UWMA (WinTeam) 1/2
Je me sens horriblement mal, une envie de vomir enserre mon ventre. Des larmes piquent honteusement le coin de mes yeux, je me pince la lèvre inférieure. Je ne veux pas qu'il m'entende s'il est réveillé. Rageusement je passe mes mains dans mes cheveux noirs, essayant d'évacuer ma colère, ma frustration. Je m'étais promis de ne plus me laisser faire et me voilà encore dans ce lit de cette chambre crasseuse d'hôtel. Quelques larmes font leur chemin, je reste assis sans bouger pendant un moment. Les billets posés à côté de moi attirent mon regard, mais je ne me sens pas mieux. J'ai encore plus envie de vomir, je me dégoûte. Après quelques minutes passées à me lamenter, je me lève enfin. J'ignore la douleur, j'attrape mes vêtements les dents serrées. Je ne prend même pas la peine, de mettre bien ma chemise, je veux juste partir. Une fois à peu près prêt, je me dirige vers la sortie silencieusement. À peine je mets un pied dehors que je craque, je hurle à en perdre la voix. J'ai envie de me frapper, de vomir, tout ce qui peut me faire oublier ça. Je m'appuie sur un mur aux alentours. Des gouttes coulent sur mon visage, la bouche légèrement entrouverte j'observe les rares gens qui passent. Certains me regardent, ils doivent ressentir du dégoût en me voyant là. La chemise à moitié ouverte, et le torse parsemé de suçons. Je ne dois pas rester ici, il pourrait se réveiller et venir à ma recherche pour en avoir plus. Lentement je me met à marcher, je suis trempé à cause de la pluie qui tombe à torrent. Le point positif c'est qu'elle cache mes larmes qui dévalent maintenant mon visage. Brusquement je réalise que je n'ai pas envie d'aller à mon dortoir où personne ne m'attend. Et chez moi c'est pire. Je prend mon téléphone coincé dans ma poche arrière, rapidement je cherche son numéro. Je l'ai trouvé, je clique sur le bouton vert, je prie intérieurement pour qu'il me réponde.
-Qu'est-ce qui se passe Team ? Pourquoi tu m'appelle aussi tard ? Il t'est arrivé quelque chose ? enchaîne mon meilleur ami d'une voix rapide.
Une voix plus grave que la sienne le réprimande doucement. Un faible sourire apparaît sur mes lèvres, m'imaginant très bien la scène.
-C'est bon arrête ! ordonne-t-il doucement, mais je l'entends quand même. Alors il y a quoi Team ?
-Je peux venir te voir ?
-Oui il y a pas de soucis, tu peux venir bien sûr tu n'es pas obligé d'appeler pour savoir ça.
-Merci beaucoup !
Je raccroche et range mon téléphone, je change de direction. Les rues sont souvent désertes à cette heure, je profite du silence de la nuit. Je continue d'avancer calmement, quand quelqu'un me percute brutalement. Avec mon corps mince, je ne reste pas debout, mes fesses heurtent brutalement le sol. Je lève les yeux vers celui responsable de ma chute, il est assez grand. Grâce à la faible lueur du lampadaire proche de nous, j'arrive à distinguer sa couleur de cheveux
-Je suis désolé tu vas bien ? me demande-t-il en tendant sa main.
Je repousse sa main, je n'ai pas besoin de son aide pour me relever. Je camoufle une grimace de douleur. Foutue soirée. Une fois debout je réalise qu'on fait à peu près la même taille, il me dépasse juste de peu.
-Tu n'es pas blessé ?
-Non je vais très bien dis-je froidement.
Je ne lui prête pas plus d'attention, je recommence à marcher. Après quelques minutes de marche, j'arrive enfin à l'endroit voulu. Je rentre et monte tout simplement dans l'ascenseur. Je décide quand même de boutonner un peu mieux ma chemise, avant de frapper, histoire d'être un peu plus présentable. Après un seul coup sur cette porte en bois elle s'ouvre. Une tête brune se précipite sur moi, et m'enlace. Il ne devrait pas le faire, je ne suis pas... J'ouvre la bouche mais il me devance.
-Team tu vas bien ? Ho mais tu es trempé. Combien de temps es-tu resté dehors ?
-Pharm calme-toi laisse le un peu respirer ! déclare mon sauveur.
Le mari de mon meilleur ami apparaît dans l'embrasure de la porte. Il me fait un sourire, je le lui rend poliment.
-Tu peux comprendre que je sois heureux de le voir, ça fait tellement de semaines qu'il n'est pas venu, réplique le brun qui me serre toujours contre lui.
-Tu peux au moins le laisser entrer, être dans le couloir n'est pas très confortable, rétorque calmement P Dean.
Pharm me lâche enfin et rentre, je le suis. Me trouver dans cet appartement me fait toujours bizarre. Il est tellement lumineux, coloré, mon dortoir lui est sombre et triste. Peut-être parce que mon meilleur ami a trouvé le bonheur, lui, tandis que moi non ? Mes réflexions sont coupées par Pharm qui me tire vers le canapé.
-Alors comment tu vas ? me demande-t-il à peine après s'être assis à côté de moi.
-Je vais bien.
-Tu es sûr ? Tu as l'air fatigué.
-Oui, j'ai juste beaucoup de travail à faire.
-Ah ok je comprend.
P Dean arrive avec des verres d'eau plus un paquet de chips, je lui suis reconnaissant intérieurement. Je suis sûr que Pharm aurait continué ses questions. Même si je l'apprécie beaucoup, par moment il est un peu trop intrusif. P Dean s'assied silencieusement à ses côtés. Le silence ne dure pas très longtemps.
