73. « Robert Lewandowski × Marco Reus »
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Os en deux parties.
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Les étoiles filantes
Les Cowboys Fringants
1:29 ──ㅇ────── 4:21
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Si je m'arrête un instant,
pour te parler de ma vie.
Juste comme ça tranquillement,
dans un bar, rue St-Denis.
J'te raconterai les souvenirs,
bien gravés dans ma mémoire.
De cette époque où vieillir,
était encore bien illusoire.
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Robert ne se rappelait plus de la dernière fois où il avait mis pied aux États-Unis. C'était probablement pour une de ces quelques tournées estivales avec le Barça, lors des matchs amicaux avant le début de la saison, avec les autres clubs européens.
Objectivement, les States étaient un territoire qui n'avait jamais attiré particulièrement le polonais, malgré sa passion pour les voyages et son envie de découvrir le monde. Pour lui, il s'agissait d'un univers à part, comme si les USA n'étaient pas sur la même planète qu'eux.
Et puis, c'était bien trop loin de l'Europe. Bien trop loin de tout ce que Robert avait connu, tout ce qu'il aimait et tout ce qu'il avait chéri au cours de sa vie. La Pologne, l'Allemagne et ensuite l'Espagne.
Le décalage horaire était bien trop important pour le brun, et cela aurait officiellement mis un mur entre lui et tous ses proches qui seraient restés dans le continuent au delà de l'Océan Atlantique.
Par chance, sa permanence aux États-Unis n'allait pas durer longtemps. Puisque Robert s'y était rendu uniquement pour y rester quelques jours, rien de bien consistant, durant la période de la trêve internationale.
Une légère blessure au dos lors d'un match avec Barcelone l'avait obligé à s'arrêter pendant environ deux semaines. Par chance il ne s'agissait de rien de grave, rien qui puisse impacter sur la saison parfaite qu'était en train de réaliser le polonais.
Lors de la première semaine, Robert avait pris du temps pour se reposer, tranquillement chez lui. Tandis que à l'arrivée de la deuxième semaine, il avait décidé de s'envoler à l'autre bout du monde.
Car oui, Los Angeles se trouvait littéralement à l'autre bout du monde par rapport à l'univers dans lequel Robert avait vécu pendant toute sa vie. Et il n'y était certainement pas allé pour se reposer, comme le faisaient la majeure partie des touristes là bas.
La raison qui l'avait porté à aller jusqu'aux États-Unis après avoir obtenu l'autorisation de son club était différente. Puisque Robert avait comme programme des retrouvailles avec un ancienne connaissance.
Un ancien coéquipier, si il pouvait l'appeler ainsi. Même si en réalité, celui avec qui Robert avait passé les meilleures années de sa vie à Dortmund ne pouvait pas être qualifié comme un simple camarade.
Car Marco Reus avait été pour le polonais la personne la plus importante au monde. Les souvenirs qu'ils avaient bâti ensemble lorsque le brun jouait encore sous les couleurs jaunes et noires étaient sans aucun doute ce qu'il avait eut de plus précieux.
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Quand j'agaçais les p'tites filles,
pas loin des balançoires.
Et que mon sac de billes,
devenait un vrai trésor.
Et ces hivers enneigés,
à construire des igloos.
Et rentrer les pieds g'lés,
juste à temps pour Passe-Partout.
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Durant les deux ans que Robert avait passé avec Marco au Borussia Dortmund, un lien bien plus fort que l'amitié s'était créé entre eux, un sentiment qui allait au delà des obligations que leur imposait leur sport.
Robert était éperdument tombé amoureux de Marco, de sa silhouette élancée, de ses douces mèches blondes, de son sourire légèrement tordu à droite, de son caractère taquin et de sa manière d'être en général. Rien qui puisse se résumer, même avec tous les mots du monde.
Ce sentiment réciproque les avait induits à, après quelques mois où ils avaient joué ensemble en se voyant presque tous les jours, passer un cap dans leur relation.
Ils étaient jeunes, certes, mais à ce moment là Robert avait eut une seule certitude. Celle de vouloir passer sa vie entière aux côtés de Marco, en le chérissant et en laissant ses gestes parler pour lui pour lui transmettre tout l'amour qu'il avait à son égard.
Un simple transfert avait tout détruit, au moment où le polonais avait quitté le Borussia Dortmund pour s'engager gratuitement avec le Bayern Munich, équipe de Bundesliga qui avait piétiné leur rêve de Ligue des Champions en 2013.
Marco ne le lui avait pas pardonné, et Robert le comprenait totalement. Ils avaient mis un terme à leur relation durée un an et demi après ce transfert, en préférant se comporter à partir de ce moment là comme de parfaits inconnus.
