One More Day (7)

Sous le regard de France

Quand j'ouvris un œil le lendemain matin, je remarquais que j'étais seule dans le lit. Je me levais rapidement et me dirigeais vers la salle de bain pour constater les dégâts de ma chevelure indomptable avant de rejoindre Taylor. En arrivant dans le séjour, je fus surprise de voir que tout le bazar de la veille avait été rangé et nettoyé, plus aucune trace de l'ouragan Taylor n'était visible.

Une fois la surprise passée, je le vis avec un casque vissé sur la tête, s'entraînant sur une batterie qui ne faisait aucun bruit. Il avait les yeux fermés et le visage concentré, il donnait presque l'impression de dormir. Je m'approchais de lui et délicatement je tapotais son épaule pour lui signaler ma présence. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup et ses gestes se mirent en suspens. Il posa ses baguettes, retira son casque puis me sourit en me disant :

- Ah ! Tu es enfin réveillée ?

Confuse d'avoir trop traîné au lit, je répliquais :

- Je suis désolée, tu aurais dû me réveiller plus tôt !

- Oh non ! Ne t'inquiète pas petit bouchon. J'étais sur ma batterie. Puis il me regarda de la tête aux pieds. Tu veux manger quelque chose ?

Mon ventre eu la bonne idée d'émettre un grognement sonore dès la fin de sa phrase.

Traître d'estomac !

- Oui s'il te plaît, dis-je en rougissant pendant que Taylor ricanait.

Il se leva gracieusement et se dirigea vers le téléphone pour appeler la réception. Vingt minutes s'écoulèrent quand on frappa enfin à la porte pour m'apporter mon petit déjeuner : jus de fruits, chocolat au lait, brioche à tartiner, pancakes et son traditionnel sirop d'érable, un petit déjeuner comme il se doit !

Taylor s'était remis sur sa batterie pendant que je mangeais et avait repris son entraînement. Mais cette fois-ci sans le casque, ce qui me permet d'écouter et de regarder ses jeux de mains évoluer avec rapidité.

- Bon Taylor, tu ne m'as pas fait venir ici pour te regarder jouer quand même ? dis-je au bout d'une bonne demi-heure.

Il s'arrêta, posa ses baguettes à côté de lui et se leva.

- Non en effet, prépare-toi, je t'emmène balader.

Je partis dans la salle de bain pour m'habiller et au moment de sortir je vis que Taylor était au téléphone. Comme j'étais très curieuse eh bien.... J'écoutais sa conversation malgré ma petite voix qui me disait : C'est pas bien d'écouter au porte !

- Ouais mec impeccable. Comme une marmotte. Il y a eu une pause le temps que son interlocuteur lui réponde. Dave, je ne peux pas le lui dire et tu le sais aussi bien que moi.

De qui peut-il bien parler ? Me demandai-je.

- Et que veux-tu que je lui dise ? Alors écoute France je t'ai raconté des bobards, tu ne risques rien avec lespaparazzis. C'est juste pour faire du buzz pour notre nouvel album. Comment crois-tu qu'elle va réagir ?

Je mis ma main devant ma bouche avant qu'un son ne sorte et continuais d'écouter.

- Mec, franchement je ne sais pas. Bon, je dois te laisser. Je n'entends plus l'eau de la salle de bain. Elle ne va pas tarder à arriver.

Il m'a raconté des bobards ? Pour faire le buzz de son nouvel album ? Je n'arrivais pas à y croire ! J'entendisTaylor saluer Dave puis raccrocher. Ce qui me fit sortir de ma torpeur et réagir. Je claquais la porte pour lui faire croire que je venais de sortir de la chambre et m'approchai de lui. La stupéfaction avait laissé place à la colère. Et je le regardais avec un grand sourire en pensant : "Alors comme ça tu as voulu faire du buzz pour votre nouvel album ! Eh bien mon cher Taylor, si c'est ce que tu veux, tu vas être servi !"

Je le dépassais sans rien dire et m'approchais de la grande baie vitrée qui donnait sur le vieux Montréal. La porte coulissa silencieusement et je sortis sur le balcon pour essayer de me remettre les idées en place avant de lui hurler dessus.

- Tu crois qu'un paparazzi pourrait nous voir d'ici ? Dis-je d'une voix faussement calme lorsque je l'entendis approcher.

Taylor vint se mettre à côté de moi et posa ses mains sur la balustrade.

