Chapitre 3 : Cobayes et bébés
Lisa était dans l'incompréhension. Autour d'elle, des sanglots éclataient, des jeunes filles priaient vers le ciel que quelqu'un les sort de ce calvaire. Lisa les soupçonnait de ne pas en savoir plus qu'elle mais de ne simplement pas supporter d'être oppressé par des hommes.
« Oh je vous en prie, vous ne serez pas maltraité, vous vivrez même mieux que chez vous je peux vous le promettre. Dans tous les cas, des explications s'imposent. Vous êtes ici pour participer à un test expérimental qui a pour objectif de régler le problème qui ronge l'humanité ces derniers temps : le manque de naissances. »
Lisa ne comprenait définitivement rien, et les autres jeunes femmes autour d'elle semblaient être dans le même cas. Mais tout ça ne sentait clairement pas bon.
« Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, même vous portez tout le même prénom. Vous vous appelez toutes Lisa. Un joli prénom soit dit en passant. Ce prénom a été choisi au hasard parmi tant d'autres. Soyez heureuses, vous êtes les petites chanceuses de France ! »
Visiblement, pour personne ici ce n'était une chance puisque les seules choses qu'on entendait étaient des plaintes et des cris.
« Je vous demande un peu de silence et de retenu, vous êtes censé être le sexe le plus raffiné et élégant, agissez comme telle et non comme les animaux auxquels vous ressemblez actuellement ! »
Toutes les femmes présentes se turent instantanément - surtout pour se retenir de l'insulter et non parce qu'il leur avait demandé - et lui donnèrent un regard noir en guise de réponse.
« Merci bien, alors on va vous présentez vos nouveaux appartements, vous aurez une bonne heure pour vous imprégniez des lieux et on se retrouvera ensuite pour une réunion d'information dans l'amphithéâtre. D'ici là, je vous souhaite à nouveau la bienvenue à Juvurie ! »
Alors que le président s'éloignait, des hommes armés vinrent escorter les jeunes femmes. On les emmena dans le bâtiment principal. Il était immense et paraissait à la pointe de la technologie. Mais la seule chose qui interpella notre Lisa fut la quantité gigantesque de gardes présents à chaque porte : le discours du président n'était qu'une façade, cet endroit était une vraie prison.
On les conduisit ensuite dans les étages. Chaque jeune fille se faisait placer dans une chambre individuelle, ce qui n'était pas très rassurant pour notre Lisa. On entendait de temps en temps des cris de résistance mais ils ne duraient jamais très longtemps : encore moins rassurant.
Quand ce fut au tour de la « nouvelle » Lisa de rentrer dans sa chambre, elle et notre Lisa s'échangèrent un regard de soutient et de peur, qu'est-ce qui allait donc leur arriver ?
Quelques chambres plus loin, ce fut le tour de notre Lisa, alors, toujours dans un silence absolu, elle rentra dans ce qu'elle est censée appelé « sa chambre » et entendit directement dans son dos le bruit d'un verrou automatique. Une nouvelle fois, cet endroit n'est toujours pas rassurant.
La chambre n'était pas horrible, bien loin de là : elle était moderne et extrêmement spacieuse. Un énorme lit double était placé au centre de la pièce et quelques placards trônaient collés aux murs. Une petite porte derrière le lit double menait à une petite salle de bain, petite mais optimisée.
Maintenant que Lisa avait fait le tour de sa chambre, elle avait une heure à tuer. Elle commença alors à réfléchir à toutes les possibles explications à ce bordel, mais surtout, une question surpassait toutes les autres : pourquoi son père ne l'avait pas encore sorti de là ?
Quand une sonnerie retentit Lisa fut brusquement réveillée, toutes ses pensées l'avaient endormi. Elle entendit ensuite le verrou de la porte se déverrouiller, signe de liberté ?
Elle couru vers la porte en espérant pouvoir s'enfuir de cet endroit qui ne la mettait pas en confiance. Malheureusement, elle tomba directement sur un de ces gardes armés jusqu'aux dents et fut alors obligé de le suivre sans broncher.
Elle et les quelques filles qui suivaient également le garde furent emmené dans un amphithéâtre d'une petite centaine de places. Elles purent se placer librement, c'était déjà cela. Lisa rejoignit la seule personne qu'elle connaissait ici et, toujours sans un mot, simplement d'un regard, elle comprit qu'elle aussi se sentait en danger.
Le président refit alors son apparition, accompagné d'une personne que notre Lisa connaissait bien : oui, c'était bien son père qui venait se présenter comme si de rien n'était. Elle sentit une vague de colère immense l'envahir, son père, son propre père, venait de la trahir de la pire des manières.
« Rebonjour à tous, enfin, surtout à toutes. Je me doute que vous devez vous pouvez beaucoup de questions et mon collègue ici présent, M.Brajia, chef et créateur de ce magnifique projet, possède toutes les réponses. Je lui laisse la parole. »
Lisa était en train de s'enfoncer ses ongles dans la paume de sa main, par quel diable son père était l'auteur de ce cauchemar. Et surtout, par quel diable l'avait-il mis dedans ?
« Merci M. Le Président. Ce projet, comme on a du déjà vous expliquez, a pour objectif de régler le problème de la natalité. Nous avons étudié pendant de nombreuses années minutieusement toutes les possibilités et celle-ci nous a paru la meilleure et la plus abordable. Et vous, mesdemoiselles, êtes le centre de cette expérience qui a pourrait d'ici quelques années s'étendre sur tout le territoire. Dans quelques jours, vous serez amené à rencontrer un garçon de votre tranche d'âge. Avec lequel... »
Il marqua un temps d'arrêt, sachant très bien la réaction que la fin de phrase aurait sur les personnes qui l'écoutaient attentivement. Il jeta un rapide coup d'œil à sa petite princesse, elle avait grandi, si vite. Elle était prête, elle se devait de l'être.
« Avec lequel vous aurez un enfant. »
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