Pendant des années, il n'y avait eut aucun contact entre eux, à l'exception des affrontements entre le Bayern et le Borussia en championnat et en Coupe d'Allemagne, des moments où Marco le fuyait comme la peste.
10 ans passés ainsi, jusqu'à l'arrivée d'un beau jour de 2024. Un terme bien trop exagéré à pouvoir employer, puisque lors du 1 Juin de l'année courante, le Borussia Dortmund avaut perdu la finale de Ligue des Champions.
Le dernier match de Reus avec son club avait été une finale perdue, un énième espoir anéanti cette fois par le Real Madrid, qui en marquant deux buts avait scellé la destinée du club allemand, à Wembley.
Robert était allé voir ce match, qu'il n'aurait manqué pour rien au monde. Il voulait de tout son cœur voir Marco soulever ce trophée avec son club bien-aimé, avant de s'envoler vers de nouveaux horizons en vue de la fin de son contrat.
Malheureusement, le destin en avait décidé autrement pour le blond, et pour les éternels seconds de la Bundesliga. Et le polonais avait dû assister à la scène, en voyant l'homme qu'il avait aimé le plus s'effondrer sur la pelouse lors du coup de sifflet final.
Dans les minutes qui avaient suivi la remise des trophées qu'il avait refusé de regarder, Robert avait quitté les tribunes VIP pour se rendre dans l'espace dédié aux joueurs du Borussia Dortmund, en face aux vestiaires du club allemand.
Là, il avait attendu le retour des joueurs en deuil. La majeure partie d'entre eux n'avait pas fait attention à lui. Il avait uniquement été salué par l'entraîneur Edin Tersić et son ancien coéquipier au Bayern, Marcel Sabitzer, en plus de son ami Mats Hummels.
Marco était arrivé en dernier, d'un pas traînant et avec les yeux rivés au sol. Lorsqu'il avait levé la tête et qu'il avait aperçu Robert avant de rentrer dans les vestiaires, un voile avait couvert son regard, qui s'était légèrement embrumé.
Le polonais ne savait pas qu'elles pensées avaient traversé la tête du blond à ce moment là. Peut-être qu'il avait laissé les souvenirs faire surface, avec le flash-back de la finale contre le Bayern qu'ils avaient perdu ici même, 11 ans auparavant.
Ce qu'il savait, c'était que Marco avait mis de côté toute la rancune des années passées, en laissant que Robert le prenne dans ses bras pour le serrer contre lui.
Le polonais se souvenait parfaitement des sensations qui l'avaient envahi, à ce moment là, alors qu'il gardait près de lui le corps fin de l'allemand, qui semblait depuis toujours être bâti à la perfection pour l'espace qu'il y avait entre ses bras.
C'était comme si toutes ces années ne comptaient pas, puisque Marco s'était laissé aller dans ses bras, en s'agrippant légèrement au t-shirt de Robert avec la tête penchée pour retenir ses larmes.
Des larmes qui avaient fini par couler, telles des perles d'eau salées qui avaient roulé le long des joues creusées du blond, qui évacuait toute la déception vécue en à peine plus d'un an, lors de ses derniers matchs avec le club.
Et Robert avait été là, pour le serrer contre lui, rien qu'avec sa présence pour apaiser le blond. Une présence qu'il avait tenté d'effacer, de manière à ce que ça soit mieux pour eux deux, mais qui a présent ne pourrait plus jamais être mise de côté.
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Mais au bout du ch'min,
dis-moi c'qui va rester.
De la p'tite école,
et d'la cour de récré.
Quand les avions en papier
ne partent plus au vent.
On se dit que l'bon temps passe finalement,
comme une étoile filante.
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Les mots n'avaient pas été nécessaires ce soir là. La présence de Robert lors de ce jour, après tant d'années, avait suffi pour combler tout le vide, et pour déterminer en quelques sortes un nouveau départ.
Dans les jours qui avaient suivi, les deux anciens coéquipiers avaient recommencé à s'écrire, en rattrapant le temps perdu comme si en faite, ils ne s'étaient pas séparés.
Le polonais avait même fait son apparition dans la vidéo d'adieux du Borussia Dortmund pour la légende portant le numéro 11, avec presque tous les anciens coéquipiers de celui-ci.
L'été était passée de manière assez paisible. Robert et Marco ne s'étaient pas revus depuis le premier jour de Juin, et le plus jeune avait apporté un changement radical à sa vie de footballeur.
