Sebaciel - Sentiments Découverts
Ciel faisait les cents pas dans son bureau. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? C'était une véritable catastrophe. Il soupirait avant de se rassoir et de jouer nerveusement avec ses mains. Sebastian lui tendit sa tasse de thé fumante, et le comte se tourna sur son siège pour admirer les toits de Londres.
Sebastian : Monsieur me semble tendu. Quelque chose vous tracasse ?
Ciel : Oui. Edward est tombé malade. Et la représentation du Funtom Music Hall n'est que dans trente minutes. C'est impensable de faire une représentation sans le quatrième démon.
Sebastian : Heureusement que ce ne sont que des humains portant le nom de mon espèce, j'aurais pu être très jaloux monsieur.
Ciel : Tu crois que c'est le moment pour une de tes blagues stupides ? Réfléchis toi aussi ! Tu es le chorégraphe ! Tu dois bien savoir qui connait la danse à part les démons ?
Sebastian : Eh bien, il y a le tailleur et le masseur qui assistent à chacune des...
Ciel : Mais bien sûr ! Je viens de trouver la solution ! pourquoi n'y ais-je pas pensé plus tôt ?
Ciel posa sa tasse pour sourire narquoisement à son majordome. Celui-ci fit alors le lien avec les paroles de son contractant quelques secondes plus tôt et son sang ne fit qu'un tour.
Sebastian : Non. Je refuse monsieur. Je ne suis pas une bête de scène, mais votre humble majordome. De plus, s'il vous arrive quelque chose pendant la représentation, ce qui fortement de vous arriver, je ne pourrais pas vous protéger tout en assurant le spectacle.
Ciel : Comment oses-tu dire que tu n'es pas une bête de scène après tes performances au cirque Noah ? Et puis, tu es un démon, tu n'auras qu'à suivre ma trace. Et puis, le nombre de fois ou je me suis fait enlever sous ton nez, et regarde, je ne suis pas mort.
Sebastian : Mais monsieur, je ne suis pas du tout de la tranche d'âge souhaitée.
Ciel : Tu peux changer d'apparence exceptionnellement pour cette représentation.
Sebastian : La danse est très osée.
Ciel : Et tu vas me faire croire que c'est ça qui va t'arrêter ? Toi ?
Sebastian : Je ne voudrais pas fissurée mon image de majordome parfait.
Ciel : Pff... Toi et ton esthétique... De toute façon, tu feras cette danse, c'est un ordre que je te donne.
Sebastian, agacé par le fait que son maître ne se souvienne de cette clause du pacte que lorsque cela l'arrangeait, se retint de sortir un juron et se mit à genou pour sortir son habituel "Yes my Lord". Ciel esquissa un sourire sans le vouloir. Depuis peu, le jeune homme s'était rendu compte qu'il arrivait presque à faire sortir son majordome de ses gonds, et il mourrait d'envie de le voir irrité ou même en colère. Il ne connaissait à son majordome que ses airs moqueur, exaspéré, ou faussement heureux, et le voir avec une expression plus sincère, il en était sûr, serait un moment appréciable.
Le comte se leva pour aller fermer la porte à clé, sous les yeux curieux du démon, puis vint s'assoir sur un fauteuil devant son bureau, qu'il tourna pour faire face à la pièce.
Ciel : Bien. Changes-toi. Je voudrais que tu fasse l'âge d'Edward à peu près.
Le démon s'exécuta, rendant plus jeune son enveloppe charnelle. Ciel fronçait les sourcils en le regardant. Malgré le rajeunissement, on pouvait clairement reconnaitre son majordome, et il en était hors de question.
Ciel : Je ne veux pas qu'on te reconnaisse Sebastian. Essaye de changer de physique. Quelque chose d'attirant.
Sebastian : Il y a beaucoup de genre d'attirance monsieur. Que souhaitez-vous exactement ?
Ciel : Je ne sais pas. Quelque chose qui charmerait le plus grand nombre.
Sebastian : Comme vous souhaitez.
