Dark Blue Kiss (KaoPete) 1/2


Je me perds dans les lignes, de mon livre plus qu'intéressant. Chaque nouveau mot m'émerveille, j'ai l'impression d'être dans une bulle. Enfin, presque !
S'il n'y avait pas une certaine personne.

-Mais oui bébé, tu me manques aussi. J'ai hâte de te revoir, te serrer dans mes bras.

Je lance un mauvais regard au beau parleur assis en face de moi. Il ne pouvait pas aller dégouliner son amour dans sa chambre. En plus, je suis sûr qu'il ne pense pas tout ce qu'il dit. C'est un secret pour personne que Pete est très dragueur, et vantard auprès des filles.  Je ne comprends pas qu'elle se laisse avoir aussi facilement.

-Tu sais aussi que je pourrais te faire pleins de choses quand je te reverrai, déclare-t-il d'une voix bien trop sensuelle à mon goût.

Je ferme avec force mon livre. Là, c'est trop ! Qu'il aille dire ça à sa nouvelle conquête, dans un cadre plus intime.

-Pete ! je tonne doucement. Si tu veux absolument dire ce genre de chose. Tu peux aller dans ta chambre.

Il lève enfin les yeux vers moi, un sourire mesquin naît sur ses lèvres. Il murmure encore quelques mots  à sa nouvelle "petite amie", avant de raccrocher pour de bon

-Je peux savoir ce qu'il y a de dérangeant ?

-Que tu étales ce genre de commentaire salace, là où tout le monde peut entendre.

-Si ça te dérange tant que ça, tu peux aussi aller lire dans ta chambre.  Cet endroit n'est pas à toi.

Je le déteste tellement, quand il affiche cet air supérieure, avec en prime son putain de sourire charmeur.

-Les gars, venez manger c'est prêt ! déclare la voix forte de Thada depuis la cuisine.

Je ne me fais pas prier pour y aller. 

Je m'assieds en face de Jun qui est sur son téléphone. Thada s'installe sur la chaise à ma droite. Et Pete se met au bout de table.

En remarquant qu'il manque Sandee, je me tourne vers le brun à côté de moi.

-Tu sais où est Sandee, Thada ?

-Elle dort encore, elle ne se sentait pas très bien.

-Tu as été trop fort avec elle hier soir c'est ça ? balance Jun avec un ton taquin.

Je lève les yeux, exaspéré, par le comportement enfantin de mon ami. À tous les coups Thada va rentrer dans son jeu, et ça va finir en mini disputes de provocations entre les deux. Ça a beau être mes amis, parfois ils sont plus que épuisants.

-Tu n'as pas de vie sentimentale, c'est pour ça que tu t'intéresses autant à la mienne.

Et voilà, je l'avais dit. Depuis qu'on est ici, c'est tous les soirs la même chose.

-Vous en avez pas marre de faire semblant de vous chamailler ? je demande calmement.

-On pourrait te dire la même chose avec Pete, vous vous bouffer le nez à longueur de journée, depuis qu'on est arrivé ici, réplique Thada.

-C'est vrai ! On est censé être en vacances, profiter d'être tous ensemble sans le stress des cours. Et vous, vous continuez à vous battre pour rien et n'importe quoi.

Je sens le poids de leur parole dans leurs regards. C'est vrai que je me dispute toujours avec Pete, mais c'est parce qu'on on ne se supporte pas. Ce n'est pas de notre faute.

-Ce n'est pas pareil, je finis par dire à voix haute

-En quoi c'est différent Kao ?

-C'est juste qu'on se déteste vraiment. On n'arrive pas à s'entendre tandis que vous, vous faîtes juste semblant. 

-Alors comme ça, on se déteste ? s'exclame Pete. 

Je me tourne vers lui. Ses yeux sombres me dévisagent, ses lèvres sont pincées et ses sourcils froncés. Je reste sans voix devant cet air.

-Très bien ! Je vais y aller. 

Il se lève sur ses mots. 

La porte claque violemment derrière lui. C'est moi, ou il avait l'air blessé. 

-Bah bravo ! J'espère que tu es fier de toi, déclare Thada abruptement.

Je reste bêtement concentré sur cette porte fermée, ne prêtant nullement attention à Thada. Je ne comprends pas la réaction de Pete. Il a réagit tellement brutalement. 

-Je ne pensais pas que tu pouvais te montrer aussi cruel, intervient June à son tour. 

Je manque de m'étouffer avec ma salive. Moi, cruel ?! C'est une blague ! 

-Qu'est-ce que vous faîtes encore ? Je viens de croiser Pete dans les escaliers,  et il avait l'air furieux. 

Nous nous retournons tous pour faire face à Sandee. Les mains posées sur les hanches, recouvert d'un pantalon de pyjama beige. Elle nous fixe intensément. Les yeux rougis par la fatigue. 

-Demande à Kao ! C'est uniquement lui  le coupable de l'état de Pete.

Restant muet, je gratifie Thada d'un œil mauvais. Il était obligé de dire ça de cette manière. Je sens la brûlure du regard de Sandee dans mon dos. Thada, la prochaine fois, contente toi de garder ta bouche fermée !

-Qu'est-ce qui c'est passé alors ? 

