61. « Kai Havertz × Julian Brandt »

OS en deux parties
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KANÉ
Fauve

1:30 ────ㅇ──── 3:59
⇄ ◃◃ ⅠⅠ ▹▹ ↻

OK, d'accord.

T'es pas un
modèle de vertu.

Et puis c'est vrai que
t'es pas non plus un coup en or.

D'ailleurs, si on regarde
ton corps quand tu te mets à poil.

Faut bien avouer que tout nu
t'es pas vraiment l'homme idéal.

Kai savait que ça allait se terminer ainsi. Il savait que le Borussia Dortmund allait être obligé de s'incliner face au Real Madrid le 1 Juin 2024, même si une partie de lui gardait l'espoir que le club allemand puisse faire un exploit.

Car après la qualification face au Paris Saint-Germain avenue le 7 Mai, tout semblait possible. Les joueurs du club jaune et noir avaient chanté sans relâche la chanson « Someone Like You » de Adèle dans les vestiaires et en dehors, avec le cœur rempli d'espoir.

Cela semblait si irréaliste, pourtant ils avaient réussi. Ils avaient accompli un parcours incroyable en Ligue des Champions, alors que tout le monde les voyait arriver derniers du groupe de la mort.

Le jour suivant, quand leur adversaire avait été décrété suite au match entre le Real et le Bayern, ils n'avaient pas tremblé. Les supporters et les joueurs étaient passés par toutes les émotions possibles.

Étais-ce réel que, presque un an après la déception lors dernière journée de Bundesliga, quand ils avaient vu le titre leur échapper de peu, ils se retrouvaient en finale de Ligue des Champions contre le Real Madrid ?

Kai ne jouait pas pour le Borussia Dortmund, mais il sentait d'avoir une forte connexion avec le club allemand. Principalement car son bien-aimé, Julian, jouait avec le BVB.

L'allemand aux cheveux noirs avait envoyé et reçu des messages suite à la qualification en finale de la part du club de son copain. Il avait eut moyen de voir l'homme de sa vie, entre-temps.

Il avait partagé l'espoir du blond, ils avaient passé quelques jours ensemble chez lui à Dortmund, profitant de l'absence de tout regard pour rester ensemble, entre amoureux.

Arsenal était une nouvelle fois arrivé deuxième en Premier League, et encore une fois l'espoir de pouvoir gagner était reporté à l'année suivante, tout comme pour le Borussia Dortmund qui était arrivé cinquième.

Sauf que pour ce dernier, il y avait encore l'espoir de gagner un titre. Le plus important qu'un club puisse désirer. La Ligue des Champions, un rêve. Et le mois de Mai s'était écoulé rapidement jusqu'au 1 Juin, la date fatidique.

Kai s'était installé ce soir-là devant sa télé, chez lui à Londre, après avoir glissé sur lui son maillot jaune dédicacé et floqué Brandt. Son regard rivé sur l'écran, il était resté impassible pendant les 90' minutes qui avaient décrété le vainqueur de cette finale.

Malgré toutes les occasions que le BVB avait eut de prendre l'avantage ou de remonter lorsqu'ils étaient menés, ceux qu'ils appelaient les « Rois d'Europe » s'étaient imposés.

La loi du plus fort valait pour tout le monde, et le Real Madrid l'avait emporté. Malgré l'espoir et la foi, il était difficile d'imaginer une autre issue à part celle-ci.

Et au final, Kai n'avait même pas eut le courage de prendre son téléphone pour envoyer un message à l'homme qu'il aimait, celui pour qui il avait suivi cette finale avec l'espoir que Dortmund puisse gagner.

Cependant, il l'avait vu. Son regard avait suivi Julian sur son écran pendant toute la durée du match. Il l'avait vu essayer, il l'avait vu inciter ses camarades, et il l'avait vu s'effondrer lorsque l'arbitre avait sifflé la fin.

