I won't give up - Larry Stylinson
J'aperçois les rayons du soleil filtrer à travers les rideaux. Ma tête me fait mal, je n'ai pas dormi de la nuit. J'attrape mon téléphone posé au sol, il est tout juste 7h20. J'ai passé la nuit à réfléchir, à pleurer et à me demander ce qui serait le mieux pour moi ou plutôt pour mon couple. La nuit a été longue, je n'ai pas arrêté de ressasser tout ça et je ne sais même pas si ça m'a été d'une grande aide. J'ai tenté de trouver une solution, un compromis, quelque chose... Mais je ne sais même pas si ça en vaut encore la peine... Je suis perdu.
Je soupire et sors du clic-clac dans lequel j'ai passé la nuit. Hier soir, on s'est disputés un peu plus fort que d'habitude. C'était hors de question de dormir dans le même lit que lui. Je débranche mon téléphone de sa charge et me dirige vers la salle de bain pour prendre ma douche. Louis est certainement déjà partît au boulot. Tant mieux, je n'aurai pas à le croiser comme ça.
Je retire mon boxer pour aller me glisser dans la cabine de douche. J'allume le jet d'eau et règle la chaleur. La nuit a été compliqué et c'est tout ce dont j'ai besoin. Une douche et un bon café. Je laisse couler l'eau chaude sur mon visage, j'aimerais tellement me sortir ses mots de la tête. Notre dispute d'hier n'arrête pas de tourner en boucle dans mon cerveau, c'est insupportable. Plus j'y pense et plus je me demande ce qu'on fait encore ensemble s'il ne veut pas construire un avenir avec moi. On est plus du tout sur la même longueur d'onde. Louis m'a clairement fait comprendre que je n'étais pas sa priorité. Il y a sûrement plus important que moi dans sa vie. Je ne le comprends plus... Ses mots me reviennent et ça me blesse affreusement. "Je pensais que vivre ensemble te suffirais" "J'ai pas envie de m'engager plus que ça." "Je suis trop jeune, j'ai pas assez vécu."
Je ressasse tout ça. Et ça fait mal. Je n'aurais jamais pensé qu'on puisse en arriver là un jour. On est ensemble depuis 6 ans. Six années de bonheur et d'amour que l'on arrivaient à mener jusqu'à maintenant. Je ne sais pas ce qu'il a bien pu se passer pour qu'il change de point de vue. Est-ce que c'est moi qui ai changé? Est-ce qu'il s'est lassé de moi? C'est la fin de notre couple? Je me remets en question mais je n'arrive pas savoir qui est en tord. Si vraiment quelqu'un est en tord...
Louis est le premier et seul garçon que j'ai présenté à ma famille après leur avoir avoué mon homosexualité... C'est lui qui m'a ouvert au monde. Il est arrivé dans ma vie au moment où j'avais besoin de me confier et partager des choses. Il a rendu ma vie meilleure. Mon adolescence n'a pas été très heureuse. J'ai eu du mal me rendre compte que j'étais gay. J'avais honte de moi et les autres profitaient de ma faiblesse pour me rabaisser encore plus. C'est grâce à lui que j'ai réussi à m'affirmer et m'assumer comme je suis réellement. Je n'avais que 16 ans mais dès l'instant où mes yeux ont croisés les siens j'ai su qu'il allait être la personne la plus importante.
Je suis amoureux de lui. Je l'aime tellement que lorsque je pose mes yeux sur lui, mon ventre se tord même après 6 ans. C'est un sentiment profond. C'est indescriptible! Je ne peux pas mettre de mots là-dessus. Louis est la personne que j'aime et que j'admire le plus sur terre. Je n'ai jamais eu un lien aussi fort avec personne d'autre. Il arrive -ou plutôt arrivait- à me rend heureux. Et ça me fait mal que ça ne soit pas -ou plus- réciproque.
J'en peux plus. Cette situation dure depuis plusieurs semaines. Je ne sais plus quoi faire pour apaiser les tensions et je ne suis même pas sûr qu'il veuille trouver un terrain d'entente.