Pourquoi je me sens plus visé par sa question maintenant ? Ah oui, à cause de l'autre imbécile me servant d'ami.  Au pire, je peux toujours essayer de désamorcer le problème, ou de détourner la conversation sur autre chose. 

Ça se tente ! 

-En fait Sandee, qu'est-ce que tu fais ici ? Thada nous a dit que tu ne te sentais pas très bien. 

Son regard se durcit brusquement. Mince ! J'ai signé mon arrêt de mort je crois bien. Tant Pis, j'aurais au moins essayé. 

-Tu es sérieux ! Tu crois vraiment que ta piètre tentative de changer de sujet va marcher ? 

J'essaye de me faire tout petit sur ma chaise. L'envie de disparaître est vraiment forte, là-maintenant, tout ce qui est envisageable pour disparaître à la colère de Sandee, est bon à prendre. 

-Mais bon! lâche-t-elle dans un souffle. Je vais quand même répondre à ta question, car ça nous concerne tous. 

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ? intervient à nouveau June. Attend, ne dit rien ! Je sais, tu es enceinte c'est ça hein ?

Son sourire ne dure pas longtemps. À voir sa grimace de douleur maintenant, c'est pas dure de savoir que Thada lui a mis un coup sous la table. 

-Ne fais pas attention à ce crétin ! Qu'est-ce que tu voulais nous dire ? 

-Si vous me laissiez parler, je pourrais peut-être enfin le dire. Afin de pouvoir retourner me coucher car à cause de vos bêtises. J'ai ma tête qui menace d'éclater à nouveau. 

Comprenant probablement ce qui risque, June ferme sa bouche et porte toute son attention sur notre amie, toujours debout, droite comme un piquet. 

-Bon parfait ! Maintenant que j'ai toute votre attention, je peux enfin dire ce que je voulais. Les personnes qui s'occupent de la station plus bas, ont appelé pour prévenir qu'une tempête de neige hier soir a tout bloqué. C'est donc impossible de rentrer pour l'instant. On va donc devoir rester un peu plus longtemps ici. 

Ma mâchoire manque de se décrocher.

-Attend ! Si j'ai bien compris, on est bloqué ici pour plus longtemps qu'on avait prévu,  au départ? demande June les yeux écarquillés. 

-Oui c'est ça ! Tu as plus ou moins bien résumé. 

Sa bouche s'entrouvre et ses poings se serre  sur la table.  Qu'est-ce qu'il a encore ?
Brusquement, il saut sur ses jambes et pousse un cri. 

-June qu'est-ce qui t'arrive ? 

Il se tourne vers Thada avec un grand sourire peint sur ses lèvres. 

-Mais vous comprenez pas que c'est génial ! Ça rallonge encore plus  nos vacances entres potes. Notre groupe super va avoir encore plus de temps pour faire des choses géniales. Moi qui méditait déjà à l'idée de rentrer chez moi. 

-En tout cas si vous faîtes vos trucs de malade, ça sera sans moi. J'ai déjà assez donné avec vos idée "génial", déclare Sandee en insistant bien sur génial. 

-Ah oui, et tu as assez donné quoi ? 

-Tu as probablement oublié que à cause de vos idée génial de randonnée enneigées, j'ai pris froid. Mais bon, on ne va pas s'éterniser là-dessus. Maintenant que vous êtes au courant, j'aimerais bien que vous me laissiez seul avec Kao. 

Eh mince ! Elle n'a pas oublié. Le peu d'espoir  qui résidait en moi s'envole. Bizarrement June s'exécute immédiatement. 

-Je t'attends en haut. 

-Oui je te rejoins dans peu de temps. Laisse moi une place chaude ! 

Thada sort à son tour, après un baiser léger sur la joue de sa petite amie.
Sans un mot, elle s'assied à la place qu'occupait June. Son regard s'accrochant au mien, elle entrouvre ses lèvres. 

-Kao, est-ce que tu veux bien me dire ce qui c'est passé plutôt ? Que je puisse comprendre. Pete avait vraiment l'air furieux tu sais. 

Bon sang, comment je peux expliquer ça ? Mes doigts pianotent sur le bois de la table, un tic nerveux que j'ai adopté. Je réfléchis au meilleur moyen de tout raconter sans me la mettre à dos.

-Kao,  je ne vais pas te blâmer. Je sais qu'avec Pete vous avez une relation conflictuelle, mais ce que tu as dit, a dû vraiment le blesser. 

-Comment ça ? Tu n'avais pas dit qu'il était furieux.

-Oui, il était furieux. Mais j'ai pu aussi apercevoir de la tristesse dans son regard. 

-Tu as peut-être mal vu. Après tout, tu n'es pas dans ta meilleure forme. 

Pourquoi j'essaye de me convaincre que cette information est fausse ? Moi même j'ai vu une lueur, ombrer ses yeux, mais c'était peut-être pas de la tristesse. J'en sais rien.

-Je suis peut-être malade, mais je sais encore ce que je vois. Et je te rappel que je connais bien Pete, et à mon avis je sais dire quand il est triste. 

Elle n'a pas tort là-dessus. Pete et elle ont toujours eu une relation de confiance. Par moment ils sont tellement proches qu'on dirait un frère et une sœur. 

Après avoir tergiversé encore quelques secondes, je finis par expliquer ce qui c'est passé. 

