Prettyman [Harry Styles]

J'enfile mes bas résilles ainsi que mon minishort noir avant de passer un tee-shirt qui m'arrive en haut du nombril. Je passe dans la salle de bain pour essayer de dompter mes cheveux avant de mettre du maquillage sur le visage. J'enfile mes chaussures puis sors dans la rue. Il est vingt-trois heures et les rues commencent déjà à se vider. Je me dirige au pas de course vers mon secteur en adressant des regards haineux à mes concurrentes. Je crois que je suis le seul mec, dans un rayon de dix kilomètres, à faire ce métier et je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Je me poste finalement au bord du trottoir de mon secteur avant d'adresser un léger sourire à Anna, ma seule fille supportable ici. Je plaque un sourire aguicher sur mon visage et tente de faire venir les clients. Les minutes et les voitures défilent mais je n'ai pas l'impression que quelqu'un veuille de moi aujourd'hui. Minuit passé, une magnifique voiture jaune, une Lamborghini, s'arrête un peu plus bas. Sans attendre, je me presse vers la voiture avant de me pencher à la fenêtre ouverte en ce beau soir d'été.


« -Alors, mon beau, aurais-tu besoin de mes services ? » Je dis en faisant cligner mes cils maquillés.


J'arrête directement tout mon numéro lorsqu'un rire aigu et féminin se fait entendre. Quand je lève le regard en direction du conducteur, mes yeux s'écarquillent de surprise en voyant une jeune fille du même âge qui moi au volant. Ses cheveux bruns sont emmêlés à cause du vent provenant des fenêtres ouvertes et ses yeux verts sont remplis de malice.


« -Non, je n'ai pas vraiment besoin de tes services. » Se moque-t-elle ouvertement de moi. « Mais maintenant que tu es là, peut-être que tu pourrais m'aider à trouver mon chemin. »

« -Tu n'as pas de GPS ? » Je demande en fronçant les sourcils.

« -Ma batterie de portable est à sec, mon chargeur est dans mon coffre, c'est d'ailleurs pour ça que je me suis arrêtée, et, malgré toutes les options que cette voiture offre, le GPS n'en fait pas parti. »

« -C'est cinquante livres le renseignement. »

« -Et bien, putain, ça fait cher la destination. Je n'imagine même pas le prix d'une nuit. »

« -Tu ferais bien de ne pas imaginer. Alors ? »

« -A ce prix là, j'espère au moins que tu montes avec moi pour me montrer où c'est. »

« -Non, si je monte c'est cent. »

« -Un peu de compagnie ne me fera pas de mal, vendu. Monte. »


Je lance un petit regard dans la rue avant d'ouvrir la portière et de monter au côté de la jeune femme. Elle démarre après que je me sois attaché et s'engage dans la circulation.


« -On va où ? » Je demande.

« -A Londres. »

« -QUOI ?! » Je m'exclame. « C'est à plus de trois heures de route ! »

« -Ouais. » Répond-t-elle avec un petit sourire fier.

« -Mais je ne peux pas venir ! Je dois travailler ! Arrête-toi ! »

« -Nope, tu m'as dis que tu venais, c'est trop tard maintenant. »

« -Ok, alors ça sera plus cher. »

« -Non plus, tu m'as dit cent, c'est cent. »

« -Je vais perdre des clients et donc de l'argent alors tu me dois un dédommagement. »

« -Tu es monté et a dis oui pour cent livres, ce n'est pas de ma faute, il fallait te renseigner avant. »

« -Arrête-toi sinon, j'appelle la police pour kidnapping. »

« -Si tu fais ça, je vais devoir dire que tu te prostitues et je ne pense pas que ça t'arrange... »


Je soupire et passe une main dans mes cheveux. Elle a raison et ça me fait bien chier. Mais d'un autre côté, j'ai vraiment, vraiment besoin de l'argent que je gagne en faisant la pute. Il me permet de m'acheter à manger, de payer le loyer et mes études alors passer un nuit à voyager avec cette fille pour cent livres, ça va me ruiner. Je vais perdre plus de quatre cents livres et en plus, je vais devoir dépenser encore plus pour pouvoir rentrer, vu que je devrais prendre un taxi.


« -Comment-tu t'appelles ? » Me demande-t-elle.

« -Je ne te dirais pas. »

« -Je suis ta cliente pour la nuit, par conséquent, tu vas bien devoir le faire sinon je ne te payerai pas. » Dit-elle avec un sourire mesquin. « Et je veux ton vrai prénom et pas un pseudonyme ou une connerie dans le genre. »

« -Harry. » Je réponds avant de me caler plus confortablement dans le siège et de me tourner vers la vitre.


Il est hors de question que je lui fasse la conversation alors qu'elle est clairement entrain de m'arnaquer. Cette fille est sournoise et manipulatrice.






Ça fait une demi-heure qu'on roule en silence et je m'en peux déjà plus. Je suis de nature très bavarde alors ça me fait très bizarre de ne pas parler alors que quelqu'un se trouve à côté de moi. Du coin de l'œil, j'observe ma « cliente ». Ses yeux sont fixés sur la route et elle a, même si ça me fait chier de l'avouer, un mignon petit sourire sur les lèvres. Ses doigts tapent le volant au rythme de la musique qui s'échappe de la radio.


« -Tu t'appelle comment toi ? »


Dès que ma question a franchi mes lèvres, elle rit avant de m'accorder un coup d'œil.


« -J'ai cru que tu avais perdu ta langue ! » Rigole-t-elle de nouveau. « Je m'appelle Evie. »

« -Tu as quel âge ? »

« -J'ai vingt-trois ans et toi ? »

« -Vingt-deux. Tu travailles dans quoi pour avoir une aussi belle voiture ? »

« -J'ai repris l'entreprise de mes parents quand ils sont décédés. »

« -Je suis désolé pour tes parents. » Je grimace.

« -Tu ne pouvais pas savoir et c'était il y a deux ans. Et puis, c'est la vie. »

« -Tu es fille unique ? »

« -Ouais. Et toi ? Parle-moi de toi. »

« -Je suis un gigolo, comme tu l'as vu. Je suis obligé de faire le trottoir pour payer de la nourriture, le loyer et mes études pour devenir instituteur. J'ai une grande sœur qui est infirmière. Mes parents pensent que je travaille dans un bar. »

« -Tes parents ne peuvent pas t'aider pour l'argent ? »

« -Non, ils sont très limites niveau argent... »


Elle hoche la tête avant de regarder dans son angle-mort avant de doubler une voiture.


