Une journée avec Maman
𝕃es premières lueurs du jour illuminaient à peine le lycée de Konoha lorsque Temari gara sa voiture sur le parking réservé au personnel. Le bâtiment, bien que moderne, avait gardé un certain charme avec ses larges baies vitrées et ses murs recouverts de plantes grimpantes. Elle descendit de son véhicule, sa sacoche de sport sur l’épaule, et un thermos dans l’autre main.
Vêtue de son jogging noir et de sa veste rouge marquée du logo de l’établissement, elle traversa la cour vide d’un pas assuré, le bruit de ses baskets résonnant légèrement. La journée s’annonçait longue, et elle comptait bien sur son thé fumant pour s’assurer un bon départ.
En franchissant la porte du bâtiment principal, elle adressa un salut poli à quelques collègues croisés dans les couloirs. Tous semblaient encore engourdis par la fraîcheur matinale.
— Salut, Temari ! lança un surveillant en passant.
— Salut, répondit-elle avec un léger sourire, bien que sa priorité était de rejoindre la salle des profs de sport.
Elle finit par arriver devant celle-ci et entra. La salle de repos des enseignants d’EPS était spacieuse et bien équipée : des casiers alignés le long d’un mur, une grande table centrale encombrée de magazines et de dossiers, ainsi qu’un coin détente avec un canapé et une machine à café flambant neuve.
À son arrivée, deux collègues, Daiki et Misato, discutaient en prenant leur café.
— Eh, voici notre Tornade du Désert ! lança Daiki en lui adressant un sourire. Tu nous réserves encore une série de tortures pour les élèves aujourd’hui ?
— Toujours, répondit Temari en posant son sac dans un casier. Faut bien leur apprendre à bouger un peu dans cette génération scotchée à leurs écrans.
Misato, une femme aux cheveux courts, lui lança un regard amusé.
— Et toi, ça va ? Pas trop dur de jongler entre le boulot et la maison ?
Temari haussa les épaules en sortant son thermos et sa tasse, donnant une réponse vague. Elle n'aimait pas que le professionnel et le privé soit mélangé, même si ce n'était qu'une discussion.
— Rien qu’un peu de thé bien chaud ne puisse régler.
Elle ouvrit le thermos qu'elle tenait dans sa main, laissant échapper un filet de vapeur aromatique, et versa le liquide ambré dans sa tasse. Elle en but une gorgée, savourant la chaleur qui lui parcourait la gorge.
— Vous avez entendu la dernière nouvelle ? reprit Daiki en s’appuyant contre la table. Le proviseur veut qu’on organise une journée sportive avec des élèves d’autres lycées.
— Encore un événement qui va nous retomber dessus, marmonna Temari en posant sa tasse. On en reparlera plus tard. Pour l’instant, j’ai un cours avec les Premières qui m’attend.
Elle attrapa son sifflet et son carnet, prête à affronter sa matinée.
— Courage, Temari ! Ne les tortures pas trop ! lança Misato en riant.
L'intéressée se contentait d'un signe de la main en quittant la salle, un sourire en coin.
La journée pouvait commencer.
Temari referma la porte de la salle des professeurs d’EPS, son thermos de thé tiède dans une main et sa sacoche de sport dans l’autre. Elle quitta l’ambiance chaleureuse de la salle pour le couloir encore désert à cette heure matinale.
Les couloirs du lycée étaient baignés d’une lumière douce, les rayons du soleil traversant les fenêtres alignées. Quelques élèves déambulaient ici et là, certains traînant des pieds, d’autres s’arrêtant pour échanger à voix basse.
Elle traversa d’un pas assuré, indifférente aux regards rapides que certains lui jetaient. Temari No Sabaku – son nom de jeune fille qu’elle avait conservé pour des raisons professionnelles – inspirait le respect chez les élèves, mais aussi une certaine curiosité. Peu de gens au lycée connaissaient réellement sa vie personnelle, et elle préférait que cela reste ainsi.
Un élève de première, visiblement plus audacieux, osa lui adresser un mot en la croisant.
— Bonjour, madame No Sabaku !
Elle se contenta d’un hochement de tête, le visage neutre mais bienveillant, avant de continuer son chemin.
Après avoir quitté le bâtiment principal, elle emprunta une allée bordée de plates-bandes fleuries, menant directement au gymnase. C’était un bâtiment imposant, tout en modernité, avec ses hauts murs et ses larges baies vitrées. Arrivée à la porte, elle sortit son trousseau de clés, déverrouilla la serrure, et pénétra dans l’immense espace sportif.
Le gymnase était vide, silencieux, et baignait dans la lumière matinale du vendredi matin. Le parquet lisse reflétait légèrement les rayons du soleil, et tout semblait en ordre : les paniers de basket suspendus, les plots et tapis bien rangés dans un coin, et le grand tableau blanc au fond affichant les plannings et des messages motivants écrits à la main.
Temari déposa son thermos et sa sacoche sur un bureau installé dans un coin du gymnase, près des gradins repliables. Elle s’assit sur la chaise en métal, sortit son stylo, et ouvrit un dossier posé sur le bureau.
Elle commença par mettre à jour quelques fiches concernant les performances de ses élèves : leur endurance, leurs progrès, les notes des dernières évaluations. Puis, elle vérifia les autorisations pour une sortie sportive prévue dans deux semaines.
À un moment, elle leva les yeux vers l’horloge accrochée au mur. Les aiguilles indiquaient 7h45. Elle se permit une dernière gorgée de thé, savourant cette tranquillité avant que le chaos ne commence.
À 8 heures pile, le bip de sa montre connectée brisa le silence. Temari referma son dossier, se leva, et attrapa son sifflet posé sur le bureau.
Elle traversa le gymnase, ses baskets crissant légèrement sur le parquet, et ouvrit la porte qui menait au couloir. Là, une trentaine d’élèves attendaient, formant un groupe bruyant. Certains discutaient, d’autres s’adossaient aux murs ou s’amusaient à jongler avec un ballon en mousse.
— En rang, tout le monde ! ordonna-t-elle d’une voix ferme, son autorité naturelle imposant le silence en quelques secondes.
Les élèves s’exécutèrent, certains se redressant vivement, d’autres traînant encore un peu les pieds.
— Vous avez deux heures avec moi, annonça-t-elle en croisant les bras. Ça veut dire deux heures où vous allez vous dépasser. Alors pas de perte de temps, posez vos affaires dans le coin et mettez-vous en place pour l’échauffement.
— Bien sûr, madame No Sabaku, marmonna un élève, suivi de quelques ricanements.
Temari arqua un sourcil, mais ne répondit rien. Elle les observa entrer un à un dans le gymnase, un sourire discret au coin des lèvres. La journée commençait, et elle était prête à les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Une fois les élèves installés dans le gymnase après avoir fait un tour dans les vestiaires, Temari se plaça devant eux, les observant avec une attention particulière. Ils étaient une classe de première, donc jeunes mais déjà un peu plus matures qu’en seconde. Elle savait qu’elle devait imposer son autorité dès le début, mais aussi ne pas se montrer trop rigide. Elle préférait un équilibre subtil entre respect et complicité, et elle n’avait pas l’intention de se laisser faire.
— Bien, aujourd’hui, on va commencer par un petit échauffement dynamique, annonça Temari en croisant les bras. Vous allez faire un tour de terrain, puis quelques étirements et des exercices de renforcement musculaire.
Les élèves acquiescèrent, certains traînant des pieds, d’autres déjà prêts à se mettre en mouvement. Mais alors que Temari s’apprêtait à leur expliquer le détail des exercices, un élève leva la main sans vraiment attendre qu'on lui donne la parole, un jeune homme toujours un peu trop enthousiaste s'exclama, un sourire malicieux au coin des lèvres.
— Hé, madame No Sabaku, vous pensez qu’on pourrait faire une pause avant de commencer ? Genre discuter de la météo ou de ce qui nous attend pour le week-end, histoire de se détendre un peu, non ? Il est à peine 8h du matin !
Le groupe éclata de rire, et Temari se tourna vers l’élève, un regard à la fois amusé et autoritaire, avant de lever un sourcil, comme si elle venait d’entendre la proposition la plus absurde du monde, ce qui était probablement le cas. Demander une pause avant même que le cours est commencé ? C'était assez déroutant.
— Ah, la météo, vraiment ? Vous voulez remplacer une séance de sport par une discussion sur les nuages et la pluie ? Bien sûr, pourquoi pas. On pourrait aussi faire une pause «relaxation», méditer sur les cumulus et les stratus, non ? Ça serait tellement plus utile que de s'échauffer, dit-elle, l'ironie perceptible dans sa voix.
Les élèves rigolèrent encore plus fort, certains d’entre eux se repliant en arrière, amusés par le sarcasme de Temari. L’élève en question, un peu pris au piège par sa propre blague, se racla la gorge et tenta de récupérer la situation. Mais Temari, ne laissant pas le temps de s’échapper, enchaîna :
— Et si vous voulez discuter de votre week-end, je peux déjà vous dire qu'il sera bien plus agréable si vous mettez vos baskets et bougez un peu. Croyez-moi, les endorphines sont beaucoup plus intéressantes que de parler du beau temps. Allez, vous avez deux heures, c’est bien plus long que n’importe quel bulletin météo.
L’élève se figea un instant, visiblement déconcerté par la réponse rapide et pleine d’humour de Temari. Il se mit à rougir légèrement, incapable de trouver une réplique, et se rassit finalement, complètement gêné. Le rire des autres élèves s’intensifia, mais ils comprirent bien vite que Temari était plus maline qu’ils ne le pensaient.
— Voilà, maintenant on va faire l’échauffement avant de pouvoir discuter des prévisions météorologiques, termina Temari en haussant les épaules, comme si de rien n'était. Allez, tout le monde, on commence à courir !
Les élèves, désormais bien plus attentifs, se mirent en marche sans un mot de plus, certains échangeant des regards complices, d’autres essayant encore de retenir un sourire. L’élève qui avait tenté de faire le pitre, quant à lui, se contenta de secouer la tête, son ego légèrement piqué, mais il n’avait d'autre choix que de se joindre à l’échauffement sans en rajouter.
Temari, elle, se contenta de les suivre du regard, un sourire amusé flottant sur ses lèvres. Un cours de sport, après tout, n'était pas juste une question d'effort physique, mais aussi de gérer ces moments où il fallait savoir garder le contrôle, même avec un peu d’humour.
***
Cela faisait maintenant une trentaine de minutes que le cours avait commencé. Temari dirigeait les élèves à travers une série d'exercices de renforcement musculaire, les encourageant à rester concentrés. Ses instructions étaient claires et efficaces, et bien qu'elle ait ajouté quelques touches d'humour pour garder l'ambiance légère, la discipline était bien installée. Les élèves étaient fatigués mais motivés, et l'atmosphère dans le gymnase était relativement calme, à l'exception de quelques rires ici et là et des bruits des corps en mouvement.
Soudain, un bruit de porte qui s'ouvrait attira l'attention de quelques élèves, mais au début, Temari n'y prêta pas vraiment attention. Elle était concentrée sur sa classe, vérifiant les postures et s'assurant que tout le monde suivait les consignes. Cependant, un murmure se répandit parmi quelques élèves au fond du gymnase, des regards curieux se tournant vers la porte qui venait de s'ouvrir.
Temari, une main sur les hanches, était sur le point de corriger la posture d’un élève lorsqu'un appel familier la fit sursauter. Une voix forte et claire, pleine de nonchalance, s'éleva à travers la pièce.
— Temari !
Le nom traversa le gymnase comme un éclair, fendant l’air avec une telle force qu’elle s’arrêta immédiatement dans son élan. Le ton de la voix était calme, mais ce n'était pas un simple «Madame No Sabaku» comme elle l'attendait de ses élèves, comme c’était le cas depuis qu’elle avait commencé à enseigner.
Ses élèves, habitués à son calme et son sérieux, la regardèrent tous avec surprise. Certains, plus curieux, se tournèrent vers l’entrée du gymnase, intrigués par l’intrus.
Temari, quant à elle, sentit son cœur s’emballer, à la fois surprise et gênée d’entendre son prénom ainsi révélé à la classe. Le silence qui s’installa dans le gymnase accentua encore davantage la sensation d’embarras.
Quelques élèves, visiblement plus intéressés par cette révélation que par le cours lui-même, échangèrent des murmures :
— Attendez, elle s'appelle vraiment Temari ? dit l’un d’eux, presque incrédule.
— C’est son prénom ?! lança une autre voix dans la salle, l'air stupéfait.
Temari, rouge de gêne, leva les yeux vers l’entrée du gymnase. Elle aperçut alors son mari, Shikamaru, un air désolé sur le visage, accompagné de Shikadai, leur fils, qui se cachait derrière ses jambes. En voyant la scène, une étrange sensation d’inquiétude se mêla à sa surprise. Ce n’était pas habituel, que son mari vienne la déranger au travail, et encore moins de cette manière. Mais elle ne tarda pas à se rendre compte de la situation : c'était Shikamaru, et il avait l’air légèrement stressé.
Sans attendre plus longtemps, elle s’avança vers lui, ses yeux se fixant immédiatement sur Shikadai, toujours là, derrière son père, tentant de se faire discret. Temari fronça les sourcils, inquiète. Ses gestes se firent plus tendres et précipités alors qu'elle s'accroupissait pour se rapprocher de son fils, posant une main douce sur son front.
