My little secret 2 - Larry Stylinson
Louis a du mal à ce faire à l'idée que d'ici quelques mois il sera papa. Ça a été un choc dans nos vies à tout les deux mais on commence s'y préparer et depuis que je lui ai annoncé ma grossesse, il est beaucoup plus protecteur envers moi. Il prend soin de moi et je dois avouer que ça me plait beaucoup. Les premiers jours ont étaient compliqués, accepter de fonder une famille au bout d'un mois de relation ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Mais notre amour a primé et on a voulu continuer alors va falloir qu'on s'y fasse et se séparer de ce bébé était impensable pour moi. C'est la conséquence de nos actes et on doit assumer même avec notre courte relation. Puis finalement, je trouve que ça nous a rapprochés. C'est peut-être étrange mais on est plus fusionnel, il est beaucoup plus attentionné depuis que je porte son bébé. On est toujours en train de se faire des câlins, des bisous, on en apprend plus sur l'autre à chaque moment ensemble. Et on passe beaucoup de temps à se parler. J'aime tellement apprendre à connaître chaque petits détails de lui, de sa vie. C'est comme ça que j'ai su qu'il adorait les enfants en fait. J'ai tellement hâte de le voir avec son propre bébé, il sera parfait! Je le sais. Je l'imagine préparer un biberon ou faire des grimaces et des bruits bizarres pour amuser notre bébé. Chacun de ses petits détails me rendent encore plus amoureux.
Alors on avance tout les deux vers cette future vie et pour l'instant ça nous plait beaucoup.
Maintenant j'essaie de reprendre une vie normale, entre les nausées qui s'estompent peu à peu et les envies bizarres. Mais je me sens bien, j'aime vraiment notre relation et ce futur qui s'offre à nous.
Je vis finalement chez Louis, Liam a lui-même proposé de nous laisser sa chambre et sa place à l'appartement pour enfin s'installer avec sa copine. Depuis quelques mois, il passait tout son temps chez elle et ils ont décidés qu'il était temps pour eux de trouver un petit appartement. Et ils ont eu de la chance de vite trouvés un duplex à quelques kilomètres d'ici.
Justement on vient de terminer le déménagement. Liam a loué un camion pour déplacer ses meubles et tout ce qui lui appartient. Ils n'ont pas trop voulu que je les aide à cause du bébé alors j'en ai profité pour aller chercher mes affaires chez ma mère et m'installer moi aussi. J'ai pas grand chose, mes vêtements, quelques affaires de toilettes, pour les meubles et le reste on verra plus tard.
Alors quand Louis revient enfin à l'appartement vers 20 heures, j'ai déjà préparé à manger. Il entre et balance ses chaussures dans l'entré. Je vois qu'il renifle plusieurs fois en regardant vers la cuisine et ça me fait rire. Il m'entend ricaner et ses yeux se posent sur moi, allongé sur le sofa. Il sourit et me rejoint en s'affalant entre mes jambes.
- Fatigué? Je lui demande en passant une main dans ses cheveux.
Il hoche la tête et attrape mon poignet pour déposer un bisous sur ma paume. Ses mains rejoignent ensuite mon ventre, il soulève mon t-shirt pour laisser apparaître mon ventre légèrement gonflé. Il commence à peine à grossir, ça ne se voit pas quand je porte une veste ou pull. Ses doigts se baladent sur ma peau, autour de mon nombril. Je frisonne. J'adore quand il fait ça... Depuis quelques jours il a prit l'habitude d'embrasser mon ventre avant de se coucher. C'est tellement adorable, il est déjà en train de créer un lien avec son fils ou sa fille et ça me fait fondre, j'ai l'impression d'être le plus heureux du monde. Il dépose un baiser sous mon nombril et me rhabille convenablement. Il se redresse un peu et au moment où je pense qu'il vient enfin m'embrasser...
- T'as fait à manger? Il me demande en reniflant encore une fois.
- Hm bah oui, je répond déçu de ne pas avoir mon bisous.
- Pourquoi tu réagis comme ça? Il me demande étonné par ma réponse.
-Pour rien... Je dis un peu blasé.
Il arque un sourcil et jette un coup d'œil vers la gazinière que l'on peut apercevoir depuis le sofa.
- Mais qu'est-ce que t'as? Il me demande en perdant patience.
- Je sais qu'on s'est vus ce matin mais quand même tu pourrais me faire un bisous... Je répond doucement.
Il pousse un petit gémissement attendrissant en réalisant que je voulais simplement qu'il me fasse un bisou. Il s'excuse en me surnommant de bébé et se penche sur moi pour enfin m'embrasser. Ses lèvres se posent sur les miennes délicatement et je profite de ce moment pour le serrer contre moi. Son odeur remplit mes narine, je me sens si bien dans ses bras.
- On mange quoi alors? Il demande en restant collé contre moi.
- Des légumes verts.
- C'est une blague? Il me demande en étant très sérieux en relevant la tête.
- Non, je lui répond en me moquant de lui. Je suis enceinte je veux pas prendre trente kilos! Je veux te plaire même avec un gros ventre.
- Mais tu me plaira encore plus si tu me fait une pizza.
J'explose de rire en jetant ma tête en arrière. Je lui ai préparé quelque chose pour lui parce-que je sais qu'il n'aime pas les légumes. Je vais pas le laisser mourir de faim. Mais moi je dois faire attention je veux pas prendre trop de poids parce-que c'est trop compliqué de les perdre après la grossesse.
- Je rigole je t'ai fait du poulet, j'avoue.
Il soupire, soulagé et embrasse mon nez.
- T'es le meilleur, il pose un deuxième baiser sur mon nez et se redresse pour s'asseoir correctement. Mais tu sais si tu prends quelques kilos, moi ça me dérange pas.
- Je veux pas trop en prendre parce-que pour les perdre après...
- Je te comprend. Mais c'est pas parce-que tu vas prendre dix kilos que tu me plaira moins. Moi, ton poids je m'en fou, il me dit en posant sa main sur une de mes jambes.
C'est trop mignon mais il dit ça parce-que pour l'instant je n'ai pas pris de poids. Mais si un jour je débarque avec des grosses cuisses et de la cellulite partout peut-être qu'il changera de discours... Je veux pas me laisser aller, c'est aussi ça une preuve d'amour non?
Je me redresse pour m'asseoir. Je commence à avoir faim moi aussi.
- Au faite t'oublie pas que demain on a rendez-vous au gynécologue, pour l'échographie, je lui rappelle.
- Non j'ai pas oublié, j'ai trop hâte de pouvoir voir notre bébé, il me répond en caressant mon ventre.
Ses bras encerclent ma taille pour me serrer contre lui et il embrasse mes lèvres tendrement. Demain c'est la première échographie. On va enfin voir notre bébé à travers la grosse machine. J'ai vraiment hâte mais en même temps je stresse un peu. Je sais pas comment ça va se passer par rapport au fait que je sois un homme. Est-ce que c'est pareil que les femmes? Est-ce que ça va être plus compliqué? Ou plus dangereux? Et puis je me demande si mon bébé peut avoir la même malformation que moi?
Louis passe une main dans mes cheveux et embrasse mon front.
- Ça va bien se passer Harry, il tente de me rassurer. Viens manger.
J'hoche la tête en essayant de ne pas trop y penser et on rejoint désormais notre cuisine pour s'installer à table.
. . .
Tous les matins, j'arrive à la fac avec Louis. Beaucoup de regards se retournent sur notre passage, c'est vrai que c'est pas fréquent de voir un élève arriver avec son prof. Mais on vit ensemble alors je vais pas prendre le bus si on se rend au même endroit. Il y a donc beaucoup de rumeurs qui courent à la fac alors même qu'on ne fait rien, on reste très discret. Certains nous auraient vus nous embrasser sur le parking des profs. Malgré tout, on essaie de ne pas prêter attention aux rumeurs qui circulent, on agit comme un élève face à son prof, rien de plus.
Les rumeurs sont tellement conséquentes que le directeur nous a convoqués, il y a quelques jours. Bien sûr on a dû avouer toute la vérité et il n'a pas bronché. Le règlement n'interdit pas les relations entre les étudiants et les profs alors il nous a simplement demandé d'être le plus discret possible. Et c'est-ce que nous faisons déjà depuis le début.
A chaque passage dans les couloirs, j'ai droit à des regards et des chuchotements de la part des autres étudiants mais aussi de certains professeurs. Je ne sais pas si ils se rendent compte que je les voient me dévisager. C'est assez blessant, moi qui passais inaperçu avant, je passe presque pour un monstre. J'essaie de ne pas y prêter attention. Je ne fais pas ça pour les notes comme certains disent, je ne suis pas mauvais dans son cours alors pas vraiment d'avantage pour moi. Heureusement il ne reste que quelques semaines avant les vacances d'été alors je ne veux pas me prendre la tête avec ça.
Il est 14h20, je me dirige vers la salle des profs, je dois rejoindre Louis pour aller à notre rendez-vous chez le gynécologue. Zayn m'accompagne, son prochain cours ne commence que dans dix minutes. Il me parle d'un film Marvel qu'il a regardé hier soir au cinéma mais je suis plus préoccupé par tous les regards qui se posent sur moi. Je ne suis pas une bête de foire non plus. Je ne réagis pas, je suis plutôt pacifiste et de toute façon je sais pas me défendre. Un groupe de filles qui suivent le cours de Louis n'arrêtent pas nous regarder en chuchotant derrière une feuille blanche. Je soupire en essayant de les ignorer mais une d'entre elles s'approche de nous. Elle a de long cheveux brun et elle est plutôt jolie. Elle nous bloque le passage en s'arrêtant devant Zayn et moi. Ses yeux noisettes se posent sur moi.
- C'est vrai ce qui ce dit? Elle commence par me demander avec une voix trop aigu. Tu sors avec le prof d'art appliqué?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre? S'empresse de dire Zayn.
- C'est ce que tout le monde dit, elle dit comme si c'était logique. Alors c'est la vérité ou pas? Elle insiste malgré tout.
- Ça ne te regarde pas, je lui répond le plus calmement possible.
- C'est vrai alors? Si tu veux pas avouer, c'est que c'est la vérité? Elle ajoute en dvd écarquillant les yeux.
Je commence à paniquer et sens Zayn à bouillir à côté de moi.
- Occupe-toi de ton cul avant de parler de ceux des autres, me défend Zayn.
- Mais pourquoi tu te mêles toi? Enchérit la fille.
Puis son visage se décompose en regardant derrière Zayn et moi.
- Oui on est ensemble. Ça te pose un problème? C'est la voix de Louis qui résonne juste derrière moi.
Je me retourne et Louis est juste là. Il sort d'une salle avec un tas de photocopies en main. Il attend une réponse de la fille qui semble maintenant, plutôt gêné après cette confrontation.
- Euh non aucun, elle se reprend et jette un regard vers ses copines.
- Très bien tu peux y aller alors, il répond alors que je la fille fait demi-tour.
Il pose une main au centre de mon dos et nous dirige vers la salle des profs juste quelques mètres plus loin. Je suis un peu perturbé, c'est la première fois que quelqu'un ose me poser la question... Et heureusement qu'il était là parce-que je ne sais pas comment ça ce serait terminé avec cette fille.
- Putain qu'elle commère celle là... Soupire Zayn une fois dans la salle des profs.
Louis pose ses photocopies près de son sac sur une table, il n'a pas encore dit un mot. Je crois que ça l'a un peu énervé. Zayn le remarque sûrement car il nous souhaite une bonne fin de journée et repart en vitesse avant d'arriver en retard en cours. Je me retrouve seul avec Lou, il range ses affaires sans un mot et on rejoint le parking des profs tout les deux. J'attrape sa main doucement et il pose enfin les yeux sur moi et un sourire se dessine sur son visage. Je m'arrête pour accrocher son cou et déposer mes lèvres sur les siennes quelques secondes. Ça le détendra peut-être..
- Ça va c'est rien, d'accord? Je lui demande doucement.
- Si désolé mais je supporte pas que les autres te dévisagent comme ça.
J'hausse les épaules. Sincèrement je ne savais pas comment réagir devant elle mais ça ne me touche pas plus que ça au final. S'il faut subir ça pour être avec Lou alors je ne peux rien y changer. Ce sont leurs mentalités qui sont étroites malheureusement.
Il sort son paquet de clopes et en place une entre ses lèvres. C'est moi qu'on dévisage et c'est lui qui est en colère.
- T'énerve pas Lou, on va voir notre bébé maintenant, je lui rappelle en me plaçant devant lui et plante mes yeux dans les siens. Je m'en fou que les gens parlent sur nous. Maintenant concentre toi sur nous et notre bébé.
Il hoche la tête et recrache la fumé de sa cigarette plus loin. Je veux pas qu'il soit de mauvaise humeur pour notre première rencontre avec notre bébé.
On monte en voiture et une fois à l'intérieur il se penche vers moi et pour m'embrasser tendrement. Voilà qui est mieux. Je m'attache et il démarre la voiture. Je profite du trajet pour essayer de le détendre un peu et de lui changer les idées.
- Tu préférerais que ça soit une fille ou un garçon? Je lui demande en l'observant conduire.
- Ça m'est égale! Il commence par dire. Mais j'aimerais quand même un garçon en premier.
- En premier? Je répète étonné.
- Oui, il défendrait ses petites sœurs, je le regarde en état de choc. Je m'imagine avec plusieurs enfants mais on verra plus tard pour les autres, hein! Il dit en riant.
- Oui on en rediscutera quand j'aurais accouché aussi! Je lui répond rapidement.
Il rit et pose sa main sur ma cuisse. J'aime beaucoup les enfants aussi mais j'ai tellement peur de l'accouchement que je préfère attendre que notre bébé soit là avant de parler d'en faire d'autre.
- Toi, je suis sûr que tu voudrais une fille, dit Louis en me jetant un regard rapide.
- J'avoue que je voudrais bien une fille mais si c'est un garçon, je serais quand même très content.
Que ce soit une fille ou un garçon, je serais très heureux. Tant qu'il est en bonne santé, c'est tout ce qui m'importe. Et je suis sûr que Louis pense la même chose que moi. On arrive assez rapidement devant la clinique. Louis gare la voiture et nous descendons, il attrape ma main en vitesse pour enlacer nos doigts. Je souffle un bon coup, je suis un peu nerveux. On échange un regard tout les deux, mi-excités mi-stressés. On entre et la réceptionniste nous indique que le docteur nous attend au premier étage. C'est mon médecin qui m'a conseillé ce gynécologue, c'est un spécialiste des grossesses chez les hommes et ça me rassure beaucoup plus. Nous rejoignons le première étage, Louis m'embrasse avant de frapper à la porte. Et quelques secondes plus tard la porte s'ouvre sur un homme d'une cinquantaine d'années, il a les cheveux grisonnant plaqué en arrière et porte une blouse blanche.
- Bonjour messieurs, il nous serre la main et nous laisse entrer.
On lui répond poliment et il nous invite à s'asseoir devant son bureau. Il s'installe derrière son ordinateur pour ouvrir mon dossier médical.
- Comment allez vous? C'est une première grossesse? Il nous demande en souriant.
- Oui, je lui répond un peu stressé.
- Un peu stressé à ce que je vois?
- Un peu oui, je répond gêné.
- Tout va bien se passer, ne vous inquiétez pas.