Les joueurs qui avaient conclu leur carrière en jouant en MLS étaient nombreux. Beckham, Pirlo, Drogba, Schweinsteiger... et dans quelques années peut-être que aussi le nom de Reus se serait ajouté à la liste.
L'allemand jouait à présent au LA Galaxy avec le numéro 18, qu'il avait choisi puisqu'il s'agissait de celui avec qui il avait fait ses débuts avec sa carrière de footballeur professionnel, au Borussia Mönchengladbach.
Robert savait qu'il ne se serait jamais habitué à voir Marco porter un numéro différent du fameux 11 duquel il était devenu le propriétaire indiscutable avec le Borussia Dortmund, mais à présent tout le monde allait devoir s'y faire.
Le polonais s'était rendu aux États-Unis pour ça. Sans avertir, en guise de surprise, il s'était rendu au stade du club de Los Angeles pour assister à un match, et pour voir son ancien coéquipier sous des couleurs qui n'étaient plus celles du BVB.
Tout comme en Europe, en Amérique du Nord ils étaient également au beau milieu de l'automne, avec cependant un climat bien plus tempéré que celui de l'autre côté du globe, où ils avaient l'impression d'être déjà en hiver.
Ce soir-là Robert s'était rendu au stade, dans les tribunes réservées aux invités. Ce sport que les habitants appelaient « Soccer » avait beaucoup moins de popularité que le football américain, mais le stade était tout de même rempli à rebord.
Le match n'avait pas été ennuyant, au contraire. Les LA Galaxy avaient remporté le match 2 - 0 contre leurs adversaires, avec une passé décisive de Marco pour son coéquipier avec le numéro 10, Riqui Puig, un espagnol formé à la Masia.
Une certaine ressemblance de ce dernier avec leur ancien coéquipier au Borussia Dortmund, Mario Götze, n'avait pas échappé à l'œil attentif de Robert, qui avait senti un pincement au cœur lorsque l'espagnol s'était précipité dans les bras de Marco pour célébrer.
L'ère de Klopp au Borussia Dortmund avait été une des plus belles expériences de la carrière du numéro 9 du FC Barcelone, qui gardait au creux de son cœur les souvenirs du trident qu'il formait avec Marco et Mario.
Robert était d'ailleurs heureux de voir que Reus s'était rapidement habitué à sa nouvelle vie aux États-Unis, qu'il avait fait amitié avec certains de ses coéquipiers, et qu'il recevait le respect qu'il méritait en tant que légende allemande peu reconnue.
À la fin du match, Robert avait en toute tranquillité quitté les tribunes et, après s'être fait reconnaître par les responsables de la sécurité, avait demandé à pouvoir voir son ancien coéquipier.
Lorsque l'accès aux vestiaires lui avait été accordé, Robert s'était empressé d'aller attendre en proximité de la zone réservée aux joueurs de LA Galaxy, qui étaient encore sur le terrain en train de célébrer la victoire avec les supporters.
La scène ressemblait un peu à ce qui s'était passé des mois auparavant, ce fameux 1 Juin 2024. C'est pour cela qu'un frisson parcourut la colonne vertébrale de Robert à peine il vit arriver Marco, entouré de ses coéquipiers.
Mais celle fois-ci, l'allemand souriait. Il avait l'air détendu, apaisé, comme si cette permanence aux États-Unis lui avait fait du bien et lui avait permis de jouer au sport qu'il aimait le plus au monde sans la pression qu'il avait en Europe.
À peine leurs regards se croisèrent, Robert vit une lueur surprise briller dans le regard de Marco, avant de laisser la place sur son visage à son caractéristique sourire, qui même des années après ne laissait toujours pas le polonais indifférent.
Il n'avait pas eut occasion d'admirer son sourire en face à face depuis bien longtemps. Et rien que cela donnait envie à Robert de rester, encore et encore, pour pouvoir le voir, encore et encore, sans jamais s'en lasser.
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Si je m'arrête un instant,
pour te parler de la vie.
Je constate que, bien souvent,
on choisit pas, mais on subit.
Et que les rêves des ti-culs,
s'évanouissent ou se refoulent.
Dans cette réalité crue,
qui nous embarque dans le moule.
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— Bonsoir Monsieur Lewandowski, quelle honneur de vous avoir ici. Êtes-vous en train d'envisager une possible venue en MLS ? - Fit l'allemand à peine il se trouva face à face avec le brun, en laissant ses coéquipiers retourner aux vestiaires.
Robert ne pût s'empêcher de sourire. Son aventure en Europe n'était pas encore finie, puisque son objectif était de gagner au moins un autre trophée avec le Barça. Mais ce serait un mensonge si il disait qu'il n'y avait pas réfléchir.