— Shikadai est malade ? Tu vas bien mon grand ? demanda-t-elle d'une voix douce, une inquiétude évidente dans le ton. C’était la première pensée qui lui venait à l’esprit, et sa voix, plus douce que d’habitude, surprit même certains élèves qui avaient jusqu’ici l’habitude de la voir dans son rôle de professeur intransigeant.
Cette douceur dans sa voix, cette tendresse maternelle, n’échappa pas à la classe. Quelques élèves échangèrent des regards curieux, chuchotant entre eux, tandis que Temari, concentrée sur son fils, chercha à évaluer sa température.
Shikadai, un peu hésitant, tourna son regard vers sa mère. Ses petites mains se crispèrent autour des jambes de son père, mais il n’avait pas l’air malade. Temari sentit un léger soulagement en ne trouvant aucune fièvre, mais elle ne pouvait s’empêcher de rester inquiète.
— Non, il va bien, intervint rapidement Shikamaru, sa voix pleine de précipitation. Il n’a rien, il n’est pas malade, c’est juste que…
Il souffla profondément avant de continuer, l’air un peu plus désolé.
— J’ai une urgence au boulot. Je t’en prie, Temari… Il n'y a personne d’autre pour le garder... Je sais que j'étais sensé en prendre la responsabilité aujourd'hui mais... C’est vraiment important, et je n’ai pas le choix. Je sais que c’est… pas idéal…
Temari se redressa, ses sourcils se froncèrent un instant, mais son regard se fit aussi plus compréhensif. Shikamaru semblait vraiment pris au dépourvu, et malgré son stress évident, il ne semblait pas avoir d’autres options. Cependant, elle n’était pas encore prête à accepter la situation aussi facilement.
— Mais… commença-t-elle, sa voix toujours calme, mais maintenant teintée d'une légère exaspération. Tu sais bien que ce n’est pas une solution que je peux accepter facilement… Je n’ai pas prévu de garder Shikadai toute la journée. Et tu…
Avant même qu’elle ne puisse terminer sa phrase, Shikamaru se rapprocha soudainement d’elle. Il la saisit par la taille, et avant qu’elle ait le temps de réagir ou de protester davantage, il l'embrassa rapidement, mais fermement, sur les lèvres.
Le baiser, rapide et résolu, la coupa net dans sa phrase. Un moment d'intimité éclata au milieu du gymnase, surprenant non seulement Temari, mais aussi les élèves. Le temps sembla se suspendre pendant quelques secondes, et un silence lourd s’installa dans la pièce. Certains élèves ne purent retenir un « Oh… » surpris, tandis que d’autres échangèrent des regards entre eux, choqués par la scène qui venait de se jouer sous leurs yeux.
Temari, les joues maintenant rosies, les yeux écarquillés, presque incrédule. Elle aurait voulu protester, mais ses mots se perdirent dans le baiser soudain. Le baiser de Shikamaru laissa Temari un peu sonnée, ses pensées se bousculant alors qu'il se penchait sur elle, lentement. Le contact de ses lèvres sur les siennes, même fugace, avait fait battre son cœur un peu plus fort, mais elle n’eut même pas le temps de reprendre son souffle que son mari se détacha déjà d’elle. Il la regarda un instant, un air désolé sur le visage.
— Merci, dit-il avec une sincérité désarmante, je sais que c’est beaucoup demander, mais je n’ai vraiment personne d’autre…
Temari haussait les sourcils, encore un peu sous le choc mais également un peu irritée. Elle n’aimait pas ça, l'improvisation, mais elle savait qu’il n’avait pas le choix. Son regard se porta une dernière fois sur Shikadai, qui restait caché derrière son père, et puis, Shikamaru la fixa de ses yeux bruns, un peu gêné, avant de reprendre.
— Je vais vraiment devoir partir... Encore désolé.
Temari resta silencieuse un moment, un peu abasourdie par la tournure des événements, mais elle finit par acquiescer. Shikamaru savait comment la toucher, et malgré l'inconfort de la situation, elle ne pouvait que céder à l’urgence.
— Ça va, je m’occupe de lui, dit-elle doucement, une pointe de tendresse dans sa voix.
Shikamaru, visiblement soulagé, se tourna finalement pour quitter la pièce, mais avant de franchir la porte, il s’arrêta une dernière fois. Il jeta un regard en arrière, puis un petit sourire en coin, comme s'il voulait s’assurer que tout allait bien avant de partir.
— Merci encore, Temari, dit-il d’une voix plus calme, puis il tourna la poignée de la porte.
Seulement, avant qu'il ne sorte complètement, elle l'appela.
— Shikamaru !
Il se retourna rapidement, visiblement surpris.
— Tu me redevras ça.
Il sourit doucement, avant d'acquiescer.
— Compte sur moi.
Puis il sortit définitivement. La porte se referma derrière lui, laissant un silence lourd retomber sur le gymnase. Les élèves, jusque-là absorbés par la scène un peu irréelle qui venait de se dérouler devant leurs yeux, échangèrent des regards et commencèrent à murmurer, leurs théories jaillissant comme des éclats.
— Attends, mais… ils sont mariés, ou quoi ? murmura un élève, visiblement choqué par ce qu’il venait de voir.
— C’est quoi cette scène, là ?! On dirait un film… mais ça se voit qu’ils sont en couple depuis longtemps ! lança une autre voix, curieuse.
— C’est pour ça qu’il l’appelle par son prénom, pas par son nom de famille ! dit un autre, en s’empressant de relier les points.
— Bah, c’est clair, il y a de l’intimité entre eux, regarde comment il l’embrasse ! fit un autre, un brin moqueur. Je parie que ça doit faire un moment qu’ils sont ensemble…
— Non, mais attends, c'est trop marrant, je savais pas que la prof était mariée ! Comment ils se sont mis ensemble, tu crois ? dit un autre, chuchotant à ses camarades.
Les murmures se firent de plus en plus nombreux, certains élèves échangeant des regards complices, d'autres souriant en se moquant gentiment de la situation. Il était évident qu’aucun d’eux ne s'attendait à cette révélation aussi intime de la part de leur prof.
Temari, après un instant de flottement, se redressa. Elle jeta un regard vers ses élèves, les yeux perçant, son air habituellement impassible reprenant sa place. Elle se passa une main dans les cheveux, agacée par les chuchotements incessants. Elle n’était pas du genre à laisser les élèves spéculer impunément.
— Hé, dit-elle d’une voix ferme, tout en croisant les bras. On arrête tout de suite, d’accord ?
Le ton autoritaire de Temari fit immédiatement taire la plupart des élèves. Elle ne leur laissa pas le temps de répondre.
— Vous allez reprendre le cours tout de suite, et ce n’est pas une invitation à la curiosité, compris ? continua-t-elle d’une voix tranchante, mais plus calme que d’habitude.
Un silence s’abattit sur le gymnase, mais une certaine tension était encore palpable. Temari savait qu’elle venait de perturber un peu plus que prévu l’atmosphère de la classe. Elle soupira, puis, prenant une grande inspiration, se remit en position, prête à reprendre le contrôle.
— Alors, on reprend. Les consignes étaient claires, n’est-ce pas ? lança-t-elle, en se tournant vers les élèves, leur fixant le regard avec une intensité qui laissait peu de place à la discussion. Maintenant, vous allez vous concentrer sur ce que vous avez à faire, et pas sur ce que vous croyez savoir. C’est bien clair ?
Certains élèves, encore un peu ébranlés par ce qui venait de se passer, acquiescèrent d’un air gêné. Peu à peu, le cours reprit son cours normal, bien que quelques regards furtifs se glissassent toujours vers Temari et le petit garçon accroché à ses jambes. Elle, de son côté, se força à se concentrer sur la tâche à accomplir, bien consciente que cette journée serait marquée, pour elle et pour ses élèves, par ce petit moment imprévu.
Alors que Temari s’efforçait de ramener l’ordre dans le gymnase, Shikadai, toujours caché derrière les jambes de sa mère, semblait complètement déconcerté. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de situation, où il se retrouvait entouré d’élèves plus âgés et pris au cœur d’un moment aussi inhabituel.
Les regards curieux des élèves continuaient de se poser sur lui, alimentant un mélange de malaise et de timidité. Ses petites mains se crispaient sur le tissu du pantalon de Temari, et il osait à peine lever les yeux.
Temari remarqua rapidement son trouble. Elle s’accroupit de nouveau pour être à son niveau, posant une main rassurante sur son épaule.
— Hé, Shikadai. Ça va ? Tu veux rester près de moi pour l’instant ? demanda-t-elle d’une voix douce mais ferme.
Le petit garçon hocha timidement la tête, son regard fuyant toujours les élèves qui le dévisageaient. Temari se releva alors et désigna un banc dans un coin du gymnase.
— Installe-toi là-bas. Tu peux lire, dessiner ou juste te reposer. Si tu as besoin de moi, je ne suis pas loin.
Shikadai hésita un instant, puis se dirigea lentement vers l’endroit indiqué, gardant la tête baissée. Ses pas étaient hésitants, mais il finit par s’asseoir, essayant de ne pas croiser les regards curieux autour de lui. Il posa son petit cartable et en sortie de quoi griffonner sur un petit carnet.
De son côté, Temari jeta un coup d’œil circulaire à ses élèves, dont certains échangeaient encore des murmures et des regards complices.
— Bon, c’est fini, ce spectacle ? lança-t-elle d’un ton sec. Je suis désolée de vous décevoir, mais ce n’est pas une émission de télé-réalité. Retournez à vos exercices !
Les élèves se dispersèrent avec un mélange de sourires amusés et de hochements de tête, visiblement impressionnés par l’autorité naturelle de leur professeur.
Temari, satisfaite d’avoir repris le contrôle de la situation, s’installa à son bureau, gardant un œil sur Shikadai. Le garçon, assis sur le banc, semblait un peu plus détendu maintenant que l’attention s’était détournée de lui.
Alors que le gymnase reprenait un semblant de normalité, Temari ne pouvait s’empêcher de se demander comment elle allait gérer le reste de la journée avec son fils à ses côtés. Une chose était sûre : ce n’était pas une journée comme les autres.
Alors qu’elle s’efforçait de suivre le déroulement du cours, Temari sentit son esprit vagabonder malgré elle. Elle avait toujours eu un excellent sens de la discipline, mais les événements de ce matin avaient bouleversé son quotidien bien réglé.
Le cri de Shikamaru résonnait encore dans sa tête, tout comme l’image de son mari traversant le gymnase, Shikadai accroché à ses jambes. Elle se souvenait de son air pressé, mais aussi du mélange d’excuses et de désinvolture qu’il semblait maîtriser à la perfection.
Et ce baiser…
Temari sentit une chaleur familière lui monter aux joues. Elle était loin d’être du genre à se laisser troubler facilement, encore moins devant des élèves. Pourtant, le souvenir de ce geste rapide mais déterminé, presque provocateur, lui faisait perdre un instant son sang-froid.
Elle passa machinalement une main sur ses lèvres, comme pour effacer une trace invisible, avant de se rendre compte de ce qu’elle faisait.
— Qu’est-ce que je fabrique ? murmura-t-elle pour elle-même, agacée de se laisser distraire.
Un élève, passant près d’elle, leva un sourcil, intrigué par cette réaction. Temari se redressa aussitôt, reprenant une expression stricte pour masquer son embarras.
— Rien à voir avec le cours, continue tes exercices ! lança-t-elle, sa voix plus sèche qu’elle ne l’aurait voulu.
L’élève haussa les épaules avant de repartir, mais Temari savait qu’il n’était pas le seul à avoir remarqué son trouble passager. Elle jeta un coup d’œil vers le banc où Shikadai était assis. Son fils semblait absorbé par un dessin qu’il griffonnait sur un carnet, inconscient de l’agitation qu’il avait provoquée un peu plus tôt.
Temari poussa un soupir discret. Shikamaru avait un talent agaçant pour chambouler son quotidien de la manière la plus inattendue. Et bien sûr, il s’en tirait toujours avec ce petit sourire en coin qui la désarmait complètement.
— Concentre-toi, Temari. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour rêvasser, se sermonna-t-elle intérieurement, tentant de refouler les rougeurs qui persistaient sur ses joues.
Reprenant son souffle, elle s’efforça de recentrer son attention sur ses élèves, bien décidée à ne plus laisser ses pensées la distraire. Mais au fond d’elle, une petite voix moqueuse lui soufflait qu’elle ne pourrait pas effacer si facilement ce souvenir.
Temari secoua légèrement la tête, comme pour chasser les pensées qui la distraient. Il était temps de se remettre au travail.
Elle reporta son attention sur les élèves, qui poursuivaient leurs exercices sous son regard acéré. La plupart semblaient concentrés, mais certains avaient toujours l’air agité, probablement encore occupés à échanger des hypothèses sur ce qu’ils venaient de voir. Elle décida alors de de lever de son bureau pour se déplacer entre les élèves afin de mieux se concentrer.
— Kato, tes appuis ! s’exclama-t-elle, la voix claire. Si tu continues comme ça, tu vas finir par te tordre la cheville. Mets ton poids sur le bon pied avant de tourner !
Le garçon, surpris d’être pris sur le fait, hocha la tête rapidement et ajusta sa posture. Temari hocha la tête avec satisfaction avant de se tourner vers un autre groupe.
— Aiko, je vois que tu fais des efforts, mais tu dois garder tes bras bien alignés. Regarde, comme ça ! Elle leva ses bras en démonstration. C’est important si tu veux avoir un mouvement fluide.
Aiko tenta de reproduire le geste, et après quelques essais hésitants, elle y parvint.
— C’est mieux, commenta Temari avec un léger sourire. Continue comme ça, et tu finiras par y arriver parfaitement.