J'hoche la tête et je ne peux pas m'empêcher de lancer un regard vers Louis, qui me sourit pour me rassurer. Le docteur remarque que je suis à jour dans mes vaccins contre la toxoplasmose et la rubéole, ce qui est bien pour le bébé. On commence par discuter de certain gestes à adopter durant la grossesse, comme l'alimentation par exemple. Il me conseille aussi d'éviter le stress ou de porter des poids trop lourd pour éviter un accouchement prématuré. On écoute chacun de ses conseils, je veux que tout se passe pour le mieux. Après un quart d'heure de bavardage sur la théorie, le médecin décide de passer à la pratique. Il me pèse d'abord et prend ma tension pour voir si tout va bien puis il me demande de m'installer sur la table d'auscultation.
Je suis enceinte de onze semaines et d'après lui tout semble correcte de mon côté. Louis s'installe à côté de moi, il a l'air impatient. Je le suis aussi. J'ai hâte de pouvoir entendre le cœur de notre petite crevette. Le médecin me demande de bien vouloir soulever mon t-shirt et de défaire la braguette de mon pantalon. Je m'exécute en l'observant brancher la grosse machine sur laquelle on verra le bébé, il appuie sur les quelques boutons du boîtier blanc. Je dois avouer que tout ce matériel est assez impressionnant. Louis attrape ma main et dépose un baiser sur mes doigts. Je lui souris, le ventre dénudé pendant que le gynécologue attrape une bouteille de gel pour pouvoir voir le bébé.
- Ça va être froid, il me prévient.
J'hoche la tête, je le sais déjà, ils disent tous ça dans les films. Il dépose le gel et l'étale à l'aide d'un embout relié à la machine qu'il déplace sur mon ventre.
- Vous êtes prêt à voir votre bébé? Il nous demande en souriant.
- Plus que prêt, répond Louis en resserrant ma main.
J'hoche la tête, impatient de pouvoir visualiser ce petit être qui grandit en moi. Je serre encore plus fort la main de Louis lorsqu'il allume l'écran de la grosse machine sur ma droite et que l'on peut voir l'image en noir et blanc se dessiner devant nous. Mon cœur loupe un battement, c'est juste une image mais... Me dire que ce petit être est ici est mon bébé, ça me donne des frissons... Je lève les yeux vers Louis, il semble impressionné. C'est vraiment attendrissant de le voir comme ça. Voilà notre future famille. Il me sourit et dépose un baiser sur mon front. Je le remercierais jamais assez d'être là... D'être resté avec moi alors que je suis tombé enceinte dès le début de notre relation.
Le médecin nous laisse quelques secondes pour se remettre de nos émotions. Il déplace un peu l'embout sur mon ventre pour voir la position du bébé. L'image est assez flou et ça représente comme des tâches blanches sur un fond noir mais on y voit assez pour distinguer la silhouette de notre enfant. C'est vraiment minuscule... Le médecin zoom un peu sur la grosse tâche blanche et prend un stylo pour nous expliquer les différents membres du bébé.
- C'est tout petit encore, avoue le médecin en souriant.
C'est vrai mais on arrive à bien distinguer la position. C'est juste magnifique. Mon cœur bat vite et j'ai l'impression que c'est comme lorsque j'embrasse Lou... Je tombe amoureux une nouvelle fois. On ne quitte pas l'écran d'une seconde et le gynécologue commence à nous expliquer comment se présente le bébé.
- Cette petite courbe ici, il pointe son stylo sur l'écran. C'est son dos comme vous pouvez l'imaginer. Il y a un pied juste ici et l'autre est là, il continue en déplaçant son stylo vers deux autres taches blanche. Sa tête ici est un peu basse...
Il fronce les sourcils en regardant l'écran de plus près. Qu'est-ce qu'il se passe? C'est pas bon si la tête est trop basse? Je commence à paniquer alors que le docteur appuie sur d'autres boutons.
- Il y a quelque chose qui ne va pas? Je lui demande, inquiet.
- Je dois effectuer des examens sur le bébé, prendre des mesures, vérifier que tout va bien pour lui, il me répond.
J'hoche la tête et regarde Louis, lui aussi semble un peu préoccupé. Ça m'inquiète et le médecin remarque notre malaise.
- Je vérifie juste la clarté nucale de votre bébé mais tout semble correcte, il ajoute en nous regardant.
- Il est en bonne santé? Demande Louis.
Le médecin se concentre sur l'écran, vérifie certains papiers près de sa machine. Putain je commence à vraiment paniquer. J'espère de tout cœur que mon bébé n'a pas de maladie ou de malformation... Je ne pourrais pas le supporter. Il continue de faire tourner l'embout sur mon ventre quelques minutes puis se réinstalle près de la machine.
- Tout va très bien, il répond en se redressant. Votre bébé se porte à merveille, il avoue en appuyant sur d'autres boutons et s'installe plus confortablement.
Je respire et resserre la main de Louis qui se détend un peu à côté de moi.
- C'est vrai, il est en bonne santé? J'insiste.
- Votre bébé est en très bonne santé, nous rassure l'homme en blouse. Il pèse trente grammes et mesure huit centimètres. Tout est normal, il dit en nous souriant.
Je me sens enfin soulagé. Louis sourit et embrasse ma main . Le médecin nous avoue avoir eu un doute sur la clarté nucale du bébé car sa tête est penché en avant. Mais tout va bien! Et c'est ce qui m'importe le plus. La pression redescend un peu et je ressens beaucoup d'émotions à la fois, la découverte de notre bébé, les risques, les responsabilités, tout ces changements me percutent maintenant. J'ai les larmes qui me montent aux yeux mais j'essaie de ne pas les montrer lorsque Louis soupire, lui aussi de soulagement, heureux.
- Vous voulez entendre le cœur battre? Nous demande le gynécologue.
- Oui évidemment, on répond en même temps avec Louis.
Je relève les yeux vers lui, il me sourit complètement attendrit et aussi certainement ému de tout ce qu'il se passe. J'arrive à pas à réaliser qu'on soit là tout les deux...
Le docteur rit et enclenche un bouton sur la machine. Mes yeux s'écarquillent est mon cœur se met à battre la chamade lorsque j'entends le bruit répétitif qui résonne dans la pièce. Les larmes que je retiens depuis tout à l'heure passent la barrière de mes yeux et s'échappent sur mes joues. Je reste silencieux mais je ne peux pas m'empêcher de planter mon regard dans celui de Louis. Il sourit et remarque mes larmes et ses yeux s'écarquillent un peu.
- Oh mon cœur, pleure pas, il passe une main sur mon visage pour essuyer une larme sous mon œil.
- Désolé mais c'est beaucoup d'émotions, je lui répond en souriant.
Il me sourit, attendrit et dépose ses lèvres sur les miennes quelques secondes. Je vais déjà mieux. Il m'apaise en une demi seconde, un touché et il me rend heureux. Je lui souris et le médecin éteint les machines pour nous laisser le temps de se remettre de nos émotions. Il me tend des feuilles de sopalin pour essuyer le gel sur mon ventre. Je me rhabille tranquillement en réalisant que c'est une nouvelle vie qui s'ouvre à nous. C'est le début d'une nouvelle aventure, je vais fonder une famille avec Louis, le prof sur qui je fantasme depuis des mois et je ne regrette rien. Je l'aime et j'ai confiance en lui, je sais qu'il ne m'abandonnera pas. Mais putain je vais avoir un enfant. Je vais être... Papa? Maman? Je sais même pas comment devra m'appeler mon enfant...
- Ça va mieux mon cœur? Me demande Louis toujours aussi attentionné.
- Oui, c'est les hormones t'inquiète pas, je lui répond en riant sans en être vraiment sûr.
Il embrasse mon front et nous rejoignons le bureau du médecin. Il nous tend un cliché de l'échographie du bébé.
- Je suppose que vous ne refuserez pas un petit souvenir? Il nous demande alors que je saisis la photo.
- Oh merci beaucoup, je souris comme un débile, trop heureux de pouvoir ramener une photo.
On récapitule tout les gestes à adopter durant la grossesse. On parle aussi de l'accouchement, qui m'angoisse un peu. Il m'annonce que ça sera une césarienne, les grossesses masculines sont assez délicate et la césarienne est obligatoire car bien plus sûre.
J'avoue que ça me fait peur mais je suis bien obligé d'y passer... Puis la question la plus importante me revient en tête.
- Est-ce que le bébé risque de naître comme moi... Avec cette malformation? Je questionne, impatient.
- Il n'y a pas plus de risque que si vous étiez née sans votre particularité, me répond le docteur.
Double soulagement. Maintenant on a tout pour être heureux, je suis complètement rassuré. J'ai hâte que bébé soit là, de faire sa connaissance et de découvrir son visage même si je sais qu'il sera parfait.
. . .
On est en week-end, c'est repos bien mérité pour nous à l'appart'. Les regards insistants à la fac sont de plus en plus pénible à supporter, surtout depuis quelques temps, la fille de l'autre jour a du répéter à tout le monde que Louis avait avoué notre relation... Ça me fatigue, j'ai tellement hâte d'être en vacances.
Ce soir, Zayn et Perrie mange à la maison pour qu'on puisse leur annoncer ma grossesse. Ils vont être surpris et j'appréhende leurs réactions mais ce sont nos amis et c'est un peu grâce à lui qu'on est ensemble maintenant... Et puis on ne peut pas leur cacher, ils remarqueront bien que mon ventre va grossir d'ici quelques mois.
Mise à part ma famille, il y a très peu de personne qui sont au courant de ma particularité. Je n'aime pas vraiment en parler parce-qu'en général ça fait fuir les gens ou ça les dégoûte. Mais Louis me fait prendre un peu plus confiance en moi et ce côté de ma vie. Je m'assume un peu plus chaque jour à ses côtés. Il m'a poussé à inviter Zayn pour lui avouer que notre vie allait bientôt changer et pour que je sois fier de ce changement.
On a commandés des sushis pour ce soir mais je mangerais seulement du riz. Le médecin m'a conseillé d'éviter le poisson et tout ce qui est crus durant la grossesse... Moi qui adore les sushis, je me sens tellement frustré... Je sais qu'ils adorent ça et c'est moi qui ai insisté au près de Louis pour commander car je sais que ça fait plaisir à tout le monde. Je me rattraperai après la grossesse.
Nos invités sont là, on est tous installés autour de la table basse du salon. Louis est près de moi et on discute de tout et de rien. De la fac et des messes basses sur Louis et moi, de mon é ménagement ici chez Lou...
Zayn a amené une bouteille de vin blanc pour ce soir et nous sert un verre mais il se rend compte que je n'ai pas de verre à pied comme eux.
- T'as arrêté l'alcool depuis que tu t'ai mis avec Louis ou quoi? Demande Zayn en riant.
Je rigole en le regardant, il se fout toujours de moi parce-que je tiens pas l'alcool et il me charrie souvent car j'avais un peu trop bu le soir où je me suis mis en couple avec Louis. Mais j'étais pas non plus bourré et je savais très bien ce que je faisais. Alors je secoue la tête et lance un petit regard à mon amoureux sur ma gauche.
- En fait on a un truc à vous annoncer, dit Louis en se servant des sushis dans son assiette.
- Vous allez vous marier? Demande Perrie en écarquillant les yeux.
- Non, répond Louis en riant.
Je trouve pas que ce soit une si mauvaise idée, mais bon on y réfléchira plus tard. Ça fait rire Louis apparemment même si je vois pas trop ce qu'il y a de drôle... Et Zayn nous demande ce qu'il se passe de si important.
On reprend un peu notre sérieux et j'attrape la main de Lou pour entremêler nos doigts. Je le laisse commencer.
- Voilà, en fait... il me regarde dans les yeux et je lui souris. C'est vrai que c'est complètement fou mais... On va avoir un bébé, il leur avoue en resserrant sa main autour de la mienne.
Zayn soulève un sourcils, on attend une réaction de leurs parts mais rien ne leur vient... Ça m'angoisse un peu, je ne veux pas qu'ils me voient comme un monstre. Ce sont mes amis et je voudrais juste qu'ils acceptent ce que je suis, et en voyant leurs visages je ne sais même pas si ils sont choqués ou si ils ne nous croient pas. Aucune réaction.
- Un bébé? Vérifie Zayn.
- Oui, je répond difficilement.
- Mais comment? Enfin je comprend pas, ça fait à peine trois mois que vous êtes ensemble et vous voulez adopter un bébé? C'est un peu tôt, non? Demande Perrie.
On échange un regard avec Louis et sa réponse semble tellement logique pour elle que ça nous arrache un sourire.
- On est d'accord, c'est un peu trop tôt pour avoir un bébé mais en fait... Commence Louis en me regardant.
- En fait, je souffle un bon coup et me lance, je suis née avec une malformation c'est une sorte d'amphigonie, je continue en jetant un regard à Louis. J'avais les deux sexes mais j'ai été opérer pour ne garder que le plus développé, je m'arrête en les laissant digérer la nouvelle. Sauf que maintenant je peux tomber enceinte... Je lui avoue sans entrer dans les détails.
- Les deux sexes? Mais c'est possible ça? S'empresse de dire Zayn.
- oui, c'est rare mais je ne suis pas le seul, je lui avoue.
- Mais c'est carrément bizarre ce truc, enfin... Comment ça se fait? T'es bien un mec? Il me demande clairement paumé.
- J'ai été opérer à la naissance pour ne garder que le sexe masculin seulement il me reste des gènes féminins, je lui explique.
- Mais genre t'avais une chatte? Dit Zayn et Perrie tape son bras discrètement. Enfin excuse moi je veux pas te vexer Harry mais je savais pas que ce genre de... Malformation existait.
C'est pour ce genre de réaction que j'aime pas en parler aux gens...
- Je t'en veux pas Zayn, je comprend que ça puisse te choquer. Et manifestement, j'ai un utérus puisque je suis enceinte, je lui répond.
- C'est pas vrai? Demande Perrie en couvrant sa bouche.
- Quoi? Il cri presque. Non mais attend mais c'est une blague là en fait, c'est ça? Vous me faîtes une blague les gars? Nous Zayn demande en riant jaune.
- Zayn arrête! Dit Perrie en poussant son bras.
- Non c'est pas du tout une blague Zayn, répond Louis.
Et il prend conscience en voyant nos visages que ce n'est pas une blague. Perrie est choqué, recouvre sa bouche et elle n'ose plus parler. Je me sens un peu mal à l'aise, j'avais peur qu'il réagisse comme ça même si je ne lui en veux pas... Ils me regardent, outré. Je crois qu'ils sont tellement sous le choc que même s'ils voulaient nous féliciter ou quelque chose comme ça, ils n'y arrivent pas.
- Je pensais pas que ce genre de chose était possible. J'arrive pas à y croire. Tu es vraiment enceinte? Me demande Perrie plus calmement, en me regardant un peu perdu.
- Oui je suis vraiment enceinte.. Je lui répond et jette un regard à Louis.
- Je... Zayn réalise que je ne mens pas et ses yeux se posent directement sur mon ventre à peine gonfle. Excuse moi Harry, ma réaction est peut-être un peu brutal. Je voulais pas te vexer...
- C'est rien, je dis en lui souriant.
J'apprécie sincèrement ses excuses. Lou vient encercler ma taille et il embrasse mon front. Je ferme les yeux quelques secondes. Il m'apaise tellement.
- Putain je suis choqué! Dit-il en soufflant un coup. Mais c'est pas un peu tôt?
- On est conscient que c'est très tôt et c'était pas prévu mais on a décidé d'assumer nos actes, répond Louis rapidement.
Ils hochent la tête tout les deux, Zayn encaisse la nouvelle comme il peut. Alors que Perrie a retrouvé le sourire en nous regardant.
- Si vous êtes heureux comme ça alors je suis content pour vous, dit Zayn au bout d'un moment.
- Félicitation alors, dit Perrie en levant son verre puis elle réalise. Ah c'est pour ça que tu prend pas de vin!
- Oui, je lui répond en souriant.
