Ribs - Larry Stylinson

Tu es là, assis par terre comme un enfant, ton visage baissé regardant tes pieds nus. Une musique tourne un peu plus loin sur le poste radio. Je me demande à quoi tu penses... T'es cheveux sont en bataille et j'adore quand ils sont comme ça, recouvrant presque tes yeux si bleus que j'aime tant. Tu ressembles à un ange. Je ne sais pas si tu as remarqué ma présence mais tu ne bouges pas, les yeux dans le vide. Je me demande ce qu'il se passe alors je m'approche encore un peu. Mon cœur bat. Tes épaules sont voûtées et lorsque que tu sens ma présence tu relèves la tête brusquement. Tes yeux entrent en contact avec les miens, ils sont étrangement sombre. Je décide alors de m'accroupir devant toi pour être à ta hauteur. Tes sourcils sont froncés et ça ne laisse présager rien de bon. Qu'est-ce qu'il y a Lou? Ma main vient frôler la tienne délicatement, mais tu la retire avant que je ne puisse te toucher. Mes yeux cherchent les tiens et quand j'arrive à attirer ton regard mon souffle devient plus court. Pourquoi j'ai ce mauvais pressentiment?

- Qu'est-ce que tu as Lou? Je chuchote.

Mais ton regard devient encore plus durs. Je me sens un peu oppressé, parle moi s'il te plaît. Dis moi ce que tu as... Et soudainement, tes mains viennent pousser mes épaules en arrière, assez brutalement, sans même que je réalise que tu as bougé. Je me retrouve au sol alors que tu te lèves tout aussi brusquement. Je suis sous le choc et complètement perdu... Tu ne m'as jamais traité comme ça.

- C'est fini Harry! Hurle Louis, le visage rouge de colère.

J'entends à peine tes paroles mais j'ai l'impression que mon coeur et ma respiration cessent. Tout bouillonne en moi, j'ai l'impression d'être dans un flou constant. Pourquoi? Qu'est-ce qu'il se passe? Ça ne peut pas se finir. Je ne comprends pas ton comportement. Mais ton regard est noir et ta poitrine se soulève à cause de ta respiration trop saccadé. Tu es dans un état presque seconde et la colère déforme ton visage normalement si doux. Je ne t'ai jamais vu comme ça... J'essaie de me contenir, de ne pas pleurer mais ma tête se met à tourner... Je crois que mon sang a du mal à rejoindre mon cerveau et ça m'empêche de réfléchir. J'essaie de me relever difficilement et mes mains tremblantes s'agrippent à une chaise derrière moi. Tu attrapes un verre qui traînait sur la table pour le balancer sur le poste radio qui tournait. Le verre se brise et le poste s'éteint d'un coup. Je sursaute, tu me fais peur. Je ne comprends pas ton comportement. J'aimerais que tu m'expliques, mais tu n'es pas dans ton état normal. Quand j'arrive à tenir sur mes jambes, tes mains agrippent brutalement mon pull, le serrant fermement entre tes poings.

- Je te déteste! Tu cri à nouveau en me secouant brutalement.
- Arrête Louis, je te supplie en essayant de me défaire de ton emprise.

Ma respiration se coupe lorsque tu me secoue, j'ai du mal à respirer. J'ai peur, je ne comprend pas ce qu'il te prend? J'ai mal à la poitrine et mon coeur se serre dans ma cage thoracique, je me sens tellement mal. Mes mains agrippent les tiennes toujours sur mes vêtements et je te supplie d'arrêter.

- Je te déteste tu comprends? Je te hais! Toi et tes boucles de merde! Me hurle Louis.
- Louis je t'en supplie lâche moi, je lui demande en me crispant sous les doigts de mon ex petit ami?

Et quand enfin tu me lâches, je tombe au sol. Mes jambes ne me supportent plus. Je fond en larmes même si je ne veux pas te montrer que je suis faible,  s'en est trop pour moi. Je pleure sans relâche cachant mon visage dans mes mains, complètement effondré.
Tes pieds sont toujours devant moi, ils ne bougent pas pourtant je sens que tu as envie d'exploser, de me montrer toute la colère qu'il y a en toi. Je tremble de tout mon corps, complètement perdu. Pourquoi tu es si en colère? J'aimerais comprendre mais je ne veux pas te pousser encore plus à bout. Je t'entends soupirer et tu me fais peur.

