Thousand years - Larry Stylinson

Depuis quelques jours, le temps est gris et il y a de plus en plus de vent. Ce matin j'ai même hésité à mettre mon duffle-coat, moi qui suis un grand frileux... J'ai finalement enfilé un gros pull épais parce-que je voulais vaincre l'air frais, me faire violence et dire non au froid parce-qu'on est seulement fin octobre et que mettre un manteau fin octobre ça démoralise... Il est 17h10 et j'en ai déjà marre d'attendre, j'ai froid et j'ai envie de rentrer chez moi.

- A demain Louis! Me sourit Barbara en passant devant.

- A demain, je lui répond.

Barbara est dans mon cours de philo, je la trouve très jolie. Elle a tout pour plaire et est très intelligente. Alors quand je la vois là, rejoindre son arrêt de bus ses cheveux blonds au vent, ses yeux bleus sur moi et ses fines lèvres rosé s'étirer, je craque. Elle enfonce des écouteurs dans ses oreilles pendant que je regarde une nouvelle fois mon téléphone. 17h12. Putain qu'est-ce qu'il fout?

- Excuse moi, le prof d'histoire m'a retenu, fait une voix derrière moi.

Je me retiens de soupirer quand je le vois arriver en courant, les joues roses et légèrement essoufflé. Il arrive à ma hauteur, une main sur sa poitrine, les cheveux en bataille qu'il remet en place rapidement... Ça lui va pas trop mal les cheveux en bordel le con! Je jete un dernier regard à Barbara. Je tenterais bien d'avoir son numéro demain.

- Ouais bon, on y va j'ai pas que ça à faire, je répond du tac au tac.

-Ehm... Ouais bien sûr, soupire le bouclé.

Harry me demande de le suivre jusqu'à son arrêt de bus qui se trouve a quelques mètres. Je me demande pourquoi j'ai accepté de donner des cours de philo à ce mec, certainement parce-que c'est le prof qui m'a demandé de lui filer un coup de main et que je sais pas dire non. Ma générosité me perdra... Puis il a pas l'air méchant, ça sera ma bonne action du mois ou de l'année même.

Le trajet se passe dans le silence le plus complet, debout et serrés comme des sardines entre les rames du bus. On se connaît pas plus que ça et je crois qu'il est un peu timide. Si on s'est adressé la parole plus de 3 fois en tout, je pense que c'est tout. D'ailleurs c'est lui qui a convenu que les cours se déroulerait chez lui, c'est pas très loin du lycée, seulement quatre arrêts de bus. Donc je le suis et quand il m'indique que c'est son arrêt je suis soulagé de pouvoir enfin sortir de ce bus remplis de gens puant la transpiration. Nous marchons encore dix ou quinze mètres, toujours dans le silence. Je sens qu'il me lance quelques regards par moment mais je n'y prête pas attention. Je suis juste pressé d'en finir.

- Voilà c'est ici, sourit Harry.

Il me montre sa maison à l'aide de son menton et je dois avouer que c'est une belle maison. Les façades sont blanches comme la grande porte d'entrée aux contours en bois. Nous franchissons le petit portillon en fer blanc également et traversons la cour joliment fleurie.

Avant d'ouvrir la porte, Harry m'avertir que sa mère est là car elle termine plus tôt le mardi. J'acquiesce et nous entrons.

- Je suis là, s'écrit Harry en entrant dans la maison.

J'ai à peine le temps d'observer l'intérieur et de m'imprégner de la chaleur de la maison qu'une tête s'échappe de la porte face à nous.

- Ah! Oh bonjour, répond la femme un peu surprise.

- Bonjour, je réponds poliment.

- Louis me donne des cours de soutien pour la philo, explique Harry pour sa mére.

- Oh tu as bien du courage, rit la femme. Est-ce que vous voulez prendre quelque chose a manger? proposa t-elle.

- Pas pour moi, merci.

- On va monter directement, confirme Harry en m'entraînant dans sa chambre.

Rapidement et après avoir monté les quelques marches de l'escalier, je me retrouve dans la chambre d'Harry. Ça sent étrangement bon. Les murs sont de couleur beige et son lit prend beaucoup de place. Il pose son sac de cours sur le bureau juste à côté d'une étagère blanche où des tonnes de bouquins sont parfaitement rangés. Je m'installe sur son lit fait au carré, je me demande si c'est lui où sa mère qui le fait..

- On commence par quoi? demande le bouclé en sortant ses affaires.