Après m'être lavé, j'éteins le jet d'eau pour sortir de la cabine de douche. J'attrape la première serviette et m'enroule à l'intérieur. Il fait frais ce matin. Je rejoins ma chambre, enfin notre chambre, pour pouvoir m'habiller en vitesse. Le parquet est froid sous mes pieds lorsque j'entre dans la pièce. Les fringues de Louis traînent au sol mais je ne vais pas les ramasser cette fois. Il le fera lui-même.
Une fois habillé avec des vêtements chauds sur le dos, je respire un bon coup et attrape une des valises que l'on range sous le lit. Je l'ouvre et la jette presque sur le lit défait. C'est peut-être pas le meilleur choix mais je tente de ne pas réfléchir et me dépêche de balancer des vêtements à l'intérieur avant de changer d'avis. Ça lui fera peut-être un électrochoc de ne plus voir mes affaires ici. Enfin j'espère... J'ouvre les tiroirs et prends le maximum de vêtements possible pour les balancer dans la valise. Mes chaussures, ma brosse à dents, je prends le maximum d'affaires qui puisse entre dans la valise. Tampis pour lui ou peut-être tant mieux, je ne sais même pas comment il va réagir. La valise a du mal à fermer mais j'y parviens malgré tout. Je la traine jusque dans la cuisine.
J'espère ne pas lui faire de cadeaux en repartant chez ma mère. Si je ne compte plus pour lui alors ça sera la fin de notre couple. Il veut vivre sa vie donc je la lui laisse. Je l'aime et j'espère qu'il se rendra compte que lui aussi... Mais je ne veux pas continuer à le forcer d'être en couple avec moi, si c'est ce qu'il ressent. Malgré tout je l'aime et il est une personne formidable alors je veux qu'il soit heureux.
Je me fais couler un café rapidement avant de ramasser quelques affaires à moi qui traînent par ci par là. J'entends un couinement et baisse les yeux sur la boule de poils qui m'empêche d'avancer. Louzza est assise entre mes jambes, les yeux rivés vers moi. C'est notre chienne, un petit Labrador blanc absolument adorable. Louis me l'a offert pour Noël, il y a bientôt un an maintenant. Elle était bébé et tellement chou. J'en suis tombé amoureux tout de suite. C'est en quelques sortes comme notre bébé.
- Coucou toi, je passe mes mains derrière ses oreilles pour caresser ses poils tout doux.
Elle se frotte contre mes jambes lorsque je me redresse pour attraper ma tasse de café. Il faut que je trouve sa laisse. Louis a dû la ranger dans un tiroir, mais lequel? Elle grogne à nouveau et je devine que Louis ne lui a pas remis de croquette dans sa gamelle ce matin.
- Oui j'arrive, je lui dis en déposant ma tasse sur la table pour aller lui donner à manger.
Je remplis sa gamelle et repars à la recherche de sa laisse. Où est-ce qu'il a bien pu la mettre? Je fouille un peu partout, dans les tiroirs, sur le meuble de l'entrée, dans la cuisine. Il me fatigue à ne rien ranger à sa place. J'ouvre un tiroir de la table basse du salon et tombe sur un bout de papier plié, à moitié déchiré avec un prénom et un numéro de téléphone inscrit dessus. Julian. Mon coeur commence à s'affoler dans ma cage thoracique lorsque j'aperçois qu'un coeur dessiné à la fin du prénom. Ce n'est même pas l'écriture de Louis. Qui est ce putain de Julian? On ne met pas de coeur à la fin d'un prénom si c'est pour le boulot. Je prends le morceaux de papier pour le déposer sur la table, histoire qu'il sache que j'ai découvert ça durant son absence. Putain, mes nerfs vont lâcher! J'arrive pas à y croire! Il me trompe? Ça expliquerait pas mal de chose... On s'était promis de ne pas se manquer de respect et que quitte à se tromper, autant rompre que de se déchirer et s'humilier. Jamais je n'aurais pensé qu'il puisse briser nos promesses. Mes mains deviennent moites et je préfère partir tout de suite. Les larmes me montent aux yeux mais il ne mérite pas que je pleure pour lui...
