63. « Gregor Kobel × Nico Schlotterbeck »
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La lettre
Renan Luce
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J'ai reçu une lettre,
il y a un mois peut-être.
Arrivée par erreur,
maladresse de facteur.
Aspergée de parfum,
rouge à lèvres carmin.
J'aurais dû cette lettre,
ne pas l'ouvrir peut-être.
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L'arrivée du printemps avait laissé derrière elle les jours froids qui avaient caractérisé l'hiver glacial qui avait signé le passage de 2005 à 2006, avec ses flocons blancs qui avaient recouvert d'une épaisse couche blanche les Hauts-de-France.
Les grandes falaises qui surplombaient la Manche avaient assumé des teintes grises sombre, avant de finalement se libérer de ces teintes pour laisser la place à un gris brillant dû à la chaleur qui commençait à revenir dans ce mois de Mars.
Gregor venait de déménager en France, en abandonnant sa Suisse bien aimée et les montagnes qui avaient bercé toute son enfance jusqu'à son départ vers de nouveaux horizons.
L'homme âgé de 26 avait prit la décision de venir habiter dans la région la plus au nord du pays voisin, pour sortir de sa zone de confort et chercher à développer sa passion dans le pays de Molière.
La vocation pour l'écriture n'était pas quelque chose de très commun, en même temps. Il s'agissait d'une passion qui était très souvent prise de haut, et innombrables avaient été les remarques que Gregor avait reçu à chaque fois qu'il évoquait son rêve de devenir écrivain.
Le brun n'avait cependant pas écouté ceux qui avaient cherché à le décourager, et il avait réussi à emménager dans les Hauts-de-France après l'hiver, une ambition qu'il avait depuis des années.
Nombreux avaient été les écrivains qui s'étaient laissés inspirer par cette région si fascinante de la France. Pour citer quelques exemples, Émile Zola et Jean Giono en avaient parlé dans certaines de leurs œuvres.
Gregor avait voulu voir de ses propres yeux cette merveille que décrivaient ces écrivains en employant des termes si uniques. Avec quelques efforts, des économies et un peu d'aide financière de la part de ses proches, ce rêve s'était réalisé à l'arrivée de sa saison favorite.
Au début, le brun avait hésité entre la campagne française et la ville de Dortmund, puisqu'il avait toujours apprécié l'Allemagne et le club de football aux couleurs jaunes et noires, qu'il supportait depuis leur victoire de la Ligue des Champions en 1997.
Cependant, rien n'avait d'égal que l'amour que Gregor avait pour l'ambiance paisible qu'il y avait en dehors des grandes villes. Il aimait cette tranquillité de laquelle il pouvait bénéficier ici, puisque cela lui rappelait les montagnes où il avait toujours vécu.
Né à Zurich, en apprenant à maîtriser l'allemand tout comme le français, le jeune suisse avait vite considéré l'option d'aller vivre dans un de ces deux pays, qui lui aurait garanti un futur pour les années qui auraient suivi.
Le suisse avait pris une petite maison à la campagne, à l'abri du bruit dans les grandes villes mais sans être totalement isolé du reste du monde. Il avait moyen de rejoindre quand il le voulait le centre habité, avec les transports ou bien avec son vélo.
Dans sa petite habitation, Gregor s'abritait dans son petit bureau lié à la chambre à coucher, avec de grandes fenêtres qui permettaient à la lumière de bien illuminer chaque recoin de la maison aux murs beiges.
Malgré le travail à temps partiel qu'il avait commencé pour pouvoir payer son loyer malgré les quelques économies qu'il avait mis de côté, le suisse avait toujours le temps pour se dédier à l'écriture.
Il écrivait en français, parfois en allemand, et peu souvent en anglais. Il envoyait les textes qu'il écrivait dans la langue natale du pays où il vivait par poste, en direction de la capitale, Paris.
Bien que la technologie ait commencé à faire des progrès en Europe, au début des années 2000, écrire et envoyer des lettres dans n'importe quel domaine était encore quelque chose de très diffusé.