« -Je peux te demander quelque chose ? »

« -Ouais, vas-y. »

« -Tu prends du poppers pour avoir tes relations sexuelles ? »


Je me fige avant de me tourner, très lentement vers elle.


« -Pourquoi tu me demandes ça ? »

« -Vu ton physique, ta voix et ton prénom, je dirais que tu es un homme. Vu ce que tu m'as dit et comment on s'est 'rencontré', je dirais que tu as des relations sexuelles avec d'autres hommes. Alors, je voulais savoir si tu prenais du poppers pour dilater ton a... »

« -Oui. » Je réponds précipitamment pour la faire taire. « Je ne veux pas parler de ça avec toi. »

« -Rhooo, fais pas ta prude ! C'est une question comme une autre ! »

« -Non, pas vraiment. »


Une nouvelle fois son rire résonne dans l'habitacle tandis que je l'observe en silence. Lorsqu'elle rigole, ses yeux se plissent pour faire apparaître des petites rides aux coins de ses yeux alors que ses deux joues se creusent pour faire place à des fossettes.


« -Est-ce qu'il t'arrive d'avoir des femmes ? » Questionne-t-elle, une fois calme, ses sourcils se fronçant sous sa réflexion.

« -Ça arrive. Généralement, c'est se sont des femmes de quarante/cinquante ans. » Je réponds, sans vraiment m'en rendre compte.


C'est la première fois que quelqu'un que je ne connais pas s'intéresse autant à moi. Mes clients ne s'intéressent jamais à moi et cherche juste à me baiser, me payer et ils se cassent ou me virent. En plus, la conversation avec Evie vient très facilement et même si on parle de mon « métier », elle ne me juge pas, elle ne me rabaisse pas, elle est juste... Curieuse, ouais, c'est ça, curieuse. Elle m'accorde de « l'importance » et ça me touche.


« -Tu préfères coucher avec une femme ou un homme ? » Continue-t-elle de demander.

« -Je sus hétéro normalement alors une femme. »


Dès que ma phrase est sortie, ses sourcils se froncent plus durement et son visage affiche un air presque fâché.


« -Qu'est-ce qu'il y a ? » J'ose demander.

« -Je n'aime pas vraiment ça. »

« -De quoi ? »

« -De se coller une étiquette 'je suis hétéro' ou 'je suis gay'. On tombe amoureux d'une personne, d'un cœur, d'une personnalité alors qu'il soit fille ou garçon, ça n'est pas un problème, non ? »


C'est à mon tour de froncer les sourcils, ce n'est pas la première fois que j'entends ce discours du « on tombe amoureux d'un cœur et non d'un sexe » mais je ne sais pas, la façon dont elle l'a dit me fais comprendre qu'elle se pose des questions.


« -Je ne pense pas que ce soit une histoire de 'se coller une étiquette'. Bien sûr, on ne tombe pas amoureux de quelqu'un pour son genre mais, pour moi, c'est une question de préférence. Je préfère les femmes alors je suis hétéro mais si je venais à tomber amoureux d'un homme, je deviendrais homo. »


Evie réfléchit quelques secondes avant d'hocher la tête pour approuver mes dires.


« -Wow, c'est que tu es philosophe même à... » Se coupe-t-elle pour regarder l'heure « Minuit vingt ! »


Je lâche un petit rire en secouant la tête face à sa réaction. Il y a à peine deux minutes, on parlait très sérieusement et là voilà qu'elle rit.


« -Dis-moi est-ce que ça te dérange qu'on parle de ça ? »


Nous voilà de retour sur les sujets sérieux...


« -Parler de quoi ? »

« -Ton travail de nuit. »

« -Heu... Non, en fait je ne pense pas, c'est ce que je suis. »

« -Surtout si on parle de quelque chose dont tu ne veux pas parler, tu me le dis. » Me prévient-elle. « Mes amis ont tendance à dire que je suis trop curieuse et que je peux vite devenir grossière et malpolie. »


J'hoche la tête et lui fais un petit sourire pour la rassurer quand je crois ses yeux verts préoccupés.


« -Je te dirais si ça me gène mais, là, c'est bon. »


Je l'entends lâcher un petit soupire de soulagement.


« -Tu devrais dormir un peu, tu me sembles très fatigué. » Dit-elle en me regardant une micro-seconde avant de se reconcentrer sur la route. « Met-toi à l'aise. Je te réveillerais quand on arrivera. »

« -Je suis sensé de te guider. »

« -Je vais m'en sortir ou sinon, je m'arrêterai pour prendre mon chargeur. Aller, dors. »


Je la remercie du regard et enlève mes chaussures. Je baisse le siège et me cale confortablement. Avant que je tombe doucement dans le sommeil, je sens la voiture ralentir et Evie se retourner pour prendre sa veste sur la plage arrière qu'elle met sur moi.


« -Merci... » Je chuchote avant de tomber doucement dans les bras de Morphée bercé par les mouvements réguliers de la voiture.






« -Harry... » J'entends murmurer près de moi. « Harry, réveille-toi on va bientôt arriver. »


Mes yeux s'ouvrent lentement pour découvrir Evie qui me regarde avec un sourire tendre.


« -Il est quelle heure ? » Je demande, la voix encore endormie.

« -Trois heures trente. »


Je me réveille doucement alors qu'Evie continue de conduire, son portable à côté d'elle en mode « GPS ». Lorsque je regarde à travers la fenêtre, je remarque que nous sommes maintenant à Londres. Je me redresse immédiatement et me colle à la fenêtre pour mieux voir ce qui se trouve dehors. C'est la première fois que je suis dans cette ville et je suis très impressionné par tout ce que nous entoure et Evie le remarque tout de suite parce que je l'entends glousser, pour ne pas changer.


« -Première fois ? » Questionne-t-elle avant que j'hoche la tête. « Bon, ce que je te propose, c'est de venir avec moi à l'hôtel. »

« -Je... »

« -Bien évidement, c'est moi qui paye. La chambre est déjà réservée alors, je suis désolée si ça te dérange, mais tu vas devoir dormir avec moi. »

« -Pas de soucis. Merci. »

« -C'est normal. »


Le reste du trajet jusqu'à l'hôtel se passe dans le silence me permettant d'admirer et de m'extasier sur tout ce que je vois dans cette ville. Je me calme presque instantanément quand on arrive au pied d'un hôtel de luxe.


« -On va dormir ici ? » Je demande.