La réaction de Sandee me laisse sans voix. Elle bondit presque sur ses jambes, ses yeux menaçant de me foudroyer sur le champ, et son doigt me pointant de manière accusatrice. 

-C'est pas possible d'être aussi idiot. 

-Euh, tu n'avais pas dit que tu ne me blâmerais pas, tentais-je maladroitement. 

Malheureusement, ça n'a pas l'air de marcher, au contraire même. Elle se place à côté de moi, son doigt me pointant toujours dangereusement. 

Il faut mieux faire profil bas, je crois pour l'instant. 

-Je sais, je me souviens de ce j'ai dit Kao. Mais là excuse-moi ! Tu mérites cette insulte car tu ne savais absolument pas à quoi il pensait. Et tu t'es permis d'affirmer quelque chose sans être sûr de ce que tu avançais. 

-Je n'ai rien inventé Sandee et tu le sais très bien. Depuis qu'on se connait avec Pete on s'entend pas, on s'engueule à la moindre occasion. On se déteste et ça c'est pas nouveaux. 

D'accord, je me suis peut-être un peu emporté, mais ses accusations m'ont énervé. Je ne pouvais juste pas rester silencieux devant. 

-C'est pas possible d'être aussi borné. Tu t'es pas dit de son côté ça avait peut-être changé, qu'il en avait marre de ses disputes de gamin avec toi. 

La tension monte dangereusement, je me lève pour être debout face à elle. 

-Bien sûr, il en a marre, et c'est pour ça qu'il me cherche toujours. Depuis qu'on est dans ce chalet, il n'a pas arrêté de me provoquer.

-Tu sais quoi, je ne veux pas me fatiguer plus. Mais si tu fais attention tu te rendras compte que son comportement vis à vis de toi s'est beaucoup amélioré. Donc, s'il te plaît, vas t'excuser auprès de lui. Je n'aimerais pas que notre groupe se déchire, finit-elle calmement. 

Elle sort sans me laisser le temps de protester, ou de dire autre chose.  Désormais seul, je me laisse tomber sur la chaise. Le silence du soir, et le calme qui l'accompagne revient envahir la pièce, seuls des bruissements de feuilles s'entendent par moment. 

Comme par magie toute la tension accumulée plus tôt s'envole. Mon corps est à nouveau détendu, et plus aucune trace d'énervement ne subsiste en moi. Je reste dans cette salle vide encore quelques minutes, avant de me décider à monter à mon tour. 

L'escalier grince sous mes pas. Mais je n'essaye pas de diminuer le son. De toute manière, le bruit ne s'étouffera pas, un des inconvénients des chalets.  

Arrivé à la fin des marches, je me dirige vers ma chambre dans le fond du couloir.  En passant devant la porte de celle de Pete, je me stoppe. Étrangement, je ne bouge plus, restant immobile devant cette barrière de bois, nous séparant.  Les paroles de Sandee, remonte dans ma mémoire, comme quoi il a beaucoup amélioré son comportement vis-à-vis de moi ces derniers temps.

Mue par un courage anodin, je lève ma main prêt à frapper sur cette porte. Mais la voix de Pete retenti avant que je puisse toquer. Et ce qu'il dit résonne à mes oreilles. 

-Oui oui je vais bien. Je t'assure ce n'est rien, j'ai juste la gorge un peu enrouée. Mais le fait de t'entendre me fait déjà me sentir un peu mieux, merci d'être là. Je t'aime ! susurre-t-il d'un ton doux à son interlocutrice.

Je ramène ma main vers moi, contre mon torse. Il doit parler avec sa nouvelle copine. Son ton n'était pas assuré, et empreint à la confiance comme d'habitude, il était triste. Une morsure de culpabilité s'infiltre en moi. Je l'ai vraiment rendu triste avec mes paroles trop crues et mon  manque de tact. 

Honteux, je recommence à marcher vers ma chambre. Je ne veux pas en entendre d'avantage, me sentant déjà assez mal comme ça. Une fois à l'intérieur, mon corps se fond dans le matelas.
À peine j'ai fermé les yeux, que mon portable se manifeste. La sonnerie stridente me vrille les oreilles. Agacé, je me saisis de mon appareille et accepte l'appel. 

-Ah Kao, tu réponds ! J'avais peur que que ce soit trop tard. 

Mon agacement ne dure pas. En entendant la voix douce de ma sœur, il s'envole plus vite, qu'il n'est arrivé. 

-Gift, ça me fait plaisir de t'entendre. Tout va bien à la maison ? 

Je me remets droit, appuyant mon dos contre le mur, en attendant sa réponse. 

-Tout va bien ! J'aide maman avec certaines tâches qu'elle ne peut pas forcément effectuer dans son état. Et toi, tes vacances au chalet se passe bien ?

J'hésite un instant à dire la vérité, que pour l'instant ça se passe plutôt mal. Après, inutile de l'inquiéter pour rien. C'est mieux que je garde ça pour moi. 

-Alors, tu réponds ? Ou t'attends qu'il neige. 

-Gift, je te signale qu'il neige déjà ce soir, donc je peux pas attendre. 

-Rho je sais, c'est une façon de parler. Mais bon, vraiment, tu vas me répondre ou pas  ? 

-Oui, tout se passe bien si tu veux savoir. 

-Tant mieux ! J'aimerais bien te passer maman, mais elle se repose. D'ailleurs en fait tu rentres quand ? 

