Sotus S (ArthitKongbop)
Pov Arthit
Je ne répond pas à sa question, je reste muet il parle à nouveau après une courte pause.
- Si tu ne peux pas répondre, laisse-moi te rendre cet engrenage pour l'instant.
Il le pose à côté de ma jambe, je regarde l'engrenage, et lui après.
-Quand tu connaîtras la réponse, nous en reparlerons.
Je peux bien percevoir la tristesse dans sa voix, mais je reste silencieux. Il descend de l'estrade, et commence à s'éloigner, je l'observe simplement. Mon regard passe de lui à l'engrenage, que je prends rapidement, un soupir passe la barrière de mes lèvres. Je lève les yeux, le moment où je lui ais rendu la roue me revient en mémoire, son sourire mais surtout la joie qui était clairement visible sur son visage ce jour-là. Il s'est arrêté, je rebaisse la tête, d'autre moment me reviennent. J'avale difficilement ma salive, une première larme trace son chemin sur ma joue, les autres ne tardent pas. Il a recommencé à avancer, le bruit de ses pas résonne dans la pièce. Je ne cours pas derrière lui, je reste juste assis à pleurer en serrant l'engrenage dans mes mains. Je ne sais pas combien de temps je reste ici, là où il y a beaucoup de souvenir: Kongbob qui déclare devant tout le monde qui ferait de moi sa femme... Un goût salé envahit ma bouche, j'essuie mes yeux, j'ai beaucoup trop pleuré. Je me lève à mon tour, et me dirige vers la sortie. Demain je travaille, je ne peux pas me permettre de rester trop longtemps ici. Je marche lentement, le vent frais me fait légèrement frissonner, mes joues sont encore humides. Je peux sentir les traces de mes larmes, je prends mon téléphone qui vibre dans ma poche. C'est un appel de Bright, je décroche.
-Ah tu réponds toi au moins ! déclare-t-il directement d'une voix forte.
-Qu'est-ce que tu veux ? demandais-je, m'efforçant à paraître le plus calme possible.
-S'il te plaît, tu veux pas venir au bar où je travaille ? J'ai besoin de me détendre et de boire avec un ami. Les autres n'ont pas répondu, ils m'abandonnent lâchement.
En temps normal j'aurais trouvé drôle qu'il dramatise pour si peu, et je serais peut-être même entré dans son jeu, mais je n'ai juste pas le cœur à le faire.
-Arthit répond-moi ! Fais pas ton mauvais ami !
-Désolé Bright, mais je travaille tôt demain matin.
-Moi aussi je travaille, pourtant ça ne m'empêche pas de profiter de mes amis. Allez s'il te plaît ! insiste-t-il en faisant semblant de pleurer.
Je me pince la lèvre inférieure, peut-être que boire un verre me ferait du bien. Seulement je n'ai pas envie de ressembler à un zombie demain, je bataille avec mon envie et ma bonne volonté.
-Désolé Bright, mais je préfère rentrer, bonne soirée, prononçais-je après quelques secondes.
Je raccroche rapidement, ne lui laissant pas le temps de protester. Je me remet à avancer en direction de mon appartement. En arrivant, je monte vite dans l'ascenseur, n'ayant qu'une envie, celle de me reposer. Les portes s'ouvrent sur le visage de Kongbob, je reste sans voix, ses cheveux indisciplinés tombent sur son front. Une chemise bleu foncé ouverte en haut, recouvre son torse il a aussi l'air surpris de me voir. Seulement il se reprend rapidement et entre, son bras effleure le mien, je ne dis rien.
-Tu descends pas P, dit-il d'un ton plutôt froid.
