Mardi 23 Septembre 2019 - Hôtel L'esplanade - Domme - 18h30.

« Tu comptes vraiment dormir ici ? me demande Charlotte en parcourant la pièce du regard, un sourire crispé sur les lèvres.

-Ce n'est pas un cinq étoiles, mais c'est convenable je lui affirme en ajustant ma chemise.

-Harry...dit-elle en se laissant tomber sur le rebord du lit. Tu ne penses pas que tu serais mieux à la maison.

–Je ne changerai pas d'avis » je rétorque en attrapant ma veste avant de lui faire un signe de tête pour lui dire que je suis prêt à partir.

Nous avons passé l'après-midi au village tous les deux et ça m'a fait beaucoup de bien.

Après notre petite escapade sur les remparts nous avons trouvé une pizzéria dans le centre pour déjeuner. Le repas n'était pas fameux mais au moins nous étions seuls dans la salle, et nous avons pu profiter d'un moment calme et apaisant.

Charlotte en a profité pour se livrer à moi. Les dernières semaines ont été compliquées pour elle à cause des révélations sur la mort de sa jeune sœur. Elle m'a avoué que les jumelles avaient failli péter les plombs et qu'elle avait l'impression d'avoir deux bombes à retardement entre les bras. Elle m'a parlé de l'absence de Félicité qui est difficile à gérer pour elle au quotidien mais aussi des difficultés qu'elle a à voir Ernest et Doris à cause des tensions au sein de la famille depuis le décès de leur mère.

Tous ses maux me font mal au cœur et je m'en veux de ne pas avoir décroché mon téléphone lorsque j'ai su pour les révélations sur sa sœur. Mais après ses funérailles, j'ai coupé tout contact avec la famille Tomlinson. Le comportement de Louis à cette période a été comme un coup de grâce pour moi. Je n'attendais pas vraiment grand-chose de lui, mais je ne m'attendais pas à ça. Pas un regard, pas un mot, pas un merci n'est sorti de sa bouche. C'est Charlotte qui m'a appelé pour m'annoncer la mauvaise nouvelle. Je n'ai pas hésité à sauter dans un avion pour traverser l'Atlantique et rentrer à Londres. Une fois chez moi, je me suis tout de suite rendu chez elle. Je savais que nous n'étions plus forcément en bon terme, mais je ne pensais pas à ce point-là.

Tout le monde est venu rendre hommage à Félicité. Et c'est triste de se dire qu'il n'y a que dans ces moment-là que nous nous retrouvons comme avant. Il n'y a que Niall que je vois toujours à l'occasion. Mais je n'avais pas vu Louis et Liam depuis des mois. Bien que terrassé par la douleur et la colère, Louis a été exécrable avec moi et tout le monde en a été choqué. Je suis resté digne jusqu'à l'enterrement, pour elle, puis je suis parti, sans un regard en arrière.

Mais à voir Charlotte aujourd'hui, je crois que je le regrette. Ça a été un coup dur pour toute la famille apparemment puisqu'Eleanor elle-même m'a appelé il y a quelques semaines. Nous avons pris un café ensemble lors d'un de mes derniers séjours à Londres. Je n'ai jamais confirmé qu'il s'agissait bien d'elle sur les photos de notre tête à tête qui ont fuité, à part à Jeff. Il a été surpris de l'apprendre. Sauf que tout le monde oublie qu'elle était mon amie avant d'être la petite-amie de Louis. Elle souhaitait me voir, pour me parler des filles, de leur mal-être, de leur tristesse et s'excuser pour le comportement de Louis. Je suis resté de marbre face à ces dernières mais j'ai enregistré pour le reste. Je voulais appeler Charlotte, mais j'ai tardé et voilà où j'en suis aujourd'hui.

Finalement j'en suis presque reconnaissant que Maman m'ait tendu ce piège.

Lorsque nous sortons de l'hôtel, Charlotte me guide jusqu'à sa voiture. Nous montons à bord et roulons jusqu'à la maison de sa famille. Nous faisons le voyage en silence. Plus nous nous rapprochons et plus je sens mon cœur battre. Il est idiot de ma part de me mettre dans un état pareil à cause d'une relation qui a duré quelques mois, dans le plus grand des secrets, il y a des années, mais je suis comme ça. J'ai beaucoup de mal à faire table rase du passé et aller de l'avant.