- Putain pourquoi il a fallu qu'on se rencontre? T'es qu'un connard, je te déteste!

T'es mots me blessent au plus profond de moi. Pourquoi tu exploses comme ça, si soudainement? Depuis combien de temps tu ressent tout ça? Je ne m'y attendais pas... C'est comme si je tombais du vingtième étages d'un immeuble et que le sol serait remplit de barbelés. J'ai peur Louis. Cette situation est complément inattendue pour moi, c'est même toi qui m'as demandé de passer chez toi parce que je te manquais.

- Tu me dégoûte! Comment j'ai pu, ne serait ce que t'adresser la parole? Putain j...
- Qu'est-ce que je t'ai fait? Je tranche enfin en hurlant, les yeux pleins de larmes.

Mes mots sont sortis sans que je ne puisse les contrôler. J'ai besoin de savoir ce qui se passe...
J'attends une réponse, cloué au sol. La peur au ventre je sens mes jambes trembler.

- Ne me coupe pas la parole! Il me hurle dessus. Comment t'as pu croire que je pouvais être attiré par toi! Par un mec! Non mais sérieusement, tu m'as bien regardé? Me demande Louis en pointant mon visage.

Mon cœur se brise quand je vois ton visage lorsque tu dis ces mots. Je sais que tu penses tout ce que tu dis. Tu es complément indifférent. Aucune expression ne trahit ton visage et ton regard de dégoût que tu as pour moi. J'ose à peine relever les yeux. Mes larmes coulent, je m'en veux d'avoir été si naïf. Qu'est-ce qu'il s'est passé?

Je pensais sincèrement que tu étais l'homme de ma vie. Je n'ai jamais aimé aussi fort de toute ma vie et je croyais que c'était réciproque. Je n'ai pas pu inventer tout ça. Nos moments ensemble, nos petits secrets, nos câlins, nos fous-rires, notre complicité, tout ça c'étaient faux alors? Tu as toujours fait semblant? Pourquoi? Je ne comprend rien! Aide moi à comprendre s'il te plaît.

- Je te trouve pathétique et minable, tu fais pitié! Avec tes fringues trop serrés tu ressembles vraiment à une tapette!

Je me sens tellement bête. Pourquoi tu me dis ça que maintenant? Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant? Dès le début? Mon ventre se compresse, j'ai envie de vomir. Il y a quelques heures, tu me disais que tu m'aimais! Mon cœur est anéanti, déchiré en mille morceaux. J'ai envie de disparaître de la terre.

Louis... Pourquoi? J'ai besoin de savoir, pourquoi.

Je t'ai donné ma confiance, je t'ai offert ma première fois. Pourquoi tu gâches tout ça ? Pourquoi tu m'as menti? Je suis tellement amoureux de toi Louis, pourquoi tu me fais ça?

- Tu me fais tellement pitié avec tes manières de pédé. Je me demande comment j'ai fait! Qui voudrait de toi? Puis lève toi, je sais que tu es soumis pas besoin d'en rajouter! Il soupire las, en soufflant d'impatience.

Je bloque mon souffle, m'empêchant de respirer. J'ai tellement honte et mes larmes ne cessent pas. J'ai envie de mettre en boule sous ma couette pour pleurer bruyamment. Faites moi disparaître. Je suis pétrifié et tu semble profiter de la situation en m'humiliant encore plus que je ne le suis déjà.

- Lève toi pédale!

Je lâche un sanglot incontrôlé et tu te moques de moi en m'imitant. Tu craches à mes pieds lorsque j'arrive à me maintenir à la chaise derrière moi, le visage rivé vers le sol.

- Tu m'écoeures avec ta bouche de suceuse. Va pleurer à ta mère, c'est bien la seule qui veuille encore de toi! Même ton père veut plus te voir! Il rit en poussant à nouveau une de mes épaules. Mais réagit putain, dis quelque chose! T'es vraiment une merde.

