___ Chisaki x fem!reader

> LES CAROTTES SONT CUITES <

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𝙲𝙷𝙾𝙸𝚇 :
𝙲𝚊𝚗𝚘𝚗, 𝚙𝚛𝚎𝚚𝚞𝚎𝚕
𝙵𝚛𝚒𝚎𝚗𝚍𝚜 𝚝𝚘 𝙻𝚘𝚟𝚎𝚛𝚜
𝙵𝚕𝚞𝚏𝚏🍈, 𝙷𝚊𝚙𝚙𝚢 𝙴𝚗𝚍








Lorsqu'il était dans cet état, tu avais appris une chose : en souvenir de ton lapin Panpan, il fallait mieux fermer ta bouche. Accoudée contre ta portière, cela ne t'empêchait pas de l'observer du blanc de l'œil. Ses plaques avaient gagné du terrain. Rouges, elles recouvraient son visage ainsi que son cou et sa clavicule tatouée pour se glisser sous sa chemise noire. Elles accentuaient si bien le relief que tu croyais voir une crêpe cuire. Sa main gantée se leva et il commença à se gratter férocement. Quelque part, tu le plaignais. Pour avoir chuté à mainte reprise dans les champs autour de ta maison d'enfance, tu te souvenais que les piqûres d'ortie causaient aussi des démangeaisons très désagréables.

Tu soupiras en te remémorant le passé. La campagne ne te manquait pas ni la tendresse de tes deux parents. Celle de ton frère te comblait déjà trop au quotidien.

— L'accoler et déboucler sa ceinture avant de verser ton café dans son froc. Tu as vraiment un grain.

Le « boss » t'avait embauchée pour le canaliser. Alors éviter qu'il désintègre un civil dans la rue parce qu'il l'avait accidentellement heurté relevait de tes fonctions. La méthode importait peu, du moment qu'elle soit efficace.

— Pas autant que toi, le narguas-tu. Si tu veux t'imposer à la réunion, il va falloir te détendre.

Chisaki pouffa sans joie. Machinalement, il réajusta son masque pour qu'il ne laisse passer aucun germe. Mysophobie ? Tu n'avais jamais entendu parler de cette obsession maladive avant de le connaître, il y avait deux ans. Malgré l'inquiétude du boss, il refusait toujours de suivre une thérapie. Chisaki avait insisté à la place pour rejoindre officiellement les yakuzas. Le boss avait finalement cédé à sa majorité, avec pour condition une présence à ses côtés, en l'occurrence toi. Il a bien évidemment accepté sans même t'avoir préalablement rencontrée. Vraiment, quel garçon têtu !

La voiture se stoppa devant l'entrée d'une grande résidence traditionnelle. Chisaki resserra sa cravate pour dissimuler ses tatouages avant de sortir. La discipline dans ce milieu était une valeur primordiale. L'un des deux hommes qui vous accueillit en costume sous le porche était aussi irréprochable dans sa tenue ainsi que le respect de la hiérarchie. Bien que tu ne fasses pas partie officiellement des Huit Préceptes, le clan Shie Hassaikai, tu ne dérogeais pas aux règles. Néanmoins, tu savais les assouplir quand cela t'arrangeait en monnayant un prix raisonnable.

— Les étrangères ne sont pas autorisées à l'intérieur.

— Elle est ma garde du corps, balaya Chisaki du revers de la main.

« Plutôt garde-fou », songeas-tu très fort. Son regard vira sur toi et tu déglutis de travers. S'il ne t'avait pas entendu, il avait deviné sans mal tes pensées.

— Pour une garde du corps, elle est vêtue légèrement..., releva le subalterne gêné.

Bon, tu avais certes manqué un chouïa de discernement en choisissant une robe évasée. Pour excuse, tu avais appris que très tard que cette « soirée » serait à caractère beaucoup plus formel et coincé du cul.

— Vous n'aimez pas... ?

L'homme se racla la gorge en reluquant tes jambes dénudées puis ton col en « V » pendant que Chisaki roula des yeux.

— S-si. Vous êtes très jolie, madame.

