Le jeune comte s'était fait piéger par Lau et son majordome et lui était donc emprisonnés à Londres. Ciel avait ordonné à son majordome de ne pas faire de vague le temps qu'il puisse avoir des informations sur le chinois, et les deux avaient donc était séparés pour éviter toute tentative de fuite.

Ciel était retenu captif dans des appartements dignes du Lord qu'il était, et il avait déjà reçus de nombreux courriers de ses sources lui indiquant dans quel trafic Lau baignait et comment il avait fait pour les faire arrêter. Cela faisait déjà deux jours, et le jeune homme attendait des retours de ses alliés pour confirmer son innocence et pouvoir sortir de venger du chinois. Il regarda l'horloge : 17h23. En tant normal, Sebastian lui aurait déjà porté son thé depuis 23 minutes déjà.

Le jeune homme se leva, et se remit à faire les 100 pas dans la pièce. Il n'avait aucune nouvelles de son majordome depuis qu'ils avaient été arrêtés, et bien qu'il ne le montra pas, le comte s'inquiétait de ce lourd silence.

Ce fut le moment que choisit l'inspecteur Aberline pour entrer dans la pièce avec la tasse fumante et les shortbread du jeune homme. Il posa le tour sur la table et allait sortir quand le garçon le retint.

Ciel : Je sais que je ne devrais pas vous demander, mais comment va Sebastian ?

Aberline : Qui est Sebastian ?

Ciel : Mon majordome. Je n'ai pas la moindre nouvelle de lui...

Aberline : Je ne savais pas que votre majordome se trouvait également dans nos locaux, il n'est pas en cellule.

Ciel : Quoi ? Mais alors... Où peut-il être ?

L'inspecteur toisait le jeune comte sachant pertinemment qu'il n'y avait que deux endroits possibles, et le plus probable étant le moins agréable. Le comte le pressa de lui répondre, et il fini par soupirer et parler.

Aberline : Soit en appartement comme vous, soit...

Ciel : Soit ?

Aberline : En salle de torture.

Le sang de Ciel ne fit qu'un tour en imaginant Sebastian en salle de torture, c'est alors que quelque chose lui fit tilt.

Ciel : vous avez dit qu'il n'était jamais allé en cellule ?

Aberline : C'est exact.

Ciel : Donc ça veut dire... Qu'il est dans cette salle depuis... 2 jours déjà ?

Aberline : C'est fort probable oui.

Ciel : Laissez-moi y aller ! Je veux le voir !

Aberline : Et bien, c'est moi qui serai de garde ce soir, alors je l'emmènerai ici. Est-ce que cela vous va ?

Ciel : C'est mieux que rien...

***

Sebastian souffrait, depuis deux jours il se faisait torturer sans relâche par un ange qui avait soudoyé les gardes. Il ne disait rien et se forçait même à rire parfois, ses seules pensées étant tournées vers son maître qu'il espérait en bonne santé. Il subissait une nouvelle fois les assauts du fouet de l'ange lorsqu'un garde entra dans la pièce.

Garde : Madame Angéla ?

Angéla : Oui ? Que me veux-tu mortel ?

Garde : Ce soir, c'est le jeune Aberline qui sera de garde. Vous ne pourrez donc pas rester cette nuit. Et il faudra bien attacher et bâillonner le prisonnier, sinon Aberline risquerait de se rendre compte de sa présence.

Angéla : Bien. Merci de m'avoir prévenu. Va.

L'homme quitta la pièce, laissant le démon et l'ange seuls. Celle-ci, très énervée de devoir quitter sa proie toute une nuit se fit plus violente encore que jusqu'à présent, passant toute sa rage sur le corps du démon, qui n'arrivait plus à retenir ses gémissements de souffrance.

***

La nuit était déjà tombée à cause de la saison hivernale et le majordome était attaché et bâillonné, pendu à bout de forces au mur. Les liens qui le maintenait étaient des chaînes angéliques, empêchant la régénération du démon. Il fixait la lune à travers la fenêtre à barreaux et sentais le vent glacial s'engouffrer dans la pièce.

Il y eut un cliquetis, et le majordome soupira de lassitude en imaginant l'ange s'être frayée un chemin pour le torturer cette nuit encore. Sa surprise fut importante quand une jeune adulte entra dans la salle et lâcha un cri d'effroi en le voyant.

Aberline : Vous êtes Sebastian ?

Trop attaché pour pouvoir hocher la tête, le démon se contenta d'un grognement rauque, qui fut enregistré par l'inspecteur comme une affirmation. Ce dernier s'approcha et défit les liens du démon doucement, commençant par le détacher du mur. L'homme était en piteux état, et les vêtements qui lui restait étaient en lambeaux, dévoilant sa peux meurtrie.

Aberline : Vous allez réussir à marcher ?

Sebastian : Ça ira. Pourquoi êtes-vous...

Aberline : Suivez-moi, je vous emmène dans un endroit moins désagréable.

Sebastian ne parlait pas, se concentrant sur sa guérison interne, ne laissant que des blessures superficielles pour avoir l'air toujours aussi blessé. Claudiquant en marchant, il fut obligé de laisser sa jambe presque brisée également.

L'inspecteur ouvrit une porte, laissant entrer le démon dans une sorte d'appartement. Il fit un signe au majordome avant de refermer la porte. Le démon se laissa tomber sur une chaise en soupirant de douleur avant de se rendre compte de la présence d'une deuxième personne. À peine eu-t-il le temps de se redresser que Ciel le serrait dans ses bras, surprenant la bête.

Sebastian : Monsieur ? Vous n'avez rien ?

Ciel : Non. Je vais bien. Et toi ?

