Petit hommage à Chester Bennington, mort bien trop vite.. Tu va nous
manquer..

MyAngelIsEzekiel
loulllloute
Encore merci..

Sous le regard de France

Comme notre groupe favori allait arriver d'ici peu. Je décidais de faire les fameux fondants au chocolat que Taylor voulait tant goûter. J'aurai préféré être seule avec lui lors de la dégustation. Tous les deux, l'un en face de l'autre à se regarder avec ce même désir qui nous avait traversé dans la cuisine. Lui me dévorant du regard, moi mangeant de façon sensuelle mon fondant en effaçant avec ma langue cette petite trace de chocolat au coin de mes lèvres. Lui ne voyant plus que ma bouche. Moi voulant faire voyager ma langue un peu partout sur son corps pour en connaître la saveur...

Accoudée au plan de travail, j'étais là. M'imaginant cette scène que je voulais à tout prix reproduire, le regard mi- rêveur, mi chargé de désir. Ce fut un raclement de gorge qui interrompit mes pensées pour le moins coquines. Je sursautais légèrement et me concentrais sur la personne qui venait de m'interrompre. Cette personne, n'était autreque Taylor. Je soupirai lentement et croisa son regard. Il était accoudé à l'entrée de ma kitchenette, les bras croisés avec son petit regard qui en disait long. Long sur ce qu'il pensait de cet endroit ou tout a failli basculer mais aussi sur moi et sur le regard que j'avais avant qu'il n'interrompe mes pensées. Me raclant la gorge à mon tour, je me mis dos à lui, afin qu'il ne vît pas le rouge me monter aux joues. Me dire qu'il aurait peut-être lu dans mes pensées me rendit toute chose. Je sortis les ingrédients nécessaires à la confection de mes fondants pour me donner une certaine prestance. Et faire comme-ci je n'avais pas remarqué ce regard qui me faisait passer plus d'un message...

Nous étions tous à table en train de déguster mes gâteaux en silence. Nous entendions les mouches voler. Ma première hypothèse fut que mes fondants étaient excellents... La deuxième fut que ce soit tellement dégueulasse que se forcer à manger était un tel exercice que parler était devenu impossible. A la vue des visages réjouit de mes invités, je compris que ma première idée était la bonne et que je n'étais pas la seule à vouloir lécher l'assiette.

Lucie, qui quand elle a su l'arrivée de son Dieu vivant était devenu rouge pivoine, s'était plutôt bien remise puisqu'elle était assise à côté de lui. Sa pseudo timidité avait vite disparu en le voyant. Entre les regards échangés à l'arrivé de celui-ci et les discussions à voix basse autour de la table, tout laissait croire qu'un truc se passaient entre eux. Même si je ne voyais pas trop quoi, car ils étaient tout les deux en couple... Et moi, eh bien j'étais à côté de Taylor. Oui Taylor, que je n'osais pas trop regarder après les idées qui m'étaient venues dans la cuisine. Je crois bien que si je ne mangeais pas mon fondant, ce serait lui que je serais en train de dévorer. Et pas que du regard, si vous voyez ce que je veux dire. Steve et Oliver, quant à eux étaient venus seuls. Ca m'arrangeais bien parce qu'avec mon petit appartement, j'aurais eu du mal à accueillir deux personnes de plus.

- Petit bouchon... Tes fondants sont merveilleux.

Je me tournai vers Taylor et le remerciai. Avec son regard profond et son sourire ravi, je ne serais même pas étonnée s'il me disait que je le regardais de nouveau comme une pâtisserie. Il est vrai que j'avais hâte de gouter à ce fondant là... Il se pencha vers moi toujours avec son regard qui en disait long et me déposa un bisou sur la joue. Que Ian Somerhalde sorte de ce corps. Je n'en pouvais plus de ces regards. Je fis comme-ci de rien était et lui répondit :

- De rien.

Puis, une fois que tout le monde avait fini de manger, il se leva et commença à débarrasser la table. Je me levai à mon tour et lui demandai de tout laisser sur place et regardant Lucie lui suggérai :

- Tu viens faire la vaisselle avec moi ?

- Oui bien sûr !

Lucie se leva. Elle savait que je voulais discuter avec elle et ne fit aucun commentaire. Je pris les assiettes et les couverts tandis que Lucie prit l'assiette avec les gâteaux et le reste. Nous n'avions laissé que les verres et les bouteilles de soft à table.

