46. « Marco Reus × Robert Lewandowski »

We could've had it all.
Nous aurions pu tout avoir.


1 Juin 2024
Borussia Dortmund 0 - 2 Real Madrid

Match débuté.

« Allez, on y croit, on y croit ! »

21'. Karim Adeyemi recevoit un ballon de la part de son capitaine Emre Can. Il élimine Thibault Courtois et frappe, mais il est contré par Dani Carvajal.

« Karim... c'était la première tentative, ça va. Ce sera pour la prochaine. »

23'. Niclas Füllkrug frappe sur le poteau de Thibault Courtois, la balle est récupérée par Ian Maatsen qui centre pour l'allemand, mais encore une fois le poteau sauve le gardien belge.

« Il n'y a pas deux sans trois. »

28'. Contre du Borussia Dortmund, Karim Adeyemi frappe mais la balle est repoussée par Thibault Courtois, qui renvoie la balle vers Niclas Füllkrug qui tente de conclure de tête, sans réussite.

« ... »

41'. Marcel Sabitzer tire à vingt mètres du but adverse, mais la balle cadrée est repoussée par Thibault Courtois qui plongé à sa droite pour détourner le ballon.

« Allez, il faut au moins marquer avant la mi-temps. »

Mi-temps.

« Il reste encore 45 minutes. »

49'. Arrêt de Gregor Kobel sur Toni Kroos, chargé de tirer le coup franc accordé au Real Madrid.

« Merci Gregor. »

66'. Karim Adeyemi centre depuis la gauche vers le second poteau vers Niclas Füllkrug, mais la tentative de celui-ci est repoussée par Thibault Courtois.

« Il faut continuer à pousser. »

72'. Remplacement du Borussia Dortmund.
Karim Adeyemi sort.
Marco Reus rentre.

« The Final Show... Ça ne va pas se terminer comme en 2013. C'est hors de question. »

74'. But du Real Madrid.
Dani Carvajal marque de tête sur un corner frappé par Toni Kroos.
Borussia Dortmund 0 - 1 Real Madrid.

« Ce n'est pas encore fini. Il reste plus de 16 minutes. »

80' Remplacement du Borussia Dortmund.
Emre Can et Julian Brandt sortent.
Donyell Malen et Sebastian Haller rentrent.

« Deux attaquants, bonne idée. Allez Donny, allez Seb. »

81'. Arrêt de Gregor Kobel sur le tir vers la lucarne gauche de Eduardo Camavinga.

« Heureusement qu'il y a Gregor, putain. »

83'. Ian Maatsen reçoit le ballon renvoyé vers l'arrière par Marco Reus en dehors de la surface du BVB.

« Fais gaffe à Rodrygo. Vers l'avant ! »

83'. Ian Maatsen tente de passer la balle à Mats Hummels sur la ligne.

« Attention à J- »

83'. Jude Bellingham intercepte le ballon.

« Non. »

83'. Jude Bellingham passe le ballon à Vinícius Junior à gauche de la surface, totalement libre.

« Non ! »

83'. But du Real Madrid.
Vinícius Junior frappe avec un tir croisé.
Borussia Dortmund 0 - 2 Real Madrid

« C'est pas possible... »

Marco était resté là, impuissant. Figé comme une statue, alors qu'il regardait son rêve s'effondrer devant ses yeux comme un château de cartes qu'il avait mis des années à construire.

Ian avait prit le ballon qu'il lui avait passé en retrait, et sous le pressing de Rodrygo il s'était précipité pour le passer en direction des deux défenseurs centraux sur la ligne qui délimitait la surface de réparation.

Nico était bien trop en arrière pour pouvoir le reprendre, et Mats était trop loin sur la gauche. Le ballon avait été intercepté par Jude. Quelle ironie, le faite qu'il s'agissait d'un de leurs anciens coéquipiers.

Vinícius avait reçu le ballon et ensuite marqué, en élargissant l'écart qu'il y avait entre les deux équipes. Et en décrétant dès la 83ème minute les vainqueurs, ici à Wembley. Le théâtre des défaites du Borussia Dortmund.

Tout se trouvait dans ces deux minutes. Les deux maudites minutes qui avaient séparé l'entrée de Reus à la 72ème et le premier but du Real à la 74ème. Après quoi, ils avaient sombré.

À très peu avait servi le but annulé pour hors jeu de Niclas à la 87ème, qui avait uniquement été un faux espoir pour tout le peuple des jaunes et noirs.