J'encaisse ton coup sur mon épaule sans rien dire. La douleur psychologique fait bien plus mal que celle physique. J'ai envie de m'enfuir. Mais je crois que tu as raison, je suis impuissant face à toi et je m'en veux de n'avoir rien vu! Je suis tombé complètement amoureux de toi comme comme un pauvre imbécile! J'essuie mes larmes sur mes joues peut être que tu as totalement raison et que je n'ai pas su comprendre assez tôt tout ce qu'il se passait? J'ai mal, tellement mal.

Et ton rire se met à résonner  partout, je n'arrive pas à savoir si c'est un rire forcé ou si ça sort naturellement. Je tente alors de relever mon visage vers toi pour voir ton visage mais ce que j'y vois me glace. Je ne t'ai jamais vu comme ça. Ton visage est complètement déformé pr la colère et ton fou rire, tes yeux sont presque noirs. Tu me fais peur Louis.

- En parlant de suceuse, c'est vrai que tu fais ça bien. C'est ta seule qualité, tu es bon au lit, et il rit sans retenu.

Je me sens tellement mal, j'ai l'impression d'avoir été ton jouet durant tout ce temps. C'est moi qui me dégoûte maintenant. J'ai toujours représenté ça pour toi? J'étais quoi? Ta pute? Comment on en est arrivé là? Je suffoque, j'ai besoin d'air.
Tu ris encore plus fort, la tête en arrière et la gorge déployé, tu te tiens le ventre. Ton rire qui me plaisait tant sonne si faux maintenant, avec tant d'hypocrisie. Louis, je t'en supplie arrête. Mon coeur peut-il s'arrêter de battre comme ça, maintenant? J'aimerais te répondre mais mon souffle est court, je bégaye et tente de murmurer un "pourquoi je t'aime moi?"

Pour toute réponse, ta main droite s'abat sur mon visage et ma respiration se coupe aussitôt. La douleur est vive et ma tête bascule sur le côté mais ce n'est rien comparer à la douleur présente dans mon cœur.

- Sors de chez moi! Hurle Louis, hors de lui.

C'est fini. Je sais que maintenant c'est terminé. Tu as toujours été contre la violence. Je suis sous le choc, complètement immobile. Qu'est-ce qu'il vient de se passer? Tu n'es plus toi même. Qui es tu? Mon cœur vient de mourir, tu viens de le piétiner. Je ne peux plus te regarder en face alors je regarde tes pieds. J'ai encore du mal à respirer. Il faut que je parte d'ici, il faut que je disparaisse. Mais je ne veux pas te quitter. Je pleure car j'ai l'impression que l'on doit se dire adieu. Et ça me déchire... Pourquoi je l'aime malgré ça?

- Dégage!

Je dois partir d'ici. J'essuie mes larmes et relève mon regard vers toi tant bien que mal. Ses pupilles bleus sont toujours sombre mais je prend le temps de bien les observer car je sais que c'est la dernière fois que je les verraient. Mon corps tout entier frissonne. Je manque d'air. C'est un adieu. Ça me brise car je l'aime.

Mais après un dernier regard je me retourne sans un mot et me dirige vers la sortie. Ça me tord le ventre mais son rire résonne à nouveau. Tu ris fort, beaucoup trop fort. J'ai l'impression de voir flou et avant même que je ne touche la poignet de la porte, mon cerveau s'embrume. Ma tête tourne et ton rire flotte partout autour de moi. Je ne vois plus rien. Le sol se dérobe sous mes pieds et j'ai l'impression de tomber dans le vide, dans un trou noir. Tout va trop vite, ça tourne à toute vitesse. Tout bouge autour mais j'ai l'impression de flotter dans les airs... Je n'ai plus d'air, je ne peux plus respirer. Seul, comme en apesanteur, j'ai le vertige. Aide moi Louis.

- Je te déteste! Résonne sa voix.

Ma tête va exploser, ta voix hurle dans mes oreille. Ma chute est longue et je voudrais m'écraser au sol pour pouvoir disparaître enfin. J'ai l'impression que je vais mourrir mais je n'arrive pas à crier. J'ai peur du vide, Louis je t'en supplie aide moi. Mais j'entends seulement ton rire résonner au loin pour presque disparaître.