- En tout cas merci à tout les deux de nous accepter, dit Louis en cognant son verre contre celui des deux amoureux.
- C'est normal, répond Perrie. Vous êtes nos amis et c'est une très belle nouvelle alors on est heureux pour vous.
Je les remercie encore une fois et ils viennent même nous prendre dans leur bras chacun leur tour.
-Putain mais vous allez être papas! Réalise soudainement Zayn. J'arrive pas à y croire!
Louis hoche la tête en riant. Ouais on va être papas, c'est bizarre de dire ça comme ça. Mais on va bientôt fonder une famille lui et moi. Et j'avoue que moi-même j'ai encore du mal à réaliser tout ce qui nous arrive.
- Je t'avoue que moi aussi j'arrive pas à croire que je vais être papa, dit Louis. Mais je suis sûr qu'on va y arriver.
Lou me sourit et embrasse ma pommette. Oui on va y arriver, j'en suis sûr. Ils se remettent de leurs émotions doucement, je vois que Perrie pose souvent ses yeux sur mon ventre.
- Ça fait combien de temps? Elle me demande toujours en regardant mon ventre.
Je regarde Louis et on rit. C'est pas vraiment drôle et beaucoup de couple n'auraient pas gardé ce bébé s'ils avaient été dans la même situation que nous. Mais je sais pas pourquoi je sens que c'est différent pour nous. On est sincère l'un envers l'autre et on prend les choses comme elles viennent.
- Depuis l'anniversaire de Zayn, répond Louis en souriant.
- C'est pas vrai? Vous avez... Mais sérieux, le premier soir? Braille Perrie, les yeux écarquillés.
On explose de rire en hochant la tête. C'est vrai qu'on a commencé notre relation assez rapidement mais ça faisait déjà tellement longtemps que j'attendais... Et malgré tout je ne regrette pas car il y a un mini Louis qui vit en moi.
- Donc quand même tout ça c'est un peu grâce à moi, se félicite Zayn.
- Ouais c'est vrai que t'es pas innocent dans l'histoire, rit Lou.
Ils rient tout les deux et ça me fait plaisir de les voir comme ça. C'est vrai que Zayn m'a beaucoup aidé pour mon histoire avec Lou et je crois que je lui en serai éternellement reconnaissant. C'est pour ça aussi sa réaction était importante pour moi.
Et maintenant qu'ils on apprit la nouvelle et qu'ils l'acceptent, je respire. Je me sens soulagé.
Perrie s'approche de moi discrètement alors que Louis et Zayn on reprit une discussion sur la soirée d'anniversaire de Zayn.
- T'as pas pris du ventre encore? Elle me demande doucement.
- Non pas trop, je lui avoue. Peut-être d'ici un mois.
Je colle un peu mon t-shirt contre mon ventre et elle s'émerveille alors qu'il n'y a quasiment rien à voir.
- Il me tarde de tomber enceinte pour voir ce que ça fait, elle dit les yeux pleins d'étoiles.
- Euh non, non. T'enflamme pas ma chérie, dit Zayn en passant un bras autour des épaules de sa petite amie.
- Je discute avec Harry, ça va, elle rit en levant les yeux au ciel.
- Et toi va pas lui mettre des idées dans la tête! Il ajoute en me pointant du doigt.
Je lève les yeux au ciel en riant. Je l'influencerais jamais dans ses choix. Perrie est assez raisonnable et réfléchie pour prendre ses propres décisions, surtout pour une décision si importante.
. . .
Ça y est!! C'est enfin les vacances pour Louis et moi! Ça fait du bien de pouvoir passer nos journées tranquille sans subir les regards des autres. Ça nous change de la fac. On peut enfin profite de nous et ça fait du bien.
Je suis dans la chambre en train de boucler les valises pendant que Louis est au téléphone avec sa mère. On part passer le week-end chez ses parents pour leur annoncer enfin la nouvelle... Ils vont être grands-parents. Louis appréhende énormément leurs réactions, on en a discutés il y a déjà un moment et c'est pas facile pour lui car ses parents ont encore du mal avec son homosexualité. Donc leur annoncer qu'ils vont être grands-parents va être une sacrée histoire... Il arrive dans la chambre, le téléphone à l'oreille pendant que je peine à fermer la valise.
- Oui maman on part d'ici vingt minutes, il dit en s'approchant de moi. Pas de soucis à tout à l'heure.
Il raccroche et pose son téléphone sur le lit pour prendre ma place devant la valise et la fermer en trois secondes. Il se redresse en me souriant et vient déposer ses lèvres sur les miennes. J'encercle sa taille et pose ma tête sur son épaule.
Ça me fait peur aussi de rencontrer ses parents pour la première fois et en plus de devoir leurs avouer que je suis enceinte... Le double stresse. Louis embrasse ma tempe et on se sépare. Il attrape la valise et la fait rouler par terre jusqu'à la sortie de la chambre. J'enfile une veste et le rejoint dans le salon.
- On va pas tarder... Me dit Louis en attrapant un sac.
J'hoche la tête, il a l'air un peu perturbé. J'enfile mes chaussures dans l'entrée en l'observant mettre quelques cadeaux qu'il a acheté pour ses sœurs dans un sac. Louis a quatre sœurs, toutes plus jeunes que lui. Elles ont entre 11 et 17 ans. Il est née alors que sa mère avait seize ans, c'est pour ça que ses sœurs sont toutes beaucoup plus jeune. Ils les adorent mais se voient seulement pendant les vacances d'été ou à Noël. Malgré tout ça leur convient très bien comme ça.
Mais pour l'instant il est trop silencieux et c'est étrange. Je m'approche alors de lui une fois qu'il est prêt à partir. Je lui souris et l'enlace. Je le serre fort contre moi pour tenter de lui donner tout mon courage.
- Ça va aller Lou... Je lui murmure.
Je sens qu'il hoche la tête, ça n'a pas l'air de vraiment le rassurer. J'embrasse son cou et ses mains se resserre dans mon dos.
- Faut y aller... Dit Louis, les épaules voûtés.
- Ouais on y va.
Il me fait mal au cœur et au final c'est lui qui me transmet son angoisse. Bien évidemment il m'a averti que ça risquait d'être compliqué et que la confrontation allait sûrement être mouvementé mais il faut qu'on le fasse. Il faut qu'on y aille et qu'on leurs disent tout ce qu'il nous arrive.
J'embrasse furtivement ses lèvres et me détache de lui pour prendre la valise. Il met son sac sur une épaule et nous sortons de l'appartement. Il ferme la porte à clef et une fois les avoir mis au fond de sa poche, il attrape ma main en marchant vers sa voiture. J'aime pas le voir comme ça...
- Angoisse pas comme ça Lou... Je lui dit doucement une fois arrivé devant la voiture.
- Désolé mais ça me stresse. Je sais que quand on va leur dire, ils vont faire une gueule pas possible et ça m'énerve rien que d'y penser.
C'est la première fois que je le vois dans cet état er ça ne me plaît pas du tout. Il passe une main dans ses cheveux en soufflant et s'installe côté conducteur de la voiture. Je monte côté passager en douceur.
- C'est... Il soupire. C'est super important pour moi qu'ils soient présent pour le bébé, je veux pas qu'il grandisse en se disant que c'est grands-parents ne veulent pas le voir. T'imagine? On lui dira quoi nous? Il me demande inquiet.
- Peut-être qu'ils l'accepteront.
- Vu la réaction qu'ils ont eu quand je leur ai avoué que j'étais gay ça m'étonnerait..
Je soupire à mon tour, je ne sais pas quoi faire pour lui remonter le moral. Ses parents l'ont virés de chez lui quand il leur a avoué son homosexualité... Il avait tout juste 18 ans et il s'est retrouvé dehors. Rien qu'en imaginant ça, ça me brise le cœur. Il a vécu un mois chez son petit-ami de l'époque mais leur histoire n'a pas duré plus longtemps alors quand il est retourné frapper chez ses parents, sa mère s'est mise à pleurer en disant qu'elle regrettait d'avoir fait ça.
- C'est important pour moi aussi Lou mais c'est quand même leur petit-fils, ça serait vraiment étonnant qu'ils l'ignorent... Je dis lentement.
Il hausse les épaules, visiblement septique. J'attrape sa main et lui fait une petite moue pour tenter de lui redonner le sourire.
- Ça va aller mon amour, je dis en lui tendant mes lèvres.
- Heureusement que t'es là toi, je te promet, il marmonne en avant de m'embrasser.
Je souris pendant le baiser, je l'aime tellement que je pensais pas que c'était possible d'aimer cette façon. Je donnerais tout pour qu'il soit heureux. Peut importe ce que je devrais faire... J'ai l'impression que ça ne sera jamais assez face à tout ce que je ressens pour lui. Je sais que j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Il me sourit faiblement et démarre la voiture. Je vois que 17h30 est affiché sur le tableau de bord. Je dois avouer que moi aussi je serais très déçu si ses parents ne voulaient pas voir notre bébé... Ça devrait les rendre heureux d'être grands-parents normalement, surtout que Louis est en âge d'avoir des enfants et une famille.
- Let's go!
. . .
Les parents de Louis vivent à Mayfield, un petit village de campagne à une heure et demie de Manchester. J'ai hâte de voir la maison où il a grandit, sa rue, sa ville, son école et tout le reste. J'aurais tellement aimé le rencontrer plus tôt, durant son adolescence, être là pour ses dix-huit ans ou son permis ou des grands événements comme ça... Même si j'ai vu plusieurs photos de lui quand il était plus jeune et qu'il me parle de son enfance, j'aurais vraiment aimé le voir à cette époque là. Il devait être tellement mignon... Louis ado, ça devait être quelque chose! On aime bien se raconter nos anecdotes d'ados, ça nous fait rire. J'ai l'impression d'avoir louper beaucoup de chose dans sa vie... Il a 27 ans et je me demande pourquoi moi? Pourquoi il reste avec moi? Pourquoi il cherche pas quelqu'un de plus mature? Quelqu'un avec qui parler de truc mature..? Moi c'est vrai que j'ai pas toujours l'impression d'être intéressant. Alors que lui, il est super cultivé et intelligent, il va peut-être se lasser d'être avec moi avec le temps...
- Lou?
- Mmh? Il est concentré et ne quitte pas la route du regard.
- Est-ce que t'es déjà sorti avec des mecs de mon âge avant moi? Enfin je veux dire avec une différence d'âge comme la notre? Je lui demande le plus simplement possible.
Ses sourcils se froncent et il baisse le volume de la radio.
- Pourquoi tu me demande ça? Il s'étonne en me jetant un regard furtif.
- Comme ça, pour savoir.
- Non jamais, t'es le premier. Mes exs ont tous à peu près mon âge, déclare Louis.
J'hoche la tête, je suis assez satisfait de sa réponse. Je sais pas pourquoi mais le contraire ne m'aurait pas vraiment plu. J'étend un peu mes jambes, ça fait un moment qu'on est assit.
- Et toi? Il demande soudainement.
- Quoi moi?
- T'es déjà sortis avec des mecs plus vieux?
- Non, j'attrape sa main sur le levier de vitesse et l'apporte à ma bouche. T'es le seul.
J'embrasse le dos de sa main et je le vois sourire. Il est tellement parfait.
- T'as pas peur de te faire chier dans quelques années avec un vieux comme moi? Il me demande en riant.
- Quoi? T'es fou! On a que six ans d'écart, c'est pas assez pour que je m'ennuie, je lui répond un peu ahuri.
Il rit un peu et met son clignotant pour tourner dans une rue. Comment je pourrais me lasser de lui? Je l'aime tellement. Ça fait trop longtemps qu'il m'obsède pour que je me lasse de lui. Je suis vraiment amoureux de lui, c'est comme une évidence pour moi. C'est logique et naturel que ça soit lui et personne d'autre. Je suis fou de lui, de chaque parties de lui, de ses mimiques, de chaque traits de caractères, de ses câlins, de ses bisous et tout le reste...
- J'espère bien, il murmure assez haut pour que je puisse entendre.
- Je t'aime trop pour m'ennuyer de toi.
Il rougit, ça le gêne toujours quand je lui dis que je l'aime parce-qu'il a du mal à me répondre. Il n'aime pas vraiment montrer ses sentiments même si je sais que c'est réciproque. Pourtant moi je peux pas m'empêcher de lui dire. Je veux qu'il le sache parce-qu'il mérite d'être aimé aussi fort que possible...
Sa dernière relation avec un garçon ne s'est pas bien terminé du tout. Ils sont restés presque un an ensemble mais il s'est rendu compte qu'il l'avait trompé plusieurs fois... Il ne méritait pas qu'on lui fasse ça. Il a eu du mal à s'en remettre et ça me brise le cœur d'y penser. Alors j'essaie de lui montrer qu'il est une personne formidable et que je l'aimerais quoi qu'il arrive même si notre relation à démarré trop rapidement... Je l'aime et je veux lui prouver tous les jours qu'il peut avoir confiance en moi.
- C'est peut-être toi qui va te lasser de moi... Je dis en souriant.
- Je te signale que tu portes mon enfant donc je t'interdis de parler comme ça.
Il sourit et s'arrête à un feu rouge. Ses yeux se posent enfin dans les miens. Je caresse sa joue en lui souriant.
- Je peux pas me lasser de toi Harry, ça faisait des semaines que j'arrêtais pas de penser à toi alors que je te connaissais même pas, ça fait battre mon cœur plus vite.
- C'est quand même étrange la relation qu'on a eu, non? Je lui demande. T'étais mon prof à la base, ça me fait rire. J'étais tellement obsédé par toi que je rêvais de toi.
- Sérieux? Il me demande surpris.
- Ouais..
- C'était quel genre de rêve? Le feu passe au vert et il démarre à nouveau la voiture.
- Si tu savais... Je lui répond un peu gêné en riant.
- Non? Des rêves... Genre érotique? Je sent dans sa voix qu'il est impatient de connaître ma réponse.
Je suis sûr d'être aussi rouge qu'une tomate. Mon dieu mais pourquoi j'ai dis ça?
- Ouais, ça arrivait...
- Oh putain Harry! Il explose de rire. Mais t'es un vrai petit pervers.
- Arrête! Je lui coupe la parole en riant.
On rit tous les deux, même si j'ai un peu honte de lui avouer ça...
- Et alors? Il insiste. Je suppose que si tu restes avec moi c'est que la réalité est mieux, non? Il me demande en s'engageant dans une petite rue.
- Bien mieux, absolument rien à voir, je lui sourit en embrassant son épaule.
- Donc j'étais un mauvais coup dans tes rêves? Il rit quand même en posant sa question.
- Non loin de là... Mais c'est pas comparable. Je ressens de vrai sensation, c'est vraiment toi et pas un truc irréel. C'est juste... Faire l'amour avec toi en vrai c'est... Tu vois j'ai pas de mot, je dis en levant les mains parce-que je ne trouve vraiment pas de mot pour lui faire comprendre mes sentiments.
Il rit en secouant la tête, pourtant c'est bien vrai. J'aimerais trouver les mots pour lui dire tout ce que je ressens. Les sentiments que j'éprouve pour lui quand je le vois ou juste en pensant à lui mais je crois qu'aucun mots ne sont assez fort pour lui expliquer.
- C'est un de mes rêves qui est devenue réalité, j'avoue doucement.
La voiture ralentit et il s'arrête sur le bord d'un trottoir. On est arrivé? Louis me sourit et attrape mon visage entre ses mains pour m'embrasser délicatement. Mon cœur s'emballe et je ne peux retenir un sourire.
- Tu sais que c'est réciproque, bébé? Mes sentiments, tout ça c'est vraiment très fort, c'est nous, c'est notre famille maintenant, il murmure alors que nos visages ne sont qu'à quelques millimètres.