À tes côtés, Chisaki commençait à s'impatienter.

— À tout à l'heure...

L'homme sourit comme un benêt en renvoyant ton coucou, tandis que tu t'éloignais avec Chisaki. L'attitude calme de ce dernier contrastait énormément avec ses excès de violence que tu lisais sur son visage dans ses moments de crise. Une fois suffisamment à l'écart, ses yeux ne se gardèrent pas de te transpercer.

— Tu t'amuses bien ?

— Pas assez.

— Tiens-toi tranquille, grogna-t-il. Tu n'as pris aucune arme au moins ?

— Si c'est ce que tu veux savoir, je n'ai rien sous ma robe.

Yeux écarquillés, ses boucles d'oreilles chatoyèrent lorsqu'il détourna son visage. Bien que tu avais souhaité le détendre, ses épaules semblaient encore plus crispées.

— Je n'ai aucune envie que ton frère me bassine pendant une semaine, parce que tu auras commis une gourde malgré ma présence.

Puisque vous étiez seuls dans le couloir, tu ne manquas pas de bomber ta poitrine et de relever le menton.

— Tout ira bien, Chisaki. Tu me connais. Il n'y aura pas meilleure plante décorative que moi. Je me tiendrais à carreau, je ne suis pas suicidaire.

— Parfois, je me le demande.

Sceptique, il consentit néanmoins à te faire confiance. Tu ne mentais pas et malgré les apparences, tu n'étais pas stupide au point de faire des remous lors de la réunion annuelle des différents clans mafieux du pays.


● ● ●


Depuis toujours, il n'y avait que deux choses qui t'importaient : la viande et le bowling. Mais l'un comme l'autre, tu avais très vite compris qu'il existait une nécessité pour les obtenir. « L'argent fait tourner le monde » ! Au départ et souffrant de paresse dépressive, tu voulus te ranger sur une vie ordinaire. Enfin, autant qu'elle pouvait l'être dans une société où 80 % des humains étaient dotés de superpouvoirs. Tu n'y avais pas échappé et ce fut à tes quatre ans que tu découvris ton alter.

Tu t'en serais bien passé.

Ton ADN avait visiblement déconné pour pondre un résultat pareil. Fort conciliante, tu acceptas ton sort et retournas te morfondre sous ta couette. Mais ton hibernation ne dura guère longtemps, car ton adorable petit frère chiant revint te tirer de la campagne profonde de la décrépitude pour te présenter à son patron et père adoptif de son meilleur ami et le supplia. Ni une ni deux, tu avais décroché un travail et retrouvé le bonheur des yakinaku. Rien que l'odeur de la viande grillée et fondante sous la langue parvenait à te faire saliver et à te redonner la foi. Cela avait même suffi à te faire oublier un instant que tu venais d'être embauchée par des yakuzas.

C'était décidé, dès que tu aurais des jours de congé, tu t'offrirais un voyage à Kobe.

Chisaki s'arrêta devant l'endroit en question. Des voix s'entendaient à travers la porte coulissante de papier washi. Vous n'étiez pas les premiers arrivés. Le boss était sûrement déjà présent, puisqu'il était l'hôte.

— [t/p], attends ici.

Tu suivis l'ordre sans protester. Tu n'avais de toute façon aucune envie d'entrer dans la tanière aux loups, un seul était suffisamment fatigant à supporter au quotidien. Une heure s'écoula, puis deux. La réunion se prolongea, couplée d'éclats de voix et de silences mortuaires, tant que tu finis pas t'asseoir. Installée ainsi, tu commenças ton inspection. Avoir les mains vertes n'était pas qu'une expression dans ton cas. Des feuilles de ciboule avaient poussé sur tes bras et chacune de tes phalanges avait mûri pour emprunter la couleur du raisin.

Tu écartas les couches pour regarder en dessous. Ton visage se tordit aussitôt d'une grimace.

Raaaaaah... Encore des pucerons, soufflas-tu dégoûtée.