« -A moins que tu veuilles dormir dehors, oui. » Rigole-t-elle de nouveau.


Toujours avec un sourire, elle se gare devant l'hôtel et descend de la voiture. Sans attendre, je sors à mon tour et la rejoins devant l'hôtel. Lorsque je me place à côté d'elle, je remarque que je fais une dizaine de centimètres de plus qu'elle mais elle porte des baskets, ce qui fait qu'avec des talons elle devrait faire la même taille que moi. Je détache mon regard de la jeune femme alors que deux personnes arrivent vers nous dont un avec un porte-bagages. Et je remarque aussi facilement qu'ils m'analysent et ils ont très bien compris ce que j'étais d'après ma tenue.


« -Bonsoir Madame et Monsieur. » Dit l'un d'entre eux. « Puis-je récupérer vos valises ? »

« -Bonsoir. » Répond Evie d'une voix beaucoup plus professionnelle qu'avec moi. « Oui, bien sûr, ils sont dans le coffre. »


L'homme hoche la tête et récupère ses deux valises alors que le deuxième s'avance vers nous.


« -Dès que vos bagages seront sortis, j'emmènerai votre voiture au parking. »


Evie hoche la tête et m'attrape la main pour me mener à l'intérieur de l'hôtel après avoir récupérée son sac à main. Nous nous avançons vers la réception et, encore une fois, je sens le regard de tout le personnel sur moi. Je crois qu'Evie le remarque aussi parce qu'elle me rapproche d'elle et lance quelques regards noirs à certaines personnes.


« -Bonsoir. » Dit le réceptionniste avec un sourire faux et ennuyé. « Puis-vous demandez votre nom ? »

« -McKyle. »


Instantanément, le visage du réceptionniste change pour afficher un sourire beaucoup plus vrai. Rien qu'avec sa réaction, je comprends que le nom de famille d'Evie est très connu mais pourtant les gens ne semblent pas la reconnaître. Il tape quelques secondes sur son ordinateur avant de se retourner pour prendre une carte magnétique.


« -Si vous voulez bien me suivre. »


Sans un mot, Evie le suit en m'entraînant avec elle. L'hôtelier appelle l'ascenseur et nous montons tous les trois à l'intérieur, la jeune femme me tendant toujours la main.


« -Combien de temps votre ami va-t-il rester ? » Demande-t-il à Evie comme si je n'existais pas.

« -Le temps qu'il voudra. » Répond-t-elle la voix plus dure qu'avant.

« -Cela vous coûtera plus cher. »

« -Je sais. »


Le ton de sa voix dissuade de répliquer et heureusement nous ne sommes pas obligés de rester dans une atmosphère pesante car l'ascenseur s'ouvre sur l'étage numéro vingt. Le réceptionniste sort et nous le suivons pour aller à la porte du fond.


« -Voici votre suite. » Dit en ouvrant la porte. « Vos bagages sont déjà ici. En espérant que vous passerez un agréable séjour dans notre hôtel. »


Evie lui donne quelques billets et il s'en va en fermant la porte derrière lui. Mon regard se porte sur la chambre et je suis sur le cul en découvrant la taille de la pièce et la richesse qu'elle fait ressortir. J'ai l'impression que tous les meubles sont en taille XL et ça inclus surtout le lit. La décoration est moderne et j'adhère complètement.


« -Est-ce que tu veux te doucher ? » Me demande Evie en me sortant de ma contemplation alors que sa valise est déjà ouverte sur le lit et qu'elle fouille dedans.

« -Demain matin ? » Je réponds sonnant plus comme une question.

« -Si tu veux. Viens avec moi. » Dit-elle en prenant sa trousse de toilette.


Je me tourne vers elle et la suis alors qu'elle se dirige vers la seule porte –autre que celle par laquelle on est entré-. Elle l'ouvre et entre dans la salle de bain qui est tout aussi spacieuse que la chambre. Elle se poste devant le lavabo et sort sa trouve du coton et du démaquillant.


« -Démaquille tes yeux avant d'aller dormir. » Dit-elle en me tendant le coton et la lotion après s'être servi.

« -Merci. » Je chuchote en le prenant.


Je frotte mes yeux pour enlever le mascara avant de reprendre un autre coton pour enlever le fond de teint ainsi que le rouge à lèvre que je porte. A ma grande surprise, Evie ne se démaquille que les yeux et je me rends compte seulement après que sa peau est tellement belle qu'elle n'a pas besoin de fond de teint. Chanceuse...


« -Est-ce que tu veux que je commande un truc à manger ? »

« -Non, c'est bon, merci. »

« -D'accord et ben, on va se brosser les dents et aller au lit. La route m'a crevée... »


Elle fouine dans sa trouve de toilette pour en sortir sa brosse à dent et son dentifrice avant d'ouvrir les tiroirs de la salle de bain un à un.


« -Normalement, ils ont des brosses à dents... » Dit-t-elle. « Trouvé ! »


Avec un grand sourire, elle sort d'un des tiroirs une brosse à dent sous plastique qu'elle me tend. Je la remercie et nous nous brossons les dents tous les deux. Nous nous rinçons la bouche et elle s'en va dans la chambre alors que j'entreprends de ranger toutes ses affaires autour du lavabo.


« -Est-ce que tu as besoin de quelque chose pour dormir ? » Me demande-t-elle de la chambre. « Un tee-shirt, un jogging ? »

« -Hum... » Je commence, gêné. « Si ça ne te dérange pas, je préfère dormir en boxer. »

« -Pas de soucis. »


Dans le miroir, je la vois revenir vers la salle de bain, des affaires à la main, avant qu'elle ne s'adosse à la porte.


« -Tu n'es pas obligé de ranger Harry. »

« -Je n'aime pas que les choses soient en bazar. »

« -Je pense que tu vas souvent devoir ranger avec moi alors ! » Rigole-t-elle. « Je suis très bordélique. »


J'hausse les épaules et continue de ranger alors qu'elle reste et m'observe.


« -Qu'est-ce qu'il y a ? » Je demande au bout d'un moment.

« -Rien, je te regarde en attendant la salle de bain pour me changer. » Dit-elle.

« -Pardon. »


Je pose toutes ses affaires que j'avais dans la main mais avant que je ne puisse faire un pas, sa voix s'entend de nouveau de la pièce.


« -Ce n'est pas grave Harry, j'aime bien te regarder, tu es très beau, surtout sans maquillage. »

« -Merci... » Je murmure avant de m'en aller.