Arrivées dans la cuisine, nous posâmes le tout sur le plan de travail. Lucie se mit à faire la vaisselle, tandis que j'essuyai et rangeai. Je regardais Lucie concentrée sur sa tâche. Elle ne cherchait pas à engager la conversation. Voulant à tout prix lui parler de quelque chose ou plutôt d'une certaine personne, je me décidais. Je pris une grande inspiration, lèva un sourcil et me lança :

- Alors Lucie ? Toute la soirée, tu as été en grande discussion avec Dave...

Elle s'arrêta alors de faire la vaisselle posant ses mains sur levier en soupirant. Tourna la tête vers moi et baissa les yeux. Je posai ma main sur son bras pour la rassurer.

- Eh, je ne te juge pas, mais fais attention à toi !

Je posai ensuite le torchon sur le plan et me tournai complètement vers elle.

- Oh mon dieu France... Je n'aime pas quand tu fais ce regard-là ! Ça veut dire qu'une discussion importante va avoir lieu.

Je la pris par les épaules.

- Écoute... je vous ai regardé toute la soirée. Et je t'assure que si tu n'avais pas été avec Jeremy et lui avec sa copine, on jurerait qu'il se passait un truc entre vous.

Soupirant une seconde fois, elle prit le torchon, essuya ses mains puis se tourna vers moi.

- Ecoute, il n'est plus avec elle. Il m'a avoué qu'il avait la sensation d'étouffer. Qu'elle le surveillait comme un gamin, il ne pouvait pas faire un geste ou un pas sans qu'elle lui soit derrière.

- Tu sais Lucie...

Je ne voulais pas lui donner l'impression de la critiquer, je marquai une pose avant de reprendre :

- Il est sorti de l'enfer de la drogue et de l'alcool. Je pense que c'est en partie grâce à elle. Maintenant, je comprends que d'avoir l'impression d'être fliqué l'a saoulé. Mais il en serait sûrement pas là sans elle... Et puis Jeremy dans tout ça, tu en fais quoi ? J'ai vu comment tu regardais Dave. Et je te jure que ce soir, tu ne faisais pas que de le dévorer des yeux.

Elle me sourit, pencha la tête sur le côté et prit mon menton de sa main.

- Tu peux parler ma chérie...Taylor a juste à prononcer les mots « petit bouchon » ou à te toucher pour que tu montes au septième ciel.

Je levai les deux mains en l'air pour lui faire comprendre que j'abandonnais la conversation. En même temps, avec les idées qui me traversait l'esprit comment ne pas monter aux rideaux...

- Je suis célibataire, Moi ! Ok, c'est bon, j'ai compris. Je me mêle de mes affaires. Mais fait attention à toi, je ne veux pas que tu souffres. Même si tu sais ce que tu fais.

Puis nous continuâmes à faire la vaisselle en silence.

En sortant de la cuisine, nous nous aperçûmes que la table et les chaises avaient été mises sur le côté. À leur place était installé tout un assortiment d'instruments pour pouvoir jouer à Rock Band. Le grand écran était allumé et tout était prêt pour lancer le jeu. Comme quoi la « petite » touche personnelle de Taylor avait du bon. Lucie et moi regardions les instruments. Nous pensions que c'était le groupe qui allait jouer. Ce fut quand Dave nous montra les instruments que l'on devait prendre que nous comprîmes, que c'était à nous de jouer... La catastrophe !

- Allez les filles en piste !

Nous nous regardâmes toutes les deux, puis nous nous dirigeâmes vers les instruments. Lucie se frotta les mains nerveusement et prit le micro. Je me doutais que chanter devant sa star préférée ne devait pas être évident.

- J'espère que vous n'avez pas peur les mecs !? Parce que je vous préviens, je chante comme une casserole !

Et moi... à la batterie ! Eh bien, voyons. Steve se mit à la guitare électrique et Oliver à la basse. En public, nous avions Dave et Taylor. Ils étaient en tailleur l'un à côté de l'autre.

Les sourires qu'ils affichaient montraient leur impatience. Je balayai tout le monde du regard.

- Alors, je vous avertis tous de suite, on ne se moque pas ! Sinon...

Je les menaçais avec les baguettes. Taylor évidemment leva sa main droite en l'air et de son épaule tapa celle de Dave.

- On n'oserait pas petit bouchon.