Faute d'avoir mieux, tu sortis ton gel hydroalcoolique de ton sac à main et une fois une bonne noisette déposée sur ta peau mouchetée, tu la frictionnas minutieusement. Quand soudain, la porte claqua à la volée. Tu renversas ta bouteille qui aspergea le sol. Chisaki fila devant toi, la veine de la tempe gonflée et la voix du boss à ses trousses. Celui-ci te fit signe de le suivre. Il n'avait pourtant guère besoin de te l'ordonner.

— Chisaki ! Hey !

Mais il ne t'écoutait pas. Alors tu t'époumonas.

— PUTAIN DE GAMIN À LA CON, TU VAS T'ARRÊTER QUAND ON TE CAUSE, OUI ?!

Ton nez s'aplatit contre son dos.

— Aïe ! Tu pourrais préve-

Tes mots s'étranglèrent au fond de ta gorge. Son poing avait frappé le mur et en un fragment de seconde, tout le pan avait été réduit en poussière. Sa voix résonna caverneuse, en proie à une rage sourde.

— Ils ne vont rien faire. Ils n'ont aucun plan. Ils vont laisser l'organisation couler.

Avec l'avènement des héros, personne ne l'ignorait. La gloire passée des yakuzas n'était plus. Ils disparaissaient peu peu, leur activité étouffée par la nouvelle ère. De ton point de vue, ce n'était pas une vilaine chose, sauf peut-être devoir à nouveau te retrouver au chômage.

— Si seulement j'étais à la tête...

Mais pour Chisaki, tu ne doutais pas de son attachement aux traditions perpétuées par celui qui l'avait sauvé et recueilli.

— Ne pouvez-vous pas faire autre chose ? Comme vous réinventer ?

— Dans cette société de malades... ? marmonna-t-il. Pourquoi devrions-nous plier face à l'épidémie ? C'est eux qui doivent se faire soigner. C'est ça... Je dois trouver l'antidote.

Tu croisas les bras et pouffas.

— Si ça, ce n'est pas le « syndrome héroïque » qui te rebute tant, qu'est-ce que c'est ?

Calmé, il se redressa. Il tendit la main vers toi et l'arrêta juste au-dessus de ta peau maintenant écaillée de feuilles d'artichaut. Elle l'effleura sans jamais oser la toucher.

— Même toi. Ne veux-tu pas guérir ?

Tu ne cachas pas ta joie à cette perspective et ton aversion pour ton aspect actuel. Poing sur la hanche, tu lui offris un sourire carnassier.

— Bien entendu ! Je déteste les légumes. Et ne me parle pas de fruits.

Déconcerté, il pouffa dans son masque chirurgical. Cette fois, tu y étais parvenu. Et cette lueur rieuse au fond de ses yeux faisait plaisir à voir. Fière de toi, cet instant de sérénité fut cependant vite gâché quand des gyrophares retentirent.

— La police ?! t'écrias-tu.

— Une descente, pesta Chisaki. Il y a traître.

Vous vous dépêchâtes de revenir sur vos pas. La résidence était aux émois. Paniqués, certains chefs de clan s'étaient aussitôt éclipsés. Vous retrouvâtes le boss avec les derniers convives.

— Il faut évacuer ! pressa Chisaki.

— Nous savons, répondit le boss. Chrono, accompagne Monsieur Todo chez lui. Mimic, assure-toi qu'aucune autre de nos planques n'ait été découverte. Dispersion.

Sur son mot d'ordre, tu tiras Chisaki par la manche. Ce n'était pas la première fois que ce genre d'accident survenait. Mais depuis que quelques héros chevronnés secondaient la police, ces descentes devenaient plus fréquentes.

— Lâche-moi !

— Ne lui donne pas une raison supplémentaire de se mettre en colère contre toi, tonnas-tu ferme. Nous devons fuir ! Le boss s'en sortira !

— LÂCHE-MOI !

Tu continuas à le tirer, mais une fois passés la porte arrière et dans la rue, un bruit sourd tomba au sol. Tu notas à l'occasion qu'il s'était libéré.

— Tu m'as désintégré le bras ! accusas-tu. Sérieux, Chisaki !