Elle circula parmi les groupes, offrant des conseils ici et là. Malgré l’agitation du début, le cours reprenait un rythme plus normal. Temari se félicita de pouvoir rester professionnelle, malgré le chaos de ce matin.
Elle jeta un coup d’œil rapide vers Shikadai, qui était toujours sur le banc, observant distraitement les élèves. Temari eut un bref soupir, espérant qu’il ne s’ennuie pas trop. Mais elle devait rester concentrée sur le cours pour l’instant.
— Riku ! Tu crois que je ne te vois pas traîner ? lança-t-elle à un garçon qui semblait plus occupé à discuter qu’à faire les exercices.
— Mais, Madame No Sabaku, je travaille ! protesta-t-il, un sourire innocent sur les lèvres.
Temari croisa les bras et le fixa avec un regard perçant.
— Bien sûr que tu travailles… à parler. Alors maintenant, tu fais dix pompes. Et vite.
Les autres élèves éclatèrent de rire tandis que Riku obéissait à contrecœur. Temari esquissa un sourire discret avant de reprendre sa tournée.
Elle aimait ces moments où elle pouvait jongler entre rigueur et encouragements. Et peu importe les imprévus, elle avait toujours à cœur de transmettre son savoir et sa passion.
Lorsque le coup de sifflet retentit, signalant la fin des deux heures de cours, Temari croisa les bras et se tourna vers ses élèves de première.
— Bon travail pour ce matin, annonça-t-elle d’une voix ferme mais encourageante. Vous pouvez ranger le matériel et vous préparer à partir.
Les élèves obéirent rapidement, bien que certains traînaient un peu, se lançant des regards complices. Temari remarqua quelques rires étouffés et des murmures discrets, mais elle ne fit aucun commentaire. Elle savait parfaitement qu’ils parlaient encore de l’incident avec Shikamaru, mais elle préféra les ignorer.
Alors qu’ils quittaient le gymnase, les premières croisèrent la classe suivante : des élèves de seconde, prêts pour leur heure de sport. Les secondes entraient en bavardant, et il ne fallut que quelques instants pour que les premières saisissent l’occasion de partager ce qu’ils avaient vu.
— Vous devinerez jamais ce qu’il s’est passé ce matin ! lança une élève de première à un groupe de secondes curieux.
— Quoi ? demanda l’un des secondes, intrigué.
— Le mari de Madame No Sabaku est venu en plein cours ! Et il a même crié son prénom devant tout le monde !
— Son mari ? Elle est mariée ? s’étonna une seconde.
— Oui, et en plus, il l’a embrassée ! Juste là, dans le gymnase ! poursuivit un autre élève avec enthousiasme.
Les secondes éclatèrent de rire ou de surprise, jetant des regards vers Temari, qui organisait son matériel.
— Vous êtes sérieux ? Madame No Sabaku ? Elle est toujours si stricte, j’ai du mal à l’imaginer… amoureuse, murmura une élève en riant doucement.
— Si, je te jure ! C’était trop bizarre de la voir comme ça ! Même que son mari lui a laissé leur fils !
Temari entendit quelques bribes de leurs conversations en arrière-plan et sentit une veine de frustration palpiter sur sa tempe. Elle prit une grande inspiration pour garder son calme. Une fois que les premières avaient quitté le gymnase, elle se tourna vers les secondes, qui s’étaient regroupés en un petit cercle, visiblement impatients d’en savoir plus. Certains jeté déjà des regards curieux en direction de l'enfant assis sagement sur un banc.
— Bien, dit-elle d’une voix ferme, attirant leur attention immédiate. Vous avez une heure avec moi, alors arrêtez de papoter et mettez-vous en place.
Les élèves sursautèrent légèrement et se dispersèrent, bien que certains continuaient de chuchoter discrètement. Temari soupira en silence et vérifia que tout le monde était prêt.
Elle se mit au centre du gymnase et claqua dans ses mains pour capter leur attention.
— Aujourd’hui, nous allons travailler sur les bases de la coordination et de l’agilité. Prenez place derrière les cônes, et je veux voir un échauffement sérieux. Pas de bavardages inutiles, compris ?
Les élèves acquiescèrent, mais elle pouvait sentir que certains avaient encore des questions brûlantes sur l’incident du matin. Pourtant, aucun d’eux n’osa la questionner directement. Temari savait qu’elle devrait probablement supporter ces regards intrigués et ces murmures pendant encore un moment, mais elle se promit de rester professionnelle.
Shikamaru, tu me le paieras, pensa-t-elle en réprimant un sourire malgré tout.
Alors que les élèves de seconde se dispersaient pour récupérer les plots et organiser le terrain comme demandé, Temari en profita pour boire une gorgée de son thé tiède, un œil toujours vigilant sur ses élèves.
C’est à ce moment-là que Shikadai, qui était resté assis discrètement sur le banc un peu plus loin, s’approcha d’elle. Il tenait une feuille de papier entre ses mains, l’air à la fois fier et légèrement timide.
— Maman, regarde, murmura-t-il en tendant la feuille vers elle.
Temari posa son thermos sur le bureau et prit le dessin avec soin. C’était un croquis étonnamment bien réalisé d’un paysage, probablement une scène qu’il avait imaginée. Le tracé était précis pour un enfant de son âge, et les détails montraient qu’il avait passé du temps dessus.
— C’est toi qui as fait ça ? demanda Temari, impressionnée, tout en gardant sa voix douce pour ne pas attirer l’attention des élèves qui continuaient de s’activer sur le terrain.
Shikadai hocha la tête avec un petit sourire.
— Oui. C’est Inojin qui m’a appris à dessiner, expliqua-t-il fièrement. Il dit que je me débrouille bien.
Le nom d’Inojin arracha un léger sourire à Temari. Elle connaissait bien ce garçon, fils d’Ino, la meilleure amie de Shikamaru, et de Sai, l’artiste par excellence. Ino et elle étaient amies, et les deux enfants passaient souvent du temps ensemble.
— Eh bien, il a raison, tu te débrouilles vraiment bien, Shikadai, dit-elle sincèrement. C’est un très beau dessin.
Le compliment fit rougir légèrement le petit garçon, qui baissa les yeux, visiblement ravi de l’approbation de sa mère.
— Tu crois que papa va aimer ? demanda-t-il, relevant les yeux vers elle.
Temari haussa un sourcil avec un sourire amusé.
— Bien sûr qu’il va aimer. Ton père est peut-être un flemmard, mais il sait apprécier les bonnes choses, répondit-elle, amusée.
Temari venait à peine de finir sa phrase, un sourire amusé aux lèvres, quand un murmure trop audible attira son attention.
— Tu m’étonnes qu’il sait apprécier les bonnes choses, glissa un élève, pensant parler assez bas pour n’être entendu que par ses camarades proches. Vu comment la prof est bonne, il doit bien savoir apprécier ses soirées…
Le silence qui suivit fut immédiat, presque glacial. Quelques élèves, déjà curieux de l’échange entre Temari et Shikadai, s’étaient arrêtés dans l’organisation des plots pour écouter discrètement, et leurs regards se tournèrent immédiatement vers l’auteur de cette remarque.
Temari cligna des yeux, figée une fraction de seconde. Puis, elle se redressa lentement, posant son regard acéré sur l’élève fautif. Son expression calme, presque dangereusement sereine, suffit à faire reculer d’un pas le jeune garçon, qui comprit rapidement qu’il venait de faire une énorme erreur.
— Pardon ? dit-elle d’un ton tranchant, les bras croisés, un sourcil levé en guise de défi.
L’élève, rouge jusqu’aux oreilles, tenta de bafouiller une excuse, mais rien de cohérent ne sortit de sa bouche.
— Non, non, reprit-elle avec un sourire froid. Si tu as eu le courage de dire ça, autant que tout le monde puisse en profiter. Répète-nous ça clairement, je t’écoute.
Un rire nerveux s’échappa de certains élèves tandis que d’autres retenaient leur souffle, ne sachant pas si Temari plaisantait ou si elle allait sérieusement lui passer un savon.
— Euh… c’était pas… je voulais pas dire ça comme ça… bredouilla le garçon, visiblement paniqué.
— Oh, mais moi je suis curieuse maintenant, insista-t-elle, tapotant son menton d’un air faussement pensif. Parce que, tu vois, il me semblait que ce cours était dédié à l’EPS, pas à tes analyses de ma vie privée. Je me trompe peut-être ?
Les autres élèves éclatèrent de rire, mais ils s’arrêtèrent vite sous le regard sévère de leur professeure. L’élève fautif finit par baisser les yeux, mortifié.
— Voilà ce que je propose, dit Temari, reprenant un ton plus professionnel mais toujours autoritaire. Tu vas gentiment aller récupérer les plots que tu n’as pas encore pris et te concentrer sur ce cours, comme tout le monde. Si je t’entends encore dire une chose déplacée, que ce soit sur moi, mon mari, ou même le vent qui souffle dehors, tu passeras tes prochains cours à faire des tours de terrain. On est d’accord ?
— Oui, madame No Sabaku, murmura l’élève, tête basse, avant de filer récupérer un plot, évitant soigneusement son regard.
Temari secoua légèrement la tête, toujours agacée mais satisfaite d’avoir repris le contrôle. Elle reporta son attention sur le groupe entier, les observant un instant en silence pour s’assurer que tout le monde retournait à ses tâches.
— Bien. Si vous avez tous fini de jouer aux commères, on peut peut-être se remettre au travail, non ? lança-t-elle sèchement, son ton laissant entendre qu’elle n’accepterait plus aucune interruption.
Shikadai, se trouvant toujours à côté de sa mère, observait la scène avec des yeux ronds.
— T’es trop forte, maman, glissa-t-il, admiratif.
Temari esquissa un sourire malgré elle, lui décoiffant affectueusement les cheveux avant de reprendre son rôle de professeure.
Le reste du cours se déroula sans encombres. Temari avait repris le contrôle de la situation, et les élèves s’étaient concentrés sur leurs exercices, trop intimidés par l’autorité naturelle de leur professeure pour tenter de nouvelles provocations. Shikadai, de son côté, était resté calme, observant le cours avec curiosité tout en gribouillant quelques dessins supplémentaires.
Lorsque le sifflet retentit pour signaler la fin de l’heure, les élèves commencèrent à ranger le matériel, bavardant doucement entre eux. Temari supervisait d’un œil attentif, son regard glissant parfois vers l’élève qui avait fait la remarque déplacée plus tôt. Elle l’attendit patiemment près du bureau, les bras croisés.
— Toi, lâcha-t-elle d’un ton ferme, pointant l’élève du doigt alors qu’il s’apprêtait à quitter le gymnase. Reste ici.
Le jeune garçon s’immobilisa, les épaules affaissées, et se retourna lentement. Il avança vers elle avec une moue contrariée, tandis que ses camarades lui lançaient des regards compatissants ou moqueurs avant de sortir.
Temari attendit que tout le monde soit parti pour parler, ses bras toujours croisés et son regard perçant fixé sur lui.
— Tu crois que c’est acceptable, ce que tu as dit tout à l’heure ? demanda-t-elle calmement, mais avec une froideur qui fit frissonner le garçon.
Il y eu un petit flottement pendant lequel le jeune homme ouvrait puis fermait la bouche de manière répétée.
— C’était… maladroit, balbutia-t-il en évitant son regard.
— Maladroit ? répéta-t-elle, un sourcil levé. Non, ce n’était pas "maladroit". C’était irrespectueux, déplacé, et franchement immature. Alors voilà ce qu’on va faire. Tu as gagné quatre heures de colle.
Les yeux de l’élève s’élargirent de surprise et d’indignation.
— Quatre heures ?! Mais madame No Sabaku, c’est…
— Pas un mot, coupa-t-elle, levant une main pour l’interrompre. Si tu ouvres encore la bouche pour rétorquer, je te mets un rapport disciplinaire, et je peux t’assurer que tu ne veux pas ça dans ton dossier. Et encore, quatres heures je me trouve assez clémente pour tes propos.
Le garçon referma la bouche, visiblement frustré mais suffisamment intelligent pour comprendre qu’il n’avait pas le choix.
— Bien, conclut Temari en le fixant. Tu vas te présenter lundi à 14h dans la salle de permanence. Et crois-moi, si tu veux éviter une punition encore plus sévère, tu ferais mieux de réfléchir à la manière dont tu te comportes à l’avenir.
L’élève hocha la tête, la mine sombre, et tourna les talons sans un mot.
Après avoir terminé son échange avec l’élève, Temari regarda l’horloge murale du gymnase. Les aiguilles indiquaient 11 heures passées. Elle poussa un soupir en réalisant qu’il était enfin l’heure de la pause déjeuner. Avec un emploi du temps aussi chargé, elle appréciait ce moment où elle pouvait souffler un peu avant de reprendre à 14 heures.
Elle se tourna vers Shikadai, qui jouait avec les lacets de ses chaussures, assis sagement sur le banc près de l’entrée.
— C’est l’heure de manger, bonhomme, dit-elle en attrapant son sac et son thermos vide. On va à la salle des profs, ça te va ?
Shikadai hocha la tête avec enthousiasme.
— Je peux prendre mon dessin, maman ?
— Bien sûr, prends-le, répondit Temari avec un sourire. Mais laisse-moi deviner : tu veux aussi des biscuits avec ton déjeuner ?
— Oui ! Et un jus d’orange !
— Tu en prendras un pour le goûté, pas de boisson sucré à midi.
— D'accord... Dit le petit garçon en baissant la tête, visiblement déçu.