Sous les yeux du comte, Sebastian se changea pour devenir légèrement plus petit, ses abdos disparaissant pour laisser place à un ventre plat. Son visage se fit un peu plus carré et ses joues plus rebondies, recouvertes par une barbe naissante parfaitement taillée. Ses cheveux s'allongèrent et devinrent châtain clair, ses sourcils plus épais et quelques rides prirent places au coins de ses yeux. Le démon fit apparaitre une fiole et il en versa quelques gouttes dans ses yeux, les faisant devenir noisettes pour s'accorder avec son teint de peau un peu plus halé. Il se tourna alors vers Ciel, et lui fit un sourire de ses lèvres fines. Malheureusement, la réaction du comte ne fut pas celle attendue.
Sebastian : Monsieur ?
Ciel : Je t'ai demandé de changer en restant attirant ! Là on dirait juste... Un fils de riche cliché !
Sebastian : Correction monsieur, vous m'avez demandé de plaire au plus grand nombre, et c'est exactement pour cela que j'ai pris cette apparence.
Ciel : Et tes yeux ?! pourquoi tu les a changé ?
Sebastian : Peu de personnes aiment les yeux rouges monsieur. Ils sont étranges, et les humains ne sont pas attirés par ce qui est étrange. Sauf lorsque j'use de mon aura de diable.
Ciel : Faisons un test alors. Allons faire un tour dans les couloirs, tu verras que tu auras tord.
Sebastian : Si vous souhaitez.
Le comte sortit du bureau, suivi de près par son majordome, et ils déambulèrent dans les couloirs. tout le monde était séduit par Sebastian : les filles le voyaient comme un parfait gentleman et bon partit pour un mariage, alors que les garçons voyaient en lui un jeune homme solide et fiable qui pouvait devenir un bon ami et très bon allié.
De retour dans le bureau, Ciel dû se rendre à l'évidence, Sebastian avait parfaitement rempli sa mission, une fois encore. Pourtant, le comte n'arrivait pas à trouver cette transformation réussie, et il était même perturbé d'avoir un avis si différent des autres.
Sebastian : Vous voyez ?
Ciel : Oui. tu avais raison. Je ne comprend pas.
Sebastian : Et que ne comprenez-vous pas ?
Ciel : Tu as fais l'unanimité, mais... Ce n'est rien. Les autres sont déjà dans le vestiaires en train de se changer. Vas-y toi aussi. Je vais me placer dans ma loge. Je suppose que tu n'auras pas de mal à t'habiller dans le même style que les autres.
Sebastian : Monsieur, vous semblez contrarié.
Ciel : Fait ce que tu as à faire. J'y vais.
Ciel était assis dans sa loge, détaillant le spectacle, mais surtout son majordome. Sebastian était parfait dans son rôle, et toutes les filles criaient d'euphorie en le voyant enchaîner les gestes peux convenables de la danse. Au fur et à mesure, Ciel se rendit compte de ce qui n'allait pas : il était frustré de voir un étranger faire ces pas sensuels, imaginant le corps habituel de Sebastian le transperçant de ses yeux luisant en reproduisant cette chorégraphie.
À la fin du concert, le comte sortit de sa loge et se dirigea vers les vestiaires des danseurs pour aller voir Sebastian. Il ne s'attendait pas à voir une marrée de femmes entourant les démons, et se tint à l'écart du groupe, observant Sebastian et les autres signer des autographes et tenter d'esquiver les harpies. C'est alors qu'un groupe de trois filles réussirent à passer, et l'une d'elle embrassa sans prévenir le corbeau, sous les acclamations des autres femmes.
Ciel se sentit soudain mal-à-l'aise et était prit de vertiges. Il avait mal, et ne savait pas pourquoi le sourire de son majordome après ce qu'il venait de se passer le faisait autant souffrir. Il se détourna pour courir s'enfermer dans son bureau, sentant les larmes lui monter aux yeux. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Après tout, c'était elle qui avait sauté sur Sebastian, et celui-ci l'avait repoussé sans esclandre. Et c'était lui-même qui avait demandé au démon de revêtir une apparence attirante. Le comte se recroquevilla finalement sur son fauteuil et enfouit son visage pour pleurer avant l'arrivée de son subordonné.
