16. « Federico Chiesa × Dusan Vlahovic »

Repressed dreams.
Rêves réprimés.

[ 3 / 3 ]

Tu as passé une bonne journée, aujourd'hui à l'université ? - Demanda Dusan, en marchant lentement près de l'italien le long des bâtiments parfaitement alignés du centre de Turin.

Ils étaient au beau milieu de l'hiver, Janvier étant le mois le plus froid et rude qu'ils pouvaient affronter dans cette ville. Mais au moins, ces températures froides étaient compensées par leur compagnie respective.

Federico se limita à hocher la tête. Ses journées restaient les mêmes, durant les heures de cours. C'était une fois sorti de ceux-ci, que la situation changeait.

Car il n'était plus seul, à se morfondre et à réfléchir jusqu'à épuiser ses pensées. Désormais, sa vie était éclairée par un certain serbe dont il ne se séparait plus, à présent.

Cela faisait plusieurs mois qu'ils sortaient ensemble. En tant qu'amis, rien de plus. Profitant l'un de la compagnie de l'autre, bien couverts et le froid n'étant pas capable de les atteindre.

Ils s'échangeaient  régulièrement des messages de bonjour et de bonne nuit, et quelques fois le serbe l'attendait à la sortie de l'université, en profitant aussi pour récupérer sa sœur.

Federico était devenu un très bon ami de Andjela qui avait le même tempérament que son grand frère, la rendant presque une version féminine de Dusan.

Chaque samedi, depuis la proposition du serbe lors de ce jour de pluie, les deux jeunes hommes se voyaient à chaque fois pour boire quelque chose dans le même bar près de l'arrêt de bus. La même chose valait pour certains après-midi.

Restant juste ensemble. Parlant, discutant des arguments les plus variés. Marchant côte à côte comme ils étaient en train de le faire là, dans les rues presque désertes et prives d'âme de la ville.

L'italien appréciait la compagnie de Dusan. La façon dont celui-ci était entré dans sa vie de manière si spontanée, comme si il le connaissait depuis toujours. Comme un ami d'enfance bien présent qui se révélait être toujours disponible.

La confiance que Federico avait en lui était unique. Lui était extraverti, certes. Mais Vlahovic l'était deux fois plus, en rendant leur lien quelque chose qui était capable d'aller d'un argument sérieux à un totalement débile.

Le serbe avait trois ans de moins que lui, mais il était plus grand en agissanit souvent comme un grand frère protecteur à son égard. Un trait qui le caractérisait même avec sa sœur.

Federico savait ce qu'il avait passé. Le plus grand le lui avait raconté lorsque quelques fois ils sortaient uniquement tous les deux.

Il savait les péripéties qu'il avait affronté lorsqu'il avait quitté la Serbie durant les guerres et les turbulences post-jugoslavie. La perte de son grand frère durant ces guerres là.

Ses parents restés dans sa ville natale, Belgrade. Ayant fait des efforts et des économies pour permettre à leur fils et leur fille de trouver espoir en Italie, concernant le travail et les études.

En comparaison, après que Dusan lui ait tout raconté les fois précédentes, Federico avait l'impression que ses problèmes en comparaison à ceux du serbe n'étaient rien du tout.

Il ne voulait pas rajouter des problèmes alors que le plus grand semblait en avoir déjà assez. Car c'était inutile de farcir la tête de son ami avec ses caprices, et son attitude face à ses problèmes qu'il refusait d'affronter.

Car il voulait être capable de rendre son père fier d'une autre façon, au delà de son rêve d'enfance.

Dusan savait le rapport qu'il avait avec le foot. Et malgré le faite que lui, il adorait ce sport, il faisait de tout pour éviter chaque petite chose qui puisse rappeler à Federico son passé.

Un autre des atouts du serbe que le brun adorait. Concernant ceci, il avait d'ailleurs prévu quelque chose, qui manquait juste d'être révélée.

Tu as l'air fatigué, slatka. - Fit Dusan en lui lançant un regard avec le coin de son œil, restant marcher à ses côtés le long du trottoir légèrement gelé.

Slatka ? - Le questionna Federico en tournant la tête vers lui, surpris par ce petit nom en serbe que lui avait réservé le plus grand d'un ton si naturel. - Ça veut dire quoi ? Ça ressemble ça aussi au nom d'une drogue.

Ça veut dire « mon chou ». - Lui répondit Dusan en laissant échapper un rictus. - C'est un appellatif mignon qu'on adressé aux plus petits que nous, en serbe.