- Fait voir où t'en est déjà.

Harry me tend ses cahiers, je jette un coup d'oeil et nous reprenons les deux dernières leçons. Il semble s'intéresser et pose quelques questions. J'espère bien que je fais pas ça pour rien. Je sens son regard sur moi par moment mais je reste concentré sur la philo.

Au bout d'une heure, je sens qu'il décroche je décide alors d'arrêter là, ça ne sert a rien de lui bourré le crâne dès le début.

- Si tu veux on continuera plus tard? je lui propose.

- Oui, ça serait bien j'ai pas envie de redoubler à cause de ça, sourit-il.

- Pourtant tu n'es pas si mauvais, avouais-je.

- Ouais mais ça fait chuter ma moyenne, souffle t-il.

J'acquiesce, Harry a l'air déterminé et tant mieux pour lui. Je lui souris gentiment en rangeant mes affaires, puis la voix de sa maman résonne au rez-de-chaussé. Il lève les yeux au ciel et je ris. Il me sourit et s'excuse en sortant de sa chambre pour rejoindre sa mère. J'avais jamais vu qu'il avait des fossettes, c'est mignon. Je ferme mon sac et le pose sur mon épaule en me dirigeant vers la porte pour sortir mais je m'attarde sur l'étagère où des tas de bouquins sont alignés. Il doit en avoir une bonne cinquantaine. C'est étrange il devrait être bon en philo s'il aime tant lire... Je passe mes doigts sur les livres, j'adore lire, mais j'ai pas autant de bouquins que lui. Je lis les gros titres, j'en ai lu quelques uns qu'il possède mais un retient mon attention, il est un peu plus épais que les autres et n'a pas de titre, sa couverture est en cuir marron. Intrigué, je l'attrape et l'observe d'un peu plus près, il n'y a rien d'écrit sur la couverture. Je l'ouvre en plein milieu et ce n'est pas un livre mais plutôt un cahier avec des écritures à la main.

" Cher journal,

Ce matin j'ai pris le même bus que lui, j'ai pas arrêté de le regarder. J'ai peur qu'il me remarque à force... Il m'obsède encore plus. J'ai remarqué qu'il avait un nouveau tatouage au poignet, ça lui va bien. De toute façon tout lui va. Je l'ai pas revue de la journée à part quand il a repris le bus avec sa copine. Mais je me suis forcé pour ne pas le regarder parce-qu'il avait l'air d'être bien avec sa petite amie alors que moi il ne sait même pas qui je suis... "

J'entends des pas dans les escaliers, je ferme le livre à toute vitesse et le balance dans mon sac, le coeur battant. Bouclette est gay? Le visage d'Harry apparaît dans l'encadrement de la porte alors que je remets mon sac sur mon épaule.

- Tu veux peut-être boire quelque chose? me propose le brun.

- Non merci, je vais y aller.

- D'accord je te raccompagne, sourit Harry.

J'acquiesce et nous descendons. Je salue la mère d'Harry, elle me sourie en me souhaitant une bonne soirée puis Harry me remercie pour le cours et je quitte la maison.

* * *

Quinze minutes plus tard, je me sens mal je commence à culpabiliser d'avoir pris le cahier d'Harry. Je sais pas ce qu'il m'a prit. Je sais que c'est du viol de vie privée, que c'est pas respectueux mais ma curiosité prend le dessus et j'ai à peine mis un pied à la maison que je sors son journal. Putain, je suis trop intrigué. Je m'en veux mais il s'en rendra même pas compte, je le lis ce soir et je lui ramène discrètement demain pour le cour de philo... C'est rien de méchant, je me renseigne juste.... Je m'installe ou plutôt m'affale sur mon lit et ouvre la première page, impatient.

"Harry Styles

16 ans, seconde.

C'est sans doute stupide et inutile mais dans les films ça à toujours l'air de fonctionner. Quand le personnage principal écrit, il se sent mieux ensuite. Apparemment écrire fait évacuer. Alors puisque je n'ai rien à perdre, allons y... "