« -Met-toi au lit le temps que j'arrive. »


J'hoche la tête et m'empresse de rejoindre le lit alors qu'elle ferme la porte. J'enlève toutes mes affaires et les pose sur une chaise présente dans la pièce avant d'ouvrir le lit.


« -Tu préfères quel côté ? » Je lui demande.

« -N'importe. » Répond-t-elle à travers la porte.


Après sa réponse, je me glisse du côté de la fenêtre qui donne sur Londres illuminé. Le lit est moelleux et sens le frais, exactement comme j'aime. Je rabats la couverture sur moi et, au même moment, Evie sort de la salle de bain habillé d'un short et d'un débardeur de pyjama. Elle éteint les lumières et vient se glisser près de moi dans les couvertures.


« -Bonne nuit Harry. »

« -Bonne nuit Evie. »






Sans même ouvrir les yeux, je sens les rayons du soleil provenant de la baie vitrée sur mon visage. J'entends aussi quelqu'un taper sur des touches d'ordinateur. Et je sens l'odeur du café mélangé à celle du thé. J'ouvre doucement les yeux pour m'habituer à la lumière du soleil et lorsqu'ils sont complètement ouverts, je tombe sur le tableau le plus magnifique à voir. Londres. De la baie vitrée de l'hôtel, je peux apercevoir la Tamise, London Eye, Big Ben... Je reste quelques minutes à regarder le paysage avant de me retourner et je découvre un deuxième très beau spectacle. Evie est adossée au lit, des lunettes sur le nez et son ordinateur sur les genoux, les cheveux mouillés, habillée qu'une robe blanche qui met en valeur sa peau bronzé.


« -Bonjour. » Me salue-t-elle avec un sourire. « Bien dormi ? »

« -Ça fait longtemps que je n'ai pas aussi bien dormi. »


Un petit sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'elle pose son ordinateur à côté de moi pour se lever. Elle se dirige vers le fond de la chambre avant de revenir avec un plateau contenant le petit-déjeuner. Je me redresse et m'adosse au mur alors qu'elle met le plateau sur mes genoux.


« -Voilà le petit-déjeuner ! Je ne sais pas ce que tu prends normalement alors j'ai pris un peu de tout. »

« -Merci Evie. »

« -Pas de soucis, ça me fait plaisir. »


Elle me sourit puis se réinstalle sur le lit avant de reprendre son ordinateur. Je me serre une tasse de thé et prends un bout de brioche que je mâche doucement. Délicieuse.


« -Il est quelle heure en fait ? » Je demande après avoir avalé.

« -Quatorze heure trois. »


Ça fait longtemps que je n'ai pas dormi aussi longtemps...


« -Tu es réveillé depuis longtemps ? »

« -Depuis onze heure et demi à peu près. » Dit-elle en s'arrêtant de taper pour se tourner vers moi. « Dis-moi, tu as cours quand ? »

« -Dans deux semaines. »

« -Mm... » Hésite-t-elle. « Je vais te proposer un truc et j'aimerais que tu y réfléchisses sérieusement avant de me donner ta réponse, ok ? »

« -Heu... Ouais, ok. » Je réponds, pas très sûr de moi.

« -J'ai bien remarqué que tu es impressionné par Londres et j'ai besoin de compagnie alors je voulais savoir si tu serais d'accord pour rester avec moi à Londres le temps de mon séjour, c'est-à-dire une semaine. »


La main que je portais à ma bouche pour prendre un bout de brioche se stoppe dès que ses mots sont sortis. Je repose la nourriture sur le plateau et soupire. C'est vrai que j'adorais rester ici à visiter Londres mais j'ai besoin d'argent et le seul moyen d'en avoir c'est en me prostituant. Je pourrais le faire ici, à Londres, mais pour y être déjà passé, je sais que les lois de la prostitution sont presque aussi dures que celle de la drogue. Chaque pute à son quartier et il faut batailler dur pour en obtenir un. Et même quand ça s'est fait, on doit encore se battre pour trouver des clients et ce n'est pas en une semaine que je veux réussir à faire ça. Je n'ai pas besoin de réfléchir plus longtemps à la réponse, elle est déjà trouvée.


« -J'adorerais mais je ne peux pas. Je dois travailler pour payer mon loyer et mes études. »

« -S'il n'y a que ça qui te gène, je rembourserai le dérangement. »

« -Com...Combien ? » J'hésite à demander.


Je sais qu'en posant cette question Evie va comprendre que j'accepte. En même temps, qui ne l'aurais pas fait ? Elle va me payer pour que je visite Londres et que je lui tienne compagnie alors que si je n'accepte pas, je devrais faire le trottoir pour que des hommes me payent pour se vider en moi. Je crois que le choix est vite fait et même si elle me demande de coucher avec elle, ça ne sera jamais au pire que ce que je subis dans la rue.


« -Ton prix est le mien. » Répond-t-elle avec déjà un sourire satisfait.

« -Trois milles livres. »

« -Marché conclu. » Dit-elle en me tendant sa main comme pour signer notre contrat.


Je soupire et glisse ma main dans la sienne. Je viens de passer de pute à Escort-Boy... Mais qu'est-ce qui est pire ?






« -Est-ce que tu viens ? » Me demande Evie prête à sortir.

« -Où ? »

« -On va aller faire un petit de shopping parce que si tu restes une semaine, il te faut des habilles. Tu ne peux pas porter mes affaires tout le temps. »


La jeune femme a un petit sourire moqueur mais en même temps qui ne l'aurait pas en me voyant. Je porte les affaires d'Evie et autant dire que tout est trop petit. Le jogging que je porte s'arrête au milieu de mes mollets, le talon des chaussettes n'est pas du tout au bout endroit et heureusement pour moi, Evie avait un tee-shirt trop grand pour elle qui n'arrive tout juste au niveau de la ceinture.


« -Et ensuite, nous irons visiter. »


Un grand sourire vient sur mes lèvres alors que je me lève du lit sur lequel j'étais allongé. J'enfile mes chaussures –qui sont heureusement des baskets-, prends une veste et suis Evie qui sort de la chambre. Dans l'ascenseur, nous sommes avec un couple de personnes âgés et j'ai vu qu'ils m'avaient analysés, comme depuis que je suis dans cette hôtel, de la tête aux pieds. Evie leur envoie un regard noir avant de prendre ma main. Durant toute la descente, je gesticule nerveusement sous le regard désapprobateur de nos « accompagnateurs ». Dès que les portes s'ouvrent, Evie n'attend pas qu'ils passent et les bouscule même sous les cries de mécontentement de l'homme. Je sens qu'Evie se retient de se retourner et de leur faire un doigt d'honneur. Nous traversons le hall et, dès que nous arrivons, le voiturier présent attrape rapidement les clefs et s'avance vers nous avec un regard peiné.


