Une belle vie

Les bips incessants de la machine à laquelle je suis branché me tapent de plus en plus sur les nerfs. Mes paupières lourdes m'incitent à me reposer, je commence à les fermer, mais un bruit me fait les rouvrir. En l'apercevant un maigre sourire décore mes lèvres, elle s'assied sur la chaise à côté du lit, comme à son habitude.

-ça va ? Tu ne te sens pas trop mal aujourd'hui ? me demande-t-elle de sa voix douce habituelle.

-Je vais bien Waha, ne t'en fais pas, me forçais-je à dire avec un air rassurant.

Elle se met à jouer avec mes mèches blonde qui repose sur mon front, je la laisse faire. Après tout ce n'est pas comme si c'était la première fois. La soif commence à serrer ma gorge, je passe ma langue sur ma lèvre inférieure.

-Tu as soif ?

Je hoche simplement la tête en guise de réponse, elle me connaît trop bien. Lentement, elle m'aide à me redresser, et met un coussin dans mon dos pour que je sois plus confortable. Je la remercie d'un sourire, elle me sourit aussi mais le sien est bien plus grand que le mien. Elle amène un verre d'eau rempli à moitié à ma bouche, j'en bois une légère gorgée. Après en avoir pris quelques autres, je lui fais signe que c'est bon, elle repose le verre sur la petite commode.

-J'espère que tu t'ennuies pas toute la journée.

Je me retiens de rire, bien sûr que je m'ennuie, rester enfermé dans cette chambre toute une journée n'est pas amusant. Elle devrait le savoir pourtant depuis le temps qu'on se connaît, que je n'aime pas rester inactif. Et c'est ce que je fais en restant dans ce fichu lit.

-Je suis désolée c'était stupide ce que j'ai dit, se rattrape-t-elle, je sais que tu n'aimes pas rester immobile.

-Je t'en veux pas, ça arrive à tout le monde de dire des choses stupide. Et toi ta journée alors ? demandais-je impatient de savoir ce qu'a fait ma meilleure amie aujourd'hui.

-Pas grand chose, j'ai eus les cours ce matin, ce n'était pas très passionnant, j'ai enchaîné avec l'entraînement, et je suis allée bosser.

C'est déjà mieux que ma journée, passer la journée à lire des mangas devient assez vite lourd. Elle pose doucement sa main sur la mienne, elle me regarde compatissante, c'est vrai qu'elle peut pratiquement lire en moi comme dans un livre ouvert.

-Ah oui c'est vrai, j'avais presque oublié Mme Makto qui m'a demandé de tes nouvelles. Elle m'a dit, je cite : "j'espère que votre ami insupportable ne va pas revenir de sitôt, la classe est plus calme quand il n'est pas là"

Un léger rire franchit la barrière de mes lèvres, ça ne me surprend pas vraiment. Mme Makto est la professeure que j'ai le plus énervée durant ma scolarité, je crois. Je me rappelle encore de la fois où je l'ai contredit violemment devant toute la classe. Je la remercie, elle a réussi à me changer les idées, et à me faire rire. Je serre un peu plus sa main, heureusement qu'elle vient me voir, sinon même mes soirées seraient ennuyeuses. Je fronce les sourcils en apercevant une chaîne à son cou, elle est discrète, mais je l'ai bien remarqué.

-C'est quoi cette chaîne, toi qui n'a jamais aimé les bijoux ? demandais-je d'un ton légèrement taquin, ne pouvant m'en empêcher.

Le rouge envahit brusquement ses joues blanches, elle se met à se triturer les mains, je la connais aussi très bien. Je sais qu'elle est gênée, et d'un côté c'est assez mesquin que je l'embête avec ça, sauf que de l'autre c'est de bonne guerre. Le nombre de fois où elle m'a taquinée aussi avec ça.

-Je...c'est un cadeau, finit-elle par dire, les joues rouges.

-Ah bon ! Un cadeau de qui, je peux savoir ?

-D'un ami !

-Vraiment qu'un ami, continuais-je exprès.

-Run arrête ! me gronde-t-elle en fronçant les sourcils.

-D'accord j'arrête de t'embêter, du moment que tu es heureuse je suis content.

La gêne quitte doucement son visage, je me mords la lèvre inférieure pour me retenir de continuer à l'embêter. Ses épaules s'affaissent lentement, c'est vraiment amusant de la taquiner, elle a toujours des réactions marrantes. Le mieux c'est quand elle boude, elle ressemble vraiment à une gamine.