Aïe mauvaise question ! Ma bouche se tord en une grimace, sachant déjà que la réponse ne va pas lui plaire. 

-Malheureusement, je ne pourrais pas rentrer avant quelques jours. Je vais devoir rester un peu plus longtemps au chalet. 

-Hein !? Mais pourquoi  Kao ? demande-t-elle d'un ton déçu. 

-Je suis désolé Gift, mais tout est bloqué à cause d'une tempête de neige qui a eu lieu l'autre soir.

-D'accord, je préviendrais maman et..-  Ah oui, c'est bon j'arrive, crie-t-elle brusquement. Kao, je dois y aller, désolé. Je t'embrasse. 

La tonalité résonne après ces derniers mots. J'éloigne mon portable de mon oreille et souris bêtement devant l'écran maintenant verrouillé. Ma sœur ne changera jamais, toujours aussi énergique. Je mets mon portable en mode ne pas déranger et le pose sur la petite commode proche du lit. 

La fatigue commençant à alourdir mes paupières, je me place comme plus tôt, me recouvrant de la couverture chaude bleu marine, pour ne pas avoir froid. 

Les yeux fermés, j'essaye en vain de rejoindre le monde du sommeil, mais il me rejette. Je rouvre mes yeux, la pièce toujours baignée dans l'obscurité me permet à peine de distinguer les meubles. Il doit être encore très tard. Pour m'en assurer, je saisis mon téléphone. Il affiche seulement, 21h30. J'ai à peine somnoler, depuis que je me suis allongé. 

Pourtant la fatigue est bien présente. Pourquoi je ne peux pas m'endormir tout simplement ?
Je referme mes paupières, bien décidé à plonger dans les bras de Morphée. 

À pas de loup, je tente de rejoindre le salon. M'éclairant seulement de mon téléphone, je descends prudemment les marches. 

Quand j'arrive dans la pièce désirée, mon regard se pose automatiquement sur la cheminée. Le feu s'est éteint, mais un nid de braises rougeoyant brille encore parmi les résidus noircis du bois restant, dans le tas fumant de cendre.  

Je remets deux bûches rapidement, la froideur de la pièce me glaçant le dos. Il faut un moment pour que le bois crépite sous les flammes renaissantes, du foyer de braises en-dessous. Je m'assieds sur un canapé proche. Toujours fatigué, mais incapable de m'endormir. À cause de mon cerveau qui marche à vive allure, pour tenter de dissiper toutes mes pensées emmêlées. Je garde mon regard rivé sur les flammes grandissantes. Essayant tant bien que mal, de faire le trie dans mon esprit, de mettre aux oubliettes tout ce qui me tourmente. 

Rah, c'est compliqué ! Cette soirée aurait été vraiment un fiasco du début à la fin. Mes doigts s'emmêlent avec fureur dans mes mèches.  Pour me calmer, et tenter de ne plus penser à rien. Je m'empare de mon livre, traînant pas loin de moi, et commence une lecture. 

La chaleur des flammes, léchant mon visage m'apaise. Les lignes d'encres noires, formant toutes des phrases, se mettent à danser devant mes yeux. Une fatigue lourde s'empare de tous mes muscles, me transformant juste en une flaque d'eau, incapable de bouger, ou de me lever. Comprenant le message silencieux de mon corps, je ferme mes paupières. 

-Est-ce que tu penses qu'il a vraiment dormi dans cette position ?

-Laisse-le tranquille ! Il doit être fatigué.

-Depuis quand tu prends sa défense toi ?

-Occupe-toi de tes oignons June ! Ca changerait un peu !

Mmh ! C'est quoi c'est voix ? Et pourquoi mon dos me fait autant mal, et ma nuque aussi ? Le matelas dans ma chambre est censé être confortable.

-Ah, on dirait qu'il émerge enfin.

Mais attend, cette voix, c'est celle de June. Qu'est-ce qui ferait dans ma chambre ? Lentement, j'ouvre mes yeux, et papillonne plusieurs fois le temps de m'habituer à la grande quantité de lumière baignant la pièce. J'aperçois un tas de cendres éparpillé dans la cheminée. Progressivement, je réalise que je me trouve dans le salon, et que mon corps est plongé dans un des nombreux canapés. Je me redresse doucement, pour me mettre dans une meilleure position, une couverture grise tombe sur le parquet. J'étais emmitouflé là dedans ? Maintenant que j'y pense, j'avais l'impression d'être dans un vrai cocon de chaleur. J'était tellement bien.

-Alors pas trop dure le réveille ? demande June d'un ton moqueur.

-June, je t'ai déjà dit de le laisser tranquille ! réprimande la voix grave de Pete. Ça va Kao, t'as pas trop mal au dos ?

Si, si j'ai mal. Ça m'apprendra à dormir sur un canapé dans une mauvaise position. Je m'étire, faisant craquer mon dos, espérant que ça aide.

-Avec Thada on va faire un tour, tu nous accompagnes ou pas ?

-Non merci !

-D'accord ! Tu viens.

Ils partent enfiler leurs vestes, et sortent dans le désert blanc qui nous entoure. Ils sont fous. Mais bon, ce n'est pas mon problème.

Je frotte mes yeux encore collés par la fatigue, et brusquement après quelques secondes, je me rend enfin compte que je me retrouve seul avec Pete en bas.