« -Je suis désolé Madame McKyle, je n'ai pas été prévenu de votre sortie et donc je n'ai pas pu aller chercher votre voiture pour que vous alliez... »

« -C'est normal, je n'ai pas prévenue. Ne vous inquiétez pas, on peut attendre. »


Après un hochement de tête, le voiturier court, vraiment il court, vers le parking où toutes les voitures doivent se trouver. Au même moment, le couple qui était avec nous dans l'ascenseur arrive et cherche le voiturier qui devrait normalement avoir leur voiture.


« -Où est-il ? » Demande l'homme en fronçant les sourcils.

« -Parti. »

« -Où ? »

« -Cherche notre voiture. »

« -Comment ça ? » S'offusque-t-il. « Nous avons prévenu la réception est leur avons dis que nous avions besoin de la voiture ! Où est-elle ? »

« -Il faut croire qu'il préfère me satisfaire moi plutôt que vous. »


Même de là où je suis, je peux voir le couple à côté de nous se tendre et les poings de l'homme de serrer.


« -Espèce de petite trainée ! » S'écrit-il en fixant Evie. « Sais-tu as qui tu t'adresses ? »

« -Et toi, sais-tu qui je suis ? »

« -Je suis George Clark. » Continue-t-il sans écouter la jeune femme. « Deuxième meilleure avocat de Londres... »

« -Tu n'es pas le premier, » le coupe la jeune femme, « alors ferme ta gueule. »


Je me mors les lèvres pour éviter de rire alors que le couple la regarde choqué. Dans un timing parfait, le voiturier gare au même moment la Lamborghini devant nous. Il sort précipitamment de celle-ci et s'approche de nous à grand pas.


« -Je suis encore mille fois désolé, Madame McKyle. » S'excuse-t-il de nouveau.

« -Ce n'est pas grave. » Dit-elle avant de sortir de son sac un pourboire pour l'homme.


Elle me fait signe de monter alors qu'elle fait le tour de la voiture, l'homme la suivant pour lui ouvrir la porte. Nous nous attachons et elle démarre sans attendre.


« -Je suis désolée. » Dit-elle.

« -Pourquoi ? » Je demande en fronçant les sourcils.

« -Pour ce qu'il s'est passé dans l'ascenseur et après. »

« -Ce n'est pas grave. » Je réponds avec un sourire. « Je voulais même te remercier de me défendre. »

« -Tu ne devrais pas me remercier pour ça... » Soupire-t-elle.

« -Pourquoi ? » Je questionne pour la deuxième fois.

« -Je suis... » Hésite-t-elle. « Je suis du genre impulsive et, quand je suis énervée, violente... Et en plus, j'ai le sang chaud alors ça peut vite mal tourner. »


Je ne voyais pas du tout Evie comme ça... Pour moi, elle était une jeune fille constamment de bonne humeur et très gentille, ce qu'elle n'est qu'en partie d'après ce qu'elle me dit. Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses.






« -Et ça ? » Je demande.

« -Parfait comme les cent vingt-six tenues d'avant. » Exagère Evie.


Je soupire et mets mes mains sur mes hanches avant de me poster face à la jeune femme qui est affalée, c'est bien le mot, sur le fauteuil du magasin.


« -Comment tu veux que je choisisse les meilleures tenues si tu ne m'aides pas ! »

« -Prend tous les fringues qui te font plaisir. » Soupire-t-elle à son tour.

« -Je n'ai pas de budget limité ? » Je demande, les yeux grands ouverts.

« -Nope. » Dit-elle en se relevant. « Je dois passer un coup de fil, en attendant, fais le tour du magasin, prend ce qu'il te plait et attend moi à la caisse. »

« -C'est le seul magasin qu'on fait ? »

« -Normalement non sauf si tu le veux. » Répond-t-elle avant de s'éloigner.


Un grand sourire arrive sur mes lèvres après la réponse d'Evie et, avant même que mon cerveau en donne l'ordre, je me retrouve à faire les rayons un par un pour prendre tous ce qu'il me plait et qui est à ma taille. Une vingtaine de minute plus tard, je rejoins la caisse avec un grand sourire.


« -Bonjour ! » Je salue l'hôte de caisse avec un grand sourire.


L'homme tourne la tête vers moi et, comme les vieux que nous avons croisés dans l'ascenseur, m'analyse de la tête aux pieds.


« -Je suis désolé Monsieur, » commence-t-il avec un ton hautain insupportable, « je ne pense pas que vous avez les moyens d'acheter ici... »

« -Je ne suis pas bête, » je réplique, « je sais lire des étiquettes. »

« -Enfin, vous n'avez même pas de sac ou quelque chose pour mettre votre carte de crédit. »


Avant que je ne puisse répondre, Evie passe les portes du magasin, cherchant dans son sac quelque chose.


« -Bien Harry, » commence-t-elle en sortant son porte-monnaie puis une carte de crédit que je reconnais comme étant une Gold. « Tu as fini ? »


Je me tourne vers le caissier et le vois regarder la carte d'Evie avec le symbole des Livres Sterling dans les yeux. Il affiche tout de suite un regard plus commercial et aimable lorsque la jeune femme vient se mettre à côté de moi. Et si on rigolait un peu ?


« -J'ai fini mais je ne veux pas acheter ici. » Je lui réponds en fixant le cassier.

« -Ce n'est pas à toi tout ça ? » Demande-t-elle en désignant les tas d'affaires sur le comptoir.

« -C'était à moi mais je ne les veux plus. »

« -Pourquoi ? » Demande-t-elle les sourcils froncer.

« -Il ne veut pas me les vendre. » Je dis en désignant l'homme face à nous.


Evie lève son regard vers l'homme et c'est à son tour d'analyser l'homme qui a l'air beaucoup moins heureux après mes paroles.


« -Pardon ? » S'exclame-t-il faussement outré. « Je n'ai jamais dis ça ! »

« -Si. Vous m'avez regardé puis m'avez dit que je n'avais pas les moyens d'acheter ici. Ce qui est vrai mais, elle, » je dis en désignant Evie, « elle a les moyens et elle voulait me faire plaisir. »

« -Est-ce que c'est vrai ? » Demande la seule femme à l'hôte de caisse.