-En fait Team tu as vu les nouvelles photos qu'a posté Manaow ?
-Non je ne les ai pas vus.
-Bah tiens regarde !
Il met son téléphone devant mes yeux, je reste sans voix devant la photo. Notre meilleure amie a une coupe au carré, et un gars avec des lunettes la serre doucement contre lui. Il m'en montre d'autres, sur chacune d'entre elles, elle est dans les bras de ce type.
-C'est surprenant n'est-ce pas ? me demande Pharm en rangeant son téléphone.
C'est sûr, Manow ne nous a pas dit qu'elle est en couple. En plus elle s'est coupée les cheveux, alors qu'elle n'arrêtait pas de dire qu'elle n'y toucherait jamais.
-Dans tous les cas je suis content pour elle, elle mérite d'être heureuse.
-Oui bien sûr !
J'attrape une chips dans le paquet, mais reste quand même pensif. J'espère que ce gars ne compte pas la blesser, elle n'a déjà pas très confiance en elle. Je ne veux pas que ça s'aggrave, j'en reprends une deuxième.
-A ce que je vois, j'ai bien fait de racheter des lays, déclare Pharm avec un sourire.
Je lui souris en réponse, oui il a bien fait. Le goût salé de ces chips m'a toujours plu, si Pharm avait été choqué au début, il a vite compris.
-En fait P Dean comment ça ce passe au boulot ? demandai-je en le regardant.
Il pose son verre d'eau sur la table basse, il a l'air pensif. J'espère que je n'ai pas fait une bêtise, en lui posant cette question. Il me regarde, impossible de savoir ce qu'il pense. Il est vachement doué pour ça.
-On a juste eu un petit problème dernièrement, mais sinon tout va bien.
D'accord, la prochaine fois j'éviterai de poser cette question, mon meilleur ami pose une main sur la jambe de son amoureux. J'attrape une autre chips, je crois que je vais rester silencieux pendant un moment. Je prends mon téléphone en l'entendant sonner, en voyant le numéro affiché, je reste figé. Ce n'est pas possible.
-Tu ne réponds pas ?
L'intervention de Pharm me fait sortir de ma transe, je raccroche violemment. Je peux sentir le regard rempli de questions de P Dean, et Pharm posé moi. Seulement je ne peux pas lui répondre, entendre sa voix est au delà de mes forces. Comme je le pensais, mon meilleur ami ne tarde pas à m'interroger.
-Pourquoi tu n'as pas répondu ? Et pourquoi une réaction aussi violente ?
Je cherche une réponse plausible, je ne me vois pas lui dire la vérité. Alors que je lui avais promis que ça n'arriverait plus. Les vibrations incessantes de mon portable sous ma main ne m'aident pas.
-C'est juste que ce n'est pas important, dis-je le plus calmement possible.
-D'accord ! Mais ça n'explique pas ta réaction violente.
Bien sûr je suis un idiot. Pourquoi je n'ai pas su rester calme ? P Dean reste silencieux, mais je suis certain qu'il se pose aussi la question. Je ne peux donc pas espérer de l'aide venant de lui. Pharm me repose la question, il a l'air brusquement inquiet. Il m'attrape même les épaules, et me secoue légèrement, ce qui ne lui ressemble pas. Lui qui est habituellement si calme, me bouscule. Je ne me souviens même pas de la dernière fois qu'il ait fait ça. Heureusement pour moi P Dean intervient, il le tire contre lui, et je décide enfin de répondre.
-C'est juste que cette personne m'appelle plusieurs fois par jour pour me demander de donner des cours à un élève, alors que j'ai déjà refusé. Je dois aller aux toilettes, dis-je en me levant.
Je me rends rapidement dans la salle de bain, une fois à l'intérieure, je me laisse tomber. J'ai menti une nouvelle fois à mon meilleur ami, celui qui a toujours été présent pour moi. Mon téléphone vibre encore une fois, je regarde le message cette fois-ci.
De XXX: Bah alors tu m'ignores c'est pas bien ça.
Je rebaisse ma main, mais il vibre encore, je jette un coup d'œil sans même savoir pourquoi.
De XXX: J'espère que tu reviendras bientôt me voir, en plus tu as oublié l'argent. Tu pourras le récupérer la prochaine fois.
De XXX: Je regrette que tu n'aies pas été dans le lit quand je me suis réveillé, on aurait pu encore s'amuser. Je me rattraperai la prochaine fois.
Je ne peux plus supporter ses messages, je pose brutalement mon portable sur le sol. Des flash de hier soir me reviennent en mémoire, non je ne veux pas y repenser. J'agrippe mes cheveux et les tire, rien ne s'est passé. Ses mains qui m'ont touchées n'ont pas été réelles. Une nausée vient brusquement me brûler la gorge comme plus tôt. Je me précipite au-dessus des toilettes, je vomis le peu de choses que j'aie avalé. Je me remets dans la même position qu'avant, après avoir vidé mon estomac. Des larmes commencent à couler le long de mes joues, je serre les poings, la colère étant toujours bien là. J'attends un moment pour essayer de me calmer, je ne peux pas revenir m'asseoir dans cet état. Pharm doit déjà sûrement se douter de quelque chose, j'aurais dû rester poser.
Il me faut bien plusieurs minutes pour réussir à retrouver mon calme, je cale doucement ma respiration. Je me regarde dans le miroir, mes yeux sont rouges et gonflés, ils vont me poser des questions. Je décide de passer un rapide coup d'eau sur mon visage, pour cacher mes joues encore mouillée. Après une grand bouffé d'air, je sors de la salle de bain, et étrangement personne ne se trouve sur le canapé. Je décide de pas y prêter plus d'attention, ils doivent être en train de parler dans une autre pièce
Je m'apprête à aller m'asseoir, quand brusquement un cri retentit derrière la porte d'entrée.