Et évidemment tout ce qui c'est passé hier soir, ressurgit dans ma mémoire. Mince ! J'aurais finalement dû accompagner Thada et June dehors. Ca m'aurait éviter cette situation plus que embarrassante. Même si a l'air plus aussi affecté qu'hier soir, les poches noires soulignant ses yeux sombres indiquent qu'il n'a pas dû bien dormir hier soir, comme moi.

-Si tu as faim, il y a encore de quoi déjeuner si jamais. Gourmand comme tu es, je pense que les quelques croissants restants ne vont pas faire long feu face à toi.

Je ne réagis pas à sa petite pique. Je n'ai ni l'énergie, ni l'envie de rentrer dans ce jeu. Tout ce qui c'est passé hier soir me reste encore en travers de la gorge. Malgré ma non réaction, il ne bouge pas et ne s'en va pas. Il est toujours debout immobile, ses yeux noirs me sondent, comme s'il tentait de percer mon esprit.

Son regard sombre me scrute, il passe sur chaque partie de mon corps, pour finir par revenir s'ancrer dans le mien. Je déglutis difficilement, me sentant tout sauf à l'aise devant ce regard de braise coulant sur mon moi.

-Tu as vraiment une sale tête le matin, déclare-t-il le plus naturellement possible. Tu le sais ça hein?

À quoi il joue ? Il essaye de se venger d' hier soir ou quoi ? Avant, je me serais énervé, et je serais probablement rentré dans ce jeu.

En ayant marre d'être observé comme si j'étais un extraterrestre. Je me lève brusquement. Pete écarquille les yeux de surprise, mais ne démord pas, me fixant toujours. Une gêne commence à brûler mes joues.

-Arrête de me regarder comme ça ! m'exclamais-je, brutalement.

Un putain de sourire étire ses lèvres fines, dévoilant un rictus moqueur. Bon sang, j'aurais dû juste partir, en disant ça de cette manière je donne l'impression de rentrer dans son jeu.

-Enfin ! Tu récupères un peu de mordant. J'avais peur que tu sois définitivement cassé à cause d'hier soir.

-T'es vraiment infernal !

D'un pas décidé, je commence à me diriger vers la porte d'entrée. Malheureusement, une main m'arrête attrapant fermement mon bras.

-Attends, tu vas où ? demanda-t-il brutalement.

Un soupir d'agacement m'échappe. Il veut vraiment m'emmerder. Mais, malgré l'agacement commençant dangereusement à monter et se faire sentir dans mes muscles. Je décide de répondre le plus calmement possible, ne voulant pas rentrer dedans.

-Je vais juste chercher plus de bois pour la cheminée.

-On en a encore largement assez, lance-t-il sobrement après un coup d'œil au tas entassé de bûches. Tu essayes juste de fuir n'est-ce pas ?

Mon regard se pose aussi malgré moi sur le tas de bois, reposant près de la cheminée. M'efforçant à rester calme, je replonge mes yeux dans les siens.

-En quoi c'est un problème d'en avoir plus ? Il vaut mieux être prévoyant !

Son sourire moqueur disparaît enfin, pour être remplacé par une grimace. Il comble le peu de distance entre nous, collant quasiment nos corps ensemble.

Une bouffée de chaleur m'envahit, son torse contre le mien, son bassin aussi, me donne chaud, et fait monter mon sang à mes joues.

-Pourquoi tu es comme ça Kao ? 

C'est trop pour moi, ma gêne va exploser si ça continue. Je me défaits brusquement de son emprise, le poussant le plus fort possible, et cours vers la porte. 

La froideur de l'extérieur me glace le dos, la morsure du froid agrippant ma peau. C'est vrai que je ne porte qu'un haut à manche longue, un jogging, et des pantoufles. Quel idiot je fais !

Sortir comme ça par un temps pareille, qu'est-ce qui me prend ? Après, retourner à l'intérieure maintenant, cela signifierais de devoir faire face à Pete. 

Qu'est-ce qui lui a pris de se coller comme ça contre moi ? Car si je me souviens bien, il a toujours dit détester ce genre de proximité. Et moi aussi, qu'est-ce que mon corps a foutu ?
Pourquoi cette vague de chaleur a déferlé quand il s'est collé à moi ? 

Bon sang, et si c'était. Non, ce vieux sentiment ne peut pas refluer en moi maintenant. Car, Pete et moi on se déteste, rien d'autre, c'est viscérale.

Je me dirige vers le petit abris protégeant le bois de la neige, convaincu que ce n'est rien. Juste de la fatigue, juste un moment d'égarement, rien d'autre. 
Je sens que les prochains jours coincé ici, vont être compliqué et mouvementé. 

Trois jours supplémentaires s'écoulent dans une ambiance tendue. Enfin à dire vrai, c'est surtout quand Pete et moi, nous nous retrouvons dans la même pièce. La tension est palpable entre nous deux. 

-Les gars, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! déclare brusquement Sandee en reposant son portable. 

Je suspends la cuillère remplis de riz tiède au-dessus de l'assiette, attendant la nouvelle impatiemment. Dites-moi que c'est ce que je crois pitié ! 

-Ils ont bientôt finis de réparer tous les dégâts qu'a causée la tempête. Normalement dans deux jours on pourra rentrer. 

