66. « Dušan Vlahović × Federico Chiesa »

OS en trois parties
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L'universo tranne noi
Max Pezzali

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Ti ho incontrata ma tu non mi hai visto.
Je t'ai rencontrée mais tu ne m'as pas vu.

Eri in macchina, è stato un attimo.
Tu étais en voiture, c'était un instant.

Ma il mio cuore si è come bloccato.
Mais mon cœur s'est comme bloqué.

O era fermo prima e, ha ripreso a battere.
Ou il était en arrêt et, il a recommencé à battre.

29 Août 2024
Turin.

Dušan n'aurait jamais cru que ce qui était arrivé était possible. Même pas dans ses pires cauchemars, même pas dans un monde parallèle, même pas si la terre devait exploser un jour en les envoyant tous en orbite autour du soleil.

Dans n'importe quel univers, le serbe était convaincu que lui et Federico allaient jouer ensemble pendant toute leur carrière, et qu'ils allaient prendre leur retraite ensemble dans leur club, la Juventus de Turin.

Ils allaient devenir des icônes du club, des symboles de la loyauté dans leur championnat. Leur duo en attaque aurait eut la même renommée que celui de Nesta et Maldini ou de Xavi et Iniesta, mais en attaque. Dans le club le plus titré d'Italie.

Dušan avait imaginé leurs visages parmi la liste des légendes du club. Il voyait les enfants porter leurs maillots dans plusieurs années. Il les voyait tous les deux, côte à côte, ramener la Vecchia Signora à son ancienne gloire.

C'était la promesse qu'ils s'étaient faits, en Mai, après avoir gagné la Coupe d'Italie. Tout semblait si réalisable, surtout après le mercato incroyable qu'avait fait le club et l'arrivée d'un nouvel entraîneur plein d'ambition, Thiago Motta.

Pourtant, les choses ne s'étaient pas passées exactement ainsi. Puisque le destin, ce bâtard, en avait décidé autrement pour eux. Leurs chemins étaient apparemment destinés à se séparer, un jour ou l'autre.

Tout s'était déroulé si vite, vers la fin du mercato estival, alors que Vlahović se préparait déjà pour les premiers matchs de Serie A de manière à ce que la Juve puisse prendre tout de suite la première place du championnat italien.

Après une discussion animée avec les dirigeants du club, Chiesa avait pris la décision de quitter Turin pour signer à Liverpool, en Angleterre. Loin de son pays natal, loin de son quotidien depuis qu'il avait commencé à jouer au foot. Et surtout, loin de Dušan.

L'italien n'avait pas supportée la manière dont il avait été traité par les directeurs, les promesses non maintenues et les injustices commises à son égard. Vlahović n'avait pas tous les détails, et il n'avait pas osé demander à son coéquipier.

La seule chose dont il était sûr, c'était que Federico n'était plus un joueur de la Juventus. Ces 4 années passée dans le club aux couleurs blanches et noires allaient devenir rien de plus qu'un souvenir.

C'était la fin du mois d'Août. La chaleur était encore bien présente malgré l'arrivée imminente du mois de Septembre qui allait apporter l'automne et, par conséquence, les mois les plus froids.

Le mercato estival allait bientôt se conclure et les nouvelles de transfert diminuaient, mais Fabrizio Romano était toujours à l'affût, un travail constant jusqu'à la fin de la saison.

C'est pour ceci que en ouvrant Instagram, ce matin là du 29 Août, Dušan était tombé sur la publication du journaliste italien annonçant le transfert de Chiesa.

Le numéro 9 de la Juve le savait déjà, bien évidemment. Federico et lui en avaient parlé une semaine auparavant, lorsqu'ils s'étaient retrouvés chez le plus petit pour dîner ensemble.

Ceci arrivait bien souvent, puisque les deux étaient un couple stable depuis à présent deux ans. Une relation secrète connue uniquement par leurs proches, certes, mais qui était tout de même ce qu'ils avaient de plus précieux.

Dušan se souvenait parfaitement de la révélation, ce soir-là. Ils étaient sur le canapé, blottis l'un contre l'autre devant un film romantique choisi par le serbe. À un moment l'italien avait redressé la tête, leurs regards s'étaient croisés et la vérité avait éclaté.

Le plus grand s'en doutait déjà, mais il avait préféré s'accrocher à l'infime espoir que son bien-aimé puisse rester dans leur club. Mais à partir de ce moment là, il n'avait plus pû le faire, puisque c'était fait. Federico Chiesa à Liverpool, here we go.