J'hoche la tête en souriant et il m'embrasse une nouvelle fois. Ses lèvres douces me font frissonner et j'aimerais que ça puisse durer plus longtemps mais on se sépare.
- Je t'aime, je murmure près de ses lèvres.
Il embrasse à nouveau mes lèvres en étouffant un « moi aussi » puis il détache sa ceinture et je l'imite.
Donc je suppose qu'on est arrivé.
- Bon... Voilà c'est dans cette maison que j'ai grandi, il me sourit en pointant du doigt une maison derrière une haie fleurie.
La maison est superbe! Elle a l'air d'être grande et le jardin devant est très bien entretenu. On sort de la voiture lentement. Il y a des fleurs un peu partout et un chemin de gravier blanc mène à la porte d'entré bleu clair accordé aux volets anciens repeint.
- C'est beau, je lui dis doucement.
Louis me prend la main lorsque qu'il pousse le petit portail blanc pour pouvoir accéder à l'allée. Je souffle le plus discrètement possible. Je veux pas lui montrer que je suis en plein stresse alors que lui même n'est pas du tout sûr de lui. On s'arrête devant la porte et il me regarde dans les yeux.
- Ça va le faire... Il dit plus pour se convaincre qu'autres choses. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal, d'accord?
- Aucune raison que ça se passe mal.
- D'accord donc on frappe? Il me demande.
- On frappe.
Il souffle un grand coup et donne trois coups sur la porte bleu. On entend des bruits de pas, quelques cris aigu et la porte s'ouvre sur deux fillettes. Elles sautent sur Louis qui me lâche la main sous l'emprise des filles autour de sa taille. J'entend le rire de Lou presque étouffé. Elles s'accrochent comme des sangsues et je dois avouer que c'est vraiment adorable.
- Louis! Mon frère! S'écrie une des deux fillettes.
- Louis tu m'as trop manqué, dit l'autre.
Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau et j'imagine donc qu'il s'agit des jumelles, Daisy et Phoebe. Les petites dernières de 11 ans. Louis se débat pour qu'elles puissent le laisser respirer.
- Vous m'avez manqué aussi les filles, il dit avant d'embrasser ses petites sœurs.
Elles arrivent à se détacher de lui et se retourne face à moi, je remarque qu'elles sont habillés presque à l'identique.
- Salut! Dit l'une en s'arrêtant net.
- C'est toi Harry? Me demande la deuxième.
Elles se ressemblent tellement qu'on dirait des clones lorsqu'elles sont côtes à côtes. Je leur répond que oui je suis bien Harry et me baisse alors pour dire bonjour.
- Bonjour, j'entends à l'entrée de la maison.
Je tourne la tête et vois une femme qui est certainement la maman de Louis. Elle sourit et contrairement à ce que j'avais imaginé, elle paraît plus jeune. Et j'avoue qu'elle est très belle, Louis lui ressemble beaucoup. Justement il s'approche d'elle et lui fait la bise. Elle l'enlace en souriant et semble heureuse de retrouver son fils.
- Comment tu vas mon fils? Vous avez fait bonne route? Elle demande en regardant Louis.
- Oui ça a été, merci, il lui répond puis pose ses yeux sur moi pour tenter de passer un bras dans mon dos. Maman voilà Harry.
Il se rapproche et me présente à sa maman. J'essaie de paraître le plus correcte possible et de ne pas penser au fait, qu'elle et son mari, l'ont foutu à la porte quand il leur a annoncé qu'il était gay.
- Bonjour, elle me dit en s'approchant de moi.
Je répond en souriant poliment et m'approche d'elle pour lui faire la bise à mon tour. Elle pose une main sur mon bras chaleureusement.
- Et bien ne restez pas dehors! Entrez! Elle dit en faisant entrer les petites à l'intérieur.
Les -rapides- présentations faites, la maman de Louis entre avec les petites jumelles. On s'avance tout les deux et Louis tente de me rassurer en posant une main dans le bas de mon dos. Je lui souris pour lui montrer que ça va.
Une fois à l'intérieur, une autre fille, probablement encore une des sœurs de Louis se dirige vers nous. Elle enlace son frère en douceur pendant que j'observe la belle décoration de la maison. L'entrée donne sur une grande salle à vivre aux tons beiges et taupe. C'est très beau. En fond, on peut voir un salon ouvert et lumineux. J'imagine que c'est son père qui se lève du canapé pour nous accueillir. Il à l'air un peu moins accueillant mais je ne veux pas m'arrêter à une première impression.
Louis et sa sœur se décolle, la jolie brune embrasse la joue de son frère après qu'il ait déposé un baiser sur son front.
- Bonjour, résonne la voix rauque du père de Lou.
- Bonjour, je répond pas très sûr de moi.
Il me serre la main sans ajouter quoique ce soit et s'avance vers Louis pour lui faire la bise. C'est assez froid et je sens que ça ne plait pas vraiment à Lou. Il ne laisse rien paraître et tente de se rapprocher de moi mais les petites jumelles réapparaissent en me tirant par la manche de mon pull.
- Eh Harry tu veux venir voir notre chambre? Me demande l'une d'entre elles.
- On dort dans la même chambre parce-qu'on est jumelle.
- J'ai cru voir ça, oui, je leur répond en souriant.
- Les filles, laissez Harry tranquille pour l'instant, dit Louis ébouriffant les cheveux des deux petites.
Elles râlent en soufflant fort et ça me fait sourire. Elles sont trop mignonnes. La brune à côté de Louis s'avance vers moi et me fait la bise timidement.
- C'est Félicité, me dit Louis.
- Salut, je lui souris.
Elle rougit et se recule un peu. Louis m'a dit qu'elle était très timide et je vois qu'il n'avait pas exagéré. Je n'ai même pas encore entendu le son de sa voix. Louis l'a pousse un peu par l'épaule en riant.
- Arrête! Sa voix franchit enfin la barrière de ses lèvres.
- Ah je croyais que tu étais devenue muette, plaisante Louis.
Ses joues deviennent encore plus rouge. Et Johannah, la maman de Louis lui demande d'aller chercher sa grande sœur dans sa chambre pour qu'elle viennent dire bonjour. Elle obéit de suite en se dirigeant vers l'escalier au fond du salon.
On se retrouve seul au milieu de la salle à manger avec ses parents. C'est assez gênant et sa mère n'arrête pas de me lancer des regards. Ça me stresse énormément surtout que son père n'a pas l'air très cool.
- Ça y est c'est les vacances? C'est la première chose qu'elle trouve a dire...
- Mh ouais, dit Louis.
Les premiers mots son assez compliqués, apparemment aucun de nous ne semble savoir quoi se dire. Le père de Louis s'installe au bout de la grande table en bois de la salle à manger. Il m'effraie un peu, il est baraqué et imposant et ne semble pas trop apprécier notre venue. Enfin c'est ce qu'il laisse paraître aux premiers abords. Je sens Louis un peu tendu à mes côtés, Johannah jette un regard septique vers son mari et nous propose de s'asseoir à table pour prendre un verre. On s'installe et elle sort l'apéritif.
- Mettez vous à l'aise, Louis tu n'as pas sorti vos affaires de la voiture? Elle lui demande.
- Non, on ira les chercher tout à l'heure, il lui répond en haussant les épaules.
Elle hoche la tête et disparaît dans la cuisine pour prendre quelques gâteaux apéro. C'est pas gagné d'avance et clairement c'est assez gênant de se retrouver seuls avec son père. Il se sert un verre de whisky et nous en propose un. Louis accepte mais je refuse poliment. Félicité réapparaît dans le salon accompagné de sa sœur, la plus âgée. Elle est blonde et maquillé comme une poupée. Elle court vers son frère pour le serrer dans ses bras.
- Louis tu m'as trop manqué!! Il était temps que tu reviennes, elle crie presque et je remarque que les caractères des deux sœurs sont tout à fait l'opposé.
Louis embrasse son front en la relâchant. Elle passe une main dans ses longs cheveux décoloré et son regard se pose sur moi.
- Alors c'est toi Harry? Elle me demande avec assurance. J'avais hâte de te rencontrer! Louis nous présente jamais ses petits copains.
Je lui souris et elle me fait, elle aussi, la bise. Elle est très extravertie mais elle arrive à me mettre plus à l'aise que ses parents.
- Charlotte, c'est ça? Je lui demande.
- C'est ça! Elle me répond en souriant.
Leur maman réapparaît finalement avec une bouteille d'eau et quelques poches de biscuit. Elle remarque vite je ne suis pas servi et me propose d'autre alcool que je refuse poliment. Charlotte s'installe avec nous et se serre un verre de coca.
- Tu ne bois pas d'alcool? Me demande finalement la mère de Lou. Tu préfère du coca, du jus d'orange?
- Un coca, c'est très bien merci.
Et finalement c'est Charlotte qui me sert un verre. L'alcool c'est terminé pour moi tant qu'il y a un bébé dans mon ventre. Johannah s'installe avec nous autour de la table, alors que Charlotte n'arrête pas de se regarder dans son téléphone.
- Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble au faite? Elle demande soudainement, en posant son téléphone.
- Quatre mois, répond Louis.
- C'est tout? Elle dit en écarquillant les yeux. Je pensais que ça faisait plus longtemps, toi qui nous présente jamais personne.
Louis lève les yeux au ciel et soupire alors que sa sœur rit déjà. Elle a l'air très taquine. Sa mère lui donne un coup de coude et lève son verre.
- Bon, à vous deux alors, elle sourit et semble sincère, enfin j'espère.
On lève tous nos verres sauf le père de Louis, qui n'a pas bougé depuis qu'il s'est servit son whisky. Johannah le remarque et tente de passer à autre chose en vitesse. Lou passe discrètement une main sur ma cuisse sous la table.
- Alors Harry, d'où tu viens? S'intéresse la maman de Louis.
- Je vis à Manchester depuis toujours, je lui répond en souriant.
Elle acquiesce en me disant que c'est une très jolie ville. C'est vrai, j'adore Manchester.
- Franchement vous faites vraiment un beau couple tout les deux! Dit Charlotte, la sœur de Lou.
Je lui souris et Louis souffle un léger "lèche cul" qui l'a fait rire et nous détend un peu tout les deux.
- Non sérieux, vous allez bien ensemble.
- C'est vrai, ajoute Johannah.
- Merci, répond Louis faiblement.
Il rougit, ça le gêne un peu mais moi je trouve que c'est un joli compliment.
- Bon alors Harry, parle nous un peu de toi, Louis ne nous ramène jamais ses petits-copain à la maison, dit sa maman. Quel âge as-tu? Tu a l'air beaucoup plus jeune?
J'ai failli rire quand elle a dit que Louis ne ramenait jamais ses petits-amis chez eux... Je pense que ça l'a calmé quand ils l'ont foutu à la porte parce-qu'il était gay... Il a juste voulu apaiser les tensions pendant des années mais maintenant qu'il va être papa, il est obligé de tout leur avouer s'il veut garder contacts avec ses parents.
- J'ai vingt-et-un ans, je lui répond en essayant de rester le plus naturel possible.
- Ah oui, tout de même vous avez six ans d'écart... Dit-elle en regardant son fils.
- Oui et alors? Demande Louis aussitôt. Il est majeur, c'est un adulte.
- J'ai jamais dit le contraire Louis, tente de dire sa mère en douceur.
Il est sur la défensive parce-qu'il s'attend déjà à recevoir des critiques sur le fait que je suis plus jeune et que je suis son élève. Ça fait beaucoup pour un seul couple, en plus d'être un couple gay. Et en plus on doit leur annoncer que je suis enceinte... Je sais pas comment va se terminer la soirée mais j'ai hâte d'en avoir fini.
- Vous vous êtes rencontrés à la fac alors? Continue sa maman.
- Oui, je lui répond en posant ma main sur celle de Louis qui est sur ma cuisse. Je suis son cours d'art depuis le début de l'année.
Elle hoche la tête en buvant une gorgée de son jus d'orange.
- Et c'est pas interdit dans le règlement de la faculté, les relations comme celle là? Elle nous demande.
- Non c'est autorisé, puis même si ça avait été interdit ça nous aurait pas empêché de s'aimer. C'est pas un règlement qui va décider de nos sentiments, balance Louis d'un trait.
Sa mère hoche la tête en silence, un peu surprise par la détermination de son fils. Et pourtant il a tout à fait raison, c'est pas un règlement qui va nous interdire de s'aimer. Les sentiments qu'on éprouve tout les deux on ne les a pas provoqués. Ça se contrôle pas.
- Oh le fantasme! L'élève qui se tape son prof! Soupire Charlotte en souriant.
- Toi c'est pas parce-que ton frère fait n'importe quoi, que tu dois faire pareil, résonne une voix rauque et masculine en bout de table.
- Ouais j'avoue ne tombe pas amoureuse de quelqu'un qui t'aime autant que tu l'aime, ça serait bête, dit Louis avec une voix arrogante que je n'avais jamais entendu.
L'ambiance a quelque peu chuté et le regard noir de Louis sur son père, arrange encore moins les choses. Je pensais pas qu'il pouvait être si arrogant mais ça ne me déplaît pas pour autant dans cette situation.
- Louis ne t'énerve pas s'il te plaît, tente de le raisonner sa mère.
- Comment tu veux que je ne m'énerve pas? Putain, je sais même pas pourquoi on est venu! Je pensais qu'avec le temps vous pourriez m'accepter comme je suis mais je me suis trompé, essaie de dire Louis en tentant de ne pas s'emporter.
- Louis, chéri. Reste calme, c'est vrai que ton père a encore du mal mais on t'accepte comme tu es, s'empresse d'ajouter Johannah.
Sa maman tente de le calmer mais je ne suis pas sûr que ça fonctionne. Je sens qu'il bouillonne et que ça deviens compliqué pour lui, j'ai envie de le prendre dans mes bras pour essayer de l'apaiser. Mais un geste déplacé et ça serait la fin du monde pour son père. Finalement sa maman est beaucoup plus ouverte et agréable que son père, il doit certainement lui monter la tête quand Louis n'est pas là.
Je vois sa sœur, Charlotte qui grimace un peu gêné.
- Mais tu te rends compte Louis, un prof homo qui sort avec un de ses élèves! C'est inadmissible! Dit son père en rajoutant une couche.
J'enlace nos doigts sous la table, pendant que sa mère demande discrètement à Charlotte de monter dans sa chambre avec ses sœurs. Ce qu'elle fait en vitesse en voyant le ton monter.
- Putain mais il est aussi consentant que moi! Je l'ai jamais forcé, on est tout les deux majeures et conscient de nos actes! Louis commence à lever la voix.
- Louis, calme toi s'il te plait, je lui demande tout bas.
Il se retient d'ajouter autres choses et je vois sa mâchoire se contracter. Johannah n'ose même pas dire un mot. C'est totalement glacial. Son père n'est vraiment pas tendre avec lui... Moi aussi j'aurais bien envie de lui dire qu'on s'aime et qu'il n'y a rien de compliqué là dedans mais il m'impressionne trop.. Louis pose ses yeux furtivement sur moi et reprend avec une voix plus douce.
- De toute façon que ça vous plaisent ou non, Harry et moi on s'aime.
- C'est malsain, ajoute son père en le regardant. Tu sais ce que je pense de toutes ces conneries de...
- Mais putain on a tués personne! C'est comme ça, on s'aime et tu pourras rien n'y changer. Accepte le fait que je sois heureux avec un garçon, il lui coupe la parole.
- Non j'accepte pas.