Évidemment la laisse de Louzza est bien là, dans le tiroir. Je l'attrape et claque le tiroir avant de repartir dans la cuisine. Je bois mon café aussi vite que possible et attache Louzza à sa laisse.
- On part en vacance Lozz', tu viens? Je dis en essuyant mes larmes.
Elle grogne un peu mais je la laisse manger ses croquettes pour enfiler mes chaussures et mon manteau. J'ai mal au coeur. Je ne peux pas croire que notre histoire se termine comme ça. Une boule se forme dans ma gorge, je retiens quelques sanglots et attrape ma valise dans le couloir près de la cuisine. J'attrape la laisse de Louzza et elle me regarde avec ses grands yeux, comme si elle savait ce qu'il se passait. Je caresse son dos en attrapant les clefs de la voiture et on sort de la maison difficilement. On descend les quelques marches de l'immeuble pour rejoindre le parking privé. J'ouvre la portière arrière et Louzza grimpe à l'intérieur pour s'installer sur la banquette. Je place la valise dans le coffre rapidement et passe derrière le volant. On y va.
. . .
Lorsque je frappe à la porte d'entrée en bois de la maison de ma mère, je me sens terriblement bête. C'est comme si je redevenais l'ado qui rentre à la maison... J'ai bientôt 22 ans et me revoilà chez maman, la laisse de Louzza dans une main et ma valise dans l'autre. Elle ne tarde pas à ouvrir la porte et son sourire familier me fait déjà beaucoup de bien.
- Harry?! Comment... Elle s'arrête sans prendre la peine de terminer sa phrase et ses yeux se pose sur Louzza et ma valise. C'est pas vrai?
Son visage se décompose au fur et à mesure qu'elle détaille le mien. Et sans pouvoir me retenir, j'explose en sanglots. Je relâche toute la pression que je tentais de garder en moi. Elle n'hésite pas une seconde à me prendre dans ses bras pour me serrer fort. Je sens ses bras me tirer à l'intérieur de la maison et la porte claque derrière moi. Elle attrape mon visage entre ses mains fines.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé mon chéri? Elle me demande le plus calmement possible.
Je souffle un grand coup et Louzza commence à grogner. Maman caresse son crâne et détache sa laisse sans que je n'ai eu le temps de bouger. Elle ouvre à nouveau la porte d'entrée pour laisser Louzza courir dehors. C'est sûr qu'elle sera mieux dans un jardin qu'enfermé à l'intérieur.
- Viens t'asseoir chéri, elle dit en attrapant mon bras pour nous diriger vers la cuisine.
On s'installe autour de la table après qu'elle ait déposé un baiser à travers mes cheveux. Ses doigts repoussent quelques mèches sur mon front avant d'essuyer les larmes sous mes yeux.
- Dis moi ce qu'il se passe, elle dit alors que je n'ai pas encore prononcé un mot depuis tout à l'heure.
- Ça va plus du tout avec Louis. Ça fait plusieurs semaines que ça dure, on est plus du tout sur la même longueur d'onde. Je crois qu'il ne m'aime plus... Il... On arrête pas de se disputer et j'ai trouvé ce numéro dans la table basse du salon, j'enchaîne sans m'arrêter.
- Calme toi Harry. On va trouver une solution, d'accord? Elle me dit doucement en passant une main sur mes joues. Tu veux boire un thé?
- Oui s'il te plait.
Elle hoche la tête et se lève pour nous préparer du thé. J'essuie une larme sous mon œil droit. Putain c'est trop dur. Je soupire et maman tente de me remonter le moral.
- Tu sais, il y a une solution à chaque problème. Tout les deux vous êtes assez intelligent pour remettre les choses en ordre, elle m'explique en attrapant deux tasses dans le placard.