-Merci beaucoup Run ! dit-elle encore un peu timidement, en mettant une mèche brune derrière son oreille.

Je réalise à ce moment qu'elle a bien changé, elle n'est plus la petite fille timide, renfermée sur elle-même, que j'ai rencontrée à dix ans. Elle a grandit, mûrit et surtout est devenu une très belle femme. Je me rappelle encore de la fois où je l'ai rencontré, je crois que ce jour restera à jamais gravé dans ma mémoire.

-à quoi tu penses ? me demande-t-elle doucement.

-Pas grand chose, je me remémore juste notre première rencontre.

Des taches rouges reprennent place sur ses joues, apparemment elle n'a pas oublié aussi.

-Tu n'es pas obligé de te rappeler de ça, c'était un peu gênant, elle chuchote ses derniers mots.

-C'est vrai que frapper quelqu'un qui vient te saluer, n'est pas très sympa.

-Je ne l'ai pas fait exprès, se défend-t-elle tout de suite, en faisant une grimace.

-Je sais je t'embête.

Je reprend sa main qu'elle avait retirée quand j'ai commencé à l'embêter, elle garde sa moue boudeuse. Je me doute bien qu'elle n'a pas fait exprès de me gifler ce jour-là, mais c'est marquant. Moi qui voulait juste aller lui faire la conversation, bon c'est vrai je m'ennuyais surtout, après elle était souvent seule, donc je suis allé la voir. Elle ne m'a pas compris tout de suite, pour la simple et bonne raison que j'ai parlé coréen, elle est partie sans rien me dire. Je suis allé la voir plusieurs jours de suite, c'était marrant de voir la grimace qu'elle faisait, quand je disais des mots en coréen. Elle m'en a voulu quand elle a su que je parlais aussi Thaïlandais, mais ça ne nous a pas empêché de devenir amis. On était différents mais c'est ce qui faisait le ciment de notre amitié. Elle a toujours été une bonne élève, appliquée et sérieuse, tandis que moi c'était vraiment tout le contraire. Un autre jour mémorable, c'est quand elle m'a vu la première fois avec des mèches roses, et les oreilles percées, j'ai cru qu'elle allait s'évanouir.

-Tu penses encore à quelque chose d'embarrassant, j'en suis sûre, dit-elle en me jetant un rapide coup d'œil.

-Tu me connais trop bien.

-Tu as pensé à quoi ?

-Au moment qu'on a passé ensemble, et aussi à ta tête quand tu m'as vu avec les mèches teintes, et avec des boucles d'oreilles.

-M'en parle pas, j'ai cru que j'allais gueuler tellement fort que l'école allait s'effondrer, déclare-t-elle avec un début de sourire.

-Tu m'en veux plus ?

-Si encore un peu, tu es vraiment méchant par moment. Parfois je suis vraiment surprise en repensant à lui, et votre couple, il était vraiment différent de toi, surtout qu'au début vous avez eu du mal à vous supporter.

Si sa première phrase m'avait presque arraché un sourire, la suivante me fait me renfermer. Mon cœur s'accélère, mes poings, eux, se serrent.

-Run qu'est-ce...commence-t-elle. Mon dieu je suis désolée je n'aurais pas dû parler de lui.

Je ne la regarde pas, j'imagine bien qu'elle ne voulait pas me faire de la peine, elle est ma meilleure amie. Je me sens mal, ça fait un moment maintenant, pourtant entendre parler de lui me fait toujours aussi mal. Il est parti bien trop tôt, il ne méritait pas de s'en aller, il avait encore plein de choses à vivre, on en avait plein. Des larmes se mettent à piquer mes yeux, ma gorge se noue.

-Run je suis vraiment désolée, je ne voulais pas...

-Waha j'ai besoin d'être seul un moment, l'interrompais-je assez sèchement.

-D'accord je vais te laisser.