Sebastian : J'ai déjà guéri mes blessures internes. Mais je suis obligé de rester ainsi pour ne pas alarmer les gardes. Si vous saviez comme je suis soulagé de voir que vous allez bien.

Ciel : Assieds-toi sur le lit et ne bouge pas.

Le démon s'exécuta, et profita de la tranquillité et de la douce odeur de son contractant pendant que celui-ci s'occupait de désinfecter ses plaies.

Ciel : Tu as dis que tu avais guéries tes blessures internes...

Sebastian : Effectivement.

Ciel : Je croyais que les blessures infligées par les humains étaient superficielles.

Le démon se raidit sous les doigts de son contractant. Le comte était décidément bien trop perspicace au goût du démon.

Sebastian : C'est parce que c'est un ange qui prend un malsain plaisir à me torturer depuis 48 heures monsieur.

Ce fut au tour de Ciel de se raidir suite aux paroles du démon. Cependant, il ne dit rien et fini sa besogne dans le silence. Une fois fait, le comte rangea le matériel de soin dans le petit bac prévu à cet effet et regarda par la fenêtre.

Ciel : Mes indicateurs ont confirmés que Lau a cru nous avoir doublé. Les preuves de mon innocence seront reçues ici demain, nous seront bientôt libre. Penses-tu pouvoir supporter ça encore 24 heures ?

Sebastian se leva avant de ricaner légèrement à cette question.

Sebastian : Ne demandez pas monsieur. Donnez-moi un ordre.

Ciel : Je t'ordonne de répondre à ma question.

Le démon écarquilla les yeux de surprise, et vint se placer à côté de son maitre, regardant lui aussi le paysage.

Sebastian : Elle va tout de suite voir que je me suis régénéré. Elle saura que j'ai été libéré pour la nuit, même si je retourne dans cette salle demain. Je ferais de mon mieux pour supporter sans broncher ce qui m'attendra demain my Lord.

Ciel : Risques-tu quoi que ce soit ?

Sebastian : Ma vie monsieur. Mais cela fait partie du contrat.

Ciel : Dans ce cas, je t'ordonne de ne pas mourir.

Sebastian retenait sa surprise, mais ne pu s'empêcher de ricaner une seconde fois.

Sebastian : Je ne peux obéir à cet ordre jeune maître.

Ciel : Et bien débrouille toi pour obéir tout de même. Je ferai ce qu'il faut de mon côté. Et tu va passer la nuit ici.

Sebastian : Vous ne dormez pas, n'est-ce pas ? Encore des cauchemars ?

Il y eut un grand silence avant que le comte ne se tourne vers Sebastian pour lui répondre.

Ciel : Non. Mais l'un de mes pions ne donnait plus de nouvelles. Et je dois bien avouer que la perte de ma pièce maîtresse serait embêtante.

Les deux se regardèrent un instant, aussi surpris l'un que l'autre des mots prononcés par le plus jeune, qui se mit d'ailleurs à rougir. Pestant intérieurement d'avoir dit une telle chose, le comte se détourna et si dirigea vers la salle de bain.

Ciel : Je suis exsangue. Lave-moi Sebastian, Et couche-moi ensuite.

Sebastian : Yes my Lord.

Une fois dans son lit, Sebastian borda le jeune comme il avait l'habitude de le faire au manoir. Pendant le bain de son maître, le démon avait réchauffé le lit grâce à une bouillotte et il avait ensuite fait un feu dans la petite cheminée. Ciel se glissa sous les draps, chauds pour la première fois, et soupira d'aise.

Sebastian s'installa sur une chaise, devant la fenêtre. Il pouvait ainsi avoir une vue totale de la chambre, de son maître et de la cour de la prison. Il écoutait le souffle régulier de l'humain à ses côtés, qui le berçait, et fini lui aussi par s'endormir sur la chaise, épuisé de ses séances de tortures.

***

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque Sebastian ouvrit les yeux. Aussitôt son maître lui sauta dans les bras, le surprenant.

Ciel : Tu m'as fait peur ! Il est 11 heures passées ! Et j'avais beau te secouer tu ne te réveillais pas !

Sebastian : 11 heures vous dites ?

Le démon se leva d'un coup et fit bouger sa jambe meurtrie, totalement guérie. Toutes ses blessures avaient disparues.

Ciel : Tu as dormis... C'est étrange de te voir comme ça. Je savais que tu pouvais si tu voulais, mais le voir en réalité... J'ai cru que tu avais un problème.

Sebastian: Le seul problème c'est que l'ange va voir tout de suite que...

Ciel : Elle ne verra rien. Cela fait déjà 2 heures que nous sommes libres de partir. J'ai essayé de te réveiller mais rien. Un médecin est même passé t'examiner. Il a dit que tu dormais simplement et que tu devais en avoir besoin. Alors je tourne en rond depuis tout à l'heure.

Sebastian : Veuillez me pardonner de vous avoir inquiété monsieur. Puis-Je vous ramener au manoir ?

Ciel : Oui. On s'occupera de Lau plus tard. Quand il sera de retour à Londres. J'ai fais jouer mes contacts et son bateau va faire demi-tour pour rentrer au port.

Sebastian prit dans ses bras le corps de son jeune maître, avant de quitter la prison. Sur la route du manoir, le comte brisa de nouveau de silence.

Ciel : Tu te reposera une fois rentré Sebastian.

Sebastian : Pourquoi cette soudaine affection ?

Ciel : Imbecile ! Je suis toujours affectueux ! C'est juste... Prend soin de toi enfant c'est quelques enchaînes jours.

Sebastian : Yes my Lord.

Le démon ricana légèrement, avant d'embrasser le front de son contractant. C'est avec un Ciel rouge de gêne et un démon attendrit que le duo rentra au manoir.

— THE END —