L'italien souria légèrement, décidant d'adopter une attitude taquine face à Dusan.

J'ai deux ans de plus que toi, je te signale. - Fit-il, en s'arrêtant et en croisant les bras contre sa poitrine, avec une fausse mine vexé. - Donc... même si j'aime ce petit nom... je t'empêche formellement de l'utiliser !

Maintenant, l'écart s'est réduit mon cher Fede. - Lui rappela le serbe, avec un sourire taquin. - J'ai un an de plus, et je suis toujours plus grand que toi en taille, jusqu'à preuve du contraire.

Bon... t'as gagné. - Fit Federico en lui rendant son sourire, décidant d'abandonner ce débat et de donner raison à son ami.

Car l'homme qui fêtait aujourd'hui son anniversaire n'allait pas le laisser gagner ce débat. Toujours en parlant d'anniversaire, l'italien avait prévu quelque chose d'inattendu, à laquelle il réfléchissait quelques instants auparavant.

Il avait même surpris lui même lorsqu'il avait décidé quel cadeau prendre pour Dusan. Ça allait contre tout ce qu'il s'était promis lorsqu'il avait abandonné le foot.

Le cadeau en question était deux billets pour aller au stade local où se jouait ce soir là le derby de la ville, entre la Juventus et Turin qui se jouerait ce soir là. Un pour lui, et un pour son ami.

Il savait que le serbe voulait y aller. Il l'avait vu regarder les prix des billets il y a quelques semaines, avant d'abandonner. Donc l'italien s'était mis à économiser grâce à son nouveau travail part-time en parallèle avec les études.

Et voilà que le moment idéal se présentait pour offrir le cadeau à son ami. Le silence avait pris le dessus, et ils marchaient tranquillement côte à côte sans besoin d'échanger un mot.

Dusan... - Fit l'italien en s'arrêtant, laissant son ami faire de même en étant son prénom. Le brun avait la boule au ventre comme si il s'agissait d'une demande de mariage. - ...joyeux anniversaire.

Il sortit la copie des billets de sa poche, en les tendant à son ami. Celui-ci resta un instant immobile, avant de saisir les morceaux de papier pour les examiner de plus près.

Leurs noms étaient marqués dessus, ne laissant aucun espace possible aux doutes.

C'est pas vrai... - Murmura-t-il en relevant la tête pour faire face au grand sourire de l'italien. - Federico je t'aime, putain.

Le brun souria, tandis que le plus grand le prenait dans ses bras en le serrant contre lui. Il n'avait pas hésité un instant. Il voulait voir Dusan heureux, peu importe la manière.

Car c'est c'est que le serbe avait fait depuis qu'ils se connaissaient, avec des petits gestes qui peuvent paraître insignifiants, mais qui pour lui symbolisaient beaucoup.

Non. Non, non et non. - Fit d'un coup le serbe en s'éloignant de lui d'un coup, en le regardant d'un air sévère. - Hors de question, je n'accepte pas. Tu as dépensé de l'argent pour quelque chose qui te tourmente depuis ton enfance. Tu t'obliges à faire quelque chose que tu ne veux pas faire juste pour moi. Je ne veux p-

Dusan ! - Le coupa le plus petit, l'empêchant de continuer son monologue. - C'est ok ! Je n'y vois pas comme une obligation. Si c'est avec toi, alors je suis disposé à y aller. En oubliant tout le reste. C'est pour ton anniversaire !

C'était vrai. Il allait mettre de côté tout son passé pour pouvoir voir Dusan sourire. Pour pouvoir partager la joie qu'était celle de regarder un match, même si désormais ceci était pour lui un souvenir lointain.

Le serbe le regarda avec de grands yeux, avant de l'enlaçer une nouvelle fois de manière plus douce, cette fois-ci. Et Federico sentit le besoin de se libérer d'un autre poids qu'il tenait, sentant la proximité avec celui qui était son ami.

Une révélation qu'il préférait ne pas faire éclater. Car ça aurait été hors sujet et bien trop déplacé. Mais il ne pouvait pas tenir une fois de plus ses ressentis, ne pas révélant à son ami les sentiments qu'il avait pour lui.

Les frissons qui parcouraient son corps n'étaient pas causés par le froid tout autour d'eux, mais bien au stress d'une telle déclaration. Mais c'était maintenant où jamais.

