IkaNems - Cellule.
C'était un beau soir d'été. Là où pour la première fois j'ai été interné dans un hôpital psychiatrique, là où je l'ai découvert.
Nous étions deux dans la cellule, avec pour seul confort deux lits et un chiotte à partager. On nous faisait sortir de temps à autre pour regarder les élections, ou le journal.
C'était bizarre, on se croyait en prison. J'étais ici pour éviter la prison, j'avais fait une chose inamissible : j'avais tué Marie à coups de couteau, je l'avais vraiment tué. On m'avait mis deux ans au trou et j'étais ressorti de là pour aller à l'hôpital car mon avocat avait plaidé : « Il est en grosse difficulté mentalement. ». Oui j'étais malade, je le savais.
Ika, mon voisin de cellule, lui, était là pour exhibitionnisme dans les rues de Grenoble. Il s'était exhiber devant une très jeune fille, et cette dernière l'avait signalé à sa mère, qui, choquée, avait appeler les flics. Son avocat avait plaidé la même chose qu'avait dit mon avocat, et Ika avait réussi de justesse à échapper à la prison. Il en avait encore pour un certain temps avant de sortir de l'hospice.
Ika allait aux toilettes pendant que je lisais un magazine que j'avais acheté au bureau de tabac. Je ne fumais pas, mais Ika si : c'est pour cela que la cellule puait le tabac froid, nous étions en conflit perpétuel avec ce que j'appelais « la Mort». Ika riait toujours à ce surnom. Il était émotif, ça se voyait.
Nous avions tous les jours des groupes de paroles, ce qui était soûlant, car personnes ne voulait parler à d'autres «détenus», ou à un psychologue incompétent. Souvent il écrivait ce que nous disions et le répétait à ce connard de psychiatre.
Un soir d'été, Ika m'avait fait une confidence. Il m'avait avoué être homosexuel. Je ne savais que dire. Est-ce qu'il me regardait dormir ? Est-ce qu'il m'aimait ? C'est peut-être pour cela que je ris à son annonce. Il me regarda d'un regard froid et s'endormit. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil, trop préoccuper par Ika et son aveu. Je me demandais ce que ça faisait, alors je me dis:
« Et moi ? Pourquoi je suis plus à l'aise avec lui qu'avec d'autres ? Pourquoi je suis con ? »
Le lendemain, Ika se fit draguer par Mister booba, un gros à la barbe sanglante (il était roux), ce qui me fit un effet. J'étais jaloux, ça se voyait. Alors Ika me demanda :
« T'as quoi mec ?
- Rien, riais-je, juste nerveux.
- A cause ?
- A cause de... » je n'eut pas le temps de finir ma phrase, Mister Booba l'entraîna dans la grande cour et l'embrassa.
J'étais énervé, vexé que ce ne soit pas moi qui était à la place de Mister Booba. Je retournai dans ma cellule, en pleurs.
Moi aussi j'étais sensible. Et j'aimais Ika.
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