Unicorn Slippers . Partie 1


« Tu m'expliques pourquoi tu ne veux pas dormir sur le canapé ?

-Il faut que je donne à manger à Bee, Harry ! s'exclame-t-elle en secouant la tête.

-Ton chat est énorme, Léti ! je réplique en levant les yeux au ciel. Crois-moi, il ne va pas mourir de faim vu les réserves qu'il a ! Je pense qu'il doit pouvoir attendre jusqu'à demain matin ! »

Je regarde ma meilleure amie qui me fait les yeux doux pour me faire céder et je soupire. Il est deux heures du matin et j'ai clairement la flemme de sortir pour ramener Léti ! J'ai enfilé mon pyjama préféré et mes pantoufles fétiches depuis des heures ! Celles qu'elle m'a offertes à Noël l'année dernière. Elles sont affreuses ! Je suis certain qu'elle les a prises au rayon petite fille ! Vu les petites licornes qui les ornent j'ai aucun doute là-dessus. Mais, elles sont si douces, si confortables...

Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas vraiment apprêté pour sortir et que vu l'heure je n'ai pas envie de me changer !

« Tu me gonfles. » je soupire lourdement en me levant du canapé

Je jette un coup d'œil à ma tenue en secouant la tête. Tant pis, je sors comme ça et je ne me change pas ! Mis à part mes pantoufles, je ne pense pas être trop ridicule ! Entre mon bas de jogging gris assorti à mon gros pull en laine lavande, je pense que ça passe ! Je ne ressemble peut-être pas à une carrure de mode affublé de la sorte, mais ça ira très bien pour ramener Léti jusque chez elle.

Ma seule mission sera de ne sortir de ma voiture sous aucun prétexte !

Je m'avance jusqu'à l'entrée, attrape mon manteau et entend mon amie pouffer dans mon dos. A son rire, je me retourne vers elle, la fusille du regard et réplique :

« Pourquoi tu ris grognasse ?

-Tu as vu ta tenue ? » réplique-t-elle simplement en souriant en coin.

Je roule des paupières sans faire de commentaire et enfile mon manteau. Si je sors ainsi, c'est de sa faute ! J'attrape mes clés de voiture dans le vide poche de l'entrée et déverrouille la porte. Je lui fais un signe de sortir en soupirant :

« Allez dehors. Avant que je ne change d'avis ! »

Elle hoche la tête, attrape ses affaires, enfile ses baskets et sa veste en jeans qui ne la quitte jamais même au milieu de l'hivers, avant de sortir de l'appartement. Je ferme la porte derrière nous et me traîne jusqu'à la cage d'escalier en baillant. Léti les descend en virevoltant. Parfois je me demande d'où lui vient toute cette énergie. Cette fille est une véritable pile électrique. Sourire aux lèvres et toujours de bonne humeur, elle ne dort jamais plus de cinq heures par nuit. Et même avec si peu de sommeil, elle arrive toujours à être fraîche et pimpante.

Si j'avais son rythme de sommeil, je pense que je ressemblerais à un Zombie !

Je laisse Léticia sortir de l'immeuble et je déverrouille ma voiture à distance. Elle s'installe naturellement à l'avant et je me glisse côté conducteur. Je mets le contact, enclenche la marche arrière et me tourne vers elle.

« Faudrait penser à passer ton permis quand même, je crois bon de lui faire remarquer.

-Oui oui oui... t'inquiète pas.

-Je te préviens, c'est la dernière fois, Léti !

-Oui... Jusqu'à la prochaine ! » me répond-elle de toutes ses dents.

Parce que nous savons tous les deux que je pourrais décrocher la lune pour elle. Alors à côté, je pense que la ramener chez elle au milieu de la nuit c'est bien peu de chose. J'ouvre le portail de ma résidence et prends la route.

