15. « Federico Chiesa × Dusan Vlahovic »

Repressed dreams.
Rêves réprimés.

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« Biiiiip. Biiiiip. Biiiiip. »

Federico marmonna dans son sommeil, sa main sortant des draps pour tâter sa table de chevet où était posé son téléphone sur lequel son réveil était paramétré.

Et quelle idée de changer la sonnerie du réveil en mettant un son désagréable qui l'aurait obligé à se hisser du lit avec plus d'envie. C'était tout le contraire.

Même si il n'était pas encore descendu de son lit chaud et accueillant, l'étudiant italien s'était déjà levé du mauvais pied. Et sa journée ne promettait pas d'être des plus gaies.

Il entendait le bruit insistant de la pluie en dehors de son appartement, produisant un murmure incessant qui lui donnait tout sauf envie de quitter ses draps chauds.

Surtout car, avec l'arrivée de l'hiver, le froid allait s'introduire dans chaque espace en rajoutant un voile de tristesse sur son cœur. Comme à chaque arrivée de cette saison horrible.

« Biiiiip. Biiiiip. Biiiiip. »

Le brun lâcha un soupir résigné, en s'étirpant de sa couette chaude pour attraper son téléphone et éteindre ce réveil atroce. Il resta un instant fixer le fond d'écran d'accueil de son portable, marquant 5h30 du matin.

Une photo sur laquelle il était avec son père, un ballon sous le pied et un maillot de foot de l'équipe dans laquelle jouait son géniteur à l'époque. Il était heureux, et son père l'était aussi, sa main posé sur son épaule avec un air fier.

L'italien lâcha un énième soupir. Le compteur du nombre de soupirs était déjà élevé même si il venait tout juste de se réveiller. Et il allait décidément augmenter tout au long de la journée.

Lentement, Federico descendit du matelas, ses pieds se glissant dans les pantoufles posées aux pieds du lit. Sa journée commençait officiellement, décrétée par sa routine monotone et incessante.

Il se remplit un bol de céréales dans sa cuisine après avoir embarqué son téléphone et s'être rendu dans la pièce à peine illuminée. L'aube par dehors la fenêtre était à peine visible à cause des gros nuages de pluie qui couvraient le ciel.

Le brun termina rapidement son maigre petit déjeuner en faisant défiler les stories des personnes qu'il suivait sur Instagram.

Des étudiants de son université, des vieilles connaissances... toutes ayant publié la même chose: l'affiche du score 4 - 2 du match de la veille opposant la Juventus et l'Ac Milan, brillamment remporté par les turinois.

L'étudiant universitaire se surprit à repenser à l'homme qu'il avait rencontré sur le bus. Ce garçon serbe apparemment très investi dans le foot local. Il regrettait de ne pas lui avoir demandé son prénom ou quelconque information le concernant.

Federico chassa cette pensée d'un revers de la main, en posant son bol dans l'évier. Il aurait fait la vaisselle en rentrant de l'université, profitant du faite que cette fois-ci ses leçons finissaient plus tôt que d'habitude.

Le brun s'empressa de se diriger vers la salle de bain dans laquelle il avait déjà posé ses affaires préparés la veille. Un jean et un simple pull couleur crème. Rien de trop extravagant, reflétant parfaitement sa personnalité.

Il prit une douche et s'habilla avant de sortir de son appartement avec son sac glissé sur une épaule et son téléphone a la main pour contrôler l'arrivée du bus qui l'aurait conduit à son établissement universitaire.

Sans oublier l'anorak noir qu'il portait pour se protéger de la pluie incessante.

Sa journée se déroula comme toutes les autres. Avec un rythme calme mais fatiguant. En supportant la vue de nombreux étudiants portant un maillot de la Juventus en honneur de la victoire de la veille.

Il sortit de l'université à l'horaire prévu, en se dirigeant déjà en direction de l'arrêt de bus où le véhicule qui s'arrêtait près de chez lui devait passer. Comme d'habitude.

Lorsque le transport public arriva, il ne pleuvait plus. Les quelques derniers rayons de soleil de la journée arrivaient à percer parmi les nuages sombres qui avaient laissé couler la pluie jusqu'à là.

Federico ne leva même pas la tête pour observer le ciel, en se dépêchant de monter dans le bus lorsque celui-ci arriva. Le véhicule était à peine rempli, en lui laissant donc sa place habituelle pour s'installer et commencer à revoir ses notes.

Ce qu'il fit durant toute la durée du trajet. Ses écouteurs glissés dans les oreilles, sans aucune distraction, à part une partie de lui qui espérait peut-être revoir l'homme de la veille.

Lorsque le bus s'arrêta à l'arrêt près de chez lui, la pluie avait recommencé à tomber, obligeant l'italien à remettre son anorak avant de sortir du véhicule.

Il détestait Turin et le météo dans cette ville si au nord de l'Italie. La mer lui manquait, Gênes lui manquait, sa famille aussi. Mais une nouvelle fois il chassa ces pensées, en remerciant le conducteur lorsqu'il descendit du bus, la capuche de son anorak glissée sur sa tête.