"Cher journal,

Pour cette première description de ma vie, je vais me présenter. Je suis Harry, j'ai seize ans, je viens d'entrer en seconde au lycée et je m'y sens bien. Je me fais des amis, j'ai de super notes, j'ai bon caractère et je m'entends bien avec ma mère. Tout va bien dans ma vie. Mis à part le fait que je suis homosexuel... Enfin, je suis amoureux d'un garçon depuis le collège donc ouais je suppose que je suis gay. C'est dur de se l'avouer, j'ai peur de décevoir ma famille. Moi-même j'ai du mal à l'accepter... Je n'ai que ma mère alors je ne veux pas qu'elle me rejette, mon père nous a abandonné lorsqu'il a su qu'elle était enceinte. Je ne veux pas qu'elle se retrouve seule, elle est tellement géniale. Elle m'a élevé seule et mérite plus que tout le bonheur que je puisse lui apporter. Je me sens mal... Mais quand je le vois, j'ai juste envie de sourire et d'être heureux. Je t'en parlerais plus tard. x"

Je suis vraiment étonné... Alors Harry est gay. Malgré tout, il a l'air sérieux et je ne savais pas qu'on pouvait rester amoureux aussi longtemps... Presque trois ans qu'il est amoureux du même garçon. Je sens qu'il a besoin de se confier, c'est sans doute pour ça qu'il écrit. Il ne sait pas à qui parler de son homosexualité sans être jugé... Je trouve ça triste, être gay n'est pas un crime, enfin il ne va tuer personne à cause de ça. Je tourne plusieurs pages. Et voilà je culpabilise deux fois plus!

"Cher journal,

Comment être courageux? Je l'aime depuis que je suis en cinquième, il m'avait tapé littéralement dans l'oeil lors d'un match de foot où Niall m'avait traîné... Il était sur le terrain dans son maillot de football et... Je m'en souviendrais toujours, j'en avais le souffle coupé. Tout chez lui est parfait... Il courait après le ballon, trempé de sueur mais mon dieu, il était irrésistible. Et il ne connaît même pas mon existence, il fait sa vie sans se douter que moi au loin, je suis fou de lui. Il me rend dingue! J'ai l'impression que ça fait un million d'années que je l'aime et rien n'y changera... x"

"Cher journal,

Le temps s'arrête toujours quand je l'observe. Il embellie mes journées, je n'ai qu'à le regarder trois secondes et je me sens bien. Quand je vois ses yeux bleus où repose ses paupières tombantes, son front où ses cheveux châtains tombent parfois puis ses lèvres fines et parfaites que je rêve de sentir contre les miennes. Je remarque chaque détail, d'ailleurs sa lèvre supérieure est beaucoup plus fine que celle inférieure. Il se met sur la pointe des pieds lorsque qu'il est à côté de mecs plus grand que lui. Il rigole tout le temps et il adore loucher d'après les photos qu'il y a sur les réseaux sociaux. Je l'aime. x"

"Cher journal,

Je lui ai parlé pour la première fois! Oh mon dieu, je savais qu'il avait une voix spéciale mais sa voix était pour moi à ce moment-là. J'ai bégayé mais il n'a rien remarqué. J'avais le coeur qui battait à une vitesse! Je crois que c'est le plus beau jour de ma vie! Et puis quand il a posé ses yeux sur moi... Je veux que ça recommence tous les jours. Il m'a simplement demandé où se trouvait Niall mais c'est un bon début, j'y crois. J'arrive toujours pas à me remettre de mes émotions, mes mains tremblaient mais j'étais heureux. Je serai prêt à attendre un million d'années s'il fallait, je suis amoureux... x"

Mon souffle en est coupé. Je n'arrive pas à me rendre vraiment compte de ce que je lis... Il a l'air tellement amoureux, en fait il ne veut que ça, que cette personne le remarque... Je n'ai pas du tout pitié de lui mais ça me donne l'envie de le prendre dans mes bras, de le protéger, d'être présent pour lui, de l'aider. Il a l'air d'être si innocent.

Mais mon coeur bat fort car j'ai comme l'impression qu'il parle de moi? Il a dessiné des "28" autour de ses textes et c'est mon numéro au football. J'ai la voix aiguë, j'ai les yeux bleus, les cheveux châtains et je me souviens lui avoir demandé s'il savait où était Niall, il a quelques temps de ça. Harry est amoureux de moi? Non ça doit être un mec qui me ressemble... C'est pas possible autrement.

* * *

Aujourd'hui il pleut, le ciel est gris. Je déteste ce temps, ça me rend con. Nous sommes mercredi et le football est reporté à samedi matin, parce que notre entraîneur n'est pas là. J'en ai donc profité pour proposer à Harry de faire de la philo. Il a bien sûr accepté, alors je l'attends pour que l'on puisse prendre le bus. J'ai pensé à lui et à son journal toute la nuit, en fouillant un peu plus dans son cahier j'ai vu mon prénom écrit partout sur une feuille entière. Je ne sais pas quoi en penser... J'arrive pas à lui en vouloir parce-qu'il est si attendrissant... Et en lisant son journal je sais qu'il a besoin d'être rassuré et protégé. Il a même écrit que des gens de sa classe l'insultaient car ils se doutaient de son homosexualité. Les gens sont vraiment cons.