Elle lâche ma main, et s'éloigne, dès que la porte se ferme. Je me laisse aller, quelques larmes s'échappent, je passe mes doigts dans mes cheveux. C'est vrai que lui il adorait le faire, le nombre de fois où je mettais ma tête sur ses genoux, pour qu'il me le fasse. Le poids sur mon cœur devient plus lourd, je regrette vraiment le temps qu'on a passé à se disputer. J'aurais dû écouter plus vite Waha, qui elle avait déjà compris, mais à ce moment je pensais qu'il m'insupportait. Lui et ses bonnes manières, lui et ses notes impeccables, il était un peu comme Waha dans le fond, mais il m'énervait quand même. Le premier jour où je l'ai vu j'ai ressenti quelque chose de bizarre, il était pourtant juste là le regard paumé, habillé avec l'uniforme, ses cheveux noir lui couvrant le front. Je me souviens m'être rassuré, en me disant que c'était son attitude de premier de la classe, qui me faisait ressentir ça. Et évidemment Waha lui a proposé son aide, du coup il s'est mit à traîner avec nous, il était aussi à l'opposé de moi : toujours poli, bienveillant avec les autres. À côté de lui, je devais passer pour un voyou, avec mes cheveux teints, mes boucles d'oreilles, et surtout ma mauvaise manie de répondre aux professeurs. Plus je passais du temps avec lui, plus je me sentais agacé, à cause du sentiment en moi.

Je laisse ma tête aller en arrière, je suis vraiment con par moment, si je n'avais pas été aussi entêté, on aurait pu avoir beaucoup plus de beaux moments ensemble. Une douleur brusque me fait grimacer, elle n'a rien à voir avec le chagrin, je serre la couverture, respirer devient douloureux encore une putain de crise. Le bipemment de la machine devient plus fort, les battements de mon cœur résonnent à mes oreilles, une douleur insupportable traverse tout mon corps. Mes forces commencent à me quitter, mes paupières deviennent lourdes. La porte s'ouvre brutalement, je n'arrive pas à distinguer qui c'est, j'aperçois que de vagues images.

-Il fait encore une crise vite, s'écrie une voix.

Je sens un léger picotement à mon bras, mais je ne perçois plus rien d'autre, les yeux fermés, je me laisse aller.

Lentement je les rouvrent avec difficulté, des voix me parviennent, j'arrive juste à comprendre certains mots, pour le reste ce ne sont que des bribes. Puis elles cessent, j'entend la porte s'ouvrir et des bruits de pas s'approcher, je lève les yeux Waha est debout à côté de mon lit.

-Waha ! prononçais-je doucement.

-Run tu es réveillé, déclare-t-elle calmement. Comment tu te sens ?

-Un peu mal !

-Normal, tu as refait une crise, j'ai eu vraiment peur tu sais. J'ai cru que cette fois tu n'allais pas t'en sortir.

-Je suis plus solide que tu le crois, dis-je le plus naturellement possible.

-C'est pas le moment de plaisanter, j'ai eu vraiment peur, je t'interdis de me refaire un coup pareil.

-Je te le promets. Allez viens là !

J'ouvre mes bras, elle ne se fait pas prier pour s'y réfugier, je m'en veux de l'avoir inquiétée, elle est une des personnes les plus chères à mon cœur. Elle est ma meilleure amie depuis que j'ai dix ans, une des seules vraies que j'ai réussi à me faire. Pourtant je sais qu'un jour je vais devoir l'abandonner, la crise que j'ai eu était bien plus forte que toutes les précédentes, à mon avis je vais pas tarder à partir pour de bon. Je me redresse pour être un peu plus confortable.

-Run !

-Mm !

-Je suis désolé pour tout à l'heure, je ne voulais pas parler de...

-Tu peux dire son prénom.

-De Dao ! Je sais que tu as encore du mal avec le fait qu'il ne soit plus là, dit-elle d'une voix étranglée.

-Je ne t'en veux pas, je sais qu'il te manque aussi, et surtout tu n'as pas fait exprès.

-Tu peux me promettre que tu te battras, je ne veux pas te perdre aussi, tu es comme le frère que j'ai jamais eu.

Je hoche positivement la tête, étant incapable de répondre avec des mots, j'ai entendu le mot d'une des infirmière. Même les médecins n'ont plus beaucoup d'espoir j'ai l'impression, elle se met à jouer avec mes cheveux, je lui fais un mince sourire pour la rassurer. Brusquement une voix éclate dans le couloir, je n'ai pas le temps de m'interroger sur qui c'est, que la porte s'ouvre avec force sur ma mère.

-Mon bébé comment vas-tu ? J'étais tellement inquiète quand j'ai reçu le coup de fil de l'hôpital, s'écrie-t-elle à en perdre sa voix.