« Je suis contente que tu ais finalement accepté de venir dîner avec nous, il est tôt, les filles vont pouvoir profiter de toi, dit Charlotte en remontant l'allée de platanes menant au vieux corps de ferme rénové.

-Moi aussi. » je lui réponds vaguement laissant mes souvenirs m'emporter.

Je me souviens du jour où Louis a décidé d'acheter cet endroit. C'était avec l'un de ses premiers cachet. Il se souvenait être venu en vacances dans le coin, des années plus tôt avec sa famille. Il avait adoré la quiétude de ce petit bout de France et savait que c'était la maison qu'il lui fallait, que ce soit pour sa famille et pour nous.

Il est vrai que la région est un véritable havre de paix. La preuve, nous avons pu passer une après-midi incognito avec Charlotte. Evidemment nous avons été prudents. Nous ne sommes jamais à l'abri, mais dans certains endroits comme celui-ci, nous le sommes plus que dans d'autres. Ce qui est vraiment appréciable. Et si je sais tout cela, c'est parce que j'ai pu le confirmer aux côtés de Louis. A l'époque, nous n'avions pas beaucoup de temps pour nous mais dès que nous le pouvions, nous nous envolions pour cet endroit et lorsque nous étions chanceux, nous arrivions à rester plus de quarante-huit heures.

Charlotte stoppe la voiture avant de couper le contact. Elle retire les clés avant de descendre de voiture. Je l'imite et alors que nous nous avançons jusqu'au perron, elle s'arrête au niveau d'une voiture.

« Mais... qu'est-ce que... » souffle-t-elle en fronçant les sourcils.

Je m'arrête à ses côtés et observe la voiture de location sur laquelle elle semble buguée. Ce n'est pas celle de ma mère puisqu'elle est stationnée à côté de celle de Charlotte. C'est le grincement de la vieille et épaisse porte d'entrée qui nous interpelle quelques secondes plus tard. Nous relevons tous les deux la tête en un même geste et mon cœur loupe un battement lorsque je reconnais la silhouette de Louis sur le pas de la porte.

« C'est une blague ? murmure Charlotte à mes côtés.

-Vous vous foutez de moi en fait, je ne peux m'empêcher de répliquer, blessé, en regardant Charlotte. Donne-moi tes clés de la voiture, je rentre.

-Quand je suis parti à midi je te jure qu'il n'était pas là Harry ! » se défend-elle en me regardant, paniquée.

Mon regard passe de Charlotte à son frère avant que je ne secoue la tête. Je tends la main vers Charlotte pour lui redemander ses clés et lorsque je vois ses yeux s'emplir de larmes, je comprends qu'elle me dit la vérité et qu'elle n'était pas au courant de l'arrivée de Louis. Mais plus grave encore, je crois comprendre que je ne suis pas le seul ici à en vouloir à l'aîné de la famille Tomlinson.

« Je te crois Charlotte, je chuchote pour la rassurer alors que j'entends son frère dévaler les marches du perron. Mais donne-moi les clés de la voiture.

-Je suis désolée » murmure-t-elle, d'une voix tremblante

C'est avec soulagement que je la vois plonger sa main dans son sac. Mais lorsqu'elle ressort le trousseau, Louis l'intercepte avant que je n'ai le temps de l'attraper.

« Louis, je ne suis pas d'humeur à jouer là, je réplique, sans lui accorder un seul regard, les yeux toujours rivés sur Charlotte qui suffoque en face moi.

-Si tu veux partir très bien, mais je pars avec toi. Je crois que nous avons des choses à nous dire »

Je papillonne quelques secondes, choqué par ses paroles. Je me redresse et relève la tête vers lui. Nos regards se croisent et je suis surpris de voir une lueur de culpabilité dans ses pupilles. Sauf qu'il ne m'aura pas comme ça. Je n'ai plus dix-sept ans.

« Donne-moi ces clés, s'il te plait, je me borne à répéter calmement alors que c'est une véritable tempête qui se déchaîne dans le creu mon estomac.

-Je te dois des excuses Harry ! tente-t-il en resserrant son poing sur les clés.

-Dommage pour toi, elles arrivent un petit peu tard, je rétorque froidement.

-Charlotte... tu peux nous laisser ? lui demande-t-il en se tournant légèrement vers elle..

-Je crois que de nous deux, c'est encore celle avec qui tu peux rattraper les choses, je crois bon de lui faire remarquer. Alors tu devrais te concentrer sur ta sœur.

-Harry s'il te plait arrête ! s'exclame-t-il en commençant à perdre son calme. Juste STOP. Si je suis là, c'est à cause des jumelles !

