One More Day (5)
Sous le regard de Taylor
Et bien voilà, après cinq années d'absence on remontait sur scène...le groupe Ghost remontait sur scène bon sang ! Nous l'avions annoncé sur Twitter ainsi que sur tous les autres réseaux sociaux. Du coup, les fans attendaient notre retour avec impatience.
Dans la loge, je m'entraînais sur une batterie électrique, le casque vissé sur la tête pour m'isoler du bruit et me préparer mentalement. Le reste du groupe vaquait à ses occupations, Dave buvait de l'eau tandis qu'Oliver et Steve jouaient aux cartes. Cinq années étaient passées depuis la séparation du groupe. Depuis que Dave avait été retrouvé par une fan, allongé sur le sol des toilettes et inconscient. La drogue et l'alcool ne font pas bon ménage, c'est bien connu ! Mais cet imbécile en avait fait qu'à sa tête. On avait rapidement appelé les urgences qui l'avait transporté en un rien de temps mais malgré notre vigilance durant toute l'opération, une photo s'était retrouvée sur le net. Résultat : les paparazzis s'étaient frottés les mains et ne s'étaient pas fait prier pour nous traîner dans la boue.
C'était Dave qui avait voulu qu'on remonte sur scène. Et après une longue concertation, nous avions accepté à condition de commencer par une petite salle pour tester l'ambiance. La porte s'ouvrit sur Dave que je n'avais pas vu sortir de la pièce.
- Allez les gars, c'est à nous !
On se tapa dans les mains comme à chaque début de concert puis je sautillais comme un boxeur qui allait rentrer sur le ring. Après quelques minutes le staff nous fit avancer dans le couloir qui menait à la scène. On entendait les fans qui hurlaient notre nom. "Ghost ! Ghost ! Ghost !", leur cri devenant de plus en plus fort à mesure qu'on approchait. La pression se fit de plus en plus forte, l'angoisse de remonter sur scène et de se planter me tiraillait les entrailles. Des cris, des sifflements, les voix rugissaient. Quel chemin parcouru depuis le début ! Je me rappelle qu'à l'époque les fans se pressaient contre les barrières. On récupérait les petites culottes, les soutien-gorge ainsi que les petites peluches qui atterrissaient à nos pieds. Je me souviens encore des répétitions dans le local de mon père qu'il avait insonorisé. Le groupe se connaissait depuis qu'on était ado et après le lycée on se retrouvait pour faire du « bruit » comme disait ma mère. Quand je me remémorais tout ça, je n'aurais jamais imaginé être de retour sur scène.
Arrivé devant l'entrée des artistes je soufflais un bon coup pour me donner du courage, retirais mon t-shirt pour être plus à l'aise et partis m'installer derrière ma batterie, accompagné des fumées des projecteurs et des lasers. Je tapais la mesure avec mes baguettes : un, deux, trois, quatre et c'était parti ! Nous étions de retour.
Mon dieu que c’était bon de sentir à nouveau cette adrénaline et cette ambiance ! Je continuais mon morceau accompagné des gars pendant que Dave faisait son entrée triomphante sur scène en criant au public :
- VOUS NOUS AVEZ MANQUÉ !
En réponse le public hurla plus fort et les flashes crépitèrent dans tous les sens. Lorsqu'on entama notre première chanson, le public se déchaîna encore plus et chanta en cœur. C'était tout simplement grisant ! Je fermais les yeux pour m’imprégner de toutes ces sensations qui envahissaient mon corps. Putain, j'avais vingt-neuf ans et j'étais toujours aussi sensible...quelle connerie !
Arriva peu de temps après la chanson qui nous a rendue célèbre et lancé en haut des projecteurs : « One more days ». J'entendis au loin le public crier encore plus fort mais je fermais les yeux en remuant de la tête pour m’imprégner véritablement de ce titre qui me tenait à cœur.
Les chansons se succédèrent, toutes plus dynamiques les unes que les autres et lorsque la dernière note arriva tout le monde retint son souffle. On se regarda et.... Un tonnerre d'applaudissements envahit la petite salle. On était de retour... et pour longtemps. Dave leva le poing en l'air et les hurlements prenaient le relais suivit par les déclarations d’amour.
- Je t'aime Dave ! Cria une fille.
- Moi aussi je vous aime ! Lui répondit le principal intéressé en souriant.