Temari rit doucement avant de tendre la main à son fils. Ils quittèrent ensemble le gymnase, Temari s’assurant de fermer derrière eux. Le couloir menant à la salle des profs était calme à cette heure, et les rares élèves qu’ils croisèrent étaient trop pressés de rejoindre la cantine pour prêter attention à la professeure et à son fils.
En entrant dans la salle réservée aux enseignants d’EPS, Temari retrouva l’ambiance familière qu’elle appréciait. Quelques-uns de ses collègues étaient déjà là, notamment les deux de ce matin, discutant autour de la table centrale, des plateaux-repas ou des boîtes à lunch devant eux.
— Tiens ! Voilà de nouveau notre tornade préférée, lança Daiki en souriant. Et elle est accompagnée aujourd’hui ?
— Eh oui, répondit Temari en posant son sac. C’est Shikadai, mon fils.
Shikadai adressa un petit salut timide de la main avant de s’asseoir sur une chaise à côté de sa mère.
— Son père avait une urgence au boulot, expliqua-t-elle. Alors, il reste avec moi jusqu’à ce soir.
— Ce pauvre gosse, ricana un autre enseignant en plaisantant. Il va finir épuisé à force de te suivre partout !
— Croyez-moi, il a plus d’énergie que moi certains jours, répliqua Temari en riant.
Elle sortit un bentô soigneusement préparé de son sac et en donna une partie à Shikadai, qui s’installa confortablement pour manger. Temari, de son côté, engagea la conversation avec ses collègues tout en surveillant du coin de l’œil son fils, qui semblait captivé par les échanges animés autour de lui.
Le repas se déroula dans une ambiance détendue. Temari profita de cette pause pour discuter des dernières nouvelles du lycée et écouter les anecdotes des autres enseignants. Malgré sa journée déjà bien entamée, elle se sentait étrangement apaisée en regardant Shikadai savourer son repas à ses côtés.
Alors que Shikadai entamait avec appétit un petit sachet de biscuits que lui avait donné sa mère, les collègues de Temari, visiblement amusés et curieux, commencèrent à lui poser des questions.
— Alors, jeune homme, dit Daiki avec un sourire, tu es à l’école primaire ?
— Oui, répondit Shikadai, la bouche à moitié pleine. En CP.
— Et tu aimes ça ? Tu as des bonnes notes ? demanda Misato, en croisant les bras avec un air faussement sérieux.
Shikadai hocha la tête.
— Ça va. Mais des fois, c’est un peu ennuyeux.
Les professeurs éclatèrent de rire, tandis que Temari haussait un sourcil en direction de son fils, visiblement amusée par sa spontanéité.
— Et tes amis, alors ? Tu joues souvent avec eux ?
— Oui, surtout avec Inojin. C’est lui qui m’a appris à dessiner ! s’exclama Shikadai, tout fier. Mais il y a aussi Boruto avec qui je joue beaucoup ! C'est mes meilleurs amis !
Temari hocha doucement la tête en se souvenant des œuvres que son fils ramenait à la maison.
— Ton ami a de la chance d’avoir un bon élève comme toi, fit remarquer une professeure avec un sourire complice. Mais dis-moi, est-ce que ta maman est aussi gentille à la maison qu’ici au lycée ?
Shikadai fronça légèrement les sourcils, réfléchissant à la question.
— Ben… Elle est très gentille. Mais elle crie quand je laisse mes jouets partout.
Un éclat de rire général résonna dans la salle, tandis que Temari secouait légèrement la tête avec un sourire en coin.
— Et ton papa ? Il est comment, lui ? lança un autre professeur, visiblement intéressé par la dynamique familiale.
Shikadai hésita un instant, comme s’il cherchait les bons mots.
— Papa, il est tout le temps fatigué. Mais il est super fort au shōgi. Et il dort beaucoup aussi !
Les rires reprirent de plus belle, et Temari soupira, croisant les bras avec une expression mi-amusée, mi-agacée.
— En gros, il est paresseux, c’est ça ? ajouta un collègue en riant.
— Non ! protesta Shikadai avec sérieux. Il dit qu’il réfléchit en dormant !
Temari roula des yeux en riant à son tour.
— Très convaincant, tiens.
Shikadai finit par hausser les épaules. Il avait finit son paquet gâteau et avait repris son dessin afin de le continuer. Les professeurs continuaient à lui poser quelques questions auquel il répondait seulement par des mouvements de têtes.
Seulement, une demande d'anecdotes à raconter de la part de Daiki le sortie la tête de son dessin. Il leva soudain les yeux, comme si un souvenir lui revenait en tête. Il s'adressa à ses professeurs sans même se rendre compte de l'impact de ses mots.
— Vous savez, il y a quelques jours, papa et maman se sont un peu disputés… enfin, pas une grosse dispute, mais ils se sont un peu énervés, je crois.
Les collègues de Temari, qui étaient installés autour de la table, échangèrent des regards curieux. Temari sentit son visage s'échauffer immédiatement. Elle tenta de ne pas réagir, mais son cœur s'emballa.
— Maman, elle était vraiment fâchée, je crois. Elle disait que papa oubliait toujours des trucs, comme de sortir les poubelles ou d’aller à la pharmacie… Des petites choses, vous savez. Et puis, elle lui a dit que ça la stressait. Maman, elle s’énerve pas souvent, mais quand ça lui monte à la tête, elle fait des grands gestes comme ça avec les bras.
Les professeurs, qui écoutaient attentivement, sourirent gentiment, mais Temari, elle, rougissait de plus en plus. Shikadai, dans sa sincérité d’enfant, continua à raconter sans aucune gêne :
— Et papa, il est tout resté calme, comme d’habitude. Il faisait genre qu’il avait rien fait, mais on voyait bien qu’il était gêné. Il a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi maman était en colère, mais que ce n'était pas grave, qu’elle allait se calmer. Il a dit que c'était seulement une "femme galère".
Temari, mal à l’aise, essaya de détourner l'attention.
— Chérie, tu ne crois pas qu'on devrait changer de sujet ?
Mais Shikadai, insouciant, poursuivit, le regard brillant d’excitation, sans écouter le moins du monde la demande de sa mère.
— Mais après, le soir, c’était trop marrant. Papa a acheté des fleurs pour maman. Des grosses fleurs avec plein de couleurs, des rouges et des jaunes, je crois. Et il est arrivé chez nous tout timide, avec le bouquet dans les mains. Il a dit que c'était pour s'excuser, même si maman n'était même pas encore calmée à ce moment-là. Mais je crois qu’elle était un peu touchée quand même, parce qu’elle a dit que c’était pas nécessaire, mais elle a quand même mis les fleurs sur la table.
Temari, la gorge nouée, tenta de garder un air détaché, mais ses joues étaient désormais d’un rouge vif. Un collègue, voyant l'occasion de taquiner un peu, se pencha en avant et lança, souriant :
— Et donc, les fleurs ont réglé le problème, hein ?
Shikadai hocha la tête avec sérieux, comme si c'était évident.
— Oui, exactement ! Après, tout allait bien. Ils étaient super gentils tous les deux, comme si ça n’avait jamais existé. C’est comme si rien ne s'était passé, maman lui a fait un câlin, et tout était oublié. C’était vraiment rapide, en fait.
Temari, complètement gênée, se pencha en avant et attrapa son stylo avec une telle concentration que ses yeux brillaient presque. Elle chercha désespérément à changer de sujet.
— Bon… Bon… c'est très intéressant, mais je crois que c'est le moment de revenir à notre programme, non ? Vous ne voulez pas discuter des prochaines activités de sport ?
Les collègues, tous souriants, respectèrent son souhait mais ne purent s'empêcher de jeter quelques regards amusés à Temari, qui essayait de cacher son embarras derrière son bureau.
Shikadai, totalement inconscient de la gêne de sa mère, retourna à son dessin, content d'avoir partagé une nouvelle histoire avec ses professeurs qu'il commençait à apprécier.
Le temps avait filé bien plus vite que Temari ne l’avait imaginé, et bientôt, la sonnerie annonça la fin de la pause. Elle se leva, un peu plus gênée qu'à son arrivée, et jeta un coup d'œil à Shikadai qui finissait tranquillement son dessin.
— Allez, mon chéri, il est temps de retourner au gymnase, lui dit-elle doucement.
Shikadai se leva à contrecoeur, l'air un peu déçu de quitter son petit moment dans la salle des profs. Ensemble, ils se dirigèrent vers la sortie, mais cette fois-ci, contrairement à tout à l'heure, la scène dans le couloir était bien différente.
Le couloir était animé par le bruit des élèves qui se rendaient en sport ou en cours. Pourtant, alors que Temari et Shikadai marchaient côte à côte, une poignée d’élèves s’était arrêtée dans le passage, attirée par l’apparition du jeune garçon avec la prof. Les regards curieux se tournaient discrètement vers eux, certains chuchotant entre eux.
Un petit groupe d’élèves s’échangeait des mots à voix basse.
— Eh, vous avez vu ça ? C’est le gamin de la prof de sport, non ?
— Ah ouais, j’ai entendu dire qu’il est venu ce matin, pendant son cours. Son mari lui a laissé le gamin ? C’est… bizarre, non ?
— Il est trop mignon !
Les murmures commençaient à se propager, mais Temari essayait de ne pas y prêter attention. Elle resserra sa prise sur la main de Shikadai, qui se sentait visiblement mal à l’aise avec toute cette attention.
Un élève, apparemment un peu plus intrusif que les autres, se pencha vers un camarade avec un air curieux, marmonnant à peine audiblement.
— Si c’est son gamin, ça veut dire qu’elle a déjà couché avec quelqu’un… Berk, c’est bizarre…
Les mots tombèrent comme un couperet, tout à fait inappropriés, et Temari les entendit bien clairement. Son regard se fit immédiatement glacial, son visage se fermant alors qu’elle s’arrêtait d'un coup, un air menaçant dans les yeux. Shikadai, ne comprenant pas complètement le sens de la remarque, resta silencieux, tout en se collant encore plus contre sa mère, comme pour se cacher de ce flot de regards.
Elle se tourna brusquement vers l’élève qui venait de marmonner, sa voix tranchant l’air froidement.
— Tu veux répéter ce que tu viens de dire, ou tu préfères que je te donne directement une heure de colle ?
L’élève, pris de panique et réalisant trop tard qu’il avait franchi la ligne, se figea, ses yeux cherchant une issue. Il se hâta de baisser la tête, murmurant un « Désolé, Madame » à peine audible.
Temari, d’un geste brusque, fit un dernier signe à ses autres élèves qui commençaient à se disperser. Elle lança un dernier regard noir à l’élève qui avait osé parler ainsi, avant de reprendre sa marche, toujours aux côtés de Shikadai.
Dans le silence qui suivit, l’élève en question rougit jusqu’aux oreilles, tandis que les autres se hâtaient de retourner à leurs occupations, maintenant bien conscients que Temari ne tolérait pas ce genre de propos. Shikadai, encore sous le choc, ne comprenait pas bien ce qui venait de se passer, mais il se sentait un peu mieux que sa mère n’avait pas réagi de manière trop sévère.
Alors que Temari et Shikadai arrivaient enfin dans le gymnase, l’agitation du couloir et les regards curieux s’éloignaient peu à peu. Le silence qui régnait dans la grande salle les accueillit, une atmosphère calme et presque apaisante comparée au tumulte du reste de l’établissement.
Temari laissa échapper un soupir de soulagement, se détendant enfin. Elle tourna son regard vers Shikadai, qui était resté calme mais semblait toujours un peu gêné par l’attention qu’il avait reçue. Sans réfléchir, elle se pencha doucement et le prit dans ses bras, le serrant contre elle. Ce geste, presque instinctif, était une manière de se rassurer elle-même.
Shikadai, surpris au début, se laissa faire, trouvant une sorte de confort dans les bras de sa mère. Le petit garçon se blottit contre elle, son visage caché contre son épaule, se sentant soudainement en sécurité et loin des regards de ses camarades. Temari caressa doucement ses cheveux, savourant cet instant de tranquillité avant que les élèves ne reviennent pour la suite du cours.
— Tu vas bien, mon chéri ? lui murmura-t-elle doucement.
Shikadai acquiesça sans un mot, se sentant un peu mieux dans ce calme qu’il n’avait pas eu depuis un moment.
Temari se sentit, pendant un instant, en paix. Les murmures des élèves, les inquiétudes du matin, tout cela semblait s’éloigner, effacé par le simple contact chaleureux avec son fils. Elle ferma les yeux un instant, savourant le réconfort de sa petite famille dans cet environnement qu’elle maîtrisait.
— T’es mon petit homme courageux, souffla-t-elle en souriant, presque pour elle-même.
Puis, après quelques secondes, elle se redressa, se séparant délicatement Shikadai.
— Allez, on va reprendre le cours, d'accord ? Mais ne t'inquiètes pas, il ne reste plus que les cours de l'après-midi, d'accord ?
Shikadai hocha la tête, un sourire timide étirant ses lèvres. Même s’il avait été perturbé par la situation, il savait qu’il pouvait compter sur sa mère pour lui apporter un peu de réconfort. Et pour Temari, c’était un rappel silencieux de ce qui comptait le plus pour elle, loin des bruits et des jugements.
Ils se dirigèrent tous les deux vers leurs places du matin, Shikadai sur son banc, et Temari prêt de la porte du gymnase afin de laisser ses prochains élèves rentrés, prêts à reprendre leurs activités.
