Des mots dit trop tard

- Sale connard !

Ma voix tremble, un orage semble gronder dans ma gorge. Je lutte contre les larmes présentes au bord de mes yeux. Je ne ferais jamais plaisir à ce connard, il ne me verra jamais pleurer par sa faute.

-Tu es vraiment une taré tu le sais ça.

Je serre les poings tellement fort, que mes ongles transpercent ma peau. Je ravale mes sanglots, et réponds avec froideur.

- Je suis peut-être une tarée, mais toi tu es un pur connard.

À voir l'expression de son visage, il n'a pas dû aimer l'insulte. Mais je m'en moque pas mal, lui il ne se soucie pas de ce que je ressens quand il m'insulte. D'un geste rapide et rempli de violence, il m'attrape le col de ma chemise, j'écarquille les yeux de surprise, ne m'attendant pas à une telle agressivité. 

-Retire ce que tu as dit, tout de suite !

Je me reprends rapidement, et le fusille du regard. Il a plutôt intérêt à me lâcher si il ne veut pas avoir des ennuies, l'éclat de rage dans ses pupilles brille encore plus fort qu'avant. Heureusement quelqu'un a la bonne idée d'intervenir. Je me tourne vers cette personne, elle a des cheveux bruns noués avec un bandeau rouge, des yeux d'un marrons sombres. Elle a un visage sévère, elle est assez impressionnante, je le reconnais.

-De quoi tu te mêles Nith ?

-Je crois que tu as mal entendu ce que j'ai dit. Tu la lâches tout de suite !

Sa voix est froide, et tranchante, elle le fixe avec intensité. Et comme par miracle, il me lâche enfin, en s'éloignant. Bien sûr il me lance un regard meurtrier, par ça je sais qu'il n'abandonne pas l'idée de me faire payer. Mais je décide de pas y prêter attention maintenant, je me retourne vers la fille, qui  très gentiment m'a apporté son aide.

-Merci beaucoup ! je la remercie doucement. 

-De rien c'est pas grand-chose, ce gars est un con qui n'arrête pas de chercher les problèmes.

-Tu le connais ?

-Oui malheureusement ! Bon je vais y aller. À une prochaine peut-être !

sans me laisser l'occasion de dire autre chose, elle s'en va précipitamment. Je décide aussi de partir, ça ne sert à rien de rester ici. Je me fraye un passage dans la foule, qui s'est ameutée ici au début de l'altercation, ce que je trouve stupide. Je me rends à la cafétéria, j'ai besoin d'un petit remontant avant le prochain cours. Un bon café noir devrait faire l'affaire.

***

Les cours sont enfin terminés, je peux rentrer librement chez moi. Au volant de ma voiture, je m'imagine déjà me poser tranquillement devant une bonne série, avec un paquet de chips. Je suis sûre que beaucoup de personne préféreraient sortir, aller faire la fête, mais ce n'est pas mon truc, je n'aime pas être trop entouré de monde. Surtout si c'est pour me faire insulter, et rabaisser comme à l'université.
J'arrive enfin devant chez moi, je descends et me dirige vers la porte, j'ai à peine le temps de la franchir, qu'une tête brun me fonce dessus. 

-Zol tu es enfin rentrée, tu m'as manqué.

Je souris, c'est incroyable comment il réussit à chasser mes idées noires à peine en quelques secondes. Je m'accroupis à sa hauteur, en posant mes mains sur ses épaules.

-Tu m'a manqué aussi Alif, déclarais-je avec douceur.

Ses lèvres s'étirent, son sourire est tellement grand qu'on aperçoit ses dents blanches bien alignées.

-Tu viens jouer avec moi, hein ? il le demande avec tellement d'enthousiasme, en secouant la chemise de mon uniforme.

-Je ne peux pas tout de suite, j'ai des choses à faire pour les cours de demain.

Sa mine enjouée disparaît aussitôt que j'ai prononcé ces mots, sa bouche se tord en moue boudeuse. Attendrie, je frotte doucement ses cheveux bruns, il est vraiment trop mignon quand il fait cette tête.

-Mais dès que j'ai finis je viendrai jouer avec toi.