Malgré l'activité incessante de Gregor, aucune réponse était arrivée depuis qu'il se dédiait à l'écriture dans son nouveau pays, en prenant soin d'envoyer ses textes à des maisons d'édition en espérant de pouvoir réussir à publier quelques choses.
Mais apparemment personne dans ces grandes métropoles semblait s'intéresser aux récits concernant les montagnes, la campagne, les histoires d'âmes sœurs platoniques ou bien de simple récits sans une trame bien élaborée.
Chaque soir, y compris les jours où il ne sortait pas pour travailler, le brun contrôlait sa boîte aux lettres dans l'espoir de dénicher une lettre qui puisse confirmer que ses espoirs n'étaient pas vains.
Mais à chaque fois, la boîte aux lettres sombre avec marqué en lettres blanches « Gregor Kobel » s'avérait être vide. Ceci, jusqu'au premier soir d'Avril, au début du mois pluvieux qui pré-annonçait l'arrivée de jours plus chauds.
Le premier Avril, à la tombée de la nuit après une journée passée à gribouiller quelques phrases sur une feuille froissée, le suisse avait trouvé au creux de sa boîte aux lettres ce qu'il cherchait lors de chaque crépuscule.
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Mais moi je suis un homme,
qui aime bien ce genre de jeu...
...veux bien qu'elle me nomme,
Alphonse ou Fred c'est comme elle veut.
C'est comme elle veut.
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Gregor avait vite été déçu lorsqu'il avait remarqué que la lettre qu'il tenait entre ses mains ne provenait pas de Paris, mais bien d'une ville sur la Manche, un nom français indiqué sur le cachet de la poste que le suisse n'avait jamais entendu auparavant, .
Il ne s'agissait certainement pas d'une lettre envoyée par ses parents avec une carte postale représentant les montagnes, et encore moins d'une réponse de la part d'une des maisons d'édition dans la capitale française.
Le suisse re-rentra donc dans sa petite maison, avec la lettre dans la main, en refermant la porte derrière lui. Il s'empressa de rejoindre son bureau pour s'y asseoir, en déplaçant ses carnets de notes, les stylos et les morceaux de papiers à moitié mis en boule.
Il retourna la lettre dans ses mains, d'un regard curieux. Il s'agissait sûrement d'une erreur du facteur, malgré le faite que son adresse soit clairement écrite sur l'enveloppe, accompagnée par la ville de provenance, et le nom de famille de l'expéditeur.
C'était allemand, peut-être, ou bien autrichien. « Schlotterbeck ». Le brun n'avait jamais entendu ce nom auparavant, et il s'agissait de quelque chose d'insolite qu'il reçoive cette lettre surtout en provenance d'une ville en France.
Gregor décida finalement d'ouvrir l'enveloppe d'un geste hésitant, pour en sortir un morceau de papier replié en deux, où la personne qui la lui avait envoyé avait écrit en allemand. Chose qui confirma partiellement son hypothèse.
De quel genre de poisson d'Avril s'agissait-il ? Le brun fronça à peine les sourcils, et sans se poser de questions inutiles il commença à lire les lignes soigneusement écrites dans la toute première langue qu'il avait appris dans son pays natal.
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Des jolies marguerites,
sur le haut de ses «i».
Des courbes manuscrites,
comme dans les abbayes.
Quelques fautes d'orthographe,
une légère dyslexie.
Et en guise de paraphe,
ta petite blonde sexy.
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La lettre avait été écrite comme si l'expéditeur s'adressait à une personne qu'il connaissait depuis des années, un ami ou bien un frère, chose qui surprit Gregor dès les premières lignes.
Il s'agissait forcément d'une erreur, puisque cette lettre ne pouvait pas lui être destinée. Cependant, le suisse était tellement captivé qu'il ne pût s'empêcher de continuer sa lecture.
La première chose qui lui avait sauté à l'œil était la calligraphie. Les traits fins et les courbes élégantes qui conféraient à cette écriture en italique une touche féminine.
C'était comme si ça avait été la main d'une femme à écrire cette missive. Et les petites fleurs en guise de points sur le haut des « i » étaient un détail supplémentaire qui n'avait pas échappé à l'œil attentif de Gregor.
