Je pousse la porte du refuge en souriant. Léticia qui est derrière le comptoir me sourit et m'interpelle lorsqu'elle me voit :

« Salut Louis, Harry est justement avec Biquet au cabinet ! »

Je m'arrête net, me retourne vers elle et fait les gros yeux à sa réplique :

« Quelque chose ne va pas ? Il ne mange plus ? » je m'inquiète tout de suite.

Léticia rigole en secouant la tête, se moquant gentiment de moi avant de me rassurer.

OK je m'occupe de Biquet comme s'il s'agissait d'un bébé, je l'avoue. Mais en même temps, ce petit chien est devenu très important pour moi en quelques semaines seulement. Cela a peut-être quelque chose à voir avec Harry. Parce que lorsque je viens voir le petit beagle, Harry est toujours dans les parages. J'aime l'idée qu'il traîne toujours autour de l'enclos de mon petit protégé. Quand je viens, il ne met jamais plus de cinq minutes à se montrer. Il n'a jamais manqué à l'appel !

Harry et moi avons développé une belle amitié... En fait, je me suis lié avec beaucoup de monde ici. Je suis même allé au bar avec Harry, Gemma, Liam et Léticia pour fêter le départ du premier petit beagle la semaine dernière. J'ai passé une super soirée avec eux. J'ai bu plus que je ne l'aurais dû ce soir-là, si bien que Harry a été obligé de me ramener chez moi. J'ai failli l'embrasser quand il a arrêté sa voiture devant ma petite maison... mais j'ai pas osé. Depuis, ses lèvres me hantent...

Tout ça pour dire qu'en presque un mois, le refuge est devenu ma deuxième maison. Mes parents sont certains que j'ai un mec parce que je ne viens plus aussi souvent qu'avant chez eux. Ma soeur me charrie en disant qu'un de ces jours, je vais revenir avec un chien ou un chat chez moi. Sauf qu'à part Biquet, je suis incapable de m'approcher d'un autre animal. Pour le moment, j'arrive à faire illusion et je crois que personne ne s'en est trop rendu compte. De toute façon, quand je viens, la première chose que je fais, c'est sortir Biquet de son enclos pour aller le promener. Je le traine partout avec moi. Je l'ai même emmené au garage l'autre jour avec Harry pour le montrer à ma soeur (Biquet hein, pas Harry....) ! Je l'ai évidemment ramené au refuge à la fin de la journée.

Je me suis beaucoup attaché à lui alors quand Léticia me déclare que Harry est avec Biquet, je m'inquiète, forcément.

« Ils sont quatre à partir cet après-midi. Il a fait une visite de contrôle sur tous les beagles du coup.

-Quelqu'un vient chercher Biquet ? je demande en faisant la moue.

-La personne qui l'a réservé ne s'est toujours pas manifestée. » me répond Léticia en souriant.

Je hoche lentement la tête, soulagé.

C'est mal, mais je suis vraiment soulagé à l'idée qu'il ne parte pas de suite. Harry m'a expliqué qu'ils ont une longue liste d'attente pour l'adoption de ces chiens. Les gens veulent les aider et leur offrir une belle vie. Son programme cartonne et il met un point d'honneur à rendre tous ces chiens heureux. Je suis fier de participer à un projet comme celui-ci, même si je redoute le jour où Biquet partira pour rejoindre sa famille. Ils m'ont expliqué qu'ils faisaient une sélection drastique pour les adoptants de ces chiens là. Ce qui me rassure, parce qu'au moins, Biquet va se retrouver avec des gens bien.

« Ok... je peux aller les voir ?

-Hmm, il t'attend. » me dit-elle en souriant en coin.

Et nous savons tous les deux qu'elle ne parle pas de Biquet...

L'autre soir, je suis resté un petit peu tard avec Léticia. J'avais rien à faire et puis j'aime bien cette fille, elle est nature ! Elle aime parler aux plantes et aux abeilles, elle a toujours le mot pour rire et est quelqu'un de très cash. Quand elle a quelque chose à dire, elle n'hésite pas à le faire. Alors quand elle a remarqué les yeux doux que je faisais à Harry, elle ne s'est pas gênée pour me faire une remarque. Depuis, elle me taquine, plus ou moins subtilement. C'est notre petit secret à nous.