Toutes les occasions qu'ils avaient eut durant la première mi-temps n'avaient pas été concrétisées. Ils avaient dominé, sans pourtant réussir à avoir l'avantage durant ce match.

Qui ne l'avait pas vu n'aurait pas pû s'exprimer. Le score ne reflétait absolument pas celle qui avait été cette finale. Mais sur le papier, on aurait vu uniquement la victoire du Real Madrid.

Tout le monde se serait souvenu du Borussia Dortmund uniquement comme l'équipe qui avait perdu, qui s'était incliné face à ceux qui étaient sensés être plus forts qu'eux.

Ils avaient fait l'effort d'y croire, pourtant. De croire qu'ils pouvaient battre les rois d'Europe, après le parcours extraordinaire qu'ils avaient accompli dans cette campagne de Ligue des Champions.

Pendant un instant, ils avaient espéré. Guidés par l'espoir, par un entraîneur qui avait fait face aux critiques et par une équipe soudée avec la volonté d'arriver au bout.

Pourtant, ce soir-là, pour le Borussia Dortmund il y aurait eut uniquement de la place pour les regrets et pour les larmes, qui commençaient déjà à couler.

Lors du coup de sifflet final, Marco s'était recroquevillé sur lui-même sur le terrain du stade de Wembley, le regard rivé vers le sol tandis que ses oreilles sifflaient en couvrant le brouhaha tout autour.

Il ne savait même pas quoi penser. Son cerveau ne répondait plus, c'était le vide absolu. Il ne réalisait pas ce qui venait de lui arriver, il refusait même de croire que son histoire avec le BVB prenait fin ainsi.

De toute manière, il pleut toujours plus fort sur les personnes qui méritent le soleil. Il n'y avait pas eut un rayon de lumière pour lui avec le Borussia Dortmund, et il n'y en aura jamais.

Derrière lui, les joueurs du Real commençaient à se rassembler pour célébrer tous ensemble leur quinzième Ligue des Champions, tandis que tout autour ceux du BVB s'effondraient sur la pelouse.

L'euphorie de Rüdiger, les rires de Camavinga et la joie de Rodrygo. Les célébrations de Carvajal et Vinícius. La première de Bellingham, Güler et Tchouameni. L'énième de Ancelotti, Modrić et Kroos.

Les larmes de Sabitzer, la contrariété de Hummels, la déception de Sancho. Les regrets de Füllkrug et Adeyemi. La culpabilité de Maatsen. Le regard vide de Tersić.

C'étaient les deux faces de la médaille. Médaille que Marco ôta d'ailleurs à peine celle d'argent lui fût passée autour du cou. Il refusait de réaliser, de garder ce poids cognant contre sa poitrine.

Il n'y avait pas eut de fin heureuse pour lui. Pas de couronnement pour une carrière passée dans le club de son cœur, le club de sa vie. Juste des déceptions.

Éternel second, Marco Reus.

Les joueurs du Borussia s'étaient rassemblés sous les tribunes de leurs supporters, qui étaient restés à leurs côtés pendant tout ce temps, sans quitter leurs siège même après avoir vu leur équipe perdre ainsi.

D'abord la Bundesliga et ensuite la Ligue des Champions. Ces deux-là en deux ans. Que de la déception et des larmes apportés par leur club. Une bonne équipe apporte du bonheur. Une mauvaise équipe, de la loyauté.

De toute manière, le destin est cruel, et il n'existe aucun dieu du football. La loyauté ne sera jamais récompensée. Les efforts non plus. Et Marco le savait mieux que tout le monde.

Les joueurs étaient ensuite retournés aux vestiaires sans prononcer un mot à part quelques échanges entre eux. Reus n'avait parlé à personne, se contentant de laisser ses yeux sombres parler pour lui.

Sur la pelouse, son entraîneur et chacun de ses coéquipiers l'avaient serré dans leurs bras, en sachant bien que celle-ci était la dernière fois qu'il portait les couleurs jaunes et noires, avec le numéro 11 sur son dos.

Dans les vestiaires, il s'était assis dans un coin à l'écart des autres. Ils étaient là, eux, tandis que sur la pelouse le Real Madrid célébrait sa quinzième Ligue des Champions.

Marco avait laissé son dos reposer contre le mur des vestiaires et il avait regardé le plafond. Personne n'était prêt à parler à l'équipe, même pas Tersić, qui s'était assis parmi ses joueurs.

Reus s'était isolé, restant tête à tête avec lui-même tandis que tout autour, le silence régnait dans les vestiaires. En fermant les yeux, l'allemand laissa les souvenirs l'envahir.