« -Non, bien sûr que non ! »

« -Harry, est-ce que tu mens ? »

« -Non ! » Je lui réponds déçu qu'elle me demande.

« -Bon, il y en a un de vous qui ment et je suis sure que c'est vous, Monsieur. » Dit-elle en regardant l'homme face à nous. « Pour combien il y a environ ? »


Elle désigne le tas de vêtement d'un coup d'œil puis l'homme s'approche du tas et regarde rapidement les articles.


« -Je dirais à peu près trois milles livres. »

« -Bien, vous venez de perdre trois milles livres. Je vous laisserai l'expliquer à votre supérieur, je suis sûr qu'il sera très heureux de l'apprendre. Vous êtes au courant que vous n'avez pas le droit de refuser de vendre quelque chose à quelqu'un ? »

« -Je n'ai pas... »

« -Taisez-vous. » Le coupe Evie d'une voix dure. « Je pourrais vous attaquer en justice pour refus de vente et discrimination. Bon, ça fait un peu beaucoup pour trois milles livres, non ? Et pourquoi je ne passerai pas un coup de fil à votre supérieur pour qu'on discute ensemble de vos méthodes de ventes ? Je suis sûre qu'il sera très content de vous retirer trois milles livres de votre salaire. La prochaine fois, vous réfléchirez avant de juger quelqu'un. On y va Harry. »


Avec un grand sourire hypocrite, je sors du magasin à la suite d'Evie qui semble sur les nerfs. Je trouve qu'elle est un peu trop dans l'excès mais la tête du mec était à mourir de rire alors ça valait le coup.


« -Tu es un sacré profiteur Harry. » Dit Evie.

« -Pourquoi ? »

« -Tu as bien compris que je m'énervais pour un rien et tu t'en es servi. »


Je lui adresse un petit sourire désolé alors qu'elle soupire en secouant la tête.


« -Tu as de la chance d'être mignon sinon, je t'aurais déjà gueulé dessus aussi. » Sourit-elle.

Je lâche un petit rire avant de secouer la tête à mon tour alors qu'elle m'entraîne vers un nouveau magasin.






Cela fait trois jours que je suis avec Evie sur Londres. Elle m'a fait passer trois jours merveilleux à me faire visiter la ville l'après-midi alors qu'elle travaillait le matin. Tous les jours elle me fait découvrir quelque chose de nouveau et, tous les jours, j'apprends à la connaitre un peu plus et c'est une fille géniale. Elle est gentille, attentionnée, drôle, ouverte d'esprit et protectrice. Ce qui me fait peur, c'est que même ses défauts, j'arrive à les faire passer pour des qualités. Elle a le sang chaud et peut vite devenir « méchante » mais ce n'est pas grave, elle me montre à quel point elle tient à moi. D'ailleurs pourquoi devrait-elle tenir à moi ? Je ne suis d'une pute qu'elle a trouvée sur le bord de la route et qui lui tient compagnie en échange d'argent. Je suis ridicule n'est-ce pas ? Je commence à regretter d'avoir accepté son offre parce que je m'attache à elle et... Et je commence doucement mais –trop- sûrement à développer des sentiments pour elle. Dans quatre jours, je ne la verrais plus et ça me fait peur. Ça fait trois jours que je vis avec elle et je sais pertinemment qu'elle va me manquer. Ses attentions le matin, ses sourire pendant la journée, son « bonne nuit » le soir...


« -Est-ce que ça va Harry ? » Me demande Evie me sortant de mes pensées après que le serveur nous ait déposé nos plats.

« -Oui, pardon, j'étais perdu dans mes pensées. » Je réponds en prenant mes couverts.

« -Tu pensais à quoi ? » Questionne-t-elle alors qu'elle prend une bouchée de son plat.

« -A ce qu'il se passera après. » Je réponds honnêtement car j'ai besoin de savoir.

« -Après quoi ? »

« -A la fin de cette semaine ensemble. »

« -Il se passera ce que tu voudras qu'il se passe. » Répond-t-elle en mangeant comme si de rien n'était.

« -Pardon ? »


Je fixe la jeune femme avec les yeux grands ouverts comme des soucoupes et sur le cul de sa réponse.


« -Je t'apprécie beaucoup, Harry. Peut-être trop. » Répond-t-elle en posant ses couverts pour qu'on discute. « Après, je ne sais pas ce qu'il en ait de toi mais si tu veux qu'on essaie quelque chose toi et moi alors je suis partante. »

« -Tu te rappelles que je suis une pute ? »

« -Ne dis pas ça ! » Dit-elle entre ses dents qu'une voix dure.

« -Pourtant c'est ce que je suis. Tu as peur que des personnes nous écoutent ? »

« -Non, je n'aime juste pas que tu te rabaisses comme ça ! » S'indigne-t-elle. « Tu fais des études pour devenir instituteur Harry ! Il y a quoi de plus nobles que ça ? »

« -Politicien ? »

« -Ce sont tous des escrocs. »

« -PDG qu'une grande entreprise ? » Je demande avec un sourire en coin.

« -Nous sommes tous des escrocs. » Répond-t-elle alors que le sourire qui avait disparu de son visage réapparait.

« -Plus sérieusement Evie, » je reprends, « tu penses vraiment que quelque chose est possible entre nous ? Sachant en plus que tu vis... Tu vis où d'ailleurs ? »

« -Partout et nulle part à la fois. »

« -Donc, je reprends, sachant en plus que tu voyages un peu partout en Angleterre ou dans le monde, je ne sais pas, alors que je vais devoir rester dans la même ville loin de toi. De plus, tu es riche et belle alors que je suis pauvre et un prostitué. Et tu es plus vieille que moi ! »

« -Tu as raison notre histoire est tragiquement impossible. » Dit-elle dramatiquement.

« -Voilà ! »

« -Je rigole Harry. Premièrement, je suis plus agée d'un an, c'est rien. Deuxièmement, l'argent n'a rien avoir avec ça et dernièrement, s'il n'y a que ça, je peux venir habiter dans la même ville que toi. Je voyage parce que je le veux mais si je le souhaite, je peux rester tranquillement chez moi en gérant l'entreprise par Internet et par téléphone. Enfin, il faudrait que je voyage quand même de temps en temps mais bon, c'est rien. »

« -Tu as vraiment réponse à tout... »

« -C'est parce que je veux du plus profond de mon âme que notre, pour l'instant, non-existante histoire fonctionne. » Fait-elle d'une voix qui ce veut sensuelle.