Malheureusement pour le jeune homme, Sebastian avait sentit que son maitre allait mal, et il s'était dépêché de redevenir le majordome du comte pour aller toquer à sa porte. Il avait entendu ses sanglots en arrivant devant son bureau, et entra sans toquer, inquiet pour son jeune maître. Le comte sursauta surpris en entendant la porte s'ouvrir, et releva ses yeux larmoyants sur le démon. Malgré sa tristesse, il ne pouvait arrêter de penser que Sebastian était beaucoup plus séduisant sous cette apparence.
Sebastian : Monsieur ? Que se passe-t-il ? Quelqu'un vous a blessé ?
Ciel : Pourquoi tu n'as pas toqué ?
Sebastian : J'ai sentis que vous alliez mal. Et je vous ai entendu pleurer alors...
Ciel : JUSTEMENT ! Je n'ai pas besoin de ta pitié !
Sebastian s'approcha tout près de son maitre et le prit dans ses bras. Ciel essaya de se dégager de l'étreinte du démon, mais il n'était pas décidé à lâcher son maitre, et le jeune comte était bien moins fort que lui.
Sebastian : Que s'est-il passé pour que vous soyez dans cet état monsieur ? Vous pouvez tout me dire, vous le savez.
Ciel : Je... Je crois que... Que j'aime quelqu'un. Mais... Je ne crois pas que ce soit réciproque.
Le démon resserra inconsciemment son étreinte, ayant un petit pincement au cœur suite à cette déclaration de son maitre. Le démon se sentait triste de voir Ciel dans cet état, mais il était heureux que l'amour de son contractant ne soit pas réciproque. Ces sentiments contradictoires le rendaient perplexe. Il n'avait pas l'habitude de ressentir de telles choses.
Sebastian : Vous pouvez pleurer, je suis là. Je veillerai sur vous monsieur.
Ciel : Merci Sebastian... Cette apparence te vas mieux. Je te préfères comme ça.
Le cœur du démon ratait un battement, et il sourit à son maître, commençant à lui caresser tendrement les cheveux, alors que les dernières larmes du comte coulaient.
Sebastian : Merci monsieur. Cette apparence est ma véritable forme humaine, alors cela me touche que vous la préfériez.
Ciel : Ne change plus jamais.
Sebastian : Yes my Lord. Vous savez... Je pense que je suis amoureux aussi.
Ciel : Toi ?
Sebastian : Oui, moi. Je ne pensais pas cela possible, mais je crois que j'ai fini par découvrir ce que cela fait d'aimer quelqu'un.
Ciel : C'est un humain, un démon ?
Sebastian : Un humain. Je me suis attaché à force de le côtoyer et je peux affirmer maintenant que je l'aime.
Ciel : Comment tu sais que tu l'aimes ?
Sebastian : Parce que je ressens des choses nouvelles en sa présence, et parce que le voir triste me donne envie de tout détruire, en particulier ceux qui lui font du mal.
Ciel : Attends... Tu as dis : "le" ?
Ciel se détacha de son majordome pour le regarder dans les yeux, mais le démon avait toujours ses mains posées sur les hanches du garçon.
Sebastian : Oui, j'aime un homme. Mais je n'oserais jamais lui dire.
Ciel : Toi, tu n'oserais pas ? Pourquoi ?
Sebastian : Je suis un mâle aussi, un domestique dans cette société, et un démon de nature. Comment voulez-vous que cela puisse être réciproque ? Et puis, outre tout ceci... Je... Ne sais pas comment faire pour avoir une relation sérieuse.
Ciel : En fait tu as juste peur d'être rejeté. Et pour la relation sérieuse, il suffit juste que tu montres à la personne que tu l'aimes, tous les jours, et que tu ne la trompe jamais.
Sebastian : Je vois... Cela ne change pas le fait que je ne ferais jamais le premier pas. J'ai trop d'orgueil pour cela. Et je serais capable de faire un massacre s'il me dit non.
Ciel : Et s'il fait le premier pas ?
