Arianna
Je suis une lycéenne normale. Je ne peux rien dire d'autre. Je me fond dans la masse. La seule chose qui me différencie des autres, c'est mon manque d'amis. Les gens me haïssent, me traînent dans la boue. Ils me traitent de menteuse, de psychopathe. Ils disent que j'ai pas de coeur. De toute façon, je n'ai confiance en personne. En primaire, je ne connaissais personne. Les gens venaient vers moi, je commençais à avoir des amis. Puis un jour de mon année de CM2, une de mes « amies » m'a invitée à aller au parc après l'école. J'y suis allée, après avoir téléphoné à la personne qui me servait de mère. Elle m'a répondu que je pouvais y rester jusqu'à 18 heures, mais qu'au delà, je serais punie si je n'étais pas rentrée. Je savais que le temps où je serais là bas, elle allait se disputer avec l'homme qui me servait de père. Donc je suis arrivée avec mon « amie » et d'autres « amis » au parc. Des enfants nous attendaient. Je ne les connaissais pas tous, mais je les ai salués. Et tout le monde a commencé à rire. Je ne comprenais pas. La fille qui m'avait invitée s'est tue, éloignée, avant d'arriver à un arbre, de se pencher, ramasser quelque chose, et finalement avancer vers moi les mains dans le dos. Les autres ont fait de même, un grand sourire sur le visage. Tous autour de moi, ils ont éclaté de rire avant de me lancer de la farine et des oeufs dessus en hurlant « Tu croyais qu'on était amis? Débile! Qui voudrait d'une fille comme toi pour amie? T'es une ratée! » J'ai pleuré... et je me suis enfuie, comme une lâche. Je suis rentrée. Enfin restée sur le pas de la porte. Ils se battaient pendant que je versais des torrents de larmes. Je voulais mourir. Après tout, est-ce qu'une seule chose me rattachait à la vie? Non. Pas d'amis, pas de parents. Juste des « parents ». C'était juste des inconnus avec qui je vivais depuis mes six ans. J'ai été adoptée. Ma mère a été violée et battue sous mes yeux dans une ruelle sombre. Je pleurais. Je hurlais. Quelqu'un m'a entendue, est venu, regardé ma mère en sang, paniqué, et a appelé une ambulance. Quand elle est arrivée, les ambulanciers ont téléphoné à mon père après que je leur ai donné son numéro. J'avais 4 ans. Quand il est venu me chercher, on est rentrés à la maison, et il m'a serrée fort dans ses bras. Je continuais à pleurer. J'avais peur. Peur qu'ils ne reviennent me chercher. Peur qu'ils ne refassent du mal à ma mère. Finalement, on a mangé et je suis allée me coucher. Le lendemain, c'était Mercredi. Après m'avoir habillée, mon père m'a prise par la main et m'a emmenée à l'hôpital. Arrivés là-bas, un médecin a pris mon père un peu à part. Et mon père a fait quelque chose que je ne l'avais jamais vu faire. Pleurer. Mais je comprenais. J'avais tout entendu.
« Votre femme s'est jetée par la fenêtre. Nous avons tout essayé. Je suis désolé. »
J'ai fait comme si de rien n'était, même si s'était dur. Alors que j'étais au bord des larmes, mon père m'a demandé ce qui n'allait pas, les yeux encore rougis par les larmes. Je lui ai répondu que je voulais voir maman. Il a à nouveau fondu en larmes, et le docteur s'est approché en me disant que ma mère avait eu de grosses blessures qu'il n'avait pas pu soigner. J'ai pleuré, encore une fois. Mon père ne s'en est jamais remis. Un jour, j'avais 5 ans, et j'étais chez une copine. Sa maman m'avait ramenée chez moi en voiture. Elle a sonné pendant que je jouais avec sa fille. Personne ne répondait. J'ai dit que mon père laissait toujours la porte de derrière ouverte. Alors nous sommes entrées dans le jardin et on a poussé la porte. Nous sommes arrivées dans la cuisine et j'ai appelé mon père.