Dusan... - Répéta-t-il, en laissant le serbe se détacher de lui d'un geste délicat, assez surpris d'être interpellé un nouveau. - Il y aurait un autre truc, en réalité.

Le plus grand le sonda d'un regard curieux, et Federico baissa le regard un instant, avant de se redresser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser chaste et bref sur les lèvres du plus grand.

Celui-ci le laissa faire, aucun mot s'échappant de sa bouche et seuls ses yeux trahissant sa surprise face à un tel acte de la part de l'italien.

J'avoue, ce n'est pas vraiment un cadeau... - Murmura ce dernier, lorsqu'il s'éloigna légèrement, en redressant la tête d'un air timide. - Je ne sais même pas si ça servira à empirer ou améliorer ta journée. C'était juste pour te dire que je t'apprécie. Plus qu'un ami. Depuis que nous nous connaissons, en vrai. Donc... veux-tu bien que je devienne ton copain ? Et toi le mien ?

Il n'eut pas le temps de continuer, que Dusan prit délicatement son visage entre ses mains et pencha légèrement la tête de manière à ce que leurs lèvres puissent entrer une nouvelle fois en contact.

Un contact doux, leurs lèvres restant scellés pendant quelques instants avant qu'ils ne se séparérent pour se toiser silencieusement. Un sourire prit d'abord place sur le visage de Dusan, avant de contagier aussi Federico.

C'est le plus beau jour de ma vie. - Fit le plus grand, son regard rivés dans celui du brun, les yeux brillants. - Grâce à toi, Fede. Tu es la personne meilleure que je connaisse, et ce serait un plaisir de pouvoir te considérer comme mon copain. Car tes sentiments sont réciproques. Je t'aime aussi, Federico Chiesa.

Ainsi, leurs lèvres entrèrent un nouveau en contact dans un baiser plus passionné, les mains de l'italien se posant sur la nuque du plus grand, et celles du serbe posés sur ses hanches.

Avec une seule certitude. Celle que à présent leurs vies promettaient d'être liés encore plus qu'elles ne l'étaient auparavant.

Dans la soirée, ils firent bon usage des billets du derby de Turin. Ils arrivèrent au stade en avance, et en profiterent pour discuter un peu sur l'argument que Dusan n'avait jamais affronté en présence de l'italien.

Ce dernier apprit les compositions de l'équipe ce soir là, quels joueurs actuels étaient les plus performants, et les probabilités de victoire qu'il y avait. C'était la première fois depuis longtemps qu'il s'intéressait au foot.

Et il ne regrettait pas de l'avoir fait. Car il commençait à reprendre du plaisir en suivant ce sport. Une sensation qu'il avait perdu depuis la mort de son père et depuis le refus de se rapprocher au foot un nouveau.

Il avait oublié le bonheur qui l'envahissait lorsque l'équipe qu'il supportait marquait. Et le partage de joie avec Dusan les trois fois où la Juventus marqua.

C'était grâce au serbe, désormais son copain, que Federico avait repris intérêt en ce sport. La victoire 3 - 1 de la Vecchia Signora lui fit récupérer espoir dans son intérêt pour ce sport.

Parce que tout n'était pas perdu. Une flamme nouvelle s'était allumée en lui, lui faisant récupérer l'envie d'aller taper dans un ballon.

Et qui sait, essayer de tenter quelque chose au niveau professionnel en compagnie de Dusan. Une promesse silencieuse qui s'était lue dans leurs regards brillants.

À la sortie du stade, ils prirent le bus pour les reconduire d'où ils étaient venus. Et leur arrêt arriva bientôt, en leur permettant de descendre du véhicule en toute tranquillité.

Ils marchaient à présent l'un à côté de l'autre, dans le froid, mais heureux. Heureux d'avoir partagé un moment comme ça avec une passion maintenant commune. Heureux d'être à présent bien plus que des amis l'un pour l'autre.

Tu peux venir dormir chez moi, si tu veux. - Proposa Federico tandis qu'ils arrivaient à la route qui allait les séparer pour qu'ils rentrent chacun seul. - C'est plus près d'ici, et comme ça on ne sera pas seuls, tous les deux.

Car en effets Andjela était répartie pendant une semaine en Serbie pour aller voir leurs parents, et que leurs deux habitations étaient toutes deux vides sinon. Alors autant combler cette solitude en partageant encore un peu de temps ensemble.

Le serbe accepta volontiers, et les deux hommes se dirigèrent ainsi vers l'appartement du plus petit, à une centaine de mètres de distance du même arrêt.

