Royal 2
« Mon père a raison, cette robe te va à merveille »
^^
- Je comprends Margaux. commence-t-il.
Karol plissa les yeux, elle ne comprenait pas. Comment le prince pouvait il comprendre le comportement de la princesse ? Elle qui pensait que Ruggero était terre à terre, après tout ça reste sa petite-amie.
- Peu importe la robe qu'elle aurait porté, aucun regard n'aurait pu être dévié, tu es splendide. finit-il.
Le visage de la jeune fille s'attendrit, un sourire s'élargir sur ses lèvres, elle savait à quel point le prince pouvait être séducteur.
- Tu n'exagère pas un peu Ruggero ? rit-elle.
- Je n'exagère jamais. certifie-t-il.
Le prince lui tend sa main et elle la lui prend délicatement, avant qu'elle ne se fasse emmener vers l'un des buffets. Ruggero attrape une coupe de champagne qu'il lui donne et en prend une pour lui également, puis il présente son bras à la brune qu'elle enroule du sien pour entamer une marche à deux. Un petit silence s'est abattu entre eux, ne laissant entendre seulement la musique et les discussions des invités en fond. Un léger coucher de soleil s'étendait déjà en contre bas du palace au niveau de la mer, et parsemait le ciel d'un dégradé d'orange.
- Pourquoi tu n'as pas défendu Margaux ?
La jeune fille n'avait pu s'empêcher de lui poser cette question. Ruggero était un garçon humble avec des valeurs qui n'hésitait pas une seule seconde à défendre les personnes qu'il aimait, qu'elles soient en tord ou non.
Le jeune garçon mit un certain temps à répondre à cette question, sans être indélicat.
- Parce que je ne pense pas qu'elle devait être défendue. répond-il simplement.
- Même si ça n'en valait pas la peine, ou qu'elle ne devait pas être défendue, je sais que ce n'est pas pour cette raison.
Elle tourne la tête pour le contempler un peu, son regard était baissé vers sa coupe d'alcool. La couleur orangé du ciel dessinait les détails de son visage avec délicatesse.
- Tu te souviens, lorsque j'avais mangé tous les petits fours de la réception de ton père ? Tu m'avais bien défendu, pourtant il n'y avait aucune justification si ce n'est le fait que mon ventre criait famine. rit-elle.
Un sourire s'étend sur le visage du prince en se remémorant ce souvenir. Karol, dans un élan d'innocence la plus totale avait décidé de goûter quelques uns des petits fours que les cuisiniers s'efforçaient de faire depuis le matin même. Quelques uns, qui c'était vite transformé en absolument tous tellement ces amuses bouches étaient délicieuses. Malheureusement pour elle, il c'était avéré que ces biscuits salés étaient pour l'immense réception qu'organisait le roi pour annoncer une grande nouvelle au peuple. Lorsque Bruno l'a apprit, son fils c'était empressé de lui assurer que les cuisiniers avaient vu le chien s'empiffrer avant qu'ils ne puissent les mettre sur les tables.
- Ton intention n'était pas de ruiner le dîner de mon père, puis te voir paniquer était amusant. rit-il a son tour.
- Mais le but de Margaux n'était pas non plus de saboter la soirée de ton père. rétorque-t-elle.
- Non, son but était de ruiner la vision qu'à mon père de toi. lui avoue-t-il enfin.
La jeune fille fronce les sourcils surprise, pour qu'elle raison voudrait elle faire cela ? Elle n'est pas promise au prince, elle ne fait rien pour lui voler sa place et est plutôt du genre à rester dans son coin sans vraiment se faire remarquer.
- Pour quelle raison elle voudrait faire ça ?
- Parce que tu occupes la place qu'elle aimerait avoir auprès de toutes les personnes du château, de moi en premier lieu.
La brune semble être de plus en plus perdue face aux explications du prince. Elle ne comprenait pas, la princesse est sa petite amie et la future belle fille du roi et de la reine, en quoi occupait elle une place plus importante que la sienne ?
- Que toi ? Je comprends pas, c'est ta petite amie, j'ai quoi de plus qu'elle n'a pas dans cette situation ?
Le prince prit une petit inspiration, il releva le menton, son regard se perdit dans le coucher du soleil puis il prit la parole.
- Elle n'arrive pas à me faire passer de bons moments, elle ne me fait pas rire elle, elle n'est pas simple, elle ne communique pas sa joie de vivre, et elle le sent.
Dans ce petit monologue, le fils du roi venait inconsciemment d'avouer à la jeune fille ce qu'il lui plaisait chez elle, ce qu'il retrouvait chez elle qu'il n'y avait pas chez sa petite amie.