-Bah alors tu viens m'ouvrir Dean, ou je dois rester planté là comme un idiot encore longtemps ?
Ils attendaient une autre personne, curieux je vais voir. Une fois devant la porte je tends ma main pour l'ouvrir, à ce geste je me rends compte que je tremble. Je suis ridicule, il ne peut pas être venu ici, il ne connait pas cette adresse. Je pose mes doigts sur la poignée froide, lentement j'appuie dessus. Le visage que je vois derrière le bois qui nous sépare, me fait écarquiller les yeux. Qu'est-ce qu'il fait ici ?
-Quelle surprise de te revoir ici ! s'exclame-t-il sans aucune honte.
Je reste muet, mon regard est bloqué sur lui. Même si j'avais pu un peu l'apercevoir grâce aux lampadaires, un peu plus tôt. Je n'ai pas vu tous les détails, qui me frappent aux yeux maintenant. Ses cheveux décolorés tombent sur son visage clair, ses yeux sont d'un brun profond à couper le souffle. Plusieurs boucles d'oreilles pendent à ses oreilles, et les manches retroussées de sa chemise me permet de voir un tatouage.
-Je sais que je suis pas mal, mais pas la peine de m'observer avec autant d'intensité, déclare-t-il avec un sourire.
J'arrête mon observation à l'entendre, il est sérieux. Son sourire me conforte dans l'idée qu'il n'a pas blagué. Espèce de prétentieux ! Ce n'est pas parce que j'aie eu un moment de faiblesse plus tôt, que je ne vais pas rétorquer.
-Tu es surtout ridicule, je prends un ton froid,
Je suis plutôt fier de moi, en voyant la surprise se peindre sur son visage. Malheureusement elle disparaît bien vite, ses lèvres s'étirent à nouveau.
-Oh mais c'est qu'il a des griffes le petit.
Non mais il se prend pour qui ? Je me pince la lèvre inférieure, et serre mes poings. Il ne paie rien pour attendre.
-Avec cet air fâché, tu es encore plus mignon tu sais, dit-il d'un ton moqueur.
Il commence à me secouer les cheveux dans tous les sens, je dégage rapidement sa main. Il se prend pour qui pour toucher quelqu'un qu'il ne connaît même pas ? Il répète la même phrase, avec un sourire encore plus grand.
-Espèce de...,je commence en colère.
-Ah Win tu es déjà là, s'exclame brusquement P Dean.
Je me retourne vers celui qui m'a empêché d'insulter cette abruti, Pharm arrive à côté de lui. Un détail me frappe brusquement, ses yeux sont rouges, et son visage est fermé. Même s'il était loin je l'ai vu et je suis sûr qu'il a pleuré. Mon estomac se tord violemment, je ne voulais pas le faire pleurer. L'abruti toujours devant moi reprend la parole, il a au moins le mérite d'attirer l'attention de Pharm.
-Oui il n'y avait pas beaucoup de monde. Tu aurais pus me prévenir pour lui, j'en aurais pris plus si j'avais su, il finit sa phrase avec un coup d'œil pour moi.
Je reste silencieux, malgré mon envie de lui hurler une insulte au visage. Il est vraiment sans gêne, mais c'est un ami de P Dean à ce que je vois. Je ne veux pas faire d'histoire.
-Pharm ça va ? Tu as l'air soucieux.
Ma gorge se noue, sachant très bien pourquoi il est comme ça. De base je voulais juste passer un moment avec lui, et j'ai juste réussi à le rendre triste.
-Je vais bien P Win je pensais à quelque chose, s'empresse de répondre mon meilleur ami. Je te remercie encore d'avoir été nous acheter quelques trucs.
-Non c'est bon c'est normal, et puis ça me fait sortir un peu.
Il passe à côté de moi, il rejoint P Dean et lui donne un sachet en plastique. Je devrai peut-être y aller, avant que je cause un nouveau souci. Je m'apprête à passer la porte quand la voix de P Dean me stoppe.
-Tu ne restes pas Team ?
Je me tourne vers lui, et force un sourire. Il me regarde fixement, Pharm lui reste à fixer le sol, l'autre abruti lui a aussi son regard posé sur moi
-Non je vais rentrer, je ne me sens pas très bien. En plus je n'ai pas finis tous mes devoirs pour demain.
Cette excuse a l'air de passer, il hoche simplement la tête. Par ce geste c'est qu'il comprend, je salue rapidement tout le monde avant de partir. Je me dépêche de descendre, plus vite je serai dans mon dortoir, plus vite je pourrai être seul. La pluie tombe toujours à grosses gouttes, mais je ne m'en formalise pas, je cours juste le plus vite possible. Après quelques minutes de course, j'arrive enfin. Malheureusement pour moi quelqu'un m'attend devant l'entrée du bâtiment, j'avale difficilement ma salive. Je l'ai bien reconnu, la lumière qui éclaire les escaliers me permet bien de le voir. Je décide de passer sans lui prêter la moindre attention, peut-être qu'il me laissera tranquille. Hélas c'est trop beau pour être vrai. À peine j'arrive à sa hauteur, qu'il m'agrippe fermement le bras. Je me tourne vers lui, il a l'air en colère, ce n'est pas bon pour moi ça.
-Pourquoi tu ne m'as pas répondu ? demande-t-il agressivement.
Je suis vraiment dans la merde, mon cerveau tourne à vive allure, pour chercher une solution pour m'échapper.
