça ne changera pas. Bien qu'Izzy n'ait que 15 ans et Jace 16, ils sont plus matures que nos parents. Max est beaucoup trop jeune pour en penser quoi que ce soit.

— Viens danser, hurle une voix à mon oreille.

— Je ne danse pas Raf, grognais-je à mon meilleur ami.

— Pour moi, s'il te plaît... Pour ton meilleur ami.

Il me fait la moue et ses yeux de chiens battus. Je ne peux que me lever et accepter.

— Pourquoi est-on meilleur ami déjà ? dis-je avec mon meilleur air renfrogné.

— Parce que tu m'aimes Lightwood, déclara-t-il en souriant de victoire.

— C'est vrai.

— Anw, je t'aime aussi, minaude-t-il en battant des cils.

Raphaël m'entraîne sur la piste de danse, mais avant, il se retourne et regarde vers le haut et repère son père sur le balcon VIP. Il est là pour nous surveiller et en même temps, il gère sa boîte de nuit. Je regarde vers le haut aussi et nos yeux se croisent, il me fait signe de la main que je rends. Mes joues sont rouges, j'en suis sûr. Je ne mettrais pas ça sur le compte de l'alcool puisque Magnus nous a autorisés à entrer dans la boîte de nuit, mais la consommation d'alcool nous a été interdite. Ce n'est pas plus mal, je n'aime pas l'alcool. Je me retourne alors que Raphaël m'entraîne.

On se déhanche sur la piste de danse, pendant ce qui me semble être des heures. Je suis épuisé, trempé de sueur, j'ai mal aux pieds et j'ai soif, mais oh mon Dieu que ça fait du bien. Ça défoule et le poids sur mes épaules n'est plus si lourd.

— Je reviens... faut que j'aille pisser, cria Raphaël.

Je hoche la tête et je lui fais signe que je vais au bar en mimant le geste avec ma main pour lui faire comprendre que j'ai soif. Il me fait signe qu'il a compris et il court pratiquement vers les toilettes.

Arrivé au bar, je m'affale sur un siège vide. Le barman ne me demande pas ce que je veux boire puisque leur patron Magnus les a prévenus de ne pas nous servir d'alcool et que c'est lui qui paie nos consommations. Il me tend un coca bien frais et en pose un autre pour Raphaël.

J'avale le coca en quelques gorgées et ne retiens pas le rot bruyant qui sort de ma poitrine, croyant être couvert par la musique, mais bien sûr, ce ne fut pas le cas.

— Que c'est élégant, déclare une voix riante à mon oreille.

Je veux répondre, mais un hoquet restant de mon rot sort. Magnus rit et je me sentis rougir de lui avoir presque roté au visage.

— Pardon, arrivais-je à dire.

Magnus rit de plus belle et je me joignis à lui pendant un moment.

Je finis par faire la moue quand Magnus ne semble pas finir de se moquer de moi. Il est dans un fou rire qui ne paraissait pas s'arrêter.

Il est beau quand il rit.

Je finis par frapper légèrement son bras d'un revers de la main.

Il se tourne vers moi et son rire s'arrête progressivement, mais son regard est ancré dans le mien. Ses yeux brillent de larmes de rires, cependant son regard se fait de plus en plus intense qu'il me coupe le souffle.

— Quoi ? demandais-je dans un souffle sous son regard brûlant.

— Rien, murmure-t-il.

Il lève la main, je ne sais pas ce qu'il va faire et je ne peux pas détacher mes yeux de son visage. Je le sens écarter une mèche de cheveux de mon front et ses doigts s'attardent sur ma tempe pour descendre sur ma mâchoire. Je me sens frissonner et je suis sûr qu'il peut voir dans mes yeux ce que je ressens pour lui.

Il baisse la main et il me sourit. Ce n'est pas un sourire joyeux, mais un sourire peiné, comme s'il s'en voulait de ce que je ressens. Mais avant que je ne fasse ou dise quoi que ce soit, Camille se fait connaître en arrivant à sa hauteur pour s'accrocher à son bras.

— Magnus ? Tu m'as promis une danse, se plaint-elle.

— J'arrive mon amour, répond-il amoureusement.

Je tressaille à sa voix douce envers elle et sans un mot, je prends le coca de Raphaël, baisse la tête et je me lève. Je vais l'attendre à la sortie des toilettes.

Une envie de pleurer me fait mal à la gorge alors que je retiens mes larmes. Pathétique.

Il en sort au moment où j'arrive.

— Je rentre, je suis fatigué, criais-je par-dessus la musique en lui tendant son coca.