Une envie folle de crier ma joie me prend. Enfin ! Mais je me retiens, à la pace je me saisis de mon téléphone et envoie rapidement un message à ma mère et ma sœur. J'imagine déjà Gift sauter partout, hurlant sa joie, elle par contre. 

-Alors ça y'es, c'est déjà fini nos vacances entre potes, râle June. 

-Oh arrête de faire le bébé ! C'est bien qu'on rentre aussi chez nous. 

-Tu ne peux pas comprendre ma déception Sandee, toi et Thada vous allez pouvoir roucouler en paix, Pete pourra revoir sa petite amie, et Kao va pouvoir reprendre son tutorat. Alors, que moi moi je vais m'ennuyer tout seul. Car aucun de vous n'aurez encore du temps pour moi.  

-Oh allez, tu sais qu'on va pas spécialement te laisser sur la touche. Tu restes notre ami, même si parfois tu es un casse pied ambulant. 

-Promit ?

-Oui promit ! D'ailleurs, on pourrait faire un truc pour notre dernière soirée ici ?

-Mais oui, ça c'est une super idée Thada. 

Les voilà parties dans la discussion d'une idée. Je ne participe pas, préférant continuer à manger calmement. 

-Et toi pete, t'en penses quoi ? 

-Rien du tout, faîtes ce que voulez ! Je m'en fiche. 

Je le regarde, surpris par la dureté de son ton. Sa mâchoire semble crispé, et ses poings sont fermés sur la table. 

-Pete-

-J'ai dit que je m'en fichais. 

Sandee n'a pas le temps de continuer sa phrase, que Pete sort assez brutalement de la pièce. 

-Qu'est-ce qui lui prend encore ? demande Thada à voix haute. 

Mon regard reste braqué sur la porte ouverte. La question de Thada restant bloquée dans un coin de mon cerveau. Depuis qu'on a parlé dans le salon, avec cette proximité étrange. Il semblait souvent sur les nerfs ces derniers jours. 

Bizarrement, l'envie d'aller voir comme il va, trace son chemin dans mon cerveau. Mais, je la chasse vite. Je n'ai rien à me reprocher cette fois. 

Le reste de la soirée se passe bien. Seulement, presque toutes mes pensées sont dirigées vers une certaine personne, qui n'est pas réapparu.

Assis auprès du feu, je tente de me changer les idées. Mais je n'arrive pas à me concentrer sur ma lecture. Pourquoi il accapare à ce point mes pensées ? Évidemment, cette question reste sans réponse.

Frustré de ne pas réussir à me plonger dans l'histoire, je ferme mon livre. Ça ne sert à rien de continuer, si j'avance pas. Les flammes brûlant le bois, et le noircissant finit par captiver mon regard. La chaleur du feu me fait penser à des bras chaleureux m'étreignant avec force, mais aussi avec douceur. Le fil de mes pensées se perde, dans cette image et je finis par fermer les yeux.

J'ai chaud, une caresse fait bouillir ma peau. Mon sang chauffe aussi, se répercutant dans tout mon corps. Je sens mon front s'humidifier, et ma poitrine se relever à un rythme irrégulier. Un feu se répand dans mes reins, provoquant des picotements agréables. Brusquement, mes jambes se raidissent, et se serrent.  La couverture roulée en boule contre mon bassin, commence à me gêner. Je bouge, tentant de la chasser. Un fourmillement parcourt mon bassin, accompagné d'une onde de plaisir me traversant.

Ce n'est que de bref secousses et des quelques mots étouffés, par un autre bruit qui me fait ouvrir les yeux.

-Ah bah enfin ! Tu te réveilles, c'est pas trop tôt !

Le visage de Pete m'apparaît clairement, après avoir cligné mes yeux plusieurs fois. La fenêtre laisse filtrer une lumière très douce, légèrement sombre. Il doit être entre deux heures. Je ramène mon attention sur Pete. Ses yeux noirs me fixent comme si j'avais un gros bouton prenant l'entièreté de la place sur mon visage.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ? J'ai un truc sur le visage ?

-Non pas sur le visage ! répond-t-il d'un ton grave.

-Alors où ? Dans mes cheveux ? Attends, ne me dit pas que de la cendre a atterrit dans mes mèches !

Son expression reste stoïque, même pas un sourire moqueur atteint ses lèvres, légèrement entrouvertes.

-Bon sang, tu peux me répondre s'il te plaît ! Est-ce que j'ai de la cendre dans mes cheveux ?

-Non !

-Alors c'est où que j'ai ce truc ? Tu pourrais m'aider, si c'est derrière ?

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Le voir s'agiter dans tous les sens, pour essayer de trouver ce qu'il a, est vraiment adorable. Mon cœur ne peut que fondre devant ça. Cela dit, je ne comprends pas comment il fait pour ne pas voir ce qui me fait le regarder comme ça. D'autant plus que mon regard vise bien un point précis.

-Pete, franchement t'es chiant là ! Réponds-moi !

-C'est pas ma faute si tu réfléchis pas assez.

-Quoi comment tu..-

-À dire vrai, je ne pensais pas avoir la chance d'assister à un spectacle pareil. Toi qui gémit et te bat avec une couverture, c'est mémorable. J'aurais dû te filmer.

-J'ai jamais fait ça. Arrête de dire des conneries ! s'emporte-t-il brusquement.

