Je T'aime
_ Je t'aime! Cria courageusement la jeune fille.
Le garçon, dans la pénombre du couloir, s'immobilisa.
La jeune fille aux belles couettes d'un bleu sombre soupira. Ce que cela faisait du bien de se libérer. Du haut de ces quinze années, elle connaissait les tourments de l'amour. C'était d'ailleurs une des seules phrases qu'elles avait réussi à prononcer sans begailler.
Marinette (car c'est ainsi qu'elle se prénommait) releva la tête et posa son regard sur le blond au loin.
Il s'appelait Adrien, et en cette rentrée de troisième avait changé sa vie. Ô d'abord elle l'avait pris pour un de ces riches qui détestent les autres. Mais il lui avait prouvé que non.
Elle avait été cruelle avec lui mais malgré cela, il était venu s'expliquer. Elle avait été sa première amie après Chloé.
Son parapluie noir, scella cette amitié. Au moment où leur doigts c'était effleurés, elle avait senti un courant la traverser.
Marinette avait sue alors qu'elle aimerait Adrien.
Le blond ne bougeait plus. Avait-il mal entendu ? Il espèrait que oui.
Marinette, cette jeune fille si audacieuse, altruiste, téméraire, venait-elle de crier les maudits mots d'amour ?
Elle ne pouvait pas l'aimer. C'était impossible.
Personne ne pouvait le connaître, même son père ignorait qui il était réellement. L'image du mannequin parfait dans laquelle il était enfermé le pesait énormément.
Il n'y avait que Plagg, le chat errant qu'il avait recueilli qui connaissait sa réelle personnalité.
Le véritable Adrien aimait la farce, l'amusement, les bêtises... Tout ce qui en soit n'obéissait pas aux strictes règles de son père.
La liberté était son seul souhait. L'amour n'en faisait pas partie.
Il se rapprocha lentement de la jeune fille.
Marinette commençait à paniquer, avait-elle tout gâchée ? Son ami, son ami qu'elle aimait tellement, ne serait-il plus là pour elle ?
En entendant des pas dans la noirceur du couloir, elle reprit espoir. Il venait à elle, il allait parler !
La bleu écouta le silence. Les couloirs du collège Françoise-Dupont était désert (si on oubliait les deux adolescents) et pour cause, ils sortaient tout deux d'une heure de colle.
Les yeux bleu de la demoiselle allèrent se poser sur la silhouette d'Adrien.
_ Tu sais, reprit-elle, ce que j'aime chez toi, c'est ta grandeur d'âme, ta gentillesse, ton altruisme. Toute ces qualités que tu possèdes et que tu déploies pour aider aveuglement les autres. C'est stupide mais, quand je t'ai vu, la première fois, je t'ai pris pour quelqu'un de méprisable. Heureusement que tu es venu me prouver le contraire !
Elle rit toute seule en se remémorant ce jour si inoubliable pour elle.
_ J'aime t'entendre rire, continua-t-elle, J'aime te voir sourire. Tes sourires sincères, pas ceux que les photographes t'obligent à faire. Également, les blagues discrètes que tu lances au détour d'une conversation. J'admets que des fois elles sont plus lourdes que drôles. Parfois, tu as cet air malicieux que j'aime observer. Cela ne dure pas longtemps, mais quand tu l'as, tu semble libre. Je me suis souvent demandé comment tu faisais pour vivre si seul dans ce grand manoir.
_ Je ne vis pas, je survit. Avoua-t-il doucement. Mais ne t'en fais pas, ce n'est pas si horrible.
Un faible sourire éclairait le visage d'Adrien. Le garçon était surpris qu'elle ai su voir les faibles signes de son vrai lui. Peut-être l'aimait-elle réellement ?
Il secoua la tête pour se reprendre. Non, non il ne devait pas envisager cette possibilité.
Son père. Son cher père avait tellement changé suite au décès de sa tendre mère. L'amour, l'amour avait détruit la vie de son géniteur. A tel point que toute la lumière en lui avait céder place à noirceur, douleur et tristesse infinie.
Non vraiment, Adrien ne voulait pas tomber amoureux. Il ne le devait pas. Que ferait son père, si lui aussi, il était détruit ? Rien de bon.
_ Marinette... Après cette discussion, tu ne me verras sans doute plus de la même manière. Tu ne dois pas le prendre personnellement, je te respecte et j'ai de l'estime pour toi.
Ces mots lui écorchèrent le cœur, il allait réellement aller au bout ? Oui, il le devait.
Ses yeux d'un vert émeraude, rencontrèrent les yeux de la jeune fille. D'ordinaire ils étaient d'un bleu lumineux, reflétant un océan calme. En ce jour, le bleu était sombre et on pouvait y voir un océan tumulteux apréhandant le pire.