Ce dernier, malgré sa manie pour l'ordre et pour l'écriture parfaite, ne fit pas attention aux quelques erreurs présentes dans certains mots. La concordance des temps était parfaite, et le contenu de ce message était hypnotisant.
Le suisse avait passé le reste de la soirée à lire et relire cette lettre écrite par un expéditeur mystérieux, qui racontait un extrait de sa vie, la vie d'une personne que le brun ne connaissait pas.
Ces lignes parlaient de la nostalgie que cet inconnu avait pour son pays d'origine, qui s'agissait bien de l'Allemagne après la confirmation que Gregor avait lue dans cette missive.
Les doutes concernant son futur faisaient croire que l'expéditeur était lui aussi venu en France pour trouver un moyen de développer sa passion, en plus de quelques précisions concernant son apparence, homme ou femme qu'il soit.
Gregor n'avait toujours pas la confirmation par rapport à cela, mais il savait que celui où celle qui avait écrit cette lettre était blond, une teinte utilisée pour recouvrir ses cheveux châtains que l'expéditeur ne semblait pas apprécier.
La seule signature qui était présente à la fin de la lettre était un « N » en majuscule, la quatorzième lettre de l'alphabet écrite près d'un tiré, ce qui fit penser au suisse qu'il s'agissait de l'initiale du prénom de celui ou celle qui avait écrit la lettre.
« Nelly » ? « Nadine » ? « Nina » ? Gregor avait besoin d'associer un nom et un visage à l'inconnu, qu'il pensait être une femme, qui avait fait arriver cette missive jusqu'à sa boîte aux lettres, d'une manière où d'une autre.
Le brun ne voulait pas y réfléchir plus longtemps. Il n'avait qu'à faire comme si rien ne s'était passé. Sa seule option était de continuer à vivre sa vie comme il l'avait fait avant d'ouvrir cette lettre.
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Et moi je suis un homme,
qui aime bien ce genre de jeu...
...n'aime pas les nonnes.
Et j'en suis tombé amoureux.
Amoureux.
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Le suisse ne s'attendait certainement pas à recevoir d'autres lettres de la part du même expéditeur, dans les semaines qui avaient suivi. Et encore une fois, il s'agissait des seules lettres qui avaient été posée dans sa boîte aux lettres.
Ce dernier continuait à écrire ses propres textes, en préférant ne pas perdre espoir malgré l'absence de toute réponse à ce qu'il envoyait. Toutes ses lettres étaient sans doute ignorées par ceux qui les recevaient
Par chance Gregor avait l'habitude de recopier ce qu'il écrivait avant d'y envoyer, de manière à en garder une copie et s'assurer que ses textes n'étaient pas perdus à tout jamais.
Ce jour-là il avait encore une fois espéré que ce qu'il trouvait dans sa boîte aux lettres soient une réponse de la part de la capitale parisienne. Il n'avait toute fois pas été déçu de voir qu'il avait reçu une autre lettre de la part de l'inconnu de la dernière missive.
Le brun avait même été heureux, puisqu'il n'avait pas arrêté de penser, malgré lui, à la première lettre. Il l'avait lue et relue, en finissant par apprendre par cœur tout le contenu du texte.
Gregor aurait reconnu cette calligraphie parmis milles autres, il en était convaincu. Ces courbes délicates, la manière dont les lettres étaient liées entre elles, les fleurs à la place des points et l'initiale du prénom à la fin de chaque lettre.
Il ne savait pas qui lui écrivait, et pourquoi ça avait été lui à les recevoir. Mais à chaque fois il était heureux de lire le fruit de cet échange qui allait dans un seul sens.
Le brun avait commencé à y faire l'habitude, à recevoir approximativement deux lettres par semaines de la part de ce mystérieux expéditeur. C'était devenu un rendez-vous fixe avec sa boîte aux lettres, le soir.
Il avait d'ailleurs appris quelques détails supplémentaires concernant son expéditeur. Avant tout, il s'agissait d'un homme puisque celui-ci avait utilisé des pronoms masculins dans certaines de ses missives.