— Ouais... moi aussi. T'as vu mon père ? demande-t-il avant de boire son coca d'un trait.

— Heu... ouais. Camille vient d'arriver.

— Je vais lui dire que je rentre. Tu m'attends ?

Je hoche la tête et me dirige vers la sortie. Je bouscule pas mal de monde sur mon passage, mais j'ai hâte de sortir de cet endroit. Sans faire attention, je suis rentré de plein fouet dans quelqu'un.

— Où cours-tu comme ça ? demande une voix que je reconnais.

— Dehors, marmonnais-je.

Jonathan est dans le même cours que moi et je sais que je ne lui déplais pas, il me l'aurait peut-être dit plusieurs fois. Mais je ne lui ai jamais accordé plus d'attention. Il m'avait demandé de sortir plusieurs fois, mais j'avais toujours refusé. Il me plaît, il est beau, je ne peux pas nier qu'il a un certain charme. Mais je ne sais pas si je veux avoir quelque chose avec lui parce que je sais ce que lui veut, je ne suis pas prêt. On pourrait devenir amis ?! Il n'a pas l'air méchant et ça ne me fera pas de mal de le connaître un peu mieux.

— La sortie cinéma tient toujours ? demandais-je en me penchant à son oreille.

— Ouais, souffle-t-il en hochant la tête.

— Le week-end prochain ?

— Je viendrai te chercher.

— Ça marche... À samedi.

— À samedi, confirme-t-il en me souriant.

Raphaël m'attend à la sortie quand je sors enfin de la boîte de nuit.

— Qu'est-ce que voulait Jonathan ?

— On va au cinéma le week-end prochain.

— Oh... et heu...

— Quoi ?

— Juste... Fais attention d'accord ?

— C'est juste un ciné.

— Tu sais la réputation qu'il a, avertit Raphaël.

— Oui, je sais.

Jonathan est connu pour fricoter à droite et à gauche. Connu pour prendre ce qu'il veut pour après jeter la personne comme une merde.

Je suis sorti avec Jonathan le week-end après ainsi que les autres et les suivants. Deux mois après, il m'a jeté. Je ne voulais pas coucher et il m'a dit qu'il n'allait pas m'attendre une éternité et qu'à mon âge, je devais avoir des relations sexuelles et profiter de la vie. Je n'étais pas prêt et je n'avais pas envie de le faire avec lui. Pour moi, ma première fois devait être avec quelqu'un que j'aime et qui m'aime en retour. Ma virginité devrait être perdue dans un lit chaud entouré de bougies, pas dans une voiture sur le siège arrière. Je me sens quand même triste, c'est mon premier copain et je l'aimais bien, mais pas assez pour aller plus loin.

— Jonathan m'a largué, dis-je à Raphaël en m'affalant sur son lit. Il voulait coucher, mais j'ai dit non.

— Tu as bien fait parce qu'il aurait eu ce qu'il voulait et il t'aurait quand même largué, répond mon meilleur ami.

— J'ai 18 ans putain, et je suis toujours vierge, me lamentais-je.

— Ce n'est pas une honte. Je le suis aussi et ça me va.

On entend du bruit en bas, s'en doute Magnus qui rentre du travail. Je me mords la lèvre, mon cœur bat à tout rompre à l'idée de le voir.

— Tu dînes avec nous ? demande mon meilleur ami en se levant de sa chaise de bureau.

— Ouais, je vais envoyer un message à ma mère, soufflais-je en me levant du lit et en sortant mon téléphone.

Quelle aubaine, une soirée avec Magnus pensais-je tout sourire.

— J'espère que Camille n'est pas là, murmure Raphaël avec une grimace.

Ouais, moi aussi.

Je descends les escaliers en suivant Raphaël tout en tapant un message. En empochant mon téléphone, je lève la tête pour voir Magnus assis dans le canapé, la tête dans les mains et ses épaules tremblent. Raphaël est déjà assis à ses côtés et lui frotte le dos.

Je vais à la cuisine et sors une petite bouteille d'eau du frigo et je vais dans le salon. Je la pose sur la table.

— Je vais y aller, murmurai-je.

Je ne veux pas partir, mais je ne sais pas si je dois être là.

— Non, reste avec moi, murmure à son tour mon meilleur ami.

Il a l'air perdu, donc j'accepte en m'installant sur le fauteuil en face d'eux. Et j'attends en me mordant la lèvre pour retenir mes larmes alors que les sanglots de Magnus se font plus intenses.

— Papa ?

Raf panique, il ne sait pas quoi faire ou que dire.