- Il m'a dit que notre relation n'irait pas plus loin, il ne veut pas s'engager. Pour lui l'appartement dans lequel on vit depuis deux ans, c'est bien assez pour notre relation, j'essaie d'expliquer à maman le résumé de nos disputes quotidiennes.
- Pourquoi il t'a offert un chien alors? C'est un engagement, elle dit toujours aussi calmement.
- Je sais pas...
- Parce-qu'il t'aime et que malgré tout, il arrive à te garder près de lui grâce à l'appartement, au chien et qui te dit que d'ici quelques temps il ne changera pas encore d'avis?
- Mais c'est différent, on se dispute tous les jours, c'est insupportable, je soupire.
- Tu lui en demande peut-être un peu trop et ça lui fait peur, elle dit en haussant les épaules avant de déposer nos tasses fumantes sur la table.
Je la remercie pour le thé et l'apporte devant mes lèvres pour souffler sur le liquide.
- Dans un couple il y a des périodes où tout va bien et d'autres où rien ne va... C'est étrange mais il faut faire des concessions pour accepter l'autre si on l'aime vraiment. C'est ça l'amour, m'explique à nouveau maman.
- Je sais mais on a plus du tout les mêmes projets d'avenir. Ça fait six ans qu'on est ensemble, il devrait avoir envie de se poser, non? Je demande.
- Vous n'en avez jamais parlé avant?
- Si et on a fait tout ce qu'on avait prévu. Mais tu vois maintenant c'est fini, notre situation stagne. Moi je veux qu'elle évolue encore mais pas lui.
- Il a peut-être besoin de temps.
J'hausse les épaules. Je suis perdu. Maman est toujours de bons conseils et elle a souvent raison. Mais je souffre tellement de notre manque de compréhension avec Louis que j'ai vraiment l'impression que notre histoire est fini. Pourtant je l'aime. Même au bout de six ans mes sentiments pour lui n'ont pas changés. On ne communique peut-être pas assez? Les seuls moments où l'on se parle depuis des semaines c'est pour se gueuler dessus. Je sature.
- C'est quoi cette histoire de numéro trouvé dans la table du salon? Elle me demande en remuant le couteau dans la plaie.
- J'ai trouvé un morceau de papier avec le prénom « Julian » inscrit avec un coeur et un numéro de téléphone.
- C'est bizarre, elle dit et ça m'inquiète encore plus. Cela dit si vraiment il aurait voulu te le cacher, il ne l'aurait pas mis dans le tiroir de la table basse.
J'avoue qu'elle n'a pas tord mais ça n'efface en rien que je ne sache pas qui est ce Julian.
- Tu penses qu'il me trompe? Je lui demande les yeux remplis de larmes.
- Je ne sais pas chéri mais tu devrais lui parler au lieu de fuir la situation, elle dit en buvant une gorgée de son thé.
- On ne se parle quasiment plus, les seuls fois où l'on s'adresse la parole c'est pour se hurler dessus.
Elle soupire en essayant de trouver une solution mais je n'ai que Louis en tête. Ça me donne la gerbe de l'imaginer avec quelqu'un d'autre. Il n'a pas le droit. Comment il a pu me tromper... C'est probablement ma faute s'il a été voir ailleurs, je ne dois plus le satisfaire... Je ne lui donne pas assez d'amour? En même temps ça doit faire un mois qu'on à pas fait l'amour. C'est pas que j'en ai pas envie mais on a peut-être plus trop de désir l'un pour l'autre... Enfin je suis toujours attiré par lui mais je pense qu'on se lasse. On s'habitue l'un à l'autre, à notre tendresse. La routine s'est installé entre nous et finalement c'est sans doute ça qui donne envie à Louis d'un avenir différent. Il a toujours aimé que la vie soit pleine de surprise, imprévisible. Et notre vie est tout le contraire en ce moment.
- Va t'installer dans ta chambre si tu veux, tu sais que tu peux rester autant de temps que tu veux mais ça serait bien que tu appelles Louis pour que vous puissiez vous expliquer, dit maman en posant une main contre ma joue.
