Chapitre 16 : Boum ! (Partie 1)

Les rebelles avaient frappé et n'avaient pas fait les choses à moitié.

Quand Ezra annonça la mauvaise nouvelle au campement, ce fut la goutte de trop : ils étaient déterminés à attaquer dans les plus brefs délais. Tant pis si l'opinion publique se retournait contre eux, tant pis s'il y avait des morts : ils devaient le faire.

L'opération avait été préparé en à peine une journée, dans l'énervement et l'agacement. Les amis de Lisa avaient été au première ligne pour l'organiser, plus motivé que jamais. Plus particulièrement Ezra, qui s'en voulait toujours d'avoir laissé son amie tomber.

Le plan était simple : en finir. Et pour se faire, ils avaient prévu le grand jeu : des dizaines de bombes allaient être lancées dans le Centre, faisait sauter la plupart des bâtiments et des murs de l'enceinte. Puis, les binômes entrainés étaient chargés d'empêcher les soldats de retenir les jeunes femmes. L'objectif n'étant pas de tuer, on donna l'ordre d'éviter les endroits sensibles et de modérer ses coups.

Dans les bus et camions qui se dirigeaient vers le Centre, une certaine tension s'était installée. Tout le monde était sur les nerfs, tout le monde stressait. On aurait dit qu'on les envoyait au front d'une guerre mondiale.

On arrêta les véhicules au même endroit où Ezra et Lisa avait été déposé. Chacun prit son arme, son gilet par balle et commença à marcher, en rang, en direction du Centre. Ils étaient organisés : chacun avait sa place, chacun avait sa mission.

Ezra, Alice et Candice avaient pour objectif de trouver leur amie tandis que Cassie, Tamara et Maria étaient chargées de sortir Logan de sa cellule. Pour les autres, les seuls objectifs étaient de poser les différentes bombes et de sortir les jeunes filles en restant en vie.

« Aujourd'hui est un jour historique mes amis. Aujourd'hui, on ne condamne plus, on sauve ! Aujourd'hui, on n'est plus passif, on agit ! Aujourd'hui, on se bat pour notre liberté ! L'avenir de notre pays est actuellement entre nos mains, tachons d'en faire bon usage ! Mesdames, messieurs, notre destin nous attend ! Tachez d'y survivre ! Les français nous font confiance, ils croient en nous ! Allons-y ! »

Le coup de feu était lancé. La mission pouvait commencer.

Les Rebelles se séparèrent en trois groupes chacun muni d'une bombe. Chaque groupe positionné à trois endroits stratégiques autour du Centre, à 17h36 précisément, ils lancèrent les trois bombes dans le Centre.

Il était trop tard pour reculer à présent. Le Centre explosa, les murs, les bâtiments, tout. De la fumée noir cendre s'élevait dans l'air en grosse quantité.

Logan regardait avec effroi le résultat de l'explosion des bombes. Il se doutait que le gouvernement n'était pas le responsable de ce chao, il se doutait que c'était la faute de son camp. Par principe, il aurait dû les rejoindre, les aider. Mais cette fois-ci, il avait décidé de choisir son cœur : il ne pouvait pas laisser Lilian se faire tuer par sa faute !

Il fit alors demi-tour, couru de toutes ses forces. Priant pour que les explosions ne l'est pas touché, il retourna à l'endroit où il avait laissé son ami inconscient. Logan le trouva là-bas, toujours inconscient, il avait été touché par un bout du mur au niveau du ventre. Logan réussit facilement à le libérer de son emprise mais il put remarquer que la pierre avait laissé un énorme bleu sur son ventre.

Autour de lui, les tirs de pistolets éclataient, des personnes tombaient touchées par des balles. Logan savait qu'à tout moment il pouvait se prendre une balle perdue, Lilian également. Sans même y réfléchir plus longtemps, il décida de mettre son ami à l'abris, le plus loin possible d'ici.

Logan porta Lilian en essayant de ne pas toucher ses blessures au ventre et à la tête. Savoir qu'il était responsable de son état le rendait coupable. Il était la raison de sa souffrance et il ne pouvait le supporter.

Il déposa Lilian en dehors du Centre, dans le bus de son camp. Il ne se réveillait pas - par sa faute – mais semblait être plus paisible, comme s'il dormait. On aurait dit un ange endormi. Malgré tout le chao qui se passait dehors, Logan se mit à sourire. Il était vivant, Ils étaient vivants : c'était tout ce qui comptait.