Un silence s'installe une nouvelle fois, les esprits de nos deux jeunes gens se laissaient porter par divers sujets. Karol ne savait plus vraiment quoi répondre, peut-être que finalement le prince n'était pas vraiment amoureux de Margaux, ou alors qu'il n'était pas vraiment impliqué dans cette relation. Ruggero, quant à lui, réfléchissait à ses paroles, venait il de se rendre compte que tout ce qu'il cherchait chez une femme était en fait devant son nez ? Qu'elle vivait sous son toit depuis plus d'un mois, et qu'elle ne s'appelait pas Margaux. En réalité, il avait passé tout son temps avec Karol à marcher le long du lac, à faire des balades en barque sur l'eau ou encore à jouer dans le grand labyrinthe du jardin. Il ne réalisait pas, peut-être était il simplement troublé par le comportement qu'avait eu sa petite amie quelques temps plus tôt, ou que c'est réellement ce qu'il pensait, il ne savait pas.
Ils restèrent à déambuler de cette manière durant quinze bonnes minutes, sans dire un mot, la tête ailleurs et la joue de la jeune fille posée sur l'épaule du prince, avant de revenir près des hôtes.
- Rugge ? Je peux te parler quelques minutes ? demande alors le roi.
Ruggero relève la tête, acquiesce à son père et s'excuse auprès de Karol qui lui adresse un simple sourire avant de lui lâcher le bras. Le roi et le prince s'écartèrent légèrement de la foule pour parler en toute intimité, une grande annonce pendait aux lèvres de Bruno.
- Je ne pense pas que Margaux soit réellement la femme qu'il te faut, je sais que nous avons prit la décision de faire d'elle ta future épouse mais, ta mère et moi ne pensons pas que ça soit meilleur pour ton avenir.
- Où veux-tu en venir ? demande son fils.
- D'abord, j'ai une question à te poser. dit-il calmement.
Ruggero croise les bras comme pour être plus attentif et encourager le roi à poursuivre son explication.
- Aimes-tu Margaux ?
Le visage du prince se détendit quelque peu par surprise. S'il aimait Margaux ? Il n'en savait rien, à vrai dire il ne c'était jamais posé la question, pour lui les fiançailles et le mariage étaient imminents et qu'il en soit amoureux ou non n'allait pas changer cela. Pourtant au fond de lui le jeune homme avait la réponse, son regard était attardé sur une personne à quelques pas de là, une silhouette fine dans une majestueuse robe rouge qui souriait à la reine. C'était elle sa réponse. Jamais il n'avait regardé Margaux ainsi, jamais il ne l'avait complimenté comme il l'avait fait à cette jeune fille près du lac tout à l'heure. Les yeux toujours rivés sur cette fille, il répondît à son père comme s'il connaissait la réponse depuis des années.
- Non, je ne l'aime pas.
- J'aimerai annuler ce mariage, si tu n'en vois pas d'inconvénient. lui répond alors le roi.
Ruggero tourna son regard vers lui, un simple sourire s'afficha sur ses lèvres comme un remerciement silencieux de sa part.
- Je n'en vois aucun.
Bruno acquiesce un sourire similaire, et après une petite tape sur l'épaule il repartit vers l'intérieur du château. Le prince se retrouva seul à côté du grand buffet bondé monde, il déposa sa coupe de champagne sur un plateau que transportait un serveur, et s'en alla rejoindre Karol qui montait les escaliers.
Tenant les deux côtés de sa longue robe, elle dévalait les escaliers pour rentrer une nouvelle fois dans le palace. Un peu plus loin, le prince essayait de la rattraper en esquivant quelques invités qui lui barraient le chemin. Il courrait après elle en se précipitant à ses côtés.
- Karol ! Attends, qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il en arrivant à sa hauteur.
La jeune fille cesse de courir, le visage nerveux elle regarde Ruggero comme si elle était pressée de repartir. Ses yeux passent du prince à un point dans la foule de gens en contre bas, elle reste muette un certain temps avant de bâcler quelques mots.
- Je suis désolée...je...il faut que j'aille me changer. dit-elle en repartant de plus belle.
Ruggero lui attrape le bras avant qu'elle ne lui échappe, ne comprenant pas la situation.
- Pourquoi tu veux te changer, tu es sublime. C'est l'avis de tous les invités réunis.
Karol semble l'observer quelques instants, peu sure.
- C'est pas ça...ma robe bleue ira aussi très bien. conclue-t-elle avec un sourire timide.
- Non je t'en prie, garde celle-ci, je suis heureux que tu la portes.