Je ne me sens pas touché par son inquiétude, ni par ses yeux larmoyants posés sur moi. Alors ça y est, elle s'est souvenue qu'elle avait un fils, bloqué dans une chambre d'hôpital. D'un pas rapide elle s'approche, elle est comme dans mon souvenir, et encore une fois je peux apercevoir à quelle point je ressemble plus à mon père.

-Qu'est-ce qui ce passe ? Tu n'es pas content de me voir mon chéri ? me demande-t-elle en voulant prendre ma main.

Je ne la laisse pas la prendre, je la décale pour la poser sur celle de Waha, qui regarde aussi ma mère d'un mauvais œil.

-Mon chéri qu'est-ce...

-C'est bon arrête ton numéro, déclarais-je froidement.

-De quoi tu parles ?

-Tu joues vraiment bien la comédie, je dois te rappeler que tu n'es pas venu me voir pendant plusieurs mois, et là t'apparais comme une fleur, et tu fais ta mère inquiète.

-Je ne vois pas de quoi tu m'accuses, je m'inquiète vraiment pour toi, tu es mon fils unique.

-Ah bon ! Pourtant ça n'a pas eu l'air de t'affecter de me mettre dehors, quand je t'ai annoncé ma relation avec Dao, déclarais-je amèrement. Tu m'avais dis quoi déjà ? Ah ça y est je me souviens : "je ne veux pas de quelqu'un comme toi chez moi, tant que tu ne seras pas redevenu normal"

-Mon chéri je n'avais pas le choix, je...

-Bien sûr que tu avais le choix, tu aurais pu m'accepter comme papa l'a fait, lui il n'a rien dit, il a été juste heureux pour moi. Car pour lui peu importe que je sois avec un gars ou une fille, du moment que j'étais heureux, m'écriais-je en colère, ne supportant pas qu'elle cherche des excuses.

Une violente toux s'empare de moi, je sens la main de Waha frotter doucement mon dos, et ma mère émettre une plainte. Je commence à avoir mal, un goût métallique envahi ma bouche.

-Vous êtes contente de vous, regarder ce que vous avez fait. Partez maintenant ! s'écrie Waha.

Je ne peux pas voir le regard qu'elle lance à ma mère, mais il doit être plus que glacial.

-Je ne partirais pas, j'ai le droit de rester dans la chambre de mon fils, si il y a quelqu'un qui doit partir c'est vous, vous n'êtes rien, riposte celle qui est ma mère.

À l'entente de cette phrase une violente colère monte en moi. Comment elle peut oser dire ça à Waha ? C'est celle qui m'a le plus soutenu avec mon père, quand j'ai entamé ma relation avec Dao, et qui m'a hébergé pendant longtemps.

-Je t'interdis de lui parler sur ce ton, elle compte beaucoup plus pour moi que toi, déclarais-je difficilement ma gorge étant douloureuse.

-Mais je suis ta mère, celle qui t'a donné la vie.

-Tu es aussi celle qui m'a rejetée, il n'y a pas si longtemps dis-je le plus froidement possible.

Des larmes coulent sur ses joues, mais je ne me sens pas attendri, du noir se mêlent à l'eau, sûrement celui de son maquillage. Elle n'a pas l'air prête à partir, ce qui m'énerve grandement, le goût métallique n'a pas encore disparu crier ne serait pas la bonne chose à faire. Heureusement pour moi, une infirmière fait irruption dans la pièce, et demande à ma mère de sortir, évidemment elle refuse. Mais elle ne tient pas longtemps face à elle, elle finit par s'exécuter. Je souffle de soulagement, elle m'insupporte vraiment, malgré le fait qu'elle soit ma mère, je n'ai nullement envie de me réconcilier avec elle.

-Je pourrai vous parler en privé.

Je lance un rapide regard à Waha qui comprend le message, elle sort silencieusement, désormais seul avec l'infirmière j'affiche une expression neutre.

-Je sais que c'est peut-être un peu brutale de vous le dire comme ça, mais vous...

-Je n'ai plus beaucoup de temps c'est ça, l'interrompit-je d'un ton calme.

-Oui c'est ça, quand on s'est occupé de vous avant, on a remarqué que la maladie avait pris de l'empleure, et malheureusement les médicaments ne font plus effet. Il vous faudrait un nouveau traitement, mais il est long et a très peu de chances de fonctionner, et les médicaments ne marcheront peut-être pas.

-Combien de temps me reste-t-il à peu près ?

-Je pense peut-être trois ou quatre jours, maximum 5. 

