« Bboy ?

- Oui ?

- Est-ce que tu crois au grand amour ? A celui qui te fait vibrer à chaque fois que tu croises la personne ?

- Non. J'y ai jamais cru frérot, c'est comme si tu m'parlais du théorème de Pythagore mes couilles. »

Tu m'posais des questions assez chelou des fois, mais j't'aimais, je t'aimais à en crever, à en faire un génocide. Tu sais, Aze, j'ai toujours cru en toi, en tes projets, à nous aussi. Mais ce n'étais que des paroles en l'air, que du chichi sur les actions ou vérité, que des mensonges. Tu ne m'aimais pas, tu aimais l'autre là, le Aymeric Pierre, celui qui a quitté sa femme par plaisir et non pas par manque d'amour. J'taimais à en crever, même si j'devais mettre ma vie en danger, Baptiste.

Un soir, au Manoir des Patrick, on a joué à un jeu dangereux, t'étais bourré, moi aussi, on a couché ensemble, on était bourré, j'te dis, comme si l'alcool était une solution, une pauvre solution pour oublier notre malheur, j't'aimais, Aze, je t'aimais putain.

Alors le grand amour, j'y crois plus maintenant, je crois plus en l'amour fou, à celui qui t'fait vibrer, à celui que tu aimais, vu que maintenant t'es avec Aypire, avec celui qui te manipule comme jamais.

L'amour, c'est con à dire, c'est comme une boîte de chocolat, à mesure que tu en manges, la boîte se vide et quand il n'y en a plus, tu restes sur ta faim, attendant une autre boîte de chocolat, attendant l'amour. J'sais de quoi j'parle, t'es comme une drogue Aze, une drogue que je ne peux me passer.

Alors cette drogue va me tuer, comme toute les drogues d'ailleurs, elle m'tue intérieurement, cette drogue, vraiment.

« Bboy ?

- Quoi encore ?

- Pourquoi tu ne dis rien sur tes sentiments ?

- Parce que je m'cache derrière un masque. »

Eh oui, frérot, je me cache derrière ce putain de sourire et je pleure le soir dans ma chambre, tu pourras demander à Jiraya, lui m'entend pleurer de l'autre côté du mur qui nous sépare. Je me lâche en fumant des joints, je me tue avec l'alcool, et mon cerveau est prêt à exploser avec l'amour que je te portes. C'est con à dire Aze, mais je t'aime, je t'aime de tout mon coeur, mon sang et mon esprit est enveloppé de pensées sur toi.

Aze, si tu comprenais tout ça, nous serions ensemble depuis bien longtemps déjà, mais tu t'en fous de c'que j'ressens aujourd'hui, alors je reste là, à te voir pavaner avec ce con d'Aypierre, avec cet enculé qui m'a piqué la place.

J'aimerais t'entendre dire que tu m'aimes, avec des mots d'amour, des mots de tous les jours.

Malheureusement, j'me fais trop d'idées, j'serais jamais ton prince charmant, juste un ami, un mec que tu prends pour un con.

___________________________________________________________________________