« Tu es en sécurité ici. Je suis tellement désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je n'aurais jamais dû. Tu ne me pardonneras peut-être jamais, peut-être que dès que tu seras réveillé tu quitteras ce bus pour retourner avec ton père, mais, sache juste que je t'aime. Je ne sais même pas pourquoi je te l'avoue maintenant, en pleine guerre, alors que tu ne peux même pas m'entendre. Je ne me comprends plus moi-même. »

Il fit une pause dans son discours et colla son front à celui de Lilian, pleurant de chaudes larmes. Si seulement il avait pris sur lui, si seulement il avait fait le bon choix.

« Tu dois vivre. Et à présent, c'est la seule chose qui m'intéresse. Je t'en prie, quand tu te réveilleras, ne pars pas. Ne va pas au combat inutilement. Tu as le droit d'avoir tes opinions politiques, tu as le droit de nous prendre pour des monstres, mais on est capable de te protéger le temps que la situation s'apaise. »

Logan se recula légèrement de son ami inconscient, les joues humides.

« Je t'aime. Adieu. »

Logan le savait : il y avait peu de chance qu'il revienne en vie. Mais il devait aider ses amis, il avait déjà été lâche une fois et en Lilian avait subi les conséquences, il ne fera pas la même erreur une deuxième fois. Son camp était là pour l'aider à sortir, il était là pour lui. Il ne pouvait rester les bras croisés à attendre qu'ils meurent tous.

Alors, dans un élan de courage et de chagrin, il posa ses lèvres sur celle de Lilian dans un chaste baiser. Il ne dura que quelques secondes mais paraissait une éternité. Logan partit ensuite rejoindre le champ de bataille, sabre à la main.

De leur côté, la troupe de recherche de Lisa avançait avec prudence dans le Centre, prête à contre-attaquer n'importe quelle menace. Grâce au rapport de Logan, il savait où se trouvait sa chambre et supposait qu'elle s'y trouvait toujours.

Ezra fit avancer la troupe dans le bâtiment principal. Aucun garde n'était encore à déplorer à leur plus grand bonheur. Ils avançaient tout de même avec prudence dans les escaliers : Ezra menait et les deux filles suivaient et couvraient ses arrières. Iel sentait que Lisa était tout proche, iel sentait qu'il y été presque.

Un garde gardait sa chambre. Il n'avait pas fui à l'explosion : cela ne s'annonçait pas simple. Alors caché derrière un mur encore debout, Ezra sortit son arc, prêt à tirer. Mais, il avait un dilemme à faire : viser le cœur et le tuer ou viser ses jambes ou ses bras et risquer qu'il riposte ou qu'il appelle des renforts. Sa flèche était prête à partir, mais où viser ?

« C'est une guerre Ezra, pas de pitié, pas maintenant. »

C'était Alice qui venait de parler, plus sérieuse qu'elle ne l'avait jamais été. Et étonnement, son binôme était du même avis : tuer pour sauver.

Iel ferma les yeux et tira, en plein cœur ne laissant aucune chance de survie au soldat. Iel s'en voulu presque de savoir aussi bien viser.

« On y va. Bien joué champion. »

Cette fois-ci c'était Candice qui avait parlé. L'envie de retrouver sa meilleure amie la dépassait. Elle courra vers cette chambre, le cœur qui battait la chamade dans son torse. Mais la vision d'horreur qu'elle eut lui fit revoir ses espoirs à la baisse. La porte était noire, elle avait brûlé. Quand elle la défonça, elle pu voir qu'un mur avait aussi été détruit par l'explosion.

Ce fut Alice qui repéra en premier Lisa allongée sur le lit. Elle se précipita vers elle et plongea sa tête sur son torse, espérant ressentir un battement de cœur. Dieu merci, il y en avait un, Lisa était en vie.

« Lisa, réveille-toi ! On vient te sortir de là ! »

Alice la secouait, voulant la réveiller le plus vite possible pour partir du bâtiment instable. Lisa ouvrit doucement les yeux, comme si on la sortait d'un long coma.

Ezra et Candice se ruèrent sur elle, pressés de retrouver leur amie. Ils voulaient la câliner, lui dire combien elle leur avait manqué. Mais dès qu'ils l'approchèrent, elle les fit reculer d'un geste de la main.

« Ne me touchez pas ! »

Étonnés, les trois amis se reculèrent, lui laissant l'espace de respirer.

« Com-comment vous êtes arrivés ici ?

-On a attaqué le Centre pour vous sauver, toi, Logan et les autres filles.

-C'est trop tard.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Ezra était inquiet. Lisa ne semblait pas dans son état normal et c'était sa faute. S'iel avait eu plus de courage, elle ne serait pas allongée dans ce lit habillée d'une chemise d'hôpital.

« Rien. Allons-y. »

Ainsi, les quatre amis sortirent de la chambre en courant. Leur destination ? La liberté.

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