— Pas encore. Mon club a encore besoin de moi. J'étais juste venu voir un vieil ami. Vieil, vieux, dans tous les sens du terme. - Répondit le polonais, sur le même ton taquin que le blond.
Les années étaient passées, mais c'était comme si leur complicité ne s'était jamais effacée, malgré le temps passé loin de l'autre, les matchs joués en tant qu'adversaires, et le lien qu'ils avaient perdu.
Les nombreux messages qu'ils s'étaient échangés leur avaient permis de briser se murde glace qui s'était hissé entre eux, mais il était évident que des deux côtés il y avait la volonté de renouer un lien bien plus puissant, comme ce qu'ils avaient auparavant.
— Je peux vous aider à le trouver, si vous le souhaitez. Décrivez-le moi. - Lança Marco, toujours souriant, en croisant les bras contre sa poitrine avec un faux air interrogateur.
— Et bien... blond. Mais un blond platine insolite qui lui va bien. Avec des yeux verts pétillants. - Commença Robert, en détaillant son interlocuteur avec un œil espiègle. - Ah, et il est petit, et avec une silhouette élancée.
— Je ne suis pas petit. - Le coupa le blond, en sortant de son rôle pour froncer les sourcils et fixer le polonais avec un faux air vexé. - Tu n'arrêteras jamais avec ça, hein ?
— Jamais. Et je serais ravi de continuer, si je pouvais te voir plus souvent. - Fit le brun, avec un léger sourire qui réussit à ôter l'air faussement outré de Marco, qui le toisa à présent d'un air curieux. - Est-ce que tu es libre plus tard dans la soirée ?
— Pourquoi donc ? - Lui demanda le blond avec une expression interrogatoire, accompagnée d'un petit sourire comme si il voulait inciter Robert à continuer avec sa proposition.
— Je peux t'offrir à boire dans un bar des alentours ? - Demanda Robert, en essayant de masquer tant bien que mal la gêne qui coloriait à peine ses joues d'une teinte rosée.
Il était bien conscient que le minimum qu'il puisse obtenir était une réponse négative de la part de Marco. Après tout, l'allemand avait tous les droits de lui en vouloir après ce qu'il avait fait.
Robert lui avaut souvent expliqué qu'il paraît fait pour le bien de sa carrière, mais l'homme qu'il avait aimé plus que tout lui avait fait comprendre que lui, il avait d'autres priorités, des valeurs bien plus fortes.
À présent, ce problème s'était estompé. Ils n'allaient plus se croiser sur le terrain, et ils s'étaient laissés des tonnes de choses derrière eux, pour se donner l'opportunité de recommencer de 0.
C'était justement ce que Robert souhaitait. Pouvoir se faire pardonner, essayer de renouer une sorte d'amitié avec Marco, ou simplement avoir la possibilité de le revoir, encore et encore.
La réponse du blond se fit attendre un instant, comme si il avait reparcouru dans sa tête tout leur passé pour finalement prendre une décision, non pas guidée par son côté conscient, mais par son cœur.
— D'accord. Attends que j'aille me changer, on se retrouve à la sortie du stade. Je connais un endroit sympa. - Lui répondit Marco, d'un ton assez chaleureux pour offrir à Robert une lueur d'espoir à laquelle s'accrocher.
Le polonais souria légèrement, avant de hocher légèrement la tête et en suivant l'allemand d'un regard bienveillant lorsque celui-ci disparaissa dans les vestiaires.
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La trentaine, la bedaine,
les morveux, l'hypothèque.
Les bonheurs et les peines,
les bons coups et les échecs.
Travailler, faire d'son mieux,
n'arracher, s'en sortir.
Et espérer être heureux,
un peu avant de mourir.
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Bonjour bonsoir tout le monde !
J'écris cette NDA finale au dernier moment, avant de publier cet OS. Je viens de finir d'écrire le dernier chapitre de mon histoire du mercredi, et je suis sur le bout de pleurer à cause de ce que j'ai écrit. Vous le découvrirez mercredi 25, quand cette histoire sera bouclée !
En tout cas, j'espère que cet OS vous a plu. Quelque chose en deux parties sur mon ship de cœur avant celui final. Et puis disons que j'avais bien besoin d'écrire quelque chose sur le Leweus.
Encore milles merci à tous ceux qui prennent le temps de voter et de commenter à chaque fois, et à ceux qui sont là depuis mes débuts. Ça va faire bientôt deux ans que j'écris sur Wattpad, et certains d'entre vous sont là depuis le commencement.
Gros cœur sur vous, et prenez soin de vous surtout.
Bisous bisous !
— Lily
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