-bouteille-
La bouteille s'immobilise.
- Adame doit embrasser Maël !
Suite a cette annonce (d'une importance capital il semblerait), des «Ouuuuh» retentissent dans le cercle. Génial. Déjà que je suis venu a cette putain de soirée, il faut maintenant que j'embrasse un mec. Je fronce les sourcils, et observe la personne avec qui je vais bientôt devoir partager mon ADN. Grand, brun, con. C'est les seuls trucs que je peux voir dans la lumière tamisée des lampes autours de nous. Le Adame en question semble être en train de se battre avec ses potes les phacochères, eux même se réjouissant a l'avance qu'il galoche un gars. Après avoir infligé quelques virgules pas très délicates aux phacochères en question, Adame lève les yeux vers moi.
- bon. On y va ouuu...?
- sans moi merci, grogné-je.
- sans toi ? Tu veux que je me galoche tout seul ?
Sur ces mots, il se met de dos, encercle ses bras avec son propre corps, et fait mine de se faire peloter par quelqu'un, imitant extrêmement mal des bruitages exagérés de satisfaction.
- oh oui Kevin ! Plus fort ! Gemit-il, declanchant l'hilarité du groupe.
- tu veux pas dire a Kevin de la fermer ?
- quoi, tu veux pas prendre sa place ?
- sans beaucoup de plaisir, mais j'y suis apparement obligé donc bon.
- ouais Maël ! Hurle quelqu'un.
A contrecoeur, je m'avance jusqu'au centre du cercle, et me met à genoux, attendant Adame avec dégoût (youpi).
Celui ci, après quelques suites de bagarre avec ses amis, s'approche a son tour et se positionne a quatre pattes a quelques centimètres de mon visage. Je sens son souffle sur mon nez, et bloque ma respiration. Je ferme les yeux, attendant le contact physique nerveusement , mais je sens sa bouche qui se déplace soudain. Elle semble passer le long de ma joue, et chaque seconde devient une année entière. Elle remonte encore, et s'arrête sur mon oreille. J'ai oublié les gens autours. Et puis il me chuchote une phrase, doucement, en un murmure, comme si il ne voulait pas me brusquer. Je me rend compte que j'ai arrêté de respirer.
« je suis gay. »
Je bloque de nouveau ma respiration. je sais pas quoi répondre à cet aveux.
« ah ?
-oui.»
Il a un sourire dans la voix.
« et tu me plait »
Il remonte alors sa tête vers moi, et plante ses yeux dans les miens.
Puis il se recule et annonce :
« il veut vraiment pas le faire ce con ! On passe à la personne suivante.
- hey mais il a pas le droit de se dénigrer ! Dit une des personnes constituant le groupe, un certain Charlie il me semble.
- ça veut dire quoi dénigrer ?
- pisser je crois.
- mais t'es con !
Des éclats de rires secouent le groupe d'adolescents déjà un peu alimentés au «jus d'orange», mais je ne bouge pas. Je me relève, et retourne m'asseoir dans un coin du cercle.
Je lève la tête, il me regarde. Fixement. Intensément.
Pas si con que ça peut être. Ce regard chargé de finesse me prouve le contraire. Je me sens vaciller face a ses yeux. Je détourne le regard, interpelle une fille pour lui prendre une bouteille, et en bois une grande rasade. Au goût non identifié qui me fait fortement grimacer (c'est dégeulasse).
Le jeu reprend.
Bouteille, gorgée, salives qui se mélangent. Rires, cris, gémissements parfois. Gorgée. Gorgées. (Au pluriel, je bois trop). Bouteilles vides, une puis deux. Ou trois je sais plus trop, on est beaucoup.
Je me lève,« tout tangue autours de moi, c'est drôle. »
- évidement, t'as d'la vodka dans le sang mon pote !
- j'ai parlé a voix haute ?
- CARREMENT !
Des éclats de rire.
Je marche un peu, m'éloigne, me laisse tomber le long d'un mur, me relève par ce que en fait y avait pas de mur et que j'ai pas envie de porter mon dos.
« il t'en reste ?
Je me retourne, il est la. Adame. Adame...
- Adame, dame, Adame, Adame , ADAME, je murmure.
- il t'en reste ?
je glousse.
- t'as déjà demandé. Je crois ?
- oui, rigole-t-il.