J'acquiece et monte à l'étage pour m'installer dans ma chambre d'adolescent laissé à l'abandon depuis deux ans.
. . .
Il est 17h30 environ lorsque Gemma, ma soeur quitte le pavillon de la maison familiale. Elle est venue me voir parce-que maman lui a dit que j'étais de retour chez elle. Je suis proche de ma soeur, on s'adore et on a toujours eu un lien très fort. Gemma est une soeur géniale, intelligente, super ambitieuse mais qui aime aussi faire l'idiote. Je ne sais pas ce qu'aurait été ma vie sans elle. Alors elle est venue me retrouver dès qu'elle a su que j'étais revenue chez maman. Elle vit à moins d'un quart d'heure d'ici, alors elle n'a pas hésité. C'est ma grande soeur et elle prend toujours soin de moi, même maintenant qu'on est plus âgés et qu'on à chacun nos vies.
Et je dois avouer que ça m'a fait beaucoup de bien de parler avec elle. Elle aussi m'a conseillé d'avoir une discussion avec lui. Et je sais bien que c'est la meilleure des choses à faire mais j'ai peur. J'ai peur qu'il puisse me dire que tout est fini, qu'il ne m'aime plus, que notre histoire ne représente plus rien pour lui. J'en ai mal au ventre à la simple idée qu'il puisse penser ça.
Maman entre par la porte de derrière, elle retire ses bottes de pluie et les laisse sécher à l'extérieur.
- Brr qu'il fait froid depuis quelques jours, elle dit en soupirant.
- C'est l'automne, je lui dis en voulant retourner dans ma chambre.
- Attend Harry, vous avez discutés avec Gemma? Tu as appelé Louis?
- Je l'appellerais dans la soirée, je répond sans grand intérêt.
Et étrangement je sens mon téléphone vibrer dans la poche de mon jeans. Mon pouls s'accélère parce-que je sais que Louis débauche à 17h et qu'il doit sûrement être à l'appartement. Je l'attrape et une photo de Louis et moi est affiché sur l'écran de mon téléphone. J'adore cette photo, c'est lui qui l'a prise avec mon téléphone alors qu'on se bagarrait dans notre lit.
- C'est qui? Demande la voix de ma mère en douceur.
Je lève les yeux vers elle, totalement paniqué parce-qu'il faut que je décroche.
- Louis.
- Décroche Harry! Vous devez parler calmement tout les deux, elle m'ordonne presque.
Je respire un grand coup et regarde la photo sur mon téléphone. Si seulement je pouvais réussir à lui faire comprendre a quel point je l'aime... Je décroche et porte l'appareil à mon oreille. Ma mère me sourit en levant ses pouces en l'air. Je pars vers ma chambre. Ça va aller.
- Allô, je dis machinalement.
- Harry, t'es où? Pourquoi Louzza n'est plus là et où sont tes affaires? Il me questionne en hurlant.
Malgré le ton de sa voix, je sens qu'il est inquiet voir paniqué. Je frisonne toujours en entendant ce son si particulier. Mon coeur bat plus fort et je soupire.
- Je suis chez ma mère, j'ai besoin de prendre du temps pour réfléchir à nous deux, je lui dis sans prendre de pincettes.
- Quoi? T'es sérieux Harry? Il dit avec une voix plus calme.
- Oui tu sais que ça ne va plus.
- Merci je m'en été aperçu! Sa voix est plus arrogante exactement comme lorsqu'on se dispute.
Personne ne parle pendant trois secondes mais il enchaîne rapidement.
- C'est pour ça que tu fuis chez ta mère? C'est pas elle qui va résoudre tes problèmes de couple. Enfin si on est toujours un couple...
- Louis s'il te plait, laisse nous quelques jours pour qu'on puisse réfléchir chacun de notre côté. Ça nous fera peut-être du bien de pouvoir être seul... Je lui dis ça sans élever la voix, ne voulant pas créer une énième disputes. Et puis tu pourras appeler Julian...
- Quoi?
- J'ai trouvé son numéro dans le tiroir de la table basse du salon. Ne fait pas comme si tu ne savais pas Louis, je lui répond sur un ton ferme.