Sebastian : En espérant que ce sera bien celui que j'aime qui se déclare un jour, je l'accepterai évidemment. Je pense que je serais touché et heureux qu'il m'aime assez pour se déclarer à un démon.
Ciel : Et si quelqu'un que tu n'aimes pas se déclare à toi ?
Sebastian : Malheureusement cela m'est déjà arrivé plus d'une fois monsieur. Dans ce cas, je répondrais simplement que je ne peux répondre aux sentiments de cette personne.
Ciel baissa les yeux, ayant peur de la réponse du démon, mais il avait bien compris que Sebastian était trop complexé par sa nature pour faire le premier pas, et que s'il voulait en avoir le coeur net, c'était à lui de se déclarer.
Ciel : Et... Si je te dis, là, tout de suite, que je suis amoureux de toi ?
Sebastian : Voyons monsieur, vous êtes encore un enfant. Et puis, venant de vous, ce serait plutôt un test qu'une véritable déclaration. De toute façon vous êtes déjà fiancé.
Le comte écarquilla les yeux, rouge de gêne. Sebastian avait pris ça comme une mauvaise blague... Cela voulait-il dire qu'il n'avait aucune chance ? Face au soudain mutisme de son maître, les doutes emplirent l'esprit du majordome. Était-ce vraiment un test que Ciel venait de faire ? Le tilt se fit alors dans son esprit : Ciel avait bien trop de fierté pour dire une telle chose sans le penser. Le coeur du majordome s'emballa à cette pensée. Son maître partageait-il ses sentiments ?
Sebastian : Monsieur... Ce n'était pas un test, n'est-ce pas ?
Ciel : Laisse tomber. C'était une erreur. Oublie ça. Je... J'ai compris... Je n'aurais jamais dû dire ça.
Sebastian commençait à avoir peur de s'être fait de faux espoirs. Pourtant une part de lui voulait encore espérer.
Sebastian : Monsieur, était-ce seulement un test ? Soyez franc je vous en conjure.
Ciel : Qu'est-ce que ça peut te faire que ce soit réel ou non ?! Et de toute façon, c'était bien un simple test. Je suis fiancé à Lizzie, et elle doit nous attendre dehors. Allons-y.
Sebastian avait baissé les yeux, son coeur qui s'était mit à battre récemment le faisait soudain souffrir. Il monta sa main crispée sur son gilet qu'il serra entre ses doigts gantés. Ciel l'observait se demandant ce qu'il se passait pour que son majordome soit si crispé. Le démon n'en menait pas large, le monde semblait s'écrouler autour de lui.
Ciel : Sebastian ?
Le corbeau n'entendais plus son maître, beaucoup trop perturbé par cette sensation de vide qu'il n'avait jamais ressentit auparavant. Il reprit cependant ses esprits après quelques minutes, dévisageant son maître plus qu'inquiet qui le dévisageait.
Ciel : Sebastian tu m'entends ?
Sebastian : Oui monsieur. Pardonnez ce moment d'égarement.
Ciel : Que vient-il de se passer ?
Sebastian : Rien d'important.
Ciel regardait son démon, il le stoppa avant qu'il ne puisse ouvrir la porte. Le jeune compte s'en voulait d'avoir caché ses sentiments alors qu'il avait enfin l'occasion de se déclarer, et il avait honte de lui. Mais il avait eu très peur pour Sebastian, et il savait que s'il laissait partir maintenant son majordome, jamais il ne saurait ce qu'il venait de se passer.
Ciel : Dis-moi. c'est un ordre.
Sebastian se retrouva vers son maitre, résigné.
Sebastian : C'est mon coeur. J'ai eu si mal. Et l'impression que je tombais, que le monde s'écroulait.
Ciel : Quoi ? Mais pourquoi ?
Sebastian : Je pense, que c'est à cause de vos paroles.
Ciel : Mes paroles ?
Sebastian : Monsieur, ne me forcez pas plus. Si je vous dis tout, jamais rien ne sera plus pareil entre nous.
Ciel : Je veux savoir.