Je réalise alors que je ne suis pas sorti, je me dépêche de le faire. Je ne me retourne pas, je pense bien que les portes se sont refermées, je me dirige juste vers la bonne porte. Comme à mon habitude je mets la carte au-dessus de la lumière, pour pouvoir l'allumer dès que je rentre. Je vais m'asseoir sur mon lit, je m'allonge et tente de faire le vide dans ma tête. Je n'ai pas envie de penser plus à ce qui s'est passé ce soir. Hélas ce n'est pas si facile, son visage triste ne veut pas quitter mon esprit, je suis sûr qu'il a pleuré aussi. Je change de position, je me mets sur le côté, mauvaise idée, la photo de moi et Kongbob est posée sur l'étagère. Je me pince la lèvre inférieure, de nouvelles larmes emplissent mes yeux, j'essaye de les retenir du mieux que je peux. Je referme mes paupières, pour ne pas la voir et que d'autres souvenirs heureux reviennent dans ma mémoire.
Je les rouvre qu'un peu plus tard, je passe paresseusement ma main sur mon visage. Mes joues sont à nouveau humides, fermer les yeux n'aura pas servi à grand chose. Je me redresse lentement, mon bras est tout engourdi, j'attrape péniblement mon portable, pour voir l'heure. Il est déjà 23h30, j'ai aussi reçu deux messages, l'un vient de Bright je vais voir.
De Bright : Arthit tu es vraiment un lâche, un ami pourris.
Je soupire, il a toujours besoin de tout dramatiser, est-ce qu'il va mourir s'il le fait pas ? Je vais jeter un coup d'œil à l'autre, je ne le lis même pas en voyant qu'il est sur le groupe, c'est sûrement encore des commentaires sur moi et Kongpob. J'éteins mon téléphone, je jette un rapide coup d'œil à mon balcon, Kongbob a dû rentrer maintenant. J'espère qu'il a fait attention en revenant ici.
Les jours passent, et ça ne va pas mieux je pensais que travailler me ferait penser à autre chose, mais je me suis trompé apparemment. Allongé dans mon lit, mon dos contre un oreiller, j'essaye de penser à autre chose. Mais c'est dur, chaque objet que je vois me fait penser à lui, d'abord le fer à repasser, un sachet de clémentine, l'engrenage posé sur la commode. Le stylo à côté qu'il m'avait offert, après que j'ai commencé à travailler dans cette entreprise. Je me pince les lèvres inférieures, je n'aime pas cette sensation. Brusquement je décide de me lever, je sors, et ferme la porte, lentement je me dirige vers l'ascenseur, que j'appelle. Il ne met pas longtemps à arriver, les portes s'ouvrent je lève la tête, en tombant sur le visage de Kongbop. Je suis surpris, il a l'air de l'être aussi, il me regarde un court instant. Il finit par sortir, je reste un court moment debout immobile, avant d'entrer à l'intérieur, cette scène me paraît familière, les rôles sont juste inversés. Je regarde une dernière fois l'endroit où il est parti, puis j'appuie sur le bouton pour que les portes se referment.
Je marche lentement, le vent frais du soir joue avec mes cheveux, "Si tu ne peux pas répondre, laisse-moi te rendre cet engrenage pour l'instant." Pourquoi je repense à ces paroles bien précises ? Je fouille ma poche, mon cœur s'accélère, mon estomac se tord, je me met à trembler je ne le trouve pas. Il est où ? Je cherche un peu mieux, toujours rien j'avale difficilement ma salive. Je l'ai peut-être fait tomber ? Je retourne sur mes pas, l'obscurité ne m'aide pas alors j'allume la lampe de mon portable pour éclairer le sol. Je continue de le chercher, mais je ne le retrouve pas.
Je finis par remonter, je m'arrête devant la porte de son appartement, je l'observe un petit moment, mais je ne frappe pas. Je me dirige vers le mien, en apercevant quelque chose par terre j'accélère le pas. Je le ramasse, c'est bien l'engrenage, un poids quittent mes épaules, je souffle je le serre dans ma main, et ferme les yeux. Je n'ai pas envie de le perdre.