-Promis ?! déclare-t-il un peu brusquement, les yeux pétillants à nouveau de joie.

-Oui promis ! Mais en attendant tu devrais aller jouer dans ta chambre.

Il s'exécute rapidement sans protester, il est vraiment incroyable, je connais des enfants qui auront fait des crises. Je me redresse, et monte dans ma chambre, une fois dans celle-ci je me change. J'enfile à la place de mon uniforme un haut large, et une jupe en jeans, je vais m'asseoir à mon bureau. J'allume mon ordinateur, même si je sais déjà ce que je vais voir, je me rends sur Facebook. Comme les autres jours, je peux lire des insultes sous la photo qui a fait de ma vie un enfer, certaines d'eux viennent de mes anciens amis. Je serrent les poings sur mes genoux, je ne sais pas pourquoi je vais sur cette page, alors que je sais que ça me ferait du mal. Je respire un bon coup et continue de lire les nouvelles injures qui sont arrivées. Chacune d'entre elle me fait serrer un peu plus les dents, ils ont vraiment que ça à faire de leurs vie. Jugeant que c'est assez, je quitte la page, à la place je dirige mon attention sur le devoir que je dois terminer pour demain.

Je ne vois pas le temps passer, mais mon rapport a bien avancé. C'est des coups à la porte de ma chambre, qui m'arrachent de ma bulle de travail.

Je vais ouvrir, Alif est presque derrière sur le seuil déjà en pyjama avec un mine boudeuse. Alors, je me souviens que je devais aller jouer avec lui, je m'accroupie à sa hauteur.

-Je suis désolée Alif j'ai totalement oublié, j'étais trop concentrée sur mon travail, dis-je doucement.

-Tu avais promis, déclare-t-il en regardant le sol, l'air plus déçu qu'en colère.

Je suis vraiment pas douée pour avoir oublié ça, je sais qu'il accorde une grand importance aux promesses qu'on fait. Je pose ma main sur sa tête.

-Si tu veux je peux jouer avec toi maintenant.

-Il est tard, tu as cours demain.

-C'est pas grave, passer du temps avec mon petit frère est aussi important.

Sa mine renfrognée disparaît un peu pour laisser place à l'étonnement, puis un sourire éclaire son visage. Sans même dire un mot, il m'attrape la main et me tire jusqu'à sa chambre.

Je l'observe dormir, il doit être épuisé, ce n'est pas étonnant il est tard. J'éteins la lumière, sans faire de bruit je retourne dans la mienne. Mon ordinateur encore allumé est la seul lueur qui l'éclaire, je m'approche lentement pour l'éteindre, mais quelque chose attire mon attention. Une notification indiquant une demande d'amie, accompagnée d'un message sur Facebook. Curieuse je vais voir, le prénom ne me dis rien, je lis ce qu'elle m'a envoyé. 

(Salut ! Je t'envois ce message juste pour te dire, de ne pas te laisser faire par ces idiots. Tu est une femme incroyable, sois fiere de qui tu es. J'espère qu'on se reverra bientôt. Petit bonus tu es très belle sur ta photo de profile sache-le !)

La première chose qui me vient à l'esprit est que c'est une mauvaise blague, ou une tentative pour m'enfoncer encore plus. Je ne réponds pas, j'éteins mon ordinateur, et m'allonge dans mon lit. Comme souvent je mets mes écouteurs, puis lance la musique Titanium de Madilyne Bailey. Cette chanson m'aide à m'endormir, car elle me permet de me sentir forte, et me prépare à ce que je devrai endurer demain, lors de cette nouvelle journée de cours.

***

Comme je le pensais, cette matinée a été un enfer, au sens littérale. Je n'ai pas arrêté de recevoir des insultes, j'ai été aussi sans cesse bousculée dans les couloirs. Seulement maintenant je peux enfin souffler, enfermée dans les toilettes. L'image de moi que me renvois le miroir, me fait grimacer, mes yeux sont rouges et des cernes les soulignent, je ressemble à un zombie. Je m'asperge le visage d'eau froide pour avoir l'air un peu plus réveillée. Une fois le visage bien mouillé je coupe le robinet et je m'essuie rapidement. Puis je sors calmement, prête à devoir refaire face aux insultes et aux boutades. Je marche lentement le long du couloir, espérant que personnes ne fassent attention à moi. Et évidemment c'est trop en demander.