Mais bien sûr ! Taylor Black, l'ange descendu sur terre pour amener paix et sérénité, pour enlever toute moquerie et comportement désobligeant....Oh grand jamais ! l'idée de se moquer ne lui traverserait l'esprit ! Ah, ça non ! Et moi je m'appelle François, pff... Je lui lançais un regard qui voulait tout dire :

- Mais ouais bien sûr !

Et de mon doigt, je lui montrai mon œil. Je pris les baguettes et commençai à mimer les gestes de Taylor.

- Dis donc, je croyais qu'on ne devait pas se moquer ?dit Taylor

- J'anticipe très cher, j'anticipe...

Lucie se mit à rire et je la suivis dans un grand fou rire. Dave regarda Taylor.

- Je crois que nous allons bien nous amuser ce soir !

Lucie lui fit oui de la tête tout en continuant à rire. Nous les suivions depuis tellement longtemps, que nous connaissions leurs moindres gestes sur scène. En même temps, chaque geste était comme un geste venu de l'au-delà pour nous. Alors comment en oublier, ne serait-ce qu'un seul ?! Soudain le téléphone de Lucie se mit à sonner. Elle le sortit de la poche arrière de son jean, le regarda un instant et le remit à sa place. Tandis que le mien émit un petit bip pour annoncer l'arrivée d'un message. Nous nous regardâmes et lorsque mon téléphone se mit à sonner je me levai, le prit et regardai l'écran. Le nom de Jeremy s'afficha, je décrochai.

- Salut Jeremy.

- Bonjour France, Lucie est chez toi ?

Je posai ma main sur le téléphone, regardai Lucie et lui murmurai le nom de mon interlocuteur, elle leva les yeux au ciel.

- Non, Lucie n'est pas chez moi.

Je fis semblant de réfléchir.

- Elle est peut-être avec Céline, tu as essayé ?

Je mime à Lucie d'appeler Céline. Ce qu'elle fit dans la minute qui suivit.

- Non. Mais tu as raison, elle doit être là-bas. Et sinon tes vacances... Elles se passent bien ?

- Oui, Jeremy très bien merci ! Bon par contre, il faut que je te laisse.

Honnêtement, je ne voulais pas lui parler de Taylor, qui avait les yeux plantés sur moi, encore ces yeux... En même temps, il ne pouvait pas les changer. Mais bon, quand même quoi !

- À bientôt Jeremy.

Et je raccrochai en même temps que Lucie. Elle se dirigea vers moi, me prit dans les bras et se pencha à mon oreille.

- Merci.

Je la serrai fort dans mes bras. Puis la repoussai gentiment et lui pris son visage dans mes mains.

- Une amie m'a dit ... Je lui fis un énorme bisou sur la joue. Vis ton rêve ma chérie.

Ensuite nous retournâmes chacune à nos places respectives et le jeu démarra. Nous devions appuyer au bon moment lorsque les notes musicales apparaissaient à l'écran. La chanson choisie était celle du groupe Green Day « Know your enemy ».

- Bon courage Lucie.

Elle se retourna et fit une grimace qui voulait dire " Merde... ça va être la galère !!! ". Nous nous lançâmes alors dans un concert improvisé. Mon dieu... heureusement que Steve et Oliver étaient présents pour sauver les meubles parce que c'était une vraie catastrophe. Après vingt minutes de carnage, Taylor et Dave se levèrent.

- Stop ! On arrête les frais les filles. Et laisser faire les professionnels !

Ce fut avec un immense sourire que l'on s'installa à même le sol. Lucie était assise en tailleur et j'avais les jambes repliées avec ma tête posée sur mes genoux. On allait assister à un petit concert privé juste pour nous ! Lucie effectuait des moulinets avec ses bras en signe de joie. Puis elle se mit à siffler avec ses deux doigts dans la bouche. Je la regardai, un immense sourire scotché aux lèvres.

- Quoi ?

- Pince-moi Lucie.

J'avais besoin de savoir si je ne rêvais pas.

- Aïe ! Ça fait mal !

Je fis une grimace, la douleur montrait que j'étais bien réveillée.

- C'est reparti petit bouchon, tu as ton fameux regard bizarre.

Lucie se pencha vers moi, me donna une tape sur le bras et je tournai la tête vers elle.

- Mais c'est vrai en plus. Waouh ...c'est flippant.

Taylor leva les yeux au ciel.

- Ah les femmes !

Son immense sourire illumina toute la pièce, le jeu pouvait enfin commencer.

A suivre..

Encore merci à ceux qui votent, donnent leurs avis c'est très gentil..
A bientôt.
Lilou