Kai aurait voulu être là, pour partager chacune de ses émotions et pour pouvoir le réconforter ou célébrer avec lui si jamais le Borussia Dortmund l'avait emporté.

Mais il avait été obligé à rester chez lui, en regardant les joueurs jaunes et noir subir la défaite, et le blond, son blond, rester seul au milieu du terrain lorsque la fin avait été sifflée.

J'ai aussi appris
que tu rêvais.

D'être Lennon
ou McCartney.

Qu'est-ce que tu veux,
mon vieux?

T'as fais de mon mieux,
ça s'est pas fait.

Kai connaissait Julian depuis leurs débuts ensemble au Bayer. Leur collaboration dans la formation de Leverkusen leur avait d'ailleurs permis de lier une amitié forte et soudée, qui avait duré même après le départ de Brandt.

Un sentiment qui s'était bien vite transformé en bien plus que de la simple amitié, et que les deux allemands avaient appris à cultiver au point de décider de commun accord qu'ils n'allaient plus se considérer comme deux potes.

Kai se confiait à Julian et Julian se confiait à Kai. Ils passaient la majeure partie de leur temps ensemble et s'échangeaient des messages quand ils n'avaient pas la possibilité d'être l'un près de l'autre.

Julian, plus âgé et plus grand que lui, s'était toujours montré protecteur envers le brun, qu'il avait toujours pris sous son aile et traité comme un petit frère.

Malgré la distance qui s'était imposée entre eux suite à leurs départs dans de nouveaux clubs, d'abord Julian au Borussia Dortmund et ensuite Kai à Chelsea, ils n'avaient jamais arrêté de se parler.

Le plus jeune était conscient de l'amour que Julian portait pour le Borussia Dortmund et pour ses coéquipiers, pour un en particulier. Ça lui était déjà arrivé d'être jaloux de Marco Reus pour la proximité que celui-ci avait avec son copain.

Et suite à cette finale, Kai était presque entièrement sûr que Julian était bien plus triste pour son ancien capitaine plutôt que pour lui-même. En même temps, cette finale avait été le dernier match de Reus avec le BVB.

Certains voyaient d'ailleurs Brandt comme l'héritier de Reus, et la pression médiatique que le blond portait sur ses épaules était devenue presque insupportable.

Le bouc émissaire des défaites du BVB avait souvent été la direction, les entourages de l'entraîneur et Edin Tersić lui-même. Mais souvent, les joueurs aussi étaient pris en cause dans ces discussions.

Et Julian était parmi eux. Il était pointé du doigt pour les aspectatives qu'il n'était pas capable de satisfaire, dernièrement ses faibles qualités physiques et enfin son jeu, son style qui selon certains ne s'associait pas à l'équipe malgré sa versatilité.

Le blond en avait trop supporté. Kai savait de l'existence des pensées qui étaient passées par la tête de son copain lorsqu'il était sur le point de basculer dans le gouffre, le rejet qu'il avait eut pour le football il y a quelques années, le manque de croyance en ses capacités.

Kai s'était toujours montré disponible avec lui pour ce qui concernait sa santé mentale depuis ce point de vue là. Julian avait été là pour lui lorsqu'il avait hésité à partir de Chelsea, et lorsqu'il n'arrivait plus à marquer.

Mais au delà du football, le sujet sur lequel le blond s'était le plus confié avec le brun était son manque de confiance en lui. Les doutes qu'il avait sur ses propres actions et le rejet qu'il avait envers son aspect physique.

Kai, lui, ne le voyait absolument pas de la même façon. Il l'aimait, depuis la première fois où ils s'étaient échangés ces mots-là, et où ils s'étaient officiellement mis en couple.

Pour le plus jeune, Julian était le plus bel ange descendu sur terre. Il aimait ses longues mèches blondes, son sourire hors du commun, et ses yeux, ses magnifiques iris bleues.