-Tu ignores mon appel, et en plus tu ne me réponds pas, ça mérite une punition.
Il écrase violemment sa bouche contre la mienne, à peine après avoir dit ses derniers mots. Son haleine fétide envahit ma bouche, je frappe avec force ses épaules dans l'espoir de le faire reculer. Mais il ne bouge pas d'un millimètre, il m'embrasse plus violemment. Je ne veux pas, des larmes viennent brûler mes yeux. Je continue mes coups. Après avoir fini de torturer mes lèvres, il s'écartent enfin, un filet de bave coule des siennes. Il me dégoûte, j'essaye tant bien que mal de reprendre ma respiration.
-J'espère que tu as compris, que lorsque je t'appelle, j'attends que tu me répondes.
Incapable de prononcer le moindre mot, je reste silencieux. Il doit prendre ça pour un oui, car un air ravi apparaît sur son visage.
-J'en conclus que tu es d'accord avec moi, tu es un gentil garçon.
Il me caresse les cheveux en disant ça, je serre les dents. J'ai envie de le frapper, de lui hurler au visage tout ce que je pense de lui, mais je ne peux pas. Il me l'a bien fait comprendre plus tôt.
-Je vais y aller maintenant. Ah en fait avant que j'oublie, tiens tu les as oublié.
Il met les billets dans ma poche arrière, il en profite pour aussi donner une tape dessus.
-Je pense qu'on pourrait remettre ça ce soir, dans ton dortoir t'en penses quoi ? me demande-t-il à voix basse dans mon oreille.
Ce connard ! Je retiens difficilement le flot d'insultes qui commencent à monter dans ma gorge. Heureusement pour moi quelqu'un intervient, évidemment il s'éloigne de moi, il ne veut pas se faire chopper. Il s'en va calmement, mais le regard qu'il me lance parle clairement pour lui.
-Tu vas bien ? me demande mon sauveur.
Je me tourne vers lui prêt à le remercier, mais quand je vois de qui il s'agit je reste sans voix. Pourquoi est-il là ? Est-ce qu'il m'a suivit ? Mes interrogations sont brusquement coupées par son geste, je regarde ses doigts fins serrer mon bras.
-Tu ne m'as pas répondu. Tu vas bien ?
Son visage est froid, il ne sourit pas comme chez mon meilleur ami. J'ai brusquement peur qu'il veuille aussi profiter de moi, cette peur m'enserre douloureusement le cœur. Quand il approche son visage du mien, je ne tiens plus, je le pousse brutalement. Déséquilibré il fait quelques pas en arrière, mais sa main tient toujours mon bras.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Ne m'approche pas ! crachais-je agressivement.
Je ferme fort les yeux par réflexe. Je suis sûr qu'il va tenter quelque chose, en le sentant monter sa main, mon ventre se tord. Elle finit sur mon épaule, étrangement il ne fait rien, il ne me rapproche pas de lui. Je rouvre mes paupières, il n'a pas bougé, les traits de son visage se sont adoucis. Il n'a plus l'air en colère, on dirait presque qu'il est inquiéterait. C'est absurde, pourquoi s'inquiéterait-il pour moi ? Il ne me connait même pas.
-Pourquoi tu as réagi aussi agressivement ? demande-t-il doucement.
Je ne réponds pas, il pose sa deuxième main sur mon épaule. Mon cœur s'accélère doucement, encore cette satanée crainte. Je n'aime pas qu'on me touche, je me sens mal quand quelqu'un le fait.
-Tu as peur ?
J'écarquille les yeux de surprise à l'entente de sa question. Comment peut-il savoir ? Il approche doucement son visage du mien comme plus tôt. Ma gorge se noue, l'air me semble brusquement bloqué dans ma gorge. Il est trop proche de moi, son souffle effleure mon visage. Je finis par réussir à me reprendre et je le pousse un peu plus fortement cette fois. Il me lâche enfin, je ne perds pas de temps et je m'engouffre rapidement dans le bâtiment. Je me précipite vers l'ascenseur, heureusement pour moi il ne met pas longtemps à arriver. Arrivé au bon étage, je sors et me dirige vers mon dortoir, j'ouvre la porte pressé de pouvoir me réfugier à l'intérieur. J'allume la lumière, qui dévoile la déco sombre de ma chambre. Je me vais vers la salle de bain, j'ai besoin de me rafraîchir, et me changer les idées. Comme à mon habitude je prends une douche froide. Je prends bien soin de frotter chaque endroit de ma peau, que ce connard aurait pu toucher. Je reste bien une bonne heure sous l'eau à me laver, je veux effacer toute trace de son passage.
Après tout ce temps, je sors enfin. J'enfile rapidement un t-shirt bleu, et un jogging, je ne veux pas tomber malade. Je sèche rapidement mes cheveux, qui laisse glisser des gouttes d'eau dans ma nuque. Je retourne dans ma chambre, une fois cette tâche finie. Je tombe sur mon lit, jambes écartés et les bras, dans la même position je réfléchis. C'est une notification sur mon téléphone qui me ramène sur terre, je tend la main pour l'attraper. C'est un message de Pharm, je vais voir.
De Pharm: Je suis désolé pour ce soir, je ne voulais pas que tu te sentes mal. J'ai juste eu peur, je n'ai pas envie que ce qui s'est produit l'année dernière recommence. On se voit demain en cour.
Je me pince la lèvre, si seulement il savait que c'est déjà trop tard. Je brûle d'envie de lui écrire ce qui s'est passé plus tôt, mais je me ravise. Il vaut mieux pas, je me décide alors de répondre le plus simplement possible.