Les yeux de la belle restèrent figés dans ceux du prince, le temps semblait s'être arrêté pour les deux jeunes gens. D'un côté, Karol devait impérativement ne pas traîner et aller se changer si elle ne voulait pas attirer la foudre d'une des personnes présentes, d'un autre, son coeur lui demandait de rester à admirer les belles pupilles noisettes du prince, et souvent le cœur à des raisons que la raison ignore. Cette fois, la jeune fille ne savait pas pourquoi elle ressentait le besoin de garder cet eyes contact avec Ruggero, c'est comme si tout son corps le lui criait de ne pas écouter sa tête et de rester au près de lui.
- Merci. Mais je ne veux pas faire plus d'histoire, je vais rendre cette robe à la reine.
- Plus d'histoire ? Rien ne t'empêche de garder cette robe, ma mère te l'a confié et personne ici ne peut de demander de l'enlever. la rassure-t-il.
- Quelqu'un te l'a demandé ?
Karol acquiesça en baissant les yeux. En effet, une personne dans cette foule de monde lui avait ordonné de quitter cette robe sur le champs par risque d'attirer sa colère.
- Je n'ai pas envie de ruiner ton mariage Ruggero, je vais aller quitter cette robe.
Le prince fronça soudainement ses sourcils. En quoi la laisser porter cette robe risquait de ruiner son mariage ? De toute façon, celui-ci était déjà annulé.
- Tu ne vas rien ruiner, ce mariage n'aura même pas lieu. C'est Margaux qui t'a demandé d'enlever la robe ?
Elle jeta un coup d'œil aux invités et planta une nouvelle fois son regard sur Ruggero.
- Oui.
- Alors je t'invite à ne pas enlever cette robe, et à venir danser avec moi.
Le prince lui tendît sa main, un sourire éclatant sur les lèvres. Elle sourit à son tour, et se laissa attraper la main qu'il lui donnait. Ils descendirent tout deux les escaliers, souriants, sous les regards des invités rassemblés au pied des marches. Une nouvelle mélodie se diffusait, plus douce, plus calme. Quelques couples se prenaient la main et commencèrent à danser sur la pelouse du grand jardin du château.
Le prince accompagna sa belle au milieu de ces gens, sa main se posa sur sa taille, puis l'autre enlaça la sienne et les deux commencèrent la fameuse valse royale. Le soleil était maintenant complètement couché, le jardin était éclairé de nombreuses loupiotes étendues au dessus de leur têtes. Les arbres étaient illuminés de guirlandes de couleurs, et le château rayonnait de mille feux sous les lumières et les rires des invités.
La valse continuait, la robe rouge tournait au rythme de leur pas sous les regards émerveillés des personnes présentes. Les yeux du prince étaient encrés dans ceux de la jeune fille, leur pas étaient en symbiose parfaite comme s'ils avaient répété cette danse une vie entière. Parfois de grands sourires se perdaient, laissant une nouvelle fois leur regards en dire plus sur ce qu'ils pensaient. La musique touchait presque à sa fin, la valse se fait moins rythmait et plus douce, jusqu'à être totalement arrêtée. L'attention était rivée sur l'éblouissante prestation des deux personnes au centre de la ronde, ils c'étaient arrêtés comme hypnotisés l'un l'autre. Leurs regards fulminaient et les deux jeunes gens n'avaient envie que d'une choses, se rapprocher encore un peu pour sceller leur lèvres et leur amour.
Un peu plus loin, devant l'une des grandes fenêtres du palace se trouvait une demoiselle rouge de colère, elle avait la rage, parce que dans sa pauvre petite robe bleue elle n'avait réussi à garder son prince pour une seule danse. Les coudes posés sur la rambarde en pierre du balcon, elle regardait le spectacle se dérouler devant ses yeux, impuissante.
Au rythme de leur deux souffles, le prince s'approcha encore une fois, collant un peu plus la jeune fille à son torse. Les joues rosies par le stress et la timidité, la belle brune déposa sa main sur la joue de Ruggero avec une grande délicatesse, son pouce caressa sa peau, jusqu'à sa nuque, puis lorsque son regard se releva sur son beau prince, ses lèvres étaient collées contre les siennes. Les deux mains du garçon agrippaient sa taille comme par peur qu'elle puisse lui échapper. La jeune fille était aux anges sur un petit nuage, malgré qu'ils soient entourés d'une centaine de personnes, pour elle il n'y avait qu'eux. Inconsciemment nos deux tourtereaux attendaient ça depuis déjà un certain temps, ce final de valse reflétait ce qu'il ressentait l'un pour l'autre depuis un moment.
Un baiser doux et merveilleux, qui scelle le début de leur union, pour l'éternité.
^^
Fin
Karol & Ruggero
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