— Elle m'a trompé, sanglote-t-il. Elle m'a trompé...

Il répète cette phrase encore et encore jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de larmes. Raf lui tend la bouteille d'eau et je lui tends un paquet de mouchoirs. Il essaie de se reprendre, mais je peux voir que c'est dur. Il a l'air mal à l'aise de s'être effondré devant nous.

— Je suis désolé, murmure-t-il.

— Non papa, ne t'excuse pas.

Magnus ramène son fils dans ses bras et il ferme les yeux.

Je détourne le regard pour regarder la vue de la baie vitrée, me sentant de trop. Au bout d'un moment, un léger mouvement me fait regarder dans leur direction et mes yeux croisent ceux de Magnus. Il ne baisse pas les yeux et je ne le fais pas non plus. C'est Raphaël qui brise le moment en se redressant.

— Que s'est-il passé ?

— Je suis allé dans mon bureau pour voir Camille avec un autre homme, déclare Magnus en me jetant un coup d'œil.

Je fronce les sourcils et je sursaute quand mon téléphone sonne.

Je le sors de ma poche en m'excusant du regard et en voyant que c'est ma petite sœur qui m'appelle, je décroche rapidement. À peine l'appareil à mon oreille, je suis accueilli par des cris.

— Izzy... criais-je en me levant d'un bond.

Je panique à mort. Je regarde Raphaël se lever et venir vers moi. Magnus se lève aussi, mais reste à l'écart.

— Alec... tu dois venir à la maison... papa... il a...

Il y a plus de cris, je reconnais ceux de Jace et ma mère.

— Où es-tu ?

— Dans ma chambre avec Max... Alec, j'ai peur... Jace... il est en bas avec maman... et...

Elle ne peut pas en dire plus, elle est terrifiée.

— Reste dans ta chambre et ferme ta porte à clé, j'arrive petite sœur.

J'étais déjà dans la rue en train de courir avant de raccrocher. Raphaël court derrière moi, il m'appelle, mais je dois aller à la maison.

Quand j'ouvre la porte, c'est le chaos. Jace est à califourchon sur notre père et le frappe en plein visage. Ma mère est allongée sur le sol avec une lèvre en sang. Je saute sur Jace pour le déloger de mon père. Il va le tuer. Mais il se débat tellement que j'ai du mal à le retenir.

— Il l'a frappé... il a frappé maman, hurle-t-il en donnant des coups de pied dans l'air.

Du coin de l'œil, je vois Raphaël être auprès de ma mère qui peine à s'asseoir.

— Reste allongée Maryse, déclara Magnus en se dirigeant vers mon père qui est inconscient.

Il est essoufflé, il a dû courir après nous. Il sort son téléphone et de ce que je peux entendre, il appelle la police et une ambulance. Jace est devenu calme dans mes bras. Je le relâche et sans plus attendre, il se dirige vers notre mère. Il la prend dans ses bras et je peux voir qu'ils pleurent tous les deux.

Que s'est-il passé ici ? me demandais-je intérieurement.

Je tremble encore de panique et de peur. Et je pense tout de suite à la voix d'Izzy remplie de peur. Je cours à l'étage, la porte est ouverte et Raphaël à ma sœur dans ses bras et Max est contre sa poitrine. Quand elle me voit, elle donne Max à Raphaël et court vers moi, elle se jette dans mes bras et enroule ses jambes autour de mes hanches et enfoui sa tête dans mes coups. Elle sanglote dans mes bras. Elle a dû avoir tellement peur.

Il y a du bruit en bas et je force Isabelle à rester dans sa chambre avec Max et Raphaël.

Quand je suis en bas, il y a la police et des pompiers qui s'occupent de mon père et un autre de ma mère. Mon père est emmené par les pompiers, ma mère est assise dans un fauteuil et raconte ce qu'il s'est passé à la police. Un autre policier a écarté Jace, ils sont assis à la table de la salle à manger. Magnus se dirige vers moi avec un policier et me demande ce que je sais.

Au fur et à mesure, je comprends ce qu'il s'est passé. Je déglutis quand je comprends que mon père a trompé ma mère avec Camille. Et que ma mère est tombée sur eux de même que Magnus en allant à son bureau. Mais ne voulant pas faire de scandale dans l'entreprise de Magnus, elle a attendu que mon père rentre à la maison. Ils se sont battus et Jace à frapper notre père pour la défendre.

Je m'assieds lourdement dans le canapé et Magnus me suit aussi et me prend la main.

— Je suis désolé, murmurais-je sans oser le regarder.

— Moi aussi.