Deuxièmement, il avait 2 ans de moins que Gregor, puisqu'il avait dit d'être dans l'année de ses 24 ans. De plus, il venait effectivement d'une ville allemande située près de la Suisse.
L'expéditeur avait également confirmé qu'il ne savait pas à qui ces lettres étaient arrivées, et si elles étaient arrivées. L'adresse marquée était uniquement celle de la maison où avait vécu un de ses amis proches, avant de décéder.
Et en effets, dans certaines de ses lettres, l'allemand semblait réellement s'adresser à quelqu'un qui lui avait été cher. Il se confiait simplement puisque, selon ses écrits, il n'avait plus personne a qui s'adresser depuis la mort de cet ami.
Gregor n'avait pas l'histoire complète. Tout ce qu'il savait, il l'avait appris en mettant ensemble les extraits de ce que cet inconnu, qui à présent ne l'était plus tant, écrivait dans ses lettres.
Le suisse les avait toutes conservées, les missive qu'il avait reçu. Il les relisait, et cela avait un fort impacte sur ses écrits, à lui aussi. Puisque à présent, tout ce que Gregor écrivait était fortement mielleux.
Le brun n'avait jamais écrit d'histoires d'amour. Il n'avait jamais été réellement amoureux, en fin de comptes. Ce changement inattendu dans ses écrits avait été dû uniquement à une chose.
À travers ces lettres qui semblaient lui avoir étés destinées par le hasard, Gregor avait réussi à comprendre la personnalité de l'expéditeur.
Et il en était tombé éperdument amoureux, malgré lui, juste en lisant et relisant ces lettres où l'allemand, tout comme lui, transmettait ses ressentis sur le papier à l'aide d'un stylo.
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Elle écrit que dimanche,
elle sera sur la falaise.
Où je l'ai prise par les hanches,
et que dans l'hypothèse.
Où j'n'aurais pas le tact,
d'assumer mes états.
Elle choisira l'impact,
30 mètres plus bas.
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Ce soir là, un vendredi soir, Gregor reçut celle qui devait être la dixième lettre qu'il allait ajouter à sa collection précieusement conservée dans un tiroir de son bureau.
Le suisse s'était précipité à l'extérieur après avoir grignoté quelque chose, en allant ouvrir sa boîte aux lettres. Il avait attendu toute la semaine de recevoir une mise à jour de la part de son fiable expéditeur.
Dans la dernière missive remontant à deux semaines, ce dernier lui avait raconté qu'il allait retourner une semaine en Allemagne, et il promettait d'envoyer une carte postale et un récit de son voyage.
Cependant dans cette lettre, Gregor n'avait trouvé rien de ce qui lui avait été promis par l'homme auquel il s'était attaché sans même l'avoir vu une fois.
Car cette missive, elle contenait bien pire que le récit des retrouvailles avec cette missive. Le papier semblait être baigné de larmes, à présent séchées, à quelques endroits. Et l'écriture était tremblante, puisque a belle calligraphie recourbée semblait s'être brisée.
Et cela devait être ainsi aussi le cœur de celui qui écrivait. Ce qu'il racontait concernait sa rechute après quelques mois, la retombée dans une période sombre qu'il avait mentionné une fois dans une de ses missives.
Cette fois-ci, il écrivait qu'il n'arrivait plus à avancer. Son retour en Allemagne ne s'était pas bien passé et à présent il se retrouvait entièrement seul, isolé, sans personne à qui écrire à l'exception de ces lettres là.
Et encore, l'expéditeur ne savait même pas si celles-ci étaient lues, puisqu'il ignorait si quelqu'un était venu habiter dans l'ancienne maison de son ami, depuis.
Gregor avait senti sa main trembler lorsque, dans les dernières lignes, l'allemand lui avait fait part d'une pensée qui le hantait depuis des années, et qui allait finalement aboutir.
Se ôter la vie était un geste purement terrorisant pour le suisse, mais pour certains il s'agissait de la seule issue possible pour mettre fin à la souffrance qui les atteignait. Et son expéditeur faisait partie de cette catégorie là.