- Putain... Harry je te promet que c'est pas ce que tu penses, il dit en soupirant.
- Comment tu peux savoir ce que je pense?
- Je connais à peine ce mec, j'ai déjeuné avec lui et des collègues la semaine dernière. Il flirtait avec moi et j'avoue que ça me plaisait mais..
- Arrête! Ferme là, je veux pas savoir putain, je hurle à travers le téléphone en essayant de contenir mes larmes.
- Harry laisse moi t'expliquer!
- Tu crois vraiment que je veux savoir comment tu m'as trompé? Je lui cris dessus.
- Mais je t'ai pas trompé! Il m'a glissé son numéro dans la poche de ma veste, je l'ai jamais appelé! M'affirme Louis.
- C'est pour ça que t'as gardé son numéro, au cas où, j'ajoute dégoûté.
- Tu sais quoi? Ouais j'ai pas jeté son numéro parce-que ça m'a plu qu'un mec s'intéresse à moi, ça m'a rappelé comment on été au début... Et ça fait très longtemps que je me suis pas sentis comme ça avec toi! Alors ouais j'ai pensé à le rappeler mais t'es là et jamais, jamais je te ferais ça!
Mes larmes glissent le long de mes joues, mon coeur bat à la chamade. J'ai l'impression qu'il est sur le point d'exploser dans ma poitrine. Il se rappelle de nos promesses et j'ai tout de même de la chance que Louis soit quelqu'un d'honnête. Je me rends compte que notre couple a commencé à se dégrader il y a bien longtemps déjà.
- Merci, je chuchote malgré tout.
- Ne me remercie pas parce-que j'y ai pensé, il répond en brisant mon coeur encore un peu plus.
Mon ventre se tord et j'essaie de camoufler mes sanglots durant le silence qui suit.
- Donc tu veux rester chez ta mère? Il me demande au bout d'un moment.
- Tu sais autant que moi que si je rentre on va passer la soirée à se hurler dessus. Je préfère rester ici et réfléchir à ce qui nous arrive, on en discutera quand on sera calmé...
Je ne sais pas si ce que je propose est le meilleur choix mais je suis sûr que ce n'est pas le pire.
- D'accord Louis? Je demande tout de même.
- D'accord... Mais sache que les problèmes sont fait pour qu'on puisse les affronter, rompre c'est la facilité, il répond avec une voix plus douce.
- Je sais, je lui répond avec espoir.
- Appel moi demain, s'il te plaît.
- A demain.
Je raccroche, le coeur lourd. Je pense qu'on a besoin de temps pour se reconstruire. Donc passer quelques jours éloignés va nous faire du bien même si j'ai toujours besoin de lui. J'ai envie de ses bras. Je me sens tellement inutile sans lui. C'est comme si mon existence ne servait plus à rien. On a tous les deux nos fautes dans cette histoire et si on veut que ça reparte entre nous il va falloir qu'on fasse des efforts, ensemble... C'est vraiment ça l'amour? C'est pas censé être simple? S'aimer toute notre vie... Le temps répare les blessures mais il cause aussi des ruptures. Où alors c'est nous qui avons laissé le temps nous séparer. On aurait sans doute du prendre soin de notre amour et le raviver de temps en temps... Je crois que je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit...
. . .
Il est dix-huit heures passées et j'ai envie d'appeler Louis. J'ai tenu toute la journée sans lui parler et j'aurais jamais pensé que ça soit si difficile. Je me demande si je lui manque aussi. J'ai envie de lui dire que je l'aime, qu'il me manque et que je serais prêt à tout pour sauver notre couple. J'ai tenté de faire la part des choses, de savoir ce qui va et ce qui ne va pas dans notre couple. Mais il faut qu'on s'explique tout les deux. Si il m'aime encore un peu alors je lui prouverais que je suis l'homme de sa vie. Je vais me battre pour lui. Je ne vais pas baisser les bras à la première bataille. Louis est l'amour de ma vie, j'en suis sûr. Mes sentiments sont clairs et je n'en doute pas une seule seconde. Il ne reste qu'à lui de me prouver que ça peut continuer entre nous.
