Royal
Antonella ferme la porte derrière elle et s'avance vers l'immense armoire de la chambre royale. J'observe la pièce et les détails qui se trouaient autour de moi, jamais je n'aurai pensé un jour entrer dans cette chambre si impressionnante soit-elle. Les murs sont blancs, vêtus de belles moulures couleur or, un grand balcon baigne l'endroit d'un charme et un lustre en cristal nous plonge dans une ambiance chaleureuse. La mère du prince retire une longue et majestueuse robe du placard, avant de la déplier sous mon nez. Je fronce les sourcils, qu'est-ce que je faisais dans cette pièce et pour quelle raison voulait elle me présenter cette robe ? La reine ne m'avait donné aucun détail et m'avait simplement demandé de la suivre jusqu'à sa chambre, je l'ai donc suivie et me voilà debout devant ce vêtement tout à fait sublime pour je ne sais quelle raison.
- Cette robe compte beaucoup pour moi, je l'ai porté lors de ma lune de miel avec Bruno.
Je la regarde plutôt perplexe, ça semblerait plutôt logique qu'elle donne cette robe à Margaux étant donné que c'est sa future belle fille, mais alors pourquoi me la présenter à moi qui suis la simple fille d'une de ses amies.
- J'aimerais que tu l'essayes. m'avoue-t-elle.
- Que moi, je l'essaye ? demandais-je peu sur.
- Oui, Margaux l'a essayé il y a quelques jours et elle devait la porter ce soir, mais je pense que je devrais la donner à quelqu'un en qui j'ai confiance car elle a une valeur symbolique pour moi.
Je reste surprise face à ses aveux. Je ne pensais pas qu'Antonella avait une telle assurance envers moi, certes, nous nous entendons bien mais de là à ce qu'elle me confie la robe de sa lune de miel, je n'aurais jamais cru.
- Non, c'est à Margaux de la porter si c'est à elle que tu l'as confié pour ce soir.
- Ça me ferait plaisir que tu l'essayes, juste passes la et puis tu l'enlèves si tu ne souhaite pas la mettre ce soir.
Son sourire était réconfortant, un éclair d'espoir se lit dans ses yeux. Après tout, je peux l'essayer pour lui faire plaisir, et l'enlever pour la remettre sur son cintre après. Je ne risque rien, la robe non plus et puis, Margaux n'en saura rien.
Je lui souris et tends mon bras vers la robe pour l'attraper.
- Je l'essayes juste. la préviens-t-elle.
Elle acquiesce pourtant ravie, et me donne la robe d'un geste minutieux. Je rejoins la salle de bain, pose avec délicatesse le vêtement sur l'un des meubles et me déshabille pour pouvoir l'enfiler.
^^
Je suis devant le miroir orné d'or, les mains d'Antonella sont posées sur mes épaules tandis que les miennes lisses le tissu parsemé de pierres rouges. Cette robe est majestueuse, elle dénude les épaules et marque la taille puis descend le long des jambes jusqu'aux pieds. Je ne me reconnais pas, cette robe ci sublime soit-elle, est l'image même de la reine. Je n'ose a peine bouger, je ne peux pas croire que c'était possible de marcher avec cette robe sans avoir peur de l'abimer.
- Tu es magnifique Karol
La reine me sourit à travers la glace. Ce n'est pas moi qui suis belle, c'est cette robe qui apporte du charme à la personne qui la porte.
Antonella resserre la queue de cheval qui m'avait été faite par Malena, mes boucles tombant jusqu'à mes omoplates. Elle retourne la pierre de mon collier et s'écarte de moi comme pour me contempler, puis un silence s'abat sur la pièce. Je me tourne vers elle, intriguée par ce calme si soudain, les deux mains jointes contre sa bouche, ses yeux scintillaient d'un éclat d'émotion.
- Elle est sublime. lui avouais-je émerveillée.
Elle acquiesce, toujours émue de me voir dans cette robe.