Gregor avait laissé tomber la lettre sur son bureau, en portant sa main à sa bouche. La lecture de ces dernières lignes l'avait laissé avec le souffle coupé et les larmes aux yeux.
Pour conclure les lignes écrites avec toute la douleur qu'il portait, l'allemand avait conclu avec sa signature. Plus élaborée que les dernières fois. Un prénom, son prénom. Nico.
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Grâce au cachet de la poste,
d'une ville sur la Manche.
J'étais à l'avant-poste,
au matin du dimanche.
L'endroit était désert,
il faudra être patient.
Des blondes suicidaires,
il n'y en a pas cent.
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Gregor regardait l'horizon, d'un œil fuyant. La Mer du Nord était une vaste surface d'eau cristalline qui semblait si fascinante, surtout pour un jeune homme né en Suisse, bercé par les montagnes.
Le brun était debout non loin de la limite infranchissable, là où la côte rocheuse et accidentée s'interrompait pour surplomber la mer, en créant un précipice avec les vagues qui grondaient directement en dessous.
L'été était aux portes, et l'eau gelée commençait sans aucun doute à se réchauffer pour permettre aux gens, un peu plus loin, de se baigner. Mais le suisse n'était pas là pour profiter du climat en plongeant dans l'eau.
Non, ce qui l'avait porté aussi au nord avait bien plus d'importance. Gregor avait récolté toutes les informations qu'ils avait assemblé dans les lettres qu'il avait reçu pour savoir exactement où il devait aller.
Par chance, Nico avait précisé qu'il habitait près de la Manche, et le cachet de la poste avait permis au suisse de repérer la ville en particulier et se présenter ce jour-là, le dimanche, la date choisie par l'allemand pour mettre fin à ses jours.
Gregor voulait être là, pour empêcher que cela arrive, même si son expéditeur n'avait aucune idée de ce à quoi il ressemblait, et vice-versa.
Mais toutes ces lettres ne l'avaient certainement pas laissé indifférent, et le suisse voulait que Nico sache qu'il n'était plus seul, puisque ses lettres avaient été reçues, lues et relues. Ces mots avaient atteint un cœur, celui de Gregor, en le faisant battre d'une manière inexplicable.
Le brun détourna finalement son regard de l'horizon après un long instant de contemplation, qui le faisait sentir comme le protagoniste du tableau « Le Voyageur contemplant une mer de nuages » de Caspar David Friedrich.
Son attention avait été attirée par un mouvement à sa droite, et son regard s'était déposé sur la côte, sur cette parcelle recouverte par l'herbe haute et quelques fleurs qui remuaient avec la brise chaude.
Gregor le recconnut immédiatement, malgré le faite qu'il ne l'avait jamais vu auparavant. Sa silhouette, à quelques mètres de lui, debout près de la falaise, à la distance d'un pas du précipice.
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Elle surplombait la Manche,
quand je l'ai reconnue.
J'ai saisi par la manche,
ma petite ingénue.
Qui ne l'était pas tant,
au regard du profil.
Qu'un petit habitant,
lui f'sait sous le nombril.
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La silhouette de Nico était élancée, si fine qu'un brin de vent de plus aurait pû le faire trembler et le pousser vers l'avant, en le faisant précipiter dans l'eau agitée au dessous.
Ses cheveux étaient courts et rasés à l'arrière, tandis que au dessus ses mèches étaient plus longues, coiffés avec une raie sur le côté et couleur blond platine, presque décoloré.
Son visage était fin comme sa silhouette dans l'ensemble, et son nez encadrait parfaitement son visage. Ses yeux sombres semblaient briller d'un éclat d'impatience. L'impatience d'en finir au plus vite.
Gregor sentit son cœur louper un battement, tandis qu'il se tournait entièrement vers le jeune homme non loin. Nico semblait être un ange descendu sur terre, un ange inconscient de l'impact qu'il avait eut sur une personne qu'il ne connaissait même pas.