- Louis, salut, sourit Harry en arrivant vers moi.

Je lui souris, qui a droit d'insulter quelqu'un juste à cause de son orientation sexuelle ou de son attirance pour une autre personne? Ça me fait vraiment de la peine pour lui, il ne mérite pas ça.

- Salut, tentais-je dire en dissimulant ma gêne.

Nous avançons vers son arrêt de bus et je vois bien qu'il n'ose pas trop parler. Il a juste un sourire scotché au visage, qui fait apparaître ses fossettes. Et ça le rend angélique. Tout son visage est tellement angélique en fin de compte... C'est yeux clairs puis ses boucles... On dirait un enfant de six ans. Et ça me fait culpabiliser dix fois plus!

- T'as passé une bonne journée? je m'interesse poliment.

- Hm, très bien et toi?

- Bien même si j'ai carrément la flemme de faire de la philo, dis-je en soupirant un peu.

- C'est vrai? On en fera plus tard si tu préfères, je veux pas que tu te sentes obligé, s'inquiéte Harry.

- Oh non ne t'inquiète pas, je ne me sens pas obligé, avouais-je en souriant.

Pour toute réponse, le sourire d'Harry s'agrandit sur ses lèvres et ça le rend vraiment adorable.

Nous montons dans le bus, moins bondé qu'hier et quelques minutes plus tard nous arrivons chez lui, il m'indique que sa mère n'est pas là cette fois. J'acquiesce en réfléchissant à une méthode pour remettre son journal à sa place...

- J'ai trop envie d'un thé avec ce temps de merde, tu en veux un? proposa Harry en posant sa veste sur un porte manteau dans l'entrée.

- Oui je veux bien, ça me réchauffera un peu. Je suis trop frileux.

Harry me sourit à nouveau en me demandant de le suivre dans la cuisine, encore une fois la décoration est très jolie. Dans les tons blancs cassés et taupe, la mère d'Harry à beaucoup de goût. Il met de l'eau à chauffer en sortant une boîte de thé.

- Oh c'est mon thé préfère, avouais-je.

- C'est vrai? Moi aussi.

Harry parait étonné mais pas moi. Un bruit retentit indiquant que l'eau est chaude. Il attrape les deux tasses fumantes et m'en tend une avant que je le remercie.

- T'as eu philo aujourd'hui? demandais-je en soufflant sur mon thé.

- Ouais, j'ai noté quelques trucs, dit Harry en attrapant son sac pour en sortir un cahier à spirale.

Il pose son cahier sur la table de la cuisine pendant que je l'observe, ses gestes sont précis. Je bois une gorgée de mon thé lorsqu'il ouvre son cahier et une feuille blanche rangée entre deux pages glisse sur le sol. Je me baisse pour la ramasser, c'est un devoir noté, je jete un coup d'oeil et, mais... C'est une bonne note et ça date seulement d'une semaine. Pourquoi il a demandé de prendre des cours s'il est bon en philo? Harry remarque que j'observe sa copie et me la prend délicatement des mains.

- Mais c'est une bonne note ça, Harry? Je croyais que tu avais des difficultés? je lui demande étonné.

- Hm, ouais mais, hm... Je sais pas ce qu'il s'est passé ce jour-là... tente d'expliquer le bouclé en camouflant sa gêne.

- Ah bon, mais je peux savoir ta moyenne en philo?

- Hm.. Je sais plus, à peine dix, je crois, dit Harry.

- Ah... Tu as d'autres devoirs comme ça?

Sans attendre sa réponse je prends son cahier et fait voler les pages en quête de feuilles volantes que je ne tarde pas à trouver. Et je tombe sur ses trois derniers devoirs qui sont bons, même excellent. Je regarde Harry, il est rouge écarlate. Je crois que j'ai compris son petit jeu.

- Mais Harry, tu es bon en philo, je lui dis doucement.

Harry se braque tout de suite, en cachant son visage avec ses mains. Il semble stressé et ne sait pas quoi faire. Ça le rend vraiment mignon, j'ai presque envie de le prendre dans mes bras, encore une fois.

- Harry? Pourquoi tu perds ton temps à avec ces cours de soutien ? demandais-je surpris.