Je la fixe quelque instant avant d'éclater de rire devant sa tête mi-sérieuse mi-moqueuse.


« -Par contre, si nous venons à sortir ensemble, je pose deux conditions. » Reprend-t-elle plus sérieusement.

« -Lesquelles ? » Je demande après m'être calmé.

« -Tu ne te prostitueras plus ET, » insiste-t-elle quand elle a vu que j'allais répliquer, « je voudrais que tu fasses un test de dépistage contre les MST. »

« -Je comprends pour le test mais de tout façon, je refuse ta première condition, je vis comment après ? »

« -Comme tu vis depuis trois jours. » Sourit-elle.

« -Non, je ne veux pas être dépendant de toi ! »

« -Pourtant ça ne te dérange pas depuis le début. »

« -Mais ce n'est pas pareil, pour l'instant, je suis ton Escort-boy ! »

« -Mon Escort-boy ? »


Elle m'observe quelques secondes avant d'exploser de rire à son tour, s'attirant les regards des gens autour de notre table.


« -C'est très drôle ça ! »

« -Ce n'est pas une blague. »

« -Ben si, quand même. »

« -Je te signale que tu me payes pour que je restes avec toi. »

« -Je peux ne pas te payer aussi. »


J'ai un moment de réflexion après sa phrase. D'un côté, j'ai BESOIN de cette argent pour mes études et mon loyer mais d'une autre, je ne me vois pas partir en lui demandant de l'argent alors qu'elle m'a fait visiter Londres, qu'elle m'a logé, nourrit, blanchit, rhabiller... Et que je développe des sentiments pour elle.


« -Je... Je ne sais pas. » Je soupire.

« -Tu en auras même pas besoin. » Sourit-elle.


Le sourire qui est apparût après sa phrase disparaît très rapidement et je comprends qu'elle a fait quelque chose, quelque chose en rapport à l'argent et moi.


« -Qu'est-ce que tu as fais ? » Je lui demande.

« -Rien. »

« -Evie ! » Je chuchote-crie pour ne pas être entendu des autres clients du restaurant.

« -Je t'ai payé ton école et ton appartement jusqu'à la fin de tes études. » Souffle-t-elle.


Je lâche ma fourchette qui frappe l'assiette dans un bruit sourd.


« -Pardon ?! Pourquoi tu as fais ça ?! » Je lui demande, ne faisant plus attention aux personnes autour de nous.

« -Je te l'ai dis, ou peut-être pas je m'en souviens plus, mais je développe des sentiments pour toi alors il est hors de question que tu continues de te prostituer. »

« -Mais tu peux pas faire ça ! »

« -Pourquoi pas ? J'en ai envie et je sais qu'au fond de toi, tu es content que je l'ai fais ! »


Je soupire et baisse la tête pour regarder mon plat à moitié entamé.


« -Oui, merci Evie. » Je murmure. « Comment tu veux que je te remercie correctement maintenant ? »

« -Ne le fais pas Harry. » Dit-elle en prenant ma main me faisant lever les yeux vers elle. « Ça m'énervait de savoir, qu'une fois que tu partiras d'ici, tu laisseras des personnes te toucher pour de l'argent qui te permet de vivre et faire le métier que tu souhaites. »


Sans que je le veuille, n'y m'en rends compte, mes yeux commencent à me piquer signe que je risque de pleurer à tout instant. Qu'est-ce que j'ai fais pour tomber sur une fille aussi parfaite qu'elle ? J'entends une chaise racler le sol avant de sentir deux mains dans mes cheveux.


« -Harry, ne pleure pas, s'il te plait... » Murmure la voix d'Evie au dessus de moi.

« -Qu'est-ce que je serais devenue sans toi... » Je lui demande, la voix rempli d'émotions, ma tête cachée au niveau de sa poitrine et en la serrant contre moi.

« -Pourquoi ça t'importe ? Je suis là. » Répond-t-elle en s'asseyant sur mes genoux ne se souciant pas des gens.


Je relève la tête et, sans me poser de question, je dépose mes lèvres sur les siennes. Elle répond tout de suite au baiser en passant ses mains dans ma nuque. Nos langues dansent ensemble m'envoyant des milliers de frissons partout dans le corps.


« -Merci Evie. » Je lui dis en me séparant d'elle à cause du manque d'air.


Lorsque nous sommes rentrés à l'hôtel après le restaurant, nous avons couchés ensemble. Je ne dirais pas que nous avons fait l'amour parce que, pour l'instant nous ne sommes pas amoureux l'un de l'autre, mais ça s'en rapprochait.






« -Bon, Evie, j'ai été obligé de demander la clé à l'accueil parce... Oh mon Dieu, mes pauvres yeux ! »


J'ouvre mes yeux doucement pour m'habituer à la lumière du jour alors que je découvre un homme brun se cacher les yeux à la porte d'entrée. Dans mes bras, j'entends Evie grogner alors qu'elle remonte la couverture sur nous. Elle m'embrasse la joue avant de se tourner pour faire face à l'intrus.


« -Qu'est-ce que tu fais ici, Liam ? » Soupire-t-elle.

« -Tu es en retard donc, je ne suis dis que je devais venir voir que tu n'ais pas fait un malaise ou qu'on t'est pas enlevé. » Répond-t-il les mains toujours sur les yeux. « Vous êtes habillez ? »

« -Non. Et je ne suis pas si en retard de que ça. »

« -Il est dix heures, Evie, tu as deux heures de retard. » Rigole ledit Liam.

« -Putain. » Jure-t-elle. « Retourne-toi. »

« -Sinon, qui est ce charmant garçon ? » Demande-t-il en se retournant.


Evie se lève pour prendre nos vêtements. Je me lève à mon tour et la remercie d'un sourire quand elle me donne mes affaires puis nous nous habillons, Liam toujours dos à nous.


« -Ça ne te regarde pas. »

« -Un peu quand même. Je suis ton meilleur ami, j'ai le droit de savoir. »

« -Non, ce n'est pas un droit. »

« -Mais aller ! » Continue-t-il de demander comme si je n'étais pas là. « Tu ne peux pas me cacher un beau gosse comme ça ! »

« -Tu n'es pas sensé avoir une copine ? »

« -Je sais apprécier les créatures magnifiques que Dame Nature nous offre. »

« -Ferme ta gueule ! » Répond la jeune femme me faisant doucement rire suivit de Liam qui rit plus fortement.