-Elles vont bien ?! le coupe Charlotte.

-Daisy a fait une grosse crise d'angoisse, répond-il simplement pour la rassurer. Anne m'a appelé parce qu'elle ne savait pas comment gérer et je suis venu. Elle va mieux maintenant, elle s'est calmée au moment où elle a su que j'étais en route. Ta mère m'a prévenu que tu étais là, continue-t-il en se tournant vers moi. Sauf que contrairement à toi, je n'ai pas fait une scène »

Charlotte fait un pas en arrière, penaude, commençant à comprendre qu'elle est de trop. Elle marmonne quelques mots en s'excusant mais je ne l'entends même pas. Le regard rivé sur Louis, je n'ai qu'une envie, lui mettre mon poing dans sa figure. Mais au lieu de cela je secoue lentement la tête avant de lui demander, une fois de plus, de me donner ces putains de clés de voiture.

« Harry, s'il te plait, je ne me souviens même pas de la dernière fois où nous avons passé du temps ensemble.

-Peut-être parce que la dernière fois justement tu n'as même pas osé me regarder ! je ne peux m'empêcher de lui dire en faisant un pas vers lui, en colère. Et d'ailleurs, pourquoi tu veux parler maintenant ? Parce qu'une fois de plus Eleanor t'a lâché ? je commence à m'agacer en faisant de grands gestes. Oui elle m'en a parlé quand je l'ai vue. Alors ne viens pas me faire de grands discours parce que la dernière fois que tu l'as fait, tu as foutu une nana enceinte ! je ne manque pas de lui rappeler, le regard embrumé en le pointant du doigt, menaçant. Je n'ai pas besoin de nouvelles promesses en l'air Louis, j'ai juste envie de tourner la page et essayer de vivre, je finis en le poussant par les épaules.

-Harry...» me coupe-t-il, surement choqué par mon geste.

Lorsque j'essaie de recommencer, il essaie de m'arrêter en attrapant mes poignets mais il n'est pas assez rapide. Ce n'est qu'à mon troisième coup, alors qu'il a reculé de cinq bon mètres par ma faute, qu'il arrive à m'arrêter. Ses mains capturent mes poignets et il plante son regard dans le mien :

« Harry, s'il te plait...

-Non ! je le coupe en essayant de me libérer de son emprise, il n'y a pas de Harry qui tienne ! Il n'y a plus de Harry qui tienne ! »

Mais il maintient sa prise autour de mes poignets. Je ne sais pas comment il arrive à me retenir avec sa petite carrure par rapport à la mienne. Ses mains se referment encore plus fort, comme pour essayer de me réveiller ! A son geste, je relève la tête vers lui, le coeur battant et le corps tremblant. Il me fixe pendant un moment qui me semble durer une éternité. Puis lorsqu'il comprend que je ne le frapperai surement pas, Louis s'approche en me relâchant. Il passe simplement ses bras autour de moi. Les larmes embrument complètement mon regard et je fonds en silence, contre lui. J'enfouis mon visage dans son cou, le souffle court et les joues mouillées. Je presse les paupières, respirant son parfum, celui qui hante et hantera toujours mes nuits. Notre étreinte est douce, affectueuse... aimante ?... mais elle me brise autant qu'elle m'apaise ! Elle me rappelle tout ce dont je n'ai plus droit.

« Je... rends moi les clés, je souffle d'une voix à peine audible. Je veux rentrer à l'hôtel.

-Très bien, mais c'est moi qui conduit » me prévient-il en se détachant de moi.

Je renifle en essuyant mes joues, perdu. J'inspire profondément avant de finalement céder. Parce que je finis toujours par lui céder.

« Okay. »

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#FLYos _ BON. Louis est dans la place ! Que ce soit Harry ou Charlotte, il semblerait bien qu'ils ne soient pas content de le revoir 😅. Une chose est sûre, il y a de la rancoeur entre eux et ça commence déjà a faire des étincelles ! 

BON. Je n'ai pas grand chose à vous dire concernant cette partie, je l'avoue. MAIS je vous en promets BCP pour la prochaine. Je vous dis donc à vendredi !

Merci à Butterfly_1802 pour son aide 🎈

A votre avis, qu'est-ce que l'avenir nous réserve pour nos loulous ? 😏 Qu'attendez-vous de la suite et de ce voyage en voiture.... et où va-t-il les mener ?

Love, Phil.