Ellipse
Je suis assis à mon bureau devant mon ordi, j'observe le stylo. Il ne marche plus. Je regarde l'inscription de mon surnom : Ai One. Avant, à part P'Tum, personne ne m'appelait comme ça. J'ai même souvent engueulé mes amis quand il mentionnait mon surnom. Par contre, que ce soit écrit sur le stylo ne me dérange pas. Je me souviens aussi de la fois où il m'avait appelé Ai'One, pour me dire qu'il m'aimait.
-Hé Arthit ! Mr.Sun, let's go.
Je lève enfin les yeux, Tod est devant moi avec un sourire, c'est vrai qu'aujourd'hui les stagiaires partent, donc il y a la fête d'adieux. Je détourne les yeux, je n'ai plus vu Kongbob depuis un moment, je ne sais pas comment je réagirais devant lui. Après ce ne serait pas très respectueux de ne pas y aller. Je décide d'y aller je range mon stylo, et me rend dans la pièce.
La salle est décorée spécialement pour l'occasion, des lumières sont accrochées au mur, ainsi que sur l'estrade. Kongbob est le premier à s'avancer pour recevoir les cadeaux, il a l'air fatigué son ami suit, beaucoup de gens applaudissent. Som-o s'avance vers le micro pour prendre la parole.
-Ils ont reçu des cadeaux de vous et P'Piroj. J'ai entendu dire que vous avez également quelque chose à nous montrer, annonce-t-elle joyeusement.
Je lève les yeux vers lui, mais les rabaisse rapidement je n'arrive pas à tenir. C'est l'autre stagiaire qui répond, lui reste silencieux.
-Je vais vous laisser descendre et préparer votre performance.
Ils hochent positivement la tête, Som-o s'écarte pour les laisser passer, et demande si nous sommes prêts pour leur performance. Un oui s'élève dans la salle.
-Très bien ! S'il vous plaît, veuillez applaudir Nong Nai et Nong Kongbob, poursuit-elle, en applaudissant elle-même à la fin.
Kongbob est maintenant devant le micro, j'applaudis comme les autres, toujours en baissant les yeux, dès que je croise les siens. Nai, devant un piano, prend la parole.
-Eh bien, nous l'avons préparé juste cette après-midi. Si ça ne sort pas bien, veuillez nous excuser, finit-il avec un sourire maladroit.
Le silence dure un petit moment, bientôt le son des touches envahit la pièce. Kongbob ferme les yeux et commence à chanter, sa voix est calme et douce. Il les rouvre, regarde les personnes devant lui. Je l'observe, cette fois j'arrive à garder mes yeux sur lui, l'émotion dans sa voix est juste incroyable. Je savais déjà qu'il chantait bien après le concours de la lune, mais là c'est encore mieux que cette fois. La chanson se finit calmement, à nouveau tout le monde applaudit. Som-o s'avance à nouveau, elle les complimente d'abord pour ensuite annoncer qu'ils vont prendre la parole, pour nous raconter ce qu'ils ont appris en travaillant ici.
Nai est le premier à parler, il commence assez facilement, mais au fur à mesure il a l'air d'avoir plus de mal. Il finit par un sourire en disant qu'il est heureux d'avoir travaillé ici, accompagné par des applaudissements.
C'est maintenant son tour, il se met devant le micro, il ne parle pas tout de suite. Quand il commence, je baisse à nouveau les yeux.
-Tout d'abord, je voudrais tous vous remercier d'avoir pris soin de moi dès le premier jour de mon stage. Même si c'est juste une courte période, j'ai appris beaucoup de choses. J'ai rencontré beaucoup de gens et un nouvel ami, dit-il en se tournant vers Nai qui lui sourit.
Je ne sais plus où me mettre, je laisse mes yeux se balader partout, finalement ils reviennent sur lui, je respire fortement.
-J'ai eu des problèmes, reprend-t-il après une courte pause, et j'ai trouvé un moyen de les résoudre. J'ai appris à travailler en équipe et à avoir plus de responsabilités. Quelqu'un m'a dit... que "le monde du travail et le monde de la vie universitaire", il s'arrête un moment, "étaient différent."