Puis vint le moment des solos, ce qui annonçait la fin du concert. Dave commençait à manquer de voix et moi, mes bras étaient tétanisés d'avoir tout donné sur ma batterie. Oliver commença en premier suivit de près par Steve et ils se lancèrent dans un duo endiablé, jouant encore et encore jusqu'à en faire péter les enceintes. Les plaintes des guitares faisaient une fois de plus hurler les fans et quand mon tour arriva, je me lâchai, à fond pour mon solo. Je commençai par le roulement simple, je frappai sur une pièce de la batterie en alternant la main droite et la main gauche. Puis j'entamai le roulement double, qui consistait à frapper deux fois de la main droite et deux fois de la main gauche et enfin je finis par le moulin qui était de frapper de la main droite, ensuite, de la main gauche pour terminer avec deux coups de la main droite toute en frappant avec mon pied la pédale de la grosse caisse. Mes bras se croisèrent, ma tête se balança, j’en avais des crampes mais c'était bon, et tellement bon d'entendre le public scander mon nom.
- Taylor ! Taylor ! Waouhhhh !
Et le silence se fit. Comme d’habitude et pour remercier le public, les guitaristes jetèrent leur médiator et moi mes baguettes. Puis on sortit de la scène épuisés, éreintés mais je me rappelais soudain qu'on avait encore la séance de dédicace et la soirée avec nos fans. Merde !.
J'avais les bras en bouillie, j'étais resté trop longtemps sans faire de concert et Dave n'était pas en meilleur état puisqu'il n'avait plus de voix. Le médecin arriva rapidement près de nous et après avoir ausculté mon ami, il nous annonça son verdict : cinq jours de repos ou c'était l'extinction total de la voix. Et moi ? Et bien moi c'était kiné pour tirer sur mes muscles. Dave me regarda et me dit :
- On se retrouve à l'hôtel ? Et tu viens faire la fête avec nous ?
- Oui ne t'inquiètes pas mec, à tout à l'heure, répondis-je.
Je savais que certains fans allaient être déçus, mais je ne pouvais pas faire autrement.
***********
Installé sur mon fauteuil de la terrasse du penthouse, j'admirais tranquillement la vue, c'était vraiment splendide d’ici. Je me détendais après cette soirée de folie et après être passé entre les mains du kiné qui m'avait secoué comme un prunier pour détendre mes bras. A l'intérieur tout était plutôt calme même si les fans tirés au sort étaient arrivés. Personne n'était encore venue me déranger dans mon calme réparateur et j'en étais soulagé, lorsque tout à coup une fille apparut portable à la main et regard rivé sur le ciel tout en avançant vers le bord de la terrasse. Je ne vis pas son visage, seulement son dos et ses courbes gracieuses. Hum, plutôt pas mal tout ça ! Elle téléphona et j'écoutais malgré moi sa conversation passionnante avec son interlocuteur. Elle disait qu'elle s'ennuyait, que l'ambiance n'était pas au rendez-vous et que tout le monde était là sauf une personne. Qui peut bien être la personne manquante que cette nana attendait avec impatience ? Je l'observais tranquillement depuis ma place et souris lorsque je la vis jouer sur la balustrade, regardant le vide avant de remonter très vite. Puis on entendit par la porte fenêtre entrouverte une chanson de David Guetta et son petit cul se mit à se balancer au rythme de la chanson. Sans pouvoir m'en empêcher, j'éclatais de rire, ce qui bien sûr la fit se retourner. Ses yeux s'agrandirent de surprise, sa bouche resta entrouverte et elle ne dit plus rien pendant un moment.
Putain qu'elle est belle ! J'eus un petit moment de trouble en voyant enfin son visage mais me ressaisis rapidement. La personne au bout du fil continuait de parler mais elle ne semblait pas l'entendre, trop concentrée à me regarder. Lorsque qu'elle reprit enfin ses esprits au bout d'une ou deux minutes, elle murmura un mot au téléphone, raccrocha, puis resta plantée devant moi, à me fixer toujours dans les yeux, ce qui m'amusa un peu. Cela faisait tellement longtemps que je n 'avais pas eu ce genre de regard de la part des fans, ce regard qui vous met sur un piédestal, qui vous rend important. Merde ! Elle me dévorait littéralement des yeux et j'étais même sûr que des pensées coquines devaient tourner en rond dans cette petite tête.
Je me levais en attrapant une bouteille de bière au passage et m'avançais lentement vers elle tout en décapsulant la bouteille avant de la lui tendre. Elle ne me lâchait pas du regard et semblait tétanisée devant moi, ce qui me déstabilisa un peu. J'allais m’accouder à la balustrade un peu plus loin et vit qu'elle me suivit quelques secondes plus tard. Durant toute la conversation qui suivit, j'essayais de la mettre à l'aise en lui souriant et en rigolant. En même temps ce n'était pas si difficile que ça car cette nana m'attirait et elle était plutôt drôle ! Je ne me souviens même plus de la dernière fois que j'avais passé un aussi bon moment, simplement à discuter avec une femme. Lorsque je lui posais des questions comme son nom par exemple, elle bafouillait et rougissait, ce que je trouvais étonnamment adorable.
Putain mec, qu'est-ce qu'il t'arrive ! me cria ma conscience.