-Et regardez c'est la pute, s'écrit brusquement une fille qui a l'air d'être en troisième année.

Je sens de nombreux regards se poser sur moi, je ne dois pas y faire attention. Je repense aux paroles de la chanson, aucun de leurs mots m'atteignent, n'y rien d'autre. Je continu de marcher, d'autres insultes se font rapidement entendre. Je ferme les yeux, pense à autre chose . Ils ne sont pas importants, c'est juste des imbéciles qui ont besoin de se faire remarquer.

-Alors la pute on ne prend même plus la peine de répondre, tu as enfin compris que tu n'étais pas à ta place ici, répète la même fille à qui il manque sûrement deux neurones.

-Ouais elle a enfin compris cette conne, enchérit un gars qui en a sûrement moins que cette fille.

Ignore les ce sont juste des mots ! Malgré ma pensée j'accélère un peu et je finis enfin par sortir de ce couloir. Je m'appuie sur un mur, je ne peux pas tout encaisser sans broncher, je ne suis pas assez forte pour ça. Est-ce que je devrais sécher les derniers cours ? Puis brusquement je me rappelle que j'ai une épreuve, je ne peux donc pas partir. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, c'est bon, je peux encore tenir.

J'arrive en classe juste à temps, merci à la personne qui a eu la bonne idée de me pousser dans les escaliers. Je m'assieds rapidement à mon bureau, après avoir présenté mes excuses à mon professeurs. Un mot plié en quatre m'attendais dessus bizarrement, je le déplie, une écriture fluide recouvre le papier.

Coucou, j'espère que tu vas bien, comme je te l'ai dis dans mon message sur Facebook hier soir. Ne te laisse pas faire par ces abrutis ! Tu vaux bien mieux qu'eux tous réunis. Ne fait pas de bêtise à cause d'eux ! Je sais que tu es plus forte que ça, je crois en toi, et je vais te le dire encore une fois tu es magnifique, alors n'écoute pas ce qu'ils disent.
N E

J'écarquille les yeux de surprise, la personne qui a écrit ça,  est la même personne qui m'a écrit le message hier soir. Les initiales ne me disent rien, c'est sûrement une blague. Pourtant ses compliment me font chaud au coeur, et peut-être même un peu rougir. Malheureusement des personnes me ramènent brutalement sur terre.

-Alors c'est qui la catin ? Encore un client qui demande tes services après les cours, balance un gars assis derrière moi.

à mon plus grand soulagement, la professeure le réprimande. J'aimerais que ça arrive plus souvent, et pas que pendant les cours, je range la feuille dans mon sac.

Je suis enfin libérée, je peux rentrer chez moi, là où personne m'insulte sans cesse. Le trajet ne dure pas longtemps aujourd'hui. Tant mieux, j'ai hâte de pouvoir me poser tranquillement.
Comme d'habitude mon petit frère m'accueille avec un câlin, à peine je franchis le seuil.

Je joue un moment avec lui comme toujours. puis ensuite je vais travailler.

Enfin, je relis plutôt actuellement la lettre qu'on m'a laissé, l'écriture ne me dit rien. C'est peut-être quelqu'un que je connais pas, cependant..ses mots me font du bien j'ai l'impression d'être importante pour une personne. Je la repose et allume mon ordinateur, je dois bel et bien bosser quand même. Seulement les notifications sur la fameuse page n'arrêtent pas. Je décide d'aller voir.  Grave erreur ! Mes yeux s'embuent de larmes, une nouvelle photo est apparue c'est forcément un montage, ce n'est pas possible autrement. Une larme ne tarde pas à tracer son chemin, suivis des autres.

-Zol qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu pleures ? demande la voix douce de mon frère.

Je me retourne, il est dans l'embrasure de la porte l'air inquiet. Je m'empresse de les essuyer, je ne veux pas l'inquiéter.

-Tout va bien Alif ne t'en fais pas, je suis juste fatiguée.

-Tu es sûre ?