De Moi: Ne t'en fais pas je comprends, je ne t'en veux pas, je suis aussi désolé de m'être emporté et d'avoir gâché en quelque sorte la soirée. à demain !
Je m'apprête à reposer mon portable, quand une nouvelle notification apparaît en haut. Je vais voir, c'est Manow qui a publié quelque chose sur son mur Facebook. Je me rends sur son profile, curieux, c'est une photo d'elle dans les bras du type à lunette. Une phrase se trouve en dessous. "L'amour est quelque chose de beau, de simple il faut en profiter" Je souris devant l'écran, je la reconnais bien dans cette phrase. Je repose mon téléphone, l'heure tourne. Je ferme les yeux, espérant que le sommeil ne tardera pas à m'envelopper complètement.
***
Je me réveille grâce au faible rayon du soleil, qui éclaire mon visage. Je me redresse lentement. J'appréhende cette journée, sans même vraiment savoir pourquoi. Je décide quand même de me lever, je vais prendre une douche rapide et enfile mon uniforme, comme souvent je ne prends pas la peine de bien boutonner le col. Je prépare mes affaires de cours, avant de sortir.
-Tiens ! Apparemment le destin veut qu'on se croise, s'exclame brusquement une voix, qui ne m'est pas inconnu. Tu as l'air d'aller mieux en tout cas.
C'est pas vrai, ne me dîtes pas que c'est encore ce crétin. Il ne veut pas me laisser tranquille. Je me retourne bien décidé à l'envoyer bouler, mais mes mots sont rapidement ravalés. Une petite queue de cheval tient ses cheveux en arrière, malgré ça quelques mèches arrivent quand même sur son visage. Mais ce qui me choque le plus, c'est son torse parfaitement dévoilé, étant donné qu'il ne porte pas de t-shirt. Une chaleur désagréable me monte au visage. J'entrouvre les lèvres dans l'espoir de pouvoir dire quelque chose, seulement c'est juste un souffle qui en sort.
-Tu vas bien ? Tu as l'air absent.
Je n'ai pas le temps de faire le moindre geste, qu'il a déjà mis sa main sur mon front. Le contact froid de celle-ci me réveille, je m'écarte de lui. Ses doigts pendent toujours dans le vide, là où j'étais avant. Il finit par les rebaisser, un sourire naît au bord de ses lèvres. Il va sûrement se moquer de moi, comme il l'a déjà fait hier soir.
-Tu n'as pas l'air malade, par contre tu es toujours autant fuyant. Je ne vais pas te manger tu sais, dit-il d'un ton plutôt moqueur.
-Occupe-toi de tes affaires ! je réplique méchamment.
Il ne paraît nullement affecté par ma réplique. À ma plus grande surprise, il commence à m'ébouriffer les cheveux. Je m'éloigne de nouveau de lui, mon dos se colle à la porte de mon studio.
-Tu vas en cours comment ? demande-t-il soudainement.
-Je te l'ai déjà dit plus tôt non. Mêle-toi de tes affaires !
-Et si je ne voulais pas. Tu ferais quoi ?
Il dévoile toutes ses dents blanches dans un sourire, il pose sa main sur le bois de la porte à côté de moi.
-Je te castrerai. Maintenant que tu le sais, laisse-moi !
-Pourquoi tant de violence ? Tu ne sais pas être gentil.
C'est pas vrai qu'il est chiant. Je respire un bon coup pour essayer de rester calme. Mais il ne m'aide pas du tout, il va vraiment finir par s'en prendre une. C'est son téléphone qui le sauve, il détache son attention de moi pour voir qui l'appelle. J'en profite pour filer, je pousse son bras et me dépêche d'aller jusqu'à l'ascenseur.
Toujours énervé je marche lourdement, ce crétin a vraiment réussi à me mettre de mauvaise humeur. Si je le revois je le frapperai là où ça fait mal. Histoire qu'il comprenne et qu'il me fiche la paix. La voix douce de Pharme coupe court à cette idée, je me tourne vers lui, il court vers moi. Une fois arrivé à ma hauteur il reprend son souffle, je le regarde. Ses cheveux bruns sont légèrement en pagaille, sa cravate est de travers, et quelques boutons de sa chemise sont ouverts. Une marque rouge parfaitement visible, décore sa peau en bas du coup. P Dean a sûrement encore fait des siennes, il a beau être plus âgé que nous. Il est un vrai gamin par moment.
-Je suis désolé d'être en retard, je ne voulais pas, déclare-t-il doucement après avoir repris son souffle.
-Ce n'est pas grave, à ce que je vois P Dean a encore fait des siennes.
-Co..comment..bafouille-t-il.
Je pointe sa marque du doigt, il paraît brusquement paniqué. Il la cherche avec les siens. Je dois reconnaître que c'est assez marrant de le voir aussi gêné, ses joues ont pris une teinte rouge, et il marmonne des choses incompréhensibles. Il doit maudire P Dean pour son attitude enfantine, après s'il est possessif, c'est son problème.
Les cours ont été d'un ennui mortel, et maintenant je me retrouve enfermé dans une salle à travailler. Je n'arrive pas à croire que Pharm ait réussi à me convaincre, en même temps il a triché. C'est injuste d'utiliser la nourriture pour arriver à ses fins. Il a intérêt à tenir sa promesse, s'il ne veut pas que je rapporte des choses à son chéri.
-J'en ai marre, se lamente Manow d'une voix forte.
Je la regarde, sa tête repose sur ses bras, ses cheveux maintenant plus courts repose sur ses épaules larges. Je souris et pioche une chips dans le paquet, déjà bien entamé, pas loin de moi.
-Allez encore un petit effort, c'est bientôt fini, réconforte doucement Pharm avec un sourire.