Son transfert au Borussia Dortmund en 2012, l'espoir qui était reposé en lui, le starboy du BVB. Toutes les propositions de la part des autres clubs qu'il avait refusé.

Le Real Madrid, Barcelone, Manchester United, la Juventus... et le Bayern. Toutes des possibilités éradiquées pour pouvoir rester dans le club auquel appartenait son cœur.

Et puis les blessures. Sa faiblesse physique qui l'avait empêché d'avoir une carrière comme celle de n'importe quel autre joueur normal. Le mondial raté avec l'Allemagne en 2014.

Les défaites au niveau européen et en Bundesliga. Les courses au titre terminées toujours à la deuxième place derrière le Bayern. Cette malédiction qu'il s'était porté pendant toute sa carrière.

Mais il y avait aussi du positif, dans les 12 années qu'il avait passé à jouer dans son club de cœur. La victoire de la Coupe d'Allemagne, chacun des buts qu'il avait marqué, la première fois où il avait porté le brassard...

Et puis il y avait les rencontres. Des coéquipiers qui étaient venus et puis partis, avant de revenir dans certains rares cas. Il y avait les relations qu'il n'allait jamais oublier.

Les amis, comme Götze, Aubameyang et Piszczek. Les futures stars, comme Dembélé, Gündoğan, Hakimi et Bellingham. Ceux qui avaient vécu une phase à Dortmund avant de partir vers de nouveaux horizons.

Et puis il y avait celui qui lui avait fait le plus de mal quand il était parti, mais qui lui avait fait passer les deux premières années les plus belles de sa permanence à Dortmund.

Robert. Robert Lewandowski. La plus belle expérience de sa vie. L'homme qu'il avait aimé, l'homme qui l'avait aimé. Celui qui l'avait amené au plus haut avant de le laisser retomber.

Marco était jeune lorsqu'il était arrivé à Dortmund en 2012. Un petit blond de à peine 23 ans, au visage angélique et avec plein d'ambition pour son futur.

Robert était déjà là quand il était arrivé. C'était d'ailleurs lui qui l'avait aidé à s'intégrer dans l'équipe lors d'un premier temps, en formant un vrai trident d'attaque avec Götze.

Mais dans leur trio, il y avait aussi ce lien spécial qui les unissait uniquement eux deux. Les demandes pour être mis dans la même chambre lors des voyages, les exercices en duo qu'ils faisaient ensemble, et les secrets partagés.

Le blond était à l'époque bien trop jeune pour comprendre que le sentiment qu'il éprouvait pour Robert était bien plus que de la simple affection amicale.

Car il avait constamment l'envie d'être à ses côtés, la peur que le polonais puisse se fatiguer de lui un jour ou l'autre, et la conviction de pouvoir pointer à un futur où ils seraient restés ensemble.

Ce sentiment, il l'avait gardé pour lui pendant un la moitié d'un an, en refoulant tout ce qui atteignait son cœur quand il était aux côtés du plus âgé.

Un soir, tout s'était éclairci. Lors d'une fête avec les joueurs du club, les deux s'étaient écartés du reste de la masse pour aller sur le balcon pour discuter calmement.

Ils avaient parlé de tout type d'arguments différents, en se rapprochant de plus en plus l'un de l'autre. Jusqu'à ce que le silence ne s'impose entre eux deux, jusqu'à la douce collision entre leurs lèvres.

Marco s'était hissé sur la pointe des pieds tandis que le bras de Robert était passé autour de sa taille pour le rapprocher délicatement. Ils étaient restés ainsi, à s'embrasser sous le ciel étoilé.

Le polonais partageait ses sentiments, et c'était la plus belle chose qui puisse arriver au blond. Une révélation qui avait influencé le futur pour l'année qu'il leur restait dans le même club.

Le lien qu'ils avaient avant ceci avait changé au moment où ils avaient décidé qu'ils voulaient être plus que de simples coéquipiers, plus que de simples amis.

Leurs coéquipiers étaient au courant de leur relation, personne n'y trouvait d'inconvénients, au contraire. Le grand public, lui, n'était pas prêt à une révélation de cette portée dans une équipe de première division allemande.

Robert et Marco étaient donc restés, aux yeux du monde du foot, une bromance iconique. Même si quand ils se retrouvaient seuls où entourés de gens de confiance, c'était totalement différent.

Des baisers échangés, des câlins durant un peu plus longtemps, les mains baladeuses, les promesses murmures à l'oreille. Des petits gestes d'affection symbolisant l'amour qu'ils portaient l'un pour l'autre.