-D'accord !

-Je suis vraiment désolée. Je pose vos nouveaux médicaments ici, pensez à les prendre.

Elle s'en va après ces mots, je regarde la petite boîte qui contient mes cachets, je la prends, mais ne l'ouvre pas. Je les fixe pendant un petit moment, finalement je décide de les reposer, à peine je les ais remis à leur place que Waha entre à nouveau. Elle se met à côté de moi, avec un gobelet de café dans la main. C'est vrai qu'il doit être tard.

-Tu devrais rentrer, tu as cours demain, dis-je en reprenant sa main.

-Non c'est bon ne t'en fais pas, j'aimerais profiter encore un peu de mon meilleur ami, surtout que l'heure des visites est bientôt finie, déclare-t-elle avec un sourire rayonnant.

Je n'ai pas la force de lui annoncer ce que l'infirmière m'a dit, je ne veux pas bousiller la fin de sa soirée. Je me force à sourire, elle met sa tête sur mon épaule, je l'enlace, c'est peut-être la dernière étreinte qu'on aura. On parle de tous nos meilleurs souvenirs, comme la fois où je me suis barré du cours Mme Makto parce que j'estimais qu'elle m'avait mal parlé. Alors qu'en fait elle avait juste critiqué ma couleur, en disant que je ressemblais trop à un mauvais garçon. J'ai même réussi à lui parler de Dao, de nos chamailleries de gamins, faut dire que la plupart du temps c'est moi qui le cherchais. Waha me rappelle également notre baiser, c'est moi qui avait fait le premier pas, je m'en souviendrais toute ma vie. Il m'avait insulté de connard vu que je l'embêtais encore. À ce moment je n'étais pas encore sûr de mes sentiments, mais je ne pouvais pas rester de marbre. Alors j'ai attrapé le col de sa chemise et l'ai tiré vers moi afin de pouvoir plaquer mes lèvres sur les siennes. Pour la première fois de sa vie il m'a frappé, il ne m'a plus parlé pendant des jours après ça, jusqu'à ce que Waha mette son grain de sel. On s'est réconciliés, et on a décidé d'essayer tous les deux, petit à petit j'ai réalisé que je l'aimais tout simplement.

Évidement, Waha n'a pas arrêté de nous charrier, après que je lui ai annoncé qu'on était ensemble. J'ai aussi appris à connaître une autre facette de lui, plus mesquine que celle qu'il montrait constamment à l'université. Je suis sûr qu'on aurait pu vivre plein d'autres choses encore, si seulement il ne s'était pas fait agresser ce soir-là.

-Run je vais devoir y aller, l'heure des visites est terminée, déclare-t-elle calmement.

-D'accord fais attention à toi sur la route !

-T'en fais pas pour moi, je reviendrais demain après le boulot.

Ma gorge se noue, demain soir je serais peut-être plus là, je l'enlace doucement, je profite une dernière fois de pouvoir l'étreindre, son parfum fruité envahi mes narines. J'ai envie d'avoir un bon souvenir avec elle.

-Je suis désolé, murmurais-je doucement.

-Pourquoi tu t'excuses ? demande-t-elle avec un ton calme. Tu sais ce que ta mère m'a dit ne ma pas affecté tant que ça.

-Ce n'est rien d'important.

-D'accord je vais y aller. Repose-toi bien !

Elle me pose un baiser sur ma joue, et s'éloigne, avant de franchir la porte elle me fait un signe de main en me souriant. Je lui rend son sourire comme je peux, dès qu'elle sort, je me rallonge.

La nuit envahit doucement la ville, je ferme les yeux, je repense à tous les moments dans ma vie, les bons comme les mauvais. J'en conclus que j'ai eu beaucoup de chance, j'ai rencontré Waha qui est une fille géniale, Dao aussi, et j'ai eu un père aimant. Le bip de la machine s'atténue doucement, je respire plus doucement que d'habitude, mon corps semble plus léger. Malgré certains moments dures, je pense que j'ai eus une belle vie, et maintenant je vais retrouver mon petit ami, et mon père.

Mon cœur s'arrête doucement, le bruit de la machine cesse, je sens des bras m'entourer ceux de Dao sûrement, mon père n'est certainement pas loin. 

Mots: 3492

Voilà mon deuxième one shot, j'espère qu'il vous plaira, j'ai voulu tenté quelque chose de nouveaux.
Bonne lecture !

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