L'étudiant commença ensuite à marcher en direction de chez lui, prêt à parcourir les quelques minutes à pieds qui l'auraient conduit jusqu'à son appartement perdu dans la banlieue de cette grande ville sans âme.

Un pied après l'autre, l'italien ne fit même pas attention à la présence derrière lui le suivant le long de son trajet. Il ne faisait pas encore nuit, et il ne se méfiait pas des environs.

Il resta tranquille jusqu'à ce que la main de la silhouette qui le suivait se posa sur son épaule, l'obligeant à se retourner en sursautant de peur.

Le soulagement prit le dessus sur son visage en reconnaissant immédiatement l'homme qu'il avait connu la veille sur le bus, les mèches brunes de celui-ci collées à son front à cause de la pluie.

Ce jeune homme serbe avec lequel il avait échangé quelques mots. Et auquel il n'avait pas arrêté de penser et qui, debout, le dépassait en hauteur d'une bonne demi-tête.

Mais un air suspicieux et vaguement méfiant prit ensuite place sur son visage. Pourquoi était-il en train d'agir comme si l'inconnu était un ami à lui, en qui il pouvait avoir confiance ?

Et quelle heureuse coïncidence avait permis le serbe de le retrouver, en le suivant comme un stalker ?

Il avait juste échangé deux mots avec lui, et il n'avait aucune idée desquelles étaient les intentions de celui qu'il refusait définir comme un inconnu, bien qu'il ne connaissait pas son nom.

Pardon, si je t'ai fait peur ! - S'empressa de s'excuser le plus grand, en se décalant de l'italien avec un geste d'excuses. - Ce n'était pas mon intention du tout, je jure.

Federico hésita un instant, bien trop surpris et hébété par la situation. Il ne pensait pas que sur le chemin du retour, insouciant, il aurait revu cet homme.

Je pensais pas que tu était sérieux en disant que tu espérait me revoir, hier. - Fit l'étudiant, en se tournant en direction du serbe. - Que tu arriverait au point de faire le tour de Turin et essayer de me suivre jusqu'à chez moi.

Son ton était sérieux, mais ceci provoqua un petit sourire chez son interlocuteur.

Je n'ai pas fait le tour de Turin, ne t'inquiète pas. - Répondit le plus grand en reprenant un air composé. - Disons que ma sœur fréquente la même université que toi. Andjela. Andjela Vlahovic, ça te dit quelque chose ?

L'italien réfléchit un instant, avant de hocher la tête. Il connaissait en effets cette fille, qui fréquentait le même établissement.

Ils avaient parlé de temps en temps, dans les couloirs, et en effets l'accent balkan de la jeune femme était identique à celui de l'homme en face de lui. Pareil pour ce qui concernait les traits légèrement allongés de leur visage.

Pourquoi n'avait-il pas fait le rapprochement avant ? Se trouvait-il donc avec le frère de Andjela Vlahovic qui habitait ses pensées depuis la veille ?

Une autre coïncidence. Peut-être que le destin avait réellement décidé de mettre les choses en place de cette façon pour leur permettre de se connaître.

Et puis... disons que j'avais envie d'en apprendre un peu plus sur le fils et possible héritier d'Enrico Chiesa. - Reprit le serbe, ces quelques mots faisant à Federico l'effet d'un poignard en pleine poitrine.

L'italien sentit son sang se geler dans ses veines. Ces mots prononcés tout haut avaient un effet désagréable. Pourquoi les gens continuaient à faire le rapprochement entre lui et son père.

Le grand homme qu'était Enrico et lui. Simplement son fils, qui n'avait pas eut le cran de poursuivre celui qu'avait été le rêve de son père. Un gamin qui se retrouvait prisonnier de son nom de famille qui lui rappelait le devoir qu'il n'avait pas respecté.

Je... il n'y a pas d'héritier. - Parvint-il à murmurer, la pluie continuant à tomber sur leur deux silhouettes sur le trottoir. - Je ne serais jamais comme mon père. J'ai tout abandonné et je ne compte pas m'y remettre... donc si tu cherches à profiter de la notoriété de quelqu'un, c'est pas ici que tu vas trouver. Moi, je ne suis personne.

Il murmura ces derniers mots avec un ton à peine audible, que le serbe pourtant sembla entendre. Car l'italien n'eut même pas le temps de renifler qu'il l'avait déjà attiré contre lui.

Une sorte d'accolade réconfortante malgré la pluie battante qui alla imbiber le sweat-shirt de Vlahovic. Mais celui-ci sembla s'en moquer, préférant tenter de consoler le brun, qui se laissa faire.

Car ce simple échange avait plus de signification que n'importe quelle phrase ou justification.

Écoute, je ne connais rien de ton histoire. J'ai cherché sur Google à peine tu es descendu du bus car je connaissais ton nom de famille. - Fit le serbe en brisant le silence oppressant, ses doigts caressant délicatement le dessus de la capuche mouillée de l'italien. - Ils disaient juste que tu était un beau gosse. Et je peux témoigner.