-Oui ! Qu'est-ce que tu fais ici ?  tu n'avais pas commencé à regarder la télévision au salon ?

-Oui mais je suis à un moment qui me fait peur, je voulais que tu viennes le regarder avec moi.

-Quel moment te fait peur ?

-Harry est tout seul dans le couloir, et il entend une voix qui dit qu'il veut  du sang, puis tuer et après il trouve des gens pétrifiés, il m'explique en fixant ses pantoufles. 

-Je vais venir regarder avec toi ne t'en fais pas.

(Ndl Et oui grande fane Harry Potter, j'ai pas résisté à mettre un des filme, si vous êtes aussi fanes que moi j'espère que vous apprécierez)

Je referme mon ordinateur, pour descendre avec lui en bas. Le film se passe bien, Alif ne m'a pas lâcher le bras lors de certaines scènes, ce qui m'a fait un peu rire. Il a fait semblant de bouder, quand j'ai ris.

***

Je ne sais même pas ce que je fais ici devant ce verre à moitié entamé. Mes yeux me brûlent encore, et ils sont toujours gonflés. J'avale une nouvelle gorgée d'alcool, si ce liquide peut me faire oublier la douleur je suis prête à en boire jusqu'à ramper par terre. Du moment que ce poids insupportable ne pèse plus sur mon coeur. Je finis mon verre d'une traite, j'en recommande un autre. Je sens une main se poser sur mon épaule, je me retourne déjà prête mentalement, à devoir faire face à un de mes harceleurs. Mais non, je tombe sur une personne que je ne pensais pas revoir.

-Eh salut tu vas bien ? me demande-t-elle avec entrain.

Je ne réponds pas, de toute manière je ne pourrais pas mentir, l'état de mes yeux parle pour moi. Comme l'autre jour, un bandeau rouge retient ses cheveux, un maquillage léger recouvre son visage, son corps flotte dans une blouse noire presque transparante, un peu trop grande pour elle. Un short en jeans déchiré à certains endroits, couvre le bas, ses jambes mises à nu laisse entrevoir sa peau claire.

-Tu me mates ? J'en suis flattée.

-Ah euh non ce n'est pas ce que tu pense, je m'empresse de dire les joue rouges.

-C'est bon je te taquine, je suis habituée, les hommes et même dès fois les fille ici me matent souvent.

-Tu viens souvent ici ? je demande ça sans même savoir pourquoi.

-Oui ! J'aime bien l'ambiance de bar. Et toi ?

-Non, c'est même la première fois.

Elle s'assied sur la chaise à côté de moi, son bras effleure le mien, un léger frisson parcourt mon corps. Elle doit avoir la peau froide, c'est pour ça.

-Et qu'est-ce que tu fais ici ? un air sérieux dans sa voix se fait entendre. 

-Pourquoi tu me demandes ça ?

-Si c'est la première fois que tu viens ici, il a dû se passer quelque chose chez toi ou encore avant.

Je me pince la lèvre, je ne peux pas tout lui dire, je la connais pas, je ne sais pas si elle se moquera de moi comme les autres.

-Je..

-Avant que tu me dises quoi que soit, saches que tu peux avoir confiance en moi Zol!

-Comment tu connais mon prénom ? je la coupe à peine à la fin de sa phrase. 

-Je le connais c'est tout.

Elle me remet une mèche de cheveux derrière l'oreille, ce geste ne me dérange pas, mais pourquoi elle le fait ? Elle me sourit une nouvelle fois, dévoilant ses dents blanches.

-Tu es vraiment très belle, déclare-t-elle soudainement en me fixant de ses yeux sombres.

Je crois bien que mon coeur s'est accéléré, à l'entente de ce compliment, comme quand j'ai lu le message écrit sur la feuille. 

-Si tu ne veux pas me dire ce qu'il t'arrive libre à toi, mais si un jour tu ressens le besoin de parler, je serais là, s'exclame-t-elle en se levant.

-Attends, tu...ton prénom c'est quoi ?

-Je pensais que tu l'avais retenu Nith, je te laisse salut.

