Good morning - Larry Stylinson
Je suis réveillé par un mal de crâne infernal. Les paupières trop lourdes, la bouche pâteuse et une envie de pisser horrible.
J'ouvre les yeux difficilement, qu'est-ce que j'ai bu pour avoir un mal de tête comme ça? Et mais... merde je ne reconnais pas la chambre. Je regarde autour de moi mais trop rapidement pour ma tête qui se remet à cogner.
Bon déjà, merci je suis seul dans le lit. J'observe la pièce à la recherche d'indices mais je ne suis jamais venu ici avant, je ne reconnais même pas un objet. Il y a juste cette odeur sur les draps... juste divine, ça me rappelle quelque chose mais quoi?
Les murs et les draps du lit sont blanc. Il y a seulement quelques touches de noir, des pots de cactus un peu partout et des cadres accrochés aux murs.
De toute façon ma gueule de bois me dissuade rapidement de continuer. J'ai la flemme de réfléchir à ce que j'ai foutu hier soir.
Je me redresse, jetant un coup d'œil sous la couette. Et oui je suis à poil. Putain. Je détaille la pièce à la recherche de mon téléphone. Merde où il est? Je remarque le tas de fringues au pied du lit et c'est en me levant pour fouiller dans les poches de mon jeans que j'ai l'illumination. Putain je sais. Je me disais bien que cette odeur m'était familière. Et c'est maintenant que j'accorde plus d'importance à ces photos accrochés au mur! Ça me revient maintenant. Je me rassois sur le lit mollement, j'ai mal à la tête. Je soupire en attrapant mon téléphone sans grande conviction. 5 appels manqués, 3 messages. Puis je vois l'heure, 12h05.
Message de Zayn:
Je sais que t'es sorti hier soir mais tu devais rentrer dormir. Rappelle moi stp, ça serai bien de prévenir quand tu fais ça!
Message de Liam:
Ça t'arrive de répondre aux appels?
Message de Lot':
T'es où?
Je soupire et leur répond vite fait. Mon téléphone était sur vibreur, ça va je suis majeur et vacciné non? Je cherche mon caleçon et l'enfile au ralenti, faut que j'aille pisser. Faut aussi que je sorte d'ici, les rideaux de la fenêtre sont fermés. Peut-être que je pourrais fuir par là. J'attrape mes affaires et enfile mon jeans, mon t-shirt et mon pull, ouf mon porte feuille et mes clopes sont toujours dans mes poches.
Sans attendre plus longtemps je me dirige vers la fenêtre et tire les rideaux. Putain c'est pas vrai! Mais comment je vais faire? Je me souvenais plus qu'on était au première étage. Fait chier... Je passe une main dans mes cheveux puis les remet en place en observant la déco de la chambre à la lumière du jour. C'est vrai que j'aurais du le remarquer de suite. C'est tellement sa personnalité. J'observe les photos accrochés aux murs, je reconnais sa famille et quelques amis. Puis sur un meuble blanc où sont éparpillés quelques produits de beauté je tombe sur des photos d'identité de nous, prise dans un photomaton. Je soupire en me remémorant ce souvenir, je me rappelle très bien de cette journée là... ça date d'il y a 4 ans peut-être...
Faut absolument que je sorte d'ici.
Mais d'abord va vraiment falloir que je pisse.
Je suis obligé de sortir de cette pièce mais j'appréhende de l'affronter, j'ai pas envie de devoir m'expliquer sur cette nuit car j'ai trop bu hier soir... Je peux plus faire marche arrière. Et puis peut-être même qu'il se cache et qu'il attend juste que je me casse. Allez merde! T'es plus un gamin Louis, sors et assume ce qu'il s'est passé!
Un nouveau message de Zayn fait vibrer mon téléphone.
Message de Zayn:
Préviens la prochaine fois!
Je crois qu'il est en colère. Ça lui passera, de toute façon ce qui est fait est fait. Mon coloc' est un peu trop protecteur.
Je soupire et jette un regard à mon reflet dans le petit miroir accroché au mur. J'ai une tête atroce, je replace mes cheveux et tapote mes joues comme pour me réveiller un peu. J'ai même pas de brosse à dent et je vais devoir lui parler, génial.
Je me dirige vers la porte en prenant mon courage à deux mains, je respire un bon coup et ouvre en douceur. Il n'y a personne à première vue, j'aurais pu croire qu'il ait disparu pour me laisser la voie libre mais j'en suis pas sûr. J'en suis pas sûr car une odeur de pancakes et de bacon arrive tout droit a mes narines et réveille mon estomac. Putain non. J'avais pas prévu ça moi.
