"Arrête de stresser"

C'est ce que n'arrête pas de me répéter Amélie depuis qu'on se parle par Skype, c'est-à-dire, une heure.

Amélie, c'est ma meilleure amie depuis qu'on a cinq ans, nous étions inséparables, et faisions tout ensemble, de la danse au bronzage, en passant par le travail, la course et traîner dans la piscine. Rien n'échappait à notre relation fusionnel que nous avions tissé depuis la maternelle. De la grande section jusqu'en seconde on a toujours été dans la même classe.

Mais cette année nous ne serons pas dans la même classe car mon père, qui est prof d'histoire, a été muté dans une université à l'autre bout de l'Amérique et on a donc dû déménager. Ma mère, elle, est pharmacienne donc ça n'a pas été difficile pour elle de trouver un travail, mais moi j'ai dû abandonner ma meilleure amie pour un lycée où je ne connais personne et une ville où je vais devoir refaire ma vie. Autant dire qu'il y a de quoi stresser.

La seule chose qui m'a réjouie quand mes parents m'ont annoncé qu'on déménageait, c'est qu'on avait une piscine dans notre nouveau jardin et que celle-ci était immense. Et en effet, une fois arrivée j'ai pu constater qu'ils avaient raison.

Mais par contre je n'ai jamais compris pourquoi ils ont voulu qu'on déménage la dernière semaine des vacances. C'est vrai quoi, si on avait emménagé avant j'aurais pu visiter la ville et peut-être même me faire des amis dans le quartier. Mais non. D'après mes parents, ils voulaient profiter au maximum de nos dernières vacances avec nos amis dans notre ancienne maison avant de partir. C'est comme ça que je me suis retrouvée, la veille de la rentrée des classes, à vider les derniers cartons contenant mes affaires et à les ranger dans ma nouvelle chambre qui est, il faut bien le dire, plus grande que celle de mon ancienne maison.

Pour en revenir à Amélie, elle essaye tant bien que mal, depuis tout à l'heure, de me faire destresser à l'idée de la rentrée dans mon lycée. Je l'ai appelé car j'avais fini de ranger tout mes livres sur leurs étagères et j'avais besoin de lui parler.

"Et sinon tu as eu le temps de visiter la ville ou pas ?" dit-elle pour changer de sujet.

"Non, je viens à peine de finir de vider mes cartons" dis-je en soupirant. "Mais je compte bien aller me baigner dans la piscine, parce qu'il fait super chaud ici, t'imagine même pas."

"Il fait combien ?"

"A peu près trente degrés et encore ce n'est que le matin"

"La chance ici il doit faire à peine vingt et un degrés." dit elle en rigolant.

Il y a eu un blanc avant qu'Amélie ne reprenne la parole:

"Ça va me faire bizarre demain. D'habitude on est toujours ensemble."

"Oui à moi aussi..." murmurais-je. "Mais je croyais que tu voulais m'empêcher de stresser ?" dis-je en rigolant. Elle me répond en rigolant elle aussi:

"Oui c'est vrai désolé. Vas profiter de ta piscine, peut être qu'elle, elle pourra te changer les idées"

"Sûrement. Bon je te laisse, je te rappelle demain soir."

"Ouais tu me racontera ta rentrée en détails hein ? "

"T'inquiète. À demain. Bisous."

"Bisous"

Puis on raccroche et je me lève pour aller enfiler mon maillot de bain. Il est à rayures blanc, vert et rose. Je l'ai acheté lors de mes vacances en Espagne avec Amélie alors qu'on faisait les magasins. Je l'ai vu et j'ai tout de suite craqué. Je prends aussi ma serviette dans mon placard et je descends les escaliers pour sortir dans le jardin.

Il est midi et demi, ça doit faire une heure et demi que je suis en train de lire sur un matelas gonflable dans la piscine quand ma mère m'appelle:

"Anna viens manger c'est prêt"

"J'arrive !"

Je pose mes pieds sur le bord de la piscine pour pousser mon matelas vers le bord et pose mon livre. Je sors et vais manger. Ma mère a fait des pâtes, elle n'a pas eu le temps de faire autre chose avec toutes nos affaires à ranger. Mon père et elle ont montés des meubles toute la matinée. Quand on a fini de manger je m'apprête à aller retourner dans la piscine mais ma mère m'arrête. 

