La routine
Je replace mes cheveux, les yeux encrés sur l'écran de mon téléphone. Je t'irais un peu plus sur la manche de mon pull, comme j'aimais le faire avec mes hauts larges. La pluie tambourinait sur les vitres de mon appartement. L'orage grondait déjà depuis deux bonnes heures, toute la ville était sous l'emprise du temps orageux.
La télé divulguait un son de fond depuis quelques temps déjà, tandis que je me préparais un chocolat chaud. J'étais totalement hypnotisée par les lumières bleue de mon cellulaire, les messages et identifications de fans émettaient une notification presque par secondes, m'arrachant un sourire de temps à autre.
Ce sont des coups sur ma porte d'entrée qui me font lever la tête. Je n'attends pourtant personne si mes souvenirs sont bons.
Je pose mon portable sur le comptoir et m'avance vers l'entrée. J'ouvre la porte réfléchissant encore à qui cela pouvait bien être, mais mon étonnement se fût plus grand lorsque c'est Ruggero qui apparu devant moi.
Je fronce les sourcils, la main toujours sur la poignet.
- Rugge ? demandais-je dans l'incompréhension.
- Karol. Il fallait que je te parle...
- Oui quoi ? haussais-je un sourcil.
Je le vis s'approcher. Il enlève ses mains de ses poches et les tend vers mes joues pour les attraper en coupe. Son visage s'approche de plus en plus du mien et il vient déposer ses lèvres sur ma joue.
- Hey qu'est-ce qui t'arrive ? lui demandais-je surprise par son acte.
- Je te remercie. affirme-t-il le sourire aux lèvres.
Je n'avais pas encore eu l'occasion de le détailler. Il est beau.
Ses boucles mouillées, lui tombent sur le front. Son visage entier est humide, et bizarrement ça le rendait encore plus mignon. Les lumières du couloir sculptaient ses joues lui donnant un air plus dur. Son pull était dans le même état que le reste de son corps : mouillé. Son tissu s'étendait bien évidemment parfaitement sur son torse.
Un rire nerveux s'échappe de ma bouche.
- Tu...tu fais quoi ? répétais-je pour être sure.
Il se redresse replongeant ses mains dans ses poches. Mais ses pommettes étaient d'un rouge vif. D'une couleur bien inhabituelle.
- Je te remercie de m'ouvrir à une heure pareille. rit-il.
Je lui souris à mon tour, je le détaille pourtant incrédule. Il n'était pas comme d'habitude. Son sourire n'était pas rayonnant et vrai, il était plutôt simple et forcé. Son visage était fatigué et il semblait avoir envie de faire une pause ou de parler de ce qui l'attristait.
- Tu es sur que tu vas bien Ruggero ?
Je plaque le dos de ma main sur sa joue absolument brûlante. Cette fois c'est moi qui m'approche, pour humer l'odeur qui virevolterait depuis déjà quelques minutes autour de lui. De l'alcool. Il empestait l'alcool.
- Tu es bourré Ruggero ? lui demandais-je.
- Non. hausse-t-il des épaules.
- Tu étais où ?
- Au bar, à deux rues de chez toi. se gratte-t-il la nuque.
- T'as bu quoi ?
- Des bières. s'impatiente-t-il.
- Tu détestes les bières Ruggero. Allé rentre.
Je m'efface de l'entrée et le laisse passer. Je l'entend s'installer sur le canapé tandis que je refermais la porte.
Je m'avance à mon tour vers lui en m'essayant sur un fauteuil juste en face.
Il regardait ses mains presque d'un air timide.
- Qu'est-ce qui se passe, pourquoi tu es allé au bar ? demandais-je en cassant le silence.
Il leva ses yeux vers moi. Son regard brillait d'une drôle de lueur lorsqu'il me regardait. Je le vis se pincer les lèvres tout en me fixant, et je m'interrogeais sur la raison de sa venue.
- Parle-moi Ruggero, je ne peux pas deviner. l'encourageais-je doucement.
Il continuait de me regarder avec ses yeux pétillants. Apparemment pas décidé à m'avouer sa sortie nocturne.
Je me lève finalement pour retourner près du comptoir. Je prépare alors un second chocolat chaud ayant espoir qu'il décide de me donner une quelconque information. Puis finalement les mots fatidiques franchirent ses lèvres.