- Je ne sais pas, pourquoi ?

Il avait l'air tout à fait normal, et à mille lieux de se douter du tourbillon d'émotions qui dévastait tout en moi. Alors je me retournais vers lui, l'attrapa par son tee-shirt noir et posais brutalement mes lèvres sur les siennes. Mon baiser était dur et montrait toute ma frustration. Puis je me calmais et passais sensuellement ma langue pour taquiner ses lèvres. Je me reculais enfin et lâchai mon emprise sur son tee-shirt pour le regarder droit dans les yeux avec un grand sourire.

- Pour ça !

Puis je rentrai à l'intérieur, en le laissant encore surpris sur la terrasse.

Taylor ne mit pas longtemps à reprendre ses esprits et me rattrapa par le bras pour me retourner vers lui. Lorsque je me retrouvai face à lui, je vis que ses doigts étaient posés sur ses lèvres.

- Je rêve ou j'ai senti ta langue ?

- Ce n'est pas ce que tu voulais Taylor ? Du buzz ? Puis je pris mon sac que j'avais posé sur un fauteuil la veille et me dirigeais vers la porte.

Bon alors je t'attends ? On va à la chasse aux paparazzis ?

Il me regarda avec incrédulité et voulu ouvrir la bouche pour répliquer quelque chose mais finalement, il ne ditrien et secoua la tête avant de venir vers moi.

On se dirigea sans un mot vers l'ascenseur pour prendre la direction de la réception. Le silence était légèrementpesant, je regardais droit devant moi en essayant de calmer mes émotions. J'étais en colère de m'être fait berner, triste de voir que finalement que je n'étais qu'un "objet" pour lui. Une pauvre fille qui allait leur permettre de faire la une des magazines, mais c'est la colère qui primait sur tout le reste. Lorsque l'ascenseur s'arrêta au cinquième étage, les portes s'ouvrirent et un bel homme d'affaires pénétra à l'intérieur de la cabine. En me voyant, il se stoppa et me sourit de toutes ses dents.

- Bonjour Mademoiselle. Comment allez-vous ? me demanda-t-il d'une voix mielleuse.

- Bonjour, je vais très bien merci beaucoup.

Puis remarquant que je n'étais pas seule, il fit un signe de tête à Taylor, ce dernier lui répondant de la mêmemanière. Son regard se posa alors sur moi et l'inconnu ajouta :

- C'est votre petit ami ?

Au moins, il était direct et ne semblait pas avoir peur de Taylor qui lui lançait un regard noir en contractant la mâchoire.

- Non, juste un... un ami c'est tout.

- Donc, si je vous invite prochainement à prendre un verre au bar...

Le bel inconnu laissa sa phrase en suspens et je jetais un regard en coin à Taylor pour voir sa réaction. Commeje m'y attendais, il me regardait avec des yeux noirs de rage et je compris que le petit jeu de flirt auquel s'adonnait l'inconnu ne lui plaisait pas du tout.

Intéressant ! Mon cher petit chéri serait-il jaloux ?

Je savais que c'était très mal ce que je m'apprêtais à faire. Mais je voulais lui rendre la monnaie de sa pièce et le mettre en colère tout comme il l'avait fait avec moi.

- Avec plaisir, répondis-je alors avec un petit sourire en coin.

L'ascenseur arriva enfin au rez-de-chaussée et les portes s'ouvrirent. Taylor allait me prendre par les épaules mais je l'évitai et sortis, suivie de près par le séduisant homme d'affaire.

-À bientôt Mademoiselle.

Il prit ma main, y déposa un baiser sur le dessus et ses yeux croisèrent les miens.

- Ou devrais-je dire Charmante Demoiselle.

Je ne répondis rien et me contenta de sourire, puis le séduisant homme se dirigea vers la sortie. Taylor me pritpar les épaules, m'approcha de lui et se pencha vers moi.

- A quoi tu joues ?

Sa voix était calme et rauque, ce qui m'indiquait le degré de colère qu'il tentait de dissimuler.

- Moi ? A rien. Je te cherche un alibi. Comme ça tu pourras crier haut et fort que tu m'as largué pour infidélité.

Il se stoppa tandis que je me dégageais de son emprise pour la deuxième fois et continuais d'avancer. Puis je revins sur mes pas, mes yeux s'ancrent dans les siens et j'ajoutais :

- Mais si tu veux on peut faire une scène de ménage maintenant, comme ça tu te trouveras une autre pigeonne pour me remplacer. Qu'en dis-tu ?