Ce soir-là, les deux n'avaient pas eut besoin de beaucoup de mots pour décrire leurs ressentis. Ils avaient préféré laisser ceux-ci être transmis avec leurs actes, en laissant leurs pas les guider jusqu'à la chambre du plus petit.

Une maigre consolation, celle de pouvoir se réfugier dans le déni, en laissant leurs corps se lier encore et encore, comme ils l'avaient fait tant de fois auparavant.

Le matin suivant, ils s'étaient réveillés côte à côte, et ils avaient tout de suite commencé à parler de choses qu'ils n'avaient pas abordé la veille. De leur relation, de ce qui allait suivre, de comment ils allaient réussir à faire fonctionner ce qu'il y avait entre eux.

Justement ça allait être impossible. Et Dušan s'était senti débile à croire qu'il y avait de l'espoir pour qu'ils restent ensemble malgré la distance abyssale qu'il allait y avoir entre eux.

Ils n'auraient pas pû se voir sans que les médias le sachent, ils auraient été traqués sans relâche et les gens auraient sû un jour où l'autre qu'ils étaient bien plus qu'amis. Et puis, il y avait aussi le risque de pouvoir s'affronter sur le terrain.

Le serbe ne se souvenait plus qui d'eux deux l'avait dit en premier. De qui d'entre eux avait dit qu'ils ne pourraient pas réussir à entretenir une relation dans ces circonstances.

Deux ans, les deux ans les plus heureux de leurs vies, deux ans caractérisés par une relation saine peu commune dans leur génération, brisés par un stupide transfert.

Tante volte io l'ho immaginato.
Tant de fois moi je l'ai imaginé.

Rivedere te che effetto mi farà.
De te revoir quel effet ça me fera.

Però adesso che è capitato.
Mais maintenant que c'est arrivé.

Non importa più se sia, stata colpa tua o mia.
Ça n'a aucune importance que ça ait été de ta faute ou de la mienne.

C'était clair, à présent. Au moment où Federico aurait quitté Turin pour de bon, il n'y aurait eut plus rien entre eux. Leur relation allait se terminer comme ça, sans qu'ils le veuillent vraiment.

Ce n'était pas une question de volonté. Car ce que le serbe aurait voulu, était que leur relation dure pour l'éternité, même après leur mort, et il savait que c'était la même chose pour l'italien.

Mais il comprenait. C'était mieux comme ça, pour eux deux. Ils n'auraient plus eut à s'inquiéter concernant leur relation qui devait cohabiter avec leur travail, et le meilleur était de se quitter ainsi, sur une note plus ou moins positive.

Le dernier souvenir qu'ils auraient eut ensemble sur le terrain allait être la victoire de la Coupe d'Italie avec la Juventus, un moment indélébile où, après de nombreuses défaites, ils s'étaient sentis réellement bien.

Cependant, en dehors du terrain, il restait beaucoup à faire. Puisque les deux n'avaient pas voulu se quitter avec le souvenir des larmes qui avaient coulé ce matin là, après avoir pris cette décision radicale.

Dušan et Federico avaient donc trouvé un accord, pour ce 29 Août où tout avait été officialisé. L'italien allait devoir voler jusqu'à Liverpool pour signer et prendre les premières photos avec son nouveau maillot, et puis il allait retourner à Turin le soir.

Ce n'était pas nécessaire que les médias soient à connaissance de cela. L'excuse que Federico avait donné à son club avait été qu'il devait récupérer quelques dernières affaires dans son ancienne maison et saluer quelques amis.

Pourtant, la raison qui allait porter l'italien à revenir dans la ville de son ancien club était bien différente. Puisque l'accord entre lui et son ancien coéquipier était celle de passer une dernière soirée ensemble.

Dušan avait tout de suite senti son cœur se serrer lorsque Federico avait proposé ça. Ils allaient se voir chez le serbe, pour une dernière fois avant de mettre fin à leur relation une bonne fois pour toutes.

Le numéro 9 de la Juventus avait passé la journée sur Instagram, à faire défiler les publications des différents comptes de football, où apparaissaient les photos de Chiesa avec son nouveau club.

Le rouge virant au bordeaux du maillot de Liverpool lui allait bien en fin de comptes, Dušan n'avait eut aucun doute là dessus puisque tout allait à son copain. Même si le voir vêtu en noir et blanc était bien mieux.

En fin de comptes, ça avait été une bonne chose que Federico aille jouer dans un autre championnat. Il y avait aussi la rumeur qu'il puisse aller jouer à l'AS Roma, mais par chance cela n'avait pas abouti.