« -Elle sort les griffes ! Vous avez fini ? »

« -Ouais. » Réponds méchamment Evie.

« -Tu dois être vraiment important pour elle pour qu'elle réagisse comme ça. » Dit Liam en venant vers moi avec un grand sourire. « Je m'appelle Liam, je suis son meilleur ami depuis... Houla ! Longtemps et aussi son associer. Et toi ? »

« -Harry. » Je réponds simplement en prenant la main qu'il me tend.

« -Dis-moi en plus ! »

« -Je n'ai rien à dire. »

« -Je suis sûr que si ! »

« -Laisse-le, il te l'a dis, il n'a rien à te dire. » Intervient Evie. « Maintenant pars, je te rejoins à l'entreprise dans une demi-heure. »

« -Tu n'as plus besoin de venir, c'est réglé, je me suis débrouillé sans toi. »

« -Parfait, maintenant dégage. »


Liam n'a pas l'air vexé par le ton dur qu'elle a employé, il reste même planté au milieu de la chambre avec un sourire satisfait à nous regarder chacun notre tour.


« -Vous êtes tellement mignons ensemble... » Soupire-t-il de bonheur.

« -Liam, dégage. »

« -Je peux vous prendre en photo ? »

« -Dé-ga-ge. »

« -En fait, vous vous êtes ren... »

« -DEGAGE D'ICI MAINTENANT PAYNE OU C'EST MOI QUI TE VIRE ! »


Liam nous fait un grand sourire avant d'aller vers la porte pour l'ouvrir.


« -Je reviendrais ! » S'exclame-t-il avant de claquer la porte.


Quel drôle de bonhomme... Je me tourne vers Evie lorsque je l'entends soupirer. Elle se masse les tempes en marmonnant des choses que je ne comprends pas.


« -Je suis désolée pour ça. » Dit-elle en relevant la tête vers moi. « Liam a une sacré tendance à être envahissant. »

« -Pas de problème. Il me semble drôle. »

« -Ça dépend quand. » Soupire-t-elle. « Tu peux aller à la douche si tu veux, je vais commander le petit déjeuner. »

« -Juste... » Je commence alors qu'elle commençait à se diriger vers le téléphone de la chambre. « Qu'est-ce qu'on est toi et moi ? »

« -Ce que tu veux. »

« -On est ensemble ? » Je lui demande, des étoiles dans les yeux sans le vouloir.

« -Si tu le veux alors oui. » Me sourit-elle.


Avec un grand sourire niais, je m'approche d'elle et dépose mes lèvres sur les siennes.


« -Je vais à la douche, rejoins-moi quand tu as fini ! » Je dis avec un sourire en coin avant d'aller dans la salle de bain.






« -Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? » Je demande à Evie alors que nous venons de montrer en voiture pour retourner dans la ville où elle m'a trouvé.


Ma petite copine grimace mais ne me répond pas pour autant. Les derniers jours sont passés super vite et nos sentiments, des deux côtés, se sont développés encore plus vite depuis que nous sommes en couple et maintenant, je peux clairement dire que je suis amoureux d'elle. Une semaine, c'est peut-être rapide pour tomber amoureux mais c'est ce qui m'est arrivé. Alors même si c'est trop rapide, nous profitons tous les deux des instants que nous partageons ensemble.


« -Evie ? » Je l'appelle.

« -Je ne sais pas si je dois te le dire... »

« -Pourquoi ? C'est grave ? »

« -Non pas vraiment mais, j'ai peur que ça fasse... » Cherche-t-elle ses mots. « Que ça fasse désespérée ou accro. »

« -Dis-moi quand même. » Je l'encourage en prenant sa main.

« -Je suis en train de chercher une maison pas trop loin de chez toi pour qu'on puisse se voir assez souvent. »

« -Ça fait très accro, en effet. » Je blague. « Mais je peux te comprendre, tu es folle de mon corps. »

« -Pas que de ton corps. » Complète-t-elle en rentrant dans mon jeu. « Ta manie infernale de ranger toutes mes affaires pour que je ne retrouve plus rien, ton sourire en coin quand tu penses à quelque chose de pervers, la façon insupportable que tu as de faire tout pour que je me mette en colère contre les gens qui te regardent mal, ta folie dépensière qui peut me ruiner n'importe quand, ta mauvaise... »

« -Je ne sais pas comment je dois le prendre. » Je la coupe.

« -Prend le comme tu veux, par devant ou par derrière. »

« -Evie ! » Je m'exclame alors qu'elle explose de rire.

« -Putain je suis trop drôle ! » Dit-elle alors qu'elle continue de rire.


Je grogne un « conasse » qui vient du cœur avant de me tourner vers la fenêtre alors que nous quittons Londres. Je suis triste de quitter cette magnifique ville, en plus, j'ai passé de supers bons moments avec Evie ici mais je suis heureux qu'elle me suive et cherche à acheter une maison près de moi, ça me montre que c'est du sérieux pour elle, comme pour moi.


« -Rhooo ! Fais pas la tête, Ryry ! »

« -Ne m'appelle pas 'Ryry' ou je t'appelle Vivie. »

« -Fais le, ce n'est pas grave. » Dit-elle ne haussant les épaules.

« -Non, s'il te plait, ne m'appelle pas Ryry. » Je geins en me tournant vers elle, en homme faible.

« -Pourquoi ? C'est mignon Ryry ! »

« -Non, ça fait chien. »

« -Comment je peux t'appeler alors ? »

« -La plupart des filles appellent leur petit copain 'mon bébé', 'mon cœur', 'mon chat'... »

« -Je ne veux pas être comme la plupart des filles. »

« -Ho, tu ne l'es pas ! Combien de fille ramasse un gigolo sur le bord de la route pour avoir de la compagnie pendant un voyage pour finalement lui demander de rester une semaine avec elle et pour finir par sortir avec lui en lui payant ses études et sa maison ? »

« -Pas beaucoup, je pense. » Sourit-elle avant m'embrasser après s'être arrêter à un STOP. « Heureusement que je suis la première avec toi. »

« -Tu seras sans doute la dernière. »

« -Je l'espère. » Sourit-elle grandement avant de m'embrasser une deuxième fosi avant de redémarrer.





Je suis désolée pour le retard, je mets la priorité sur deux de mes autres fictions... J'espère que cet OS vous plaît quand même ! N'hésitez pas à commenter et voter, ça fait toujours plaisir ! J'espère que vous avez passé de bonnes vacances ! Bisous ! 

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