J'avais essayé de parler doucement et calmement mais ma colère et ma déception étaient trop fortes. Des têtes curieuses se tournèrent vers nous et Taylor sourit pour rassurer les gens autour de nous alors que ma colère montait en intensité.

- Eh bien vas-y, fous-toi de moi aussi !

Furieuse, je me dirigeais vers la sortie, traversant le hall d'un pas rapide en serrant mon sac contre moi. Taylorme suivit d'un pas nonchalant. Il arriva près de moi lorsque la Porsche Cayenne arriva et se stationna devant l'hôtel. Le voiturier en descendit, Taylor se plaça à côté de moi puis passa son bras autour de ma taille.

- Bonjour monsieur Black, lui dit le voiturier en souriant.

- Bonjour Benoît.

Benoît lui tendit les clefs de voiture, Taylor les récupéra puis se tourna vers moi.

- Je suis désolé France, j'aurais dû jouer franc jeu avec toi.

Mes bras étaient croisés, j'attendais la suite. Ses excuses ne me suffisaient pas. Je décroisais les bras furieusement en le regardant.

- Tu as profité de mon innocence Taylor ! Tu savais que j'étais fan de toi et que tu n'avais qu'à demander la moindre petite chose pour que je te dise oui. Et pour cela je t'en veux.... Oh oui ! je t'en veux vraiment !

Taylor était toujours devant moi comme un petit garçon qui se faisait disputer. Il ne lui manquait plus que le pouce dans la bouche et la panoplie était complète. Taylor ouvrit la bouche pour parler mais je levais la main devant lui.

- Ramène-moi Taylor ! ramène-moi chez moi...

Je fis le tour de la voiture. Attendis que l'ouverture des portes se fasse et montais. Je lui donnai mon adresse et la voiture démarra sans qu'aucun de nous ne prononce un mot. Je regardais le paysage défiler par la vitre. Machinalement je jetais un rapide coup d'œil au rétroviseur extérieur.

- Un paparazzi nous suit, dis-je d'une voix plate.

Eh oui, maintenant, je savais les reconnaître. Taylor ne répondit pas. Je tournais la tête vers lui. Son regard était fixé sur la route, ses doigts battant la mesure sur son volant. Le Taylor enjoué avait disparu, pour laisser place au Taylor distant et pensif que j'avais déjà vu lors de la soirée. En voyant son visage fermé, j'eus un pincement au cœur et regrettais presque d'avoir été si méchante avec lui. Mais ma colère n'avait que très peu diminué alors je le laissais ruminer et retourna la tête vers le paysage. Après tout c'est lui qui m'avait berné et trahis ! Je ne savais plus quoi penser, ni quoi faire. Mais tout au fond de mon cœur je savais qu'il fallait mettre un terme à cet arrangement. Si je passais l'éponge et acceptais son mensonge, je savais que je n'allais pas ressortir indemne de cette histoire. Mais surtout je savais que je risquais de tomber amoureuse de cet homme compliqué et fabuleux.

Nous arrivâmes chez moi quelques temps plus tard. Lorsqu'il se gara, j'attrapais mon sac et m'apprêtais à descendre. Je sortis, fermais la porte et sans le regarder j'ajoutais :

- Bonne continuation Taylor et merci pour tout...

J'avais envie d'ajouter autre chose mais me retins de peur de pleurer devant lui. C'était le cœur serré que je partis en direction de mon appartement, prête à reprendre mon ancienne vie et à oublier ces moments fabuleux avec lui.

Arrivée chez moi, je pris mon téléphone et appelais Lucie qui décrocha rapidement.

- Alors France, comment étaient ces soirées ? Raconte-moi tout ! Et sans rien oublier ?

Sa voix était joyeuse. Tout en parlant, j'ouvris les fenêtres.

- Jeremy peut annuler mes vacances, je reviens demain.

- Quoi ?! Mais pourquoi ? Oh mon dieu ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je lui racontai tout sans prendre le temps de respirer une seconde. Elle écouta sans dire un mot tandis que j'entrais dans ma chambre. Je pris le cadre avec la photo de Taylor et le jetais sur le lit avec colère. Puis je pris mon carton de souvenirs et je renversais le tout sur le lit.

- France qu'est-ce que tu fais ?

