5. « Marco Reus × Robert Lewandowski »
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SOLO
PSICOLOGI
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E tu mi hai lasciato solo, solo.
Et tu m'as laissé tout seul, tout seul.
Ora sono solo, solo.
Maintenant je suis seul, seul.
Guardo quelle foto, foto.
Je regarde ces photos, photos.
E vorrei dargli fuoco, fuoco.
Et je voudrais les brûler, brûler.
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« 2023 »
Marco porta la cigarette à ses lèvres.
Il était assis au comptoir d'un quelconque bar de banlieue.
En pleine nuit.
Il avait décidé d'y rester jusqu'à la fermeture après le départ de Julian Brandt, son ami et coéquipier avec qui il etait venu boire un verre dans ce recoin de la ville.
Il n'avait pas pris le temps de regarder le nom du local, ni pris le soin de passer inaperçu. De toute manière, avec sa capuche sur la tête il ressemblait plus à un bandit plutôt qu'à Marco Reus, milieu de terrain du Borussia Dortmund.
Dortmund...
Cette ville où il était né, avait grandi et jouait depuis ses débuts au foot. Ville qui lui avait fait connaître le bonheur et le malheur. La joie et la tristesse.
Il y était bien trop attaché. Attaché à la ville, au club et à touts les souvenirs qu'il portait avec. Tous les souvenirs qui le liaient encore et toujours à ses couleurs.
Il ne s'était jamais imaginé jouer ailleurs. Depuis 2012 il était fidèle au club allemand, malgré les nombreuses destinations qui s'étaient offertes à lui.
Tant de propositions qu'il avait refusé, car aucun autre club n'aurait pu compenser son amour pour le Borussia Dortmund.
Et le voici désormais en 2023, les traits tirés et fatigués, n'étant que l'ombre du Marco Reus enjoué et plein de bonne volonté qu'il était nombreuses années auparavant.
Quand encore la vie valait la peine d'être vécue.
Qui maintenant aurait voulu d'un footballeur ruiné par le temps, qui semble bien plus âgé qu'un homme de 34 ans ? D'un homme capable uniquement de rester impuissant et silencieux face à tout type d'événement ?
À maintes reprises il avait entendu dire que jamais on ne l'aurait abandonné, triste et seul dans ce club qui désormais ressemblait plus à une prison.
Il avait vu des amis partir, revenir, et puis partir un nouveau.
Des jeunes talents voir le jour dans ce club pour ensuite se diriger vers des destinations plus ambitieuses.
Gotze et Hummels, ses compatriotes, avaient abandonné le club. Le second était ensuite revenu, restant l'un des seuls vétérans du BVB.
Haaland et Bellingham, qui récemment avaient quitté l'Allemagne pour se diriger vers où ils auraient eu la possibilité d'évoluer et de se faire un nom.
Gundogan, Dembélé, Pulisic...
Lewandowski.
Ce dernier avait sans doute été la perte la plus douloureuse.
En 2014, l'ancien copain de Marco avait quitté l'équipe de Dortmund pour rejoindre les ennemis de celle-ci, le Bayern Munich.
Cet événement avait particulièrement marqué Reus. Il en avait bien trop souffert, et désormais le nom de Lewandowski était lié uniquement à cette affaire.
Le polonais lui avait fais maintes et maintes promesses, en lui jurant qu'il n'allait jamais l'abandonner.
En jurant qu'ils se seraient revus et que, malgré tout, ils n'auraient pas perdu le contact.
Il lui disait qu'il l'aimait. Étais-ce simplement un des nombreux mensonges qu'il lui avait dit pour le rassurer ?
Reus porta une nouvelle fois sa cigarette à ses lèvres, en inspirant le tabac qui lui permettait de ne pas fermer les yeux et s'endormir dans ce lieux peu familier.
Il se souvenait parfaitement d'une discussion qu'il avait eut avec Robert, la veille du départ de celui-ci.
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Nelle tasche del parka ci mettevo le canne,
Dans les poches de ma veste j'y mettais mes cigarettes,
ora ci metto le parole che non ti ho mai detto.
désormais j'y mets les mots que je ne t'ai jamais dit.
E ci passavo sempre sopra le tue bugie bianche.
Et j'ai toujours ignoré tes piètres mensonges.
Come puoi passare sopra a tutto questo ?
Comment peux-tu ignorer tout cela ?
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« Janvier 2014 »
— Robert, tu ne peux pas m'abandonner comme ça. Tu ne peux pas laisser le club comme ça ! - Souffla Reus, le regard fixe sur son bien aimé. Celui-ci redressa la tête, en interrompant le paquetage de ses valises.