Ouai, ça craignait à fond ! Je n'étais pas le genre de mec à trouver une nana mignonne, mais plutôt à la trouver "baisable" ou "bien gaulée". Il fallait vite que je me reprenne, mais surtout m'éloigner un peu d'elle. Je repris mon masque de connard froid et distant et l'invitait d'un geste de la main à retourner à l'intérieur.
*********
Au cours de la soirée je l'examinais sous toutes les coutures. Elle aussi si j'en croyais ses yeux qui me détaillaient à des moments où elle pensait ne pas être vue. On se cherchait du regard, détournant les yeux de temps en temps. Il y avait un petit truc chez elle qui me plaisait. J'étais bloqué à Montréal pendant cinq jours et maintenant je savais ce que j'allais faire. Ce sera elle qui me servira de guide. Au cours de la soirée je la pris par les épaules, plaisantais avec elle, mais elle continuait de me manger du regard et à vrai dire je commençais à adorer ce jeu de séduction. Lorsque ce fut pour elle le moment de partir j'étais un peu déçu car elle avait, sans s'en rendre compte, égayé ma soirée.
Le lendemain matin, Steve arriva avec le journal local et me le tendit.
- Eh mec, tu es en première page avec ta supposée copine du moment.
Je lui lançais un regard interrogateur et lui pris le journal des mains. Je me mis à lire l'article.
Merde ! Ils étaient planqués où ces foutus paparazzis ? Puis je regardais la photo.
- Alors ? Tu vas faire quoi ? France n'arrivera pas à gérer ça toute seule. Si en plus tu décides de passer cinq jours avec elle ! Imagine le bordel dans sa vie si ces fouteurs de merde la harcèlent.
Je regardais Steve, ne sachant quoi répondre. Voyant mon air pommé, il me conseilla d'aller voir Sophie la conseillère en image. Selon elle, la meilleure façon de protéger France de tout ce cirque serait de passer toute la durée de notre séjour ensemble et faire croire à tous qu'elle est devenue ma petite amie, quitte à la dédommager par la suite. J'avais refusé en bloc cette idée, puis après réflexion, je m'étais rendu compte qu'effectivement c'était la meilleure solution. Et puis pour être tout à fait honnête, l'avoir avec moi 24h/24 ne me déplaisais pas tant que ça, même si je ne la connaissais pas vraiment.
Et voilà comment je m’étais retrouvé planté devant sa boutique, lunettes de soleil vissées sur le nez, ma capuche rabattue sur ma tête. Un peu plus loin mon regard se porta sur une voiture noire stationnée. Et c'était partie pour le jeu du chat et de la souris entre moi et les paparazzis. Vous voulez du buzz ? Eh bien je vais vous en donner, pensais-je en jubilant.
Un mec à l'intérieur de la boutique me fixait avec envie ou plutôt fixait ma bagnole avec envie. C'est vrai qu'être adossé à la dernière porche Cayenne fait rêver plus d'un mec. Puis je la vis, son regard surpris me fixant comme la veille. L'homme qui regardait ma bagnole lui parla et je vis ma belle retourner au fond de la boutique pour revenir avec une petite veste. Elle portait sur moi un regard doux et joyeux dans lequel j'avais envie de plonger, mais je me souvins rapidement du paparazzi assis dans sa voiture non loin de là et je me forçais à prendre un regard et une voix un peu sèche. Je lui demandais si elle avait vu les photos, puis lui expliquais les conséquences très désagréables qu'elle allait subir. Son sourire avait disparu petit à petit, elle ne s'attendait surement pas à tout ça lorsqu'elle avait vu la photo.
Et oui mon chou, bienvenue dans le monde du show-business, pensai-je.
Assis dans la voiture pour discuter en toute intimité, je lui réexpliquais les conséquences de cette photo pour elle puis décidais de me jeter à l'eau et de lui proposer le deal, non sans une certaine appréhension. J'inspirais profondément, tournais ma tête vers elle et lui offrit le regard le plus séducteur que j'avais en stock pour qu'elle accepte plus facilement mon offre.
- Viens vivre avec moi pendant une semaine et deviens ma petite amie, dis-je d'une traite pour ne pas m'embrouiller et aller à l’essentiel.
Je vis la surprise totale sur son doux visage, et un long silence accueilli ma déclaration. J'attendais qu'elle digère mes paroles tout en me posant mille et une question. Mais une seule me revenait encore et encore depuis le matin : Allait- elle ressortir indemne de toute cette histoire ? J'en doute mais a-t-on vraiment le choix...
A suivre
N'hésitez pas à donner votre avis ou à voter.
Et merci a ma super bêta lectrice MegWild
Et à ma super correctrice loulllloute
Qui font à eux deux un excellent travail..
Grâce à vous ma fiction reprend vie..
Bisous à tous, à bientôt.
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