- Je fais du rangement. Il est temps que je grandisse, Jeremy avait raison. Il faut que je me trouve un mec et que j'arrête de rêver.

Ça c'est sûr ! Quelle idiotie d'avoir cru un seul instant qu'une super rock star comme Taylor serait susceptiblede s'intéresser à moi ?

Au même moment, trois petits coups se firent entendre. Je me dirigeais vers la porte et regardais à l'œil de bœuf.

- Lucie, je dois te laisser. Dis-je doucement tout en continuant à regarder la personne derrière la porte.

- Il est là, c'est ça ?

- Oui.

- Ok, alors si j'ai un conseil à te donner, c'est d'écouter ce qu'il a à te dire. Allez bonne chance !

Pendant que j'ouvris le verrou, j'entendis Jeremy lui poser une question.

- C'est qui ?

- Oh mais tu veux tout savoir sans rien payer toi ! répondit Lucie. Puis le bruit d'un bisou se fit entendre etelle raccrocha.

Quand j'ouvris la porte, Taylor était devant moi un gros bouquet de rose à la main. Son visage s'était adouci et il me lança un sourire timide.

- Je peux entrer, s'il te plaît ?

Sa voix était calme et basse, on aurait dit qu'il marchait sur des œufs et tentait de se faire tout petit pour s'excuser. Il était attendrissant malgré tout et je ne pus me résoudre à lui claquer la porte au nez.

Quelle faible femme tu es ! me souffla ma conscience.

J'ignorais ce petit commentaire. Je soufflais en ouvrant la porte en grand pour le laisser passer. Il entra un grandsourire aux lèvres. Ses deux fossettes s'affichèrent de chaque côté de sa bouche. Absolument craquant ! Je refermais derrière lui et me retournais pour le voir observer la pièce avec attention. C'était quand même troublant et grisant d'avoir une rock star dans mon salon. J'avais envie de sourire tellement cette image me réchauffait le cœur. Mais je me retins et affichait un air renfrogné et blessé. Il fallait absolument que Taylor comprenne à travers mon attitude qu'il m'avait fait du mal en me mentant. Je le laissais observer mon univers quelques instants en me postant à l'entrée du salon et en croisant les bras. Lorsqu'il eut fini, Taylor se tourna vers moi et me regarda avec des yeux doux et suppliant. A ce moment une chose que jamais au grand jamais je n'aurais cru possible arriva. Taylor se mit à genoux devant moi et me tendit les roses.

- Je suis désolé France, tu avais raison j'aurais dû être honnête avec toi. Il fit une pause en attendant ma réaction.

Mais sa surprise me laissa sans voix alors il ajouta.

- J'ai été con, menteur et égoïste. Je n'ai à aucun moment pris en considération ce que tu pouvais ressentir face à la situation. La vérité c'est que je t'apprécie vraiment et au-delà de l'aspect commercial, j'ai envie de te connaitre un peu plus et partager des bons moments avec toi. Alors veux-tu être ma petite amie ? il ajouta accompagné d'un clin d'œil. Pour de faux.

Mon dieu ! Je crois que je vais tomber dans les pommes ! Mon cerveau n'arrive plus à suivre et mon cœur est au bord de l'explosion. Sa déclaration et ses excuses me touchent plus qu'elles ne le devraient. Je sens ma colère s'envoler petit à petit. Taylor me regarde avec des yeux suppliant, je ne peux résister plus longtemps. Je lui offre un beau sourire, attrape en vitesse le bouquet qu'il avait dans les mains tout et lui répondit :

- Oui Taylor, je veux bien être ta fausse petite amie. Mais j'ai une condition, je ne retournerais pas dans cet hôtel.

Taylor se leva et embrassa ma joue.

- Pas de problème petit bouchon ! Si c'est ta seule demande, je pense que c'est dans mes cordes. Dans ce cas, je pourrais peut-être m'installer chez toi ?

J'opine de la tête sans vraiment réfléchir et lui tendis la main pour sceller notre « contrat ».

Voilà comment je suis devenue la fausse petite copine de Taylor Black, rock star et charmeur professionnel.

A suivre

Alors les filles vos impressions...

Encore merci à ma super bêta lectrice MegWild qui a réussi faire passer toues les émotions...

Et merci à ma correctrice loulllloute qui c'est effacer les fautes pour rendre le texte plus agréable à lire.. Bisous les filles..

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