— N'oublie pas qui est ton supérieur ! Ne te mets pas en travers de ma route !

— Sale gamin ! Tu me sors par les trous de nez des fois !

— ILS SONT LÀ !

— Purée de patate de pomme de terre !

— Merde !

— Cours !

— Tes escarpins !

— Mais quelle banane... !

Tu sautillas en continuant de jurer. Ôtés, tu les balanças sur l'officier qui allait t'attraper en criant. Dans le mille, tu appelas ton alter pour recouvrir la plante de tes pieds d'une peau épaisse de carotte quand une main te saisit par ton membre supérieur restant. Chisaki t'entraîna avec lui. Il devait vraiment craindre la réaction de ton frère s'il te laissait derrière...

Ton bras réassemblé, tu fouillas ton sac et trouvas ton couteau. Un regard courroucé de Chisaki et tu t'excusas d'un sourire. Mais si tu vous sortais de ce pétrin, il n'aurait rien à redire, non ? Tu devais à tout prix éviter que Chisaki utilise son alter, même en dernier recourt. Heureusement pour toi, les héros étaient occupés ailleurs ce soir.

Puisqu'ils voulaient un peu d'action, tu allais leur en donner...

Pot Pulsare !

En quelques secondes, l'intégralité de ton corps se parsema de bourgeons, tes veines pour racine. Ils poussèrent par chacun de tes pores, puis les feuilles grandirent jusqu'à te recouvrir. Les fleurs écloses cédèrent ensuite peu à peu place à des noix. Elles tombèrent d'elles-mêmes au sol pendant que tu courais.

Tu croisas à nouveau les traits frustrés de Chisaki. Et voilà qu'il recommençait à faire de l'urticaire...

— C'est tout ce que t'as ?!

— Ce n'est que l'apéro ! beuglas-tu à ton tour. Laisse-moi le temps de mûrir !

— Mûr-

Il faillit se prendre un poteau lorsque tu dégageas l'un de tes seins.

— QU'EST-CE QUE TU FAIS ?! C'est pas un moment pour se désaper !

— Tu sais quel jour c'est le 3 août ?!

Traversée d'euphorie et dopée à l'adrénaline, tu sectionnas la base avant de te retourner vers vos poursuivants.

Melon Day !

Et tu le lanças.

— Tu découpes aussi le deuxième ?!

Melon Spare !!!

Tu sautas de joie.

— Strike ! Yeah !

Chisaki abandonna et marmonna à la place des : « elle a vraiment des grains ». Tu éclatas de rire.

— Ne fais pas cette tête, Kai ! Personne ne t'égale !

— Tu... !

— Te prends pas le chou, COURS !

— Ils nous rattrapent, nota-t-il.

Tu juras. À ce train-là, soit tu te démembrais pour leur lancer des radis blancs, soit tu requérais son aide.

— Mets-moi la main quelque part qu'on en finisse !

— Quoi ?!

— Ne m'oblige pas à répéter, Chisaki, mets-la n'importe où, mais réassemble-moi tout ça !


● ● ●


Quelques repousses et strikes plus tard, vous déboulâtes à bout de souffle sur la place publique. Pendant que tu crachais tes poumons contre un arbre, lui semblait se porter comme une fleur depuis qu'il s'était approprié la fontaine pour une toilette impromptue. Gants jetés à poubelle, ce maniaque finit de s'essuyer calmement les mains en te lançant un regard dubitatif.

— « Melon » ? Ils ont plutôt une taille de kiw-

Soudain devant lui, tu arrachas son masque et lui plantas une pomme dans la bouche.

— Reste poli, Chisaki.

Il s'étouffa.

— Tu l'as cueillie où celle-là ?!

Poitrine bombée, tu lui répondis par un simple sourire narquois. Vous vous fixâtes puis pouffâtes. Son regard découla sur ton corps, en quête d'une qui lui satisfasse. L'intensité de ses yeux te fit frissonner. Tu ne l'avais jamais envisagé sérieusement sous cet angle, comme un homme, sûrement à cause de l'instinct protecteur que tu avais développé à son égard. Bien qu'il soit ton supérieur, tu restais après tout son aînée. Était-ce si bizarre ? Certes, tu le narguais souvent, mais sans arrière-pensées. Tu ne pouvais pas l'intéresser de cette façon, si ? Tu étais la seule à te faire des films, non ?

