Chapitre 8
Une fois arrivé à l'appartement, Shota partit immédiatement prendre un bon bain, puisque Shinso était chez Kaminari. Il réfléchit à ce que Mic venait de lui dire, et ferma les yeux pour se vider la tête.
Puis il se souvint que ce dernier lui avait glissé quelque chose dans sa cravate. Avec un peu de chance, il allait braver les interdits et accepter de boire un coup avec lui. Ou bien lui donner son numéro. Ou bien lui donner rendez-vous...
Mais à quoi il pensait ? C'était irrationnel. Et puis, comme si un striptease allait parler sentiments avec un de ses clients.
Cependant, peut-être y avait-il une chance, même infime, que cet homme pense à lui...
_ Rah !! Mais à quoi je pense, bordel ! S'écria Shota en passant ses mains sur son visage.
Puis il observa ses mains. Des mains qui avaient fait du bien à cet homme.
Il baissa le regard et observa son corps, et plus précisément, son sexe. Un membre qui avait pénétré cet homme. Qui avait giclé tout son foutre en lui.
D'ailleurs, durant leurs ébats, Shota avait fait l'expérience d'être le soumis, deux fois. Lui qui détestait être soumis lors du sexe, pour la première fois, il avait trouvé ça très fortement plaisant, pour ne pas dire génial.
Au point même que tous les deux ont dû se disputer pour voir qui serait le soumis, car tous les deux étaient devenus accro au sexe de l'autre.
Alors, juste pour ressentir encore ce plaisir jouissif, Shota introduisit deux doigts en lui, l'autre main s'occupant de son sexe. Il fit des va-et-viens en repensant à Mic, et s'arrêta de force au moment où il voulait jouir, juste pour retarder l'orgasme. Puis il recommença, se cambrant sous l'excitation, et gémissant sans retenue. Et il continua jusqu'à atteindre l'apogée, et se déversa dans l'eau en un long râle de plaisir.
Il vida la baignoire, et prit le temps de se calmer, avant de se laver. Puis il s'habilla, et prit sa cravate pour fouiller dans la fente arrière. Il en sortit le petit bout de papier et le déplia. Un numéro de téléphone y était inscrit, ainsi qu'un message écrit en vert maladroitement :
RDV demain à 17h au Vanilla Coffee. Ne m'envoie surtout pas de message avant que tu ne sois arrivé.
Mic :p
Shota relut plusieurs fois la petite feuille, un sourire sur le visage. Il enregistra le numéro dans son portable, puis s'allongea sur son lit en soupirant.
Ils allaient enfin se voir en dehors du sexe. Pour la première fois, Shota se sentait tout aussi excité que lorsqu'il s'apprêtait à commettre un meurtre. Son cœur tambourinait dans sa poitrine alors qu'il n'était même pas encore le lendemain. On aurait dit une adolescente attendant avec impatience son premier rencard. Il serrait le bout de papier fort contre lui, comme si cette feuille si fragile était la chose à laquelle il tenait le plus dans ce monde.
Il entendit la porte d'entrée s'ouvrir, et un petit « Je suis rentré ! » résonner. Dans un ultime effort, il se redressa et se leva, puis répondit :
_ Bon retour, Shinso.
Il sortit de sa chambre, puis toisa son disciple.
_ C'était bien avec Kaminari ? Demanda-t-il.
_ Oui, je suppose, répondit le violet, un peu surpris par la question.
Ce dernier se dirigea vers sa chambre pour prendre des habits avant d'aller prendre une douche. Shota revint dans sa chambre, et s'allongea à nouveau en pensant au lendemain.
De quoi allaient-ils discuter ? Se diront-ils leurs véritables noms ? Leurs véritables activités ? Allaient-ils boire jusqu'à la fin de la soirée ?
Il resta là pendant presque un quart d'heure, avant d'entendre Shinso sortir de la salle de bain, et se diriger vers son espace privé.
Dans un mouvement las, Shota se leva et s'empressa d'aller dans la chambre de son associé. Il frappa, puis rentra sous son autorisation : Shinso était assis sur le rebord de son lit, son téléphone en main. Il vint s'asseoir à ses côtés, et tous deux plongèrent dans un silence agréablement doux.
Après quelques minutes, Shota se tourna vers lui, et se risqua à lui poser la question principale qui lui trottait en tête depuis un moment, sans penser au tact dont il ferait preuve :
_ Shinso, est-ce que tu m'aimes ?
Le violet ne répondit pas, les joues empourprées. Ses lèvres tremblaient, et son regard était vague, neutre, fixant un point invisible vers le sol. Il était clair que, malgré les efforts de Shota pour le faire se côtoyer avec une personne de son âge, son amour pour lui n'allait pas disparaître aussi facilement.
_ Hitoshi.
Ce dernier sursauta à l'entente de son prénom, et tourna lentement la tête vers son maître.