Le soleil s'était couché il y a pas longtemps à Dortmund, et Marco avait été informé par Mats que le polonais allait quitter la ville le lendemain matin.
Lewandowski ne lui avait rien dit. Il n'avait même pas fait l'effort de discuter avec lui après l'annonce de son transfert au Bayern. Pas un mot. Aucune parole réconfortante.
Marco s'était donc rendu au domicile de son copain pour parler. Mais la situation n'était pas des meilleures.
— J'ai eu une offre impossible à refuser, de la part d'un plus grand club que le BVB. - Répondit le polonais d'un ton de voix presque lassé, comme si ça faisait la cinquantième fois qu'il répétait cette phrase.
— Mais c'est le Bayern, Robert ! - Pesta l'allemand. - Parmi tous les clubs à ta disposition, tu as choisi nos rivaux!
— Tu as déjà entendu parler de joueurs qui sont passés de Borussia Dortmund au Bayern ? Ou Réal au Barça et vice-versa ? - Fit Lewandowski, en refermant attentivement sa dernière valise. - Ce n'est pas nouveau. C'est le foot.
Marco n'en pouvait plus. Son copain était-il vraiment en train d'abandonner le club sous le prétexte que c'était normal de passer à l'équipe rivale en un claquement de doigts ?
— Et donc tu veux faire partie de cette bande de traîtres lâches ? - Demanda-t-il, ses poings se serrant légèrement, avant de reprendre d'une voix moins brusque. - Tu seras sifflé par tous les supporters, Lewandowski... tu es bien, ici à Dortmund...
— Ici je n'ai aucune chance d'évoluer. J'ai 26 ans, et il est grand temps que je rejoigne un club prestigieux qui m'a remarqué. - Le coupa le polonais en se redressant. - Je suis désolé. Pour toi, pour les gars. Mais c'est le foot.
Devant le silence de son copain suite à sa phrase, le plus âgé s'approcha pour l'enlaçer. Il le serra contre lui, sans dire un mot de plus. Marco ne répondit pas à la démonstration d'affection du polonais, en restant fixer le vide.
— Viens avec moi, mon amour... Le Bayern a besoin de milieux de terrain talentueux comme toi... - Fit Lewandowski d'une voix douce, en rapprochant se bouche de l'oreille du plus jeune. - Je ne veux pas te laisser pourrir et gâcher ton potentiel ici...
Le silence prit une nouvelle fois le dessus, avant que Marco finisse de réfléchir à la proposition du polonais.
Il n'avait pas tergiversé beaucoup. Sa réponse était claire.
— Non.. je veux pas. Ma place est ici. - Fit-il en se dégageant lentement du plus âgé, qui le laissa faire sans opposer résistance.
Au lieux de quoi, Robert le regarda d'un air triste, déçu. Presque en lui reprochant de ne pas avoir accepté son offre.
Comme si ce n'était pas lui le fautif. Comme si ce n'était pas lui celui qui était en train d'abandonner son club.
— Je ne veux pas abandonner Dortmund. Mes coéquipiers. Mes supporters. Mes couleurs. - Reprit Marco, en fixant le plus âgé. - Je suis loyal, moi.
Il fit exprès de légèrement hausser le ton sur le dernier mot, chose à la quelle Lewandowski réagit avec un léger fronçement de sourcils.
— Je ne me sens plus chez moi à Dortmund. Tu ne peux pas me reprocher de vouloir quitter le club. - Fit ce dernier en regardant froidement le plus jeune. - Tout change, et avec ça les relations qui se sont créés ici.
— Donc je suis simplement une des nombreuses relations qui se sont créés au sein de l'équipe ? - Rétorqua l'allemand, en froncant à son tour les sourcils.
Il fit un pas en avant, dépassant Robert pour se diriger vers les escaliers qui l'auraient amené à l'étage inférieur.
— Ce n'est pas ce que je voulais dire. - Soupira le polonais, en le suivant dans les escaliers.
Reus termina la rampe en sautant les deux derniers escaliers. Il se dirigea ensuite vers le salon pour récupérer son paquet de cigarettes posé sur la table basse avec le reste de ses affaires.
Il l'attrapa et sortit une cigarette, en s'empressant de l'allumer avec le briquet du BVB qu'il portait toujours avec lui. Un signe de plus pour confirmer son éternelle loyauté à ce club.
— Qu'est-ce que tu as dans la main ? - Demanda froidement Lewandowski, lorsque Reus se tourna vers lui avec la cigarette entre ses lèvres.
Marco savait pertinemment que Robert détestait quand il se mettait à fumer à l'intérieur de son domicile. Et il lui reprochait toujours la même chose.