Après cette journée, tout a changé. J'ai dû m'occuper d'Izzy et de Max, ma mère a redoublé ses heures de travail. Notre père a signé le divorce sans un mot et a pris ses affaires et est parti. Ma mère n'a pas porté plainte pour coups et blessures et Jace n'a pas été inquiété, il était en état de légitime défense. Izzy et Max sont traumatisés d'avoir vu nos parents se battre. Izzy a toujours adoré et idolâtré notre père et il a toujours traité Izzy comme une princesse. Elle est tombée de haut en sachant que notre père avait été capable de tromper notre mère. Quant à Max, il fait beaucoup de cauchemars. Avec ma mère, c'est difficile. Ce n'est pas parce que ce drame est arrivé qu'elle a changé d'avis sur ma préférence. Elle me regarde toujours avec dégoût, mais elle ne m'insulte plus. C'est un petit changement, mais je le prends. Elle ne peut pas changer du jour au lendemain, je le sais, mais j'espère qu'elle prendra conscience que ce n'est pas parce que j'aime les hommes que je ne suis plus le même. Que ce n'est pas parce que je suis gay que je vais salir son nom comme elle me l'a dit tant de fois.

Et avec Magnus, je ne sais pas. Je sais qu'il a le cœur brisé et qu'il a du mal à se remettre, ce qui est compréhensible. Il allait se marier. Raphaël m'a dit qu'il passait son temps dans sa boîte de nuit et qu'il ramène presque toutes les nuits quelqu'un à la maison. J'aurais voulu que mon meilleur ami ne me dise pas ce genre de chose. La jalousie de le savoir avec quelqu'un d'autre me bouffe. Avec Camille, j'avais déjà ce sentiment, mais là, je dois avouer que ça me détruit.

On se voit de moins en moins avec Raphaël et ça me tue. Les cours n'en finissent pas et pour le peu que j'arrive à voir mon meilleur ami dans les couloirs, il ne me parle pas où m'envoie chier. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre nous. Ai-je fait quelque chose de mal ? Est-ce qu'il a vu que j'avais des sentiments pour son père et il m'en veut ? Où est-ce qu'il m'en veut parce que Camille a trompé Magnus avec mon père ? Je suis perdu.

Je n'avais pas d'amis à part lui parce que je l'avais et qu'il me suffisait. Je n'ai pas cherché à m'en faire d'autres, j'avais déjà le meilleur auprès de moi. J'ai voulu lui parler et comprendre, mais il m'a ignoré et m'a tourné le dos.

Alors, je l'ai laissé tranquille un moment, je ne pouvais rien faire.

Mais là, je n'en peux plus. Il faut qu'on parle.

J'arrive à le choper à la fin des cours, je lui attrape le bras pour le retenir.

— Lâche-moi Lightwood.

— Putain, parle-moi ! Qu'est-ce que j'ai fait, je ne comprends pas.

— Tu le sais très bien... me dit-il en secouant son bras assez sèchement pour que je le lâche.

— Non, je n'en sais rien.

— Ah bon ? Tu n'as pas de sentiments pour mon père ?

— Je... je... bégayais-je.

Pendant un millième de seconde, je pense à lui mentir, mais je ne l'ai jamais fait avec lui, je ne lui ai jamais menti. Et à ce stade, lui mentir achèvera notre amitié déjà au point de rupture, alors, je lui dis la vérité en espérant qu'il me comprenne.

— Même si j'en avais, pourquoi tu me repousses ?

— Il a 20 ans de plus que toi, c'est malsain, il pourrait être ton père.

— Je ne peux pas contrôler mes sentiments, Raphaël, j'ai essayé, je te le jure, je sais qu'il n'y aura jamais rien...

— Tu crois que je n'ai pas compris que tu restes mon ami pour justement te rapprocher de lui ? Hein, tu me prends vraiment pour un con, finit-il par crier.

Il pense vraiment que je suis son ami pour me rapprocher de son père. Il ne croit plus en notre amitié.

Je ne veux pas le perdre.

Les larmes que je retenais coulent librement et des sanglots m'échappent alors que je regarde mon meilleur ami me tourner encore une fois le dos. Je n'ai jamais ressenti un tel chagrin.

Je viens de les perdre tous les deux de toute façon parce que je n'ai pas su cacher mes sentiments.

Je le contourne et je m'éloigne. Je finis par courir pour sortir du bâtiment, le visage baigné de larmes.

Je n'arrive plus à respirer.