D'un côté, ils auraient été plus près l'un de l'autre, et peut-être que leur relation aurait pû tenir, de cette façon. Mais Dušan n'aurait pas supporté de devoir jouer contre son bien-aimé, en Serie A et en Coupe d'Italie.

Le serbe était resté amorphe jusqu'au soir, en lisant et répondant aux messages de Federico jusqu'à ce que celui-ci ne lui envoie l'heure d'arrivée de son vol en provenance de Liverpool.

À ce moment là, Dušan avait décidé de sortir de chez lui et de prendre sa voiture, en conduisant jusqu'à l'aéroport de Turin, pour surprendre son bien-aimé avec sa présence.

Techniquement, Federico aurait dû venir directement chez lui, mais Vlahović voulait qu'ils profitent de chacun des derniers instants qu'ils allaient passer ensemble, y compris les petits voyages en voiture jusqu'à chez lui.

Dušan s'était donc présenté à l'aéroport une demi heure avant l'arrivée de l'avion de Chiesa, en s'installant dans un coin avec sa casquette glissée au dessus de sa tête pour couvrir partiellement son visage et lui permettre de passer inaperçu.

Il était à présent installé sur un des sièges en face aux panneaux qui affichaient les vols, les départs et les arrivées, pour guetter la venue de son bien-aimé. Il n'y avait presque personne, puisque les vacances s'étaient déjà conclues pour de nombreux touristes.

Le serbe avait bien entendu apporté ses écouteurs, qui lui permettaient de se réfugier dans la musique, avec quelques chansons en italien pour se distraire. Dans l'attente de voir apparaître dans la foule qui allait sortir du gate, la silhouette de l'homme qu'il aimait.

Ce moment là arriva après une attente qui sembla interminable, où Dušan sautait des chansons pour tenter de se focaliser sur celles qui lui auraient permis de se vider la tête.

En dehors de l'aéroport il faisait sûrement déjà nuit, au moment où les passagers de l'avion en provenance de Liverpool commencèrent à sortir du gate en arrivant dans la zone où attendaient quelques personnes, y compris le numéro 9 de la Juventus.

Ce dernier redressa la tête, en se levant de là où il était assis. Il balaya du regard toute la zone autour, jusqu'à ce que ses yeux se posent sur son bien-aimé, au milieu des passagers.

Son 1m75, sa silhouette fine et son style vestimentaire simple qui pourtant pouvait être reconnu parmi milles autres. Il avait uniquement un sac qu'il avait sans doute pû tenir avec lui en tant que bagage à main, en plus d'une simple casquette bleu marine.

Dušan sentit son cœur commencer à battre à tout rompre. Il avait l'impression que cela faisait des années qu'il ne voyait pas Federico, alors que la dernière fois où ils s'étaient vus était la veille, quand l'italien avait salué tous les joueurs de la Juventus

Le serbe resta figé sur place, même quand leurs regards se croisèrent alors qu'ils étaient à quelques mètres l'un de l'autre. Immobile, il vit Chiesa esquisser un sourire avant que celui-ci se mette à courir vers lui.

Dušan réceptionna Federico lorsque celui-ci sauta dans ses bras, en laissant tomber sa casquette au passage et en laissant le plus grand le serrer contre lui comme si sa vie en dépendait.

Le plus grand passa un bras autour de la taille de son bien-aimé, en laissant son autre main remonter jusqu'aux cheveux châtains de l'italien, qu'il caressa d'un geste doux avec ses doigts longilignes.

Il pencha la tête pour pouvoir enfouir son visage dans le cou du plus petit, en le serrant un peu plus fort contre lui, avec l'envie de le protéger de tout et n'importe quoi.

Comme si, à travers ce câlin aussi simple, il pouvait transmettre toute la volonté qu'il avait de garder Federico près de lui, pour ne pas laisser une partie de son cœur s'envoler vers l'Angleterre, pour ne plus jamais revenir.

Eravamo quel che tutti sognano.
Nous étions ce dont tout le monde rêve.

Quell'amore che i cantanti cantano.
Cet amour que chantent les chanteurs.

Tanto forte, potente, immenso.
Tellement fort, puissant, immens.

Che sembra esagerato ed impossibile.
Que ça semble exagéré et impossible.

Dušan eut l'impression qu'ils restèrent enlacés longtemps, bien plus longtemps que les 30 secondes effectives qui s'écoulèrent, durant lesquelles les battements de leurs cœurs semblaient s'être synchronisés.

Ils se séparèrent juste assez pour pouvoir se regarder dans les yeux tout en restant l'un dans les bras de l'autre, puisqu'ils n'avaient pas la volonté de se séparer, tout du moins pas ce soir.

