Assise côté passager, je regardais Mat en train d'allumer sa voiture. Ça y'est, il a son permit et il veut m'emmener faire un p'tit tour.

Ça fait bizarre de se faire promener par son p'tit frère.

Il entama la marche arrière, et go je ne sais où. Il voulait me conduire quelque part, sans me dire où on va. C'était une surprise.

On s'engageait sur l'autoroute, tandis qu'il roulait à 130 au lieu de 110 km/h.

Il activait la musique, tandis que je le regardais, un pincement au coeur. Ça fait mal de le voir grandir.

Mathias, rigolant : Pourquoi tu me regardes comme ça Em's ?
Moi, souriant : J'ai le droit de regarder mon petit frère non ?
Mathias : Non. Tu me déconcentres
Moi : T'es un mauvais conducteur alors ! Imagine plus tard quand t'emmèneras ta femme et tes enfants en vacances et qu'ils te regarderont !
Mathias, riant : Je les mettrais dans le coffre. Réfléchit Emma

On explosait tous les deux de rire. Je regardais les voitures défilées plutôt rapidement. Je fronçais les sourcils, on roule beaucoup trop vite. C'est pas normal.

Moi : Mat, ralentit un peu
Mathias, d'une petite voix : J'peux pas
Moi, me retournant brusquement vers lui : Quoi !? Arrêtes tes conneries et freine !
Mathias, s'énervant : Mais putain regarde ! J'appuie sur le frein !

Le coeur battant à tout rompre, je regardais la route d'un air paniqué. Je griffais limite la poignée de ma porte tellement je la tenais fort.

Moi : Ok, paniquons pas. Le compteur s'arrête à 140, la voiture est encore maniable
Mathias : Tu parles

Dieu merci, nous étions sur une autoroute peu fréquenté. Mathias avait ses le bout de ses phalanges blanches tellement il tenait fermement le volant de la voiture de notre mère.

Moi : Ok va falloir qu'on s'arrête
Mathias, énervé : Et comment hein !?

On dépassait rapidement une voiture qui nous klaxonnait. Si elle savait.

Moi : Essaie peut être de te serrer aux barrières de sécurité. La voiture s'arrêtera petit à petit
Mathias : Et abîmé la voiture de maman ?
Moi, sèchement : Tu préfères crever peut être ?

Une dizaine de voitures apparaissaient devant nous. Mathias soupira et se prépara.

Moi : Au moins je sais que tu sais rouler
Mathias, sarcastique : Putain de voiture hybride

Je grimaçais et je réfléchissais. Et si j'appelais les secours ? Mais qu'est-ce qu'ils pourraient faire pour nous arrêter même.

Soudainement, une situation de film me revenait en tête. Je ne me rappelle plus de son nom, mais je me souviens qu'ils étaient dans le même cas que nous, bon eux ils ont été hélicoporté.

Moi : Le frein à main
Mathias : Quoi ?
Moi : Active le frein à main et tu retrograderas petit à petit les vitesses
Mathias : T'es sûr de ton coup ?
Moi : Non pas du tout. Mais qui ne tente à rien n'a rien

Mathias soupira bruyamment mais fit quand même ce que je lui avais suggéré. Il activa le frein à main et rétrogradait petit à petit. Le moteur commençait à ronronner puis à hurler. Le compteur affichait maintenant 80 km/h. C'est déjà mieux.

Mathias : Je continue ?
Moi : Trouve une aire de repos

Je pianotais sur mon téléphone et géolocalisais notre position. D'après Maps, la prochaine aire d'autoroute est dans 30 km.

Moi : Dans 30 km. Ça ira ?
Mathias, haussant les épaules : J'ai pas le choix de toute façon. Cette première sortie avec toi est un fiasco. Désolée Emma
Moi : Hey, c'est pas grave Maty

Alors qu'on s'approchait petit à petit de l'air d'autoroute, la voiture de nos parents commençaient à brouter. Je regardais mon frère, qui tentait de faire comme si rien ne se passait.

Elle arrêtait de faire ce mouvement alors on ne s'en souciait pas plus. Jusqu'à ce qu'elle s'arrête complètement. Avant même d'avoir le temps d'ouvrir ma bouche pour parler à mon frère, un long klaxon fort et grave se fit entendre derrière nous. Avant même que je ne me retourne, la voiture se fit propulser sur plusieurs mètre après que le poid lourd nous soit rentré dedans. Je sentis qu'on me poussait vers l'avant, et une douleur insupportable arrivait dans mes jambes. La route était beaucoup plus près de moi quand les airbags explosa.

Je me rappelle d'avoir subi un autre choc sur le côté gauche, vers Mathias. Puis ce fut le trou noir.

Bip...bip...bip

J'ouvrais violemment mes yeux, le cœur battant à tout rompre. La lumière aveuglante m'eblouissait, et je grognais de douleur. J'avais mal aux jambes, au dos, mais surtout à la tête. Une perfusion était plantée dans mon bras. Je touchais ma tête avec ma main valide et je sentis un gros bandage. Je fronçais les sourcils, je ne me rappelle de rien. Strictement rien. Tout ce que je me souviens, c'était moi en train de manger avant que Mathias m'emmène faire un tour de voiture.

Un médecin rentrait dans ma chambre, et semblait surpris de me voir réveillée. Il appuya sur un bouton au mur et il commençait à m'ausculter.

Médecin : Comment vous sentez vous Mademoiselle ?
Moi : Je... Perdue. Et j'ai mal
Médecin : Oui c'est normal, vous avez subi de gros choc
Moi : Des chocs ?
Médecin, fronçant les sourcils : De quoi vous souvenez vous Mademoiselle ?
Moi : Le dernier truc dont je me souviens est moi avec mon frère en train de manger
Médecin : Il était quelle heure ?
Moi : Midi

Le médecin soupira gravement et auscultait mes yeux, mes réflexes et autres. Je le regardais faire, dans un état second.

Moi : Où est mon frère ?
Médecin, soupirant : Écoutez Mademoiselle, c'est une situation délicate
Moi, d'une petite voix : Il est mort c'est ça ?
Médecin : Je vous souhaite toutes mes condoléances

Je le regardais partir, vide. Les larmes ne venaient pas. Je restais stoïque. La porte s'ouvrait doucement et mes parents faisaient leur apparition. Ils avaient les larmes aux yeux et ils foncaient dans mes bras. Je les étreignaient, sans trop y faire attention.

Moi : Il est mort ?

Le regard fuyant de mes parents étaient la réponse la plus horrible qui soit. J'explosais en larmes, dans les bras de mes parents.

J'EN SUIS PAS FIÈRE DE CELUI-LÀ ! Ça paraissait mieux dans ma petite tête 😭

Le prochain one shot sera posté le 23 août. Et celui ci est des plus personnels et il a été dur de l'écrire. Mais ça m'a fait du bien.