Une douleur dans mes jambes et ma tête est la dernière chose dont je me souviens. Il me faut quelques secondes pour comprendre que je viens de me faire renverser quand j'atterris lourdement sur la route.

Le ciel bleu est la seule chose que je voie avant le noir.

...

Magnus n'a jamais conduit aussi vite. Son cœur bat à tout rompre. Ses yeux piquent alors qu'il entend les sanglots de son fils. Il avait reçu l'appel de Raphaël disant avec non sans mal, qu'Alec avait été renversé par une voiture et qu'il était héliporté vers un hôpital spécialisé. Son état est préoccupant. Il n'en sait pas plus, juste ce que le médecin a dit à Raphaël. Il l'avait appelé pour que Magnus le conduise à 100 km de là.

Quand ils arrivent à l'hôpital, Magnus prend un moment dans la voiture pour calmer son fils. Raphaël s'en veut et il ne sait pas pourquoi il n'arrive pas à le faire parler.

Après une bonne demi-heure à essayer de le rassurer sur l'état de son meilleur ami, il arrive à se reprendre et ils se dirigent vers les admissions. Ils rejoignent la salle d'attente et quand ils entrent, ils sont accueillis par Maryse et Isabelle qui se jette dans les bras de Raphaël. Jace est avec Max dans ses bras et fait un signe de tête pour les saluer. Ils ont tous les yeux rouges et gonflés.

— Des nouvelles, demande Magnus à Maryse.

— Il va être opéré de la tête. Il a les deux jambes et un bras cassé.

— L'opération en quoi consiste-t-elle ?

— Son cerveau est comprimé par une poche de sang, ils doivent la drainer.

Raphaël regarde son père s'asseoir lourdement et il peut voir que ses yeux brillent avant qu'il ne baisse la tête tout en jouant avec ses bagues. Il a essayé de protéger son meilleur ami, il ne voulait pas le voir souffrir en aimant secrètement son père, mais il a fait pire que mieux. Il croyait qu'Alec était le seul à avoir des sentiments. Et il était prêt à le perdre juste pour le protéger d'un amour à sens unique. Maintenant, il n'en est plus si sûr en regardant son père.

Quand il a vu Alec être renversé par la voiture alors qu'il courait après lui, ayant un mauvais pressentiment, il a gelé, c'est sa faute si Alec est entre la vie et la mort. Personne ne peut lui dire le contraire, c'est lui qui l'a poussé à courir, ce sont ses mots blessants qui ont fait fuir son meilleur ami. Putain, c'est lui qui l'a fait sangloter et lui a brisé le cœur. Alors personne ne peut lui dire que ce n'est pas sa faute. La voiture n'était pas en tort. Elle ne roulait pas vite, c'est Alec qui ne l'a pas vu arriver et il a traversé hors du passage clouté. Le conducteur de la voiture en état de choc a été pris en charge qui est de plus est un officier de police, Luke Garroway qui sortait de son service et rentré chez lui.

...

Alexander se réveillera sans aucun souvenir des 10 dernières années. Il se réveille dans son corps adulte, mais il agit et parle comme un garçon de huit ans. Il ne reconnaît personne sauf sa mère qui pour lui a trop changé. Il ne croit pas que ce soit sa mère. Il reconnaît Jace et Isabelle, mais comme avec sa mère, ils ont trop changé pour que ce soient encore les bébés qu'ils connaissaient. Pour lui, il a huit ans. Il demande souvent à voir son père. Il a peur de tous ces gens qui ne sont pas sa famille comme ils disent.

Il ne rentrera pas à la maison, du moins pas tout de suite. Traumatisé mentalement et physiquement, il est placé dans un service spécialisé. Il a des soins psychologiques qui ont pour but de lui faire revenir la mémoire. Mais c'est un chemin dur et frustrant. Tout le monde le regarde bizarrement. Même lui, il se regarde comme s'il n'était pas dans le bon corps. Il a 8 ans et il ressemble à un gars de 18 ans.

Raphaël est dévasté, son meilleur ami ne l'a pas reconnu. Il lui a rendu visite plusieurs fois, mais rien, Alec ne le reconnaît et pire, il a peur de lui. Son père était avec lui à chaque fois et à chaque fois, il l'a regardé s'effondrer un peu plus. Son père est anéanti, Alec ne se souvient pas de lui non plus. Raphaël, qui avait trop de culpabilité en lui, s'était confié à son père. Il lui avait dit les sentiments qu'Alec avait pour lui. Et Magnus avait avoué à son tour avoir des sentiments forts et qu'il avait essayé de les enfouir, mais en vain, mais qu'il n'aurait jamais rien fait pour être avec Alec. Ils étaient trop différents. Et l'écart d'âge était trop important. Mais il a avoué à Raphaël qu'il l'aimait et que ce n'était pas comme une crise de la quarantaine, que ce n'était pas une phase. Il était amoureux de lui tout simplement.