Un sentiment coupable de plaisir m'envahit. Son répondant m'avait manqué. Car ces derniers jours, dès que j'essayais de l'énerver. Il se contentait de m'ignorer, partant simplement ailleurs, ou commençait une conversation avec un de nos amis.

-Pourtant, c'est bien ce que tu faisais. Je devais venir chercher un verre d'eau plus souvent.

-N'importe quoi ! Et arrête de me fixer comme une bête de foire !

-C'est pas faute si ton corps a réagi au rêve que tu faisais. Et qui semblait très agréable d'ailleurs.

Une couleur pourpre envahit ses joues. M'injuriant à voix basse, il se redresse, mais se stoppe brusquement. Ah, on dirait qu'il s'est enfin aperçu de l'étroitesse dans son pantalon.

Comme un enfant pris en faute, il se couvre de la couverture, essayant de cacher cette bosse.

Mon cœur fond pour la deuxième fois. D'un pas lent je m'approche un peu plus du canapé, et me laisse tomber dessus.

-Tu n'as pas à avoir honte. Ça arrive à tout le monde tu sais ?

-Si c'est la honte, marmonne-t-il sous la couverture.

-Pourquoi ça ?

-Tu ne pourras pas comprendre.

-Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

-Un bourreau des cœurs comme toi ne peut juste pas comprendre ça, balance-t-il avec amertume.

Puis, sans me laisser le temps d'assimiler ces mots, il se lève et fuit à l'étage. Le martèlements de ses pas sur les marches résonnent. Il pense vraiment que je suis un bourreau des cœurs.

Après, c'est vrai que j'aime avoir des relations, mais je n'ai jamais blessé une de mes ex. J'ai toujours été honnête avec elles, et je ne les ai jamais trompé. À vrai dire la plupart du temps c'était elles qui prenaient la décision de mettre fin à notre relation, pas moi. Je ne joue pas avec les sentiments des autres, chaque relation entamée était par amour.

La colère gravit en moi, s'emmêlant à un brin de tristesse. Mais la colère est plus forte. Pris sous l'impulsion de ce sentiment se déversant comme un poison dans mon corps, je me lève à mon tour. Prêt à aller en découdre avec Kao.

Mes pas sont lourds, mes poings serrés le long de mon corps. Une fois devant sa chambre, je donne deux coups brutaux sur la porte, l'appelant.

-Qu'est-ce que tu veux..encore ? demande-t-il froidement.

-Te parler, ouvre la porte !

-Je n'ai pas envie de te parler maintenant. Vas-t-en !

D'accord, il veut jouer à ça très bien. Malheureusement, je peux être très patient quand il le faut. Je redonne des coups sur la paroie en bois.

-Arrête de frapper sur la porte ! Tu vas finir par réveiller Sandee et Thada.

-Si tu ne veux pas que je frappe encore. Laisse-moi entrer ! De toute manière je ne bougerais pas tant que je ne t'aurais pas dit ce que je veux.

-Tu ne peux pas entrer pour l'instant. Parle juste à travers la porte ! Je t'écouterais.

C'est vrai que ça pourrait être une idée, mais je veux l'avoir face à moi. Je veux voir son visage, sa réaction, et surtout s'il le pensait vraiment. J'ouvre la bouche, prêt à protester quand un gémissement s'entend, accompagné de mon prénom étouffé. 

Une minute, ne me dîtes pas qu'il est en train de. Mon cœur rate un battement immédiat. 

J'ouvre brusquement la porte sans réfléchir. Les yeux marrons de Kao s'écarquillent, et sa bouche s'ouvre telle un poisson rouge. Mais ce qui attire mon attention est ce qu'il est en train de faire dans son lit.

-Pete, je t'avais dit de ne pas entrer. Sérieusement, tu  ne comprends pas le sens de cette phrase pourtant simple ?

Cette fois c'est à mon tour de ne pas réagir devant sa pique. 

-Dégage de ma chambre tout de suite ! Si tu ne veux pas avoir un coquard.

-Tu  pensais à moi, en..- bégaies-je bêtement.

-Non, et non je ne pensais pas à toi.

-Pourtant tu..-

-Je parlais d'un autre gars qui a le même prénom que toi c'est tout. Alors maintenant dégage ! Avant que je mette ma menace à exécution.

Sa menace ne me fait ni chaud, ni froid. D'un pas lent, je m'approche. J'ai l'impression d'être un prédateur qui s'approche de sa proie.

-Tu es sourd ou quoi ? Dégage !

Ma main trouve place sur sa joue, une fois que je suis assez prêt . Sa bouche s'entrouvre une deuxième fois, mais aucun mot ne sort. À l'aide de mon pouce, je caresse le dessous de sa lèvre. Mon cœur résonne fort dans ma poitrine. Il pourrait presque l'entendre. Un pic de désir me traverse à mon tour, quand je le vois humidifier sa lèvre d'une rougeur à faire pâlir certaines filles de jalousie. Suivant mon désir et ce que mon cœur me dicte, je l'embrasse.

Lentement, mon désir devient plus fort et transparaît dans le baiser doux au départ. Quand Kao commence à y répondre, je crois que cet organe vital va exploser. Un sentiment de pur bonheur m'envahit des pieds à la tête, me faisant frissonner. Malheureusement, cette bulle de bonheur explose, lorsque des coups retentissent sur la porte.