- Alors tu comptes faire quoi? Me demande maman alors qu'elle commence à préparer le repas.
- Je vais appeler Louis pour savoir s'il veux toujours de moi, je lui répond.
- Parce-que tu penses qu'il ne veut plus de toi?
- Je ne sais pas... Mais moi je l'aime et je lui prouverais.
Maman me sourit en déposant une casserole sur la plaque de gaz.
- Ça arrive de traverser des mauvaises périodes mais l'amour est parfois compliqué, alors oui si tu l'aimes tu dois te battre, me sourit maman. Louis t'aime, ça se voit. Vous devriez peut-être vous le dire un peu plus souvent...
Elle a sans doute raison. Je vais l'appeler et lui dire que j'ai réfléchi. Que je l'aime et que notre relation a besoin d'un renouveau, d'un peu plus de piment. J'espère que rien n'est perdu. Maman me conseille de l'appeler tout de suite et oui je dois le faire! C'est même lui qui me l'a demandé. J'ai confiance en nous. Je tape son numéro sans prendre la peine de le chercher dans mon répertoire.
Je m'éloigne un peu alors que des coups résonnent vers la porte d'entrée. Maman s'y dirige et je m'installe dans le salon pour-être plus au calme. Ça sonne mais il ne décroche pas... Et je tombe aussitôt sur la messagerie.
- Harry? Résonne la voix de maman.
Je lève la tête vers elle. Mon ventre se tord lorsque je l'aperçois, il est là, a côté de maman. Mon coeur se serre dans ma poitrine. Qu'est-ce qu'il fait là? Je me sens idiot, j'ai envie d'aller le serrer dans mes bras mais la situation ne s'y prête pas vraiment. Son visage a l'air maussade, triste et ça me détruit encore plus de le voir comme ça. Ses cheveux tombent sur son front, il porte un pull trop large pour lui. Et... Ses yeux brillent tellement.
- Louis? Qu'est-ce que tu..
- On peut discuter? Il me demande en me coupant la parole.
Je me lève et hoche la tête. Oui évidemment qu'on peut discuter. On doit le faire, même. Il s'avance vers moi et mon coeur tambourine contre ma poitrine. Il attrape ma main en douceur et je frissonne. Sa peau me fait toujours cet effet. Ma mère se recule dans la cuisine et Lou me tire vers l'extérieur. On sort tout les deux dans le plus grand des silences. Il soupire et s'assoit sur les marches du pavillon. Je m'installe près de lui tout en me demandant à quoi il pense. Que veut-il me dire? Peut-être qu'il veut me quitter? Ou juste s'expliquer? Je ne sais pas mais il est grand temps de mettre les choses au clair.
- Je sais que tu voulais passer quelques jours à l'écart pour réfléchir mais je peux pas. J'ai réfléchi toute la nuit, toute la journée et ça peut pas se passer comme ça... Il commence par dire sans vraiment me regarder. Je... Je sais que j'ai fait le con avec ce mec, j'aurais pas dû garder son numéro mais ça m'a rappelé comment on était avant, quand on galerait pour se voir, quand on essayait toujours de se plaire... Avant que la routine s'installe entre nous en fait... Je t'ai pris pour acquis et voir que tes affaires avaient disparu... Ça m'a fait mal parce-que pour moi quoi qu'il se passe on passera notre vie ensemble... Il prend le temps de m'expliquer son point de vue pendant qu'il se tord les doigts maladroitement. Tu m'as dit que tu voulais que notre relation évolue encore plus mais pour moi il n'y avait rien à changer. On a déjà tout pour être heureux, non? J'hoche la tête en silence parce-que je sais qu'il a raison. Alors comme un égoïste j'ai refusé de t'écouter mais j'avais pas réalisé que je pouvais te perdre. Il marque une pause puis reprend, j'avais peut-être une vision différente de mon avenir mais en tout cas il est toujours avec toi. Je n'arrive pas à voir ma vie sans toi.
