Tout ceci commença par une belle journée ensoleillée sur la capitale de l'ancienne Égypte. Les rues animées vibraient des échos des marchands, des conversations des habitants, et du fracas des sabots des chevaux. Tout le monde était debout et attendait le pharaon dans la majestueuse salle du trône, ornée de colonnes d'or gravées de hiéroglyphes sacrés. Mais quelques heures après, il n'apparut toujours pas. L'attente se transforma en murmures inquiets parmi les courtisans et les gardes, créant une tension palpable dans l'air.

Inquiète, la princesse Luna, sa sœur adoptive et prêtresse des ténèbres, aux longs cheveux blancs qui contrastaient avec ses yeux rouges étincelants, alla directement voir dans la chambre de son frère. Elle toqua doucement à la porte, son cœur battant de plus en plus vite à mesure que le silence lui répondait. Rien. Après une hésitation, elle se permit d'entrer.

La chambre, d'habitude empreinte de l'aura charismatique d'Atem, semblait étrangement vide. Tout était rangé comme d'habitude : le lit parfaitement fait avec des draps d'un blanc éclatant brodés d'or, les habits soigneusement pliés et posés sur un coffre royal. Tout était en ordre, ce qui n'était pas rassurant. La princesse sentit un frisson parcourir son échine. Elle observa les murs ornés de fresques illustrant des scènes mythologiques, comme si elle espérait que quelque chose dans cette pièce lui donne un indice. Mais rien ne semblait anormal.

Elle décida alors de faire le tour du palais. Ses sandales frappaient les dalles de marbre tandis qu'elle parcourait couloirs et escaliers, interrogeant quelques serviteurs au passage, mais toujours sans succès. Son inquiétude grandissait. Enfin, elle se dirigea vers le jardin royal, un lieu qu'Atem affectionnait particulièrement. Les fontaines y chantaient paisiblement, et les fleurs exotiques baignaient sous la lumière dorée du soleil, créant un paysage digne d'un rêve.

Soudain, une flèche surgit de nulle part, frôlant son visage. Elle sentit un souffle glacial contre sa joue avant que l'arme ne se plante violemment dans un arbre. Luna resta figée quelques secondes, son souffle coupé, avant de se précipiter vers l'arbre. Elle décrocha la flèche et remarqua immédiatement un papier enroulé autour. Son cœur battait à tout rompre alors qu'elle le déroulait et commençait à lire :

À ceux qui se proclament fidèles au Pharaon Atem,

Le roi que vous vénérez est tombé, et il est désormais sous mon contrôle. Son destin repose entre mes mains, et chaque jour qui passe l'affaiblit davantage. Si vous voulez le revoir vivant, vous n'avez qu'une seule option : vous soumettre à mes exigences.

Apportez-moi les Objets du Millénium et remettez-moi la Prêtresse des Ténèbres, celle dont la force et l'héritage sont liés aux ténèbres les plus profondes. Ces deux éléments sont indispensables à mes projets. Vous avez exactement sept jours. Lorsque la lune atteindra son zénith au septième coucher de soleil, je vous attendrai au Temple de l'Ombre.

Soyez avertis : si vous tentez de me tromper, ou si vous dépassez ce délai, le Pharaon Atem périra et votre précieux royaume sombrera à jamais. Ce n'est pas une promesse. C'est une certitude.

Le choix est vôtre : sauvez votre roi ou laissez-le être le premier à tomber avant vous tous.

Signé : votre nouvel ennemi

Luna sentit ses jambes faiblir tandis qu'elle relisait la lettre. Un mélange de colère et de peur brûlait en elle. Elle plia soigneusement la lettre et s'empressa de chercher les deux personnes en qui elle avait le plus confiance : Mahad et Bakura.

Pendant ce temps, les deux concernés se trouvaient dans la cour d'entraînement, où leurs voix résonnaient dans une dispute qui attirait l'attention des gardes.

- Je suis chef de la garde royale ! T'as pas à me dire ce que je dois faire ! rugit Bakura, le regard flamboyant.

- Chef ou pas, t'as pas à voler ! Tu vas finir par te faire enfermer par le pharaon, espèce d'imbécile ! répliqua Mahad, en croisant les bras, son ton glacé.

- Même pas vrai ! riposta Bakura en haussant les épaules, un sourire moqueur au coin des lèvres.

- Les garçons !

La voix de Luna, empreinte de gravité, brisa leur querelle. Mahad se redressa immédiatement, tandis que Bakura haussait un sourcil en croisant les bras.

- Princesse ? s'enquit Mahad, les sourcils froncés.

- Luna ? Qu'est-ce que tu as, ma princesse ? ajouta Bakura en s'adoucissant légèrement.

Mahad lança un regard noir à Bakura, mais garda le silence. Luna, les joues rougies par l'effort, reprit son souffle avant de murmurer :

- C... c'est Atem... il...

- Il dort encore, celui-là ? ironisa Bakura en riant. Il est quand même le pharaon, vais le bouger de son lit, tiens.

- Bakura, tais-toi ! gronda Mahad en voyant l'inquiétude dans les yeux de la princesse.

Luna se retourna soudainement, ses poings serrés, et s'exclama :

- Non, Bakura... il a été capturé !

Le sourire de Bakura s'effaça instantanément. Ses yeux sombres se posèrent sur Mahad, qui avait pris un air grave.

- Capturé ? murmura Mahad.

- Qu'est-ce qui vous fait dire cela, princesse ?

Luna sortit la lettre de son manteau en soie et la tendit. Mahad et Bakura la lurent attentivement. Un silence pesant s'installa entre eux. Enfin, Bakura brisa le silence.

- Tu l'as trouvée où, cette lettre ? demanda-t-il, son ton redevenu sérieux.

- Quelqu'un l'a lancée avec une flèche. Elle a atterri près de moi dans un arbre, expliqua Luna.

Bakura serra les dents.

- Donc le ravisseur n'est pas loin... Je vais voir avec mes gardes ! Mahad, toi, va poser des questions auprès des autres ! Luna, va questionner les monstres.

- Tsss, j'ai aucun ordre à recevoir de toi, mais d'accord, grogna Mahad.

- Mahad... c'est vraiment pas le moment. Bakura a raison, même si Atem n'est pas du genre à se laisser faire... Bref, allons-y ! conclut Luna avec fermeté.

Le groupe se sépara. Bakura partit interroger les gardes sur les allées et venues suspectes et sur le comportement récent d'Atem. Mahad récolta des informations auprès des domestiques et des gardiens des objets millénaires.

Quant à Luna, en tant que prêtresse des ténèbres, elle se rendit dans les temples sacrés, là où vivaient les monstres les plus puissants. Elle posa des questions à Kuriboh, Slifer et d'autres créatures, mais aucune ne savait où se trouvait le pharaon.