Avant faut absolument que je trouve les toilette! Je me retrouve dans un espèce de petit couloir avec une porte face à moi et une porte sur ma droite. J'ouvre celle sur ma droite et bingo! Je rentre et fait mon affaire avant de me retrouver à nouveau dans ce couloir d'environ 2 mètres qui donne sur un petit salon. J'avance lentement et j'entend du bruit provenant de la cuisine je suppose.
J'aperçois un petit salon plus loin, la déco est très jolie dans les tons beige et blanc, là aussi je reconnais ses goûts. C'est définitivement son appartement.
Pourquoi j'ai pas de pouvoir de téléportation...
Je respire un bon coup et avance vers le salon. C'est plutôt petit mais propre et ordonné. Il y a une télé éteinte face à un petit canapé beige rempli de plaid et coussins, c'est plutôt cosy. Sur la droite je découvre la cuisine ouverte, aussi petite que le salon. La déco s'accorde parfaitement. Tout est rangé et ça sent vraiment bon, quelque chose cuit dans une poêle. Le bruit de la théière s'enclenche, je fais un pas en avant et le frigo sur ma droite se referme pour le laisser apparaître... putain.
Il est de dos, ses cheveux sont court et sa mèche qui retombe sur son front est attaché avec une pince à la va vite. Mon cœur se serre.
Là c'est trop tard pour faire demi tour. Il se retourne d'un coup et sursaute en me voyant du coin de l'œil. Je me sens comme tétanisé. Il pose ce qu'il avait dans les mains sur l'îlot centrale juste derrière lui et ferme les yeux en posant une main sur sa poitrine.
- Oh mon dieu, il soupire. Tu m'as fait peur...
- Euh désolé...
- Non c'est... c'est pas comme si je t'attendais...
Il fait un geste vers les quelques pancakes qui trône au milieu de l'îlot. Je suis un peu gêné mais je crois que lui aussi. Pourtant il me fixe avec un petit sourire sûrement pour tenter de me mettre à l'aise. Ses yeux vert ont l'air intimidé. Il porte un t-shirt blanc et un jogging noir et pourtant je le trouve beau. Il n'a jamais eu besoin de grand chose pour être beau de toute façon.
Je souris bêtement parce-que je sais pas quoi faire d'autre. En fait je suis un peu gêné.
- Tu... t'as bien dormi? Il me demande après quelques secondes.
- Euh ouais...
Ouais bon je me sens bête en fait. Je sais pas trop comment réagir suite à cette nuit. Mais mon regard est attiré derrière lui, je vois de la fumée s'échappe de la poêle sur la plaque.
- Je crois que c'est en train de cramer derrière toi, je l'averti.
- Oh non non non c'est pas vrai!
Il se retourne en vitesse, paniqué et retire la poêle du feu avant d'éteindre la plaque.
- Oh c'est pas vrai...
La scène m'aurait fait rire dans d'autre circonstance. Harry qui fait cramer de la nourriture c'est très très rare, croyez moi. Il râle un peu et tente de sauver son bacon.
- Désolé, euh tu veux un café? Un thé? Il me propose malgré tout en jetant le bacon brûlé.
Je sais pas pourquoi il fait tout ça. Est-ce que quelqu'un doit le rejoindre pour prendre le petit dej' avec lui? Je devrais peut-être partir. Et j'ai toujours ce mal de crâne.
- J'ai fait des pancakes.
- Euh...
- Et j'ai réussi à sauver 2 tranches de bacon.
Il sourit mi gêné, mi fier de lui et me montre les 2 tranches de bacon dans son plat. Ses yeux se plissent un peu déçu de mon manque de réponse je suppose mais je remarque qu'il est fatigué lui aussi. Il a des cernes sous les yeux puis il a ce vieux toc de se mordiller la première phalange de son index quand il est stressé.
- S'il te plaît, il grimace un peu.
- Harry je sais pas si ce qu'il s'est passé cette nuit était une bonne idée...
- Mais tu...
- J'ai trop bu...
- On peut en discuter?
Je soupire sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. Il me prépare le petit dej' après avoir passé la nuit ensemble et ça ne choque que moi? Je sais même pas se qu'il pense de cette nuit... j'en sais rien moi même à vrai dire. Il soupire à son tour et se tourne vers la machine à café pour se faire un café. Je le détaille de dos, ses cheveux qui tombent dans sa nuque, son dos musclé, ses hanches, ses fesses...