Je romps à nouveau le contact visuel, je me sens gêné, surtout visé, c'est moi qui lui avais dit ça.
-Mais je pense, que c'est en fait le même. Peu importe où nous sommes, si vous êtes vous-même, et faites votre travail du mieux que vous pouvez; peu importe la société dans laquelle vous êtes, vous pouvez être heureux. Et cet endroit me fait sentir comme ça, pour terminer je voudrais dire...
Je ne peux pas rester de marbre, pas après ce qu'il vient de dire, je souffle un bon coup, et cours vers l'endroit où il est. J'arrive juste devant Som-O, qui sursaute, je me mets de face, je peux voir le regard d'incompréhension de certaines employées. Seulement je ne recule pas, je ne cherche pas à m'enfuir, je me place à côté de Kongpob, qui a l'air aussi surpris par mon initiative. J'entends Som-O dire mon prénom, je la regarde mais ne lui dis rien.
Je prends le micro, et le mets devant moi, sous le regard abasourdi de Kongpob, je pose mon regard sur lui, avant de le reporter sur tous ceux debout. Je ressoufle, mes yeux se posent à nouveau sur lui, j'attrape sa main dans la mienne, je lie mes doigts aux siens, j'ai besoin de courage. Je sens son pouce me faire des légères caresses, je redresse la tête.
-Kongpob et moi, commençais-je, sortons ensemble, je finis par un sourire.
Tout le monde se regarde étonné, je reste un moment silencieux, je peux sentir son regard sur moi.
-Beaucoup de gens ont commenté ces photos de Kongpob et moi. J'admet qu'avant ça j'avais peur, dis-je après m'être calmé un peu. Alors j'ai rejeté mes propres sentiments. J'avais peur...
Je me coupe un moment, le plus dure reste à dire,
-... que tout le monde me regarde étrangement. Sans le savoir, cette peur que j'avais, je m'arrête et regarde Kongpob toujours à côté de moi, a blessé les sentiments de la personne que j'aime. Mais maintenant je n'ai plus peur. J'ai le courage de me lever ici, d'être devant tout le monde. Et j'ai le courage de dire...
Je fais une nouvelle pause pour prendre une grande inspiration. Je puise le plus de courage possible dont j'ai besoin, dans la main qui me tient fermement.
-J'aime Kongpob.
J'affiche un sourire gêné, mais sincère des cris retentissent, une pluie d'applaudissements arrive aussi avec. Kongpob serre ma main avec son autre main, qui jusqu'à maintenant pendait juste dans le vide. Je plante mes yeux dans les siens, il sourit de toutes ses dents, l'amour qu'il me porte est clairement visible dans ses yeux bruns. Gêné je laisse échapper un rire nerveux, je mets ma tête un peu en avant, je la remet droite quand je me sens un peu moins mal à l'aise. Son sourire ne disparaît pas, le mien non plus, comme lui plus tôt je serre un peu plus sa main. Son autre a retrouvé la même place qu'avant.
Malheureusement je dois retourner dans la foule, je ne peux pas rester ici, je m'apprête à le lâcher à contre cœur. Seulement Som-O n'a pas l'air de cet avis.
-Arthit je t'interdis de retourner au fond, tu restes ici et tu ne lâches pas sa main.
Je reste muet devant son ton autoritaire, ce n'est pas dans ses habitudes. Mais je ne me fais pas prier pour rester, Kongpob resserre même un peu son emprise. La fin de la fête arrive enfin, Kongpob a pu dire ce qu'il voulait dire avant que je le coupe. Pour le reste tout s'est très bien passé.
Mots: 2513
Voilà mon premier one shot sur un couple que j'aime beaucoup. C'est la premiére fois que j'écris ce genre de chose. J'espère donc qu'il vous plaira.
Bonne lecture !!
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