Il est parti. Ses pas résonnent encore dans ma tête, mais la porte s'était refermée depuis cinq minutes, emportant avec elle tout ce que j'avais cru possible entre nous. La pièce était silencieuse, et moi, assise là, sur cette chaise en bois, je n'avais pas la force de bouger. Mes yeux étaient fixés dans un vide qui semblait engloutir tout autour de moi. L'Italie, cette nouvelle aventure qu'il s'apprêtait à vivre, s'éloignait de plus en plus, tout comme lui.

Je savais que c'était fini. Peu importait combien de fois on avait essayé, combien de fois on s'était retrouvé dans des moments de complicité, de rires ou de silences partagés. Nos chemins se séparaient, et c'était tout. Peut-être que c'était le destin qui nous envoyait ce message, un signe qu'on n'était pas faits pour finir ensemble, malgré la force de ce que je pouvais ressentir pour lui. Parce qu'au fond, je l'avais aimé de toutes mes forces, même si j'avais toujours l'impression de ne pas le comprendre, de ne pas parvenir à saisir ce qu'il pensait, ce qu'il voulait vraiment.

Parfois, il y avait ces moments où j'avais l'impression de le perdre dans son monde. Il avait une façon de penser différente, une logique qui m'échappait. Il venait d'un univers à part, et moi, de l'autre côté, j'étais là, à essayer de comprendre comment nos vies pouvaient se rejoindre, mais en sachant, au fond, que malgré tous nos efforts, il y avait toujours quelque chose qui n'était pas aligné.

Je n'arrivais pas à croire que c'était fini, que nos routes se séparaient. Et pourtant, je savais au fond de moi que c'était nécessaire. Peut-être que nous n'étions pas faits pour être ensemble, malgré tout ce qu'on avait vécu, malgré l'intensité de ces moments partagés. Nos univers étaient trop différents, et peut-être que cela finirait par nous détruire à long terme, même si je n'avais jamais voulu l'admettre.

Je me levai finalement, poussée par une force que je n'avais pas vraiment contrôlée. Mon téléphone vibra dans ma poche. Un message. Matteo.

Je pris une grande inspiration et ouvris l'écran. Un simple message, mais suffisant pour me briser un peu plus.

Matteo
Luna, je sais que ça n'a pas été facile. Mais tu dois savoir que tu m'as fait grandir, même si ça ne suffisait pas. Je te souhaite le meilleur, vraiment. Prends soin de toi, et laisse-toi aller à tes rêves, comme tu l'as toujours fait.

Je restai là, les yeux fixés sur le message, comme si ces mots, simples mais lourds, allaient effacer tout ce qu'on avait vécu. Ils étaient sincères, je le savais. Mais quelque part, il y avait une forme de regret qui me frappait.
Une forme d'adieu aussi.
Est-ce qu'on aurait pu faire mieux ? Est-ce qu'on aurait pu comprendre l'autre avant que tout ne se brise ? Mais le temps ne nous avait pas donné cette chance. Et peut-être que, tout simplement, c'était ainsi que les choses devaient se passer.

Je pris une minute avant de répondre, hésitant sur les mots à choisir. Mais finalement, je trouvai ce qui me semblait juste.

Luna
Merci, Matteo. Merci d'avoir fait partie de ma vie, même si ça n'a pas duré comme on l'aurait espéré. Je te souhaite aussi de tout cœur de trouver ce que tu cherches.

Je posai le téléphone sur la table, le regard perdu dans l'espace. Les mots étaient désormais échangés, la porte refermée. Tout était dit. Nous nous étions dit adieu, dans un dernier geste d'honnêteté, de compréhension, et de douleur aussi. Il n'y aurait pas de retour en arrière. Mais quelque part, au fond de moi, je savais que je devais avancer, tout comme lui.

Nos chemins se séparaient, et il était temps de laisser le destin faire son œuvre.

**

fin.

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