Pour la première fois, tu osas le contempler ouvertement, cet homme à la carrure mince, mais aux épaules suffisamment larges pour supporter le poids de ses ambitions. Ses cils étaient longs et aussi fins que ses traits. Si tu ne te souvenais pas l'avoir vu sans masque, tu imaginais sans mal qu'il ne cachait aucune difformité quelconque. Oui, il avait de quoi plaire, te plaire.

Il accrocha ton regard et le temps resta un moment suspendu. Ce sentiment qui te dévorait les tripes entrouvrit tes lèvres pour les renfermer ensuite. Que voulait-il... ?

Des images te sautèrent à l'esprit. Prise subitement d'une quinte de toux, tu plaquas ta main sur ta bouche. Tu lui passas à côté pour te pencher au-dessus de la fontaine. Ton visage se reflétant dans l'eau était d'un rouge tomate. « Hors de question ! Jamais jamais jamais ! » t'affolas-tu.

Après plusieurs secondes de récupération supplémentaires, vous ne vous attardâtes pas et vous continuâtes votre route. Une atmosphère étrange s'était installée entre vous, mais l'un comme l'autre, aucun de vous ne prit l'initiative d'entamer la conversation. Puisque vous ignoriez quelle planque était sûre, Chisaki choisit la facilité. Vous rendîtes donc une petite visite impromptue...

Tu pressas la sonnette de l'appartement. Des pas s'entendirent et bientôt, la porte s'ouvrit.

— Un yéti des tropiques ?!

Haha. Très drôle, frangin. File-moi ma cisaille et mon pot à coccinelles aussi.

Tablier autour du cou, les effluves flottant dans l'air te confirmèrent qu'il venait d'avoir fini de laver sa vaisselle. Les yeux de ton petit frère jonglèrent entre vous deux pour finir par s'arrêter sur Chisaki, son meilleur ami, d'après ses dires du moins.

— Tu as encore peloté ma sœur, avoue !

— Contre mon gré.

— Il rougit.

Coup bas, il l'avait mérité.

— Chisaki ! Salaud... !

— Cisaille et pot à coccinelles, s'il te plaît, répétas-tu entre les dents.

Quand tu ressortis une demi-heure plus tard de la salle de bain, tu respirais à nouveau. Tu aperçus Chisaki discuter dans la chambre au téléphone, aussi, tu ne le dérangeas pas et en profitas à la place pour vider ta bassine dans le baque des déchets verts en bas de l'immeuble. Ton frère était parti chez toi pour te rapporter des affaires de rechange ainsi que des chaussures, il en aurait pour minimum une heure avant de revenir.

Lorsque tu remontas à l'appartement, tu fermas la porte derrière toi. Chisaki t'attendait dans le salon.

— Chrono a appelé. Le boss est en sécurité.

Tu fronças des sourcils. Pieds nus, tu te dirigeas ensuite vers le coin cuisine pour te servir un verre.

— Pourquoi tu tires cette tête, alors ? C'est une bonne nouvelle.

— Un nouveau clan a été démantelé.

Ce n'était pas une surprise. On ne pouvait pas toujours être chanceux au jeu.

— Tu rentres ?

— Non, cela peut attendre demain. Ton frère respecte les principes de base d'hygiène, sa seule qualité.

Aïe. S'il entendait ça, cela lui briserait le cœur. Chisaki t'observa en silence t'asseoir en face de lui.

— Ta conduite ce soir était dangereuse.

— Oh. Tu t'inquiètes pour moi ? C'est mignon, ça, Chisaki.

Tu l'avais lancé sur le ton de la plaisanterie, mais au regard qu'il te jeta ensuite, tu réfugias ton nez dans ton verre.

— [t/p], éclaire-moi. Nous sommes bien amis ?

