70. « Marcel Sabitzer × Mats Hummels »
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Os en deux parties.
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Someone Like You
Adele
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I heard that you're settled down.
J'ai entendu que tu étais installé.
That you found a girl and you're married now.
Que tu as trouvé une fille et que tu es marié maintenant.
I heard that your dreams came true.
J'ai entendu que tes rêves étaient devenus réalité.
Guess she gave you things.
Je suppose qu'elle t'a donné des choses.
I didn't give to you.
Que je ne t'avais pas donné.
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Marcel avait toujours apprécié les trêves internationales. Non seulement car cela lui permettait de retrouver tous ses coéquipiers autrichiens, mais aussi car cela lui concédait une pause par rapport à son club.
Certes, jouer au Borussia Dortmund était un privilège. Courir presque chaque fin de semaine sur la pelouse du Signal Iduna Park, face au mur jaune omniprésent, était une expérience indescriptible.
Mais il s'agissait aussi d'une énorme responsabilité. À l'égard du club lui-même, des supporters et de ses coéquipiers qui s'engageaient avec le même pacte, scellé au moment où Marcel avait porté pour la première fois le maillot jaune et noir.
Le monde du football le savait très bien, le Borussia Dortmund est le symbole même de l'auto-sabotage et de l'irrégularité. Une pause de temps en temps pour les joueurs et supporters était donc nécessaire, pour leur empêcher de devenir fous.
Mais malgré le plaisir qu'il prenait à revoir ses compatriotes, une partie du cœur de Sabitzer restait toujours un peu plus vers le nord, situé dans la ville de Dortmund et uni à lui par un lien invisible.
L'autrichen se souvenait parfaitement de la sensation qui l'avait atteint lors de son premier match avec le BVB, à domicile. Il avait commencé en tant que titulaire, lors de la confrontation avec l'Ajax, que les jaunes et noirs avaient remporté 3 - 1 le 6 Août 2023.
Il s'agissait d'un match amical, certes, mais l'ambiance était toujours quelque chose d'extraordinaire, qui avait peu à peu ôté à Marcel le regret de ne pas être resté plus longtemps à Manchester United, où il était en prêt et avait collectionné les bonnes performances.
Lui, qui avait côtoyé la Bundesliga pendant 9 ans, 7 du côté du RB Leipzig et 2 du côté du Bayern Munich, avait signé au BVB un contrat de quatre ans, avec le numéro 20, durant l'été 2023.
Au moment où l'accord avait été scellé, Sabitzer ne s'attendait certainement pas à ce qui allait arriver au cours de la saison 2023/24, avec le club de la ville de Dortmund, les éternels seconds.
Et maintenant qu'il y repensait, installé sur le lit de sa chambre du quartier général de l'équipe nationale autrichienne, Marcel se surprit à réfléchir à la chance qu'il avait eut à rejoindre le club cette année là.
L'inspection de ses propres publications sur Instagram l'avait porté à retrouver des photos qui déclenchaient chez lui une série de souvenirs, tristes ou heureux qu'ils soient, tous bâtis durant l'année passée.
Marcel posa sa tête sur le coussin, après avoir défait le chignon qu'il portait habituellement pour laisser ses longues mèches brunes retomber sur le coussin, aux côtés de sa tête.
À l'extérieur, il faisait bien froid à cause du mois de Novembre qui pré-annoncait l'arrivée des mois sombres où l'hiver prenait le dessus en effaçant toute trace du soleil, ou presque.
L'autrichen laissa son téléphone retomber sur sa poitrine pour se dédier à la contemplation du plafond de sa chambre, alors qu'il se replongeait dans les souvenirs de la saison passée.
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Old friend, why are you so shy ?
Vieil ami, pourquoi es-tu si timide ?
Ain't like you to hold back or hide from the light.
Ce n'est pas comme si tu te retenais ou te cachais de la lumière.
I hate to turn up out of the blue, uninvited.
Je déteste arriver à l'improviste, sans être invité.
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La saison 2023/24 avait été sans aucun doute été l'une des saisons les plus mémorables pour tous ceux qui étaient liés, d'une manière ou d'une autre, au club jaune et noir.
En championnat, Dortmund n'avait pas particulièrement brillé. Après la saison précédente où ils avaient loupé l'occasion de gagner le titre lors de la dernière journée, c'était comme si le club avait perdu l'espoir de remporter la Bundesliga.
Ils avaient d'abord enchaîné des victoires relativement importantes, jusqu'à ce qu'ils se fassent battre 4 - 0 à domicile avec le Bayern. Ça avait été le début des drames, en plus de la grave altercation avenue entre leur ex capitaine Reus et leur entraîneur Tersić.
À la fin de la saison, ils étaient arrivés cinquièmes de Bundesliga, en se qualifiant pour la Ligue des Champions grâce à l'exploit qu'ils allaient réaliser, et duquel ils n'étaient pas encore conscients.
Justement, au niveau européen, le destin leur avait réservé la poule de la mort avec l'AC Milan, le PSG et Newcastle. Et toutes les prédictions voyaient Dortmund arriver quatrièmes.