Je sais même plus pourquoi, mais j'ai une bouteille mi entamée a la main. La droite. Ou la gauche peut être ? J'y connais rien en politique.
Politique. C'est bizarre comme mot. Je lui dis.
- un peu oui. mais en quoi il est bizarre ?
- poli. Il faut être poli pour faire de la politique ? Demandé-je.
- il faut être une tique aussi ?
J'explose de rire. C'est pas drôle pourtant.
- je te plaît ?
J'ai balancé ça comme ça, mais j'en ai rien a foutre, c'est pas moi qui parle, c'est l'alcool.
Il s'approche de moi.
- je crois bien. Mais personne le sait, tu vois ?
- Que je te plaît ?
- non, enfin si. Mais que je suis gay.
- t'ose pas le dire.
- de quoi ? il demande.
- que t'es gay.
- non.
- pourquoi ?
- par ce que j'ai peur.
Je m'approche, un peu trop près pour une personne sobre, mais extrêmement loin pour moi. Je murmure :
- peur de quoi ?
Il remonte une fois de plus ses yeux vers moi.
- de leur jugement je suppose.
- moi je te juge pas. Enfin si.
Enfin si.
- au début, je reprend, je croyais que t'étais un phacochère.
Il explose de rire, et je me rend compte de ce que j'ai dis, alors je ris aussi.
- puis après, je reprend, tu m'as parlé, tu m'as regardé, et j'ai trouvé que (je marque une pause, et lâche un rot, on rigole) pardon. Et j'ai trouvé que t'avais pas le regard d'un phacochère. Plus fin. Beaucoup plus, plus, plus.
- c'est la première chose que j'ai remarqué chez toi. Tes yeux, précise-t-il devant mon air incompréhensif. T'as des beaux yeux. Ouais.
Je m'approche encore, on est beaucoup trop près, surtout pour moi. Mais comme tout à l'heure, c'est pas vraiment moi. C'est la vodka. Je pose les mains sur son torse, et approche mon visage du siens... à quelques centimètres. Je sens son souffle qui se coupe, ses yeux me dévorent. Je souris. Mon effet est réussit.
-bouh, je murmure.
Et je le pousse en arrière. Il cris un peu, commencé à basculer, puis tombe pour de bon. Il s'étale au sol, et explose de rire.
- tu m'as feinté !
Il relève juste sa tête, me regarde, la repose au sol. Et puis je me laisse tomber sur lui. Je m'allonge doucement, prenant soin de recouvrir chaque partie de son corps du miens. Il a encore arrêté de respirer.
- je te fais tant d'effet ?
- tu peux pas savoir.
- très bien.
Je bascule sur le coté, et me retrouve collé à lui, sur le sol. Il tourne la tête vers moi. Et moi aussi. Je tousse.
- qu'est ce qui te plaît chez moi ?
Il prend le temps de réfléchir. Ou alors il s'est endormit.
- t'as peur de rien. Tu répond toujours aux gens, je veux dire... tu te fais jamais décourager.
- tu crois ? Pourtant-..
-laisse moi finir, il m'interrompt. Donc. Tu es beau, mais d'une beauté qui n'appartiens à personne. Comme si... tu ne pouvais pas être apprivoisé. Par personne. Tout en étant sociable ! Et...
-oui ?
- et j'ai toujours tout le temps très envie de t'em-
Je pose mes lèvres sur les siennes. Sans lui laisser le temps de finir sa demande. Je cherche ses lèvres, elles sont douces, mais une odeur d'alcool me traverse la bouche. J'aime bien. Je me sépare d'un coup de lui, tente de me relever, tombe puis recommence et y arrive en prenant appuie sur la tête d'Adame.
- viens.
-Maël !
Je le prend par la main, et cherche du regard un mur. Bingo ! Comme au bingo sauf qu'à la place des grilles, y a un mur. Je le traîne jusqu'à mon but secret, il rigole derrière moi. Puis je le plaque au mur. Je dévore ses lèvres, je le sens pousser une exclamation de surprise entre mes dents. Et on s'embrasse. Toujours plus fort. Il passe ses mains sans mes cheveux et me les tire. Et après..,
Et après, je me suis réveillé. Dans mon lit. Un mal de crâne énorme, sans aucun souvenir de la soirée d'hier. Sauf ceux là. Sauf Adame. Sa main me ramène dans le lit. On va faire l'amour.
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