- Tu me dégoute! Sa voix est beaucoup plus lointaine maintenant.

Arrête! Arrête je t'en supplie. Pourquoi tu me fais ça? Je t'aime Louis. Je t'aime plus que tout. C'est toi que j'ai choisi. Pourquoi tu me fais ça ? Toi aussi tu m'as dis que tu m'aimais... Je me sentais tellement bien avec toi, tu m'as toujours protégé. Pourquoi?

Je ne sens même plus mon corps, la seule chose que je sens c'est mon cœur qui bat beaucoup trop fort et qui m'empêche de respirer. Je n'y vois plus rien, tout est noir autour de moi. J'ai froid et ma chute continue. C'est la descente au enfer.

Qu'est-ce que je vais devenir sans toi? Ça ne peut pas se terminer comme ça... Je me déteste de te dégoûter, je peux faire des efforts s'il te plaît. On était tellement bien ensemble.

Puis soudainement, ma chute s'arrête en douceur comme-ci je n'étais jamais tombé dans ce trou noir. J'ai toujours du mal à respirer, je suffoque même. Mon coeur bat toujours aussi vite mais je ne sais pas où j'ai atterrie alors j'ouvre les yeux avec appréhension.

Et je me rends compte que je suis dans mon lit. Je transpire énormément. Mon torse se soulève à cause de ma respiration saccadé. J'observe ma chambre, chaque recoin, rien n'a bougé. J'ai terriblement chaud et soif. Puis je me souviens! Louis. Et un immense trou se creuse dans ma poitrine, dans mon coeur au plus profond de moi. Les larmes me montent aux yeux, ça fait toujours mal. Je passe une main sur mon visage, appréhendant la suite des événements. Je tâtonne les draps lentement et je sursaute quand je sens des jambes venir s'emmêler aux miennes. Mon ventre se serre et mon regard se dirige vers cette masse sous les draps, suivant cette forme jusqu'à y découvrir la peau dénudée du corps de l'homme allongé dans mon lit. Je l'aurais reconnu à travers n'importe quels draps. Et la pression dans tout mon corps se met à redescendre.
Je ferme les yeux trois secondes, reprenant une respiration plus lente. Je viens de faire le pire cauchemar de ma vie.

Il est là. Louis est là, il dort, les cheveux en pagaille et la bouche entre-ouverte. J'en pleurerais de bonheur. Il est si beau. Mon cœur s'emballe pour lui. Je m'allonge alors tout contre lui, collant mon torse nu contre le sien. Sa peau est tellement rassurante. Je renifle son odeur au creux de son cou, glissant une main dans ses cheveux. Je le serre aussi fort que je peux. C'est comme si je réapprenais à respirer.

- Louis, mon amour? Je chuchote. Mon amour.
- Hmm..? Gémis Louis.

Je m'en veux de le réveiller mais j'ai trop besoin de lui. J'ai trop besoin qu'il me rassure, qu'il me serre contre lui. Je dois être sûr que tout ça n'était vraiment qu'un horrible cauchemar. Je le serre contre moi, quitte à m'en couper la respiration. Il m'enlace lui aussi à moitié endormi. Ses bras se referment dans mon dos et ça va déjà un peu mieux. Mon coeur reprend peu à peu ses pulsations normale, j'embrasse son cou en humant sa peau.

- Louis je t'en supplie, dis moi que tu m'aime, je laisse échapper une larme en resserrant encore mes bras autour de son torse.
- Je t'aime mon bébé, il dit la voix ensommeillée.
- Encore s'il te plaît, je le supplie
- Bébé, il marmonne. Je t'aime pour toujours jusqu'au bout du monde, tu le sais, il murmure notre phrase en embrassant mes cheveux maladroitement.
- Je t'aime aussi.

Il me serre contre lui, toujours ensommeillé. Apportant une main à mon visage, il soulève mon front et embrasse tendrement mes lèvres. Je revis enfin. Sans même parler, il  sait que j'ai besoin de ce contact et de l'entendre me dire ça. Me dire qu'il m'aime vraiment. Il m'aime. Je me sens beaucoup mieux maintenant.

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