_ Oui, monsi... Aizawa ?
_ Je ne veux pas te blesser. Mais je ne veux pas que tu... m'abandonnes, malgré tout. Surtout après ce que je compte te dire.
_ Je ne vous abandonnerai jamais, monsieur !
Shota sourit en entendant cette phrase, et lui répondit :
_ Tu recommences avec tes « Monsieur ».
_ Oh, excusez-moi.
_ Ne t'en fais pas. Dis-moi...
Il se positionna correctement et lui demanda :
_ Lorsque tout ça sera fini, et que nous redeviendrons des citoyens lambda, qu'est-ce que tu ferais ?
Shinso réfléchit un moment, avant de répondre :
_ Je pense que j'irais me livrer à la police. Parce que j'ai beau tuer des gens pour ma propre justice, ce que je fais reste mal, et je dois être puni pour ça.
_ Je vois. Ce que tu fais est rationnel, c'est bien.
_ Et vous ?
Shota soupira, puis posa sa main sur celle de son disciple, en lui déclarant :
_ Je voudrais t'adopter, Hitoshi. Enfin, si tu le veux bien.
Un silence traversa la pièce. Shinso ne savait pas quoi répondre, il ne savait même pas quoi en penser. Shota retira sa main, en se rendant compte de sa proximité avec son disciple. Mais ce dernier la reprit, et lui bégaya :
_ M... Aiz... non, Shota... je, enfin... j'accepte.
_ Hitoshi, tu es sûr de...
_ Shota, je veux vivre avec vous ! Je ne veux pas vous quitter !
Shota lui fit des yeux ronds, choqué par ce qu'il venait de lui avouer. L'adolescent, quant à lui, se mit à rougir, et détourna le regard partout en balbutiant :
_ N-non, j-j-je... je voulais dire, euh... rester avec vous ! En tant que... fils, je suppose... Ou-ouais, c'est ça ! En-enfin !! Je... Raah !!
Il baissa son visage et remonta ses épaules pour dissimuler sa tête, rouge jusqu'aux oreilles.
_ Désolé... murmura-t-il.
_ Hitoshi, relève la tête.
Shinso dut faire un effort surhumain pour lever la tête vers son maître et le regarder dans les yeux
Celui-ci se rapprocha lentement, et colla son front au sien. Et se rendant compte de ce contact physique, l'adolescent dut prendre sur lui pour ne pas s'agiter comme précédemment.
_ Aizawa ? Fit-il timidement, le regard plongé dans le sien.
_ Je pense comprendre ce que tu ressens pour moi, lui déclara Shota. Mais ce que je ressens, ce n'est pas pour toi, et j'en suis profondément désolé.
_ C'est pour Mic-kun, non ?
_ Je pense bien, oui. Et demain, on se verra pour boire un verre.
Shota le vit : Shinso était blessé, triste et en colère. Ce dernier faisait tout pour ne pas le montrer, mais ses mains se crispaient sur ses genoux, et son regard en disait long sur ses émotions.
_ Hitoshi, avant que je te considère réellement comme un fils, je veux te donner une chose pour me faire pardonner ; une dernière chose, n'importe laquelle.
L'adulte passa sa main dans la nuque du violet, et lui murmura :
_ Que veux-tu faire là, maintenant ?
Que voulait Hitoshi à ce moment-là ? Quelque chose d'irrationnelle, en tout cas.
_ Je... commença Shinso, sans finir sa phrase.
Mais le noiraud le sentait, et le savait, cette chose qu'il voulait. Et il savait son disciple trop pudique pour se lancer. Alors, il prit les devants.
Lentement, Shota se rapprocha de lui, et posa ses lèvres sur les siennes. Hitoshi tressaillit, mais répondit au baiser. Leurs doigts s'emmêlèrent, leurs lèvres se mouvaient ensemble. Tous deux se laissaient emportés par ce baiser si tendre et si doux.
Ils se séparèrent à bout de souffle, instant dont le violet profita pour poser sa tête sur l'épaule de son maître, et lui avouer :
_ Je veux qu'on le fasse, et que vous ne pensiez qu'à moi. Je veux que vous n'ayez d'yeux que pour moi, et pour personne d'autre.
_ Quelle demande égoïste, se moqua le noiraud en l'enlaçant.
_ Vous m'avez demandez ce que je voulais, et je vous réponds, mon... Aizawa.
_ Je t'autorise à m'appeler par mon prénom, Hitoshi, alors ne te gêne pas. Et dis-moi clairement ce que tu veux qu'on fasse, j'ai bien du mal à comprendre.
_ Je hais la façon dont vous me le dites si ironiquement, Shota.
Shinso marqua une pause, avant de répondre :
_ Je veux être uniquement à vous pendant un moment, et inversement, et que personne à part moi ne hante vos pensées.
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Surprise au prochain chapitre pour toi, Bakagore ~ 😉
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