Sur le chemin, comme elle le fait à chaque fois, Léti s'improvise DJ et me fait découvrir ses dernières lubies musicales. Je la laisse faire plus par habitude que par envie. J'ai appris, à mes risques et périls qu'il valait mieux la laisser gérer ce genre de chose...

« On se voit au refuge demain ? s'inquiète-t-elle quelques minutes plus tard lorsque je m'arrête devant son immeuble.

-Oui, j'y serai dans la matinée. J'ai promis à Liam de l'aider !

-Tu pourras en profiter pour lui dire qu'il me doit toujours cent euros ?! » demande-t-elle avec un large sourire.

Je pouffe à ses mots et secoue la tête. Je crois que Léticia ne se remettra jamais de cette histoire et que le pauvre Liam en entendra parler jusqu'à la fin de sa vie. Personnellement, je comprends les deux parties, bien que, sur le moment, moi aussi j'en ai voulu à Liam.

Liam, c'est comme Léti, je le connais depuis la nuit des temps. Nous étions à l'école primaire tous les trois. L'année dernière, nous devions partir en vacances ensemble, en Corse. Liam a annulé au dernier moment pour partir avec sa copine à l'époque. C'est Léticia qui avait acheté les billets non remboursables. Autant dire que la pilule a eu du mal à passer. Elle ne manque jamais de le lui rappeler. Evidemment, il la rembourse... Mais pas aussi rapidement qu'elle le souhaiterait. Il le fait, pièce par pièce de un à deux euros.

Je crois qu'il est à trente trois euros pour le moment...

« Je n'y manquerai pas ! Tu viens pour quelle heure ? j'enchaîne en regardant mon amie.

-Milieu d'après-midi, je dois manger chez mes parents demain midi. Ma soeur est là, je voudrais passer un peu de temps avec elle.

-Pas de soucis, à demain Léti » je lui réponds en souriant en embrassant sa joue.

-Merci pour le taxi.

-La dernière fois, tu te souviens, hein ? La dernière fois ! je répète !

-Hmm... jusqu'à la prochaine ! » répète-t-elle en souriant grandement.

Je roule des paupières secouant la tête, amusé. Elle sort de la voiture en claquant la portière et s'éloigne en me faisant un signe de la main. Lorsqu'elle disparaît dans le hall de son immeuble, je souffle et redémarre.

Je profite de ma solitude pour choisir mon programme musical. J'échange les folies musicales de mon amie contre le dernier album de Muse. Je tourne la molette du son et souris en entendant les basses vibrer. En un rien de temps, je me sens transporté par la musique. Je tape du plat de la main sur mon volant, chante à tue-tête les paroles de la chanson en secouant la tête en rythme.

Je suis à fond !

Si on me voyait on me prendrait pour un fou !

Et c'est bien pour cette raison que je n'entends pas tout de suite le bruit étrange de mon moteur. Et c'est aussi pour cela que lorsque ma voiture s'arrête net au milieu de la route sans crier gare en coupant le contact et donc la musique, je me retrouve comme un con.

« Mais... c'est une blague...? » je murmure pour moi-même en papillonnant légèrement.

Je me détache et ouvre ma portière, un petit surpris avant de sortir de ma voiture.

Une fois dehors, je peste contre moi-même en mettant les pieds dans une flaque d'eau. Parce qu'évidemment, étant en chaussons, je me retrouve avec les pieds mouillés.

MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE ?!

Je lève les yeux au ciel, maudissant Leticia de m'avoir fait sortir à une heure pareille, en pyjama ! Clairement, il n'y a qu'à moi qu'un truc comme ça peut arriver !

Je secoue lentement la tête et contourne ma voiture, résigné. Je soulève le capot en soupirant. Le nuage de fumée noire qui s'en dégage lorsque je l'ouvre ne me dit rien qui vaille. Sincèrement, ce n'est pas le moment pour moi et mes économies pour que ma voiture tombe en panne...

... A moins que j'envoie la facture à Léti ! Après tout, c'est de sa faute si je suis coincé ici à une heure pareille !