-Phaaaarm, j'ai faim, soif comment pourrai-je continuer ?
Elle redresse sa tête, elle fait des yeux de chien battu. Je me retiens de rire, elle est vraiment bonne comédienne, pas étonnant elle fait partie du club de théâtre. Comme je le pensais, Pharm résiste un moment avant de céder. Je l'interromps alors qu'il s'apprête à se lever.
-Je vais y aller Pharm, j'ai besoin de bouger un peu. Manow tu veux boire quoi ?
-Un café glacé s'il te plaît, et tu peux aussi prendre un gâteau.
-OK ! Tu veux quelque chose Pharm ?
-Non c'est bon pour moi.
Je leurs fais un rapide signe de main, et sors. Je marche calmement dans la direction voulue. J'arrive assez rapidement, heureusement à cette heure il n'y pas beaucoup de monde. Je dis ma commande, et attends bien sagement, je n'ai pas à patienter bien longtemps. Je remercie la dame derrière la paies, puis repart en direction de la salle où m'attendent mes deux amis. Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, je m'arrête pour pouvoir le prendre plus facilement.
De XXX: Le gars d'hier qui a eu le malheur de nous interrompre, tu le connais pas vrai. J'espère que tu ne fais rien avec lui sinon.
Une photo apparaît à la suite du message, je me retiens de vomir. Ce mec est vraiment une ordure. Comment il a osé faire ça ? Je le déteste, une autre suit la première, elle est encore pire celle-là.
De XXX: Je crois que tu m'as compris, d'ailleurs tu sais que tu es vraiment appétissant avec ton uniforme. Le gâteau à côté de toi paraît bien fade.
S'en est trop, je commence à sentir mon estomac se contracter violemment. Mes jambes deviennent brusquement du coton. Heureusement pour moi, je suis près d'un mur, je m'appuie dessus. Je ne sais pas par quel miracle, mais j'arrive à garder le gâteau et la boisson dans mes mains. Malgré les tremblements qui les parcourent, je serre les dents. Un nouveau message apparaît, il vient de nouveau de lui, mes mains deviennent moites. Je vais quand même voir, un frisson parcourt tout mon corps quand je vois la photo qu'il vient d'envoyer, suivie d'un message.
De XXX: N'en parle à personne, et surtout pas à lui, sinon qui sait ce qui pourrait lui arriver. Il est vraiment mignon en plus, ça me ferai plaisir de l'avoir dans mon lit. Je me demande s'il est aussi bon que toi. Sois un gentille garçon et il lui arriverait rien.
La rage s'empare de mes muscles, mon cœur cogne fort dans ma cage thoracique, le sang bat à mes tempes. C'est simple, là j'ai juste envie de le tuer, de le frapper jusqu'à qu'il ne puisse plus bouger. Il n'a pas intérêt à s'approcher de Pharm, des larmes se mettent à piquer mes yeux, mais elles sont de de rage, de frustrations.
-Team tu vas bien ? me demande justement mon meilleur ami.
Je me tourne vers lui, ses yeux bruns me dévisagent. Non, décidément je ne le laisserai pas le toucher. Je préfère subir ce que ce connard veut me faire, plutôt que Pharm en soit mêlé. Je force un sourire pour ne pas l'inquiéter.
-Oui t'inquiète, j'ai juste eu un vertige, rien de grave.
-Tu es sûr ? Tu es vraiment pâle, insiste-t-il doucement.
-Oui je suis sûr. Tu peux amener ça à Manow ? Elle risque de faire un scandale sinon.
-Je pense aussi, s'exclame-t-il avec son sourire rayonnant qui rendrait à mon avis pas mal de filles folles de lui. Ah mais en fait pourquoi tu me demandes de lui amener ?
-Je vais aller me passer un coup d'eau sur le visage, je vous rejoindrai après.
-D'accord ! J'espère que ça ira mieux.
Il s'en va après ses mots, moi je reste immobile comme un idiot. Ce n'est qu'après un petit moment que je bouge enfin pour me diriger vers les toilettes. Une fois dans celle-ci je ne perd pas de temps, aspergeant directement mon visage d'eau froide. Je n'ai pas le choix, même si ça me rend malade je devrai le faire, pour protéger Pharm. Je reprends mon téléphone et commence à écrire un message. Mes doigts tremblent ce n'est pas facile mais je finis par y arriver. Dès que j'aie appuyé "envoyé", je sens une brusque envie de vomir monter en moi.
De moi: Ne faites rien à Pharm ! Dites-moi juste ce que vous voulez, mais je vous interdis de le toucher.
De XXX: C'est bien tu vois quand tu veux, ce soir je t'attendrai près de l'université, mais un peu loin quand même. Ne sois pas en retard !
Evidemment, j'espérais quoi ? L'envie de balancer mon téléphone est très tentante, mais je me retiens. Je prends quelques minutes pour me calmer, Manaow et Pharm se poseront des questions si j'arrive dans cet état. Je finis enfin par y retourner, j'essaye de donner le change devant eux. Je ris aux blagues de Manaow, je parle avec mon meilleur ami comme si de rien n'était.
La fin de la journée arrive, pour mon plus grand malheur, à côté de Pharm je tente de ne rien laisser paraître.
-Tu veux qu'on rentre ensemble ? me demande joyeusement mon meilleur ami.
-Bon les garçons j'y vais moi je suis attendue.
-C'est ça tu vas retrouver ton prince charmant, lance Pharm sur le ton de la plaisanterie.
-Très drôle Pharm, je dois vraiment te rappeler que...
Elle se coupe brusquement, surpris par sa réaction, je pousse un peu son épaule mais elle ne réagit pas, ou du moins pas tout de suite.