- Tu m'en fais un aussi s'te plaît.
Il relève la tête et me sourit comme pour me remercier de prendre un café. Son sourire a vraiment l'air sincère. Je comprend qu'il ne fait pas ça par politesse mais car il en a envie. C'est tellement... bizarre. Il me sert mon café et me donne un verre d'eau. Je m'avance pour m'installer sur un des tabourets autour de l'îlot centrale en bois noir.
- Tiens, il plonge un médicament effervescent dans mon verre d'eau.
Je le regarde faire, un peu abasourdi. Je ne lui ai rien dit pourtant même après tout ce temps il arrive à savoir quand j'ai mal à la tête. Même si bon, j'avoue que c'était prévisible. Faut que je ralentisse l'alcool moi. Je le remercie et bois le médicament aussitôt fondu.
- C'est ton appart? Je demande en regardant autour de moi, mon café entre les mains.
- Oui.
Il s'assoit sur un tabouret à une distance raisonnable de moi et boit une gorgée de son café. Sa proximité me fait quand même sourire, ça faisait tellement longtemps.
- T'es réveillé depuis longtemps?
- Ça fait 1 heure et demi ou 2 heures...
J'acquiesce.
- T'as passé une bonne soirée hier? Je lui demande.
- Oui, il répond après avoir avalé une nouvelle gorgée de son café. Très bonne et toi?
- C'était pas mal dans l'ensemble.
Il laisse échapper un léger rire. À la base, je passais la soirée avec Liam, Jordan et Oli. On a regardé un match de foot chez Jordan et on a décidé d'aller boire un verre dans un bar pour fêter la victoire de notre équipe, on devait pas s'éterniser mais c'est mal nous connaître.
Un silence s'installe doucement, c'est gênant sans être gênant. Vraiment étrange ce matin. Il sait très bien que je ne suis pas du matin et puis c'est compliqué de savoir quoi se dire maintenant. Alors on boit notre café, en se cherchant un peu du regard.
- Ça faisait longtemps qu'on s'était pas vus, il dit doucement sans vraiment me regarder.
C'est vrai. On s'est croisés plusieurs fois en ville. La dernière fois qu'on s'est vu remonte à Noël je crois, vers mon anniversaire. On s'était croisé au marché de noël, j'étais avec mes sœurs et, puisqu'elles l'adorent elles ont étaient lui dire bonjour alors j'ai du les suivre. Pas que ça m'embêtait de lui dire bonjour mais retrouver son ex quand on est tout les deux en famille c'est pas la meilleure sensation.
Ça fait précisément 1 an et 8 mois qu'on s'est séparés. On a vécu une très belle histoire d'amour, du moins pour ma part -et pour lui aussi j'espère-. Une relation de 5 ans ça s'oublie pas comme ça. Harry a était ma plus belle histoire d'amour, j'ai jamais été aussi amoureux de quelqu'un de toute ma vie et même si je n'ai que 28 ans je sais que je n'aimerais personne d'autre comme je l'ai aimé. On était très fusionnel et passionnel.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et quand Harry a eu l'opportunité d'aller travailler 1 an en Australie avec possibilité d'y rester, j'ai pas pu l'empêcher de vivre ça. C'était son rêve. Et c'est ça aussi l'amour, accepter le bonheur de l'autre. Alors on s'est séparés, d'un commun accord. On a toujours voulu que nos carrières professionnelles prime avant tout. Et voilà où ça nous a menés.
Finalement j'ai appris par sa soeur qu'il était revenu d'Australie. Me demandez pas pourquoi il me l'a pas dit lui même, j'en sais rien. Il était sûrement passé à autre chose. Je pensais qu'il était chez sa mère ou sa soeur mais non, il a son appart'.
- Tu as faim ?
Je relève la tête vers lui, perdu dans mes pensées. Ses yeux verts m'avaient tellement manqués. J'hoche la tête doucement et il se retourne pour attraper des assiettes dans un placard. Je me demande si cette nuit n'était pas une grosse erreur. On aurait peut-être pas dû coucher ensemble. Enfin, j'ai adoré cette nuit mais est-ce que c'était pas une bêtise?