Les outsiders avaient cependant prouvé qu'il ne fallait jamais les prendre de haut, en arrivant premiers du groupe et en enchaînant ainsi une montée vers les étoiles.
De plus, le mercato hivernal avait accueilli le retour au Borussia Dortmund de l'ancienne star naissante, Jadon Sancho, qui avait vu sa carrière être ruinée par Manchester United et qui espérait recommencer à briller avec son club formateur.
Tandis que au niveau footballistique Sabitzer enchaînait les bons résultats, avec quelques buts et de nombreuses passes décisives, l'autrichen avait commencé à tisser des liens avec ses coéquipiers.
Il connaissait évidemment déjà Jadon, et il n'avait pas le problème de la barrière linguistique pour parler avec ses coéquipiers allemands, puisqu'il était lui-même germanophone.
De nature réservée, Marcel était resté relativement en retrait, en laissant les autres faire le premier pas vers lui. C'était d'ailleurs comme ça qu'il avait fait amitié avec le capitaine Emre Can qui jouait au même poste que lui, et le défenseur central Nico Schlotterbeck.
Manque de chance, au début de son aventure avec le BVB, Marcel s'était trouvé à regarder d'un œil mauvais une des légendes de Dortmund, alors que de base il s'était bien entendu avec tout le monde.
Mais ce n'était pas de sa faute. Son caractère était bâti de manière différente, et il n'arrivait simplement pas à trouver du positif dans l'attitude hautaine et arrogante de Mats Hummels.
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But I couldn't stay away.
Mais je ne pouvais pas rester à l'écart.
I couldn't fight it.
Je ne pouvais pas me battre.
I had hoped you'd see my face.
J'avais espérer que tu verrais mon visage.
And that you'd be reminded that for me, it isn't over.
Et qu'on te rappelle que pour moi, ce n'est pas fini.
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Au tout début, Marcel avait gardé ses distances en dehors du terrain, puisque sur celui-ci il n'avait pas l'occasion d'éviter Hummels, à cause de leurs postes très rapprochés, vu que tous les ballons de la défense passaient par le milieu de terrain.
Les remarques de Mats pendant les entraînements semblaient tellement méprisants que Marcel avait initialement été choqué de voir que l'allemand de 35 ans s'autorisait certains privilège, à croire qu'il était au dessus de tout et de tout le monde.
Certes, c'était quasiment un vétéran, le plus âgé du groupe avec Reus, mais le numéro 11 était bien plus doux et bienveillant à l'égard des plus jeunes, alors que Hummels se comportait comme si le monde gravitait autour de lui.
Ce que par dessus tout ne supportait pas l'autrichen était que l'allemand s'entendait à la perfection avec tous ses autres coéquipiers. Lui, qui avait quitté le BVB pour aller au Bayern, avant de revenir comme si de rien était.
Marcel était très mal placé pour parler de cela, puisqu'il avait joué dans 3 clubs différents de la ligue où il était actuellement, mais il n'arrivait simplement pas à faire abstraction où à voir d'autres facettes positives du défenseur allemand.
Il avait un très mauvais caractère, mais il s'agissait d'un défenseur de classe mondiale, beaucoup trop sous-coté dans leur génération, et puis, objectivement, sa beauté pouvait attirer aussi bien des femmes que des hommes.
Marcel ne pensait certainement pas faire un jour partie de cette catégorie. Hummels était tout ce qu'il détestait, au point de lui faire croire qu'il n'aurait jamais réussi à tisser des liens avec le défenseur central.
Cependant, presque de manière imperceptible, au cours de l'année la situation avait commencé à changer, au fur et à mesure que le Borussia Dortmund collectionnait les bons résultats en Ligue des Champions.
Il s'agissait d'une faible lueur à laquelle s'accrocher, tandis que en championnat le club sombrait, que les joueurs recevaient toujours plus de critiques, et que Tersić était peu à peu poussé vers la sortie.
Mais au milieu de cet ouragan d'incertitudes et de scepticisme qui avaient caractérisé la première année au BVB de Sabitzer, celui-ci s'était retrouvé finalement à bâtir une amitié avec l'homme auquel il n'adressait pas la parole à moins que cela soit strictement nécessaire.
En Avril 2024, après la défaite du Borussia Dortmund à Madrid, contre l'Atletico pour le match allé de quart de finale de Ligue des Champions, tout avait basculé de la manière la plus inimaginable.
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Never mind, I'll find someone like you.
Peu importe, je trouverai quelqu'un comme toi.
I wish nothing but the best for you, too.
Je ne souhaite que le meilleur pour toi aussi.
«Don't forget me», I beg.
«Ne m'oublie pas», je t'en supplie.
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Le week-end qui avait suivi cette défaite et en l'attente du match retour, le BVB avait affronté l'autre Borussia à l'extérieur, et Sabitzer avait réalisé celui qui avait été sans doute un de ses matchs phares dans cette saison, en marquant deux buts et en effleurant le troisième.
Élu homme du match, Marcel ne s'attendait certainement pas à ce que Mats soit le premier à venir le féliciter pour avoir sauvé leur match, tout de suite après le coup de sifflet final.