Il était le plus doux que Kai connaisse, l'homme le plus délicat, taquin et calme sur lequel il aurait pû tomber. Et malgré ce que disait le blond de lui-même, le plus jeune n'aurait jamais changé d'avis.

Ce dernier aurait tellement voulu que Julian puisse ouvrir les yeux sur cela, qu'il puisse réaliser combien il était magnifique aux yeux de son copain.

Et puis on m'a dit
que la nuit.

Tu cherchais à revendre
ton âme au Diable.

Pour qu'il te rende
moins laid.

Plus fort,
a

imable et stable.

Kai n'avait pas hésité ultérieurement sur ce qu'il devait faire suite à la défaite du BVB. Lorsque l'avion du Borussia avait quitté l'Angleterre pour retourner en Allemagne, le joueur de Arsenal avait lui aussi pris un billet en direction de sa terre natale.

Certes, ça aurait été plus facile si il était directement allé voir Julian à l'hôtel des jaunes et noires puisqu'ils étaient dans la même ville, mais il savait que Julian avait besoin d'un peu de temps avec ses coéquipiers.

Comme la liste des joueurs convoqués pour l'Euro n'était toujours pas sortie, Kai s'était concédé un petit passage à Dortmund en attendant de savoir si il était sélectionné par Nagelsmann.

Il n'avait pas eut de nouvelles de Julian depuis la défaite avenue trois jours auparavant. Il lui avait simplement envoyé un message pour lui faire savoir qu'il était là.

« J'ai vu le match. Je suis vraiment désolé Jule. Vous méritiez tellement de gagner cette foutue Ligue des Champions. », ces quelques mots que Kai avait relu dans l'avion, avec la musique retentissant dans ses oreilles avec ses écouteurs.

C'était ce qu'il y avait de plus banal au monde à dire après une défaite, l'allemand en était conscient. Et Julian n'avait même pas lû le message, ni donné de nouvelles depuis.

Kai n'était pas en colère pour ça, malgré le léger sentiment d'abandon qu'il avait ressenti. L'équipe de Julian venait de perdre une finale de Ligue des Champions après cette campagne légendaire, donc le comportement du blond était totalement justifié.

La solution que le joueur de Arsenal avait trouvée était donc celle de se rendre directement à Dortmund pour aller voir son copain, de manière à pouvoir le serrer dans ses bras et partager sa douleur.

L'avion avait atterri dans la ville allemande en fin d'après-midi, et Kai n'avait pas eut de mal à s'orienter vu le nombre de fois où il s'était baladé ici à Dortmund.

Avant de se rendre chez le plus âgé dans la soirée, l'allemand aux cheveux bruns avait fait un cap dans une pâtisserie de la ville, la préférée de Julian, où celui-ci l'amenait à chaque fois qu'ils étaient ensemble dans cette ville.

Il avait pris quelques petits gâteaux, avant de tourner un peu dans la ville en deuil avec sa petite valise à la traîne. Dortmund était magnifique, et à chaque fois que Kai revenait en Allemagne, c'était pour venir ici.

Malgré la défaite, les couleurs jaunes et noires brillaient encore dans toute la ville. Entre écharpes accrochées, maillots portés par les piétons et banderoles agitées dans le vent, la présence du BVB était on ne peut plus présente dans la ville.

Lorsque le soleil s'était couché en peignant le ciel de Dortmund de couleurs jaunes-orangées, Kai avait finalement décidé de se diriger vers l'habitation de Julian.

Il ne lui avait pas envoyé de message, ni informé quiconque de sa venue, avant de se trouver devant la porte de chez son copain, qui devait sans aucun doute s'être barricadé chez lui.

Kai se décida finalement à sonner deux fois, à intervalle de 5 secondes. Quelque chose que son blond bien-aimé lui avait toujours dit de faire pour distinguer sa venue de celle des autres. Et il attendit.

Parce que t'es beau,
comme une planète.