- Je te laisse faire ton choix, libre à toi de la garder ou non. me sourit-elle.
Après ces mots la reine caresse doucement le bras de Karol, puis quitte la pièce la laissant réfléchir. La jeune fille était pourtant restée sur sa première impression, certes, la robe était absolument divine mais si elle était destinée à Margaux, se présentait vêtue du vêtement à la soirée n'était pas très admirable vis à vis de la future belle fille. Alors elle s'admire une dernière fois à travers le miroir, avant de retourner dans la salle de bain pour se changer. De toute façon, une robe tout à fait jolie l'attendait sur le lit de sa chambre.
Elle passa ses mains dans son dos et agrippe le bout de la fermeture éclair pour la descendre le long de son dos. Le coeur de la jeune fille se mit à battre d'anxiété lorsque la fermeture resta en haut, elle essayait de se rassurer les premiers temps en se disant qu'elle devait simplement être difficile à ouvrir étant donné que la robe était fragile, mais elle se rendit vite à l'évidence.
La fermeture était bloquée.
- Merde. injure-t-elle en relâchant la pression qu'elle avait dans son dos.
Elle pose ses mains sur le bord du lavabo en se regardant dans la glace. Comment allait-elle faire ? Il fallait qu'elle se change à tout prix, puis Margaux qui se trouvait à deux chambres de là, ne pouvait pas la voir sortir avec. La seule solution était de retrouver la reine afin qu'elle puisse l'aider à retirer ce beau vêtement sans risquer de l'endommager. Seul bémol, Antonella avait certainement du rejoindre tous les invités réunis dans le jardin du château. Karol souffle, restreinte de devoir trouver un moyen pour retirer cette robe, elle savait qu'elle n'aurait jamais dû l'essayer, même si c'était pour faire plaisir à la mère du prince. Elle sortie alors de la salle de bain, la chambre royale était toujours vide. Elle s'avance jusqu'à atteindre la porte, et entrouvre celle-ci pour s'assurer que personne ne rôdait dans les longs couloirs. Après avoir épié le corridor, elle sort de la chambre pour chercher la reine dans le palace. Elle essayait d'étouffer au mieux, le bruit de ses talons contre le carrelage ciré sans grande conviction. Elle ne savait pas vraiment où fouiller, elle était sure à quatre-vingt-dix pour-cent que la reine se trouvait déjà en bas, mais bon, ne sait-on jamais. Elle se pencha à la rambarde de l'étage, seulement quatre gardes étaient postés à l'entrée des deux portes principales, et les domestiques passaient dans ce même hall avec les plats à servir. Mais un bruit de porte la fit sursauter, elle tourna la tête espérant y retrouver la reine a l'encadrement, mais c'est sur une toute autre personne qu'elle tomba. Une personne qu'elle n'avait pas eu envie de croiser, une personne qui ne devait pas la voir dans cette tenue.
- Karol ?
La jeune fille resta stoïque devant son apparition, la bouche ouverte ne sachant quoi dire. En aucun cas elle ne devait être avec cette robe sur le dos, et elle ne devait encore moins se trouver dans ces couloirs vêtu ainsi.
- Non mais je rêve, qu'est-ce que tu fous avec ma robe ? s'exclame l'autre fille à l'embrasure de la porte.
- C'est...la reine qui me l'a faite essayer, je n'arrive pas à la retirer. lui avoue alors la brune.
La seconde demoiselle commence à rire, un ricanement qui en disait long sur ce qu'elle pensait.
- C'est ça oui, dis plutôt que t'es allée la prendre dans l'armoire de la reine.
- Je n'ai pas que ça à faire Margaux.