Il y eut un échange de regards, un duel entre le maître et le majordome, que le maitre fini par gagner en recourant au pacte. Sebastian n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. S'il avouait ses sentiments indécents à son maitre, le jeune comte allait le renvoyer en enfer sans plus de cérémonie. Il n'avait cependant pas le choix, et ses lèvres se mirent à bouger alors qu'il fermais les yeux pour ne pas affronté le regard du plus jeune.
Sebastian : Je vous aime monsieur. Et vous entendre dire que ce n'était qu'un simple test et que vous êtes de toute façon promis a votre cousine a été un choc pour moi.
Il y eut un gros blanc. Ciel n'osait pas croire ce qu'il venait d'entendre, mais il savait que Sebastian ne pouvait pas mentir, ni désobéir à l'un de ses ordres. Quand il reprit conscience, son majordome était à genou devant lui, fixa le sol, ses cheveux retombant sur son visage, empêchant le jeune homme de voir l'expression du démon.
Sebastian : Je vous en conjure my Lord, laissez-moi rester à votre service. Je me contenterai de votre présence au quotidien, je cacherais et enfouirais mes sentiments. Jamais vous n'en entendrait parler de nouveau, jamais ils ne vous importuneront. Je vou en conjure, laissez-moi rester à vos côtés.
Ciel : Tu devrais pourtant le savoir depuis tout ce temps Sebastian...
Sebastian : Je sais bien que vous aimez votre fiancée. Pardonnez-moi d'avoir développé des sentiments si indignes à votre égard.
Ciel : Je ne parle pas de ça. Et regarde moi dans les yeux.
Le démon releva le visage pour faire face au petit sourire triste du comte. Le sang de Sebastian ne fit qu'un tour alors qu'il voyait son maitre lui dire d'annuler le contrat, de le quitter, de rentrer en enfer. Il secoua la tête pour se reprendre, et fixa de nouveau le visage de son maitre.
Ciel : Depuis tout ce temps tu devrais savoir que je suis un menteur, et que j'ai trop de fierté pour avouer ce genre de chose.
Les yeux de Sebastian commençaient à devenir rouge alors qu'il ne savait pas quel était le but précis de cette déclaration.
Ciel : Ce que je veux dire, c'est que... C'était une vraie déclaration. Mais tu n'avais pas l'air de me prendre au sérieux, alors j'ai pensé que c'est parce que tu ne m'aimais pas.
Sebastian se releva d'un coup, les sentiments se mélangeant en lui. Il ne réfléchit pas une seconde de plus et attrapa Ciel par la taille pour le coller à lui. Le comte se mit à rougir suite à ce rapprochement, et le démon se pencha, son visage à quelques centimètres de celui de son contractant.
Sebastian : Je vous l'ai pourtant dis, moi aussi. Je n'oserais jamais faire le premier pas. Comment avez-vous pu développer ce genre de sentiments pour un être tel que moi ?
Ciel : Je ne sais pas. Mais je m'en moque Sebastian.
Le comte attrapa la cravate du démon avant de tirer dessus. Leurs bouches étaient maintenant à quelques millimètres l'une de l'autre, mais le comte, rouge de gêne, n'osait finalement pas faire plus. Fou de désir, Sebastian murmura alors d'une voix rauque et peu sûr de lui.
Sebastian : Puis-je vous embrasser monsieur ?
Déconcerté par le manque de confiance du démon, Ciel prit sur lui et colla finalement ses lèvres à celles du diable. Le baiser fut doux, timide, ce qui étonna Ciel une fois de plus. Il avait mille fois imaginé embrasser son majordome, mais en tant que démon, il pensait que le diable lui sauterait dessus.
Sebastian lâcha doucement Ciel, à la fois heureux, et ayant peur d'une mauvaise blague. Tomber amoureux était inédit pour lui, et ce baiser si tendre était quelque chose de nouveau. Il avait prit son temps pour la première fois, avais ressentis de l'amour pour la première fois, et se sentais presque gêné à l'idée de croiser le regard de son maître tant ces sentiments lui étaient mystérieux.
Ciel : Sebastian...
Sebastian : Monsieur ?
Ciel : Pourquoi ne me regardes-tu pas ?
Sebastian : Je... C'était vraiment, agréable.