Temari laissa entrer ses nouveaux élèves, les terminales, qui s'installèrent rapidement dans le gymnase. L'atmosphère était différente de celle des premières : ces derniers semblaient plus calmes et habitués à l'environnement. Temari prit une grande inspiration, sentant le poids de la journée se faire plus léger.
Elle se tourna brièvement vers Shikadai, qui semblait moins mal à l’aise maintenant, même s’il restait un peu réservé. Il s’était réinstaller sur son banc, observant les élèves et les mouvements autour de lui avec curiosité. Temari, rassurée de le voir aussi calme, s’avança alors devant ses élèves, prête à reprendre le cours.
— Allez, on commence. Par groupes de trois, vous allez commencer à organiser le terrain. Après, faites quelques étirements.
Les élèves commencèrent à se répartir en groupes, échangeant quelques mots entre eux avant de commencer. Temari jeta un dernier coup d'œil à Shikadai avant de se concentrer sur la préparation du cours.
Elle se sentait un peu plus sereine maintenant. La présence de Shikadai n'était plus un poids, même si elle devait gérer à la fois le cours et son rôle de mère. Elle avait l'habitude de jongler entre les deux rôles, mais aujourd’hui, elle devait avouer que c’était plus compliqué que d’habitude étant donné qu'elle gerait les deux rôles, en même temps, au même endroit.
Alors que les élèves se lançaient dans les exercices d’échauffement, Temari se rendit compte qu'elle avait un moment de calme. Elle s'approcha doucement de Shikadai, qui la regardait avec un sourire timide. Elle posa une main sur son épaule, cherchant à lui transmettre un peu de son calme.
— Ça va ? Tu veux que je te trouve un autre endroit pour t’asseoir ?
Shikadai hocha la tête à la négative, murmurant qu'il était bien là où il était. Temari sourit et se tourna vers sa classe, reprenant son rôle de professeure, mais cette fois avec un peu plus de tranquillité.
Après avoir terminé ses 2 heures avec les terminales, Temari profita de son heure de pause avant son dernier cours de la journée. Elle s'assit sur le banc à côté de son fils, un peu fatiguée mais contente d’avoir passé la matinée. Certains élèves de terminale, ayant fini avec leurs exercices, se mirent à discuter entre eux. Mais quelques-uns, curieux de mieux connaître leur professeur, s'approchèrent d'elle tout en restant respectueux.
L'un des garçons, un peu plus audacieux que les autres, prit la parole en s’approchant de Temari.
— Mme No Sabaku, je voulais juste vous dire que c’est vraiment impressionnant de vous voir donner des cours comme ça. Vous êtes toujours calme et bien dans votre rôle. D’ailleurs… euh… on a entendu des rumeurs ce matin sur votre... enfin, sur votre situation familiale, et on se demandait si vous pourriez nous en dire plus. Sans être trop indiscret, bien sûr !
Temari leva les yeux, légèrement surprise mais ne montrant rien de plus que son calme habituel. Elle savait que c'était une question qui finirait par arriver. Après un petit moment de silence, elle répondit avec un sourire léger, mais direct.
— Je comprends que vous soyez curieux, mais ma vie personnelle n’a pas de lien avec ce que je fais ici. Je vais vous dire simplement ceci : oui, je suis mariée et j’ai un enfant, mais ce n'est pas le genre de chose dont je parle pendant le cours. Ce n’est pas vraiment important, vous voyez ? Pendant vos cours je veux dire.
Un autre élève, plus réservé, prit la parole à son tour.
— C’est vrai que... vous êtes souvent assez discrète sur ce genre de trucs. Mais on vous voit à la tête de la classe, et vous gérez tout super bien. C’est impressionnant, vraiment. D’habitude, on imagine que des profs comme vous sont toujours très, euh, sérieux et un peu distants, mais vous avez une certaine… humanité, si on peut dire ça comme ça.
Temari sentit un léger soulagement en entendant cela. Elle s’était toujours efforcée d’établir une bonne relation avec ses élèves tout en restant professionnelle. Elle répondit avec un sourire plus sincère cette fois-ci.
— Eh bien, merci. Je pense que c’est important de ne pas juste être une figure autoritaire. On est tous humains ici, donc ça ne fait pas de mal d'être un peu plus accessible, non ? Mais bon, ça ne veut pas dire que je vais commencer à raconter ma vie, haha. On va garder ça pour des moments plus... appropriés.
L’un des autres élèves, plus jeune et visiblement nerveux, posa une question plus légère, cherchant à détendre un peu l’atmosphère.
— Alors... Mme No Sabaku, est-ce que vous aimez bien, je sais pas, faire des activités avec vos élèves ? Genre, des sorties ou des événements ? Vous semblez être... je sais pas... quelqu'un qui pourrait organiser des trucs sympas, non ?
Temari éclata de rire, amusée par la question.
— Eh bien, on peut dire que je suis plus du genre à organiser des événements sportifs qu’autre chose, mais... qui sait ? Peut-être qu'un jour, on pourra faire quelque chose en dehors des cours. Je vous tiendrai au courant si l’idée me traverse l’esprit.
À ce moment-là, Shikadai, qui avait été silencieux jusque-là, se rapprocha, discrètement, encore plus de sa mère. Il tenait dans ses mains un petit carnet de croquis qu'il avait emporté avec lui. Curieux de l’interaction entre sa mère et les élèves, il posa sa tête, tout naturellement, sur son épaule, comme pour se rassurer dans cette situation.
Un élève, ayant repéré le garçon, tourna son regard vers Temari.
— Eh bien, je vois que vous n'êtes pas que prof... vous avez un petit garçon qui semble déjà bien grand ! Comment il s'appelle déjà, Shikadai, c’est ça ?
Temari sourit chaleureusement à son fils, qui se serra un peu plus contre elle, visiblement mal à l’aise. Shikadai, gêné, hocha timidement la tête.
— Ouais... c’est Shikadai, mon fils, répondit-elle. Aujourd'hui il me suit dans mes cours, c'est exceptionnel, son père avait une urgence au boulot et c'était plus simple que ce soit moi qui le garde que lui. Mais il n'aime pas trop qu'on parle de lui en public, ce petit garçon.
Shikadai se pinça les lèvres, essayant d’éviter les regards des élèves. Il se sentait un peu mal à l’aise, mais n'osait pas vraiment protester. Un autre élève en profita pour poser une question un peu plus personnelle.
— Vous avez l’air proche de lui. C’est vrai qu’il a l’air super gentil. Mais... du coup, votre mari, il est assez présent ou c'est le genre à faire passer d'abord son travail en premier... Comme le mien ?
Temari sentit le regard des élèves s'intensifier, mais elle n’était pas du genre à se laisser démonter. Elle se contenta de répondre d’un ton calme, avec un petit sourire.
— Oui, mon mari est très présent. On essaie de jongler entre nos emplois du temps pour passer du temps en famille, surtout avec Shikadai.
À ce moment-là, Shikadai, un peu plus détendu en voyant que les élèves ne semblaient pas trop insister, se redressa et, sans se rendre compte, enchaîna :
— Une fois, j’ai vu papa rester éveillé toute la nuit pour veiller sur maman quand elle était malade. Il disait qu'il ne pouvait pas dormir, parce qu'il voulait être sûr qu’elle allait bien. Maman, elle a dit qu’il n’avait pas à faire ça, mais papa n’a rien répondu. Il est juste resté là, à ses côtés, à la regarder.
Les élèves échangèrent des regards amusés, et Temari sentit son visage rougir instantanément. Elle tenta de dissimuler son embarras en attrapant son fils par les épaules et en le rapprochant un peu plus près d’elle.
— Shikadai, c'est... c'est une autre histoire, répondit-elle, légèrement gênée. Ce n'est pas vraiment quelque chose dont je parle ici, on garde ça pour la maison, d'accord ?
Shikadai, l'air perplexe, haussait les sourcils. Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas le droit d’en parler ici, après tout, c’était une histoire banale pour lui. Mais il savait qu'il valait mieux ne pas insister.
Les élèves, bien qu'ils n’aient pas l'intention de la gêner, se contentèrent de sourire et d’hocher la tête, comprenant qu’il valait mieux ne pas insister davantage.
Le groupe commença à s’éloigner, mais l’un d’eux, toujours avec un sourire malicieux, lança en se dirigeant vers la porte :
— Eh bien, on peut dire que ce n'est pas tout à fait ce à quoi on s'attendait en entendant parler de Madame No Sabaku ! Merci pour cette petite discussion, en tout cas Madame !
Temari se massa les tempes en tentant de garder son calme et un sourire léger, tout en soufflant intérieurement. Elle savait que la journée n’était pas encore terminée, mais les regards curieux et les questions n’allaient pas s’arrêter de sitôt.
Temari et Shikadai profitèrent de leur heure de pause dans le gymnase, le calme environnant leur offrant un peu de répit. L'agitation des élèves s'était dissipée, et il ne restait plus qu'eux deux, tranquilles, dans l'immensité de l'espace.
Shikadai baissa les yeux sur son carnet, les doigts jouant distraitement avec le papier, mais son esprit n'était pas vraiment là. Il observait sa mère, assise à côté de lui, et une question persistante trottait dans sa tête.
— Maman, tu vas bien après tout ça ? Il savait que la journée avait été difficile pour elle, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si elle n’avait pas trop encaissé.
Temari sourit doucement, caressant ses cheveux avec une tendresse infinie.
— Ça va, Shikadai. C’est vrai que c’est un peu trop parfois, mais on s’habitue à ce genre de choses. Les gens ont leurs questions, et il faut bien y répondre, même si, de temps en temps, ça devient un peu lourd. Mais ne t’en fais pas, je suis assez grande pour m’en sortir.
Mais malgré ses paroles, une part de Shikadai restait suspendue, inquiet. Il avait entendu les rumeurs circuler, vu les regards échangés, et maintenant, un malaise l’envahissait. Il avait l’impression d’être celui qui avait causé ce tourbillon autour de sa mère, celui qui l’avait mise sous les projecteurs sans le vouloir.
— Tu penses que… que j’ai fait quelque chose de mal, ce matin ? demanda-t-il presque dans un souffle, son regard fuyant, comme s’il redoutait la réponse.
Temari tourna doucement la tête vers lui, captant son hésitation, et son sourire se fit plus tendre. Elle posa une main sur son épaule, lui offrant un geste apaisant.
— Non, Shikadai, tu ne m'as pas causé de tort, loin de là. Ce que les autres pensent, ce n'est pas ça qui compte. Toi, tu es là, avec moi, et ça m’aide. Mais, je sais que parfois, tout ça peut être difficile. Tu n'as rien à te reprocher, d'accord ?
Shikadai resta un instant silencieux, la tension dans ses épaules ne se relâchant pas tout à fait. Il avait l’impression que, malgré tout, il était impossible d’ignorer ce poids, ce petit doute qu'il portait en lui. Mais les mots de sa mère le rassuraient un peu, même s’il n’arrivait pas encore à tout évacuer.
Shikadai resta pensif, observant le gymnase. Il avait entendu quelques rumeurs circuler plus tôt, et il ne pouvait s’empêcher de se demander ce que les autres avaient pensé de lui, de sa mère, et de ce qu’il avait vu ce matin.
— Tu crois que tout le monde a compris que je suis ton fils, maintenant ? demanda-t-il, un peu mal à l’aise.
Temari émit un petit rire, essayant de ne pas paraître trop gênée.
— Je pense que oui, Shikadai. C’est assez évident. Mais ne t’inquiète pas, personne ne va faire de mal à toi ou à moi à cause de ça. Les gens sont juste curieux.
Shikadai hocha la tête, se sentant un peu rassuré, mais toujours un peu sur la défensive. Il se serra un peu plus près de sa mère et se perdit dans ses pensées. Temari, de son côté, se sentait un peu émue par la situation. Ce n'était pas toujours facile de jongler entre son rôle de mère et celui de prof, surtout lorsque l'attention des autres était aussi grande.
— Maman… tu crois que, quand je serai grand, je ferai comme toi ? demanda-t-il soudainement, en levant les yeux vers elle.
Temari, surprise par la question, sourit tendrement.
— Tu sais, tu peux être ce que tu veux, Shikadai. Si tu veux être prof, c'est bien. Si tu veux faire autre chose, c’est bien aussi. Tant que tu fais ce qui te rend heureux.
Shikadai sembla réfléchir un instant.
— Mais toi, tu es vraiment forte. Même quand les gens sont… curieux, ou un peu trop enthousiastes, tu restes calme. Tu ne perds jamais ton calme, et c’est impressionnant.
Temari rougit légèrement à ses mots, un peu gênée par son admiration. Elle passa une main dans ses cheveux, avant de lui répondre.
— Je fais ce que je peux. Mais c'est toi qui me rends fière, tu sais. C’est toi qui me rappelles de rester calme, même quand tout est un peu chaotique autour de nous.
Un silence confortable s’installa entre eux. Shikadai prit de nouveau son carnet et reprit ses croquis. Temari le regardait avec tendresse, se sentant à la fois chanceuse et épuisée. Elle était heureuse d'avoir ce moment avec lui, mais elle savait que la journée n'était pas encore terminée.
Après quelques minutes, elle se leva, souriant à Shikadai.
— Bon, il est temps de reprendre. On va aller préparer tout ça pour le dernier cours.
Shikadai leva les yeux et sourit.
— D’accord, maman. Et après, on rentre, hein ?
Temari hocha la tête.
— Oui, on rentre après. Tu as hâte ?
— Oui ! Mais je vais devoir finir mon dessin, du coup.