La petit amie du prince la regarde, étirant ses lèvres d'un sourire malsain. Margaux avait gardé la robe bleue de satin qu'elle portait cet après-midi, certainement en attendant d'enfiler la fameuse robe que Karol portait. Elle était élégante avec ses talons aiguilles qui affinaient sa démarche, son beau maquillage et sa coiffure toujours parfaitement réalisée. Margaux était une jolie femme, bien que les deux jeunes filles se détestaient, c'était peut-être les seules qualités qu'elles ne pouvaient pas nié l'une de l'autre.
La princesse s'approche de Karol jusqu'à se poster à seulement un mètre d'elle, lui transperçant ses pupilles vertes.
- Je peux aller le dire au roi alors, que tu as cassé la robe qu'il a offerte à sa femme pour leur lune de miel.
Son ton était calme et direct, elle savait qu'elle venait de parsemer son ennemie de doutes. Et en effet, une boule se forma au creux du ventre de Karol, le roi ne devait pas être au courant et encore moins avoir le discours sorti du contexte de Margaux. Pourtant, la jeune princesse fit trois pas en arrière et se dirigea vers l'un des grands escaliers principaux pour retrouver ce qui allait être son futur beau père. Lorsque les talons de la jeune femme frappent contre le marbre de la première marche, Karol se mit à rejoindre le second escalier en courant.
Elle prit les deux côtés de la belle robe avec précaution, puis dévala du mieux possible les escaliers avec ses hauts talons. Les deux femmes couraient, pour atteindre le même but mais avec deux raisons différentes. Ce qui sera rapporté au roi allait avoir des conséquences, dans tous les cas, l'une des deux allait perdre.
En arrivant dans cette robe près des majestueuses portes, les deux gardes ouvrirent à Karol tandis que Margaux actionne les deux poignées avec détermination. Les jeunes filles se retrouvèrent en une fraction de secondes sur la terrasse à l'entrée du château, devant la foule d'invités conviés à la soirée. Une poignée de personnes c'étaient retournées sur la femme à la belle robe rouge scintillante, tout le monde connaissait cette tenue et avait déjà vu la reine porter cette robe le fameux soir de leur voyage de noces.
Un peu plus loin dans le jardin, la famille royale venait elle aussi de se tourner vers l'entrée que venait de faire les deux jeunes femmes, stoppant leur activité. La reine, qui avait une coupe de champagne à la main, se mit à sourire lorsque son regard s'attarda sur la tenue de sa protégée. À côté d'elle se trouvait son fils, le fameux prince. Ses yeux se posèrent sur l'une des deux brunes, ses lèvres s'entrouvrirent d'étonnement et d'enchantement, ce qu'il avait devant lui était un ange tombé du ciel. Ou tout bonnement un rêve. Cette fille était une princesse, ou un illusoire à elle seule, ce n'était pas humain de refléter autant de beauté se dit-il.
Absolument tous les invités la regardaient avec des yeux pleins d'étoiles, se demandant si c'était elle la fameuse promise du prince. Du moins, tout le monde l'espérait à présent.
Le regard des deux jeunes femmes se croisèrent, et un éclair de malice passa dans les yeux de la princesse.
- Bruno ! s'exclame Margaux en commençant à descendre les escaliers.
Le roi ainsi que les convives se tournèrent alors vers la future belle fille. Karol paniqua, Margaux avait commencé à parler et tout ce qui allait sortir de sa bouche n'allait être que mensonge.
- Non. prononça la brune dans sa moustache.
Elle descendit aussi les marches en accélérant le pas.
- J'ai quelque chose à vous dire. continue la princesse.
- Votre altesse ! s'exclame Karol en la coupant dans son élan.
Les deux jeunes filles traversaient le jardin en courant presque, en direction du roi. Des regards se perdaient entre elles, comme pour savoir quand l'autre allait répliquer. Mais alors que la brune allait prononcer quelques explications, la princesse la devança.
- Karol à cassé la robe ! s'exclame-t-elle en affrontant soudainement son ennemie.