Je t'ai dans la peau,
je t'ai dans la tête.

Je te le répéterai,
tant qu'il faudra.

Tu peux pas,
tu peux pas t'en aller comme ça.

Quelques instants s'écoulèrent tout de même avant que Kai puisse voir la porte s'ouvrir, pour mettre fin à tous les films qu'il avait commencé à se faire alors que personne venait lui ouvrir.

Il avait pensé que Julian aurait pû s'être endormi tôt, ou qu'il ait décidé de noyer ses préoccupations dans l'alcool malgré le rejet qu'il avait pour ce genre de « solution » lorsque les choses allaient mal.

Kai avait même hésité à envoyer un message à un des coéquipiers à Dortmund de Julian pour savoir si ils avaient des nouvelles de celui-ci depuis la défaite de leur club.

Mais ça ne s'avera pas nécessaire, puisqu'il vit finalement la porte s'entre-ouvrir pour laisser apparaître la tête blonde à moitié décoiffée de Julian.

Ce dernier ouvrit entièrement la porte, une lueur surprise prenant soudain place dans ses yeux fatigués et encadrés par des cernes qui laissaient clairement sous-entendre qu'il n'avait pas réussi à trouver le sommeil depuis des jours.

Oh, Kai... entre. - Fit le blond en se poussant pour laisser la voie libre au brun, qui lui lança un regard compatissant avant d'entrer dans cette maison où il avait été maintes et maintes fois.

Julian semblait soulagé de le voir. De voir qu'il y avait quelqu'un qui n'allait pas le laisser seul livré à lui-même comme il l'avait été pendant les années de ses débuts dans le football.

Tu m'as fait peur. Je pensais qu'il t'était arrivé quelque chose de grave. - Murmura Kai en faisant quelques pas pour poser les biscuits qu'il était allé prendre pour son bien-aimé.

Celui-ci avait fermé la porte derrière eux, et était resté immobile dans l'ample couloir lié à toute la maison espacée où il n'y avait presque pas de murs pour diviser les pièces de l'étage inférieur.

Je suis désolé. J'aurais dû t'envoyer un message. Mais je n'ai même pas regardé mon téléphone depuis... depuis la finale. - Lui répondit le blond d'une petite voix, tandis que Kai se tournait vers lui après avoir laissé sa valise près de la table.

Le brun se concéda un instant pour regarder son bien-aimé, d'un œil triste. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, il n'avait même pas idée de comment se sentait Julian après cette défaite.

Même si, après toutes les années qu'ils avaient partagé ensemble, il avait appris à comprendre les ressentis de son bien-aimé et la manière dont celui-ci affrontait ce genre de difficultés.

Julian avait tendance à tout prendre sur ses épaules, à croire que lorsque quelque chose de mal arrivait lorsqu'il était présent, c'était de sa faute. Même si lors de ce match là il avait joué bien mieux que certains de ses coéquipiers.

Et en voyant le blond debout, immobile près de la porte, Kai ne pût s'empêcher de s'approcher de lui pour le serrer dans ses bras le temps d'un instant, pour que Julian oublie le temps d'un instant tout ce qu'il y avait autour.

Et puis tu feras quoi,
Kané, dis-moi ?

T'auras l'air fin.

Ça sert à quoi,
Kané, dis-moi ?

Ça sert à rien

Bonjour tout le monde.

Relire cet OS me brise le cœur d'une manière inimaginable, je déprime carrément.

J'avais écrit ça quelques jours après la finale de Ligue des Champions perdue par le BVB, en début Juin 2024. Ça va faire presque 4 mois, j'en reviens pas.

Je l'avais mis de côté, et j'ai attendu un peu de temps avant de le publier. Mais finalement, nous y voilà. La suite samedi prochain, du coup.

Je retourne me noyer dans mes larmes, bye.

Prenez soin de vous en tout cas !

Bisous bisous.
Lily Camavinga

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