Et puis, ce n'est pas comme si j'étais doué en mécanique. Si j'essaie de trifouiller là-dedans, je serais capable d'empirer les choses ou de m'électrocuter, bien que je ne sois pas certain qu'une chose pareille soit possible.

Bref, je pense qu'il est préférable que j'appelle un dépanneur.

Je regarde autour de moi, il n'y a pas un chat. Evidemment, à l'heure qu'il est, vu la petite ville dans laquelle je vis, il n'y a personne ! Ça pourrait presque faire flipper d'ailleurs quand je regarde le lampadaire qui clignote au coin de la rue. On dirait le début d'un mauvais film d'horreur ! Je frissonne à cette pensée, me pince les lèvres, referme mon capot et inspire profondément.

Ce n'est vraiment pas ma soirée.

J'attrape mon téléphone pour appeler un dépanneur mais à l'heure qu'il est, je vais le payer bonbon le dépannage ! Je soupire, cherche un dépanneur 24/24 sur internet et appelle le premier de la liste. La sonnerie retentit deux ou trois fois avant de se couper. Je soupire, appelle le second de la liste. Je tombe directement sur répondeur. Mais ils se sont donnés le mot pour ne pas me répondre ?! Je soupire, appelle le troisième, puis le quatrième ... et ce n'est que le sixième qui me répond ENFIN. Je lui raconte rapidement ma situation et lui explique où je suis. Avant de raccrocher, il m'assure qu'il arrive rapidement.

Evidemment, ce n'est que trente minutes plus tard que je vois une dépanneuse arriver à l'autre bout de la rue. J'ai froid, je suis fatigué et je n'ai qu'une envie, m'enrouler dans mon plaid jusqu'à la fin des temps. La dépanneuse rouge arrive à ma hauteur et le gars coupe le contact après avoir manœuvré pour s'arrêter devant moi dans la bonne position pour me remorquer.

C'est quand je le vois sortir de son camion que je hais Léticia encore plus fort.

Le gars qui s'approche de moi est un putain de canon. Avec sa coupe de cheveux coiffés-décoiffés et son regard bleu perçant, il est à tomber. Ses jambes sont parfaitement moulées dans une salopette en jeans, donc les bretelles pendent sur ses hanches. Ses genoux sont noircis à cause de son travail. En haut, il porte un petit pull marron, avec un léger col-roulé, tout fin. Une paire de lunettes de vue sur les yeux... Il est magnifique.

Et moi, je suis en pyjama.

J'ai envie de pleurer tellement je me sens ridicule devant l'homme de ma vie !

« Vous êtes en panne alors ? »

NON sans blague ?!

« Oui, je réponds en roulant des paupières. Je ne vous aurais sûrement pas appelé sinon.

-Hmm... dit-il en s'approchant de ma voiture avant de se tourner vers moi. Il s'est passé quoi ?

-J'sais pas, je roulais et tout s'est arrêté d'un coup, j'ai rien compris, je lui avoue en haussant des épaules.

-Ouais. Bon... de toute façon, il est tard alors je ne vais pas pouvoir faire grand-chose. Je vais la remarquer et la ramener au dépôt. Je verrai bien demain ce qu'il en est, dit-il en hochant la tête avant d'ajouter. Je vous dépose quelque part au passage ? »

J'approuve tout de suite en le regardant. Comme si j'allais rentrer à pied d'ici à chez moi. Ce n'est pas bien loin, mais il est maintenant presque trois heures et j'aimerais rentrer dormir quelques heures avant d'aller au refuge demain matin. Quand ils vont voir ma tête en arrivant au boulot, ils vont tous se faire des idées et me saouler en me demandant avec qui j'ai passé la nuit pour avoir une tête comme celle-ci.

« Ouais, j'habite au bout de l'avenue, ce n'est pas loin, mais je préfère que vous me remontiez jusque là-haut !