Depuis notre rupture, on a pas prit de nouvelle, on avait décidé de couper les ponts, de supprimer nos numéros. On s'aimait énormément et pour éviter de souffrir on a voulu effacer tout contact. Alors même si on s'est déjà croisée 2 ou 3 fois en ville depuis qu'il est revenu mais on ne s'est jamais éternisé.
Et en une soirée je me retrouve dans son lit.
Je l'observe, les traits de son visage semble apaisés malgré la légère gêne qui règne. Il place deux pancakes dans chaque assiette avec les quelques tranches de bacon qu'il a réussi à sauver. Mes yeux restent bloqués sur son visage, ses cheveux, ses épaules, son dos... Il est toujours aussi beau. Et après m'avoir rendu mon assiette il remarque sûrement ma tête.
- Tu veux qu'on en parle? Il demande doucement.
- Ça fait combien de temps que t'es là?
- Que je suis rentré tu veux dire? Il se rassoit lentement sur son tabouret.
- Ouais.
- Depuis fin septembre.
Je soupire, pas que je me sente trahis ou quoi que ce soit. Mais je me demande juste pourquoi je me retrouve ici 4 mois après son retour. Il était censé partir pour longtemps, je m'étais préparé à ne plus le revoir. On a sacrifié notre histoire pour qu'il puisque profiter de son rêve et quand je l'ai croisé la première fois alors que je me rendais au boulot comme tous les matins j'étais complètement choqué, abasourdi, sur le cul. Je m'y attendais pas. Je pensais ne plus le revoir. Mais il était là.
- Pourquoi? Je demande un peu plus fermé.
- Pourquoi quoi?
Je reserre la mâchoire par nervosité, je suis sûr qu'il sait à quoi je pense. Je soupire mais il ne me laisse pas le temps de répondre.
- C'était le seul moment où je pouvais rentrer, il dit simplement.
J'hoche la tête bêtement je sais même pas quoi répondre. Je repense à tout ça. J'ai l'impression que mon cerveau se compresse de l'intérieur et en fait ça m'énerve. Tout me revient, notre histoire, notre amour, nos projets, notre séparation... Et quand j'y repense, j'ai l'impression qu'on a gâché notre histoire pour qu'il puisse vivre 1 an en Australie.
- A quoi tu penses?
- Donc t'as passé à peine 1 an en Australie. Alors ça y est t'as réalisé ton rêve? Je lance sarcastique. C'était bien? Ça valait le coup de briser 5 ans ? J'espère, je ris nerveusement. Ça serait complètement con sinon. Tu me raconteras un jour, là j'ai pas envie d'écouter.
- Louis, il soupire calmement.
- Je sais même pas pourquoi je suis là. Si c'est un plan cul que tu cherches je suis pas intéressé.
- Eh! Calme toi, il me coupe sur un ton plus ferme. Pourquoi tu m'engueules? Tu étais consentant hier soir et tu étais d'accord toi aussi pour rompre il y a 2 ans.
Sa voix ne s'est pas élevé pour autant mais il fronce les sourcils. Ok il a apprit à s'affirmer durant ces 2 dernières années. Moi je m'étais même pas rendu compte que je commençais à m'énerver.
- Désolé, je soupire en glissant une main dans mes cheveux. Je me suis emporté.
- Je t'ai pas forcé hier soir, il ajoute.
- Non.
Il souffle et je frotte mes tempes. Je l'entend respirer fort, ok j'y suis peut-être allé un peu fort mais il y a de quoi s'énerver non? Il passe lui aussi une main dans ses cheveux en reprenant son calme.
- Louis, il dit plus calmement.
- Ce qui est fait est fait de toute façon.
- Tu regrettes d'avoir passé la nuit avec moi?
Bien évidemment que non. Harry aura toujours une place spéciale dans mon cœur et ça ne sera jamais de la simple amitié je suppose mais ça fait presque 2 ans qu'on est séparé alors qui sait, peut-être qu'il a quelqu'un...
- Tu sais si tu veux plus me voir-
- Non je regrette pas Harry, c'est juste que.. c'est bizarre. Je comprend pas.
Je reprend mon calme et il s'installe plus confortablement. Il est contrarié et peut-être même gêné, je le sais car ses sourcils sont froncés et sa bouche se tord sur un coté.
- Pourquoi t'es pas resté en Australie?
Il ne répond pas, joue avec son bacon dans son assiette.
- En plus je le sais même pas mais t'as peut-être un mec, ici ou en Australie.
- Non je, j'ai personne. Ça fait 2 ans que j'ai eu personne, il murmure tellement que j'ai presque du lire sur ses lèvres.