Temari se dirigea vers une des portes du gymnase qui contenait les objets qui vont servir pour la dernière heure de la journée. Shikadai à ses côtés, se sentant un peu plus léger après cette petite pause. La journée avait été longue, mais tant qu'ils étaient ensemble, tout semblait plus facile.
La dernière heure de cours allait bientôt commencer, il était presque 16h, et la journée touchait à sa fin. Elle se sentait un peu fatiguée, mais aussi soulagée que tout se passe relativement bien, malgré l’agitation de ce matin.
Alors qu’ils arrivaient près de la porte du gymnase, afin d'ouvrir aux élèves, Shikadai, les mains dans les poches, se tourna vers sa mère avec un grand sourire.
— Maman, je peux faire entrer tes élèves cette fois ?
Temari le regarda surprise, un sourire amusé sur le visage.
— Oh, tu veux t'occuper de ça toi-même ?
— Oui, je crois que je peux m’en sortir ! Et puis, tu as bien mérité une petite pause, non ?
Temari éclata de rire, amusée par la façon dont son petit garçon prenait les choses en main.
— D'accord, d'accord, c'est toi le patron. Je vais te laisser faire ça.
Shikadai se plaça devant la porte du gymnase et, avec une détermination toute enfantine, il l'ouvrit en grand, annonçant d’une voix claire :
— Allez, entrez, les secondes ! Le cours va commencer !
Les élèves, qui traînaient encore dans les couloirs, se retournèrent étonnés par l'annonce. La plupart d’entre eux, surpris mais amusés de voir Shikadai prendre la tête, commencèrent à entrer dans le gymnase, certains échangeant des sourires et des regards curieux.
Temari resta en retrait, observant son fils avec une pointe de fierté. Il avait l'air à l'aise et, malgré son jeune âge, il semblait déjà savoir comment gérer une situation comme celle-ci. Les élèves étaient peut-être un peu plus surpris de le voir dans le rôle de "responsable", mais ils le respectaient et suivaient sans broncher.
Shikadai se tourna alors vers sa mère, tout content de lui-même, avant de lui faire un signe de la main comme pour lui demander si tout allait bien.
— T’es fière de moi, maman ?
Temari hocha la tête en souriant, les bras croisés.
— Très fière, mon grand. Tu as bien fait.
À ce moment-là, un des élèves plus curieux s’approcha de Shikadai.
— Eh, tu t’appelles comment déjà ? demanda-t-il avec un sourire.
— Shikadai Nara, répondit-il avec assurance, comme s’il n’avait pas de doute sur sa propre identité. Et toi ?
L’élève, pensant à autre chose, fronça les sourcils après avoir entendu le nom de famille de Shikadai.
— Attends… Nara, comme ton père, mais pourquoi tu t’appelles pas Sabaku, comme ta mère ?
Shikadai sembla un peu surpris par la question, mais il répondit calmement :
— Mes parents sont mariés, donc c’est normal que je porte le nom de mon père.
L’élève, encore un peu perplexe, haussant une épaule, se tourna vers lui.
— Ah, ok… Mais du coup, pourquoi ma prof, elle s’appelle No Sabaku et pas Nara ?
Avant que Shikadai n'ait pu répondre, Temari, qui passait par là, intervint avec un sourire poli mais ferme.
— Ce n’est pas vraiment utile de savoir pourquoi, répondit-elle. Ce sont des affaires privées. Concentre-toi sur ce que tu apprends en cours, ça vaut mieux.
L’élève hocha la tête, semblant accepter la réponse. Shikadai, avec un sourire timide, se tourna vers lui.
— J’ai bien aimé parler avec toi, dit-il d'une voix sincère.
L’élève sourit de plus belle, et les autres commencèrent à s'installer autour du gymnase, attendant que le cours commence. Shikadai se tourna vers sa mère une dernière fois, et Temari, contente de son initiative, s’avança vers eux pour démarrer la séance.
— Bon, vous êtes prêts ? demanda-t-elle, prenant son rôle de prof en main, mais avec un sourire bienveillant.
Le cours pouvait maintenant commencer, et Temari, bien que fatiguée, était prête à donner le meilleur d’elle-même une dernière fois pour cette journée bien remplie.
Alors que le cours se déroulait sans encombre, un léger brouhaha s’éleva parmi les élèves. Un garçon et une fille commençaient à se chamailler sur le terrain, attirant rapidement l'attention des autres. Temari, qui surveillait attentivement l’ensemble de ses élèves, s’approcha d’un pas calme mais déterminé.
La conversation vira soudainement lorsque le garçon, visiblement agacé par une erreur de la fille, lança d'un ton moqueur :
— Non mais sérieux, t’es une fille, donc t’es nulle au sport. Pourquoi tu veux même essayer ?
La remarque fit l'effet d'une bombe. La fille, les joues rouges de colère, le fixa, les poings serrés.
— Quoi ?! T’es vraiment en train de dire ça ? T’as aucun droit de parler comme ça ! S'exclama-t-elle, à bout.
Le garçon, imperturbable, haussait les épaules, comme si de rien n’était.
— Bah quoi, c’est la vérité, dit-il avec un air dédaigneux. Les filles, c’est pas fait pour ça.
Les autres élèves observaient la scène, certains silencieux, d’autres murmurant entre eux. Temari, qui avait entendu la remarque, n'hésita pas un instant avant de s’avancer d’un pas ferme. Elle s’arrêta à quelques mètres d’eux, croisant les bras, son regard noir braqué sur le garçon.
— Hé ! Tu viens ici tout de suite, dit-elle d'une voix calme mais déterminée.
Le garçon la regarda, un peu surpris, mais se leva et s’approcha d'elle en traînant des pieds. Temari ne le laissa pas parler et enchaîna immédiatement :
— Tu viens de faire une remarque complètement inacceptable. Je ne tolère pas ça dans mon cours, et encore moins de la part d’un de mes élèves. Tu veux me dire que parce qu’elle est une fille, elle n’a pas le droit de faire du sport ? C’est ça que tu penses ?
Le garçon tenta de répondre, mais Temari le coupa net, s'approchant de lui avec un regard perçant.
— Si tu crois que le sexe détermine les capacités physiques de quelqu'un, tu te fourres le doigt dans l’œil. Le sport, c’est une question de travail, d’effort et de respect, pas de préjugés de merde. Alors, la prochaine fois que tu veux faire des remarques sexistes, garde-les pour toi, ou sinon tu t’attends à ce que je t’en fasse une démonstration.
Les élèves qui observaient se firent silencieux. Même la fille semblait surprise que Temari prenne une telle position.
Le garçon, un peu déstabilisé, baissa les yeux, comme s’il réalisait enfin l’ampleur de sa bêtise. Temari n’avait pas l’intention de le laisser se défiler, mais elle choisit de le reprendre calmement :
— Si tu veux vraiment progresser dans ce cours, commence par respecter tes camarades, peu importe leur sexe, leur taille ou leur apparence. On est ici pour apprendre, pas pour rabaisser les autres.
Elle attendit une seconde, et, voyant qu'il semblait enfin comprendre, elle se tourna vers la fille.
— Et toi, ne laisse pas ce genre de remarque te faire douter. Tu es ici pour apprendre et progresser, pas pour te laisser dévaloriser. Ça ne définit pas qui tu es.
Elle leur fit un petit signe de tête, les incitant à se remettre au travail. Le garçon, tout penaud, s’excusa à demi-mot, mais Temari ne s'attarda pas sur sa réaction. Elle savait qu’il avait compris la leçon.
— Maintenant, vous êtes une équipe. Travaillez ensemble et montrez de quoi vous êtes capables, ajouta-t-elle avant de revenir à la supervision du groupe.
Les élèves reprirent leur activité, et Temari, satisfaite, garda un œil attentif sur la suite du cours. Elle avait remis les choses en place sans s'emporter, mais d'une manière ferme et respectueuse, et cela semblait avoir eu son effet.
Le reste du cours se déroula dans une ambiance bien plus détendue après l'incident. Temari, toujours attentive, veillait à ce que les élèves se concentrent sur leurs exercices tout en maintenant une atmosphère calme et respectueuse. Elle se déplaçait entre les différents groupes, offrant des conseils techniques et encouragements. Les élèves, un peu déstabilisés au début par la dispute, semblaient maintenant plus impliqués dans leur activité, et les tensions s'étaient dissipées.
Shikadai, qui observait attentivement tout ce qui se passait, resta près de sa mère, silencieux mais heureux de voir que l'ordre avait été rétabli. Il en profita pour discuter de temps en temps avec les élèves autour de lui, curieux de savoir ce qu’ils pensaient du sport. Il leur posa quelques questions innocentes, ce qui fit sourire certains d'entre eux.
Temari, après avoir corrigé la posture d'un élève sur un exercice de tir de balle, se dirigea vers un autre groupe pour vérifier leur technique de passe. Le groupe semblait bien coopérer, et elle se permit un petit sourire de satisfaction. Le cours avançait bien, et l’incident plus tôt dans la séance ne semblait plus hanter personne.
Vers la fin de l'heure, Temari donna le signal de la fin de l'exercice. Les élèves se regroupèrent autour d’elle pour une dernière explication. Elle prit un moment pour rappeler l'importance de la persévérance, de l'entraide et de l'esprit d'équipe dans les sports. Elle leur fit un petit discours motivant, insistant sur le fait qu'il n'y a pas de place pour la compétition déloyale ni pour les jugements superficiels.
— C’est important de se soutenir, qu’on soit plus forts ou plus faibles, que ce soit pour le sport ou pour tout le reste, dit-elle en regardant chaque élève. Ce qui compte, c’est d’avancer ensemble, et d’être respectueux envers tout le monde, peu importe nos différences. Je compte sur vous pour repartir avec cet état d’esprit.
Les élèves hochèrent la tête, certains murmurant des "Merci, madame" tandis qu'ils rangeaient leur matériel. Temari les observa, satisfaite du déroulement de la séance malgré la tension du début.
Alors que les derniers élèves quittaient le gymnase, un murmure léger se fit entendre. Temari, qui rangeait son matériel, leva les yeux pour voir la fille qui avait été victime de la remarque sexiste un peu plus tôt dans le cours. La jeune élève s’approchait timidement, son sac de sport à la main, les yeux baissés mais le visage marqué par une certaine reconnaissance.
— Madame No Sabaku, commença-t-elle d’une voix douce, je voulais juste vous remercier pour tout à l’heure, pour m’avoir défendue…
Temari la regarda un instant, surprise par la démarche de l’élève, mais un sourire sincère se dessina sur son visage. Elle se détourna de ses affaires et se tourna entièrement vers la jeune fille.
— Tu n’as pas à me remercier, répondit Temari d’un ton calme et assuré. C’est normal de se soutenir quand on voit que quelqu’un se fait traiter de manière injuste. Tu n'as pas à accepter de telles remarques.
La fille, toujours un peu hésitante, baissa les yeux avant de relever la tête et de croiser le regard de Temari.
— Je sais, mais… C’était pas facile, et j’ai beaucoup apprécié que vous soyez intervenue. Ça m’a vraiment aidée à prendre confiance en moi. Je ne sais pas si j’aurais su réagir seule.
Temari se rapprocha légèrement, les bras croisés, puis lui adressa un regard bienveillant.
— Tu as bien réagi, je suis fière de toi. C’est souvent difficile de se défendre, surtout quand ce genre de choses se passe. Mais rappelle-toi que tu n’as pas à supporter ce genre de comportement, ni ici ni ailleurs.
La jeune fille esquissa un sourire timide, visiblement touchée par les paroles de Temari.
— Merci, vraiment. Je vais essayer de ne plus laisser passer ce genre de choses.
— C’est la bonne attitude, acquiesça Temari avec un sourire approbateur. Et si jamais tu as besoin de parler ou de conseils, n’hésite pas à venir me voir. Je suis là pour ça.
La fille hocha la tête, plus confiante cette fois, puis tourna les talons pour partir. Mais avant de franchir la porte, elle se retourna une dernière fois.
— Merci, encore madame… dit-elle en souriant. Vous êtes une super prof.
Un léger sourire se dessinait sur le visage de Temari, mais avant qu’elle ne puisse répondre, elle sentit une petite main se glisser dans la sienne. Shikadai était venu se placer tout près d’elle. Il observait la scène avec des yeux curieux, et un petit sourire innocent étira ses lèvres.
Les yeux brillants, il leva la tête et ajouta d’une voix claire :
— C’est une super maman aussi, ma maman, hein !
Temari tourna immédiatement son regard vers lui, les joues légèrement rosies par la sincérité de ses paroles, mais aussi un peu gênée. Elle lui caressa doucement la tête, un sourire tendre s'étendant sur son visage.
— Merci, mon grand, répondit-elle dans un murmure, touchée.
L’élève, esquissa un sourire en entendant cette déclaration, avant de partir en envoyant un dernier salut vers Temari et Shikadai.
Alors que la porte se fermait, Temari se pencha vers son fils et le serra doucement contre elle.
— Tu es vraiment un amour, Shikadai, dit-elle avec tendresse.
Shikadai, tout sourire, la regarda avec des yeux pétillants.
— C’est vrai, t’es la meilleure maman du monde, t’es même mieux qu’une simple prof, ajouta-t-il fièrement.
Temari éclata de rire, heureuse de cette simple preuve d’affection. Elle serra encore plus fort son fils contre elle, et ensemble, ils quittèrent le gymnase, prêts à rentrer à la maison.