Le suisse n'osa pas faire un pas vers l'avant. Le blond à quelques mètres de lui ne bougeait pas, et il ne semblait pas s'être rendu compte de sa présence. Il était simplement là, à fixer ce qu'il y avait au dessous, les vagues qui allaient l'engloutir si il faisait un pas de plus.
Le brun sentait son cœur cogner contre sa poitrine comme si il était lui à un pas de la mort. Il était figé sur place, il n'arrivait simplement pas à bouger, comme si une force invisible le retenait.
Son regard remonta vers le visage de Nico, qui était impassible à l'exception d'une larme qui luisait au coin de son œil, un détail que le suisse arrivait a apercevoir malgré les quelques mètres qui les séparaient.
Cette perle salée roula le long de la joue du blond, avant que celui-ci redresse la tête en ayant un mouvement du corps vers l'avant, comme pour se laisser tomber sans avoir besoin de faire un pas supplémentaire.
Son corps fût tiré vers l'arrière lorsque Gregor, après un sprint duquel il ne croyait même pas être capable, attrapa son poignet pour l'attirer vers lui d'un mouvement rapide.
Le suisse arriva à voir la détresse dans les yeux sombres et embrumés par les larmes de Nico, avant qu'il prenne l'allemand dans ses bras pour le serrer contre lui.
— Ça va aller Nico. Tu n'es plus tout seul. Tu ne le seras plus jamais, je te le promets. - Fit Gregor en laissant ses bras envelopper le plus jeune comme si il voulait le protéger de tout et n'importe quoi.
Le suisse chercha dans l'ordre les mots à dire pour expliquer à l'allemand qu'il habitait dans l'ancienne maison de son ami, et qu'il avait lu toutes les lettres qu'il avait envoyé à cette adresse. Cependant, ce ne fût pas nécessaire.
Car Nico se blottit contre lui, avec le corps secoué par les sanglots. Gregor pencha a peine la tête, avant de serrer un peu plus le plus jeune dans ses bras, en lui caressant doucement le dos.
Les lettres qui avaient donné origine à tout, Gregor les avait apportées dans le sac qu'il avait glissé autour de son torse. Le début d'une histoire, prête à se continuer au point où, à présent et jusqu'à la fin, ils seraient restés unis pour l'éternité.
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Et moi je suis un homme,
qui aime bien ce genre d'enjeu...
...veux bien qu'il me nomme,
papa, s'il le veut.
S'il le veut.
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Bonjour tout le monde !
Comment ça va ?
Celui que vous venez de lire, si vous en êtes arrivés jusqu'à là, est sans doute l'OS en une partie le plus long de tous ceux que j'ai écrit. 3600 mots, un record !
J'aurais tranquillement pû le faire en deux parties, mais de un je n'avais pas envie d'interrompre et de deux, ce ship est tellement peu connu que personne ne serait allé jusqu'à lire la deuxième partie !
J'espère déjà ne pas vous avoir trop ennuyé avec toute cette trame élaborée. Personnellement, j'ai tellement adoré écrire cet OS, avec une chanson que j'aime d'un amour inconditionnel.
Et puis les protagonistes de cet OS, eux aussi sont mes chouchous. Deux joueurs du Borussia Dortmund, il n'y a pas de quoi se surprendre ! Je pense que depuis la finale de Ligue des Champions, ils sont devenus assez connus.
Kobel est un gardien tellement sous-coté, c'est un des meilleurs à son poste, surtout qu'il n'a que 26 ans ! Et puis il y a Schlotterbeck, l'héritier de Mats Hummels, superbe défenseur (central, on précise pour notre entraîneur qui a eut l'idée de le mettre à droite une fois).
Et si vous n'aviez jamais entendu parler d'eux auparavant, maintenant c'est le cas. En tout cas, ça m'a donné envie d'écrire d'autres OS avec des joueurs du BVB.
J'arrête de parler, promis. Déjà gros cœur sur ceux qui en sont arrivés jusqu'à là, je vous aime.
Bisous bisous !
— Lily Camavinga ( qui après presque 2 ans commence à avoir l'intention de modifier son nom de famille ici... )
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