51. « Antoine Griezmann × Paul Pogba »

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9 Juillet 2024
Espagne 2 - 1 France

Antoine refusait d'y croire. Le coup de sifflet final venait de retentir dans l'Allianz Arena, le stade du Bayern Munich où ils venaient de disputer la demi-finale de l'EURO.

Rien ne s'était passé comme prévu. Ce soir-là les étoiles ne s'étaient pas alignés pour permettre à l'Équipe de France de se qualifier en finale.

De toute manière, le joueur de l'Atletico savait qu'attendre un mystérieux mouvement des astres n'était pas ce qui fallait pour remporter un match de foot, surtout un de la portée d'un match à élimination directe.

Il fallait avant tout se battre pour l'équipe. Il fallait bien évidemment jouer de la meilleure des manières possibles. Le jeu d'équipe, la coordination. Marquer le plus de buts possible.

Mais cette fois là, la France n'avait pas respecté ces critères. Le résultat ? Les espagnols l'avaient emporté en les battant 2 - 1, en anéantissant leur rêve d'une revanche de 2016.

C'était d'ailleurs la principale raison qui avait porté Antoine à vouloir à tout pris réussir son Euro. Pour pouvoir tenter d'oublier le triste destin auquel la France avait eut droit, lors de ce 10 Juillet 2016.

Lors de cette année là il avait tout donné. Il l'avait toujours fait pour la France, son pays, en mettant corps et âme dans son jeu et dans tout ce qu'il produisait pour la réussite de son équipe nationale.

Antoine ne pouvait pas le nier, cela avait été un coup dur lorsque le sélectionneur Didier Deschamps avait assigné le brassard de capitaine à Kylian.

Le joueur de l'Atletico n'avait pas compris le choix de son entraîneur, au début de l'année 2023. Lui, il pensait vraiment en être digne, et il croyait réellement pouvoir réaliser ce que Deschamps voulait autant que le pouvait son coéquipier portant le numéro 10.

Antoine était resté silencieux quelques temps, pour ensuite finalement se permettre d'accepter le choix de Didier malgré le coup dur que ça avait été.

Griezmann allait servir son équipe quoi qu'il arrive, même sans le titre de capitaine. Ses coéquipiers l'aimaient et le respectaient, et c'était tout ce dont il avait besoin.

Et il ne pouvait pas mentir, il s'était souvent imaginé portant ce brassard, guidant les français et en soulevant les trophées de l'Euro 2024 et de la Coupe du Monde 2026.

Pour la première des compétitions, c'était fini. Il n'y avait plus d'issue possible, à part celle de quitter l'Allemagne pour retourner en France. Les mains vides, avec le cœur lourd.

Et pour la deuxième, Griezmann ne savait même pas si il allait réussir à garder ce même rythme en équipe nationale jusqu'à la compétition qui aurait pû leur permettre d'obtenir une troisième étoile, en effaçant la déception de 2022.

Mais de toute manière, Antoine refusait d'y penser à présent. Il avait d'autres préoccupations que son futur en Équipe de France, sur le moment.

Le joueur de l'Atletico avait senti son cœur s'arrêter au moment où les espagnols sur le banc s'étaient élancés en direction de leurs coéquipiers sur le terrain, le score restant figé à 2 - 1 pour l'Espagne.

Un but de Randal à la 9ème. Un but de Yamal à la 21ème et un de Dani Olmo à la 25ème. Et rien d'autre pendant les restantes 65 minutes.

Depuis le début de la compétition l'Équipe de France avançait à l'aide de buts contre leur camps des adversaires, en plus du penalty de Kylian contre la Pologne.

L'Euro qu'avait réalisé Antoine était tout sauf ce qu'il espérait au tout début des matchs de groupe, alors que tout semblait possible, même un réveil du Griezmann qu'il était en 2016.

Il n'avait pas eut la revanche qu'il espérait. Il n'avait pas réussi à venger le jeune homme qu'il était à l'époque, le Antoine de 25 ans qui pensait avoir tout donné pour permettre à son équipe de remporter l'Euro 2016.

Et suite au match qui les avait vus éliminés de la compétition à cause des espagnols, Antoine avait eut envie de s'en prendre à tout et à n'importe qui.

Il n'avait pas été capable d'expliquer les ressentis qui le hantaient. Il était triste, énervé et déçu. Et encore, c'était bien peu pour décrire les émotions qui étaient mixées dans sa tête.