...

Alexander récupère sa mémoire peu à peu. Il récupère ses souvenirs les plus joyeux et les plus tristes. Il lui faudra un peu plus d'un an et demi pour remettre sa vie sur les bons rails. Il a encore quelques séquelles de l'accident, une cicatrice derrière l'oreille due au drainage de la poche de sang. Une cicatrice partant de son genou qui descend jusqu'à sa cheville. Mais relativement, il est en bonne santé. Il lui faudra quelques mois pour avoir le courage de parler à Raphaël. Ils ne sont plus ce qu'ils étaient et Raphaël comprend. Quelque chose s'est brisé entre eux et c'est sa faute.

Alexander ne demande pas à voir Magnus, il fait ce que Raphaël voulait, il s'éloigne. C'est mieux pour tout le monde même si ça lui brise le cœur.

Il se réfugie chez ses grands-parents à l'autre bout du pays, seul. Il a besoin de ça pour faire le point sur lui et sur ce qu'il veut faire. Il n'a pas obtenu son diplôme et il n'est pas sûr de vouloir et pouvoir rattraper son retard.

Alors qu'il regarde une photo de son grand-père habillé de son uniforme de l'armée, il sait.

Il fait son service militaire, s'engage dans l'armée de terre, part à l'étranger pour défendre son pays et il tombe amoureux.

Il revient seul, changé et grandit. Il n'est plus le même, sa sœur Isabelle le voit et elle sait pourquoi. Elle ne peut qu'être triste pour lui, même s'il lui a assuré qu'il allait bien, elle voyait que ce n'était pas le cas.

Il est tombé amoureux pendant son service militaire d'un soldat de son régiment, Andrew. Il l'a présenté à sa sœur et Jace durant un appel visio, sa fratrie était contente pour lui et ils pouvaient voir comment leur frère était heureux. Mais leur relation s'est finie quand Andrew l'a quitté pour quelqu'un d'autre. Il avait le cœur brisé, Andrew était son premier, en tout.

Il n'a pas revu son meilleur ami depuis qu'il est rentré il y a cinq mois. Isabelle a avoué avoir eu une aventure avec Raphaël qui a duré quelques semaines et qu'ils s'étaient quittés en bons termes et qu'ils étaient amis. Et que maintenant, elle sortait avec Simon qui est le meilleur ami de Clary, la petite amie de Jace qu'il avait rencontré à l'université. Il était content pour eux.

Alors un soir, à peu près sept mois après son retour, Isabelle et Jace l'ont embarqué au Pandémonium pour aller s'amuser ensemble et fêter son anniversaire. Au milieu de la piste de danse, il se laisse aller, il transpire, il étouffe sous la chaleur, mais depuis qu'il est rentré, il respire.

Des mains viennent se poser sur ses hanches, un torse vient se coller dans son dos et ils bougent ensemble dans des roulements de hanches langoureux même si la musique est rapide, les mains sur ses hanches l'ont ralenti. Il sait, il a reconnu son parfum, bois de santal. Son cœur bat à tout rompre et il ne sait pas si celui qui le tient l'a reconnu et il ne veut pas se retourner pour le voir s'éloigner. Il n'est plus un gamin maintenant, il a 21 ans depuis quelques heures.

Ils restent comme ça un moment et Alexander le sent bouger pour le retourner et il n'ose pas lever la tête donc il la laisse tomber sur le torse devant lui. Une main vient dans ses cheveux et elle ne le force pas à lui relever la tête. Ses yeux sont fermés et il lui faut tout son courage pour s'éloigner en faisant tomber la main de ses cheveux. Il souffle un coup, ouvre les yeux et il relève la tête pour rencontrer des yeux mordorés intense. Ils se regardent un moment et c'est Magnus qui élimine la distance entre eux.

Quand leurs bouches entrent en contact, Alexander s'attend à ce que le baiser soit fiévreux et passionné, mais c'est avec tendresse que Magnus l'embrasse, même avec amour dans la façon dont sa main se pose sur sa joue. Il y répond et se laisse aller à donner à Magnus et à ce baiser tout ce qu'il a toujours ressenti pour lui. Ils sont haletants quand ils se reculent tous les deux, leurs lèvres ne se touchent plus, mais Magnus le tient contre lui, le garde dans ses bras.