Il est célibataire depuis notre rupture? Je comprend pas. Un mec comme Harry ne reste jamais célibataire, suffit juste de le regarder pour tomber amoureux.
- Je voulais rentrer plus tôt d'Australie mais mon contrat avait une durée de 1 an là bas, j'étais bien mais il me manquait quelque chose.
Il pousse son assiette, pose ses coudes sur la table pour glisser son front entre ses paumes.
- J'ai pas réussi à t'oublier. C'était dur au début mais j'étais occupé avec mon nouveau boulot, il fallait que je m'intègre et puis j'étais en colocation. J'avais de quoi faire, dit-il. Et ma soeur m'a appris que tu avais trouvé quelqu'un d'autre.
Il relève la tête sans pour autant me regarder. Ses yeux fixe un point imaginaire au loin devant lui.
- Bêtement j'ai cru que tu allais m'attendre alors qu'on avait pas prévu ça du tout. Mais t'imaginer avec quelqu'un d'autre, il soupire.
- Pourquoi tu m'as pas appelé?
- Tu avais quelqu'un. Et puis j'avais supprimer ton numéro, bloqué de tous tes réseaux sociaux et je savais que toi tu me débloquerais pas puisque tu avais quelqu'un d'autre.
- T'aurais pu dire à ta soeur de me faire passer le message, je répond en réfléchissant.
Il soupire les yeux brillants en regardant ailleurs. Sans m'en rendre compte son discours a réussi à me calmer, j'écoute ses mots essayant de tout comprendre car je crois que je ne m'attendais pas à ce discours.
- De toute façon c'est du passé, j'ai pas renouvelé mon contrat, j'étais tellement mal de m'être fait de faux espoirs... Je voulais rentrer et même si entre temps Gemma m'a dit que tu étais à nouveau célibataire, j'étais sûr que tu étais passé à autre chose.
Il frotte sa paupière droite en soufflant doucement. Il a les larmes aux yeux et évite mon regard alors que moi je ne le lâche pas. J'ai l'impression d'avoir aussi mal que lui.
- Donc je suis rentré, j'étais chez ma mère jusqu'à ce que je trouve mon boulot et cet appart. Je voulais refaire ma vie moi aussi mais c'est trop dur et mon boulot et pas très loin de la rue où on habitait... J'arrêtais pas de pensé à toi. On s'est croisés plusieurs fois et tu n'étais jamais seul. Je me suis rendu compte que vraiment c'était fini, je ne faisais plus partie de ta vie, que la plus part de tes amis je ne les connaissaient plus...
- Et pourtant regarde hier soir...
Il relève doucement les yeux vers moi.
- L'occasion était trop belle.
Un petit rire sort de ma bouche et ça lui arrache un sourire. Enfin.
- Ça faisait longtemps que je rêvais de cette nuit et quand je t'ai vu dans ce bar avec tes potes je pouvais pas t'ignorer ou alors j'aurais passé la soirée à te regarder et tu l'aurais senti, il avoue et c'est vrai. Et en plus on aurait passé une mauvaise soirée, il ajoute. Mais quand j'ai vu que tu me repoussais pas et que... il perd ses mots. J'avais presque l'impression que tu étais content de me voir.
- Mais je l'étais, tu m'as énormément manqué tu sais Harry.
- Non je le savais pas, pour moi tu étais passé à autre chose. Tu avais trouvé quelqu'un d'autre.
- C'était rien du tout, ça a même pas duré trois mois. C'était genre... un plan cul + affection. Mais j'ai jamais rien ressenti pour elle.
Il soupire en regardant son café maintenant tiède. Je comprend mieux la situation maintenant, je savais même pas qu'il ressentait tout ça. C'est vrai que quand je l'ai vu hier soir, j'avais bu et mes idées n'était pas clair mais c'est Harry. Et je savais très bien ce que je faisais.
- Du coup du regrette pas trop d'être parti d'Australie?
- Non c'était l'année la plus longue de ma vie.
C'est drôle sans l'être car je comprend plusieurs chose en même temps et ça se mélange. J'ai envie de rire mais j'ai aussi envie de pleurer et de le serrer dans mes bras.