— Tu parles du briquet du club que tu es sur le point d'abandonner où de la cigarette ? - Souffla l'allemand, sarcastique, en la retirant quelques instants de ses lèvres.
— De la cigarette. - Répondit le polonais en plissant les yeux, tandis que le plus jeune inspirait un autre coup.
— Tu as ta réponse. - Fit alors le blond, son regard ancré à celui du désormais nouvel attaquant du Bayern Munich.
— Tu as dit que tu arrêterais de fumer.
— Tu as dit que tu ne partirais pas.
Lewandowski ne répondit pas, et Reus resta assez surpris par le comportement de son copain.
Étrange que le plus âgé n'ait plus envie de trouver des justifications. S'était rendu compte qu'il avait tort, ou bien il cherchait simplement les mots justes pour manipuler encore une fois le plus jeune ?
— On se reverra, je te le promets Marco. - Fit finalement le polonais, son ton de voix étant devenu plus doux. - On sera à quelques heures de distance, mais rien ne nous empêchera de nous voir.
Reus se contenta de le fixer sans répondre, ses doigts tenant toujours la cigarette qui était précédemment en train de fumer.
Voici une autre excuse recyclée. Des mots pour le faire taire. Des phrases dîtes et redîtes dans l'espoir de pouvoir le calmer. Lewandowski savait comment s'y prendre avec ce genre de choses.
Il savait comment l'embobiner. Quoi lui dire et quoi faire pour pouvoir l'apaiser.
Marco avait l'habitude, désormais. Il avait les moyens de ne pas retomber dans le piège. Mais il voulait y croire, cette fois-ci aussi.
Il était conscient qu'il allait en souffrir. Mais il était tellement désespéré qu'il aurait fait de tout pour s'accrocher à cette insignifiante lueur d'espoir.
Il écrasa sa cigarette à moitié fumée dans le cendrier posé sur la table basse lorsque Lewandowski s'approcha de lui pour l'enlaçer et poser doucement ses lèvres sur les siennes.
Les mains du plus âgé passèrent sous ses cuisses pour le soulever, et l'allemand s'accrocha au cou de son copain comme si sa vie en dépendait, tandis que celui-ci l'amenait en direction des escaliers.
Marco croyait difficilement que Lewandowski puisse tenir cette promesse, après les nombreuses qu'il avait brisé tout au long de leur relation.
Mais il avait confiance, cette fois-ci. L'amour qu'il portait pour le plus âgé était tel que Marco avait besoin d'un prétexte pour ne pas abandonner.
Robert allait tenir sa promesse, cette fois...
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Le mani sui finestrini dei vagoni.
Les mains sur les vitres des wagons.
E suonano bene insieme i nostri nomi.
Et nos noms ensemble sonnent si bien.
Spegni i miei discorsi in mezzo ai mozziconi.
Tu effaces mes mots au milieu des mégots de cigarettes.
Fingiamo di essere i bravi a fare i seri.
Nous faisons semblant d'être doués à être sérieux.
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« 2023 »
Il y avait cru en vain. Il s'était fait avoir encore une fois. Ça avait été inutile de fixer cette lumière impossible à atteindre au bout du tunnel sombre qui représentait sa vie.
Le matin suivant, Reus s'était réveillé seul dans le grand lit qui avait accueilli un dernier échange passionel entre les deux joueurs de Bundesliga.
Lewandowski était parti, en lui laissant uniquement une copie des clés de la demeure sur la commode et un mot avec écrit qu'il l'aimait.
Comme si une deuxième habitation en cadeau pouvait réparer un cœur désormais fracturé en mille morceaux. C'était ridicule.
Marco avait appelé Robert à plusieurs reprises, après le départ de celui-ci.
Il avait essayé d'organiser des sorties ensemble, cherché des occasions pour se revoir. Mais le polonais était de plus en plus distant. Les seuls échanges qu'ils avaient eu depuis étaient simplement quelques accolades quand leurs équipes se rencontraient. Rien de plus.
Lewandowski s'était ensuite marié, sans l'informer ni rien. Comme si leur couple n'avait jamais existé. Comme si tout ceci était un simple petit jeu lorsqu'ils étaient coéquipiers au BVB.
L'an dernier, après avoir divorcé avec sa femme, le polonais était parti en Espagne jouer pour le Fc Barcelone. Sa maison à Munich avait été vendue, tandis que celle à Dortmund était restée inhabitée, bien qu'elle ait été désormais enregistrée sous le nom de Reus.
Pourtant, jamais Marco y était re-rentré. Quel intérêt, après tout ?
À chaque fois qu'il passait devant, les souvenirs prenaient le dessus. Les nuits passées à partager le même lit dans cette maison, les soirées, les nuits ensemble passées à parler ou à faire l'amour...