« Il dort peut-être. »
Je suis montée dans sa chambre, j'ai ouvert la porte, et je l'ai vu là. Pendu. J'ai hurlé. La mère de ma copine est montée en courant. Elle m'a prise dans ses bras en disant « Oh mon dieu... Viens ma puce, on va appeler la police. » J'ai été placée dans un orphelinat, et mes ''parents'' m'ont adoptée l'année de mes six ans pendant l'été. Je suis donc allée au CP normalement, et je me suis fait des ''amis''. Finalement, en CM2, après que le rideau soit tombé, les gens m'ont juste ignorée. Et en sixième, tout a dégénéré. J'ai commencé à me faire traiter de ''trainée''. La raison? ne grande brune populaire.
« Elle est tellement accro au fric qu'elle couche avec n'importe qui, même des vieux! »
Voilà. Depuis ce jour, je suis devenue addict à l'auto-mutilation. un coup de compas ou deux tous les jours te libèrent. Je tente la mort tout en m'accrochant à la vie. Malin? Pas vraiment. Comment cacher les marques? Facile. Mes ''parents'' le savaient, j'aime les bandages. Je me mets donc des straps tous les jours, et personne ne remarque rien. Après tout, personne ne me veut du bien, quand on s'occupe de moi, c'est pour m'enfoncer encore plus. D'ailleurs, je vous vois venir avec vos questions: « Pourquoi parles-tu de tes ''parents'' au passé? » Tout simplement... Parce qu'ils ne sont plus de ce monde. Enfin... pas ma ''mère'' du moins. Un jour, j'étais en troisième, je suis rentrée, la police était devant la porte, mon ''père'' dans la voiture. Il avait battu sa femme à mort à l'aide d'un poing Américain. Ils m'ont dit qu'ils allaient me placer en foyer, et que j'étais trop vieille pour être adoptée à nouveau. J'ai espérer changer de collège, de fréquentation, tout recommencer à zéro. Mais rien de cela n'est arrivé. je continuais à aller dans le même collège. Ma réputation restait la même. Et je suis entrée au lycée. Les gens dont je n'avais pas fait la connaissance m'ont connue bien assez tôt, avec l'aide de ces rumeurs. Toujours haïe, toujours aussi seule. Je ne vais pas vers les gens, me direz-vous. Mais quand on parle dans votre dos comme ça, on n'accorde plus de confiance à personne.
« Menteuse, Voleuse, Pute, Psychopathe, Nympho... »
Ces mots parlent de moi. J'ai un seul ami. Mon compas. Il me délivre de toute cette souffrance psychique par une autre bien différente. La souffrance physique. Je n'ai jamais eu de petit ami. Je n'ai jamais embrassé quelqu'un. Je ne sais pas vraiment ce qu'est « aimer ». Le seul sentiment que j'éprouve, c'est la haine. De toute façon, l'amour affaiblit. La haine renforce. Le contraire n'est pas complètement impossible. La haine rendra toujours plus fort, mais l'amour peut faire les deux. Un exemple? Tu tirerais une balle dans la tête de ton pire ennemi pour survivre? Oui. Et dans celle de ton petit ami? Non. L'amour peut rendre plus fort, je ne le nie pas: quand on se bat pour sa famille, ses amis. Enfin bref.