Sa main autour de la mienne se resserre. Je vois qu'il perd patience, il est énervé et souffle d'exaspération. Je pose nos mains sur ses jambes et le pousse à me regarder à nouveau. Je supporte pas de le voir comme ça. Ses traits sont figés et dur et ça ne lui ressemble pas. Il n'est pas du genre à s'énerver comme ça.
- Mark arrête s'il te plait, on entend la voix de sa mère chuchoter.
- Non, j'accepte pas que mon fils...
- Mais putain qu'est-ce ça peut te foutre? J'ai 27 ans je fais ce que je veux. Je te demande pas d'être heureux pour moi, juste d'accepter ce que je suis, dit Louis en lui coupant la parole à nouveau.
- J'y arrive pas, termine son père en haussant les épaules.
Louis secoue la tête, en colère. Je pense qu'on arrivera pas à faire comprendre à son père que ce que l'on vit n'est pas une honte. On s'aime et c'est tout ce qu'il y a de plus beau.
Il soupire à nouveau et se lève soudainement en me tirant par la main.
- Louis, s'il te plait, reprend sa mère. Je suis vraiment désolé, je t'aime peu importe ce que tu fasses ou que tu dises. Tant que tu es heureux, le reste m'est égale, elle avoue en se dirigeant vers nous. Ne pars pas comme ça, tu viens à peine d'arriver.
- Désolé maman, je peux pas rester plus longtemps ici alors qu'on ne m'accepte pas moi et Harry, il dit plus calmement.
- Si je t'accepte comme tu es, dit-elle.
- Peut-être mais il vaut mieux qu'on reparte, j'ai pas envie de passer un week-end pourri, avoue Louis. Je vous ai présenté Harry et c'est tout ce qui importe.
Il se dirige vers la porte, bien décidé à partir alors que sa mère est au bord des larmes. Elle se précipite vers nous pour nous dissuader de partir une dernière fois mais ça ne fonctionne pas. Louis est trop énervé et c'est inutile d'essayer de lui faire changer d'avis.
- Ah, dit-il soudainement en sortant son porte feuille. On aurait voulu vous l'annoncer mieux que ça mais, il déplie le bout de papier et le tend à sa mère. Vous allez être grands-parents. Harry peut donner la vie et il est enceinte de quatre mois. On va le garder, on vous demande pas votre avis mais on voulait juste que vous le sachiez.
Sa mère en état de choc, attrape l'échographie qu'il lui tend. Elle semble abasourdi par la nouvelle et cette fois des larmes glissent le long de ses joues mais Louis saisit ma main pour se diriger vers la sortie.
- Attend Louis tu peux pas partir comme ça après nous annoncer que... Dit sa maman les yeux brillant.
- Désolé maman, si tu veux nous voir on sera à mon appartement, il embrasse son front. Tu dira aux filles que je suis désolé d'être partir aussi vite.
Il revient près de moi et passe une main dans mon dos pour que nous puissions sortir de la maison. J'ose même pas bouger ou faire quoi que ce soit. Je le suis sans réfléchir, on traverse le jardin et nous remontons en voiture rapidement. C'était plutôt rapide pour un week-end...
Il souffle un bon coup en posant ses mains et son front sur le volant. Je sais pas si je vais réussir à lui changer les idées après ça. Il reste quelques secondes comme à ne rien faire, juste le temps de se remettre les idées en place. Je comprend que la pilule soit dur à avaler.
Je dépose une main sur son avant bras délicatement.
- Je suis désolé Lou... Je murmure assez fort pour qu'il entende.
Il relève la tête lentement et plante son regard dans le mien. Il est déçu et triste et ça me brise le cœur de le voir comme ça.
- Tu n'as pas à être désolé Harry, maintenant j'arrête les efforts c'est tout. Je suis amoureux de toi et c'est avec toi que je veux faire ma vie alors ce qu'il pense j'en ai rien à foutre, il m'explique en haussant les épaules.
Même si ce qu'il dit est triste et malheureux pour sa famille, moi je suis heureux parce-qu'il vient de me prouver qu'il m'aime vraiment, encore une fois. Mon cœur s'emballe comme toujours et je le serre dans mes bras aussi fort que possible. Il resserre notre étreinte et dépose un baiser sur mon crâne mais je lui tend rapidement mes lèvres pour l'embrasse aussi amoureusement que possible.
. . .
Ce début de vacance n'a pas était de tout repos, après notre aller-retour chez les parents de Louis, on a annoncé aux restes de ma famille que j'attendais un bébé. Contrairement à celle de Louis, ma famille l'a plutôt bien prit. Même si tout le monde était très surpris en avouant que c'était beaucoup trop tôt pour fonder une famille je sais qu'ils s'y feront et qu'il sont heureux pour moi et c'est tout ce qui m'importe. J'ai de la chance d'avoir une famille aussi compréhensive et ouverte d'esprit. Louis s'intègre bien et ça me rend heureux qu'il soit aussi à l'aise et que toute ma famille l'adore.
J'ai passé une seconde échographie, il y a tout juste quelques jours et on a apprit le sexe du bébé. On est tout les deux très heureux, elle est en bonne santé et c'est le plus important pour nous. Louis voulait un garçon mais il n'est pas déçu pour autant. Il lui tarde que sa princesse soit là. Je l'ai même surpris en train de regarder des vêtements pour fille sur internet. Il est tellement attentionné envers le bébé, toujours en train me faire des bisous sur le ventre ou même de me préparer tout les trucs les plus farfelues que j'ai envie de manger. C'est vrai que c'est l'amoureux et le futur papa le plus parfait du monde, j'en suis persuadé. Je me sens vraiment épanouie avec lui. J'aurais jamais pensé qu'être enceinte serait aussi génial.
Je suis allongé dans son lit, qui est maintenant notre lit. On s'est mit un film sur la petite télé qui était dans ma chambre chez mère. On l'a installé là quand j'ai emménagé.
Son téléphone à sonné, je crois que c'était sa mère... Il en a profité pour aller fumer une cigarette alors je l'attend. J'ai relevé mon t-shirt pour pouvoir observer mon ventre, il commence à bien grossir et ça se voit de plus en plus. J'appuie un peu mes doigts sur différent endroit de mon ventre.
- Coucou mon bébé, je chuchote doucement.
C'est peut-être débile mais j'aime bien lui parler. Je ne sais pas si elle m'entend mais j'ai l'impression de créer un lien avec elle. Et puis c'est plutôt rassurant.
- J'espère que t'es bien au chaud là dedans, je chuchote en caressant mon ventre.
- Je sais maman, la voix de Louis me fait sursauter lorsqu'il entre dans la chambre. Ah et au faite, c'est une fille, lui annonce Louis en me souriant.
Il a l'air d'être bien et heureux d'annoncer la nouvelle à sa mère. Il s'installe sur le lit près de moi. Sa main libre glisse sur mon ventre et rejoins mes doigts.
- Et si, il sourit, fier. Merci maman, il marque une pause. Oui je vais te laisser. Il écoute ce que lui répond sa mère en regardant mon ventre. Moi aussi, ça me fait plaisir, à bientôt.
Il raccroche en posant son téléphone sur la table de nuit derrière lui et se penche aussitôt sur mon ventre pour embrasser ma peau rapidement.
- Ma mère t'embrasse, il me dit en se relevant.
Il me sourit et passe une main dans mes cheveux avant de déposer ses lèvres sur les miennes.
- Qu'est-ce qu'elle voulait? Je lui demande quand même.
- Me dire qu'elle ne voulait pas louper le vie de sa future petite fille, il me dit en souriant.
Je lui souris sincèrement, sa mère avait l'air tellement affecté quand on l'a quitté sur l'annonce de ma grossesse. C'est quand même le bébé de son fils, elle va être grand-mère pour la première fois, c'est un grand événement pour elle aussi. Et puis je sais que c'est important pour Louis, pour notre fille ett pour moi aussi, je veux le meilleur pour ma fille.
Ça le rend heureux alors je le suis aussi. Il m'embrasse une nouvelle fois en se serrant contre moi.
- T'as réfléchi à des prénoms? Me demande Lou en s'allongeant.
Je me pose contre son torse, ses doigts traces des formes imaginaires sur mon ventre dénudé.
- J'aime bien les prénoms français, je lui avoue. J'ai regardé sur internet mais je veux qu'on y réfléchisse tout les deux.
Il acquise et attrape son téléphone pour qu'on puisse chercher des prénoms sur internet tout les deux. On passe de site en site mais rien ne nous intéresse vraiment.
- Je préfère les prénoms court, avoue Louis.
Je suis assez d'accord. On continue de fouiller un peu sur internet mais on n'accroche sur aucun prénom. Emily, Marie, Zoé,... C'est vrai que c'est compliqué de trouver un prénom pour un bébé, sachant qu'il va le garder toute sa vie, il faut qu'il nous plaise à tout les deux, qu'il s'accorde à la génération au moins un petit peu, au nom de famille...
Et celui de ma fille sera Tomlinson. Ça me rend heureux de savoir qu'elle portera le nom de Louis parce-que c'est son papa et j'en suis très fier. Il dépose un baiser sur mon front et verrouille son téléphone.
- De toute façon on a encore le temps, il dit en se relevant lentement.
J'acquiesce, on a le temps mais il faut quand même commencer à y réfléchir sérieusement. Lou me sourit, il se relève et s'installe entre mes jambes en douceur. Ses mains traînent encore sur la bosse de mon ventre.
- Et toi, bébé, t'en penses quoi? C'est quand même toi qui va le porter ce prénom! Il marmonne en se penchant sur mon ventre.
Je ris doucement en secouant la tête... Il est tellement adorable quand il fait ça, toujours à caresser mon ventre, à lui parler comme si elle allait nous répondre. J'adore ces moments là. Ça me rend incroyablement fier et heureux de pouvoir partager ma vie avec lui et bientôt notre bébé.
Ses deux mains se retrouvent à plat sur chaque côté de mon ventre et il embrasse ma peau plusieurs fois autour de mon nombril.
- Il me tarde vraiment que tu sois là mon petit ange, il embrasse à nouveau mon ventre. J'espère que tu vas ressembler à ta maman...
- Maman? Je répète.
- Bah quoi? C'est les mamans qui porte les bébés, non? Tu veux pas qu'elle t'appelle maman? Il me demande une petit sourire aux lèvres.
- Tu trouves pas ça bizarre? Je demande un peu intrigué.
- Non, tu es sa maman et je suis son papa. Moi je trouve ça mignon.
Je lui souris, il n'a pas tord mais quand même je suis un garçon... Elle ne comprendra pas quand elle verra que les mamans des autres sont des femmes.
- On lui expliquera tout, elle comprendra. Ne t'inquiète pas, il me dit en souriant. Pas vrai mon bébé? C'est ta maman, il dit à mon ventre en y déposant quelques baisers.
C'est tellement attendrissant de le voir faire alors que le bébé n'est même pas encore née. Je suis sûr qu'il sera encore plus gaga quand elle sera là. Il ajoute qu'on verra quand elle sera là pour savoir comment elle doit m'appeler. Ça viendra naturellement.
Ses mains recouvrent tout mon ventre et il ne cesse de lui parler, il lui dit qu'il l'aime déjà, qu'il a hâte de faire sa connaissance, qu'il est sûr qu'elle sera la plus belle petite fille du monde. Je souris comme un débile jusqu'à ce que je ressente quelque chose cogner a l'intérieur de mon ventre. Je regarde alors mon ventre entre les mains de Louis, qui me regarde les yeux grands écarquillés. C'était le bébé?
- T'as senti? Je m'empresse de lui demander, les yeux grands ouverts.
- C'était elle?
- Je crois, j'ai jamais senti ça avant! Je lui répond émerveillé.
Il déplace ses mains un peu partout pour recouvrir mon ventre et tenter de sentir un autre mouvement. On se concentre tout les deux pour sentir les moindres mouvements sous ma peau.
- Bébé donne un petit coup sur les mains de papa, dit Louis en appuyant légèrement sur différent endroit de mon ventre.
On attend, émerveillés et fascinés, que notre fille bouge à l'intérieur de mon ventre. C'est une sensation tellement forte, je m'attendais pas à ressentir ça. C'est comme si j'avais enfin la preuve qu'elle vivait réellement en moi. Je sais pas trop comment le décrire, c'est magique. Louis n'arrête pas de lui parler, il lui demande de donner un coup de pied ou un coup de boule. Ça me rire et je réalise encore que ce moment est surréaliste pour moi et que fondait une famille est vraiment quelque chose d'extraordinaire et source de bonheur.
- Oh bébé t'as senti? S'écrit Louis en me regardant avec des yeux bleus émerveillés.
J'hoche la tête et glisse mes mains sur celle de Louis, posés sur mon ventre. J'ai senti un petit coup tout doux sous mon nombril. Ses yeux brillent, on dirait un gamin qui vient de voir son premier match de foot. Il embrasse l'endroit où elle a donné un coup et se relève pour me faire face et essuyer la larme qui s'est échappée sous mon œil gauche.
- Je t'aime, je lui dis en replaçant une mèche sur son front.
Il s'installe près de moi, un sourire aux lèvres et vient déposer ses lèvres délicatement sur les miennes. Il est tendre et amoureux. Et je me sens juste le plus heureux de la terre à ce moment précis.
. . .
La fin des vacance approche à grand pas, Louis a déjà préparé sa rentrée et on essaie de profiter des derniers rayons du soleil. Ça passe trop vite... Je suis enceinte de six mois depuis une semaine. On a passé notre été ici, à l'appartement. Les peu de fois où je suis sorti étaient pour aller faire les courses ou voir ma mère ou quelques amis mais j'aime pas trop sortir dans la rue parce-que maintenant mon ventre a doublé de volume. Et les regards se retournent sur mon passage parce-que je suis un homme et que je suis enceinte. C'est assez difficile à vivre... Alors je préfère rester sagement à la maison. Je m'occupe de l'arrivée du bébé et puis je bronze sur le mini balcon. J'ai commandé un siège auto d'occasion sur internet. Ma mère nous a offert une super poussette et la maman de Louis nous a donné une chaise haute qu'elle avait gardé des jumelles. On commence à avoir pas mal d'affaires pour notre fille maintenant.
J'ai pris presque cinq kilos mais le gynécologue a dit que je devais sans doute en prendre un peu plus. Je mange beaucoup mais j'essaie de ne pas trop grignoter de cochonnerie parce-qu'une fois que le bébé sera là, je ne veux pas ressembler à un éléphant. Je ne veux pas que Louis se dise que je me laisse aller, que je ne suis plus aussi bien qu'avant ou que je ne fais plus d'effort parce-que maintenant on à un gosse. Je veux toujours lui plaire, même après l'accouchement... Justement l'accouchement est prévu pour mi-janvier et d'ici là j'aurais sans doute pris encore quelques kilos...
J'ai postulé pour quelques petits boulots à mi-temps mais personne n'a encore retenu ma candidature à cause de ma grossesse. Je savais que ça serait compliqué mais je ne veux pas rester sans rien faire et laisser Louis payer toutes les factures de l'appartement. Je suis un peu dégoûté mais Louis arrive à me rassurer, j'ai un peu d'argent de côté et on touche une aide pour les jeunes "maman" alors pour le moment, l'argent n'est pas trop un problème.
J'ai aussi envoyé mon dossier pour les cours par correspondance et je recevrais tout par la poste, chaque mois. Tout est réglé pour moi, il me reste quelques échographies à faire. Une pour chaque mois, je crois. Et puis voilà, je crois être à jour.
- On à de la chance que les murs soit blanc, dit Louis en poussant le lit à barreau qu'il vient de monter.