L'autrichen n'avait presque pas trouvé les mots face au sourire du plus âgé, et il l'avait simplement remercié, presque gêné, avant de le voir repartir en direction de leurs coéquipiers.
En 8 mois où ils avaient joué dans la même équipe, c'était la première fois qu'il recevait un compliment de la part de Hummels. Et il devait admettre que son cœur avait commencé à battre incessamment au creux de sa poitrine. Et depuis, tout était allé en s'améliorant.
Même pas 4 jours après, le Borussia Dortmund avait joué le match le plus mémorable de la saison, en effectuant une remontada contre l'Atletico à domicile, et en remportant le match 4 - 2, le tout couronné par un but de Sabitzer, en plus de deux passes décisives.
L'autrichen se souvenait précisément d'un moment où, en célébrant avec ses coéquipiers en euphorie, il était tombé nez à nez avec Hummels et s'était retrouvé vite enveloppé par les bras du défenseur, qui l'avait serré contre lui avec fougue.
Marcel avait encore une fois senti son cœur battre à tout rompre, alors que Mats prenait son visage dans ses mains pour que leurs regards brillants puisent se croiser, leurs paupières battant presque au rythme de leurs respirations saccadées.
Dans les vestiaires, ils avaient fêté la victoire en se préparant pour la demi-finale, qui se révéla être contre le PSG, où au match retour ils auraient dû jouer au Parc des Princes.
Cependant, rien ne semblait capable d'arrêter les jaunes et noirs dans leur élan. Certains disent que le football est scripté, et dans ce script il y avait prévu le triomphe du BVB dans les matchs allée et retour contre le Paris Saint-Germain.
D'abord il y avait eut la victoire allemande à domicile, grâce à un but de Füllkrug, et ensuite le match qui leur avait procuré le plus d'émotions, où au final des larmes de joie avaient coulé le long des joues des joueurs du Borussia Dortmund.
C'était lors de cette nuit du 7 Mai 2024, avec les réverbères de Paris et les lumières du Parc des Princes, où un but de tête de cet homme que Marcel avait tant détesté les avait délivrés tous.
Sur un corner frappé par Brandt, l'allemand de 1m91 avait jailli de la masse en sautant pour réceptionner le ballon et l'envoyer vers les cages avec un coup de tête. Cinquantième minute, but de Mats Hummels.
Sabitzer se souvenait d'avoir couru vers lui, suivi par Schlotterbeck et Sancho, pour rejoindre le défenseur qui exultait. Il avait sauté sur Mats en criant de joie, et le plus âgé avait passé un bras autour de sa taille pour le réceptionner, en le serrant presque contre lui.
Tandis que presque tous leurs coéquipiers les rejoignaient pour célébrer, Marcel s'était hissé sur la pointe des pieds et avait passé ses deux bras autour des épaules de l'allemand, tandis que celui-ci passait une main dans ses cheveux et son chignon presque défait.
L'autrichen n'avait même pas fait attention à ses coéquipiers tout autour, alors que son cœur menaçait de s'échapper se sa poitrine tandis que le souffle chaud de Mats caressait son front. Ils étaient simplement heureux, incapables de laisser la place au reste.
Au moment où ils s'étaient séparés, le cœur de Marcel avait reprit à battre normalement et le match avaut repris, sans aucune modification au score depuis le moment où leur joueur le plus âgé avait marqué.
Lorsque le coup de sifflet final avait retenti, les joueurs du BVB s'étaient précipités dans la direction où étaient rassemblés tous leurs supporters, euphoriques et presque incrédules par rapport à ce qui venait de leur arriver.
Même Marcel n'y avait pas cru, en un premier temps. Il avait dû se pincer plusieurs fois pour réaliser que c'était réel. Qu'ils étaient bien en finale de Ligue des Champions.
Eux, le Borussia Dortmund. Les éternels seconds, les chiens du Bayern Munich, destinés à ne plus gagner de trophées depuis des années, et à vivre uniquement dans la désillusion. Ce soir là, ils s'étaient qualifiés en finale de Ligue des Champions, et c'était tout ce qui comptait.
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I remember you said.
Je me souviens que tu as dit.
«Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead.»
«Parfois ça dure en amour, mais parfois ça fait mal.»
«Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead.»
«Parfois ça dure en amour, mais parfois ça fait mal.»
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Cette chanson, cette maudite chanson. À chaque fois que je l'écoute, il n'y a pas moyen de m'empêcher de penser au 7 Mai 2024, et à Jadon Sancho qui chante sur la table au milieu des vestiaires du BVB.
À force je l'ai apprise par cœur, et j'étais obligée d'écrire un OS sur cet évènement mémorable, avec cette pépite de Adele. La suite la semaine prochaine !
Ce recueil va se conclure lorsque je publierai le dernier OS de l'année, le 28 Décembre 2024, après 1 an et demi passé à publier chaque samedi. Tout est déjà projeté, jusqu'à là !
J'espère que vous avez aimé, en tout cas.
Prenez soin de vous !
Bisous bisous.
— Lily
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