"Anna, avec ton père on a fini de monter les meubles. Si tu veux vous pouvez aller courir, il y a un parc à cinq kilomètres d'ici."

"Mais on a pas fini de tout ranger"

"Je rangerai toute seule ne t'inquiète pas."

" Bon bah d'accord, je vais me changer et j'arrive"

"Je t'attends dans la voiture" me dit mon père.

Je cours dans ma chambre, cherche mes vêtements de sport pendant cinq minutes dans mon placard parce que je ne sais plus où je les ai mis, les enfile, puis je sors rejoindre mon père dans la voiture. Il démarre et on part en direction de ce fameux parc. Au bout de cinq minutes on est déjà arrivés. Je m'échauffe tout en contemplant le parc qui est très grand et magnifique avec tout ces arbres et ces fleurs. Il y a des pâquerettes, des marguerites, des coquelicots, des violettes,... Mon père m'appelle, il est devant un plan du parc.

"La piste de course fait 2km. On fait deux tours ça te va ?"

"Oui"

"Alors c'est parti" lance-t-il.

J'attends que mon père soit parti, en finissant de m'échauffer, car je sais que je vais le rattraper, et commence à courir en mettant mes écouteurs dans mes oreilles. J'adore courir en écoutant de la musique. Avant que je déménage je courais tout les mercredi après-midi et samedi matin avec Amélie, et mon père nous accompagnait de temps en temps, (c'est a dire deux fois par mois), et en effet je le rattrape et le dépasse assez rapidement. La piste de course entre dans une petite forêt où les arbres laissent passer quelques rayons du soleil ce qui donne un effet époustouflant. À gauche il y a plein de buissons et des tables de pique-nique, et à droite il y a une sorte de ravin avec un ruisseau qui coule. Et je crois apercevoir un garçon assis devant le ruisseau. Mais comme je continue de courir je le perds de vue. Je sors de la forêt, repasse devant le plan du parc et recommence un tour de piste. Je ne vois pas mon père, il a dû rentrer dans la forêt.

Quand je rentre à nouveau dans cette dernière, je regarde à droite pour voir si le garçon est toujours là mais je ne le vois plus. Je continue de courir et quand je sors à nouveau de la forêt je le vois, ce garçon brun. Je suis sûre que c'est lui que j'ai vu devant le ruisseau. Il parle avec une fille et un autre garçon tout les deux blonds. Quand je passe devant eux nos regards se croisent, il me sourit. Un sourire étincelant. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose chez lui qui m'attire et sans m'en rendre compte, je lui rend son sourire. Il a les yeux gris presque noir, on pourrai si perdre à l'intérieur pendant des heures. Mais très vite je les dépasses et j'arrive devant la voiture de mon père où je m'arrête et l'attends. Quand il arrive il ouvre la voiture et je me jette sur les bouteilles d'eau. Quand on a fini de boire il me demande:

"Alors ça ta plu ?"

"Oui c'est super beau et agréable. Il n'y a pratiquement personne sur la piste de course" lui répondis-je.

"Si ça t'a plu on reviendra alors"

"Alors là moi je dit oui"

"Je suis content que ça te plaise" dit il en me souriant.

On reste cinq minutes dehors le temps de se reposer, puis mon père propose d'aller prendre des glaces pour le goûter. Quand on s'apprête à partir, je vois les trois personnes de tout à l'heure se diriger vers le parking. La fille blonde monte avec le garçon brun dans un 4x4 noir et l'autre garçon blond monte dans une voiture blanche. C'est marrant parce que j'aurais penser que la fille serait avec le garçon blond, mais bon je ne les connais pas. Mon père démarre et on passe acheter des glaces. Chocolat pour moi, vanille pour mon père et on décide de prendre fraise pour ma mère puis on rentre à la maison où je compte bien profiter de la piscine jusqu'à la fin de la journée.

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Salut ! J'espère que ce premier chapitre vous a plus même si ce n'est que le début de l'histoire 😋