J'écoute attentivement ses explications et les larmes me montent. Finalement, une remise en question nous aura fait le plus grand bien.
- Excuse moi d'avoir agit comme ça, si tu veux bien nous donner une seconde chance je te promet que je changerais...
- Je ne veux pas que tu changes Louis, je dis en le coupant dans ses excuses. Tu ne dois pas te changer si c'est pour ne pas être heureux.
- Mais je suis heureux avec toi. Je veux que tu reviennes à la maison. Je te promet simplement de prendre plus soin de nous, j'ai bien compris que tu pouvais partir à tout moment et je ferais tout pour que tout ça ne se reproduise plus. En amour rien est acquis, il poursuit en soupirant légèrement. Mise à part pour moi, tu peux-être sûr que je t'aimerais toute ma vie.
- Dis pas ça Louis, ne fait pas de promesses que tu n'es pas sûr de tenir.
- Si tu ne me crois pas, je garde cette promesse pour moi mais laisse moi au moins te prouver que j'en suis capable, il dit en attrapant ma main pour se tourner totalement vers moi. Laisse moi te prouver que je t'aimerais quoi qu'il arrive.
J'ai rarement vu Louis se livrer autant qu'aujourd'hui... Ses yeux brillent et ses paroles me font un bien incroyable. Il passe une main dans mes cheveux puis ramène ses doigts sur mon visage. Je profite de son touché, je sais qu'il fait déjà beaucoup d'efforts pour réussir à m'avouer tout ça. Son souffle se rapproche de plus en plus de mon visage. Et sans réfléchir une seconde de plus, je me colle contre lui. Je passe mes bras autour de sa taille et le serre fort. Ses mains caressent mon dos pendant que je respire son odeur au creux de son cou.
- C'est aussi à moi de m'excuser. On a tout les deux nos tords et un couple traverse des périodes difficiles mais ça rend notre amour plus fort, j'ajoute finalement avant de déposer un baiser sur sa peau.
- Je t'aime Harry, vraiment sache le.
- Je t'aime aussi.
Je relève la tête, le coeur gonflé d'amour pour poser les yeux dans les siens. Ses pupilles bleus, brillantes et dilatés me transpercent comme toujours. Le plus beau spectacle que je puisse apprécier chaque jours. Je passe mes doigts dans sa nuque puis dans ses cheveux. La sensation m'avait manqué. Il me sourit et ça me rend heureux. Lentement, je viens déposer mes lèvres contre les siennes. Je sens qu'il me resserre un peu plus fort contre lui mais je reste concentré sur notre baiser remplis de tendresse et d'amour. Ses lèvres m'avaient manqués.
Et cette boule dans mon ventre disparaît peu à peu, je suis sûr qu'il ressent la même chose que moi.
Tout les deux, on avait pas mesurés l'importance de la communication dans notre couple. Pourtant ça fait partie des bases, mais on va tout faire pour arranger ça. Nos lèvres se séparent puis se retrouvent quelques secondes. Je ne veux plus le lâcher.
- On rentre à la maison? Il me demande après avoir embrassé mon front.
J'hoche la tête, oui on rentre chez nous et on fait l'amour toute la nuit.
- Je vais chercher Louzza dans le jardin derrière, je lui dis alors qu'il m'embrasse à nouveau, je ne veux même plus le quitter.
- Oui va chercher notre bébé, il dit en souriant avant de remettre une mèche de mes cheveux en arrière. Je vais commencer à ranger tes affaires, il pose un nouveau baiser sur mon front. Ce soir je te prépare un diner aux chandelles entre amoureux et une nuit de réconciliation sous la couette.
Il a lu dans mes pensées. Je lui souris, attendrit par l'idée et l'embrasse avant de se lever tout les deux.
- Hum j'ai hâte, je lui dis en haussant les sourcils, le sourire aux lèvres.
Son sourire prend la moitié de son visage et ça, ça me remplit de bonheur.
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