Et puis il y avait les nuits passées ensemble, chez Robert ou chez Marco. Leurs mains respectives agissant pour procurer du plaisir à l'autre, les draps défaits et l'union de leurs corps entre un halètement et l'autre, de la manière la plus simple du monde.

Tout ceci avait caractérisé les années les plus belles de Marco au Borussia Dortmund. De l'amour, de l'espoir, un futur brillant. Les attentes de pouvoir amener les jaunes et noirs au sommet.

Puis un jour, tout s'était effondré. La signature de Robert au Bayern, leurs liens se brisant et le début d'une galère sans nom pour le blond portant le numéro 11.

La perte de tout contact avec le polonais. Les appels manqués auxquels Marco refusait de répondre. Les efforts pour essayer d'effacer de sa tête ces deux années.

Mais Robert avait toujours été. Concrètement lorsque le Bayern et le Borussia s'affrontaient sur le terrain, et dans un coin de sa tête lorsqu'il y repensait.

Comme en ce moment même. 10 ans après, 10 ans avec très peu de contacts, 10 ans passés à faire comme si rien de tout ceci n'avait existé. Marco y repensait, alors qu'il venait de perdre une finale de Ligue des Champions.

Robert le savait, il pouvait le comprendre. Ils avaient perdu ensemble en 2013, ici à Wembley, face au Bayern. Et il avait été le premier à le serrer dans ses bras pour le consoler.

Il avait été là, en lui assurant que tout allait bien se passer. Qu'il avait toute sa carrière devant lui, qu'ils allaient recommencer et faire mieux, en Europe et en Allemagne.

Marco y avait cru. Comme il y avait cru toutes les fois où Robert lui avait promis qu'il resterait à ses côtés, que le Borussia Dortmund serait toujours sa maison.

Mais ça s'avérait être faux. Comme ça avait été faux qu'il allait recevoir la reconnaissance qu'il méritait. Il restait encore et toujours le prince qui n'avait jamais été couronné.

Il se retrouvait une nouvelle fois dans les vestiaires de Wembley, avec cette sensation de vide au creux de sa poitrine, avec la tête envahie par mille pensées.

À subir une défaite, à encaisser la douleur que pouvait comprendre uniquement quelqu'un qui avait tout donné en recevant rien du tout en échange.

Cette fois-ci, il n'y avait plus Robert. Il n'y avait plus d'espoir. Il n'y avait plus de chances de recommencer. Car celui qui venait de se conclure était son dernier match avec le Borussia Dortmund.

Celle qu'il venait de perdre était une finale de Ligue des Champions, sa dernière occasion de gagner un trophée autre que la Coupe d'Allemagne avec le club auquel il avait dédié sa vie.

Ce n'était pas allé comme prévu. Ses rêves ne s'étaient pas réalisés, il avait uniquement subi ce qu'il avait subi durant ces deux ans avec le BVB. Des défaites, des départs, de l'espoir écrasé et des désillusions.

Parce que pas toutes les histoires peuvent se permettre d'avoir une fin heureuse.

Ça fait une semaine que le Borussia Dortmund a perdu la finale de Ligue des Champions face au Real Madrid.

Ça fait une semaine que Reus a joué son dernier match avec son club.

Ça fait une semaine où je pense à ce que ça aurait pû être si le BVB avait soulevé ce trophée.

J'attendais la fin du match pour écrire un OS concernant cette finale, de manière à pouvoir le publier la semaine suivante. J'avais prévu un Modrić x Ramos en cas de victoire du Real, et un Reus x Lewandowski en cas de victoire du BVB.

Mais ce match m'a littéralement dévastée, et écrire un OS heureux après ce qui s'est passé n'était pas dans mes capacités. J'ai donc modifié un peu mes plans. Et ce que vous avez lu était extrait de mes ressentis à travers le personnage deMarcoo.

C'est dégueulasse, je n'ai même pas réussi à être heureuse pour la victoire du Real Madrid. Pour la deuxième de Cama, la première d'Aurelien, la sixième de Luka et la dernière de Toni.

J'avais fait mon choix entre mes deux clubs, et ce soir-là j'étais une supportrice de Dortmund à part entière. Même avec le risque de pleurer toutes les larmes de mon corps à la fin et dans les jours à suivre (tiré d'une histoire vraie).

Ça finira par passer, puisque « le seul remède c'est l'temps » comme le disais si bien Orelsan à la fin d'une chanson que j'ai écouté en boucle jusqu'à la savoir par cœur.

Mais il restera toujours les « et si... ».

Prenez soin de vous.
Lily.

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