- Quand je t'ai vu hier soir, comme à chaque fois que je te croise depuis ton retour. Je sens mon cœur qui s'accélère, pas parce-que t'es mon ex mais parce-que putain, t'es là t'es toujours aussi beau et mes yeux sont attirés vers toi à chaque fois que je te croise. Et quand j'entends ta voix, je sens mon ventre se tordre. Ces sensations je les ressentaient déjà avant et je pensais qu'avec le temps et la distance, ça disparaîtrait mais non, au contraire.
Je détaille son visage, il a l'air intimidé et ose à peine me regarder alors qu'on se connaît depuis des années.
- Je suis pas sûr que cette nuit était une erreur au final, on en avait envie tout les deux, j'ajoute.
- Je suis jamais passé à autre chose, avoue Harry.
- Tu sais que tu auras toujours une place spéciale dans mon coeur, je lui avoue. J'ai juste essayé d'avancer, de vivre ma vie sans toi parce-que tu étais à l'autre bout de la terre. J'ai fait ce que j'ai pu pour garder la face pour ma famille et je crois que j'ai plutôt bien réussi mais, tu sais, tout mes nouveaux potes que tu connais pas, il savent tous qui tu es.
Je sais pas trop comment la situation s'est retourné depuis ces dernière minutes mais ça sonne comme une déclaration.
- Pour moi, l'Australie c'était ton rêve et je pensais vraiment que tu y serais resté longtemps. J'ai pas voulu reprendre contact avec toi, même quand j'ai vu que tu étais revenu car tu m'as jamais démontré que tu voulais reprendre contact.
- Car je pensais que tu étais passé à autre chose, il me coupe.
Je lui sourit doucement, qu'est-ce qu'il est en train de se passer? Il a toujours l'air intimidé et gêné, son regard est fuyant. Pourtant on est bel et bien en train de réaliser qu'on a perdu 2 ans à s'aimer encore?
- Hier soir, quand je t'ai vu dans ce bar je me suis dit que c'était le destin, on se met à rire tout les deux. Tu sais que je crois pas à tout ça mais putain, ça fait genre 4 ou 5 mois que t'es revenu... et on s'est croisés 4 fois. C'est pas possible autrement. Et quand Liam t'as vu, il a presque accouru vers toi, lui, il savait très bien que tu me manquais, il a tout fait pour que tu passes la soirée avec nous.
- Oui j'ai remarqué, il rit.
- Il a jamais voulu s'en mêler mais quand il t'as vu...
- C'était un coup du destin...
Je me met à rire, de bon cœur. Il sourit en me regardant dans les yeux cette fois. Son regard est luisant. Il transmet tellement d'émotions. Et tellement de sentiments me traversent quand je le regarde, j'ai essayé de faire disparaître tout ça depuis qu'il est parti mais je pense pas y arriver un jour. C'est vrai que depuis que je le connais j'ai toujours ressenti quelque chose pour lui. Et je pense pas que ça s'arrêtera un jour.
- Tu sais je comprendrais si tu veux pas qu'on reste amis, ou si ça te dérange que je sois revenu, il chuchote. Mais hier soir c'était parfait et je voulais te remercier de m'avoir accordé une dernière nuit avec toi. Je me ferais discret si tu veux plus me revoir.
- Qu'est-ce qui t'as fait croire que je veux plus te revoir?
- C'est juste une déduction et puis t'avais pas l'air enchanté de me voir tout à l'heure.
- C'est parce-que je savais pas comment réagir et comment toi, tu allais réagir après tout ce temps.
Il hoche la tête, toujours hésitant.
- Moi aussi j'ai aimé cette nuit Harry, je regrette pas du tout. Et désolé pour ce matin mais tu sais à quel point je peux être ingrat...
- Oui, il ricane.
Je lui souris bêtement. En fait je sais pas vraiment quoi lui dire de plus. Moi même je sais même plus ce que je ressens et lui, il attend quelque chose de ma part, un oui, un non. Un « ok on reste ami » ou un « je veux plus te revoir ». Mais aucune de ces réponses ne me va.
On a vraiment l'air bête. Il triture la anse de sa tasse nerveusement. Une mèche de cheveux lui tombe sur la pommette, ils ondulent quand il commence à poussé, j'aime bien.
- C'était qui tes potes hier soir? Je lui demande.
- Des collègues, j'essaie de m'intégrer encore un peu.
- Tu bosses où du coup?
- Le restau qui fait l'angle de la rue-
- Ah oui en face du magasin de chaussures ? Je précise en me remémorant la rue où on habitait.
- Oui celui là.
- Cool ça ce passe bien?
- Oui très bien, le patron est cool et il y a une bonne ambiance.