La chambre de Liam est en train de se transformer en chambre de princesse. Louis a acheté un lit à barreau ce matin, je lui ai fait confiance pour qu'il l'achète sans moi. Je sais qu'il a bon goût. Puis finalement il est simple, blanc et de bonne taille. Il l'a monté en une heure parce-que maintenant qu'on a le lit, je suis trop impatient de décorer la chambre. Bien sûr il ne veut pas que je l'aide. Il veut que je me repose. Mais à part me reposer et regarder des sites de fringues pour bébé je ne fais rien d'autre!
- On le met où? Il me demande.
- Laisse le dans un coin pour l'instant, Je répond en haussant les épaules.
Je me lève de la chaise à bascule que nous a donné ma mère pour aller déplier le tapis à poils tout doux que j'ai commandé sur internet. Il est rose et blanc, je l'étale par terre et glisse mes pieds nus dessus. C'est trop doux. Louis décale la table à langer près de la petite commode rose pâle qu'il a acheté ce matin avec le lit. On l'a choisi ensemble sur instar et. On avait même commandé un petit lustre rose en papier, des cadres de princesse pour décoré un peu et un petit mobile avec des nuages et des étoiles.
Je l'aide à installer la déco et finalement on pousse le lit contre le mur gauche.
- Manque plus qu'elle soit là, ajoute Louis en posant les mains sur ses hanches.
- C'est trop beau, je sourit fièrement .
On observe la chambre quasiment fini de notre fille. Puis on range les quelques vêtements de bébé qu'on a achetés. De toute façon je sais que nos familles vont s'investir dans la vie de notre fille, que ce soit de mon côté ou de celui de Louis, il y a pas mal de femmes qui nous entourent. Alors elle sera peut-être la seule fille à la maison mais elle pourra compter sur une horde de femmes féministes qui remplissent sa famille.
- Au faite bébé, regarde ce que j'ai acheté pour accrocher sur la porte de la chambre, il attrape un sac en plastique et en sort des petites lettres en bois colorés
- C'est quoi? Je lui demande intrigué.
Il positionne les lettres correctement dans sa main pour former le prénom que l'on a choisit pour notre fille: Axelle. Je fond littéralement, c'est vraiment trop mignon. On a connu ce prénom grâce l'aide soignante de notre médecin, c'est original et on a de suite adoré. Alors après un long débat, Axelle nous a semblé être parfait pour notre fille.
- Oh c'est trop mignon, je lui dis en détaillant de plus près les lettres peintes en rose et blanc.
Ça le fait rire alors aussitôt après on décide de les mettre en place sur la porte. J'adore! Sa chambre est vraiment trop mignonne, on dirait un petit cocon rose et blanc. Lou a raison, il ne manque plus qu'elle.
. . .
Il est 19h50, j'essaie de mettre mes chaussures en vitesse car on est en retard. Il faut environ 20 minutes pour arriver au restaurant que l'on a réservé pour ce soir et je ne suis pas tout à fait prêt. On fête nos 8 mois aujourd'hui, alors on a choisit un petit restaurant thaïlandais. Ça a l'air super bon, puis avec mes envies bizarres je pourrais manger n'importe quoi.
Mais problème là, c'est mon ventre qui prend tellement de place que j'arrive même pas à faire les lacets de mes chaussures.
- Lou? Je l'appelle alors qu'il est déjà devant la porte d'entrée. Louis, viens s'il te plait!!
Je l'entend soupirer et ses pas se rapprochent de la chambre. Il apparaît dans l'encadrement de la porte, une chemise noire sur le dos. Il est magnifique. C'est tellement rare qu'il mette des chemises que dès qu'il en porte j'ai envie de lui sauter dessus. Je peux même pas me faire beau pour lui. Avec ce ventre, je ne rentre dans aucun jeans... Alors c'est jogging tout les jours, je suis bien obligé.
- J'arrive pas à faire mes lacets, je suis trop gros, je lui dis en levant une jambe vers lui.
Il secoue la tête, un sourire aux lèvres en s'approchant de moi. Il s'agenouille et attrape mes pieds pour faire mes lacets.
- T'es pas gros, t'es enceinte Harry, il dit en laçant mes chaussures.
- Ouais mais c'est pas très pratique.
Il se relève en riant et embrasse mon nez.
- Allez on est déjà en retard, il m'aide à me relever du lit pour sortir de la chambre.
On se dépêche donc de sortir de l'appartement pour rejoindre la voiture et partir direction le restaurant. Mon ventre a tellement doublé de volume que je vois même plus mes pieds. Je suis énorme, en même temps le bébé pèse déjà deux kilos pour 40 centimètre. Il paraît que c'est un peu petit, elle doit tenir ça de son père...
Mise à part ça, ma grossesse ce passe merveilleusement bien! Le bébé se porte à très bien, moi aussi. On a eu aucun souci et je me sens très épanouie. Je ne pensais pas qu'être enceinte pouvais rendre aussi bien dans sa peau. C'est juste génial! Ça me donne envie de faire pleins d'enfants.
Bien sûr il n'y a pas que des bons moments pendant la grossesse... Je passe mes journées à faire pipi parce-que le bébé appuie sur ma vessie. Et... Je sais pas si je peux dire ça comme ça mais j'ai pris un peu des seins et ça fait assez mal. Le médecin a dit que c'était tout à fait normal et tout redeviendra normal après l'accouchement. Mes hormones me travaillent beaucoup, je passe de joyeux à triste en une demie-seconde. Où alors je m'énerve pour un rien, une tasse posé à l'envers dans le placard et c'est la fin du monde... Je crois que je suis insupportable mais Louis ne se plaint pas trop. Il sait bien que je n'arrive pas à contrôler mes hormones à cause de la grossesse... Et je me m'en veux souvent de lui faire subir mes sautes d'humeur... Mais il est vraiment patient avec moi.
On est déjà début décembre, c'est l'hiver qui approche, les journées ont déjà raccourcis, il fait nuit à 18heures. C'est juste déprimant... Je passe mes journées seul à l'appartement parce-que Louis a repris la fac. Et je pensais pas dire ça un jour mais ça me manque. Louis me manque, la socialisation me manque. Heureusement pour moi, j'arrive à m'occuper avec les cours par correspondance. J'ai réparti mon travail tous les jours de la semaine avec des pauses de temps en temps pour m'occuper de l'appartement et des rendez-vous pour le bébé. Puis j'ai quand même mon prof préféré qui rentre tous les soirs.
Louis arrête la voiture devant le petit restaurant à la devanture rouge où des inscriptions chinoise jaune éclaire la rue. Je sors de la voiture comme je peux mais j'ai l'impression d'être un pingouin obèse. Louis fait le tour de la voiture et m'aide à me lever.
- C'est bon je suis pas handicapé, je lui lance un peu trop brutalement.
- Ok débrouille toi alors, il dit en se retournant.
Je soupire et il fait demi tour pour se diriger vers l'entrée du restaurant. Je voulais pas être méchant mais j'ai l'impression d'être un assisté et ça me gonfle. Il est toujours aux petits soins et j'ai peur de le soûler.
J'arrive à me mettre debout et claque la portière pour rejoindre Louis qui entre à peine dans le restaurant. Je camoufle discrètement mon ventre sous ma parka et le rejoint à l'intérieur, j'avoue qu'on a plutôt bien choisit. C'est assez romantique, il y a des buissons de fleurs chinoise et des bouddhas dans tous les coins. Il y a beaucoup de bougies et des arabesques sont peintes sur les murs. L'ambiance est assez feutré, c'est très mignon. Un serveur asiatique nous accueille et on s'installe à une table près de la fenêtre.
- C'est trop mignon, je lui dis en chuchotant lorsqu'on s'assoit à table.
Il hoche la tête en regardant la déco autour de nous et retire son manteau. Je l'imite en passant une main sur mon ventre. Il a déjà oublié pour le petit pic de toute à l'heure.
Je commence à voir faim et bébé ne cesse de donner des coups de pied. J'ai encore mal dormi à cause des coups qu'elle donne. Je crois qu'elle confond le jour et la nuit, ou alors c'est une sacré fêtarde...
C'est la première fois que je mange thaïlandais alors je ne sais pas trop quoi choisir. Il y a beaucoup de plat mais les nouilles de riz sautés au poulet me donnent bien envie. Louis commande un plat à base de crevette, ça a l'air trop bon. Je goûterais dans son assiette. On commande aussi un apéritif, sans alcool pour moi bien sûr.
Nos verres sont servis rapidement et Louis lève le sien entre nous. Ses yeux bleus se plongent dans les miens. Il est très beau et me sourit tendrement. J'arrive pas à croire qu'on en soit là tout les deux. Les sentiments que j'éprouvais pour lui au début de notre relation n'ont fait que grandir. J'ai toujours le cœur qui bat à cent à l'heure quand il me regarde avec ses yeux à tomber par terre. J'ai toujours des papillons dans le ventre dès qu'il me frôle. Si on m'avait dit il y a un an que j'aurais un bébé avec le prof dont j'étais secrètement amoureux, je ne l'aurais jamais cru...
Je l'aime tellement et je suis très fier qu'on en soit là tout les deux.
- À nous, il dit en souriant alors que je joins mon verre près du sien. Et à notre fille.
- À nous trois, je dis en souriant à mon tour.
J'ai très envie de l'embrasser mais on boit une gorgée de nos cocktails en se regardant dans les yeux. Huit mois que je vis un vrai bonheur grâce à lui. Il me rend tellement heureux que je ne sais même pas comment lui rendre ce qu'il me donne. Il me fait me sentir libre, libre de l'aimer, d'être la personne que je veux être, je suis comblé de bonheur.
- Huit mois d'amour, il sourit.
- Oui et huit mois de grossesse aussi.
- Oui on a pas commencé notre relation seul, il plaisante.
- On pourra dire qu'elle était là début le début, je souris.
- Mhh j'aurais jamais pensé être papa aussi rapidement, il m'avoue.
- Et moi encore moins! J'approuve. Tu penses que si j'étais pas tombé enceinte on serait toujours ensemble?
Je me pose la question parfois. Est-ce qu'il reste avec moi parce-que je suis enceinte et qu'il a trop de valeurs et de principes pour me quitter? Peut-être qu'il a peur que je lui interdise de voir sa fille une fois qu'elle sera là? Ou alors il ne veut juste pas me faire de peine? Je pense que je ne saurais probablement jamais la réponse...
- Franchement, j'en sais rien. Allez prend toi ça Harry! Mais pourquoi tu te pose cette question? On s'en fiche on est ensemble.
- Ah, donc ça veux dire qu'au bout de quelques semaines tu m'aurais largué? Je lui demande en fronçant les sourcils. Quand on a commencé à sortir ensemble tu pensais pas que ça serait aussi sérieux?
- J'ai pas dit que je t'aurais largué Harry, juste qu'on ne peut pas savoir où on en serait. On est encore ensemble ça veut bien dire ce que ça veux dire.
- Répond à ma question quand on est sorti ensemble au début tu pensais qu...
- Mais tu perds la mémoire ou quoi? Je t'ai déjà dit que quand je sors avec quelqu'un c'est du sérieux, il me coupe la parole en fronçant les sourcils.
Je soupire distraitement en regardant ailleurs. Comment ça on saurait pas où on en serait? Il est censé me rassurer, non? Ça veut dire qu'il doute vraiment?
J'ai pas trop envie de penser à ça maintenant car c'est nos huit mois et ça serait bête de se disputer ce soir.
- Désolé Lou, c'était bête, je lui dis en attrapant sa main sur la table.
Son regard se radoucit instantanément. Il me sourit et ses doigts s'entremêlent aux miens.
- C'est rien, il dit en caressant ma main avec son pouce. Et puis si je te supporte enceinte, je peux amplement te supporter si t'étais pas tomber enceinte.
Ça me fait rire et j'avoue qu'il n'a pas tord. Il embrasse mes doigts et nos plats arrivent. Le restaurant se remplit de plus en plus. On discute de tout et rien à la fois. De ce que je loupe à la fac, de mon absence, de Zayn avec qui il continue les pauses clopes. Ou encore de la visite de sa mère la semaine dernière. Elle s'investie dans la vie du bébé, très heureuse d'être une futur grand mère et je m'entend bien avec elle au final. Contrairement à son père qui ne veut pas entendre parler de moi. Ça m'est égale mais ça me fait de la peine pour Louis... Il ne préfère pas parler de lui, il reste indifférent.
Avant de terminer mon plat j'en propose à Louis. C'est vraiment délicieux. Il tend sa fourchette vers moi pour que je puisse goûter le sien. Il l'apporte de ma bouche et je me penche un peu pour goûter et ne pas en mettre partout. Je ne pensais pas aimer autant la cuisine Thaï.
Je suis rassasié, la nourriture thaïlandaise est très bonne mais assez bourrative. Je m'installe contre le dossier de la chaise. J'ai l'impression que mon ventre pèse dix tonnes. Et le bébé qui n'arrête pas bouger... On peut même voir mon ventre se déformer sous ses gestes. Louis semble toujours émerveillé quand une bosse apparaît sur un côté de mon ventre.
- Bonsoir, une voix étrangère vient nous perturber en pleine contemplation de mon ventre.
Je tourne la tête sur ma gauche et vois Luke. Un camarade de la fac qui partageait les mêmes cours que moi. Je l'ai pas vu depuis que j'ai arrêté d'aller à la fac. Il me tend sa main que je serre en reprenant une position correcte sur ma chaise. Il serre la main de Louis et ça m'embête un petit peu lorsqu'il lui sourit.
- Salut Luke, comment tu vas? Lui demande Louis.
- Très bien, je suis venu manger avec quelques amis, il dit en donnant un coup de tête vers quelques garçons qui l'attendent à une table à plusieurs mètres de nous. Alors c'est pour ça que tu as arrêté la fac? Me demande Luke, son visage scotché vers mon ventre .
Louis sourit alors que Luke me regarde ou plutôt, il regarde mon ventre rond moulé dans mon pull noir, avec des yeux écarquillés. Je passe une main sur mon gros ventre en sentant bébé donner des coups.
- Ehm oui, je bafouille légèrement.
- On va avoir un bébé, avoue Louis en regardant Luke.
Il semble sous le choc et fixe mon ventre. J'aimerais le cacher mais il est tellement gros que c'est impossible de le camoufler, même sous des pulls extra large. Il réalise sans doute que Louis et moi allons avoir un enfant et reviens a la réalité.
- Wouah! Et bien, félicitation! Il dit légèrement décontenancé. C'est prévue pour quand?
- Janvier, j'arrive à répondre.
Il hoche la tête et nous observe tour à tour. Je me souviens qu'il était à l'anniversaire de Zayn, le soir où Louis et moi on a conçu notre fille. Il savait peut-être qu'on était ensemble?
- Je.. J'aurais pas pensé une seule seconde que tu étais enceinte, il avoue.
- Et pourtant...
Il reprend ses esprits et me sourit puis regarde Louis en tapant sur son épaule amicalement.
- Encore félicitation à vous deux, je vous embête pas plus longtemps, il nous sourit, bonne soirée.
- Bonne soirée Luke, lui répond Louis.
Et il repart rejoindre ses amis. Il fallait qu'on tombe sur quelqu'un de la fac.... Manchester n'est pas assez grand? Je pose les yeux sur Louis qui a le sourire mais cette petite intervention ne m'a pas trop plu et je sens que ça bouillonne en moi...
- Tu tutoie tout tes élèves maintenant? Je lui demande alors que j'aperçois le serveur nous apporter nos desserts.
- Pas tous.
- Ok donc tout est normal.
Il arque un sourcil et le serveur dépose nos déserts face à nous. J'arrive pas à me contrôler mais ça m'énerve. Je suis jaloux parce-qu'il tutoie un autre de ses élèves. Je veux bien comprendre qu'il puisse tutoyer Zayn ou nos potes. Mais Luke, je le connais à peine... C'est comme ça que ça a commencé nous deux..