-Mon dieu c'est qui ce beau mec, hurle-t-elle soudainement à en perdre sa voix.
Je regarde dans la même direction qu'elle, ma respiration se coupe. Impossible qu'est-ce qu'il fait ici ? Il s'approche lentement , ses cheveux sont tenus comme ce matin par une queue de cheval, sauf qu'il n'y pas de mèches qui tombent sur son visage. Et heureusement il porte un haut, un débardeur qui laisse parfaitement voir ses bras. Mes yeux sont attirés par d'autres marques noires sur sa peau. Encore des tatouages ? Je n'y avais pas fait attention ce matin, peut-être que j'étais trop agacé par lui pour le remarquer. Il arrive enfin vers nous, il nous salue d'un signe de main, accompagné d'un sourire.
-Bonjour P Win ! salue respectueusement Pharm. Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je suis venu chercher quelqu'un qui m'a fait faux bond ce matin.
Je devine qu'il parle de moi, pas besoin d'être devin pour le savoir. Il me jette un rapide coup d'œil, que Pharm a sûrement vu.
-Bon je vais y aller moi, P Dean m'attend.
Sale traître ! Il m'abandonne, Manow ne tarde pas à le suivre en partant aussi . Je reste donc seul avec lui.
-Tu es prêt à rentrer ?
Il ne blaguait pas, il voulait vraiment me ramener. Je me pince la lèvre inférieure, je ne peux pas, et de toute manière je ne veux pas. Ce mec est un vrai pot de colle, depuis hier soir et j'ai l'impression qu'il cherche à devenir plus proche de moi Malheureusement pour lui, je ne compte pas faire ami ami .
-Oui je suis prêt, mais je ne rentrerai pas avec toi, je peux me débrouiller, je suis assez grand.
-Je te rappelle que tu m'as faussé compagnie ce matin. Et qui sait ? Tu pourrais te faire agresser sur le chemin du retour.
-Je ne suis pas un gamin, je peux très bien me défendre tout seul.
-Tu en es sûr ?
Il s'approche un peu plus, par réflexe je recule, ses yeux noirs me dévisagent. J'essaye de rester calme, et de ne rien montrer.
-Pourquoi tu as autant peur quand je m'approche ? me demande-t-il doucement.
Je reste sans voix devant tant de douceur, mais je me reprends assez rapidement, en entendant mon téléphone. C'est pas vrai, il faut que j'y aille
-Je n'ai pas peur pour ton information. Et souviens toi de quoi je t'aie menacé ce matin si tu ne me lâchais pas.
Je pars rapidement. Après mon avertissement caché dans cette phrase, j'espère qu'il va enfin me lâcher. Je me dépêche étant donné qu'il m'a ralenti. En apercevant plus loin ce connard, debout appuyé contre sa voiture, les bras croisés. Je referme mes poings, me rappelant des photos qui m'a envoyé et des menaces envers Pharm. D'un pas rapide je me dirige vers lui, les dents serrées.
***
Un jet froid tombe sur mon corps, je frotte ma peau le plus fort possible. Je ne veux pas qu'il reste des traces. Je sors qu'après une bonne heure, je m'habille rapidement d'un haut simple et d'un jogging. Je m'effondre sur mon lit, mes yeux me brûlent encore, malgré tout ce que j'ai pleuré plus tôt. Je ferme les yeux, je dois penser à autre chose, n'importe quoi. étrangement c'est un visage qui me vient en tête, celui d'un gars insupportable. Pourquoi je pense à lui ? Je serre ma lèvre, je suis sûr que c'est parce qu'il me colle trop. Un bruit retentissant sur ma porte me fait me relever. Qui peut bien venir à cette heure ? Brusquement mon cœur s'accélère, ne me dites pas que c'est lui, et qu'il en veut plus. Il sait où j'habite en plus. Je ne bouge pas, la peur commence à parcourir mon corps.
-Tu veux bien m'ouvrir ou je dois encore frapper jusqu'à que tu te décides ?
Cette voix, ce n'est que le casse pied, je souffle de soulagement, et vais ouvrir. Le blond insupportable qui se trouve derrière me souris.
-Qu'est-ce que tu veux ? demandai-je brutalement.
-Toujours aussi aimable à ce que je vois, je voulais te proposer de passer la soirée avec moi, réplique-t-il calmement.
-Non !
-Tu en es sûr ?
Sans même savoir pourquoi je me mets à réfléchir. Si je restais seul dans cette chambre, je risquerais d'encore broyer du noir. Tandis que si je suis avec lui, certes il m'énervera, mais je ne serais pas seul et je penserais peut-être à autre chose.
-D'accord, je veux bien passer un moment avec toi.
-Super ! déclare-t-il d'une voix forte.
Il passe son bras sur mon épaule, et rentre. Attends on va pas chez lui ? Il m'entraîne vers mon lit. Il me pousse doucement dessus, je le regarde. Il est sérieux ? Il est obligé de faire ça ? Silencieusement il s'assied à côté de moi, il est trop près. Je mets un peu plus de distance, malheureusement il n'a pas l'air de comprendre, et me recolle rapidement.
-Tu es trop près, je n'aime pas quand on me colle, dis-je d'un ton qui montre mon agacement.
-Tu n'aimes pas être collé parce que tu es timide ?
-Non je...
-Ou bien tu es attiré par moi, et donc tu as peur de ne pas pouvoir te contrôler si j'étais trop proche.