Elle m'embrasse sur la joue, avant de partir définitivement. Je souris sans pouvoir m'en empêcher, ce contact était agréable. Ca faisait longtemps que quelqu'un d'autre que ma famille, se montre aussi tendre avec moi.
C'est pour ça qu'après cette soirée, je suis retournée plusieurs fois dans ce bar, avec l'infime espoir de la revoir. Après quelques soirées passées ensemble à rire, et parler de tout, de rien. j'ai finis par réussir à me confier. Elle ne m'a pas jugé, ni rigolé elle m'a simplement pris dans ses bras, et m'a dit que j'étais incroyable, et que je ne devais pas les écouter. On s'est beaucoup rapprochée, pour mon plus grand bonheur, elle est vraiment super. Je l'ai invité plusieurs fois à la maison, on a dormit ensemble, elle aime aussi beaucoup m'embrasser la joue, ça ne me dérange pas, je m'y suis habituée, puis j'apprécie quand elle le fait. Elle aime aussi beaucoup Alif et vis-versa, on joue souvent ensemble tous les trois.

Après quelques mois avec cette routine,  j'ai réalisé que je l'aime plus qu'une simple amie. Mais j'ai peur de lui avouer, elle pourrait être dégoutée de moi, c'est Alif qui m'a rassuré et convaincu que je devais lui dire mes sentiments. Selon lui elle m'aime aussi, ce que je doute fort, je ne vois pas pourquoi elle serait amoureuse de moi.

C'est ce soir que j'ai décidé lui avouer mes sentiments, je lui aie donné rendez-vous au bar. Je suis stressée comme si j'allais passer une épreuve, j'entends limite mon coeur résonner dans ma tête. Je me change rapidement et file là bas, elle n'est pas encore là, c'est bien, ça me permet de me préparer mentalement. J'ai réussis à me calmer, j'espère qu'elle ne va pas trop tarder, je serre mes deux mains jointes sur mes genoux, qui tremblent un peu. J'attends patiemment qu'elle arrive. 

Je regarde l'heure sur mon portable, 1 heure s'est écoulée, elle n'est jamais autant en retard d'habitude. Peut-être qu'elle a décidé d'annuler, déçue je me lève prête à rentrer, quand quelqu'un entre en trombe dans la pièce.

-Qui est Zol ? s'écrit-il brusquement en parcourant la pièce.

-C'est moi, je le dis un peu timidement.

-Vient avec moi avant que ce soit trop tard !

Je n'ai pas le temps de protester qu'il me tire en dehors du bar, je n'essaye pas de me dégager de sa poigne, de toute manière il a bien trop de force.

-Dépêche-toi !

-Pourquoi tu es aussi pressé, et surtout où tu m'amène ?

-Pas le temps de poser des questions, elle est male au point. 

Mon sang se glace, elle ? Il ne parle pas de Nith quand même...Un mauvais pressentiment commence à s'insérer doucement mon coeur, j'accélère le pas lentement. En voyant la bâtisse de laquelle on s'approche, j'ai vraiment peur. Il m'amène à l'intérieur, il entre dans une salle, je me contente simplement de le suivre. Et là je crois mon coeur s'arrête, Nith est allongée dans un lit, un masque à oxygène sur sa bouche, le visage salement amoché. Je m'approche doucement, elle ouvre doucement ses yeux, elle a l'air de m'avoir vu. Elle lève sa main vers moi, les doigts tendus, je m'empresse de la prendre. Sa peau est plus froide que d'habitude, des larmes viennent naturellement emplir mes yeux. J'ai l'impression qu'elle me sourit, je lui rends difficilement ayant juste l'envie d'éclater en sanglots maintenant. Puis ses paupières se ferment doucement, la machine à laquelle elle est branchée commence à biper plus fort. Des médecins entrent en trombe, il m'obligent à m'éloigner. Je suis comme dans un état second, c'est le gars qui est venu me chercher, et qui me fait sortir de la pièce. Une fois dehors je craque, je me mets à pleurer, mes sanglots sont incontrôlables.

-Je suis désolé, dit la personne à côté de moi, en frottant amicalement mon épaule.

-Qu'est-ce-qui...je n'arrive pas à finir ma phrase, à cause des sanglots accumulés dans ma gorge.