Lorsque la cloche de fin de cours retentit – elle avait laissé ses élèves partir quelques minutes en avance pour le weekend – Temari prit un moment pour ranger rapidement le matériel de sport dans les placards du gymnase. Elle s’assura que tout était en ordre, que les ballons et autres équipements étaient bien remis à leur place avant de sortir du gymnase. Shikadai, comme toujours, la suivait de près, les mains dans les poches, jetant des coups d'œil curieux autour de lui. Bien que fatiguée par la journée, Temari n’avait pas pu s’empêcher de sourire, malgré tout, elle avait bien apprécié cette journée en compagnie de son fils.
Elle se dirigea ensuite vers la salle des profs. En passant devant les autres salles, elle aperçut ses collègues qui s'apprêtaient à partir eux aussi. Elle entra dans la pièce, où quelques professeurs étaient encore là, en train de discuter ou de récupérer leurs affaires.
— Temari, t’as survécu à ta journée ? lança l’un des collègues, un sourire complice aux lèvres.
— Oui, mais je crois que je vais avoir besoin d’un gros weekend après tout ça ! répondit-elle tout en récupérant quelques affaires laissaient pendant la semaine.
Elle échangea quelques mots avec d’autres collègues, leur racontant brièvement ses journées de cours et de sport. Mais, comme d’habitude, les discussions se tournaient parfois sur des anecdotes de la vie de l'école, avec des rires et des plaisanteries.
— Bon weekend tout le monde ! lança l’un d’eux en partant.
— Merci, bonne fin de journée ! répondit-elle en le saluant.
Quand elle eut récupéré toutes ses affaires et dit au revoir à ses collègues, Temari se tourna vers Shikadai, qui attendait patiemment près de la porte, ses petites mains toujours dans les poches, une habitude que son père lui avait transmis.
— Prêt à rentrer à la maison, bonhomme ? demanda-t-elle en lui adressant un sourire.
Shikadai hocha la tête, son visage illuminé par l’idée de retrouver la maison et peut-être un peu de répit après cette journée surprenante.
Ils sortirent ensemble de la salle des profs et empruntèrent les couloirs jusqu’au parking des profs, situé un peu plus loin. Le vent frais du soir soufflait doucement, et Temari se frotta les bras, profitant de l’air extérieur après avoir passé la journée à l’intérieur. Le parking était presque désert, quelques voitures étaient garées là, celles des autres professeurs qui partaient à des horaires variés. Elle se dirigea vers sa voiture, une berline noire, garée près du coin du parking, et ouvrit la porte pour y déposer ses affaires.
Le moteur de la voiture ronronnait doucement, et Temari se laissa porter par le calme relatif du trajet. Les rues de Konoha étaient calmes à cette heure-là, les quelques voitures qui circulaient croisant leur chemin sans bruit. À travers les fenêtres légèrement ouvertes, Temari pouvait sentir l'air frais de la fin de journée. Le ciel, encore teinté de bleu, commençait lentement à se couvrir de nuances orangées alors que le soleil se couchait lentement à l’horizon. Le trajet vers la maison de Temari était toujours agréable, une sorte de transition entre la fin de la journée et le retour à la sérénité de la maison.
Shikadai, dans le siège passager, fixait le paysage, mais ses yeux s'égaraient parfois vers sa mère, curieux et toujours dans ses pensées. Il se balançait légèrement d'avant en arrière, à moitié absorbé par la musique discrète en fond sonore, à moitié par ses propres pensées. Temari n’avait pas l’habitude de se perdre dans ses réflexions pendant qu’elle conduisait, mais aujourd’hui, elle laissa son esprit vagabonder, parfois perdu dans les événements de la journée.
— Alors, Shikadai, t’as bien aimé ta journée ? demanda Temari, brisant un moment de silence.
Shikadai tourna son regard vers elle, un petit sourire aux lèvres.
— Oui ! Mais c'était bizarre... Les élèves te regardaient beaucoup, je crois. Comme si... tu étais célèbre ! répondit-il innocemment.
Temari rit doucement, une légère chaleur montant à ses joues, même si elle essaya de garder son calme.
— C’est juste que je suis prof, et les élèves trouvent souvent ça un peu étrange d'imaginer une vie extérieure à leurs professeurs.
Shikadai hocha la tête mais semblait encore un peu intrigué.
— Mais t’es trop gentille avec eux, maman. Même quand ils font des bêtises, tu leur expliques calmement, ajouta-t-il en se tournant vers elle avec un regard admiratif.
Temari lui sourit en coin, touchée par la sincérité de son fils.
— C’est important d'être juste et de les aider à comprendre, répondit-elle calmement, tout en jetant un rapide coup d'œil à la route. Si tu veux que les gens respectent ce que tu fais, il faut leur montrer que tu sais ce que tu dis.
Le silence s’installa de nouveau, mais cette fois, il était confortable. Le cliquetis du clignotant et le bruit des pneus roulant sur le bitume semblaient apaiser la fin de journée. La lumière du soleil baissait encore, illuminant les rues d’une lueur dorée, avant de laisser place à une lumière plus douce. Le soir tombait lentement, et Temari n’avait jamais trouvé plus agréable que de pouvoir rentrer chez elle après une longue journée.
Les rues de Konoha semblaient familiales et chaleureuses. Au bout de quelques minutes, Temari tourna à droite, s'engageant sur un petit chemin bordé d'arbres, menant à leur maison. La silhouette de la maison se dessinait au loin, et un sentiment de réconfort envahit Temari. La journée était terminée, et elle pourrait enfin se détendre.
La voiture se gara dans l’allée. Temari coupa le moteur et se tourna vers Shikadai.
— Allez, mon grand, on est arrivés ! On va se reposer un peu, ok ?
Shikadai lui sourit largement, tout content de retrouver le calme de leur maison.
— D’accord, maman ! On va se détendre ensemble.
Ils sortirent de la voiture, et Temari se dirigea vers la porte d’entrée, la clé déjà en main. Le soir se posait tranquillement sur Konoha, et la maison semblait les attendre.
Temari inséra la clé dans la serrure et tourna doucement, la porte s’ouvrant avec un léger grincement familier. L’intérieur de leur maison était baigné d’une lumière douce, grâce aux rideaux tirés laissant filtrer les derniers rayons du soleil. L’odeur subtile du bois et du thé vert, souvenir d’une matinée tranquille, flottait encore dans l’air.
— Enfin chez nous, souffla Temari en retirant ses chaussures à l’entrée, se sentant déjà plus légère.
Shikadai la suivit, balançant son petit sac à dos sur le banc près de la porte. Il se déchaussa maladroitement, laissant ses chaussures légèrement de travers. Temari lui lança un regard amusé mais, pour une fois, n’y fit pas attention.
Leur maison était un mélange d’ordre et de désordre chaleureux. Sur la table basse du salon, un livre ouvert trônait à côté d’un mug vide. Quelques jouets de Shikadai traînaient encore dans un coin, signe d’une matinée où ils n’avaient pas eu le temps de tout ranger. Le tapis moelleux au centre du salon invitait à s’asseoir, et les coussins du canapé étaient légèrement décalés, preuve qu’il avait été utilisé pour une sieste ou un moment de détente.
Shikadai courut directement vers le canapé, s’y laissant tomber avec un soupir de satisfaction.
— C’est trop bien d’être à la maison ! dit-il en s’étirant de tout son long.
Temari, quant à elle, se dirigea vers la cuisine ouverte, posant ses affaires sur le comptoir. Elle attrapa un verre qu’elle remplit d’eau avant de boire une longue gorgée, savourant ce moment de calme. Elle jeta un coup d’œil vers son fils, un sourire tendre se dessinant sur son visage.
— Tu veux quelque chose à boire ? demanda-t-elle.
— Un jus de fruit, s’il te plaît maman chérie ! répondit Shikadai, déjà en train de s’emparer de la télécommande pour allumer la télévision.
Temari prépara rapidement le verre, un sourire en coin, et le lui tendit avant de s’asseoir à côté de lui sur le canapé. Elle passa une main dans ses cheveux, enfin relâchée après une longue journée, et jeta un regard autour d’elle.
— Bon, il faudra ranger un peu demain, fit-elle remarquer en soupirant légèrement.
Shikadai haussa les épaules, son attention déjà captivée par les dessins animés à l’écran. Temari le regarda quelques instants, ses traits se détendant en voyant à quel point il était à l’aise et heureux.
Temari posa son verre d’eau sur la table basse et se tourna vers Shikadai, qui sirotait son jus de fruits. Elle lui passa une main dans les cheveux avec un sourire doux.
— Alors, mon grand, raconte-moi. Comment as-tu trouvé ta journée avec moi, au lycée ?
Shikadai posa son verre à côté de celui de sa mère et haussa les épaules, prenant un air faussement blasé.
— C’était… bizarre, dit-il en étirant les mots.
Temari arqua un sourcil, amusée.
— Bizarre, hein ? Développe un peu.
Shikadai se redressa, croisant les bras comme s’il allait faire un exposé.
— Bah déjà, y’a beaucoup trop d’élèves ! Et ils sont super grands ! Moi, je me sentais tout petit, surtout avec leurs regards. C’était gênant… Ils n’arrêtaient pas de me fixer, chuchotaient des trucs.
Temari hocha la tête, comprenant.
— Oui, c’est vrai que ce n’était pas facile. Mais tu t’en es bien sorti, Shikadai. Tu as été courageux.
— Ouais… mais sérieux, maman, certains élèves sont vraiment bizarres ! fit-il avec un éclat de rire.
Temari fronça les sourcils, curieuse.
— Bizarres, comment ça ?
— Bah, y’en a un qui a dit un truc comme quoi… si j’étais ton fils, ça veut dire que t’as "fait des trucs". Je crois qu’il parlait de papa. Je sais pas pourquoi il a dit ça, c’est pas bizarre, ça ? demanda-t-il innocemment.
Temari se figea, un mélange de gêne et de colère traversant son visage. Elle laissa échapper un petit soupir exaspéré.
— Oui, très bizarre, répondit-elle prudemment en se pinçant l’arête du nez. Et je suppose que tu n’as rien répondu ?
— Bah non, je savais pas quoi dire, répondit Shikadai avec un sourire innocent. Mais après, il y a aussi eu la fille que tu as aidée quand le garçon disait des trucs méchants qui lui a dit d'arrêter. Elle est sympa, je crois qu’elle t’aime bien.
Temari se radoucit un peu à cette remarque et passa une main dans les cheveux de son fils.
— Tu as remarqué ça, hein ? C’est important d’être attentif aux autres, comme tu l’as été aujourd’hui.
Shikadai hocha la tête, avant de reprendre avec un enthousiasme débordant :
— Mais le meilleur moment, c’était quand je t’ai aidée à faire entrer les élèves dans le gymnase ! J’avais l’impression d’être un vrai professeur, comme toi !
Temari éclata de rire, ravie de voir son fils aussi fier.
— Ah oui ? Alors peut-être que tu deviendras prof un jour, toi aussi.
Shikadai fit une grimace exagérée, secouant la tête.
— Pas question ! Les élèves parlent trop et te regardent tout le temps. Moi, je veux faire comme papa : rester calme et réfléchir toute la journée.
Temari rit encore, tirant son fils contre elle pour lui donner un câlin.
— Tu as été incroyable aujourd’hui, Shikadai. Je suis vraiment fière de toi.
— Et moi, je suis fier de toi aussi, maman. Mais… demain, on peut juste rester à la maison ?
Temari sourit, déposant un baiser sur le haut de sa tête.
— Promis, demain sera une journée tranquille.
La soirée s’était doucement écoulée, et le silence avait envahi la maison, les seuls bruits présents étaient ceux du dessin-animé qui tournait encore en fond. Temari, allongée sur le canapé, s’était laissée emporter par la fatigue de la journée. Shikadai, blotti contre elle, s’était endormi peu après, sa tête reposant sur ses genoux.
Leurs respirations régulières rythmaient la pièce, seules interruptions dans le calme ambiant. Les lumières tamisées du salon créaient une atmosphère paisible, presque irréelle.
***
Puis, plus tard dans la soirée, un léger cliquetis retentit, suivi du bruit familier de la serrure qui tournait. Temari ouvrit les yeux en sursaut, légèrement désorientée. Elle sentit Shikadai remuer à côté d’elle, grognant légèrement avant de replonger dans son sommeil.
La porte s’ouvrit lentement, et une silhouette familière apparut dans l’encadrement. Shikamaru entra, refermant la porte derrière lui avec soin pour ne pas faire trop de bruit. Il posa son sac à côté de l’entrée et se pencha pour retirer ses chaussures.
— Tu es rentrée tard, murmura Temari, la voix encore légèrement endormie.
Shikamaru releva la tête, un sourire fatigué aux lèvres.
— Désolé, la journée a été plus longue que prévu. Je ne voulais pas vous réveiller.
Il avança doucement dans le salon, son regard se posant sur Shikadai, profondément endormi contre sa mère.
— Il a tenu toute la journée avec toi au lycée, hein ? demanda-t-il avec un brin d’amusement dans la voix.
Temari hocha la tête, un sourire tendre étirant ses lèvres.
— Oui, et il s’en est bien sorti, même si ça n’a pas été facile. Il a attiré tous les regards, mais il a été courageux.
Shikamaru s’accroupit à leur hauteur, passant une main dans les cheveux de son fils avec une affection évidente.
— Ça ne m’étonne pas. C’est un gamin formidable, comme sa mère.
Temari roula légèrement des yeux, mais un sourire sincère illumina son visage.
— Tu veux le porter jusqu’à son lit ?
Shikamaru hocha la tête et glissa ses bras sous Shikadai avec précaution, le soulevant sans le réveiller.