Tu es venu, Dušan. Je suis si content de te voir, amore. - Murmura l'italien d'une petite voix, ses yeux sombres brillant d'un éclat semblable à de la tristesse mélangée à une pointe de soulagement.

C'est normal... Ton voyage s'est bien passé ? Tu n'es pas trop fatigué ? - Demanda Dušan d'un ton hésitant, n'osant pas associer à sa question un des surnoms affectueux qu'il avait l'habitude d'utiliser pour Federico.

Il craignait de bien vite devoir y faire l'habitude, et son cerveau semblait déjà se préparer à ça, tandis que son cœur semblait crier comme si il voulait verbaliser tout l'amour qu'il éprouvait pour l'italien.

Le serbe ne cessait pas de penser au faite que toute leur belle histoire se serait terminée, bientôt, et il savait qu'il n'allait pas réussir à profiter de la soirée avec cette réflection constante.

Oui, c'était tranquille. Liverpool est une belle ville, et je ne suis pas trop fatigué. - Répondit Chiesa en esquissant un léger sourire, avant de reculer un instant pour récupérer sa caquette qu'il remit, et son sac qu'il avait déposé avant de sauter dans les bras de Dušan.

Je suis content. On va à la voiture ? J'ai déjà commencé à préparer à manger à la maison, je me suis arrêté avant de venir ici. - Fit ce dernier, en se proposant pour porter le bagage à main du plus petit.

Celui accepta la première proposition avec un hochement de tête, mais refusa la deuxième en portant le sac avec une seule main pour laisser l'autre libre de pouvoir prendre celle du serbe, en liant leurs doigts.

Ils marchèrent ainsi, en sortant de l'aéroport presque vide. À l'extérieur il faisait effectivement déjà nuit, et les deux ex coéquipiers arrivèrent jusqu'à la voiture du plus grand sans trop de difficultés.

Ils s'y installèrent, Dušan au poste du conducteur et Federico au poste du passager. Le plus grand démarra la voiture et se mit à conduire, avec sa main gauche posée sur le volant, et le regard sur la route encadrée par les bâtiments illuminés de la ville de Turin.

Il s'agissait d'une des villes les plus dévalorisées d'Italie. Et même, elle était parmi les favorites du serbe. Car elle était mélancolique malgré son air impeccable et ses bâtiments parfaitement alignés.

Dušan tourna légèrement la tête en direction de Federico, tout en gardant un œil sur la route parcourue par très peu de voitures. Les lumières de la ville dans la pénombre illuminaient à peine le visage de l'italien.

Celui-ci avait la tête légèrement penchée mais le regard rivé devant lui, sur le paysage visible par le pare-brise. Il avait l'air légèrement concentré, comme si il cherchait à se souvenir de chaque recoin de cette ville qui avait été sa maison pendant 4 ans.

Il était beau comme ça, avec son air légèrement concentré, les sourcils détendus et ses mèches brunes qui avaient commencé à pousser en couvrant moitié de son front. Le serbe sentit son cœur se serrer à la pensée qu'il n'aurait plus pû le revoir ainsi.

Il ne savait pas si il allait réussir à profiter de la soirée. Car une seule pensée habitait sa tête, celle que c'était la dernière fois. Que au landemin, tout se serait terminée et sa vie aurait perdu toutes ses couleurs.

Con il petto che sembra esplodere.
Avec la poitrine qui semble exploser.

Che non serve altro in più per vivere.
Qu'il n'y a besoin de rien d'autre pour vivre.

Che potrebbe scomparire l'universo tranne noi.
Que l'univers pourrait disparaître à part nous.

Tranne noi.
À part nous.

Bonjour bonsoir tout le monde !

Comment allez-vous ?

Comme vous avez sans doute dû lire au début, il s'agit bien d'un looooong OS divisé en 3 parties. Car oui, pendant 3 semaine je vais vous nourrir avec ce ship, mon combat.

Je me sens possédée par l'âme de Shakespeare à chaque fois que j'ai un peu d'inspiration pour écrire sur eux. Et cette fois c'est la bonne, puisque Federico a quitté la Juventus.

J'ai vu mes deux amours se séparer et ça me brise le cœur. En tout cas la Juventus, pour la joie de mon frère, est en train de bien se débrouiller, et monsieur Vlahović est en train de briller même si son copain n'est plus à ses côtés.

Bref, j'espère que vous n'allez pas trop vous ennuyer avec ça.

Prenez soin de vous surtout.

Bisous bisous !
Lily ( Camavinga )

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