Comme s'il s'était brûlé, Kao s'éloigne de moi. Le désir transparaît dans ses yeux marrons, mais son regard est effaré. Il semble partagé entre ce désir faisant luire ses pupilles, et le dégoût assombrissant son regard.

-Kao, je..- commençais-je doucement.

-Pourquoi tu as fait ça ? demande-t-il à une vitesse inouïe.

Je déglutis difficilement, devant ce regard me scrutant. Moi qui en temps normal, paraît toujours sûr de tout. Là, devant Kao, je me retrouve nu, sans défense.

-Si tu ne veux pas répondre. Va-t'en ! Occupe toi autrement !

-Kao-

-Ou si tu as besoin à ce point d'attention, ou bien d'amour. Appel ta petite amie ! Elle qui sait si bien te réconforter.

Il ne faut pas qu'il pense ça. Je dois lui dire la vérité. Celle que je cache depuis quelques jours, et que je n'ai pas voulu voir avant.

-Kao tu vas bien ? Il m'a semblé entendre la voix de Pete, vous vous disputez encore ? demande June d'une voix marquée par le sommeille.

Bon sang, je vais le frapper. Il était obligé de venir nous déranger. Tout allait tellement bien. Sans que je m'y attende, c'est Kao qui lui fournit une réponse. M'empêchant d'aller lui passer un savon.

-Tout va bien June, ne t'en fait pas. On est juste en train de parler, afin de régler certaines choses.

-D'accord, je vous laisse. On se voit au petit-déjeuner.

Il s'éloigne enfin. J'attends que les pas s'éloignent suffisamment, pour enfin dire à la personne devant moi ce que je dois.

-C'est bon tu peux retourner dans ta chambre, il doit être dans la sienne. Je vais dormir, je suis fatigué et demain sera probablement une grosse journée.

-Attends ! Je dois d'abord répondre à ta question. 

-Pas la peine ! Ta petite amie te manquait, et il fallait que tu t'embrasses quelqu'un, puis malheureusement, c'est tombé sur moi. Je n'ai pas envie d'en entendre plus.

-Non ce n'est pas ça ! 

-Alors c'est quoi, hein ? Tu embrasses tous les gars que tu détestes toi ?

Mon sang ne fait qu'un tour à l'entente de cette phrase. Même si je me doute bien qu'il ne le pense pas, que c'est sa colère qui parle pour lui. Je ne peux pas le laisser dire ça. Prenant une grande inspiration, je me lance dans l'aveu.

-Je t'ai embrassé car tu m'intéresses, Kao. Je ne l'aurais pas fait si je te détestais vraiment, même par manque.

Moi qui espérait que cette aveu le calme, je me suis lourdement trompé. Les yeux assombris par la colère, et la respiration lourde, il plante son index sur ma poitrine. Il l'enfonce tout en me fusillant du regard.

-Tu me prends pour qui Pete ? Tu penses vraiment que je vais gober ce mensonge si facilement. T'es sacrément gonflé d'oser me dire ça, en me regardant dans les yeux. Sais-tu seulement depuis combien de temps, je fantasme sur ses mots sortant de ta bouche ?

-Attends tu veux dire que..-

-Laisse-moi finir ! rugit-il. J'ai tout tenté, tu entends, tout tenté pour essayer de chasser mon désir, et ce qui l'accompagnait pour toi. Je pensais avoir réussi, mais ton putain de comportement de l'autre jour a ravivé tout ça en une flamme plus tenace. Et maintenant tu ose balancer ça comme si de rien n'était. Tu es encore pire que ce je pensais.

Tous ses muscles sont tendus, sa mâchoire est tellement contractée que j'ai peur qu'elle craque sous la pression. Ses mots teintés de mépris me font mal, mais je les ai mérités quelque part. Je n'aurais jamais pensé qu' il me désirait depuis longtemps.

Après un court silence, il ouvre à nouveau la bouche. Déjà prêt à recevoir d'autres reproches. Je ferme les yeux.

-Oh, et puis merde !

Hein !? Ses lèvres avalent les miennes, les embrassant avidement. Sur le coup, je ne réagis pas. Mais quand nos virilités tendus gorgées de désir s'entrechoquent. C'est comme un électrochoc, je réponds au baiser qu'il impose. Nos corps se collent le plus possible, comme avide d'un contact vital.

Kao monte à califourchon sur moi, provoquant encore plus de contacts entre nos bassins brûlant. L'air de la pièce semble être devenu irrespirable, tellement il paraît lourd et chaud. Comme à l'image de nos corps bouillants, abritant un feu ardent. Perdu dans ce baiser enflammé, je laisse Kao m'embrasser encore et encore. Le désire embrasant mon être entier. 

Et non je n'ai pas abandonné ce livre abritant des one shots, j'ai juste eu une baisse d'inspiration. J'espère que je pourrais recommencer à en écrire plein sans avoir des pannes comme celle-là. J'espère sinon que ce one shot sur KaoPete vous plaira. J'ai essayé de me corriger le mieux possible, mais me connaissant beaucoup d'erreurs ont dû m'échapper Je n'ai plus qu'a vous souhaiter une bonne lecture, sur ce one shot. En espérant que vos yeux ne crament pas à cause des fautes. Bonne lecture !!

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