Il en voulait à Deschamps de ne pas lui avoir permis de jouer à son poste depuis le début de la compétition. Il lui en voulait de ne pas l'avoir mis titulaire lors de ce match là, et de l'avoir fait entrer à la 62ème.

Il en voulait à Maignan de ne pas avoir arrêté cette frappe prévisible de Yamal, qui avait permis l'égalisation des espagnols.

Il en voulait à Mbappé de ne pas avoir réussi à marquer lors de la dernière occasion française, qui aurait dû être concrétisée pour un joueur de comme lui.

Il en voulait à Koundé pour ce but contre son camp. Il en voulait à Dembélé pour son manque de finition. Il en voulait à l'Espagne, il en voulait aux espagnols, il en voulait au football.

Et Antoine savait que c'était injuste. De s'en prendre ainsi à son sélectionneur et à ses coéquipiers, qui, comme lui, avaient tout donné.

Car Didier avait fait les choix qu'il retenait les plus appropriés, même si ils ne s'étaient pas révélés des meilleurs. Il était sélectionneur depuis 2012, ce n'était pas pour rien.

Car Mike avait été leur muraille, leur sauveur dans tant d'occasions. Rien ne pouvait lui être reproché, puisqu'il avait démontré une fois de plus qu'il était un des meilleurs gardiens au monde.

Car Kylian n'était pas au 100% de sa forme, et lui aussi il était passé totalement à côté de son Euro malgré les tentatives de se rattraper à plusieurs reprises.

Car chaque joueur français avait fait de son mieux. Ils étaient unis sous le même maillot, avec un unique objectif que cette fois-ci ils n'avaient pas réussi à atteindre.

Antoine savait que ça allait finir par passer. Comme la finale de 2016, comme la finale de 2022. Ça faisait partie du foot, il ne pouvait rien y faire.

Il n'avait pas réellement eut le temps de réfléchir, sur le moment. Car directement après la fin du match, la conférence de presse en tant que vice-capitaine l'attendait.

Antoine avait pris place face aux journalistes, prêt à subir une avalanche de questions. Et sur le moment, il n'avait pas réussi à contenir sa frustration et sa déception.

J'ai mal commencé. Je me sentais de mieux en mieux et j'ai fini sur le banc. - Avaient été ses premiers mots, qui laissaient clairement sous-entendre sa déception face aux choix de son entraîneur.

Les journalistes ne l'avaient pas épargné sur cette histoire du banc, et Antoine n'avait pas vu d'autres alternatives que de dire ce qu'il pensait réellement sur l'affaire.

J'ai essayé de tout donner, dans différentes positions aussi, il fallait s'adapter. - Le français savait que c'était ainsi que ça devait être dans tous les cas.

Il était à la disposition de l'entraîneur, avec Deschamps en Équipe de France et avec Simeone à l'Atletico de Madrid. Il n'était qu'un simple joueur, en fin de comptes.

Le banc ? C'est comme ça. C'est la vie du footballeur. D'autres n'ont pas joué une minute, ce n'est pas moi qui vais me plaindre. - Il avait conclu ainsi, en préférant ne pas aggraver ultérieurement la situation.

À présent, Antoine venait de sortir de la salle des conférences de presse. Il était fatigué, il avait juste envie de quitter le stade de Munich pour rentrer à l'hôtel de l'équipe nationale.

Kylian passa à côté de lui pour entrer dans la salle remplie de journalistes. Capitaine et vice-capitaine ne s'échangèrent aucun mot, ni même un regard. Ce n'était pas le bon moment pour parler.

Les autres joueurs français s'étaient changés et tous réunis en dehors de la salle, prêts à se diriger tous en direction de la sortie une fois que le capitaine aurait fini de répondre aux questions des journalistes.

Antoine alla s'adosser contre le mur à l'opposé, en passant devant son entraîneur qui était debout à côté de la porte de la salle, avec les bras croisés.

Le joueur de l'Atletico n'adressa ni la parole à lui, ni à ses coéquipiers. De toute manière, ceux-ci étaient tous dans leur coin où en train de parler à voix basse entre eux.

Marcus était silencieux aux côtés de Benjamin, tandis que son coéquipier à l'Inter lui parlait en tentant de le fixer dans les yeux malgré le regard fuyant du fils aîné de Lilian Thuram.