- Je... Je veux juste être meilleur... essaya le bouclé.

- Dans ce cas, je peux pas t'aider plus si on a le même niveaux.

- Mais si, enfin... Tu peux toujours m'aider... Je, j'ai vraiment envie d'avoir un bon niveau, tu comprends?

Il est têtu, si j'avais pas lu son journal je le prendrais pour un perfectionniste, premier de la classe qui chiale quand il n'a pas vingt sur vingt à ses devoirs. Mais je m'en veux tellement d'avoir violé sa vie privée, j'avais pas le droit de faire ça... Je suis un crétin fini. Il va me détester d'avoir fait ça et il voudra plus me voir. Il va me foutre dehors alors que la seule chose que j'ai envie de faire là, c'est de le prendre dans mes bras et le bercer toute la soirée. Il faut que je lui dise la vérité.

- On peut faire autre chose que de la philo si tu veux, je lui propose.

Le visage d'Harry rougit encore plus, ses yeux se ferment quelques secondes et ce vert me manque déjà...

- Louis...

Il murmure mon prénom avec sa voix rauque légèrement brisée, sans doute dû au stress, mais bordel ça me fait une sensation étrange de l'entendre et de le voir comme ça. J'ai l'impression que mon ventre ce tord dans tous les sens. Je soupire silencieusement mais il ne le voit pas. Ses yeux sont baissés vers ses mains qu'il tord dans tous les sens.

- Je, Louis je dois te dire la vérité, commence Harry la voix tremblante.

- Attend c'est à moi de t'avouer quelques choses, avant tout! Je tiens à m'excuser d'avance car tu vas me détester Harry, mais je veux pas te mentir plus longtemps, c'est déjà assez horrible comme ça... je lui explique très stressé.

- Hm... je t'écoute, fit-il anxieux.

- Je.. j'ai, je suis désolé, j'ai lu ton journal, avouais-je en ferment les yeux pour ne pas voir la réaction d'Harry.

- Quoi? Tu quoi? demanda t-il, la bouche et les yeux grands ouvert.

- Excuse moi, hier j'ai regardé tes bouquins et ton cahier m'a intrigué alors je l'ai ouvert j'ai pas pu m'empêcher de le prendre pour le lire. Excuse moi, je savais pas que c'était ton journal intime, je suis un vrai connard...

Faute avouée, à moitié pardonné, non? Je préfère être honnête plutôt que de me le reprocher tous les jours. J'attrape mon sac et pose son journal sur la table, il me regarde et regarde son journal. Il prend conscience de tout. Il prend conscience que je sais tout maintenant. Son obsession, ses sentiments, ses craintes, je connais presque sa vie. Il ne bouge pas, sa bouche est ouverte et j'ai juste envie de pleurer! Putain je suis vraiment un connard! Il ne méritait pas ça! C'est moi qui lui fait du mal alors qu'après tout ça, il ne cherchait que mon attention. Il voulait juste que je m'intéresse à lui. Il est si attendrissant, merde.

- Je suis désolé Harry... Vraiment, essayais-je.

Il ne réagit toujours pas, ses traits sont figés et je peux apercevoir des larmes couler lentement sur ses joues. Mon coeur se déchire, je me hais de lui faire du mal. Je n'ai jamais fait pleurer personne, même pas mes petites amies, je suis quelqu'un de bien... Et là il faut que je foute la merde dans sa vie.

- Je peux partir si tu veux... murmurais-je.

Il cligne des yeux plusieurs fois et de nouvelles larmes s'écoulent sur ses joues. Je vois bien qu'il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Peut-être qu'il hésite entre me foutre dehors en me claquant la tronche ou rester là à ne rien faire.

- Je suis vraiment désolé, j'avais pas le droit de faire ça. Je suis qu'un pauvre con, tu mérites cent fois mieux que moi Harry, dis-je en refermant mon sac et le posant sur mon épaule.

Je me lève et dépose un bisous sur sa joue avant de partir, le coeur lourd sans même qu'il ne réagisse.

* * *

Une semaine plus tard,

C'est étrange comme sensation, quand j'imagine le visage d'Harry mon ventre ce tord comme lorsqu'il a murmuré mon prénom quand j'étais chez lui, mon coeur s'affole et j'ai l'impression qu'il me manque... Puis j'arrête pas de penser à ses boucles, ça me rend fou! Je l'observe souvent au lycée, il a besoin que quelqu'un prenne soin de lui. Et même s'il me déteste, j'ai envie d'être cette personne qui fait attention à lui, pas juste pour me rattraper de ma bêtise mais parce-que j'en ai envie, j'en ai besoin. Il est fragile et je veux le protéger, le rassurer. Puis il est tellement adorable, qui ne pourrait pas l'aimer sérieusement?