— Tu devrais te reposer aussi, Temari. Toi aussi, tu as eu une journée épuisante.
Elle acquiesça doucement et se leva, s’étirant légèrement.
— Je t'accompagne, pour être sûre qu’il soit bien installé.
Elle se releva lentement du canapé et éteignit la télévision.
Ensemble, ils montèrent à l’étage. Shikamaru déposa doucement Shikadai sur son lit, le borda avec attention, puis déposa un baiser sur son front. Temari fit de même, ajustant sa couverture avec un sourire.
Alors qu’ils avaient bordé Shikadai dans son lit et que le petit garçon s’était paisiblement rendormi, Temari et Shikamaru échangèrent un regard complice.
— Tu redescends ? demanda Shikamaru à voix basse.
Temari acquiesça doucement.
— J’ai bien besoin de boire quelque chose, et toi ?
— J’ai surtout faim, avoua-t-il avec un sourire en coin.
Ils quittèrent la chambre de leur fils sur la pointe des pieds et descendirent ensemble dans la cuisine. Shikamaru alluma une petite lumière, créant une ambiance tamisée dans la pièce. Temari se dirigea directement vers les placards pour sortir quelques restes de leur repas de la veille.
— Tiens, ça devrait te suffire, dit-elle en posant un bol sur la table.
— Toujours aussi prévenante, murmura Shikamaru en s’asseyant.
Temari se servit un verre d’eau et s’installa à ses côtés. Pendant quelques instants, le silence régna, apaisant.
— Alors ? demanda-t-il en plongeant ses baguettes dans le bol. Comment s’est passée votre journée ?
Temari haussa un sourcil en le regardant.
— Épuisante, mais intéressante. Tu n’as pas idée de ce que c’est d’enseigner à des lycéens, encore moins avec un enfant de six ans qui te suit partout.
Shikamaru esquissa un sourire amusé.
— Shikadai a survécu à sa première journée de lycée, c’est ça ?
— Mieux que ça, il a même impressionné certains de mes collègues, répondit Temari avec une pointe de fierté dans la voix.
Shikamaru hocha la tête en silence, visiblement satisfait.
Temari croisa les bras et le regarda avec insistance.
— Alors, c’était quoi, cette fameuse urgence ce matin ? demanda-t-elle, un brin de reproche dans la voix. Interrompre mon cours pour m’apporter Shikadai, tu te rends compte de la situation dans laquelle tu m’as mise ?
Shikamaru leva les mains en signe de reddition, un sourire un peu coupable aux lèvres.
— J’ai eu un appel de Naruto, expliqua-t-il. Un client important a annulé une réunion de dernière minute, et ils ont eu besoin de moi pour prendre sa place, et...
— Et comme d’habitude, tu t’es dit que ce serait moins galère de le déposer à mon travail plutôt que de le garder avec toi, c’est ça ? l’interrompit Temari, les sourcils levés.
— Pas exactement, rétorqua-t-il calmement. J’avais une réunion importante, et…
— Et quoi ? Tu ne pouvais pas appeler Ino ? Ou même Yoshino ?
Shikamaru soupira, passant une main dans ses cheveux.
— Ino était occupée avec sa boutique, et ma mère… tu sais comment elle est. Elle aurait insisté pour garder Shikadai toute la journée, alors qu'elle arrive à peine à se lever de son lit...
Temari le fixa un instant avant de soupirer à son tour, visiblement agacée mais résignée.
— Tu sais que ça m’a mise dans une situation compliquée avec mes élèves, non ? murmura-t-elle.
Shikamaru esquissa un sourire en coin.
— Oui, et je suis sûr que tu t’en es sortie brillamment. Comme d’habitude.
Temari le regarda un instant, à la fois irritée et touchée par sa remarque.
— La prochaine fois, préviens-moi à l’avance, Shikamaru.
Shikamaru esquissa un sourire, levant une main en signe d'apaisement.
— Promis, je te préviendrai à l'avance, Temari.
Elle le fixa un instant, cherchant à deviner s'il était sincère ou s'il trouverait encore une excuse la prochaine fois. Mais avant qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, il s'approcha doucement et déposa un baiser sur ses lèvres.
Ce geste, simple et tendre, sembla désamorcer une partie de sa frustration. Temari ferma les yeux un instant, appréciant le contact, mais lorsqu'il s'éloigna légèrement, elle le retint par le col de sa veste.
— Tu crois vraiment que ça suffira ? murmura-t-elle, un sourire espiègle sur ses lèvres.
Shikamaru haussa un sourcil, son sourire s'élargissant.
— Je me disais que ça valait le coup d'essayer.
Avant qu'il ne puisse ajouter autre chose, Temari l'attira à elle, et leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau, cette fois avec plus d'intensité.
Shikamaru se laissa tirer un peu plus près de Temari, répondant à son baiser avec ardeur. Ses mains trouvèrent leur place sur sa taille, tandis qu’elle approfondissait leur étreinte, ses doigts glissant dans ses cheveux avec une délicatesse qui contrastait avec l’intensité du moment.
Le temps sembla se suspendre, leurs respirations se mêlant alors qu’ils se laissaient emporter par leur complicité retrouvée. Ce n’était pas souvent qu’ils avaient l’occasion de se relâcher ainsi, et l’un comme l’autre semblaient vouloir savourer cet instant, loin des responsabilités et des soucis du quotidien.
Temari sentit un frisson parcourir son échine alors que Shikamaru déposait un baiser le long de sa mâchoire, sa voix grave murmurant doucement :
— Tu sais que tu me rends la vie compliquée, hein ?
Elle éclata d’un rire discret, les joues en feu, avant de lui répondre sur le même ton :
— Et toi, tu sais que tu m’agaces autant que tu me fais craquer ?
Shikamaru sourit contre sa peau, mais avant qu’ils ne puissent aller plus loin, Temari posa doucement une main sur son torse, prenant une profonde inspiration pour calmer son cœur qui battait la chamade.
— Shikamaru… murmura-t-elle, presque à contrecœur.
Il recula légèrement, levant un sourcil interrogateur, bien qu’un sourire encore joueur dansait sur ses lèvres.
— On s’arrête là, ajouta-t-elle en tentant de reprendre contenance. Shikadai dort juste au-dessus, et honnêtement, j’ai eu une journée trop épuisante pour… tu sais.
Shikamaru hocha la tête, un soupir mi-amusé, mi-frustré s’échappant de ses lèvres.
— C’est vrai, marmonna-t-il. Une longue journée, hein ?
Elle roula des yeux, bien qu’un sourire adoucît son expression.
— Oui, et j’aimerais éviter qu’on se fasse surprendre par notre fils en pleine « réconciliation passionnée ».
Il éclata de rire avant de se redresser.
— Très bien, très bien. Je respecte tes limites… pour ce soir.
Temari lui lança un regard faussement sévère, mais elle ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres.
— Sage décision, Nara.
Ils échangèrent un dernier baiser, plus doux cette fois, avant de monter à l’étage.
Après avoir vérifié que Shikadai dormait bien, Temari et Shikamaru se dirigèrent vers leur chambre. Le couloir était plongé dans une douce lumière tamisée, créant une atmosphère tranquille et intime. Lorsque la porte de leur chambre s'ouvrit, un souffle de calme les enveloppa immédiatement. La pièce était décorée dans des tons chauds et apaisants, avec des rideaux qui frémissaient légèrement sous l’effet de la brise du soir.
Shikamaru s’approcha de la fenêtre pour tirer doucement les rideaux, puis éteignit la lumière principale pour laisser place à l'éclat discret de la lampe de chevet. Sans un mot, il se tourna vers Temari et, voyant la fatigue qui se dessinait sur son visage, il s’avança vers elle avec un petit sourire. Il lui tendit son pull préféré qu’il savait qu’elle adorait, un vêtement doux qu’il avait toujours dans le tiroir, pour qu’elle puisse se mettre à l’aise.
— Tiens, ça te réchauffera un peu, dit-il avec une voix douce.
Temari le regarda, surprise mais touchée par son attention. Elle sourit, prit le pull et l’enfila, appréciant sa chaleur. Elle se laissa tomber sur le lit avec un soupir de soulagement, se sentant immédiatement plus détendue.
Shikamaru s'assit à côté d’elle, lui apportant un verre d’eau qu’il avait déjà sur sa table de chevet. Il le lui tendit avec un sourire, puis s'assura qu'elle était bien installée avant de se mettre à ses côtés.
— Tu veux qu’on reste un moment ici, tranquille ? On peut parler, ou on peut juste profiter du silence, c'est toi qui voit. Ce n’est pas souvent qu’on a ce moment tous les deux.
Temari se coucha légèrement, se laissant porter par la douce proximité de Shikamaru. Elle le regarda, un sourire fatigué aux lèvres.
— Ça me va, j’ai juste besoin de me poser un peu. La journée a été longue.
Shikamaru hocha la tête en silence, son regard rempli de tendresse. Il se releva un instant pour fermer la porte, puis revint s’asseoir à côté d’elle, en s'assurant que le drap était bien tiré autour d’elle pour qu'elle soit bien au chaud. Il s’adossa contre le dossier du lit, les bras autour d’elle, dans une simple étreinte rassurante.
— Si tu veux parler de la journée, je suis là. Sinon, on peut juste profiter du calme, murmura-t-il doucement.
Temari ferma les yeux un instant, écoutant sa voix, puis se blottit un peu plus près de lui, sentant ses bras comme un refuge. Elle se sentit soulagée de ne pas avoir à parler de tout ce qui s'était passé, mais plutôt de pouvoir se détendre dans sa présence.
— Je n'ai pas besoin de mots, juste de ce moment avec toi, souffla-t-elle.
Shikamaru lui sourit tendrement, caressant doucement ses cheveux sans rien dire. Ils restèrent là, à savourer ce moment de calme après une journée bien remplie, trouvant réconfort dans la simplicité de leur présence mutuelle.
Shikamaru resta silencieux un instant, profitant de la douceur de la situation. Puis, d'un geste lent et délicat, il passa sa main dans les cheveux de Temari, les effleurant doucement, comme pour la rassurer, la réconforter après une journée éprouvante.
— Tu sais, Temari, je veux juste te dire… Merci. Pour tout ce que tu fais, pour la façon dont tu t’occupes de tout, pour ta force, pour ta patience… Pour être la femme incroyable que tu es.
Temari se laissa bercer par les caresses de ses doigts dans ses cheveux, fermant les yeux à son tour, touchée par ses mots. Elle sentit un petit frisson de chaleur parcourir son dos, mais elle ne répondit pas tout de suite. C'était comme si, dans ce moment de calme, chaque geste de Shikamaru portait en lui un soutien silencieux, un respect profond pour elle.
Shikamaru sourit légèrement en voyant l’expression de détente qui se dessinait sur son visage. Il savait que, parfois, il n’y avait pas besoin de grandes déclarations ou de gestes spectaculaires pour montrer son amour. Ce genre de moment simple, presque imperceptible, était bien plus précieux.
— T’es la meilleure, ajouta-t-il doucement. Je n’ai pas toujours les mots pour te dire à quel point je suis reconnaissant, mais tu es vraiment incroyable.
Temari roula doucement sur le côté, toujours dans ses bras, et lui adressa un petit sourire fatigué mais sincère. Elle leva la main pour toucher son visage, comme pour appuyer ses mots.
— Tu es trop gentil, Shikamaru, murmura-t-elle, avant de lui glisser une tendre caresse sur la joue. Mais je pense que c’est grâce à nous deux, qu’on y arrive.
Ils restèrent là, silencieux pendant un moment, juste à se tenir près l’un de l’autre, confortés par les gestes et les mots simples qui exprimaient tout ce qu’ils avaient à dire.
Alors que le silence enveloppait la chambre, Temari et Shikamaru se laissèrent imprégner par la chaleur de l'instant. Ce n'était pas tant la grandeur des gestes ou des paroles qui marquaient ce moment, mais la simplicité de leur présence l'un pour l'autre. Entre eux, il n'y avait pas de besoin d'explications excessives, seulement un profond respect et une tendresse silencieuse. La journée avait été longue et pleine de défis, mais dans ces quelques instants volés, ils se sentaient prêts à tout affronter, ensemble.
Shikadai, leur petit garçon qui dormait paisiblement dans sa chambre, semblait résumer à lui seul la beauté de leur quotidien : simple, solide, et profondément ancré dans l'amour et l'équilibre qu'ils avaient su construire malgré les hauts et les bas. Leur complicité était plus forte que jamais, et même si les tâches de la vie quotidienne ne se faisaient pas toujours sans heurts, Temari et Shikamaru savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre.
Ils restèrent là, dans la pénombre, profitant de la sérénité retrouvée, le cœur léger. Après tout, parfois, les moments de calme suffisent à renforcer ce lien unique, ce lien qui n'avait besoin d'aucune déclaration officielle pour être reconnu. Ils n’étaient pas seulement un couple ou des parents, ils étaient une équipe.
Et alors que la nuit avançait, ils s'endormirent côte à côte, confortés par la certitude que, peu importe les épreuves qui se dresseraient devant eux, ils les traverseraient ensemble, unis dans leur amour.
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Et voilà ! Désolé, cette semaine pas de chapitre pour mon autre fanfic de Shikatema parce que j'avais trop envie d'écrire cette petite histoire ! J'ai eu l'idée comme ça en plein cours de sport et j'ai eu l'envie irrésistible de l'écrire.
Merci d'avoir lu !
N'hésitez pas à laisser des commentaires si l'envie vous prend !
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