Eduardo et Aurélien étaient main dans la main dans un coin. Le visage du plus jeune était enfoui dans le cou du plus âgé, tandis que la main de celui-ci lui caressait les cheveux en espérant pouvoir le réconforter.

Ils n'avaient pas besoin de mots, eux. À différence de Warren et Bradley, qui eux étaient en train de discuter à voix basse aux côtés de William et Dayot.

Antoine détourna rapidement le regard, en se dédiant à la contemplation du sol. Il n'osait pas imaginer l'expression qui devait s'afficher sur son visage en ce moment.

Parmi les milles autres pensées négatives qui avaient atteint sa tête depuis la défaite de la France, il y avait la certaine jalousie qu'il éprouvait à l'égard de ses coéquipiers en couple qui avaient la chance de jouer ensemble en club où en équipe nationale.

Aurélien et Eduardo, Bradley et Warren, Marcus et Benjamin. Ils étaient tous coéquipiers en club et en équipe nationale.

Dans les victoires tout comme les défaites, ils avaient la chance de pouvoir être côte à côte pour célébrer ou se réconforter mutuellement.

Et Antoine savait que celle-ci était une fois le plus une démonstration de son égoïsme. Car il était sensé être heureux pour eux qui avaient cette chance, et qui avaient trouvé le courage de s'aimer en public.

Mais en ce moment-même, il aurait lui aussi besoin de quelqu'un pour le prendre dans ses bras et pour le consoler. D'une personne en particulier, de celui qu'il aimait depuis désormais des années.

Paul et lui avaient partagé la déception de 2016 et la joie de 2018. En Équipe de France, par le passé, ils étaient un duo iconique, devenu le premier couple reconnu publiquement dans l'équipe nationale.

Eux deux, ça avait été le déclic dès les premiers instants où ils s'étaient parlés. Lorsque Antoine était arrivé pour la première fois à Clairefontaine, ils s'étaient tout de suite bien entendus.

Ça avait été le coup de foudre amicale, puis celui amoureux. Il n'y avait jamais Antoine sans Paul et jamais Paul sans Antoine.

Mais depuis la dernière fois où ils avaient joué ensemble, tant de choses s'étaient passées. Les blessures de Paul et ses non-appels en sélection à cause de son niveau moyen.

Lors de son retour sur les terrains avec la Juve, Antoine avait réellement espéré que Paul puisse prouver qu'il était encore digne d'être appelé en sélection.

Et puis il y avait eut toute l'histoire du dopage. Celle qui avait écrasé définitivement l'espoir du joueur de l'Atletico de pouvoir un jour rejouer avec son bien-aimé.

Paul aurait été libéré de sa peine que en 2027. Il serait revenu sur les terrains à l'âge de 34 ans, tandis que Antoine aurait lui passé le cap des 36. Et lorsqu'il y repensait, le joueur de l'Atletico sentait son cœur se serrer au creux de sa poitrine.

Revoir Paul pendant un bref instant durant lequel il était venu saluer l'équipe de France dans les jours passés ne lui avait pas suffi. Antoine avait besoin de lui, de pouvoir revivre les merveilleuses années qu'ils avaient passé ensemble.

Ce souvenir qui était revenu dans son esprit, additionné à l'amertume et la déception de la défaite qui les avait empêchés d'arriver en finale, c'était le mix parfait pour le faire craquer définitivement.

Anto ? - La voix grave d'Olivier le tira brusquement de ses pensées, sans qu'une qu'une larme ait coulé sur les joues de Antoine malgré les gouttes naissantes aux coins de ses yeux.

Le joueur de l'Atletico redressa la tête, en croisant le regard de son coéquipier. Olivier le regardait d'un air inquiet, sincèrement préoccupé.

Le plus âgé avait toujours été quelqu'un de fiable pour Antoine. Un ami, un grand frère, un des premiers qui l'avait soutenu lorsque lui et Paul avaient décidé de faire leur coming-out.

En plus d'être un des vétérans de l'équipe, une chose qui aidait Antoine à se sentir moins seul.

Je voulais m'assurer que tout allait bien. Enfin, en mettant de côté la défaite. Ça me fait de la peine de te voir tout seul comme ça. - Fit l'ancien joueur de Milan, avec son habituelle sincérité.

Antoine ne savait pas quoi lui répondre. Malgré le respect et l'affection qu'il portait pour Olivier, il l'aurait volontiers envoyé balader.

Comment est-ce qu'il pensait que Griezmann devait se sentir, après avoir raté celle qui probablement était sa dernière occasion de remporter l'Euro avec sa nation ?