Ciel se mit à rougir légèrement, avant d'enlacer son serviteur.
Ciel : Tu n'étais pas du tout séduisant sur scène.
Sebastian : Pardon ?
Ciel : Je te préfère comme tu es là. J'étais frustré tout à l'heure.
Sebastian : Souhaitez-vous que je vous refasse la chorégraphie avec cette apparence ?
Ciel : Pff... Arrête de d ire des bêtises. Elizabeth nous attends.
Le regard du démon s'assombrit légèrement alors qu'il emboîtait le pas à son maitre. Ciel monta dans le fiacre, et Sebastian monta à sa suite. Il s'assit à côté de son maître et la voiture se mit en route vers la maison de Londres.
Elizabeth : bonjour Ciel, bonjour Sebastian.
Sebastian : Mademoiselle.
Ciel : Bonjour Lizzie. Tu es ravissante aujourd'hui.
Elizabeth : C'est normal, tu m'avais demandé de me faire particulièrement belle !
Ciel : Et je vois que tu as réussie, comme toujours.
Lizzie : Arrête, tu vas me faire rougir.
Sebastian était énervé. Il ne savait pas pourquoi son maitre avait fait une telle demande à sa cousine, mais il était extrêmement jaloux. Il n'avait pas envie de faire une crise et de mettre mal à l'aise son contractant, alors il ravalait sa colère, admirant le paysage. Il ne vit pas le regard complice que les deux adolescents s'échangèrent avant que le comte n'entre lasse ses doigts avec ceux du démon. Surpris, Sebastian se tourna d'un coup vers son maitre qui leva leurs mains jointes.
Sebastian : Monsieur...
Ciel : Tu peux me la donner Lizzie ?
Elizabeth : Oui ! Tiens Ciel.
La marquise donna un petit écrin noir au comte, qui l'ouvrit et passa la bague au doigt du démon. C'était une bague en argent, la même que celle dont il avait hérité, surmontée d'un saphir, sauf que celle du diable était ornée d'un rubis. Le majordome observa un instant la bague incrustée des emblèmes de la maison Phantomhive, et pu apercevoir gravé finement juste par dessus, le sceau de leur pacte.
Sebastian : Est-ce... Une bague de fiançailles ?
Ciel : Tout dépend de ta réponse. Ce sera juste un simple cadeau si tu le souhaites ainsi.
Sous les yeux des deux jeunes, Sebastian plaqua une main sur sa bouche, l'autre serrant le siège et détourna le regard, ses joues imperceptiblement rougies. Ciel et Elizabeth se regardèrent surpris, et Ciel ne savait plus quoi faire.
Ciel : Si c'est déplacé je...
Sebastian : J'accepte monsieur. Je veux bien... être votre fiancé.
Ciel attrapa de nouveau la cravate noire pour épouser les lèvres si délicieuses de son démon. Le baiser dura un moment, et quand le majordome se redressa, il vit qu'Elizabeth avait prit une photo. Le démon ne savait plus comment réagir et où se mettre. Tout cet amour ce romantisme le rendait tout chose. Il sentait sur lui le regard embêté de son maitre, et décidait de la rassurer une bonne fois pour toute.
Sebastian : Veuillez excuser mes réactions monsieur. Mais tout ceci est si nouveau pour moi. Je dois vous avouer que même si je suis extrêmement heureux, je ne sais pas comment réagir, et cela me gêne, dans le sens de la... timidité je dirais.
Ciel : Je t'aime Sebastian. Et je dois t'avouer que te voir si timide est à la fois déroutant et terriblement mignon.
Les trois se mirent à rire de bon coeur alors que Sebastian fit cette fois le premier pas et reprit dans la sienne la main de son jaune maitre, désormais fiancé. Le démon était plus heureux qu'il ne l'avait jamais été, et regarda de nouveau le paysage défiler, ses doigts mêlés à ceux de Ciel. Le bonheur lui souriait enfin, et foi de démon, il allait le chérir et profiter de chaque instant que l'avenir un offrait. Après tout, c'était la moindre des choses pour le compagnon du maitre de la maison Phantomhive.
— THE END —
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