Une fois arrivés et refermée la porte derrière eux, leurs gestes parlèrent seuls. Le besoin de leurs corps de se découvrir et de s'admirer les guida jusqu'à la chambre de Federico.

Théâtre de leur première nuit ensemble pour couronner une journée et la rendre encore plus inoubliable qu'elle ne l'était déjà. Car comment terminer mieux qu'en se laissant aller le temps d'une nuit.

Leurs corps se rencontrant, prenant le temps d'apprendre à se connaître et à pouvoir se reconnaître les fois suivantes. Les lèvres du plus grand parsèmant le torse du brun de baisers tandis que les mains de celui-ci se glissaient dans ses cheveux.

Leurs corps s'unissant par la suite et les laissant atteindre le septième ciel ensemble, le désir ayant pris possession d'eux jusqu'à ce moment là.

Leurs respirations encore saccadées après avoir atteint l'apothéose, et un bref moment durant lequel ils s'éloignerent avant de revenir l'un dans les bras de l'autre.

Un endroit sûr dans lequel ils auraient tous deux envie de se réfugier. Et ce furent les ultimes pensées qui furent capables d'atteindre l'italien avant qu'il ne sombre dans le sommeil.

En compagnie de l'homme qu'il aimait, et qui avait été capable de lui permettre de faire la paix avec un passé bouleversant. L'homme avec lequel il avait envie de recommencer un vie.

D'essayer, simplement de reprendre un chemin abandonné il y a des années.

BONUS
1 an après

« Changement pour la Juventus ! » Annonça le haut-parleur du stade de Turin, d'une voix résonnante. « L'entrée des deux nouvelles recrues du mercato hivernal. Le numéro 9 Dusan Vlahovic et le numéro 7 Federico Chiesa. »

Ce dernier tourna légèrement la tête en direction de son copain, au bord de la pelouse, tandis que les deux autres joueurs de l'équipe sortaient pour leur laisser leur place.

Dusan intercepta son regard, en lui adressant un sourire que l'italien lui rendit aussitôt.

Il avait réalisé son rêve et celui de son père. De nombreuses années après, certes. Mais il l'avait fait. Et cela grâce à un certain serbe entré dans sa vie et pour lequel il aurait tout donné. Lui ayant permis de se rapprocher à se sport.

Il avait repris ses entraînements en parallèle avec ceux de Dusan, lui permettant de re-découvrir son talent et d'admirer celui du serbe.

Tant qu'ils avaient vite été remarqués par un recruteur du club malgré leur âge assez avancé. À 28 et 25 ans, ils faisaient à présent leurs débuts sur la pelouse turinoise en tant que professionnels.

Ensemble. Car c'est comme si le destin avait choisi pour eux ce chemin à emprunter.

Federico était heureux, à présent. Terminés ses études, il avait préféré se dédier entièrement à ce sport qu'il allait pratiquer avec son copain depuis une année.

Les deux hommes s'échangèrent un dernier coup d'œil complice avant de faire leur entrée sur la pelouse, se positionnant vite côte à côte en attaque.

Prêts à affronter la deuxième mi-temps du match avec la Juventus, et tout autant prêts à affronter tout ce que leur vie, ensemble bien entendu, leur réservait.

Bonjour tout le monde !

Et c'est ainsi que se termine cet OS en trois partie sur ces deux joueurs que j'adore !

J'avoue que ça a été mon préféré, parmi tous les OS que j'ai écrit jusqu'à là.

J'ai donc fini de vous farcir la tête avec ce ship qui ne vous importe probablement pas.

J'espère quand même que vous y avez apprécié, et que ce n'a pas été décevant !

À part ça, je parle avec mon expérience personnelle, Turin est vraiment une ville glauque ( belle, certes, mais vraiment glauque et sans âme ! ).

J'exagère peut-être, mais durant les deux jours où j'y suis allée, c'était la déprime totale. Après peut-être car moi, en vivant à Rome, je suis habituée aux villes un peu plus au sud de l'Italie.

N'empêche, j'ai toujours envie d'aller à Milan pour voir un Derby, alors croisons les doigts pour avril !

Je termine ici, en clôturant officiellement cette troisième partie de l'OS plus long que j'ai écrit ( jusqu'à là ! ).

Portez-vous bien, et n'attrapez pas froid comme moi !

Bisous !
Lily la malade parce qu'elle s'est baladée avec son maillot du Réal à manches courtes dans la maison, avec 10 degrés. Big brain, oui.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top