Je lui souris, j'ai jamais doutais en ses capacités à s'adapter et à s'intégrer. S'il y a bien un truc où Harry est à l'aise c'est la sociabilité. Contrairement à moi qui suit moins à l'aise.
- Et tes sœurs vont bien?
Je sais pas pourquoi on en vient à faire la conversation alors que 3 minutes plus tôt il se demandait si je voulais bien qu'on reste amis. Alors je ris doucement, une chose est sûr il y aura toujours quelque chose entre Harry et moi.
- Tu les connais, ce sont toujours les mêmes. Elles n'ont pas changées, il sourit en hochant la tête. L'école, les potes et les réseaux sociaux, je souris.
- Ouais, il me répond en souriant. J'aimerais bien les revoir.
J'ai envie de lui répondre mais je sais plus comment m'y prendre. Est-ce que si on reprend notre histoire, elle sera la même qu'avant?
- T'auras cas venir à la maison, Zayn vit avec nous aussi.
- Ah bon? Il s'étonne.
- Oui depuis qu'il s'est fait larguer par sa copine, elle l'a foutu à la porte. Bon aussi faut dire qu'il avait cas pas la tromper.
Il se retient de rire, Zayn et Harry ça l'a jamais vraiment fait. Donc je sais que là il se retient de me dire que c'est bien fait pour lui.
- J'allais dire bien fait pour lui mais au final il a de la chance car il est chez toi, il dit.
- J'allais pas le laisser à la rue.
- Bien sûr que non.
Il hoche la tête, n'importe qui aurait fait ça pour son meilleur pote. Harry le premier. J'aimerais bien qu'il vienne à la maison, il pourrait voir les filles et elles seront contente.
Plus aucun de nous ne parle. Il regarde son assiette, on a à peine touché à son petit dej' pourtant ça a l'air bon. Mais on est préoccupé, il pose son menton contre la paume de sa main en regardant dans le vide. Mon cœur se resserre. Il est vraiment beau. Son visage s'est affiné depuis son départ mais son corps est plus ferme, j'ai vu ça cette nuit. D'ailleurs c'est dommage d'avoir bu, j'aurais pu mieux apprécier. Même si j'ai quand même trouvé cette nuit géniale. C'est comme si on avait toujours nos anciennes habitudes et ça m'a vraiment plu qu'il se souvienne de tout, de nous.
Il m'avait beaucoup trop manqué.
- Tu veux que je fasse réchauffer ton bacon et tes pancakes? Me demande Harry.
- Ça me dérange pas de les manger froid.
Il hoche la tête et retourne dans son mutisme. C'est bizarre de le voir se renfermé sur lui, il n'a jamais été comme ça avant. Ça lui ressemble pas alors je décide je prendre la parole moi aussi.
- Peut-être qu'on pourrait aller boire un café ou une bière un soir? On a sûrement plein de trucs à se raconter depuis 1 an et 8 mois, je lui souris.
- Sérieux? Il relève la tête vers moi.
- Ouais ça me ferait plaisir, pas toi?
- Si carrément.
Son sourire me réchauffe le cœur.
- Mais je veux pas que tu te sentes obligé de faire quoi que ce soit si tu n'en a pas envie, il reprend.
- Est-ce que tu m'as déjà vu moi, faire quelque chose que je voulais pas?
Il se met à rire en me fixant avec ses yeux brillants. J'ai l'impression que ses pupilles me transmettent son merci. Mon cœur est gonflé à bloc et j'ai juste envie de me lever et de le prendre dans mes bras, de le serrer fort et passer mes mains dans ses cheveux.
- Tu m'as manqué, je chuchote.
- Toi aussi si tu savais, il me répond sur le même ton.
Sans vraiment réaliser ce que je fais, ma main s'approche de son visage et frôle sa joue si douce. Il ferme aussitôt les yeux à mon contact. J'enfonce mes doigts dans sa chevelure derrière son oreille et je sens qu'il apprécie. Mon ventre bouillonne quand je louche sur ses lèvres. J'ai envie de l'embrasser, de retrouver la saveur de ses lèvres mais est-ce que c'est pas trop tôt?
Il réouvre lentement ses yeux et je me dis que j'aurais du l'embrasser quand il avait les yeux fermés. Il me sourit. Et après quelques secondes à se regarder je sens que son regard fuir vers son assiette. Sa bouche s'ouvre mais avant qu'il ne parle je pose mes doigts sur sa bouche pour l'empêcher de parler et de briser le moment.