Donc au lycée, la seule chose que je peux faire, c'est écouter les cours. Ce qui fait que j'ai une moyenne excellente. Ce qui fait que les gens sont jaloux. Ce qui fait qu'ils me haïssent encore plus. Et comme je l'ai dit, la haine rend plus fort. Donc les insultes pleuvent, et je les essuie du dos de la main comme les sportifs essuient les gouttes de sueur de leur front. C'est à dire par centaines. Mais j'ai appris à les ignorer. Des années de pratique après tout. Tout le collège et deux années de lycée. Je suis fatiguée de tout ça. De ces voix. Ces putains de voix! Suis-je schizophrène? Possible. Contrairement à ce que les gens croient, la schizophrénie n'est pas que le fait d'avoir plusieurs personnalités, mais peut, dans certains cas, être le fait d'entendre des voix. Des questions pour la plupart. Ma préférée est celle là:
« Comment sortir de ce labyrinthe de souffrance? »
Ma première réponse est la mort, tout simplement. Si la souffrance est humaine, il ne faut plus être humain. Ce qui amène à ma seconde réponse, Ne plus avoir de sentiments. Quand on en a plus, on ne ressent plus rien. La haine est un sentiment. Négatif selon la majorité des gens, mais un sentiment. Je suis donc incapable de sortir de ce labyrinthe.
Trop lâche pour mourir.
Trop haineuse pour ne rien ressentir.
Il reste 3 heures avant que je me lève pour aller au lycée. Que vais-je faire? Rien. A part vous conter mes histoires.
J'ai les yeux fermés, je me sens... bien? Les voix ne se font plus entendre. J'entre dans le sommeil, mais avant, je regarde par la fenêtre, une vieille habitude d'enfance. Deux yeux jaunes semblent me fixer... Je m'endors... Attendez... Des yeux jaunes?! Je me relève, une douleur me vrille la poitrine.
Je suis... un fantôme? La seule chose que je vois dans mon miroir, c'est des contours flous qui semblent représenter mon corps, et des yeux jaunes. Si j'ai raison, je pense que je peux me venger. Il faut juste que j'arrive à porter des choses. J'attrape un crayon posé sur mon bureau. J'ai réussi. C'est l'heure de ma vengeance.
Je suis bâillonnée. J'ai peur, j'ai mal, je pleure. Un couteau de boucher traverse l'air comme porté par le vent. Deux yeux jaunes me fixent. Il n'y a rien dans ma chambre à part moi et ces yeux. Le couteau vient se planter dans ma jambe, puis il me coupe la main gauche, doucement, pour me faire souffrir. Puis la droite. Ensuite mes avants bras. Au niveau des épaules. Il réserve le même sort à mes jambes. Le couteau tombe sur le sol tandis que je me vide de mon sang. Une petite cuillère s'approche de mes yeux. Non...Non! Je suis aveugle.
J'ai aimé me mettre à la place de cette fille. J'ai aimé la voir pleurer, essayer de me supplier de l'épargner à travers le linge que je lui ai enfoncé dans la gorge. J'ai aimé la torturer, la maîtriser pendant ce qui m'a paru des heures. C'est malsain, mais que c'est bon! On se sent supérieur, et c'est jouissif.
Maintenant, c'est le tour de cette fille... J'arrive.
Informations du 12 Novembre 2014:
« Les corps de trois adolescentes ont été retrouvés la nuit dernière. Leurs noms sont Arianna Martin, 17 ans, retrouvée avec une plaie béante dans la poitrine; Anna Dupont, 18 ans, ses mains ont été retrouvées sur le clavier de son ordinateur, ses bras et avant-bras sous son oreiller, ses jambes dans une paire de botte, sans yeux, ces derniers n'ont toujours pas été retrouvés; et Sophie Smith, retrouvée décapitée. Le meurtrier court toujours. Ah, nous venons d'apprendre qu'un message a été retrouvé sur le mur de la seconde victime. ''Voici la première partie de la vengeance d'Arianna. Les autres, faites attention aux yeux jaunes...'' Il y aurait donc au moins deux criminels. C'était Jean McLure, à vous les studios.
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Truc écrit il y a longtemps, et que j'avais posté autre part (je donnerais pas le nom), donc si vous l'avez déjà lu, c'est normal.
C'est bizarre ce machin mais bon. J'm'en fous :P
Encore un essai de Creepypasta si mes souvenirs sont bons... Dites moi ce que vous pensez de mes vieux écrits! ^^
~Jun
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