— J'aurais voulu faire ça avant Alexander, mais je ne pouvais pas.

— Je sais.

Oui, Alexander le sait, il était trop jeune à l'époque, leurs écarts d'âge étaient trop importants, il l'est encore et rien ne peut changer ça. Magnus a 41 ans, mais Alexander a grandi, il a mûri. Et, il ne veut pas que ça les éloigne encore une fois. Il sait ce qu'il veut.

— Si on s'éclipse ? demande Magnus avec hésitation en se mordant la lèvre.

— Ouais, sourit Alexander.

En sortant de la boîte de nuit, Magnus se colle dans son dos. Il parsème des baisers le long de son cou alors qu'il envoie un message à son frère et sa sœur pour leur dire qu'il rentre pour qu'ils ne s'inquiètent pas. Ses mains tremblent quand il range son téléphone dans sa poche de veste et il rejette la tête en arrière sur l'épaule de Magnus quand ce dernier aspire le lobe de son oreille.

— Attends... Magnus.

Il l'arrête quand il le sent passer sa main sous son tee-shirt pour caresser son ventre.

— Désolé, si je vais trop loin, souffle-t-il en retirant sa main.

— Non, ce n'est pas ça.

— Que se passe-t-il ? demande Magnus en le retournant pour le regarder.

— Je ne veux pas être qu'un coup d'un soir, lâche-t-il en soutenant son regard. Je ne veux pas être à toi seulement une nuit.

— Je ne te veux pas qu'une nuit, je te veux aussi longtemps que tu veux de moi.

— Tu vas m'avoir longtemps sur les bras alors...

— Oh mon Dieu quelle torture...

Alexander rit et se niche dans ses bras.

Ils finissent par aller au loft de Magnus et dans son lit.

Quand ils ne font plus qu'un, Alexander n'a jamais ressenti ce qu'il ressent en ce moment. Avec Andrew, ils ont fait l'amour quelques fois, mais c'était toujours rapide parce qu'ils ne pouvaient pas être pris par les autres. Ils se voyaient en secret, trop peur du jugement. Magnus prend son temps, lui donne du plaisir comme jamais, il ne l'a ressenti. Ils font l'amour tendrement et sans hâte, Magnus s'arrête pendant plusieurs minutes justes pour le regarder, pour l'embrasser, calmant en même temps leurs jouissances. Et quand elle vient, la jouissance est foudroyante, elle tâche ses joues de larmes. Elle secoue son corps d'euphorie, il rit, sanglote à la fin. Magnus tremble avec lui, sa jouissance est peut-être silencieuse, mais son souffle est saccadé dans son cou, ses bras le serrant puissamment contre lui.

Quand le lendemain matin, il se réveille seul dans le lit de Magnus, il souffle un coup avant d'aller dans la salle de bains et d'aller dans la cuisine et d'affronter Raphaël, son meilleur ami. Il a pu entendre leurs voix au réveil. Raphaël a dû rentrer tôt le matin. En entrant dans la cuisine, il les trouve tous deux assis avec du café à la main.

— Salut, dit-il en restant à l'entrée de la cuisine.

— Bien dormi mon amour ? demande Magnus en venant vers lui.

— Oui, toi ? demande timidement Alexander.

— Oh oui, très bien, murmura-t-il avant de l'embrasser.

Alexander se laisse entraîner par Magnus et s'assoit et il le regarde lui préparer un café, gigotant mal à l'aise sous le regard incessant de Raphaël.

— Si tu as quelque chose à dire, fils, tu dois le dire maintenant. Immédiatement.

— Ça pourrait être ton fils.

— Tu n'en as pas marre avec ça ? s'agace Magnus.

— C'est malsain.

— Je ne suis plus un enfant, Raphaël, je sais prendre mes décisions, intervient Alexander.

— Tu as ce que tu voulais, je suis content pour toi.

— Tu crois toujours que je suis ton ami pour être proche de Magnus ?

— Ce n'est pas le cas ?

— Non... non je n'en reviens pas que tu... Laisse tomber, crois ce que tu veux, dit Alexander en se levant et en sortant de la cuisine.

— Alexander... attends, cria Magnus pour le retenir à l'entrée du loft alors qu'il mettait ses chaussures.

Ses larmes coulent, il voulait les cacher en s'enfuyant.

— Oh mon amour, murmure Magnus en le prenant dans ses bras. Je vais lui parler.

— Je ne veux pas que vous vous disputiez pour moi.

— Je t'aime Alexander et il doit le comprendre.