- Je ne suis plus avec Candelaria.
Le mug glisse entre mes doigts et vient s'éclater sur mon carrelage.
- Quoi ? dis-je la bouche entre ouverte.
Tout le contenue liquide et chaud venait de s'étaler au sol n'oubliant pas d'en imbiber mes chaussettes. Il ne restait plus qu'une tasse entre mes doigts, et je ne savais pas comment réagir. Il venait de lâcher une bombe qu'aucune personne dans cette pièce ne pouvait désamorcer.
Après être restée peut-être cinq bonnes minutes accablée par ses mots, mes muscles semblent reprendre de leur activité. Voyant Ruggero qui commençait à s'impatienter en apercevant ma réaction, je cours dans le salon. Je dépose le mug sur la table basse, retire à vitesse grand v mes chaussettes bien humides et m'installe à ses côtés.
- Vous..vous êtes séparés définitivement ?
- On s'est disputés cet après-midi. m'affirme-t-il.
Je souffle silencieusement de soulagement. Ce n'est pas pire que ce que je venais d'imaginer.
- Mais enfin Rugge c'est pas grave. Je me redresse et viens lui caresser le bras. Tous les couples se disputent, vous êtes ensembles depuis bien trop longtemps pour vous séparer sur une simple dispute. lui souriais-je.
Je laisse tomber ma tête sur son épaule et enroule mes bras au sien, le sourire aux lèvres. Sincèrement, leur couple me fait rêver. Ils sont beaux ensembles, leur amour est sain et Cande a une confiance aveugle en son copain.
Il se frotte les mains, les coudes sur les jambes. Il retire tout à coup son bras des miens en se redressant.
- Je suis perdu dans mes sentiments. m'avoue-t-il.
- Je peux te demander la raison de votre dispute ? Si c'est pas trop indiscret.
Il soupire tout en jouant avec ses bagues.
- Je suis revenu du tournage cette après-midi et elle était avec Clara dans le salon, j'étais content de rentrer à l'appart pour la retrouver et elle m'a prise à part. Elle a commencé à s'énerver en me disant qu'elle avait vue les stories de Valentina et que je ne lui avait pas dit que je serais avec elle aujourd'hui. Que comme d'habitude au lieu de rentrer je préférais rester avec les filles du cast, alors que j'étais simplement sur le tournage avec vous.
Je le regardais compatissante malgré le fait que, finalement je ne pouvais rien dire. Je n'avais pas à mettre mon grain de sel ou à prendre le parti de l'un ou de l'autre.
Je frotte mes jambes nues et m'enfonce dans le canapé, exactement comme lui il y a quelques instants.
- Tu veux pas me donner ton avis ? me demande-t-il.
- Je n'ai pas à le faire Rugge...je ne veux pas que tu te fasse une quelconque idée avec mon avis.
- S'il te plaît..j'ai vraiment envie de connaître ton avis K'.
Cette fois c'est moi qui soupire avant de prendre la parole.
- On est débordé en ce moment, entre les jours de tournages, ceux d'interviews, les dédicaces qu'on commence à faire, les messages des fans et les textes que l'on doit apprendre, on a très peu de moment à nous. Mon regard fixait un point au milieu du salon. Lorsque tu as fini de faire toutes ces choses tu fais quoi ?
- Je vais me coucher. me répond-il.
- Tu t'es installé une routine à toi même sans vraiment t'en rendre compte. Une routine dans laquelle Cande n'y est pas.
Je tourne ma tête vers lui.
- Tu n'es pas obligé de travailler autant. Tu es trop dans ton monde, tu as tourné une nouvelle page et sans faire exprès tu l'as délaissé parce que tu étais bien trop pris dans ton nouveau projet. Tu as trop soif d'apprendre et de découvrir tout le temps, et parfois ça te porte préjudice.
- Ça ne devrait pas être un défaut avoir soif d'apprendre. dit-il doucement.
- Je te l'accorde. dis-je en laissant une seconde fois tomber ma tête sur son épaule.
- C'est compliqué l'amour. dit-il en déposant sa tête contre la mienne.
- Ouais..
••• •••
Fin
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