Je lui fais un signe de tête, quitte l'accueil et sort du bâtiment, je traverse la cour pour me rendre vers la partie médicalisée du refuge et pénètre à l'intérieur. Une fois dans la salle d'attente, je suis soulagé de voir qu'il n'y a personne. Il est encore tôt, la clinique n'est pas encore ouverte au public. En plus de son activité pour le refuge, la clinique fait aussi dispensaire pour les personnes n'ayant pas forcément les moyens d'aller chez le vétérinaire. Je trouve ça bien... même si je ne comprends pas comment on peut prendre un animal si on n'a pas les ressources pour s'en occuper. Mais, ça reste un autre débat.

Je m'approche de la porte qui donne sur la salle de consultation et frappe deux petits coups. J'entends Harry me donner l'autorisation d'entrée et je la pousse doucement. Quand j'entre dans la pièce, j'entends les jappements heureux de Biquet en me voyant. Harry se retourne et je crois que s'il pouvait aboyer comme Biquet, il le ferait vu les petites étoiles que je lis dans son regard.

Ok. Je deviens ridicule là.

Je m'approche tout de suite de la table où Biquet fait des bonds sur place, tout content de me voir. Je glisse ma main dans son pelage et me penche vers lui pour embrasser le haut de son crâne. Puis, je me tourne vers Harry en gardant Biquet contre moi.

Je lui souris et le salue avec gaieté.

« Bonjour, je murmure

-Salut... ça va bien ? me demande-t-il.

-Oui... et Biquet alors ? j'enchaîne directement, inquiet, malgré les mots réconfortant de Léticia. Pourquoi cette visite ?

-J'ai fait le tour des chiens qui partaient aujourd'hui, j'en ai profité pour m'occuper de lui aussi.

-Il a un adoptant ?

-Non, toujours aucune réponse de la nana qui l'a réservé. » il m'avoue en faisant la moue.

Je hoche la tête en cachant mon contentement. Je gratouille le haut du crâne du petit chien. Le silence qui suit n'a rien de pesant entre Harry et moi. Nous observons tous les deux Biquet qui apprécie mes caresses. Ses yeux sont clos et ses oreilles tremblent de bonheur de chaque côté de sa tête.

Il est adorable... Il me fait fondre ce petit...

« Bon... je vais aller le promener, je dis alors en le prenant dans mes bras

-Je peux venir avec toi ? J'ai fini mes consultations, j'ai un petit peu de temps. » me propose-t-il en souriant.

Je me tourne vers lui en souriant et hoche la tête en lui répondant un avec plaisir. Il me sourit et nous quittons la salle de consultation côte à côte. Une fois dehors, je pose Biquet par terre et je souris de plus belle. C'est toujours un bonheur de le voir gambader. Je pense que je me souviendrais toute ma vie de la première fois que je l'ai posé dans l'herbe et qu'il a goûté au goût de la liberté.

C'était une semaine après son arrivée. Il faisait beau et pas trop frais. Je m'occupais de lui dans la nurserie quand Harry a débarqué, tout sourire. Il m'a dit de prendre une laisse, de la lui mettre et de prendre Biquet dans mes bras. Il m'a conduit à l'extérieur et fait entrer dans un enclos en herbe. Il s'est tourné vers moi et m'a demandé de poser Biquet. Alors je l'ai mis dans l'herbe. La scène qui a suivi était juste magique. Le bonheur de Biquet était magnifique. Le voir se promener en toute liberté dans cet enclos m'a comblé de bonheur. Je pense ne jamais avoir ressenti ça avant. Je suis resté avec Biquet et Harry, des étoiles pleins les yeux, pendant des heures dans cet enclos. Nous avons fini assis contre le tronc d'un des arbres à discuter de tout et de rien en regardant Biquet s'amuser. C'était sans conteste l'une des plus belles après-midi de ma vie.

Une fois dehors, nous quittons rapidement le refuge pour prendre un des sentiers de randonnée à l'arrière des bâtiments. Passer du temps ici m'a fait réaliser les bienfaits des promenades en extérieur. J'aime la quiétude et la douceur des fins de journée dans la forêt. C'est calme et agréable. J'aime beaucoup promener Biquet ici.

« Je peux te poser une question ? me demande alors Harry.

-Oui ?

-Je comprends toujours pas comment tu t'es retrouvé ici en fait, m'avoue-t-il en se pinçant les lèvres. Je veux dire... tu étais complètement paumé le jour de l'arrivée des chiots. J'ai l'impression que tu étais là un petit peu par hasard et que tu t'es retrouvé devant le fait accompli mais que tu t'es laissé porter. Je me trompe ? » m'interroge-t-il en posant les yeux sur moi.