Mais tout ceci avait pris fin. Il y a désormais 9 ans.
— Monsieur... uhm... Reus... - L'intéressé fût tiré de ses pensées par le barman de l'autre côté du comptoir qui l'avait interpellé de manière hésitante.
Il avait été au final. Quand il était venu avec Julian, le jeune employé du bar avait dû le démasquer. L'un des défauts d'être connu comme le Roi de la loyauté de Dortmund.
Et il n'avait pas dû être le seul, vu les coups d'œils que lui avaient lancé certains clients quand ils s'étaient approchés du comptoir.
Qui sait ce qu'ils pensaient de leur numéro 11, qui était désormais dans un piètre état depuis quelques années. Avaient-ils honte ? Voulaient-ils se débarrasser de lui ?
— Le bar ferme dans une dizaine de minutes, monsieur Reus. - Fit calmement le barma. - Je voulais juste vous avertir...
Marco releva légèrement la tête, en se regardant autour. En effets, le bar s'était presque entièrement vidé. Il restait simplement quelques hommes ici et là, semblant comme lui sans énergie vitale.
— Bien... merci. - Répondit le blond après s'être raclé la gorge pour conférer à sa voix un ton normal. Même si celle-ci, depuis le temps, avait changé de manière négative. La faute aux cigarettes.
Le barman hésita un instant, avant de détourner la tête pour prendre la commande d'un homme qui venait d'entrer dans le local et qui s'était assis près de lui devant le comptoir.
Marco ne pris pas la peine de relever la tête ou de répondre lorsque l'homme le salua poliment.
Il trop occupé à terminer de fumer sa sigarette, en tapotant plusieurs fois avec celle-ci le cendrier en face à lui pour faire retomber les cendres en excès.
Il n'avait pas touché à une seule goutte du verre que Brandt avait commandé pour lui avant de partir, en préférant rester lucide. Il allait rendre l'argent à son coéquipier le lendemain.
Marco avait beau rester concentrer sur sa cigarette, mais il sentait tout de même le regard dérangeant et insistant son voisin sur lui.
Un autre supporter qui l'avait reconnu et qui se demandait comment un idiot accro aux cigarettes pouvait être un joueur de l'équipe de son cœur ?
Ou bien simplement un maniaque qui aurait bien voulu l'avoir dans son lit le temps d'un soir ?
L'homme ne le quitta pas du regard même quand le barman lui servit son verre.
Marco porta une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres, inspirant la nicotine qui avait désormais domicile fixe dans ses poumons depuis différentes années.
— Quel est le problème ? Tu veux ma photo ? - Grogna-t-il d'un ton agressif, en ôtant la cigarette de ses lèvres et ne prenant même pas la peine de fixer son interlocuteur.
— J'en ai déjà en abondance, mais merci d'avoir posé la question. - Répondit l'homme, en s'arrêtant juste à la fin de sa phrase pour boire le verre que le barman lui avait apporté.
Reus tourna finalement la tête pour dévisager l'homme près de lui.
Il était vêtu de tout point, comme si il se trouvait à un gala masqué et non dans un piètre petit bar de banlieue. La banlieue de la ville qu'il avait abandonné 9 ans auparavant.
Quel intérêt de revenir à Dortmund seulement pour exposer sa tenue en soie achetée grâce à son salaire avec le Fc Barcelone ?
Quel culot de se pointer là. De revenir comme une fleur, en ignorant tous leurs précédents.
— Bonsoir, Marco. - Fit le polonais, en posant son verre terminé sur le comptoir. - Comment vas-tu ?
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Bonjour bonsoir !
Petite coupure au beau milieu du passage le plus intéressant pour me faire haïr. Vous devrez patienter jusqu'à la semaine prochaine pour la deuxième partie !
Cette dernière est un peu plus longue que la première partie, et j'ai pour ça hésité à y diviser en trois partie et pas en deux. Mais le choix final est retombé sur la deuxième option.
Ce ship fait partie de ceux qui manquent de notoriété et de reconnaissance ici sur Wattpad !
Mais je pense qu'il mérite bien plus, voilà pourquoi je ressentais la nécessité d'écrire sur eux !
Et comme l'occasion se présente, je vous pose une question. Vous êtes plus pour le Bayern ou pour Dortmund ? Pour moi c'est ce dernier qui l'emporte. Ils méritent de gagner la Bundesliga cette saison !
Je vous laisse passer à autre chose sans parler de la défaite des Bleues ce matin. Je suis trop amère et déçue pour en parler.
J'espère que vous allez bien, en tout cas !
Bisous !
— Lily.
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