Federico eut un rictus en entendant les paroles du serbe, duquel il se détacha légèrement pour que leurs regards puissent se croiser. Et pour qu'il puisse faire face au léger sourire formé sur le visage du plus grand.

Mais bref. - Reprit celui-ci, en passant une main sur ses cheveux mouillés pour les réarranger. - T'as l'air d'un mec bien, et j'ai envie d'en savoir un peu plus sur toi. Pas pour utiliser ta notoriété, et tout. Juste car... je pense t'apprécier. En tant qu'ami, hein ! Même si je ne connais rien de toi. Même si j'ai sûrement l'air d'un idiot à te parler comme ça, sous la pluie. Pourquoi on ne s'est pas mis à l'abri, au faite ?

L'italien ne pût s'empêcher de sourire. Son interlocuteur était franc, et il alignait les mots avec une spontanéité qui lui manquait, à lui. Ils étaient l'un l'opposé de l'autre. Et cette alchimie qui commençait à se former lui plaisait. Beaucoup.

Et cet homme connu sur un bus de manière totalement aléatoire lui plaisait tout autant. Son impulsivité, son caractère semblant si extraverti et cet accent auquel il sentait d'être accro.

D'accord, je veux bien... - Fit finalement Federico, en marquant une pause où il aurait dû insérer le prénom de l'homme qu'il connaissait à peine.

Ce dernier sembla surpris par l'acceptation immédiate du brun. Il semblait prêt à continuer à argumenter les raisons pour lesquelles il voulait qu'ils apprennent à mieux se connaître.

Dusan. Je m'appelle Dusan. Et puis mon nom de famille, tu le connais. - S'empressa-t-il de lui répondre, en haussant un sourcil lorsque Federico pouffa. - Quoi ? Ça te fais rire ?

Un peu. - Répondit l'italien d'une petite voix amusée. - Ça a l'air le nom d'une drogue. Genre, « Donnez-moi 5 grammes de Dusan s'il vous plaît », tu vois ! Ça colle parfaitement.

Le serbe le regarda d'un air sceptique, qui sembla ensuite s'apaiser lorsqu'il vit que le brun avec un petit sourir affiché sur son visage mi-caché par sa capuche.

Bon, je peux t'inviter boire quelque chose demain à 16 heures au bar a côté de cet arrêt de bus, monsieur expert de drogues ? - Fit Dusan, en réajustant la capuche du plus petit qui laissa échapper un rictus. - Ou alors tes études sont aussi le samedi ?

Non, je suis libre demain. - Le rassura vite fait l'italien, en souriant timidement. - Et j'accepte volontiers ton offre, Dusan. Ça me ferait énormément plaisir.

Le plus grand souria à son tour, la pluie battante continuant à s'abattre sur leurs silhouettes, ne les dérangeant pas plus que ça. Au contraire, Federico se sentait à l'aise en compagnie du serbe.

Je te passe mon contact, si tu as besoin. - Fit ce dernier en sortant son téléphone de sa poche, bientôt imité par l'italien.

Ils s'échangèrent ainsi leurs numéros de téléphone, qu'ils enregistrèrent chacun de leur côté, avant de se séparer sous la pluie incessante, qui avait assisté à ce pacte signé entre leurs âmes.

À demain alors, Dusan. - Fit l'italien, en affichant un petit sourire que le plus grand lui rendit aussitôt, depuis les quelques mètres qui les avaient séparés tandis qu'ils prenaient chacun leur route.

À demain, Federico. - Lui répondit le serbe, en le saluant d'un signe de la main.

L'étudiant peina à se tourner en direction de sa propre route, regardant la silhouette de Dusan s'éloigner vers l'arrêt du bus. Il le fit finalement, concluant le dernier morceau de trajet jusqu'à chez lui.

En rentrant dans son appartement, le sourire qu'il avait gardé ne quitta pas ses lèvres.

Une première depuis son arrivée à Turin, que le bonheur faisait surface en dépassant toute émotion négative.

Une nouveauté celle de sentir son cœur battre pour quelqu'un.

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Coucou tout le monde ! Comment allez-vous ?

Voici donc la deuxième et avant-dernière partie de cet OS, que vous avez attendu ( ou pas, car j'avoue que c'est lent pour le moment- ) !

Devinez qui a décidé de se dédier à la procrastination ( encore une fois ) alors qu'elle a au moins trois projets d'art à conclure à cause de son lycée ? Votre Lily chérie !

Disons que j'organise bien mon emploi du temps, quand dessiner quoi, quand écrire, quand avoir du temps libre... mais je ne fais vraiment pas d'effort sur ce coup là.

Mais c'est pour décembre, donc j'ai encore du temps ( dit-elle alors qu'elle va se retrouver à faire tout au dernier moment ).

Bon, fini de raconter ma life maintenant. Je vous laisse libres.

Couvrez-vous, qu'il fait froid.

Bisous !
Lily Camavinga ( ça bouge pas )

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