Je m'arrête à ses mots et plonge mon regard dans le sien. Moi qui pensais que mon subterfuge était passé comme une lettre à la poste... je me suis trompé.

Je me mordille l'intérieur de la joue en regardant le jeune homme et je réalise que le jour où je devrais dire au revoir à Biquet et Harry, j'aurai le coeur brisé. Parce qu'une fois Biquet parti dans sa famille, je n'aurai plus de raison de venir ici. Je serai incapable de m'occuper d'un autre chien. Rien que d'y penser, j'en ai la chair de poule !

Peut-être que l'heure d'être honnête est arrivée ? Je pense avoir assez menti sur mes intentions à Harry...

« C'est toi que je voulais voir, je lui dis de but-en-blanc en le fixant. J'étais tellement déçu de pas te voir quand tu es venu récupérer ta Twingo toute moche... c'est Zayn, mon meilleur ami qui m'a donné l'idée de venir te voir ici. J'avais vu les polos du refuge dans la voiture, je lui explique en pointant le polo qu'il porte par dessus son pull. Quand je suis arrivé, je suis tombé sur Léticia. Je lui ai dit que je te cherchais, elle m'a demandé si je venais pour le programme et j'ai dit oui sans réfléchir... Puis, tu connais la suite, je lui dis en me mordillant la lèvre.

-Mais... pourquoi tu voulais me voir ?

-Parce que je suis tombé sous le charme d'une princesse en détresse, une nuit, alors qu'elle attendait un dépanneur en chaussons Licorne... » je lui dis sans le quitter du regard.

Un petit sourire se dessine sur ses lèvres. Il détourne le regard en hochant lentement la tête et il murmure tout bas :

« Je peux être honnête avec toi ?

-Hmm ?

-J'ai cru crever quand j'ai vu que tu n'étais pas là quand je suis allé récupérer ma voiture. Quand je t'ai vu le mercredi pour l'arrivée des chiens... j'ai cru que je rêvais. » me dit-il timidement, les joues légèrement rosées.

Je souris de plus belle et fais un pas en avant. Nos regards s'accrochent et sans que je puisse contrôler mes gestes, l'une de mes mains s'approche de son visage pour caresser sa joue. Il me sourit avec une douceur qui me soulève le coeur. J'ai envie de l'embrasser depuis que je l'ai vu à côté de sa Twingo verte. Et j'ai envie de le déshabiller depuis que je l'ai vu avec sa blouse blanche...

Harry me regarde en se pinçant très légèrement la lèvre inférieure. Je lui souris et je le vois se rapprocher. Son souffle s'écrase contre mes lèvres et je sens son haleine douce et acidulée venir me chatouiller. Quand sa bouche se pose sur le bout de mon nez, je souris, mais je roule des paupières face à son geste enfantin. Je glisse ma main dans sa nuque pour le rapprocher de moi et colle mes lèvres contre les siennes. Le premier contact est étourdissant. Son baiser a exactement la saveur que j'attendais... il est doux et sucré. Nos lèvres se meuvent en rythme, comme sur une danse chorégraphiée. L'un de ses bras s'enroule autour de ma taille et je me colle un petit peu plus à lui. Je souris contre sa bouche, il me répond et alors que je sens sa langue qui commence à chercher à aller plus loin, nous sursautons face aux jappements de Biquet.

Nous rions en rompant nôtre baiser, mais collons nos fronts. Nous restons dans cette position un court instant avant que je ne tourne la tête vers le petit chien pendant que Harry enfouit son visage dans mon cou. Biquet est assis, la tête penchée sur le côté, ne comprenant sûrement pas vraiment pourquoi nous ne nous intéressons pas à lui puisqu'il est normalement au centre de notre attention quand nous sommes avec lui.

Je souris à Biquet et je mettrais ma main à couper qu'il me sourit en retour !

Je crois que je passe vraiment trop de temps avec ce chien...

OLALALALALALA. C'est déjà l'avant dernière partie, je suis triste de quitter ces deux kikis ! Je trouve cette partie toute douce, on voit bien l'attachement de Louis face à ce petit chien. Il a eu un véritable coup de coeur pour lui ... et pour Harry, nous n'allons pas nous mentir ! :) Ils passent de bons moment tous les trois et il était temps qu'ils sautent le pas ces deux là ! NON MAIIIIS OH ! ce petit moment dans la forêt, en amoureuuuux n'était-il pas mignon? 

On se retrouve vite pour leur dire au revoir.... 

Love, Phil.