Chapitre 7

Le lendemain après-midi.

Je suis à l'atelier, encore de mauvaise humeur. Je suis à mon bureau, ma feuille blanche face à moi et je n'ai aucune inspiration. Je joue avec mon crayon, à la recherche d'inspiration.

Quelqu'un s'installe devant moi, je pose mon crayon et je regarde la personne. C'est Charlotte, elle s'assoit en face de moi et elle me regarde. Ce n'est pas la première fois qu'on se voit dans la journée, mais on a pas réellement pu se parler, on avait cours.

-Hé, ça va Isa ? T'as pas l'air bien depuis hier.

-Ça va, je suis juste pas d'humeur.

-T'as besoin de t'aérer la tête. Tu fais toujours les mêmes choses.

-Non, je suis un peu morose ces derniers temps. Mais j'aime ma routine.

-Même. On a toujours besoin de bousculer un peu sa routine pour se remettre d'aplombs.

-Je déteste faire ça.

-Mais maintenant, tu me connais. T'as encore cours aujourd'hui ?

-Non, j'ai finie il y a quelques heures.

-Alors range tes affaires et suis-moi. Je te sors un peu de ta routine.

-Charlotte ... soupirais-je.

-Hé, tu m'écoutes. Prends tes affaires et viens avec moi.

-OK, dis-je en levant les mains en l'air. J'arrive.

Elle souris, puis elle me laisse ranger mes affaires tranquillement. Nous sortons de l'atelier, posons nos sacs dans ma voiture et Charlotte me traîne en centre-ville. Je soupir longuement et j'ai l'impression d'être une gamine.

Charlotte s'arrête devant un cinéma, ce qui me surprends. C'est le plus vieux de notre ville, et l'un des meilleurs. Et malgré sa popularité, sa fréquentation reste respectable.

-Pourquoi tu t'arrêtes ici ?

-Parce qu'on va aller voir un film.

-J'en regarde déjà chez moi. Ça ne me coupe pas de ma routine.

-Je sais. Mais là, c'est dans un cinéma, le meilleur si j'ai bien compris, avec une amie et une tonne de pop-corn.

Un petit rire sort de ma bouche, elle m'a convaincue.

-OK, on y va. Mais je veux ma tonne de pop-corn.

-Pas de soucis. C'était prévu.

Nous rentrons dans le cinéma, je laisse Charlotte choisir le film pendant que je vais nous chercher à manger. Je prends deux grands pots de pop-corn, des boissons et quelques autres friandises pour le film.

Quand Charlotte me rejoint, elle m'aide à tout porter en riant.

-Hé, t'as pris assez de nourriture pour un régiment !

-Non, juste l'essentiel. Il dure combien de temps le film ?

-Environ deux heures.

-Tu vas voir qu'on aura tout dévorées. Deux heures, c'est long.

-Sauf si c'est bon film, et c'est le cas.

-Comment tu le sais ?

-Je suis déjà venue le voir. Et je l'adore.

-Bon, je te fais confiance.

Charlotte souris, puis nous allons dans la salle. Il n'y a personne, ce qui m'étonne qu'à moitié. Nous sommes en pleine semaine, les jeunes sont encore en cours et les autres sont sans doute en train de travailler.

On s'installe du coup au centre de la salle, on peut poser nos friandises et boissons sur les sièges d'à côté et on peut discuter comme on veut.

-T'aimes bien les film d'horreurs au fait ? Demande-t-elle quand la salle plonge dans le noir.

-Pourquoi tu me demandes ça ?

-Parce que c'est ce qui va être diffusée.

-Quoi ?

Je me tourne vers elle, elle se mets à rire.

-Charlotte, t'es sérieuse ? Un film d'horreur ? Je déteste ça !

-Sérieux ?

-Bah oui. Je déteste flipper à cause de ce genre de film.

-T'es avec moi, ça devrait aller.

-Je sais que je suis avec toi, mais je n'aime pas les films d'horreur quand même.

-Tu vas te mettre à y aimer avec moi, dit-elle en souriant.

-Écoute, si tu le dis. On va bien voir.

Je soupir et regarde les pubs.

-Hé Luisa, si tu as trop peur, tu me le dis. On sortira de la salle. J'ai pas envie de te traumatiser.

-Merci.

On souris, puis on regarde l'écran géant. Les pubs passent rapidement et le film démarre. Et je sais pourquoi je déteste autant les films d'horreur, je sursaute toujours autant. Mais je réussis à tenir jusqu'au bout du film, en me réfugiant dans mes friandises. Je réussis à manger tout ce que j'ai pris à cause de la peur.

Quand nous sortons de la salle et du cinéma, je profite du soleil et de l'air frais de ce mois d'Octobre. Je sens quelqu'un poser ma veste sur mes épaules, je sursaute et me retourne. C'est juste Charlotte, elle a mon sac dans ses mains. C'est vrai que je suis sortie sans prendre mes affaires, je voulais juste revoir le soleil.

-Ça va aller ? Tu vas survivre ? Demande-t-elle en me rendant mon sac.

-Je vais survivre, ne t'en fait pas. Ce n'était qu'un film.

-Si tu le dis. En tout cas, je suis contente parce que tu es restée jusqu'au bout.

-Je n'allais pas partir en courant et en hurlant comme une petite fillette terrifiée.

On rigole toutes les deux, ce qui me détends vraiment et me fait oublier ce film de malheur. Nous allons tranquillement à ma voiture, toujours en papotant de tout et n'importe quoi.

Je pose mon sac sur le siège arrière, et je regarde Charlotte avant d'ouvrir le coffre.

-Je te ramène comme la dernière fois ? Ou tu veux aller boire un dernier verre ?

-Va pour un dernier verre. Profitons un peu.

-Alors monte, je t'emmène ailleurs.

-OK.

Elle fait ce que je lui dit, je m'installe à mon tour derrière mon volant et on part. Je dis à Charlotte qu'elle me mettre la station qu'elle veut, elle le fait sans hésiter. Quand une bonne chanson passe, je tapote mon volant en rythme et en chantant un peu. Charlotte me rejoint, nous passons donc un bon moment à chanter et à s'amuser.

Je me gare tranquillement devant mon immeuble, la radio se coupe et mon amie me regarde.

-Où sommes-nous ?

-Devant chez moi. Je t'invite.

-Je suppose que je suis obligée d'accepter ton invitation ?

-Exact. De toute façon, on est très peu desservis ici, donc bon courage pour rentrer.

-Tu me ramèneras chez moi ?

-Bien sûr. Je t'invite, donc je te ramène. Ne t'en fait pas.

Nous sortons de ma voiture, je récupère mes affaires et on file dans mon immeuble. Nous arrivons devant mon appartement, j'ouvre vite la porte et je laisse passer Charlotte. Je la suis de près, pose mes affaires sur la table de la salle à manger et je vais dans la cuisine.

-Qu'est-ce que tu veux boire ? Demandai-je à Charlotte quand j'ouvre mon frigo.

-De l'eau. J'ai pris assez de sucres pour une semaine avec tout ce que tu as achetée au cinéma.

-T'as raison.

Je sors deux petites bouteilles d'eau et je retourne dans le salon. Nous nous asseyons dans mon canapé et on discute tranquillement.

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