En entendant Alexander lâche son souffle, il se rend compte qu'il vient de lui dire qu'il l'aimait. Bon, ce n'est pas la meilleure manière et le meilleur moment pour lui dire, mais c'est fait et il ne peut pas reprendre ses mots, il n'en a pas envie, d'autant plus que ses mots sont vrais, il l'aime.

— Je t'aime aussi... Magnus, je t'aime.

Ils s'embrassent pendant un moment avant qu'Alexander ne parte pour les laisser discuter.

Magnus entre dans la cuisine pour voir son fils la tête dans ses mains. Quand il l'entend, Raphaël lève la tête et regarde son père s'asseoir à la table et finir son café.

— Papa... commence Raphaël.

— Non tais-toi ! Laisse-moi parler, demande-t-il.

Raphaël hoche la tête, baisse quelques secondes les yeux et déglutit avant de prendre une profonde inspiration et de relever la tête quand son père commence à parler.

— Je l'aime sincèrement, je sais que je suis trop vieux pour lui et que peut-être un jour, il se lassera de moi et voudra expérimenter ailleurs, avoir d'autres expériences, et je ne lui en voudrais pas, je veux égoïste pour une fois. Je veux vivre les prochaines années sans regrets, sans me demander si j'aurais pu être heureux avec lui dans mes bras. Tu dois comprendre que je ne peux plus garder ses sentiments pour moi, ça m'étouffe Raphaël. Si tu me demandes de ne plus le voir, je n'en serais pas capable. J'ai passé ses dernières années à ne penser qu'à lui, jour et nuit, j'avais l'impression qu'il manquait une partie de moi. Quand il était dans mes bras, c'était exceptionnel, j'avais l'impression de respirer à nouveau.

— Je ne te demanderai jamais de le quitter, souffle Raphaël en essuyant ses joues. J'ai juste peur.

— Peur de quoi ? demande doucement Magnus.

— Qu'il te brise le cœur.

— Je prends le risque et il ne le fera pas, j'en suis sûr.

— Je sais, il est trop bon pour faire ça, souffle-t-il avec un sourire.

Magnus sourit aussi et il regarde son père, il le regarde vraiment. Il a ce sourire qu'il n'a jamais vu, un sourire qui fait plisser ses yeux et rajeuni son visage. Ses yeux qui reflètent ce qu'il avait déjà vu auparavant quand il regardait son meilleur-ami : de l'amour.

— Tu l'aimes vraiment ?!

Ce n'est pas une question plutôt une affirmation, un constat, il n'attend pas de réponse, mais son père lui répond quand même.

— Oui, je l'aime, Raphaël.

— Ok.

— Ok ? Alors, j'ai ta bénédiction ? demande Magnus en se mordant la lèvre.

— Est-ce que tu en as besoin ? demande Raphaël avec un sourire narquois.

— Non, ricane Magnus. Mais tu vas devoir lui parler, tu l'as blessé.

— Je sais.

Père et fils se retrouvent dans les bras l'un de l'autre. Magnus est soulagé de savoir que Raphaël est d'accord avec ça et qu'il n'aura pas à choisir l'un d'eux. Parce que si Raphaël lui avait demandé, il n'était pas sûr qu'il aurait survécu devant un tel choix. Il aurait choisi son fils, mais laissé partir Alexander aurait été la chose la plus difficile qu'il aurait eue à faire.

Raphaël a réussi à parler à son meilleur-ami un soir qu'Alexander venait rendre visite à son père. La discussion a été difficile. Alexander était blessé qu'il puisse penser qu'ils étaient amis depuis tant d'années juste pour être près de Magnus. Mais ils ont fini par se parler sincèrement et mettre tout à plat et ont consenti pour repartir sur de bonnes bases.

— Tu peux m'appeler papa maintenant, déclare sérieusement Alexander en regardant Raphaël.

— Même pas en rêve, Lightwood, s'écrie-t-il en lui jetant le magazine qui était posé sur la table basse.

Magnus regarde l'échange depuis le fauteuil dans lequel il est assis et les regarde s'étaler dans le canapé dans un fou rire.

— Donne-moi raison Magnus, dit à ton fils de m'appeler papa et je le lâche, rit Alexander.

Il rit quand il voit le visage rouge de son fils alors qu'Alexander avait bloqué sa tête en dessous de son bras.

— Démerdez-vous, je suis trop vieux pour vos conneries, dit-il en se levant de son fauteuil.

"HEY" protestent les deux jeunes hommes en même temps.

C'est avec ce cri indigné et un sourire sur les lèvres qu'il entre dans la cuisine pour vérifier le dîner.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top