Les pensées se bousculaient dans la tête de la collégienne. Les scenarios passaient tantôt du positif au négatif. La peur faisait battre son cœur plus rapidement. La détresse était visible dans son regard saphir.
_ Adrien...? Réussit-elle à dire. Tu ne m'aimes pas...?
Un long soupir las lui répondit et elle sentit des mains prendre les siennes.
La proximités et la chaleur la fit rougir. Il avait déjà pris sa main. Une fois, pour l'aider à arriver à l'heure un jour de pluie.
D'ailleurs, la pluie s'écrasait contre le toit.
Leur amitié s'acheverait-elle un jour de pluie ?
Tout ne pouvait finir aujourd'hui ! Elle avait fait un vœux le matin même. Une jolie petite coccinelle c'était posée sur sa main et Marinette avait souhaité de tout son cœur qu'Adrien répondrait à ses sentiments.
Elle serra les mains du blond.
L'héritier Agreste se maudit. Le regard de détresse que lui renvoyait la bleutée l'empêchait d'aller au bout. Son cœur saignait en repensant à la dernière phrase de Marinette.
Les douces mains chaude de la jeune fille venait réchauffer son cœur.
_ Marinette, je...
T'aime? Pensa-t-il.
C'est pour ça que son cœur cognait quand elle était là ? Pour ça que l'éloignement lui brisait le cœur ? Que parfois, elle hantait ses nuits et ses pensées ?
Non, non et non, il ne pouvait pas ! Il ne devait aimer !
Que serait son père...? Mais que serait sa vie à lui...?
Adrien carressa doucement les mains de sa camarade.
Marinette ne savait plus que penser. Il avait été froid, puis ses yeux avaient reflété une tempête pour enfin commencé à répondre.
Là, planté dans ce couloir, l'adolescente vivait au rythme de ces émotions. Elle enchaînait anxiété puis peur pour retourner vers l'espoir.
Car il fallait garder espoir ? Pas vrai ?
Le fait que le garçon qu'elle aime soit si proche n'arrangeais rien. Devait-elle attendre sa réponse ou décrété qu'il ne l'aimait pas et passer à autre chose ?
Elle se mit à regarder ses pieds.
_ Je t'aime. Murmura le garçon. Je t'aime mais j'ai peur d'aimer.
Il vit la tête de la jeune fille se relever d'un coup. Il vit le rouge sur ses joues, l'étonnement et la joie.
Adrien se sentait libérer d'un poid. Il l'aimait, c'était indéniable. La peur, sa peur, l'avait empêcher de voir tout les signes. Pourtant, c'était évident.
Combien de fois avait-il observer la bleutée à la dérobée ? Combien de fois Nino lui avait posé des questions sur l'intérêt qu'il portait à la demoiselle ?
Le blond rit mentalement de lui. Il avait été si aveugle. Néanmoins, la peur était toujours là.
_ Marinette, j'ai peur de l'amour. Mon père, mon père a été détruit par le... Décès de ma mère... Il n'est plus le même... Je me dois d'être à la hauteur pour lui. Comprends-tu ?
Un sourire timide et une main sur l'épaule d'Adrien, la jeune fille le regardait tendrement.
_ Je comprends mais avoir peur ne t'apporteras rien. Les fois où je suis venue chez toi, j'ai vue que Natalie veillait sur lui. Dans son comportement, j'y ai vu de l'attachement. Elle est là pour lui, elle le soutient ! Tu n'as pas à t'en faire, tu n'as pas à te sacrifier.
Marinette lui sourit franchement.
_ Que veux-tu Adrien ? M'aimer te ferait-il du bien ? Elle fit une pause. Je peux attendre, je ne veux pas que tu te forces à m'aimer, je ne serai pas heureuse.
Ces paroles était vraies, elle attendrait. Même si son cœur criait qu'il voulait une réponse !
Le regard perdu dans le vague, Adrien réfléchissait.
Cœur et raison se disputait.
Il l'aimait, c'était certain. Ne plus se sacrifier ? Ce serait une bonne chose. Vivre pour lui, seulement pour lui, attrayant cela était.
Il réfléchit encore, il tourna inlassablement les paroles de sa camarade dans sa tête.
Puis, il fit quelques choses.
Marinette n'eut pas le temps de réfléchir que déjà il l'embrassait.
D'abord stupéfaite, elle laissa les commandes à son corps. Elle répondit à son baiser.
Les deux adolescents, un beau jour de pluie, scellèrent leur amour dans un couloir sombre de leur collège.
Amour les regardait d'un air bienveillant. Il allait veiller sur eux.
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