Elle faisait face à Karol d'un air menaçant et hystérique, faisant reculer la brune de quelques pas plus que surprise. Elle portait les deux côtés de la belle robe rouge, qu'elle prenait toujours soin de ne pas abîmer. Un silence c'était abattu dans tout le jardin, la révélation et le comportement soudain de Margaux avaient fait taire bien des hôtes.
- C'est faux. dit doucement la brune pour se défendre.
- Par pitié arrête de mentir. elle rit jaune. Tu as cassé cette robe et tu as trahi la confiance de la reine en le faisant ! hurle la princesse.
Karol sursauta face à l'agressivité de celle qui lui faisait face. Elle ne comprenait pas pourquoi son ton et son comportement avait changé en un claquement de doigt, son but était de la dénoncer au roi pas de lui crier dessus en plein milieu de la soirée.
- Assume le ! C'est ce que tu m'as dit dans les couloirs, tu as cassé cette robe ! continue-t-elle.
- Margaux s'il te plaît je te demande de te calmer. intervient Bruno.
Il sépare les deux filles en faisant reculer Margaux. Pourtant, ses yeux ne cessaient de transpercer les pupilles émeraudes de notre brune. Margaux serra les dents. Non seulement cette empotée qu'était Karol portait la robe qui lui avait été attribué, les regards c'étaient attardés sur elle durant toute l'altercation mais en plus le roi avait l'air de l'apprécier. La respiration de Karol semble s'apaiser et le roi s'approche d'elle.
- Tu es sublime, Antonella a bien fait de te prêter sa robe, elle te va à ravir. lui sourit-il.
En réalité, le roi avait l'impression de revoir sa femme quelques années en arrière. La robe était restée intacte depuis le soir où elle l'avait porté.
- Elle l'a cassé surtout. reprit Margaux derrière son dos.
Margaux ne supportait pas de perdre, et elle détestait aussi profondément Karol depuis le premier jour.
- Moi j'ai surtout remarqué une chose. se tourne le roi vers la princesse.
Margaux se redresse, le menton levé lorsque Bruno la regarda.
- Quoi dont votre altesse ? lui demande-t-elle.
- Que je ne souhaite pas une épouse malhonnête pour mon fils.
Le visage de la princesse se décomposa, son mariage avec Ruggero est la chose qu'elle attendait depuis qu'elle était entrée dans la famille Pasquarelli, et maintenant qu'elle était arrivée à avoir ce qu'elle souhaitait, une petite garce c'était mêlée de ses affaires pour tout ruiner.
- Je ne vous mens pas votre altesse, je..la fermeture est bloquée. se justifie la fille complètement sous le choc.
- Cette fermeture a toujours était ainsi, le tissu est simplement fragile. la stoppe le roi.
La princesse n'aimait pas présenter des excuses, encore moins pour une chose aussi futile.
- Je vous demande pardon...je..
- Maintenant j'aimerai que tout ce vacarme cesse afin que l'on puisse reprendre convenablement cette soirée. Je te demande de rentrer au château, et que les festivités continuent ! déclare alors le roi.
Il adresse un sourire aux hôtes, la musique redémarre et le monde recommence ce qu'il avait commencé tandis que Margaux et Bruno se dirigèrent vers le palace pour entretenir une discussion plus sérieuse.
Du côté de Karol, son regard atteint celui de la reine. Celle-ci lui adresse un clin d'œil, satisfaite de la voir porter sa robe, c'est alors que quelqu'un s'approche d'elle, une main se pose alors délicatement sur le bas de son dos.
- Mon père a raison, cette robe te va à merveille. annonça une voix derrière elle.
^^
Hellooooo !
Je sais, je suis cruelle d'arrêter à ce moment hein ? Oups ? 🤓
Mais ne vous en faites pas ! Il n'y a pas eu le « Fin » final ! Une seconde partie est prévue, oui oui vous avez bien lu, ce n'était qu'une mise en bouche :)
J'espère que cette première partie vous a plu, dites-moi tout en commentaire ->
Bizouu <3
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