Tu recrachas ton eau. « Amis » ? Hahahahaha. Alors qu'il semblait vouloir attenter à ta vie toutes les deux minutes ? Encore ce soir, tu avais failli finir en hachis parmentier.

Tu t'empressas de trouver un chiffon pour essuyer ta bêtise.

— A-Amis ? balbutias-tu en riant jaune.

Il parut réfléchir avant d'acquiescer.

— Tu as raison, cela laisse trop place à l'ambiguïté. Deviens ma femme.

Cette fois, tu glissas sur le parquet mouillé. Il te regarda t'étaler sans broncher. Obnubilé par l'attente de ta réponse et nul doute en raison de sa nature de sociopathe antisocial, l'idée de t'aider à te relever ne lui effleura guère l'esprit. Debout et en rogne, tu le pointas d'un doigt accusateur.

— Tu... TU ES MALADE ! Je préférerais encore me marier avec une aubergine !

Bouffée de chaleur et brûlure aux joues, tu sursautas en le voyant froncer les sourcils.

— Penses-tu que je sois moins apte qu'une plante dicotylédone ?

Il s'avança et tu reculas en répliquant, effrontée. La nervosité avait le don de te délier la langue.

— Parfaitement ! Et pour que tu fasses de l'urticaire à chaque fois qu'on veut le faire ? Sans façon ! D'ailleurs, qui me dit que tu sauras où la mettre quand il faudra, hein ?! L'abstinence ? NON MERCI !

Ton dos heurta le mur en même temps que ses paumes. Tu lâchas un petit cri, mais continua à débiter. Quitte à mourir, autant envoyer la sauce. Aucun regret !

— Et puis s'embrasser à travers à bout de tissu ? Des baisers au goût de papier défraîchi ? Pas de roulage de pelle, pas de cunni, tu feras ton gros égoïste après la meilleure fellation de ta vie, et moi j'aurai le droit à quoi ?! Un doigté à la rigueur ? Un labourage d'anus au pire et basta ?! MERCI, MAIS NON MERCI !

— Je vois que tu as déjà pensé à tout.

Sa voix paraissait soudain... claire, plus étouffée. Tu rouvris les yeux et hoquetas. Il se tenait là, son visage à quelques centimètres du tien, sans son masque. Son souffle tiède lapa ta peau. Ton corps tremblait, mais tu savais que ce n'était pas la peur. Ses iris dorés te dépeignaient, luisant de ce même sentiment qui t'assaillait le bas du ventre. Tu fixas ses lèvres qui remuaient, une vision fascinante.

— Presque à tout..., se moquèrent-elles en chatouillant les tiennes.

— Mon frère ! lui perças-tu les oreilles.

— Tu as fermé la porte, non ?

Sa main remonta lentement ta cuisse dans une caresse lascive.

— Tu suggères de le laisser dehors ?!

Tu te mordis la lèvre lorsqu'il tritura entre ses doigts le bout de ta robe, son souffle échoué dans ton cou. Il ne t'écoutait plus. Incapable de lui résister, tes jambes se serrèrent d'anticipation, tandis que sa main entreprit à s'aventurer plus haut. Il recula alors un peu son visage pour te toiser avec un sourire satisfait.

— Je le savais, murmura-t-il. Menteuse.

Tu piquas un fard. Il n'attendit pas plus et t'embrassa sans sommation. Pour sûr, cette nuit, tu passerais à la casserole.





https://youtu.be/faIDraNvuTY









N/A

Il y en a un qui a passé la nuit dehors. ( ̄ω ̄)

Pour l'occasion, j'ai composé un alter de toute pièce pour le reader. L'alter Potagis lui permet donc de faire pousser sur son corps et de transformer ce dernier en divers légumes, fruits ou plantes. Pour l'anecdote, elle l'a découvert enfant en se sectionnant un doigt à la cisaille (oui bon, c'est un peu gore dit comme ça). Aussi, elle a constaté qu'elle ne ressentait pas la douleur à la « cueillette », et que de plus, la partie coupée repoussait.

À votre avis, Chisaki a-t-il vaincu l'aubergine ?



3429 mots

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