Mais le joueur de l'Atletico se sentait une fois de plus coupable. Olivier avait joué à peine quelques minutes durant la compétition, même lors du dernier match de sa carrière internationale. Et puis, il était probablement un des seuls qui pouvait comprendre les ressentis d'Antoine.

Il savait ce que cela signifiait pour lui, et il avait été là lors de leur défaite en 2016. Et il savait ce que Paul représentait pour lui, et l'effet que son absence causait chez le plus jeune.

Et ceci l'attegnait à un point qu'il ne s'était même pas rendu compte que les larmes avaient commencé à couler le long de ses joues pâles.

Oh, Anto.. - Olivier s'approcha légèrement de lui en lui adressant un regard compatissant, avant de le prendre dans ses bras pour le serrer contre lui.

Antoine se laissa aller dans les bras du plus âgé, en brisant la promesse qu'il s'était fait de ne pas pleurer devant ses coéquipiers. Mais avec un peu de chance, Olivier le couvrait assez pour que personne ne puisse se douter que leur vice-capitaine était en sanglots.

L'ex joueur de l'AC Milan le garda contre lui jusqu'à ce que les larmes de Antoine se consommèrent, en laissant uniquement quelques traces sur son visage et sur la veste de son coéquipier.

Leurs compatriotes s'étaient désormais réunis à quelques mètres autour de Kylian qui venait de sortir de la salle de conférence de presse, en préférant laisser les deux vétérans parler entre eux.

Ça va aller Anto, ça va aller. C'est comme ça, c'est le football. Je sais, ça fait mal malgré le faite qu'on y ait vécu tant de fois. - Murmura Olivier en tentant de le consoler tant bien que mal.

Antoine hocha la tête, en essuyant ses yeux avec le dos de sa main sous le regard bienveillant de l'ex joueur de l'AC Milan.

Je suis pas le meilleur du monde pour essayer de consoler, mais je connais quelqu'un qui pourra te remonter un tout petit peu le moral. - Fit ce dernier en tournant la tête en direction de leurs coéquipiers rassemblés.

Antoine redressa à peine la tête pour regarder au dessus de l'épaule de Olivier en direction du groupe rassemblé à quelques mètres, duquel se détacha une silhouette.

Et le joueur de l'Atletico mit un instant à réaliser de qui il s'agissait, le temps que son cœur se mette à battre à tout rompre.

Bonjour bonsoir tout le monde !

Comment allez-vous ?

Ce OS n'était absolument pas prévu, puisque dans ma tête on était déjà qualifiés en finale malgré la performance des espagnols jusqu'à là.

J'avais prévu d'écrire un Groupchat de l'Équipe de France si jamais on passait, mais puisque ça n'a pas été le ça, voilà pour vous un OS angst en deux parties sur Grizou et Paul.

Et encore, ça devrait être divisé en 3 ! Car la première partie dépasse les 2.500 mots et la deuxième en fait 3.500. Et tout ça produit entre hier et avant-hier !

Mais bon, puisque j'ai un paquet de commissions à écrire, je ne voulais pas couvrir trois semaines entières avec un OS en 3 parties.

En mettant de côté l'écriture, je maudis l'équipe d'Espagne. Ils n'étaient déjà pas dans mes bons papiers depuis qu'ils ont battu la Croatie en finale de Nations League en 2023, alors je vous laisse imaginer là.

Direct dans le Death Note avec l'équipe d'Argentine et celle d'Italie. Le trio maléfique, me parlez pas d'eux.

Il y a très peu à dire sur la performance de l'Équipe de France. Merci à Magic Mike et à la défense de nous avoir faits arriver jusqu'à là, dans tous les cas.

On se retrouve en Septembre pour le début de la Nations League, et en 2026 pour la Coupe du Monde !

Et plus qu'à voir demain qui c'est qui remportera cet Euro. Qui allez-vous supporter ?

Perso, je n'ai pas envie de voir les espagnols gagner, trop de rancune. Je serais donc à fond derrière les anglais, en retournant ma veste puisque j'ai été contre eux pendant toute la compétition...

Et puis ainsi Jude pourra remporter le Ballon d'Or à 100%. À moins que Messi ne remporte la Copa America... allez la Colombie !

J'espère dans tous les cas que cet OS vous a plu. Et pardon pour la NDA kilométrique !

Bisous bisous !
Lily Camavinga

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