Je sors du lycée déterminé à aller lui parler, même si je me sens pas très à l'aise je veux qu'il comprenne que je m'en veux atrocement et que je l'apprécie vraiment beaucoup.

J'ai réfléchi aussi à l'éventualité d'être gay et j'avoue que ça me fait peur mais même si j'avais pas planifié ça dans ma vie futur, les sentiments ne se commandent pas et je sais que lorsque je le vois ou que je pense à lui, je me sens tout mielleux, rêveur, un peu comme il l'a décrit dans son journal en fait... C'est comme si les rôles s'inversait maintenant.

Il a terminé les cours plus tôt aujourd'hui et je me dirige vers son bus, maintenant que je sais où il vit.

Une fois arrivé devant chez lui et je respire un grand coup. Reste calme, tout va bien. Je frappe à la porte et c'est lui qui l'ouvre au bout d'une minute, son visage se fige, comme la dernière fois.

- Harry, faut que tu m'écoutes s'il te plait, demandais-je calmement.

Le visage d'Harry se radoucit légèrement et il se décale pour me laisser entrer. Il semble perturbé mais je lui propose de monter dans sa chambre pour discuter. Il accepte et une fois dans sa chambre, je remarque que son meuble a changé de place. Je m'installe sur le lit et Harry n'a toujours pas ouvert la bouche. Il ne semble pas vouloir s'asseoir alors je me lance.

- Je veux juste te dire que je suis vraiment désolé, je te présente toutes mes excuses, je suis vraiment minable d'avoir fait ça. Mais je voulais que tu saches que je ne te juge pas, pas parce que j'ai violé ton intimée. Et parce-que tu as le droit d'avoir des sentiments, que ça ne se commande pas et que je n'ai pas mon mot à dire là dessus! Tu as le droit de me détester après ça mais moi je t'apprécie vraiment Harry, tu es quelqu'un de bien contrairement à moi. Et s'il te plait arrête de m'ignorer...

- Je ne te déteste pas, je t'en veux d'avoir fait ça, parce-que là dedans il y a tout ce que je ressens et tu n'étais pas censé le savoir... S'explique enfin Harry.

- Alors la philo c'était pourquoi?

- C'est vrai, c'est la seule solution que j'ai trouvé pour me rapprocher de toi, chuchote Harry.

- Donc tu avais espoir de m'avoir? je demandais faiblement.

Mon coeur fait des bonds dans ma poitrine. Je souris, ça me rend presque heureux. J'ai envie de le prendre dans mes bras, de le câliner... De l'embrasser, j'ai envie de sentir ses lèvres près des miennes, son souffle sur mon visage. Putain, son visage d'ange m'attire.

- Approche, dis-je en tapotant le lit près de lui. On peut continuer la philo si tu veux, mais sans cahier.

Il est prêt de moi, ses yeux verts dans les miens. Je fonds. Il comprend le message et sourit. Je caresse sa fossette droite du bout des doigts et il ferme les yeux quelques secondes. Il est tout intimidé, c'est adorable. Puis comme une évidence, j'approche mes lèvres des siennes, je vois dans ses yeux qu'il panique mais j'ai besoin de ce contact, c'est presque vital là tout de suite. Je ferme les yeux et mes lèvres se posent sur les siennes pour la première fois, elles sont si douces. Parfaite, j'aurais pas pu imaginer mieux. Il est doux, tendre et sa langue vient caresser ma lèvre inférieure, nos bouches s'ouvrent un peu plus, laissant nos langues se découvrir. Je me sens bien et mon bas ventre s'envole...

On se sépare au bout de plusieurs secondes, a bout de souffle et il me regarde avec ses grands yeux magnifique.

- Si tu savais depuis quand j'attends ça, dit-il un sourire aux lèvres.

- Depuis la cinquième.

En fin de compte, je suis presque heureux d'avoir volé son journal car c'est grâce a ça que j'ai pu le découvrir. Je connaissais bel et bien son existence avant mais je n'avais jamais pris le temps de réellement m'intéresser à lui. Connaitre sa personnalité et son caractère. Alors je ne regrette pas car j'ai pu tomber amoureux de lui.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top