Je manque bien de m'étouffer avec ma salive à l'entente de cette phrase. Ses yeux rieurs ne lâchent pas les miens, il se moque de moi. Il ne paye rien pour attendre, patiente un peu tu vas voir. Je me tourne entièrement vers lui, je le défie du regard, bien décidé à affaiblir ses dires. Et surtout lui faire fermer sa bouche pour une fois.
-Tu te trompes, la seul chose que tu devrais craindre, c'est que je te vomisse dessus. Tellement tu m'en donnes envie, je réplique calmement.
Je souris fier de moi, il ne rit plus, son visage redevient sérieux. Je me remets dans la même position qu'avant et prends mon téléphone. J'ai sûrement reçu des messages de Pharm et Manaow, je vais voir dans notre groupe.
De Pharm: Alors avec P Win ça a été pas trop de bêtise ?
De Manaow: Je suis sûre que même s'il s'était passé quelque chose, il ne nous dirait rien. Mais vous allez trop bien ensemble, toi et ce beau gars tatoué. Je vous imagine trop ensemble en train de vous câliner.
De Manaow: À moins que vous ne passiez déjà à la vitesse supérieur. Ho j'ai des images en tête maintenant.
Ils sont pas possibles, enfin surtout elle. Je commence à taper ma réponse, mais je me stoppe en sentant deux bras chauds me serrer, plus un torse se coller à mon dos. Je me retourne vers le propriétaire, il me sourit comme plutôt, une lueur de satisfaction brille dans ses yeux. Je n'aime pas ça, je repose mon téléphone, et essaye d'échapper à son emprise. Il a beaucoup plus de force que moi, je le maudis intérieurement pour ça.
-Lâche-moi abruti !
-Pourquoi je devrai faire ça ? demande-t-il d'un ton taquin.
-Parce que j'irais te castrer si tu ne le faisais pas, je le menace.
-C'est marrant quand même.
-Qu'est-ce qui est marrant espèce de crétin ?
-Tu disais que je te donnais envie de vomir, et pourtant là t'es collé contre moi, et tu ne l'as pas fait. On dirait que tu es plus gêné que dégouté. J'ai raison alors ?
Je ferme les yeux, les battements plus rapides de mon cœur me trahissent. Mais ce n'est pas de la gêne, s'il savait ce qu'il s'est passé, il m'aurait déjà probablement lâché. Pourtant je ne veux pas perdre contre lui, j'ouvre la bouche, seulement aucun mot n'en sort. Son souffle s'abat brusquement sur ma nuque, je crois que mon cœur va s'arrêter, ma gorge devient sèche. Il faut vraiment qu'il arrête, je prends une grande inspiration avant de me lancer.
-Lâche-moi vraiment ! ordonnais-je le plus froidement possible. Je ne plaisante pas.
-Je veux bien te lâcher, mais à une condition.
-Laquelle ?
J'espère qu'il ne pense pas trop à n'importe quoi. Son sourire s'agrandit, ça ne me rassure pas, il a l'air de s'imaginer quelque chose de mauvais. Il a l'air d'un pervers, tout simplement.
-Je te lâcherai que si tu m'appelles par mon prénom.
-Quoi ?
J'ai crié sans le vouloir. Il est vraiment sérieux, il veut juste que je l'appelle par son prénom .
-Tu m'as bien entendu, depuis l'autre soir, tu ne m'as jamais appelé par mon prénom. J'aimerai donc que tu le fasses maintenant, déclare-t-il tout souriant.
-Rha t'es vraiment bizarre.
-Je sais, mais si tu veux que je te lâche, faut que tu le fasses.
-D'accord je vais le faire. Lâche-moi P Win ! Content maintenant ? ne puis-je m'empêcher d'ajouter.
Il me lâche enfin, j'en profite pour retourner à ce que je faisais, avant qu'il me prenne en otage.
-Tu es vraiment trop mignon quand tu fais cette tête Nong Team, déclare-t-il à peine après quelques secondes, en ébouriffant mes cheveux.
Je ne dis rien, je me concentre sur ce que j'écris. Il retire sa main, j'envoie mes réponses à Manaow et Pharm. Je repose mon téléphone avant de m'allonger, Win suit mon mouvement. Je tourne la tête vers lui, son bras est sous sa tête, il me regarde fixement.
-J'ai quelque chose sur le visage ? je demande après un moment.
-Non tu n'as rien.
-Alors pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Parce que tu es mignon.
Il délire complètement, je ne suis pas mignon. C'est même plutôt le contraire, j'ai mauvais caractère, je m'énerve facilement, et en plus...Je devrai pas y penser.
-Tu rougis.
Je claque ma langue dans ma bouche agacé. Il veut vraiment se moquer de moi. Il m'énerve vraiment à dire des bêtises. Je rougirai jamais à cause d'un crétin pareil, plutôt avoir un accident. Malgré cette pensée, je doute quand même un moment, sentant une chaleur monter. C'est sûrement à cause de la pièce, il fait trop chaud à l'intérieur, rien d'autre.
-C'est bon j'arrête de t'embêter, on peut parler de ce que tu aimes. Tu as des passions ?
Je me mets dans la même position que lui, mais je veille à ce que nos jambes ne se touchent pas. Je décide de lui répondre, c'est toujours mieux que de continuer à se faire taquiner, et puis ça m'évitera de trop penser à ce qui c'est passé avant. Je chasse vite les larmes qui commencent à monter, en un clignement de cils. Je me concentre sur la conversation.
Mots: 7363
Voilà un nouveau one shot que j'ai imaginé, sur le couple WinTeam cette fois, je les aime beaucoup. J'espère qu'il vous plaira comme les autres. Je suis désolé d'avance si il y a des fautes, j'ai relu et essayer de me corriger le mieux que je pouvais.
Bonne lecture !!
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