Il le tutoie, il l'accompagne fumer quelques cigarettes, ils se revoient et c'est bon il couche ensemble? J'exagère pas c'est vraiment comme ça que ça a commencé nous deux!
Et puis maintenant que je suis aussi gros qu'une baleine, mon corps ne l'attire peut-être plus? Et il préfère passer du temps avec des garçons plus séduisant que moi?
- Je saisis pas ce qui ne va pas là? T'es jaloux de quoi en faite? Il me demande en buvant une gorgée de son verre d'eau.
- Je suis pas jaloux..
Si je suis jaloux mais je veux pas lui dire.
- Qu'est-ce qui ne va pas alors? Il me demande en soupirant.
- Rien.
Je ne veux pas poursuivre la discussion parce-que je risque de m'emporter à nouveau. Il soupire fortement, je sais que ça l'agace mais c'est plus fort que moi. Je suis pas à la fac pour voir ce qu'il ce passe... J'ai confiance en lui mais... C'est humain de vouloir plaire aux autres, non?
- Vivement que t'accouche j'te jure, il dit en soufflant.
- Pourquoi? J'suis trop chiant, c'est ça? Mais j'aurais eu la même réaction si j'étais pas enceinte. Tu sais très bien que je suis pas trop jaloux mais c'est comme ça que ça a commencé nous deux. Si tu commences à te faire pote avec tout tes élèves... Je souffle sans prendre la peine de terminer ma phrase.
Je lâche le morceau d'ananas que j'allais manger, ça m'a coupé l'appétit.
- T'es chiant sérieux, alors quoi j'arrête mon boulot? Il me demande.
- J'ai pas dit ça, c'est juste qu'il te prenne tous pour leur potes.
- C'est normal, je suis le prof le plus jeune de la fac.
Ça n'a rien à voir avec son âge. Il ne veut pas comprendre que ça se fait pas par rapport à moi, il devrait rester à la place du prof et pas du copain. Je ne suis même pas là pour voir si d'autres garçons lui tourne autour. C'est vrai il est jeune, beau, intelligent. Les étudiants pourrait faire comme moi et vite tomber sous son charme.
- Laisse tomber ça me soûle, je répond en soupirant.
- En fait tu me fait pas confiance? Il demande en ignorant mes dernières paroles.
- Mais..
- Après tout ça fait que huit mois qu'on est ensemble, je comprend si t'as pas assez confiance en moi, il balance en me coupant la parole.
- Arrête Louis, je souffle.
Je lui fais confiance, il le sait mais c'est vrai que notre relation a démarré très vite et on arrive déjà au stade de parents. On se voit peu la journée car il travaille et c'est ce qui est le plus gênant pour moi car c'est là que je l'ai rencontré.
Je perd un peu confiance en moi, j'ai peur de ne plus lui plaire, je ne sais pas si il reste avec moi parce-qu'il se obligé d'assumer ses actes, peut-être qu'il me quittera quand j'aurais accouché... Je sais plus quoi penser...
Je bois mon verre d'eau rapidement, je vois bien qu'il fait la gueule. Mes dernières remarques ne lui ont pas plu mais il faut aussi qu'il sache que je ne suis pas rassuré quand je ne sais pas ce qu'il fait même si j'ai confiance en lui. Je préfère mettre un terme à cette discussion avant que nos propos ne deviennent trop blessants.
- Je suis fatigué... Je lui dis pour qu'on puisse rentré à la maison.
De toute façon j'ai tué l'ambiance avec mon caractère de merde alors autant rentrer que de continuer le désastre... Fêter nos 8 mois n'aura pas été une très grande réussite. J'espère qu'on se rattrapera pour nos 1 an. Il hoche la tête, la mâchoire contracté et se lève de sa chaise pour attraper son manteau. Il se dirige vers le comptoir, je traîne un peu à le rejoindre, mon manteau sur le dos.
Il est 22h quand nous sortons du restaurant. Il marche devant moi, il est plus rapide. C'est pas lui qui doit porter ce gros ventre. Cette soirée m'a épuisé, j'ai hâte d'être à la maison et de pouvoir m'allonger.
Le trajet ce fait dans le plus grand des silences. J'ose même pas lui dire que je suis désolé parce-qu'il est tellement énervé que je ne veux pas voir sa réaction. Alors lorsqu'on arrive à l'appartement personne ne parle, je quitte mes chaussures dans l'entrée et rejoins la chambre en traînant des pieds. J'ai mal aux jambes. J'enfile un nouveau jogging de nuit et un t-shirt ample qui appartient à Louis. D'ailleurs je sais pas ce qu'il fabrique, il doit peut-être regarder la télé... Cette soirée aura été un vrai désastre. Je m'allonge enfin dans notre lit en traînant un peu sur mon téléphone. Le bébé bouge un peu plus que d'habitude ce soir, elle doit être contrarié. Il paraît que les bébés ressentent tout ce que subit la maman.
Ça me fait un peu culpabiliser. Je caresse mon ventre comme si je pouvais la toucher.
- T'inquiète pas mon bébé, papa sera plus en colère demain, je chuchote. On t'aime tout les deux.
Pour réponse je reçois un nouveaux coup sous ma main. J'ai vraiment l'impression qu'elle m'entend, c'est dingue.
- Et s'il te plait laisse moi un peu dormir cette nuit, ça se fait pas de donner des coups de pied à sa maman, je lui dis en tapotant mon index sur mon ventre.
J'ai l'air d'un débile à parler tout seul. Je m'allonge sous les couvertures, épuisé, prêt à dormir en attendant que Louis veuille bien me rejoindre.
. . .
Je me réveille en sursaut à cause d'une douleur au bas ventre. Il fait super chaud, je repousse les couvertures et regarde l'heure sur mon téléphone, 3h42. J'attrape la bouteille d'eau sur la table de chevet pour boire un peu. C'est peut-être une mini contraction à cause de la fatigue, ça devrait passer. Louis m'a rejoint hier soir alors que je ne dormais pas encore. Il ne m'a pas adressé un mot et s'est couché de son côté. J'avoue que ça m'a vraiment dégoûté, je suis habitué à avoir mon câlin et mes bisous avant de dormir...
Une deuxième contraction apparaît, mon ventre se contracte. Je serre les dents puis et elle disparaît au bout de quelques secondes. Je bois de l'eau comme me l'a recommandé le médecin. J'ai déjà eu quelques contractions il y a quelques semaines parce-que j'avais fait trop d'effort dans la journée. Et le médecin m'a dit que ce n'était pas alarmant mais qu'il fallait que je me repose. Ce qui m'inquiète c'est qu'elles étaient beaucoup moins forte que celle-là. Je regarde l'heure pour voir si elles sont assez espacés. Et quand la troisième apparaît au bout de seulement deux minutes, je commence un peu à paniquer. C'est pas l'heure de sortir mon petit cœur. Il te reste encore au moins un bon mois au chaud ici. Je tente de faire des exercices de respiration pour me relaxer mais une quatrième contractions arrive. Ça fait vraiment mal. J'ai envie de crier cette fois mais je me retiens et mord fort dans la couverture. Elle dure un peu plus longtemps que les précédentes et je sais pas si c'est normal... Je respire à nouveau quand elle s'arrête. Putain si l'accouchement est le double de cette douleur, je veux plus accoucher moi. Je continue de boire, de vérifier l'heure en essayant de rester le plus calme possible.
Puis la cinquième apparaît ça fait moins d'une minute que s'est terminé l'autre. Ça commence vraiment a m'inquiéter. Je gémis de douleur et Louis se met à bouger près de moi. Et dire qu'il doit se lever dans deux heures et demie pour aller bosser. Je m'en veux un peu de le réveiller mais j'ai trop mal. Il se tourne vers mon côté, les yeux encore endormis. Il relève la tête, les cheveux en bataille et quand il s'aperçoit que je suis en train de me plier en deux parce-que j'ai mal au ventre, il se lève d'un bond.
- Harry? Ça va pas? T'as mal au ventre? Il me demande, beaucoup plus réveillé qu'il y a quelques secondes.
- Non j'ai trop mal, c'est la cinquième contractions depuis dix minutes, je lui explique.
Son visage se décompose et ça ne m'aide pas à rester calme. Je continue de respirer profondément et il se précipite vers l'armoire pour en sortir un pull qu'il m'aide à enfiler aussitôt.
- On va à l'hôpital, d'accord? Ils seront quoi faire eux, il m'explique en essayant de me relever.
J'acquise, c'est la meilleure solution. Même si ils nous disent que c'est rien, au moins on sera rassuré. Il passe un bras autour de ma taille pour m'aider à marcher vers l'entré, j'enfile mes chaussures à la va vite.
- Continue de bien respirer, il dit en mettant ses chaussures.
Il écrase le rebord du talon de ses nouvelles vans. Puis je me tord à nouveau de douleur pendant que Louis panique complètement à mes côtés.
- Je suis là bébé, ça va aller.. il tente de me rassurer.
J'ai mal et m'accroche à lui aussi fort que je peux. Je n'arrive même pas à bouger jusqu'à ce que la contraction disparaisse enfin... On se dirige vers le parking de la voiture comme on peut. Louis m'aide à m'installer sur la banquette arrière pour que je puisse rester allongé le plus longtemps possible. Il monte derrière le volant et démarre vers l'hôpital. Il roule vite, je lui demande de faire attention mais il ne relève pas. Je pense qu'il est aussi paniqué que moi, mais ce n'est pas le moment d'avoir un accident.
On arrive à l'hôpital en un temps record. Je gémis plusieurs fois à cause de la douleur et je sens Louis en plein stresse. Il se gare au plus près des urgences pour m'éviter de marcher autant qu'il le peut. Je tiens à peine debout et heureusement des infirmières nous voient arriver. Elles se ruent sur nous avec un fauteuil roulant.
- Bonsoir, qu'est-ce qu'il se passe monsieur? Me demande l'une des deux femmes en blouse blanche.
Louis lui explique que ça fait environ une demi heure que je ressens des contractions assez rapprochés mais je précise que je ne suis qu'à huit mois de grossesse et que le bébé ne peut pas sortir maintenant. Elles nous prennent en charge rapidement et nous entraîne vers une salle médicalisé. La panique m'envahit encore plus lorsque je vois les machines et table d'auscultation. Louis semble aussi perdu que moi.
Les infirmières m'installe sur la banquette, elles retirent mon pull et soulève mon t-shirt en vitesse pour pouvoir brancher les machines sur mon ventre et faire une échographie par la même occasion. Louis est près de moi, nos mains reste liés. J'ai envie qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me rassure mais je crois qu'il a besoin d'être rassuré lui aussi.
Une des machines mesure le rythme cardiaque du bébé, une autre contrôle les contractions, pendant que l'une des deux infirmières déplacé un bâton remplis de gel sur mon ventre pour voir le bébé. Je continue de respirer profondément malgré la douleur. Et l'infirmière qui contrôle les machines nous dit que tout va bien, que le bébé ne semble pas réagir aux contractions et c'est bon signe. Je suis soulagé, mais la douleur persiste alors elles se mettent d'accord pour m'injecter un produit qui calmera les contractions. L'une d'elles disparaît pendant trois minutes et revient une piqûre dans la main et une palette en fer dans l'autre. Elle imbibe le coton d'alcool et le passe sur ma peau juste derrière mon bras. Je ne sais pas pourquoi mais c'est à cet endroit là qu'elle m'injecte le produit. Le produit est assez douloureux mais si ça peut arrêter les contractions je ne vais pas me plaindre.
On est resté environ une heure à vérifier que tout aille bien pour le bébé et les infirmières décident de me garder un jour en observation car ce n'est vraiment pas le moment pour moi d'accoucher. Les poumons du bébé ne sont pas encore totalement formés et ça serait trop risqué si elle devait naître maintenant. Louis est resté silencieux tout le long, je pense qu'il a vraiment flippé.
Le produit qui m'a été injecté à bien fait effet, je n'ai presque plus de douleur mais la fatigue se fait sentir. Une des femmes en blouse blanche décide de m'emmener dans une chambre pour que je puisse me reposer et dormir un peu. Louis m'aide à m'installer dans le fauteuil roulant et monte un étage de l'hôpital alors qu'elle nous rappelle qu'on ne doit pas hésiter à les appeler aux moindres soucis. Et elle nous laisse devant une chambre en nous souhaitant un bon rétablissement. On l'a remercie tout les deux, enfin soulagé.
Louis ouvre la porte de la chambre plongé dans le noir. On s'avance et il allume la lumière au dessus du lit. Il soupire de soulagement. La pression retombe et il retire son manteau. Il n'a même pas eu le temps d'enfiler un pull. Je regarde l'heure sur ma montre, 5h45. Louis s'approche de moi et pousse le fauteuil roulant au plus près du lit pour pouvoir m'aider à m'allonger. Je me sens beaucoup mieux mais je suis exténué. Il s'installe sur le gros fauteuil près du lit et se laisse tomber sur le dossier.
- T'as pas assez dormi Lou... Je lui marmonne.
- On s'en fou de ça Harry. Putain j'ai flippé, tu m'as vraiment fait peur, il dit en posant une de ses mains sur sa poitrine.
- Moi aussi, j'ai eu peur...
Il soupire en me regardant. Je suis allongé sur le lit, j'ai même plus la force de bouger un doigt. Je suis désolé de l'avoir réveillé en pleine nuit pour lui faire peur mais c'est pas moi qui contrôle mes contractions malheureusement...
Il tend ses jambes et s'étire un peu en baillant. Il est censé embaucher dans deux heures... Aucun d'entre nous n'ose parler et je repense à notre dispute d'hier soir... C'était bête, je sais même pas pourquoi je suis jaloux. On va fonder une famille tout les deux. Il a choisi de rester avec moi... C'est la preuve qu'il m'aime? Mais si j'étais pas tombé enceinte? Est-ce que j'en aurais eu la preuve? Ça y est je recommence à douter, il suffit d'une demie seconde pour perdre toute confiance en moi. Je n'aime pas trop ce silence. Je ne sais pas si il fait encore la tête et je préfère faire le premier pas pour nous réconcilier .
- Fait moi un câlin s'il te plaît, je lui demande doucement.
Ses yeux se posent dans les miens. Je l'aime tellement que même si on se prend la tête comme hier soir, j'arrive pas à lui en vouloir. Il se lève du fauteuil jaune tout pourri et s'installe près de moi sur le lit. Une main glisse dans mes cheveux, je savoure ses gestes. Je me décale pour qu'il s'allonge près de moi. Son torse collé contre mon dos et nos mains liés sur mon ventre.
- Je suis désolé pour hier soir, je lui murmure.
- C'est oublié mon cœur, mais j'aimerais que tu me fasses un peu plus confiance, il me répond tout doucement pour ne pas me brusquer.
- Je te fais confiance Lou. Mais c'est en moi que je perd confiance, j'ai peur de ne plus te plaire et que tu ailles voir ailleurs. J'ai peur que tu restes avec moi parce-que je suis enceinte et que ça te fait culpabiliser.. Je chuchote tellement que je ne sais même pas si il a tout entendu.
Je sens qu'il secoue la tête derrière mon cou et je sais pas si c'est bon signe. Ses doigts se resserre autour des miens et sa présence me rassure tellement. Ça m'apaise moi et notre fille aussi.
- Il faut que tu arrêtes avec ça, on est ensemble. Si j'avais pas voulu avoir d'enfant avec toi, je t'aurais demandé d'avorter, il balance comme ça. On est trop bien ensemble, on se sentait prêt et on l'est toujours. Tu me satisfait amplement et je ne veux pas aller voir ailleurs!