-Elle a eu un accident de moto, elle était au téléphone avec moi, parce qu'elle stressait pour un rendez vous et apparemment elle roulait trop vite. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, car quand je suis arrivé les secours étaient déjà là. Par miracle, j'ai pu m'approcher d'elle, elle était à demie consciente. Mais elle a prononcé ton prénom, après j'ai réussi à me débrouiller pour te retrouver. 

Je suis achevée par ses mots, elle se précipitait pour moi, pour ne pas me faire trop attendre.

-Elle m'a dit de te donner ça au cas ou.

J'enlève mes mains de devant mes yeux brouillés de larmes, je vois dans sa main le bandeau rouge qu'elle portait tout le temps, et une lettre. Puis ses derniers mots me montent aux cerveau, je me lève brusquement.

-Pourquoi au cas ou ? Tu crois qu'elle ne va pas s'en sortir.

-Tu sais elle est salement amochée, c'est même les médecins qui l'ont dit.

-Non c'est impossible ! je m'exclame d'une voix forte. 

Je frappe le mur sous la colère, je pleure encore plus fort qu'avant, des larmes de rages se mêlent aux autres. L'ami de Nith m'enlace doucement, je ne le repousse pas, elle aussi me prenait dans ses bras de cette façon, quand je pleurais trop. Les médecins sortent enfin de la chambre, je me précipite vers eux, la seule chose qu'ils font c'est de me lancer un regard désolé. Je comprends qu'elle n'est plus là, c'est injuste.

Je ne me rappelle pas du trajet jusqu'à chez moi, je sais juste que je viens de perdre ma seule amie, celle que j'aimais secrètement. J'entends vaguement des bruits en bas, sûrement Kit qui explique la situation à mon frère. Je regarde le bandeau rouge et la lettre,  je me décide à ouvrir, je la déplie doucement.

  'Je ne sais pas par quoi commencer dans cette lettre, si je sais, je vais te redire encore une fois que tu es une femme incroyable, forte et très belle. Si je t'écris cette lettre c'est parce que je vais peut-être devoir déménager bientôt, et vu que je suis trop lâche pour te le dire en face, je te l'écris. Il faut aussi que tu saches mes sentiments...Je t'aime Zol. Mais de nouveau, je ne pense pas avoir le courage de te le dire en face. Je vais donc donner cette lettre à mon ami d'enfance Kit, pour qu'il te la donne le moment venu. Je t'aime, ne l'oublie pas s'il te plaît !'

Une pointe s'enfonce dans mon coeur, elle m'aimait aussi, si j'avais eu le courage de lui dire mes sentiments plus tôt. Puis brusquement ça fait tilte dans mon cerveau. Cette écriture est la même que sur la lettre que j'avais trouvée sur mon bureau. C'était elle depuis le début, je m'allonge en serrant le papier maintenant froissé sur ma poitrine.

Ellipse de 1 ans

Je suis debout devant sa tombe déjà bien décorée, je remets certaines de mes mèches noirs rebelles derrière mon oreille. Vraiment, ce bandeau lui allait mieux à elle ses cheveux n'étaient pas aussi indisciplinés que les miens. Je pose le bouquet de fleurs que j'ai amené.

-J'ai enfin trouvé le courage de venir te voir ici, il s'est passé pas mal de chose depuis 1 ans. Tu sais, je suis en troisième année maintenant, les élèves me font toujours autant chier, mais je les ignorent. Je n'arrête pas de penser à ce qui se serait passé, si on s'était dit ses mots plus tôt. Je t'aime Nith, tu me l'as dit dans une lettre, moi je le dis sur ta tombe.

Je décide de rentrer, après avoir passé quelques minutes, auprès d'elle. Sur le chemin je mets la chanson Titanium, pas pour me sentir plus forte, mais pour me rappeler les mots qu'elle me disait. Elle aussi adorait cette chanson. 

Voilà un nouveau one shot, j'espère qu'il vous plaira, et oui je retourne dans du drame. Bref je vous souhaite une bonne lecture. J'ai essayé de me corriger le mieux possible, mais il y a sûrement des fautes qui m'ont échappées, désolée d'avance. Je tiens aussi à souligner que j'aime beaucoup cette chanson.

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