- Chut, je souffle.
Il me regarde, amusé. Il croit sûrement que je vais plaisanter pour détendre l'atmosphère, sortir une blague et on rigolera pour finalement finir nos assiettes et repartir tranquillement. Pourtant je ne dis rien. Je le fixe intensément sans parler, il se demande sûrement ce qu'il m'arrive. Mais en observant son visage c'est là que je ressens le plus de sentiments. C'est là que j'ai envie de le serrer contre moi, c'est là que j'ai envie d'embrasser ses lèvres pulpeuses et rose.
- Je te promet que je vais les manger tes pancakes mais là, j'ai vraiment envie de t'embrasser.
Il se fige, me regardant dans les yeux. J'attend juste un signe de sa part, son autorisation pour aller plus loin. Puis il se met à sourire en clignant des yeux, comme si la pression retombait. Alors je souris à mon tour et me lève de mon tabouret. Je ne le lâche pas pour autant et m'approche de lui, nos yeux toujours en contact ne se quittent plus. Et quand je suis face à lui, je me place naturellement entre ses jambes et glisse ma deuxième main sur sa nuque pour jouer avec ses cheveux. Cette proximité fait trembler mon ventre et j'ai l'impression que mon corps prend feu.
Cette sensation il n'y a que lui qui me l'a fait ressentir.
On se regarde, on se détaille. Le sourire aux lèvres et le cœur battant. Il pose ses mains sur mes hanches me rapprochant encore un peu plus alors que nos corps sont déjà quasiment collés. Mais ce contact me fait énormément de bien. On se sourit, sentant le moment approcher. Je caresse sa joue doucement. J'ai envie de faire durer ce moment. J'ai envie de l'apprécier et de le savourer. Avec mon pouce je frôle ses lèvres, louchant carrément dessus. Mon ventre brûle d'impatience mais plus c'est long plus c'est bon. Il n'a pas l'air de trouver ça si long que ça. Il me sourit, les yeux brillants d'envie et il ferme même les paupières quelques secondes pour apprécier l'instant. Son visage n'est plus qu'à quelques centimètres et mon cœur est sur le point d'exploser. Je garde son visage entre mes mains pour approcher ses lèvres des miennes, elles ne sont plus qu'à quelques millimètres lorsque Harry ferme les yeux. Je souris, il est magnifique. C'est alors le cœur tremblant que j'embrasse ses lèvres tendrement. Je ferme les yeux et des souvenirs de cette nuit me reviennent. Je savoure chaque secondes en approfondissant le baiser un peu plus. Je passe ma langue sur ses lèvres et il sourit en ouvrant un peu plus la bouche. Il me serre contre lui pendant que nos langues se redécouvre. Sa langue a un léger goût de café mais ce n'est pas désagréable pour autant. J'en reprendrais même avec plaisir.
A bout de souffle, on se sépare pour reprendre nos respirations. Les yeux ouverts il me sourit comme s'il était le plus heureux du monde, ses yeux parlent à sa place. Ils brillent et sont remplis de larmes. Je lui sourit sincèrement et caresse son visage, je frôle sa peau en douceur comme s'il était aussi fragile que de la porcelaine. Mon amour. Une larme s'échappe de son œil gauche alors je viens l'effacer avec mon pouce. Il me sourit toujours et je viens embrasser la trace mouillée de sa larme avant de déposer une traînée de bisous jusqu'à sa bouche que j'embrasse à plusieurs reprises juste avant d'intensifier le baiser. Ses lèvres sont si douces. J'essaie de lui transmettre tout ce que je ressens, l'amour, le manque, la passion.
Lorsque notre baiser prend fin, on se serre dans nos bras pendant plusieurs minutes profitant de la chaleur de nos corps. Ça fait tellement de bien. Moi qui appréhendais les retrouvailles ce matin, j'ai l'impression que ça s'est plutôt bien passé.
J'ai envie de lui dire que je l'aime, qu'il m'a manqué et que plus jamais on se séparera. Et si un jour il doit partir pour un boulot ou pour n'importe quoi je le suivrais jusqu'au bout du monde.
Sauf qu'il me devance..
- Je t'aime et je te promet que plus jamais je partirais loin de toi.
Je souris et réembrasse ses lèvres pour lui montrer mon accord. J'ai envie de le croire et de le laisser me prouver qu'on est vraiment fait l'un pour l'autre. Même si j'en suis déjà certain.
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