Je souris même s'il ne me voit pas. Son nez effleuré mon cou et je frisonne. Il arrive toujours à me rassurer en quelques mots.
- Je ne veux que toi, il dit en embrassant mon épaule. Et notre fille.
J'ai tellement de chance de l'avoir. J'aurais jamais pu rêver mieux que d'avoir un homme aussi parfait... Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour le mériter? J'apporte sa main à ma bouche pour déposer un baiser sur ses doigts. Il me resserre plus près de lui et enfoui son visage contre ma nuque.
- Je t'aime... Je reçois son souffle chaud contre ma peau.
Mon estomac se serre instantanément lorsque j'entends sa voix chuchoter. Mon cœur se met à battre très vite, c'est la première fois qu'il me dit ces mots. Je les attendaient depuis tellement longtemps et il vient de les sortir comme si c'était naturel. Je souris inconsciemment et me retourne tant bien que mal pour lui faire face. Il me sourit aussi, les yeux brillants. Nos front se collent et je glisse mes doigts sur son visage avant de déposer mes lèvres sur les siennes amoureusement.
- Je t'aime aussi, tellement si tu savais.
. . .
Après l'incident du mois dernier, les médecins m'ont interdit de me lever pendant au moins trois semaines, autrement dit jusqu'à l'accouchement. Les seules fois où j'ai droit de sortir du lit sont pour aller aux toilettes ou prendre une douche. Ils ont étaient très strictes et je fais très attention car il en joue de la santé du bébé. Et si il lui arrivait quelque chose par ma faute, je m'en voudrais toute ma vie. Alors je passe mes journées au lit et c'est horrible. Je m'occupe comme je peux mais le temps est long. Les contractions ont bien disparu et mon dernier rendez-vous avec le gynécologue est dans quelques jours. C'est la dernière ligne droite avant l'accouchement. Ça fait peur mais j'ai vraiment hâte qu'elle soit là.
Louis est aux petits soins, il s'occupe de tout à l'appartement. Je suis un peu inutile mais c'est pour le bien de notre fille. Il ne m'en veut pas, bien au contraire il m'engueule si je fais trop pipi. J'y suis pour rien si elle appuie sur ma vessie constamment. Mais je me plains pas non plus, il me fait des massages, m'apporte le repas au lit. Encore une fois il est parfait...
C'est les vacances de noël depuis quelques jours et c'est difficile de ne pas se lever pour l'aider à faire à manger ou juste pouvoir décoré le sapin artificiel qu'il avait de l'an passé. J'aurais tellement aimé décorer l'appartement, faire des cookies ou pouvoir profiter de l'ambiance de noël tout simplement. J'aime trop cette période. C'est magique entre les lumières de la ville, les retrouvailles en famille, les attentions de chacun... Mais j'ai pas eu le choix, Louis ne me laisse pas faire grand chose. Je reste cloué au lit. Malgré tout pour me réconforter il a décoré la chambre avec des guirlandes et des boules de Noël un peu partout. Il a disposé des guirlandes lumineuses sur les murs et j'adore. Il me gâte et chacune de ses petites attentions me rendent encore plus fou de lui.
Ça fait quand même 2 semaines que je suis allongé et aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Louis alors je compte bien profiter un minimum de la soirée. C'est les vacances de Noël et je peux enfin profiter de sa présence même si je dois rester allongé. Alors pour ce soir il est d'accord pour que je reste allongé au canapé plutôt que dans la chambre. Il me couve un peu trop je crois...
On a commandé un repas au traiteur pour ce soir car Louis ne sait pas cuisiner et qu'on voulait manger quelque de bon... Et comme il m'a lui même restreint dans mes mouvements et donc interdit de me lever, faire le repas de ce soir c'est même pas la peine que j'y pense. Il a tout de même mit la table en la décorant aussi bien qu'il a pu. Je suis carrément frustré de ne rien pouvoir faire pour son repas d'anniversaire. Il fait tout et j'aurais vraiment aimé lui préparer son repas préférée ou l'aider à de prendre la table. Je suis déçu mais Louis me rappelle que je dois tenir pour notre bébé. Alors on attend nos invités en regardant un bêtisier de Noël à la télé. Ma tête est posé sur ses jambes et une de ses mains passe dans mes cheveux délicatement.
- Je crois qu'en fait mon plus cadeau de noël c'est ta naissance.
Je dis ça sans réaliser à quel point c'est niais mais pourtant c'est ce que je ressens vraiment. C'est pas pour rien s'il est née le réveillon de noël, j'en suis sûr. Il me regarde en faisant une moue trop adorable.
- Oh c'est mignon mon amour, il ricana et se penche pour embrasser mon front. Niais mais mignon.
- Je le pense vraiment.
Je lui souris amoureusement et lie nos doigts sur mon ventre. Il a 28 ans aujourd'hui et j'aurais voulu lui faire un cadeau pour marquer le coup mais il n'a pas voulu. Il ne veut pas qu'on dépense de l'argent pour se faire des cadeaux alors qu'on va en avoir besoin pour le bébé. Malgré tout je lui en ai fait un. Il ne m'a rien coûté, c'est un dessin Flipbook de nous. J'ai démarré en dessinant un portrait grossier de nous deux puis au fur et à mesure j'ai fait grossir mon ventre jusqu'à ce qu'on tiennent un bébé dans nos bras. J'ai dessiné notre histoire en bref. C'est pas grand chose mais j'avais largement eu le temps de faire ça en étant à la maison et alité depuis depuis deux semaines. Je respire un peu son odeur à travers sa chemise, ça me rassure toujours.
Des coups à la porte d'entrée nous sorte de notre bulle. Louis se lève en prenant soin de ne pas me faire mal. Je m'assoie pour être un peu plus présentable. J'aurais voulu m'habiller un peu classe mais impossible de mettre des chemises avec ce ventre... Alors c'est jogging Adidas de Louis et t-shirt élastique pour moi ce soir...
J'entend les filles lui crier un joyeux anniversaire, leurs bras chargés de cadeaux.
- Hey salut Harry! Résonne la voix de la sœur de Louis.
Charlotte entre, un large sourire au visage, rapidement suivit par deux petites têtes adorables. Elles accourent vers moi, les jumelles ont les yeux grands ouverts en voyant mon ventre. C'est la première fois qu'elles me voient depuis cet été, où mon ventre était encore presque plat. Charlotte et Félicité me font la bise et elles déposent leurs mains sur mon ventre.
- Elle bouge? Me demande l'une d'elles.
Johannah arrive enfin, je lui fais la bise et elle aussi joint une de ses mains sur mon ventre. Louis sourit, attendrit de voir sa famille créer un lien avec sa fille.
- Elle bouge ou pas Harry? Me demande Charlotte.
- Elle arrête pas, je prend sa main et la pose sur le côté droit sous mon nombril pour qu'elle puisse sentir le coup du bébé. Tu sens?
Elle se concentre et au bout de trois secondes ses yeux s'illuminent.
- Oui!! Aww c'est trop mignon ! Touche maman, et elle laisse la place pour que sa mère puisse y mettre sa main.
- Et moi? Râle une des jumelles.
- Attend ton tour, lui répond sa sœur.
C'est trop drôle de voir cette scène. Mais elles sont toutes très douce et il n'y a même plus de place sur mon ventre pour une sixième mains. Louis ne peut pas s'empêcher de prendre une photo en faisant l'imbécile.
- Coucou ma chérie, c'est mamie, dit Johannah en prenant une voix mielleuse.
Je souris c'est vraiment adorable. Des coups résonnent à nouveau à l'entrée, c'est ma mère. Louis part ouvrir et on se retrouve au complet. Elle vient m'embrasser et trouve elle aussi une petite place sur mon ventre au milieu de toutes ses mains. Je me sens si heureux. Je pouvais pas rêver mieux qu'une famille si unit. Louis passe à côté de nous pour sortir l'apéritif, il dépose un baiser sur ma tempe au passage et je frisonne. On est tellement bien entouré pour ce réveillon de noël. Lorsqu'il revient et dépose le champagne et les toasts sur la table, il soupire et s'installe sur un fauteuil.
- Ça vous dérangerait de laisser respirer mon homme et ma fille, il dit d'un air dépité.
- Oh il est jaloux, dit Charlotte en se levant pour le rejoindre.
Les filles rient et se relèvent toutes pour rejoindre Louis et se coller à lui en lui faisant un câlin. J'entends des couinements aigus et je ne vois même plus Lou tellement elles l'encerclent. Ça me fait rire et je sers le champagne dans les flûtes disposés sur la y'a le basses. La soirée s'annonce parfaite.
Lorsqu'elles se décollent pour s'installer autour de la table, Louis me voit servir le champagne et il me fait les gros yeux. Je lui souris et lui tend la bouteille pour qu'il continue. C'est pas ça qui va me fatiguer mais sinon il va m'interdire de bouger pour la soirée.
. . .
Axelle est née à 5h20 du matin. J'ai commencé à ressentir les contractions la veille au soir vers 23h30. On était tout les deux au lit quand ça a débuté, on se doutait bien que l'accouchement était pour les jours à venir. Mais on a tout de même attendu pour voir si elles persistaient ou si c'était une fausse alerte. Au bout de 30 min Louis a appelé hôpital pour les prévenir qu'on arrivaient. Il était très stressé, je sentais qu'il était prêt à pleurer à tout instant parce-que c'était vraiment le moment pour moi d'accoucher. C'était étrange de le voir comme ça mais il a très bien maîtrisé la situation.
Contrairement à ce que j'imaginais de mon côté, je me sentais bien. Évidemment j'avais super mal et c'était encore différent de la fois où j'avais eu les contractions répétés mais j'avais tellement hâte de pouvoir rencontrer notre fille.
Heureusement on avait déjà tout préparé pour la venue du bébé et Louis a prit le sac de vêtement qui attendait près de l'entrée avant de rejoindre la maternité aussi rapidement que possible. Une chance qu'on ne vive pas loin de l'hôpital.
Comme la fois précédente, des sages-femmes nous attendaient et on a de suite était prit en charge. Elles m'ont examiné, fait une écho pour voir comment allait le bébé et apparemment elle réagissait plutôt bien aux contractions et semblait prête à vouloir sortir. Et c'était le bon moment. Cependant le travail à était assez long. Louis est resté avec moi toute la nuit dans la salle de travail. Il essayait de me faire rire et de me changer les idées même si lui même était en panique totale. Le principale pour moi, c'était qu'il soit là avec moi. Puis au fur et à mesure du temps les contractions étaient plus forte et les sages-femmes ont décidés de me transférer dans la salle d'accouchement et elles m'ont posé la péridurale. J'avais peur mais j'étais heureux, ça voulait dire que j'étais proche de pouvoir tenir ma fille dans mes bras. Louis a suivit, les infirmières lui ont donné une blouse et il a pu rester avec moi. Et heureusement qu'il était là, je crois que sans lui qui me disait qu'il m'aimait toute les 2 min, j'aurais jamais pu tenir. J'ai eu une césarienne comme prévu et le fait de ne pas être endormi pendant l'intervention est assez étrange... Mais Louis a tout fait pour que je me sente au mieux. Je crois que je le remercierais jamais assez d'avoir autant assuré durant ce moment.
J'étais totalement conscient pendant l'intervention, ça a été assez long parce-que j'étais vraiment impatient de voir notre fille. Puis on a entendu des cris, une petite voix cristalline et puissance. Mon cœur s'est tout de suite emballé et je serrais tellement fort la main de Louis lorsqu'il m'a regardé, les yeux remplit de larmes, émerveillé. Je crois que ce moment a était un des plus fort et plus émouvant de toute ma vie. Une infirmière est sortie de derrière le drap bleu qui caché la césarienne, elle souriait en tenant notre fille dans ses bras. Et une demie seconde plus tard, elle l'a déposé sur moi, contre mon torse. J'ai frissonné et des larmes de bonheur ont glissés sur mes joues. Louis était aussi ému que moi, nos regards bloqués sur le petit être si parfait qui poussait des cris. Il a embrassé ma tempe en douceur et a passé sa main sur celle minuscule de notre fille. Elle a aussitôt ouvert ses yeux et j'ai eu l'impression de fondre de bonheur. Son regard... J'ai reconnu de suite celui de Louis. Puis cette sensation que j'ai ressentis en touchant sa peau, j'ai pas de mots de pour définir ce que l'on éprouve à ce moment là. C'est juste magique. Inexplicable. C'est un réel bonheur... Louis s'est mis à lui parlé et ça m'a encore plus rendu heureux parce-que cette fois c'était bel et bien réel.
- Bonjour mon amour, les cris d'Axelle se sont radoucit pour voir d'où venait cette voix. C'est papa.
Je pleurais tellement que j'arrivais à peine à parler. Mon cerveau était noyé de bonheur. J'ai passé mes doigts délicatement sur son visage et elle a reprit ses cris.
- Coucou mon ange, tu es tellement magnifique, une seconde fois ses cris ont cessés pour nous écouter.
Ce moment restera le plus magique de ma vie. Voir ma fille pour la première fois c'est quelque chose d'exceptionnel. J'ai l'impression que ma vie prend un nouveau tournant et je suis sûr de faire bonne route. On est restés quelques minutes à lui parler puis une infirmière est venue la récupérer pour la laver et l'examiner. Louis m'a embrassé en me disant à quel point il était fier de moi, que je sois l'homme qui ait mît sa fille au monde et qu'il m'aimait comme un fou. Puis il a rejoint notre fille et l'infirmière pour l'examiner pendant que je rejoignais ma chambre pour me reposer un peu.
- Bébé, tu te sens prêt pour la mettre dans le landau? Me demande Lou en me coupant de mes pensées.
Je lève les yeux du visage si fin de ma fille pour les poser sur Louis. Il me sourit, le landau dans les mains. Ça fait cinq jours que j'ai donné naissance à notre petit amour et il est temps pour nous de rentrer à la maison. J'ai hâte d'y être et de mener notre vie de famille. Louis a mit toutes nos affaires dans un sac et on est prêt à partir. Je lui souris et hoche la tête. Elle semble si fragile que j'ai peur de lui faire mal. Louis y arrive plus facilement, il a eu quatre petites sœurs aussi, il sait mieux comment s'y prendre. Mais je dois bien apprendre à le faire. Je me lève du lit, Axelle dans les bras. Je dépose un petit baiser sur son front avant de la déposer le plus délicatement possible dans le landau. Elle est si petite... Louis m'observe, un regard bienveillant. Je fais attention à son cou et sort ma main de sous son dos. Un petit gazouillis tout mignon résonne et je me redresse en souriant, satisfait. Je l'attache et sens la main de Louis dans mon dos.
- Tu vois c'était pas si dur...
J'hoche la tête et on observe notre fille. Notre fille! Elle est enfin là. Et elle lui ressemble beaucoup, elle a la même forme du visage et peut-être même son nez. On est complètement bouleversé et attendrit par ce petit être qu'on a créé. Je me relève et l'enlace alors que le landau repose sur le lit. Je cale mon visage dans son cou et respire son odeur. Louis est passé de mon prof d'art à papa de ma fille. C'est complètement fou! Je vie un vrai rêve, j'aurais jamais imaginé que je puisse vivre une si belle histoire de toute ma vie. Il passe une main dans mes cheveux et pousse un peu mon visage en arrière pour pouvoir m'embrasser.
- Je t'aime, il me chuchote en déposant un deuxième baisers sur mes lèvres.
- Je t'aime aussi.
Il me sourit et attrape le landau en douceur où Axelle est en train de s'endormir. Je saisis le sac posé au sol et on sort la chambre pour signer quelques papiers et rentrés à la maison avec une nouvelle habitante.
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