-Pas de soucis, je remorque votre voiture et on peut y aller ! me dit-il en se dirigeant vers sa dépanneuse

-Attendez ! Je voudrais récupérer deux trois trucs à l'intérieur svouplait ! » je m'exclame en lui courant presque après.

Je dois avoir une allure à courir derrière lui, chaussons licornes trempés aux pieds, en pyjama. Non mais le karma se paye ma tête, je crois... Le dépanneur se tourne vers moi et ses yeux s'accrochent tout de suite sur mes chaussures.

Démasqué.

Je rougis comme une tomate, me racle la gorge et détourne le regard. Je crois que je vais être la première anecdote qu'il va raconter à tous ses collègues demain matin ! Il finit par relever le regard vers moi et me sourit.

« Sympa les chaussons. »

Je. La. Déteste.

« Ouais... » je réplique, mal à l'aise avant de m'approcher de ma voiture.

J'ouvre la portière et récupère mes affaires à l'arrière. J'attrape les deux-trois t-shirts à l'effigie du refuge animalier où je bosse avec Léticia et Liam sur la planche arrière. Et c'est là que je réalise que je n'ai plus qu'à demander à un de mes collègues de passer me chercher parce que je ne pourrai jamais y aller à pied ! Liam sera sûrement d'accord pour passer me prendre...

Je fourre les t-shirts dans le sac à dos que je récupère dans le coffre puis me retourne vers le dépanneur qui est en train de se griller une cigarette.

« C'est bon, j'ai tout, je dis en lui montrant mon sac.

-En piste, princesse. » s'exclame-t-il en lorgnant sur mes chaussons.

Je fais les gros yeux à sa réplique et il rit. Je secoue lentement la tête et le laisse s'occuper de ma voiture pendant que je monte côté passager. Quelques minutes plus tard, elle est sur la benne de la dépanneuse et le mec monte à bord. Il me sourit en mettant le contact et me demande où je vis.

« Au bout de l'avenue, au numéro 4, juste derrière pôle-emploi.

-Effectivement, ce n'est pas bien loin. » affirme-t-il en hochant la tête.

Il ajuste ses lunettes sur son net, enclenche la première et nous roulons tranquillement les deux petits kilomètres qui nous séparent de mon immeuble. Quand il arrive à mon numéro, il arrête la dépanneuse et se tourne vers moi alors que je m'apprête à descendre de son engin.

« Je vois ce que je peux faire sur votre voiture dès demain matin et je vous appelle pour vous tenir au courant dans la matinée.

-Parfait ! Merci.

-Très bien... à demain alors. Euh... c'est quoi votre prénom ?

-Harry, je réponds en lui souriant.

-Bien, à demain, Harry ! »

Je hoche lentement la tête et descends de la dépanneuse avant de claquer la portière. Je m'apprête à remonter l'allée jusqu'à mon immeuble quand je réalise que je ne sais même pas comment ce gars s'appelle et que je ne me souviens pas non plus du nom de son entreprise. Je me retourne d'un geste, le cœur battant lorsque je vois sa dépanneuse partir avant que je n'ai le temps de lire le nom du garage écrit en grosses lettres sur la dépanneuse.

Je suis dans la merde.

BOOOOONSOIR . 

Bienvenue dans cette nouvelle aventure ! Unicorn Slippers vient tout droit de mon imagination mais pas seulement. C'est grâce à Léticia ( unluckybumblebee )  que vous avez droit à ce premier OS. Il faut savoir que cette Nana squatte régulièrement chez moi et que je me suis déjà retrouvé à la ramener chez elle dans la nuit dans une tenue similaire à celle de notre très cher Harry. SO. 

Je n'ai aucun rythme de poste pour ce projet là so.... be patient les copains ! mais vous me connaissez, vous savez que ça arrivera rapidement. D'autant plus que ce premier OS est déjà presque terminé d'être écrit ! :) 

Merci aux filles pour les corrections. 

Love, 

Phil. 

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